“Ito s’est enfin décidé à révéler à Isabella qu’il était lié par un précédent contrat. Pour lui, la route s’arrêtera au port d’Akita ! Sans ses multiples talents, c’est tout le périple qui pourrait être compromis… Le jeune homme en est conscient : taraudé par la culpabilité, il a bien du mal à se reposer.
Pourtant, son employeuse ne semble pas affectée outre mesure… On dirait au contraire qu’elle a retrouvé son entrain ! Après tout, les deux voyageurs ont encore du chemin à parcourir avant d’arriver à destination… Qui sait ce que l’avenir leur réserve ?
Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !”
[Texte de la couverture arrière]
(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)
Isabella Bird, femme exploratrice (ふしぎの国のバード / Fushigi no Kuni no bādo [Bird] / littéralement: “Bird au pays des merveilles”) nous offre le récit de voyage de la célèbre exploratrice britannique au Japon du début de l’ère Meiji en se basant sur sa correspondance avec sa soeur Henrietta qui fut publiée en 1880 sous le titre Unbeaten Tracks in Japan.
Écrit et dessiné par Taiga Sassa, ce manga seinen historique a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine Harta (Enterbrain), puis compilé en volumes chez Kadokawa. Le premier volume est paru en mai 2015 et le plus récent volume, le septième, est paru au Japon en août 2020 et en France en décembre 2020.
Dans le premier chapitre de ce sixième volume, Ito est surpris de l’enthousiasme de Miss Bird même après qu’il lui ait annoncé qu’il devra quitté l’expédition lorsqu’ils arriveront à Akita. À la ville-étape de Innai, ils rencontrent un jeune docteur japonais, Kobayashi, qui étudie la médecine occidentale et s’est donné pour mission de guérir le Béribéri. Cette maladie cause une paralysie des jambes et on la croit contagieuse, mais le Dr. Kobayashi croit qu’elle est en fait due à une déficience alimentaire liée à la consommation de riz blanc et la traite en prescrivant une diète de mugimeshi (un mélange de blé et de riz complet).
Lorsqu’ils arrivent à l’étape suivante, Yuzawa, un incendie fait rage. C’est l’occasion pour Miss Bird d’apprendre comment les pompiers japonais travaillent. Les maisons sont démolies pour éviter que l’incendie se propage et, comme elles sont construite très légèrement, elles sont rapidement rebâties par la suite. Miss Bird s’étonne également de l’incroyable résilience des habitants qui acceptent le drame comme une chose parfaitement naturelle.
Le lendemain (19 juillet de l’an 11 de l’ère Meiji [1878]), Miss Bird trouve des papiers dans la rivière. Il s’agit d’un registre comptable qu’un commerçant aura probablement jeté à la rivière pour le protéger des flammes. Elle est surprise par la résistance du papier, alors ils font un détour par le hameau de Jumonji pour visiter un atelier de fabrication de papier “kamisuki.” L’écorce d’un mûrier “kozo” est pilonnée pour faire une pâte à laquelle on ajoute une glue tirée d’un hortensia “noriutsugi”. La pâte est ensuite coulée dans une sorte de tamis “sukisu” pour être séchée au soleil. Le résultat est un papier extrêmement résistant.
Sur la route d’Ushu, Ito et Miss Bird rencontre un homme qui a un malaise. Ils le ramènent à la maison dont il est le serviteur dans le village de Rokugo. La maîtresse de la maison, Yuki, leur apprend que son époux vient de mourir mais les invite quand même à partager son hospitalité. Malgré le drame, Yuki est très forte et sourit pour cacher son chagrin. Miss Bird assiste au rituel du lavement du corps (yukan), puis on rase le crâne du défunt, et l’habille d’un yukata couvert d’idéogrammes—des sutras qui aideront le défunt à voyager dans l’autre monde. Ensuite c’est la cérémonie de fermeture du cercueil, que l’on fait passer sous une arche de roseaux, puis c’est la mise en terre. Yuki leur parle un peut de son époux. Plus tard, Ito tente de convaincre Miss Bird de remettre le voyage vers Ezo à plus tard, lorsque la température sera plus clémente, mais elle lui dit que c’est impossible. Cette expédition est son ultime aventure car elle a l’intention de se marier à son retour en Angleterre!
Sans trop savoir pourquoi, le dessin m’apparaît légèrement différent, mais toujours aussi détaillé et agréable. Le dessinateur semble prendre de l’expérience. Malgré cela, ce volume ne me semble pas aussi bon que les précédents. C’est peut être que l’originalité du récit s’estompe un peu plus avec chaque nouveau volume. Ou alors c’est le fait que le récit m’apparait un peu artificiel et pédagogique. Il est moins anecdotique que les volumes précédent, chacun des chapitres se concentrant plutôt sur quatre grands thèmes (le Béribéri, les pompiers, le papier japonais et les rituels funéraires). Je remarque également qu’il n’y a aucune scène où Miss Bird écrit à sa soeur, ce qui serait peut être la façon de l’auteur de montrer que cette partie du récit est originale et non pas inspirée de l’oeuvre de Miss Bird. En effet, j’ai lu le récit original de Bird et je ne me souviens pas d’y avoir vu aucune des anecdotes racontées dans ce volume. Avec une histoire principalement fictive, l’auteur en profite pour ajouter sa propre description du Japon de cette époque mais il le fait d’une façon peut-être un peu trop didactique…
Ceci dit, cela reste une très bonne lecture et un sujet fascinant pour tout amateur de mangas historiques et d’histoire japonaise.
Isabella Bird, femme exploratrice T06 par Taiga SASSA. Paris: Ki-oon (Coll. Kizuna), septembre 2020. 224 pg (206 pl.), , 13 x 18 cm, 7,90 € / $14.95 Can., ISBN 979-10-327-0664-0. Pour lectorat jeune (7+).
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