Un Siècle d’Animation Japonaise

Siècle-animation-covEn 2017, l’animation japonaise est plus que jamais un rouage essentiel de la pop culture mondiale. Studios hollywoodiens historiques ou diffuseurs modernes nés avec Internet, les géants du divertissement investissent dans ce média dont les spécificités graphiques ont été adoptées par plusieurs générations de spectateurs.

À la fois composante et reflet de sa culture nationale, l’animation japonaise trouve pourtant sa source dans les expérimentations cinématographiques occidentales de la fin du XIXe siècle. En remontant à ses origines, Un siècle d’animation japonaise parcourt les évolutions marquantes vécues tant par les créateurs que par le public de ce média jusqu’à  nos jours.

Avancées technologiques, prolifération des genres, mutations économiques, oeuvres et artistes majeurs, triomphes et débâcles, consécration mondiale publique et critique… Découvrez comment, en cent ans, une terre inexplorée est devenue un eldorado économico-culturel dont les ressources semblent aujourd’hui s’amenuiser. Accessible aux néophytes comme aux passionnés, Un siècle d’animation japonaise vous propose de revivre cette aventure afin de mieux comprendre un média définitivement ancré dans notre quotidien.

(Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière)

J’avais brièvement parlé de cet ouvrage en janvier et je viens tout juste de mettre la main dessus (en bibliothèque — car je n’en possède malheureusement pas de copie puisque mes demandes de service de presse sont restées sans réponse et que, comme je n’écris plus vraiment sur l’anime, je ne peu pas justifier de dépenser $50 pour un bouquin de référence aussi utile soit-il). Pas besoins de le consulter longtemps pour réaliser que c’est un excellent ouvrage. Je dirais même qu’il est essentiel pour tout amateur d’anime qui se respecte car il existe peu de références qui traitent de l’histoire de l’animation japonaise (surtout en français). Avec cet ouvrage, Animeland célèbre un siècle d’animation Japonaise…

L’ouvrage est divisé en quatre grandes périodes historiques:

  • Le cinéma noir et blanc (1917-1957): Balbutiements et premiers écueils (Premières explorations, premiers revers / Renouveau et avancées technologiques / La propagande dans l’animation / L’après-guerre: l’aube du modernisme)
  • Le cinéma couleur et la télévision (1958-1982): L’animation industrielle (Le cinéma, un nouveau modèle économique / Nouveau média, nouvelles méthodes / La grande expansion); Le nouveau marché (un marché installé / La consécration de la science-fiction / Le retour du celluloïd au cinéma)
  • Les trois médias (1983-1995): La crise d’adolescence (Un nouveau marché, l’OAV / Télévision: la fidélisation du téléspectateur / Cinéma: les licenses fortes); L’énergie canalisée (L’émancipation des artistes / Mutation économique / L’entrée dans un nouveau monde)
  • L’ère numérique (1996-2017): La folie des grandeurs (Liberté artistique / La révolution numérique / Le médiamix à son paroxysme / La consécration mondiale); Le tonneau des Danaïdes (L’otaku, ce héros des comptes modernes / Climat de crise / Élargissement des cibles / Globalisation)

Comme tout ouvrage de référence qui se respecte, ce livre se termine avec un glossaire, un index des noms propres mentionnés (étrangement non paginé!) et une (trop) courte bibliographie.

C’est un ouvrage bien écrit, agréable à l’oeil, amplement illustré et très informatif. Il n’est pas rébarbatif pour les néophytes mais reste suffisamment détaillé pour intéresser aussi les amateurs endurcis. Personnellement, j’ai trouvé trois aspects particulièrement intéressants dans Un Siècle d’Animation Japonaise: 1) le premier chapitre, car il y a peu de documentation sur les débuts de l’animation Japonaise; 2) le dernier chapitre, car cela fait longtemps que je suis plutôt déconnecté du sujet et c’est intéressant de lire sur ce qui s’est produit dans la dernière décennie; 3) les auteurs nous présentent, “à la fin de chaque période (…), une sélection récapitulative de douze oeuvres synthétisant les tendances majeures de l’époque” qui peut servir de recommendation pour ceux qui se demandent quels anime valent la peine d’être visionné.

Finalement, un dernier aspect m’a fait grandement apprécié Un Siècle d’Animation Japonaise: j’ai eu le privilège de vraiment vivre l’aventure de l’anime à une époque où le medium était à son sommet (de la fin des années ’80 au début des années 2000) et cet ouvrage a réveillé en moi la douce nostalgie de cette période dorée. Ah!, la joie de découvrir des anime comme Macross, Megazone 23 Part 2, Area 88, Bubblegum Crisis, Ranma 1/2, Orange Road, Nausicaä, Laputa, Grave of the Fireflies, Wings of Honneamise, Akira, Nadia, Windaria, Record of Lodoss War, Patlabor, Porco Rosso, Whisper of the Heart, Gunbuster, Neon Genesis Evangelion, Ghost in the Shell, Vision of Escaflowne, Cowboy Bebop… Je dois bien avouer que ce temps-là me manque. J’en ai un peu revécu l’excitation récemment quand j’ai visionné Your Name. de Makoto Shinkai. Oui, quelle belle nostalgie… Mais cette époque semble bien révolue. Si par le passé l’anime a eut un impact culturel sur l’ensemble de la planète, je ne vois plus beaucoup d’animation nippone qui soit suffisamment originale et innovatrice pour m’impressionner… À moins que que soit parce que je suis devenu plus exigeant et difficile.

En conclusion, si l’animation Japonaise vous intéresse moindrement, c’est un ouvrage essentiel à lire (en bibliothèque) ou a conserver sur votre étagère de référence (si vous en avez les moyens).

Un siècle d’animation Japonaise, par Matthieu Pinon et Philippe Bunel. Paris: Ynnis Éditions, novembre 2017. 208 pages, 24 x 27 cm, 29,90€ / $49.95 Can. ISBN 9791093376806. Pour lectorat tout public. stars-4-0

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

[ AmazonBiblioGoodreadsGoogleWorldCat ]

© 2017, Ynnis Éditions.

[ Translate ]