Dans la froide étincelle de septembre
La voix des irréelles Immortelles se fait entendre
Douce crécelle qui morcelle l’ennui de la noire prison
Où, dans un frisson, s’entend encore une oraison
“La perfidie de ces siècles de barbarie”, disent-elles
“A sonné le glas de leurs complices ici-bas
Que le moindre faux-pas condamnera au trépas
Ne survivront à l’utopie que les infidèles”
Par une étrange alchimie mes exhalaisons se parsèment
Dans le cimetière, irradiant une froide lumière
Au travers des cyprès où le vent chante un requiem
Et les voix des Immortelles me tirent de ma tourbière
L’incroyant s’éveille car les anges ont crevé l’abcès
Et les mortels blèmes paient enfin leurs excès
Isléaval
1982/09/23
Publié originalement (page 35) dans Inscriptions sur une pierre tombale icosaédrique datant de 1986, par Claude J. Pelletier. Laval: Publications Ianus, Février 1990. 54 pages. ISBN 2-9801683-1-9. Édition limitée à soixante-quinze exemplaires. [ BAnQ • WorldCat ]
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Note: le sonnet est une forme poétique composée de quatorze vers divisés en deux quatrains et deux tercets qui doivent rimer selon une forme stricte (qui comporte cependant plusieurs variantes). De plus, la longueur du vers (la métrique syllabique) n’est pas fixe (en français) mais reste généralement isométrique. Comme à mon habitude, je m’inspire de la forme mais ne la respecte pas: ici mes vers n’ont aucune isométrie et suivent un schéma chaotique (AABB CDDC EFE FGG) et non une des variantes traditionnelles (sonnet pétrarquin: ABBA ABBA CDE CDE, marotique: ABBA ABBA CCD EED, Peletier: ABBA ABBA CCD EDE, ou élisabéthain: ABAB CDCD EFEF GG). Par contre la rime a souvent une résonance à l’intérieur même du vers allant parfois jusqu’à l’assonance ou l’allitération…
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