Festival Végane 2019

VeganFest2019

Cette année, je suis encore aller faire un tour au Festival Végane de Montréal (je l’avais aussi visité en 2016 et 2018). Non pas que je sois moi-même végane (partisan du véganisme ou végétalisme intégral, à ne pas confondre avec les habitants de la planète Vega — les méchants de Goldorak ou du système stellaire) mais par simple curiosité, pour explorer les nouvelles tendances de l’alimentation santé. 

Le Festival Végane de Montréal se tenait donc au Palais des Congrès les samedi 21 et dimanche 22 septembre 2019. La foule était au rendez-vous et il y avait de nombreux exposants — malheureusement d’année en année il semble que ce soit toujours les même. La salle de conférence était un peu plus accessible que l’année précédente mais on y retrouvait surtout des démonstrations culinaires (alors que les premières années il y avait surtout des organisations socio-politiques qui parlaient des enjeux véganes: protection des animaux, agriculture urbaine, lutte contre l’industrie pharmaco-agro-alimentaire, etc. — cette année ces organisations étaient relégué à la dernière allée, au fond du salon). C’était donc un peu décevant mais tout de même toujours assez informatif…

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On pouvait regrouper les exposants en cinq grandes catégories. Pour chacune d’elles, voici une sélection de produits notables (en une sorte de tour virtuel):

Jus énergisant, thé et kombucha:

  • Camellia Sinensis: thé & accessoires
  • Dose: une sélection de jus bios, lattes, smoothies & shots
  • Révolution Fermentation: boissons naturelles fermentées (Kombucha, Kéfir, Tepaché, Racinette, Hydromel, etc.)
  • Tisanerie Mandala: mélanges québécois de tisanes biologiques artisanales en feuilles
  • Zyo: thés fins biologiques

Mode de vie végane:

Produits de remplacement:

  • Biobio: fromages de lait biologique, sans lactose
  • Choose Life Foods: pâtés végétaliens jamaïcains à base de protéines de soja ou de kale et noix de coco 
  • Delishu: fromage à base de noix de cajou organique, riche en probiotiques
  • Fauxmagerie Zengarry: fauxmage véganes à base de noix de cajou
  • Gusta: substituts de viande (saucisses de blé et saucissons/pains de seitan) et fauxmages (à base d’huiles et de tapioca)
  • Lubia: tartinade au chocolat à base de haricots
  • Nafsika’s Garden: fauxmages à base d’huile de coco
  • Nuts for cheese: fromages artisanaux biologiques (non laitier) à base de noix de cajou
  • Rawesome: gâteaux au fauxmage et tartinades à base de noix de cajou

Produits simplement naturels:

  • Amango Cacao: chocolat noir biologique et équitable
  • Benjamissimo: chocolats artisanales et bio
  • Boulangerie Des Rosiers: pains traditionnels utilisant des grains ancestraux 
  • Gattuso: aliments de spécialités et biologiques
  • Mille et Une Noix / Jardins la Palmeraie: entreprise spécialisée dans la transformation des noix pour en faire de magnifiques beurres naturels et tartinades crémeuses, des pâtisseries traditionnelles à base de noix et différentes variétés de dattes farcies et natures
  • Remixed snacks: Beanbark, une collation à base de chocolat, de haricots et de fruits
  • Sucre Redpath: sucre brun et biologique
  • Top Glaciers: desserts glacés véganes
  • Yumi Organics: Gruau-frigo, de l’avoine trempé riche en vitamines B, antioxydants et prébiotiques

Restaurants, services & distribution:

  • Nabati Bistro: restaurant végétalien et sans gluten
  • Nud Snacks: organic (raw, non-GMO), plant-based (vegan, gluten-free) and paleo (grain-free, tree nut-free, dairy-free, sugar-free, and legume-free) snacks
  • Tootsi Impex: produits santé variés soit bio (Elan) ou  préemballés (Yupik: Bonbons, chocolats, noix, fruits séchés, sels fins, craquelins, etc.)

En plus de la pléthore de jus & thés présents au salon depuis toujours, on remarque encore plus de substituts de fromages (ou fauxmages!) et de produits naturels variés (snack grano, chocolat, etc.). Choses nouvelles, on retrouve maintenant beaucoup d’accessoires pour la maison (vêtements, produits cosmétiques, ustensiles) et l’agriculture urbaine. Malgré leur popularité croissante en Europe, je note qu’il y avait très peu de boulangers ou de producteurs de farines bio (un de chaque je crois) présent au festival (dommage). Finalement, malgré le récent tapage publicitaire, je suis déçu de remarquer qu’aucun des gros joueurs (Beyond Meat ou Impossible Foods) dans le substitut de viande (sauf Gusta, commanditaire du festival!) n’étaient présent. Étrange…

Je trouve qu’il est excellent de faire la promotion d’une alimentation plus saine (plus de bio, plus de petits producteurs [comme Mélanie et Jimmy de La Ferme de l’Aube], plus de fruits et légumes et de grains, mais moins de viandes et de production industrielle). Je crois que notre société a vraiment besoin de cela. Aussi beaucoup de gens souffrent d’allergies alimentaires et il est important qu’ils aient accès à des substituts de qualité (nutritive et gastronomique). 

Toutefois l’extrémisme et le militantisme de la culture végane m’irrite beaucoup. Un pur adepte du véganisme aura non seulement une alimentation végétalienne (qui exclut tout produit ou sous-produit animal comme la viande, le poisson [incluant même les crustacés et mollusques], les produits laitiers [lait, fromage, yogourt], oeufs, et même les insectes et le miel) mais se refusera aussi a utiliser d’une quelconque façon tous produits dérivés (tel le cuir, la fourrure, la laine, la soie, la cire d’abeille, les perles, le nacre, les plumes, l’ivoire, etc., ou même des produits cosmétiques ou pharmaceutiques qui ont été testé sur des animaux). C’est plutôt restrictif. 

Les véganes sont très fort sur les droits des animaux car pour eux il s’agit d’un impératif moral qui va au-delà du simple bien-être animal ou de compassion. TOUTES les espèces animales devraient avoir les même droits et considérations que les humains! Aucunes ne devraient être exploitées par l’humain. Ce concept d’antispécisme est possiblement issue des croyances hindoues ou du bouddhistes (liées à la réincarnation) qui prônent le respect de toute vie. Toutefois, il m’apparait un peu exagéré de mettre la lutte pour l’égalité des espèces animales au même niveau que l’égalité de la femme ou des minorités ethniques!

En effet, tout les aspects du véganisme, pourtant basé sur des principes sains et raisonnables, tendent à l’exagération. 

Il est sage d’avoir une alimentation saine, biologique (sans pesticide), qui comporte moins de viandes (rouges) et plus de produits végétaux. C’est bon pour la santé et pour la planète. Mais pourquoi se priver de produits naturels tels le les viandes maigres (poisson, volailles), le fromage, le yogourt, le miel? Tout est bon en modération. Il serait ridicule de renier notre nature de prédateur omnivore ainsi que dix-mille ans d’héritage agricole!

Il est sage d’avoir des substituts pour certains aliments qui peuvent causer des allergies ou pour consommer moins de viandes. Mais j’ai même vu du substitut de soja!!!

Il est sage d’avoir de la compassion et de voir au bien-être des animaux tant domestiques que d’élevage mais cela ne devrait pas empêcher ces derniers de finir dans notre assiette! Il faut certes bannir les pratiques cruelles et encourager une production locale et à échelle plus humaine. Cela signifie réduire le plus possible la production industrielle qui tend souvent à la démesure. Mais alors, comment nourrir une population mondiale qui dépassera bientôt les huit millards? Il faudra bien trouver des solutions… Pourtant l’activisme végan s’attaque aux abattoirs de toutes tailles, on harcèle même de petites fermes d’élevage, on veut interdire tout genre de pêche (et pas seulement celle qui est excessive), on vandalise même des marchands (boucheries et de poissonneries). Militantisme ne devrait pas être synonyme de violence!

Pour terminer, je reviens un moment sur le cas des abeilles, que le véganisme se refuse d’exploiter en utilisant leur miel ou la cire. Je trouve évidemment plutôt stupide de se priver d’un aliment sain et succulent, qui peut souvent remplacer le sucre et qui a même des propriétés médicinales et antiseptiques! L’abeille joue aussi un rôle agricole essentiel de pollenisateur. Bien sûr, encore une fois, il faut éviter la production industrielle qui exploite des milliers de ruches et favoriser une production à échelle locale. Quoique, même encore là, la simple présence d’abeilles domestiques a un impact négatif sur les abeilles sauvages et leur diversité (cela semble démontré par des études: “‘It’s almost too late:’ Canada protects honey bees but native bee species are becoming endangered” [National Post • 2019/07/31], “Are Honey Bees Bad for Wild Bees?” [JSTOR Daily • 2019/03/04], “Urban beekeeping is harming wild bees, says Cambridge University” [The Telegraph • 2018/01/25]). Un exemple: les pesticides étant rarement utilisé  dans les villes, les abeilles sauvages avaient commencé à y trouver refuge mais elles se font maintenant chasser par les abeilles domestiques des ruches urbaines qu’il est de plus en plus populaire d’installer sur les toits. Un point pour les végans? Devrait-on se résoudre, comme les ours, à ne récolter que le miel des abeilles sauvages? Ou simplement faire preuve de modération? Bonne question…

Voici un aperçu du festival de cette année en quelques photos:

Un exemple de conférence. Ici, le début de la présentation par le porte-parole du festival, le joueur de football (et avocat) Marc-Olivier Brouillette:

 

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