Denarius fourré de L. Lucretius Trio

Surprise ! Je vous présente une autre pièce de monnaie romaine cette semaine !

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Type: 

République Romaine

Époque: 

509 – 27 AEC

Frappe: 

Rome

Datation: 

c. 76 AEC

Nature: 

Denarius fourrée

Métal: coeur de bronze (Ae) recouvert d’argent (Ar)

Qualité: G

Taille: 

18 mm

Poids: 

2.837 g

Obverse

     

Inscription:

(Aucune apparente mais devrait comporter un chiffre) 

Description:

Tête de Neptune laurée, à droite (avec un trident derrière la tête, à peine visible)

Reverse

     

Inscription:

L LVCRETI / TRIO (en dessous)

Description:

Génie ailé (Palæmon ?; Cupidon ?), sur un dauphin, à droite

Notes:

Acheté à Londres 5 £ (1986/02/05)

 

Pièce d’argent fourrée, avec noyau apparent sur l’avers; entaille verticale sur revers.

Réf.: 

Syd. CRR: 784; RCC: 390/2; RSC Lucretia 3

Sear RCV (83): 251; Sear RCV (M): 322

Voir fiche originale

Comme l’autre pièce que je vous est présenté plus tôt, il s’agit ici d’une pièce de la république romaine, et donc le nom qui y apparait est celui du magistrat monnayeur (triumvir monétaire). Dans ce cas-ci, c’est Lucius Lucretius (de la gens Lucretii) dont nous connaissons peu de chose sinon qu’il a tenu cet office en 76 AEC. 

Cette pièce est endommagée et une partie des inscriptions est donc illisible. Par contre, en comparant à d’autres pièces similaires, on peut les deviner. Sur l’avers, derrière la tête de Neptune, on peut deviner le manche d’un trident. Aucune inscription n’est apparente mais le champs derrière la tête devrait comporter un chiffre dénotant la valeur de la pièce ou un numéro de contrôle de cette série de frappe. Sur d’autres pièces similaires, on retrouve X, XVI mais aussi des chiffres allant de I à LXXIV (où le L est remplacé par un L ou un T inversé). Sur le revers on peut lire distinctement “LVCRETI” mais on devine à peine le L qui précède, le I qui suit, et le TRIO en dessous. Toutefois, tous les indices sont là pour nous permettre d’identifier et de dater la pièce sans le moindre doute. Par contre, comme pour la pièce précédente, SEAR date la pièce en 74 AEC dans son édition de 1983 (RCV (83): 251) mais l’édition de 2000 (Sear RCV (M)) situe la date en 76 AEC et les autres sources concordent avec cette dernière datation.

Évidemment, la caractéristique la plus visible de cette pièce est le fait qu’elle est fourrée (le terme est le même en anglais). C’est un terme technique qui veut essentiellement dire qu’elle est plaquée. Son flan (le coeur, noyau de la pièce ou son “âme”) est fait d’un métal non-précieux (généralement le bronze mais parfois le cuivre, le fer ou un alliage) recouvert d’or ou d’argent. Toutefois, ce n’est pas toujours l’oeuvre de faussaires car cette technique frauduleuse était déjà pratiquée dans l’antiquité. La technique facile généralement utilisée par les faux-monnayeurs était de couler la pièce directement dans un moule mais les détails de la pièce coulée étaient parfois flous. Dans le cas des pièces fourrées, elles sont pas coulées mais frappées et nécessite généralement des coins authentiques. Cette technique doit donc avoir été pratiquée par des faussaires avec des contacts au sein des ateliers monétaires ou, plus vraisemblablement, par des officiers monétaires qui voulaient “tricher” sur la valeur de la monnaie sans la dévaluer. C’était une pratique relativement commune durant la République et le début de l’Empire. Lorsque l’usure n’a pas révélé la supercherie (comme c’est le cas ici), la meilleure façon d’identifier une pièce fourrée est son poids: cette pièce pèse normalement en moyenne 3.75 g (entre 3.25 et 4.25 g) alors que la mienne n’en pèse que 2.8 g. Par contre, l’usure et la patine de ma pièce indique clairement que c’est une pièce antique et non un faux plus moderne. Je la considère donc comme “authentique”.

En conclusion, c’est une autre pièce digne d’intérêt. En fait, chaque nouvelle pièce est une opportunité d’en apprendre plus sur la Rome antique, sur son système monétaire et même sur la vie quotidienne de ses citoyens. Avoir de l’intérêt pour ce genre de sujet est toujours une source de nouveau savoir. Et c’est justement pour cela que j’ai choisi de vous parler de ma collection.

Sources: 

En plus des même références citées pour la pièce de M CIPI, j’ai aussi consulté les liens suivants: VCoins, VCoins, National Museum of Scotland, Catawiki, Wildwinds, ACsearch, coinArchive, numista, Shanna Schmidt numismatics, Les Dioscures, Ancient coins forum — juste pour n’en citer que quelques uns.

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Monnaies anciennes 4

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