Isabella Bird #7

isabella-bird-v7-cov“Isabella continue son voyage а travers la province d’Akita. Les remèdes d’un curieux médecin, le combat de villageois contre le feu, la fabrication du papier japonais, le deuil d’une veuve sont autant de découvertes qui jalonnent son itinéraire et la rapprochent un peu plus de la ville, où Ito est censé mettre fin au périple ! 

Le jeune guide se sent coupable, mais il ne sait pas encore tout. Son employeuse lui apprend que cette exploration solitaire doit être sa dernière ! En effet, elle compte se marier à son retour en Angleterre…

Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !”

[Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Page 18

Isabella Bird, femme exploratrice (ふしぎの国のバード / Fushigi no Kuni no bādo [Bird] / littéralement: “Bird au pays des merveilles”) nous offre le récit de voyage de la célèbre exploratrice britannique au Japon du début de l’ère Meiji en se basant sur sa correspondance avec sa soeur Henrietta qui fut publiée en 1880 sous le titre Unbeaten Tracks in Japan.

Écrit et dessiné par Taiga Sassa, ce manga seinen historique a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine Harta (Enterbrain), puis compilé en volumes chez Kadokawa. Le premier volume est paru en mai 2015 et le plus récent volume, le huitième, est paru au Japon en avril 2021.

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Dans ce septième volume (paru au Japon en août 2020), Isabella Bird et son guide Ito doivent descendre le fleuve Omono vers Akita. Ils font la rencontre d’une batelière bien déterminée, qui leur fait découvrir certaines pratiques japonaises sur le mariage et le divorce. À Akita, ils sont reçu dans un restaurant français mais Ito, comme beaucoup de Japonais, est réticent à manger de la viande de boeuf. Toutefois, le talent du cuisinier lui fait changer d’idée. À la légation Britannique de Tokyo, Fanny et Harry Parkes rencontre le botaniste Charles Maries, qui leur explique pourquoi il tient tant que cela à explorer Ezo. Toujours à Akita, Isabella et Ito font la rencontre d’un enfant prodige, Isabella annonce à Ito qu’il l’accompagnera à Hakodate peut importe les intentions de Maries et qu’elle doubles salaire. Ils retrouvent aussi le Dr. Kobayashi qui, à la demande de Harry Parkes et du Dr. Hepburn, a déterminé un traitement pour les problèmes de dos d’Isabella. Au bureau de poste de Kubota, Isabella découvre qu’elle reçoit beaucoup de courier d’encouragement des gens qu’elle a rencontré en cours de route. C’est l’occasion de discuter du haut niveau d’alphabétisation au Japon et de comment les gens s’écrivaient entre eux. Avec ces encouragements, Isabella et Ito sont maintenant d’autant plus déterminé à compléter leur voyage.

Le beau style précis et détaillé de ce manga en rend la lecture d’autant plus agréable. Le récit (plus fluide que le précédent volume) est bien construit et permet de d’offrir une lecture à la fois distrayante et instructive, puisqu’on y découvre beaucoup d’information sur la culture du Japon au XIXe siècle. Un très bon manga pour le amateur d’histoire et de culture Japonaise.

Isabella Bird, femme exploratrice T07 par Taiga SASSA. Paris: Ki-oon (Coll. Kizuna), décembre 2020. 216 pg (206 pl.), , 13 x 18 cm, 7,90 € / $14.95 Can., ISBN 979-10-327-0687-9. Pour lectorat adolescent (12+). stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonBiblioGoodreadsGoogleWikipediaWorldCat ]

© Taiga Sassa 2020.

Voir mes commentaires sur les volumes précédents:

IsabellaBird-v1-cov IsabellaBird-v2-cov IsabellaBird-v3-cov IsabellaBird_4-cov IsabellaBird-v5-cov IsabellaBird-6-cov
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TENET

Tenet-dvd“Armed with only one word—Tenet—and fighting for the survival of the entire world, the Protagonist journeys through a twilight world of international espionage on a mission that will unfold in something beyond real time.

Not time travel. Inversion.”

[ Text from the official website ]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

It has been a while since I’ve been surprised by a movie with a really original story…

A CIA agent find himself involved in a temporal war. I don’t know how much more I should say about the story without giving any spoilers… Consider yourself WARNED [just highlight to read]. People in a future earth ravaged by climate change try to save themselves by destroying their past — with a time f*ck up. Obviously they don’t believe in the Grand-Father Paradox. But another faction don’t want to take that risk and try to stop the plan. All is fought in our now…(END OF WARNING!).

It is a great movie with good action and an interesting story. The storytelling is obviously complex and I am sure that there’s holes in the storyline — you really have to pay attention — but at some point I don’t really care. I just want to be entertained and to enjoy the movie. It makes the most beautifully fascinating use of the Sator Square ! It was great and it is really worth watching.

TENET : UK / USA, 2020, 150 min.; Dir./Scr./Prod.: Christopher Nolan; phot.: Hoyte van Hoytema; Ed.: Jennifer Lame; Music: Ludwig Göransson; Prod.: Emma Thomas; Cast: John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki, Dimple Kapadia, Michael Caine, and Kenneth Branagh. Rated PG-13. It has received a score of 70% on Rotten Tomatoes (76% from the audience), 69% on Metacritic and 7.4/10 on IMDb. stars-4-0

To learn more about this title you can consult the following web sites:

[ AmazonCraveGoogleIMDbOfficialWikipedia ]

Also, you can check the official trailer on Youtube:

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Capsules

Monnaies anciennes 40

Crise du IIIe siècle (3): L’Empire des Gaules (1) 

Postumus (260-269 EC)

En plein coeur de l’anarchie militaire qui a plongé l’Empire Romain dans la crise du IIIe siècle, on retrouve un territoire autonome qui s’est scindé du reste de l’Empire. Il s’agit de l’Empire des Gaules qui a été créé par l’un des nombreux usurpateurs du pouvoir romain, surnommés les “Trente Tyrans” par l’Histoiria Augusta : Marcus Cassianus Latinius Postumus. 

Nous ne savons pas grand-chose sur Postumus et ce que nous savons provient principalement de sources peu fiables comme l’Historia Augusta. On croit qu’il était d’une origine provinciale modeste et, comme il a émis des monnaies dédiées à une divinité locale (Hercules Deusoniensis), serait né à Deusone (Diessen en Hollande) près de la frontière Batave. Il aurait donc des origines gauloises ou bataves. Très doué, il aurait rapidement gravi les échelons militaires jusqu’à devenir gouverneur de Germanie Inférieure sous le règne de Valerianus. Lors d’une invasion germanique en 259 (Alamans, Francs et Juthunges), Gallienus — qui est en charge de l’occident alors que son père Valerianus est en charge de l’orient — confit à son fils Saloninus (à peine âgé de dix-sept ans) la défense de la frontière du Rhin et Postumus y commandait l’une des armées.

À l’été 260, son armée écrase une colonne de Juthunges qui revenait d’Italie chargée de prisonniers et du fruit de leurs pillages. En septembre, suite à une dispute sur la distribution du butin (l’armée n’appréciant pas la décision du jeune Saloninus et de son préfet du prétoire Silvanus de s’accaparer le trésor; et la nouvelle de la capture de Valerianus par les Perses a sans doute aussi été un facteur), les soldats proclament leur général empereur et entreprennent de faire le siège de Colonia Agrippinensium (Cologne). Ils prennent la ville rapidement, puis assassinent Saloninus et Silvanus (quoi que plus tard ils blâmeront les gaulois pour le meurtre). Le pouvoir “Impérial” de Postumus est immédiatement reconnu par les troupes de Gaule, de Germanie et de Rhétie. L’année suivante, il contrôle également la Bretagne, la Gaule Narbonaise et l’Hispanie. Étrangement, plutôt que de marcher sur l’Italie pour devenir l’Empereur de Rome, il établit plutôt son propre fief dans le coin nord-ouest, l’Empire des Gaules, et choisit pour capitale soit Colonia Agrippinensium (Cologne), soit Augusta Treverorum (Trèves). Postumus structure l’administration de son “empire” en prenant exemple sur Rome: il est nommé consul et Pontifex Maximus, reçoit la puissance tribunicienne, établit un sénat et une garde prétorienne, frappe de nombreuses monnaies (principalement avec des types de victoires ou une série importante dédiée aux Travaux d’Hercules), et il défend avec succès son territoire contre les invasions germaniques et les tentatives de Gallienus de le reconquérir (ce dernier réussi bien à faire le siège de Augusta Treverorum, mais il doit abandonner après avoir été blessé d’une flèche).

Toutefois, si Postumus réussit à maintenir la paix et la prospérité dans son empire pendant plus d’une demi-douzaine d’années, les troubles présents dans le reste du monde Romain finissent par le rattraper. Grâce aux apports d’argent provenant du front du Rhin et des mines d’Hispanie, il a réussi à maintenir une monnaie forte jusqu’en 265 mais, par la suite, la quantité d’argent dans la monnaie chute à des niveaux comparable au reste de l’Empire causant une crise économique. Il n’était pas non plus exempt à voir son pouvoir contesté  par un usurpateur puisqu’en janvier 269, Laelianus, le gouverneur de Germanie Supérieur, se révolte et est nommé empereur par ses troupes (Legio XXII Primigenia et Legio VIII Augusta). Postumus recapture la ville de Mogontiacum (Mayence) et fait tuer Laelianus, mais durant l’été 269 il est assassiné à son tour par ses propres troupes qu’il tentait d’empêcher de piller la ville! Il semble que ceux-ci lui reprochait aussi son manque d’ambition… Les légions acclament un certain Marius, un simple soldat, pour le remplacer mais celui-ci ne jouira du pouvoir que quelques mois puisqu’il est assassiné à l’automne 269 et remplacé par le préfet du prétoire Victorinus

IMG_9197-9203Je n’ai qu’une seule pièce de Postumus et c’est un très beau antoninianus (VF [Very Fine] / VG [Very Good], AR (Billon ou flan de bronze saucé), 21 mm, 3.504 g, payé 95 FF, caractérisé par un très très bel avers mais un revers un peu plus usé et un peu flou, die-axis: ↑↑). L’avers présente une buste de l’empereur radié, drapé et cuirassé à droite avec l’inscription latine IMP[ERATOR] C[AESAR] POSTVMVS P[IVS] F[ELIX] (pieux et heureux) AVG[VSTVS]. Le revers illustre une Victoire ailée avançant à gauche, une couronne de laurier dans la main droite et une palme dans la gauche, un prisonnier à ses pieds, avec l’inscription latine VICT-OR-IA AVG[VSTI] (“Victoire de l’Empereur”).

Selon le RIC  (Webb, Percy H., ed. by Mattingly, H. & Sydenham, E.A. The Roman Imperial Coinage Vol. 5, Part II (From Probus to Maximian). London: Spink & Son, 1972, pp. 310-368.) ce type n’a été frappé qu’à Lugdunum (Lyon) mais il n’offre aucune datation précise (260-268). Toutefois, les sources en ligne (sans justificatif apparent, possiblement en se basant sur des données archéologiques) mentionnent que ce type aurait pu être frappé aussi à Augusta Trevorum (Trèves) ou à Colonia Agrippinensium (Cologne), et avance comme date le début du règne (260-261). Le motif de victoire peut faire référence soit aux victoires de Postumus contre les envahisseurs Germains (peut être sur les Juthunges), soit au fait qu’il ait résisté à toute les tentatives de Gallienus pour reconquérir son territoire.

Sources: Wikipedia (Postumus [FR/EN], Empire des Gaule [FR/EN]), Google, FAC (Postumus, VICTORIA AVG, laurel wreath, victory, palm), ERIC (Postumus), GallicEmpire; RIC 5.2: 89, Sear RCV (1983): 3032; CoinArchives, acsearch, arc, WildWinds (text, image), numista, numismatics, vcoins, CoinTalk, FAC, YorkCoins, ACG, WorthPoint, CoinProject.  Voir aussi ma fiche.

La semaine prochaine nous nous attardons sur le règne de Victorinus dont j’ai quatre pièces de monnaie.

Voir l’index des articles de cette chronique.

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Images du mer-fleuri [002.021.146]

Aesculus glabra 

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[ Nikon D3300, Jardin botanique, 2018/06/26 ]

DSC_0779Le marronnier glabre (parfois aussi appelé Pavier de l’Ohio ou Ohio Buckeye en anglais) est une espèce de  plantes à fleurs de la classe des Magnoliopsida (Angiospermae), de la sous-classe des Rosidae, de l’ordre des Sapindales, de la famille des Sapindaceae et du genre Aesculus (qui comprend une trentaine d’espèces de marronniers et de paviers). D’origine nord-américaine, c’est un arbre qui fait dans les 15 à 25 mètres et dont les feuilles caduques, d’une forme composées-palmées, comportent cinq folioles. Les fleurs printanières sont regroupées en panicules dressés et donnent un fruit formé d’une capsule épineuse ronde contenant une ou deux grosses graines brunes de deux ou trois centimètres de diamètre. Tout comme le marronnier commun (Aesculus hippocastanum, i.e. châtaignier des chevaux), le fruit du marronnier glabre est toxique pour l’humain (mais reste apprécié des écureuils) et ne doit pas être confondu avec le fruit du châtaignier (appelé châtaigne mais aussi marron lorsqu’il est de qualité supérieure!) qui est, lui, comestible. Le marronnier a donc un usage essentiellement ornemental et il est utilisé en architecture paysagère comme écran ou plante d’alignement. Étrangement, le nom “Aesculus” vient du nom latin d’un chêne et le nom “marronnier” vient de l’italien marrone (châtaigne) à cause de sa ressemblance avec le châtaignier… (Sources: Wikipedia)

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Les 100 plus beaux oiseaux de chez nous

100PlusBeauxOiseaux-cov“Qui n’a jamais souhaité pouvoir observer les oiseaux du Québec directement dans sa cour? Que vous habitiez en milieu rural, en banlieue ou en ville, ce livre refoule de précieux conseils afin de tout mettre en place pour accueillir une multitude d’espèces ailées chez vous, toute l’année.

Au fil des pages, vous en apprendrez plus sur les différents types de végétaux à inclure dans votre jardin par souci de le rendre plus attrayant pour nos amis à plumes. Arbres, arbustes et fleurs : vous serez en mesure de faire les bons choix pour aménager efficacement votre environnement naturel afin d’offrir aux oiseaux abri et nourriture. Vous découvrirez aussi quels modèles de mangeoires sont les mieux adaptés selon les espèces que vous souhaitez inviter chez vous, ainsi que les variétés de grains, de fruits et d’autres aliments à y placer pour plaire à tout un chacun.

Dans le but de bien vous familiariser avec le passionnant loisir qu’est l’ornithologie, vous trouverez une section qui fait la lumière sur certains mythes répandus dans le fascinant monde des oiseaux. Nous vous proposons également un code de conduite qui vise à préserver la pratique de ce merveilleux passe-temps. Finalement, des fiches d’identification des espèces les plus observées au Québec vous permettront de mieux connaître vos visiteurs et de les distinguer afin d’être en mesure de bien les recevoir.

Prêt à prendre votre envol au coeur de cette aventure?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

100PlusBeauxOiseaux-p016Ce livre nous offre plusieurs conseils pour “attirer, identifier et observer” les oiseaux ainsi qu’un répertoire des cent “plus beaux” oiseaux du Québec. Ils sont classé par environnements: D’abord ceux que l’on peut observer dans les mangeoires (Alouette hausse-col, Bec-croisé bifascié, Bruant [6 espèces], Cardinal [2], Chardonneret jaune, Colibri à gorge rubis, Gélinotte huppée, Gros-bec errant, Junco ardoisé, Mésanges [3], Moineau domestique, Oriole de Baltimore, Passerin indigo, Perdrix grise, Pics [7], Pigeon biset, Plectophane [2], Roselins [2], Sittelles [2], Sizerin flammé, Tarin des pins, Tohi à flancs roux, Tourterelle triste, Troglodyte de Caroline), dans les arbres, arbustes et nichoirs (Durbec des sapins, Geai bleu, Grimpereau brun, Grive solitaire, Hirondelles [4], Jaseurs [2], Merle d’Amérique, Merlebleu de l’Est, Mésangeai du Canada, Moqueurs [3], Moucherolle phébi, Parulines [15] , Roitelets [2], Tyran [2], Viréos [4]), et les fascinants & prédateurs (Carouge à épaulettes, Chouettes [2], Corneille d’Amérique, Crécelle d’Amérique, Dindon sauvage, Éperviers [2], Étourneau sansonnet, Faucon émerillon, Goéland à bec cerclé, Grand corbeau, Grand-duc d’Amérique, Grand héron, Harfang des neiges, Petite nyctale, Pie-grièche grise, Quiscale bronzé, et Vacher à tête brune). L’ouvrage se termine sur des tableaux récapitulatifs et un index par espèce.

100PlusBeauxOiseaux-p211C’est un très beau livre (avec de belles photos) qui n’est pas juste un répertoire des beaux oiseaux (beau étant subjectif) à observer mais aussi un guide plein de bonnes suggestions pour attirer les oiseaux (nourritures, mangeoires), les observer et apprendre à les connaitre. C’est vraiment utile (cela est pratique, par exemple, pour distinguer entre les quinze variétés de Parulines ou entre le pic mineur et le pic chevelu !) et j’ai bien aimé. J’aurais quand même apprécié que l’on donne aussi les noms anglais (on vit dans un univers bilingue après tout) et latins (ça fait plus scientifique et précis).

Toutefois, beaucoup de ces oiseaux ne seront évidemment pas visible à Montréal. Je note d’abord quelques oubli que j’ai pu moi-même observer, tel le Urubu (ils ont bien répertorié le Pigeon biset, le Goéland et le Dindon alors pourquoi pas le Urubu ?!), le Petit-Duc, le Canard colvert, le Pluvier kildir ou la Bernache. Cependant, j’ai pu observé une douzaine de ces espèces juste dans le Parc Frédéric-Back (les habitués comme le Bruant, le Carouge à épaulettes, le Chardonneret jaune, la Corneille, l’Étourneau, le Géoland, le Merle, ou le Moineau, mais aussi ceux qui sont un peu plus discrets ou rares comme le Cardinal Rouge, la Tourterelle Triste, le Faucon Émerillon, la Crécelle d’Amérique, le Roselin, ou le Pic mineur). J’ai vu quelques autres espèces ailleurs (le Jaseur des Cèdres [au Jardin botanique, mais qui n’est pas dans la liste!], le Héron [aux Iles-Laval ou au Parc de la Visitation] et quand j’habitais à Laval (il plus de vingt ans!) j’en ai vu plusieurs autres dont je ne me souviens pas des noms — quoique des noms comme Gaie, Gros-bec, Junco, Quiscale, Vacher, Viréo, etc., évoquent tout de même quelques souvenirs). J’ai aussi quelques desiderata. J’aimerais bien capturer avec mon appareil photo un dindon sauvage ou un Colibri. Bien sûr, j’ai sans aucun doute vu plusieurs de ces espèces dans le parc sans jamais avoir pu les identifier avec certitude — même avec un bon guide (ça bouge beaucoup ces petites bêtes là et elles gardent souvent leur distance). Ça prend de bonnes jumelles ou une caméra avec un bon objectif téléphoto (zoom) et surtout BEAUCOUP de patience… J’en ai toute de même photographié plusieurs et je vais d’ailleurs bientôt faire un index des articles sur la faune que j’ai illustré et discuté (dont beaucoup d’oiseaux).

Observer (et photographier) les oiseaux est un beau passe-temps et un livre comme celui-là est fort utile pour non seulement aider les amateurs mais aussi pour faire découvrir ce plaisir à d’autres…

Les 100 plus beaux oiseaux de chez nous: les attirer, les identifier et les observer, par collectif. Québec: Édition Pratico-Pratiques (Coll. Je Jardine), Mars 2021. 258 pages, $C 29.95, ISBN 9782896588749, Pour lectorat tous public. stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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© Pratico Édition, 2021.

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Revue de ‘zines [002.021.142]

Revue de ‘zines

Suite à ma récente chronique, je continue mon rattrapage sur les périodiques et autres ‘zines dans mon champs d’intérêt car ils n’arrêtent pas de s’accumuler… J’en épluche donc le contenu pour vous. 

dBD #150 (Février 2021)

dBD-150Dans les actualités je note l’annonce de trois nouvelles parutions de manga: Blue Period t.1 par Tsubasa Yamagushi (chez Pika — un manga sur la peinture), La gameuse et son chat t.1 par Wataru Nadatani (chez Doki-Doki — par l’auteur qui nous a déjà donné Félin pour l’autre !) et Démon Slave par Takahiro & Takemura (chez Kurokawa).

À la une on retrouve une entrevue avec Stephen Desberg et Yannick Corboz (sur Les Rivières du passé t.1 La Voleuse, chez Daniel Maghen). Le numéro continue sur des entrevues avec Jérôme Alquié (sur Captaine Albator – Mémoires de l’Arcadie t.3: Des coeurs brûlants d’amour, chez Kana), Sylvie Roge & Olivier Grenson (sur La Fée assassine, chez Le Lombard), Nicolas Barral (sur Sur un air de fado, chez Dargaud), avec le coordonateur Stéphane Bern, le dessinateur Cédric Fernandez, le scénariste Arnaud Delalande et l’historien Yvon Bertorello (sur Notre-Dame de Paris: La Nuit du feu, chez Glénat) et avec Léa Mazé (sur Les Croques t.3: Bouquet final, chez La Gouttière). On retrouve également un article qui rend hommage à Richard Corben (décédé en décembre 2020), un autre sur le dixième anniversaire de la maison d’édition québécoise Pow Pow dirigée par Luc Bossé, puis un sur les multiples adaptations de 1984 de Georges Orwell.

Dans le cahier critique, je note seulement Blue Period t.1 par Tsubasa Yamaguchi chez Pika (Super; “original (…) cherche à dévoiler l’envers du décor d’un milieu compétitif, où la passion ou le talent ne suffisent en général pas pour percer. Elle en profite pour évoquer différentes techniques artistiques(…)”).

Un bon numéro qui, comme d’habitude, offre beaucoup d’informations pour les amateurs de BDs.stars-3-0

Capsules

dBD #151 (mars 2021)

dBD-151Dans les actualités on nous parle du lancement de Verytoon, la plateforme de BD digitales de Delcourt; de la réédition en quatre volumes intégras d’Olivier Rameau (Greg & Dany, Ed. Kennes); de la parution chez Delcourt/Tonkam de La déchéance d’un homme, par Junji Ito, qui est l’adaptation d’un roman par Osamu Dazai; et de Histoire de la science-fiction (en BD) par Xavier Dollo et Djibril Morissette-Phan chez Les Humanos.

À la une on retrouve une entrevue avec Sylvain Runberg et Grun (sur On Mars_ t.3 chez Daniel Maghen). Le numéro continue sur des entrevues avec Yann Le Quellec et Romain Ronzeau (sur Les Amants d’Hérouvile, une histoire vraie chez Delcourt), Gaëlle Geniller (sur Le Jardin, Paris chez Delcourt), Jaime Martin (sur Nous aurons toujours 20 ans chez Dupuis), et Loïc Clément et Anne Montel (sur Le Temps des Mitaines t.3: La Nuit des croque-souris chez Dargaud). Dans ce numéro on retrouve également un article qui s’interroge sur l’avenir des festivals de BD en temps de pandémie, un article hommage à Jean Graton (Michel Vaillant) décédé au début de l’année et un article sur l’éditeur québécois La Pastèque (où l’on rencontre les fondateurs Martin Brault et Frédéric Gauthier).

Dans le cahier critique je note la BD style manga Yojimbot t.1 par Sylvain Repos chez Dargaud (Super; “l’approche graphique (…) est clairement l’un de ses points forts (…). À découvrir”), Les Enquêtes de Sgoubidou par Cathon chez Pow Pow (Super; “déclinées sous la forme d’histoires courtes à la Pif Poche (…) réjouissant de crétinerie en tout genre”), et Tomino la Maudite t.1 par Suehiro Maruo chez Casterman (Super, “maître du Ero Guro (…) si la trame est classique, la galerie de personnages vaut le détour”).

Comme d’habitude, une bonne lecture pour les amateurs de BDs. stars-3-0

Capsules

dBD #152 (avril 2021)

dBD-152Dans les actualités de ce numéro on nous fait découvrir Les Reportages de Lefranc — Versailles disparu, une BD historique par Jacques Martin et Alex Evang chez Casterman (à paraître en septembre) et Martine — Une aventurière au quotidien, un ouvrage qui trace l’historique de cette fameuse série jeunesse, par Laurence Boudart chez Impression Nouvelle.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec le scénariste Jean Van Hamme, le dessinateur Philippe Berthet ainsi que l’épouse de ce dernier, Dominique David (sur La Fortune des Winczlav T.1 — Vanko 1848 chez Dupuis). Cela se poursuit sur des entrevues avec Séverine Vidal (sur Le Plongeon, en collaboration avec Victor L. Pinel, chez Grand Angle), Bertrand Galic et Roger Vidal (sur Fukushima, Chronique d’un accident sans fin chez Glénat), Simon Spruyt (sur Le Tambour de la Moskova chez Le Lombard), Hélène Constanty (sur Une histoire du nationalisme corse, en collaboration avec Benjamin Adès, chez Dargaud et Monaco, luxe, crime et corruption, en collaboration avec Thierry Chavant, chez Soleil), Nicolas Dehghani (sur Ceux qui brûlent, chez Sarbacane) puis avec Joris Chamblain et Sandrine Goalec (sur Les Souris du Louvre T.3—Le Serment oublié, chez Delcourt/Le Louvre). On retrouve également un article sur Gallimard BD, où l’on rencontre le directeur éditorial Thierry Laroche.

Dans le cahier critique je note L’Homme qui tua Nobunaga T.1 par Kenzaburo Akechi & Yutaka Todo chez Delcourt (Bien, “atmosphère pesante (…) mise en scène léchée (…) interminable liste des protagonistes (…) ce surplus d’informations peu audibles vient progressivement peser sur le plaisir de lecture.”), My Broken Mariko par Waka Hirako chez Ki-oon (Super, un one-shot sur le suicide et la mort), et Talli T.3 par Sourya chez Ankama (Bien, “Si le récit manque parfois un peu de consistance, il brille en revanche par son rythme et son efficacité. (…) univers fascinant (…) trait fin et élégant (…) richesse des costumes et des décors.”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-0

Capsules

Solaris #218 (Printemps 2021)

Solaris 218Ce numéro printanier, sur le thème accidentel de la distorsion, nous offre quatre nouvelles “excitantes”, deux articles “passionnants” et les chroniques littéraires habituelles (“Les littéranautes” commentant les parutions locales et “Lectures” commentant le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne). Le volet fiction comprends:

  • “Fermer le Big Bang” par Michèle Laframboise. La présentation (de Pascal Raud) nous indique que le texte “met en scène le bar le plus cher de l’univers et ses invités triés sur le volet, qui traversent l’espace en route vers… vous verrez bien…”
  • “La Distorsion de Lebarne” par Dave Côté. On nous dit que l’on y “fait la connaissance d’Akilal, mage noir de son état, qui se joint, uniquement pour des raisons pratiques, à un groupe de Héros prêts à en découdre avec l’anomalie magique qui met tout le monde en danger. Fantasy et humour font ici très bon ménage.”
  • “Pauvre Jack!” par Jean Pettigrew. “Cette courte mais très efficace nouvelle d’atmosphère (…) nous entraîne dans les bas-fonds de Londres en 1888.” L’éditeur d’Alire ne nous gâte pas souvent d’un texte…
  • Gamma” par Oskar Källner. “La notion du temps n’a plus aucune importance quand on existe depuis si longtemps que l’extinction de l’Humanité est un souvenir lointain. Cette nouvelle (…) [fait] coexister la haute technologie et la beauté (…)”. Ce texte a été traduit du suédois par Jean-Pierre Laigle.

Le volet documentaire du numéro nous présente un autre article de feu Jean-Pierre Laigle, “Les Manipulateurs d’âmes; La conception matérialiste de l’âme dans la science-fiction”. Contrairement au fantastique, qui accepte le concept surnaturel de l’âme, la science-fiction, elle, soit en rejette le concept, soit le réactualise au travers de postulats rationnels qui l’expliquent, par exemple, par des phénomènes énergétiques comme l’électricité. Intéressant mais le style du texte est un peu tarabiscoté et certaines phrases ne font carrément pas sens…

Le numéro continue avec un autre épisode captivant des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, consacré au “Cosmos intérieur, ou l’évolution du planétarium”. L’auteur nous présente l’histoire du planétarium, ses multiples utilisations tant ludiques que de vulgarisations scientifiques, et le rôle qu’il a joué dans des oeuvres de fictions tant au cinéma qu’en littérature de science fiction. Toujours aussi fascinant.

Avec ses deux volets, fiction et documentaire, Solaris nous ouvre une fenêtre sur le monde des littératures de l’imaginaire. Même si personnellement je préfère la lecture des articles à celle des fictions, c’est un incontournable qui nous diverti et nous tiens à jour sur ce qui se produit dans le genre. À lire! stars-3-5

Capsules

 

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Monnaies anciennes 39

La crise du IIIe siècle (2): Les Trente Tyrans 

Gallienus (253-268 EC) (3)

En 267, Gallienus doit faire face à une nouvelle invasion de tribus Germaniques (parfois appelé génériquement Goths ou même, par erreur, Scythes). Cette fois il s’agit des Hérules qui, à l’aide d’une flotte de centaine de navires, pillent la côte sud de la Mer Noire, assiégeant sans succès Byzance et Cyzique. La marine romaine les repousse en Mer Égée où ils continuent leur pillage sur les îles de Lemnos et Skyros, avant de s’attaquer aux villes d’Athènes, de Corinthes, d’Argos et de Sparte. La milice athénienne dirigée par Dexippus les repousse au nord, où ils sont intercepté par l’armée romaine sous le commandement de Gallienus. Ils sont défait lors d’une bataille à la frontière entre la Macédoine et la Thrace, près de la rivière Nessos. Toutefois, Gallienus n’a pas le temps de savourer sa victoire. Après avoir accepter la reddition du chef Hérule, Naulobatus, il doit laisser la suite des opérations à Marcianus et partir précipitamment pour l’Italie afin de réprimer la révolte de son maître de cavalerie Aureolus. Ce dernier, campé à Mediolanum (Milan), devait protéger le nord de l’Italie contre une attaque de l’usurpateur Postumus, mais au lieu de cela il donne son support à ce dernier et tente lui-même d’usurper le pouvoir impérial. Gallienus gagne une première bataille près de Pontirolo Nuovo et fait le siège de Mediolanum. 

Toutefois, plusieurs de ses hauts officiers (Heraclianus, Marcianus, Claudius et Aurelianus) complotent contre lui durant le siège et il est assassiné en septembre 268. Le sénat, apprenant sa mort, fait exécuter sa famille (son frère Valerianus, son neveu Marinianus et sa femme Salonina) et leurs partisans. L’un de ses maîtres de cavalerie Illyriens, Claudius, lui succède (soit qu’il a été choisi par Gallienus lui-même sur son lit de mort, ou par ses co-conspirateurs). Ce dernier doit aussitôt faire face à une nouvelle invasion de Hérules, cette fois accompagnés du renfort d’autres tribus Goths (Greuthungi et Thervingi), Gépides et Peucini. Leur attaque sur les côtes occidentales de la mer Noire, sur la mer de Marmara (Propontis) et en Mer Égée est inefficace et Claudius les vaincra en 269 à la bataille de Naissus, méritant ainsi son surnom de Gothicus (vainqueur des Goths). Son bref règne annoncera la fin de l’anarchie militaire et débutera l’époque des empereurs illyriens.  

Voici donc mes trois dernières pièces de monnaie de Gallienus:

La première de ces pièces est un assez beau antoninianus (G [Good], AE [bronze], ± 18 mm, 2.823 g, payé $9.50 US le 1985/04/14, patine brunâtre et le quart de la bordure du flanc est déchiquetée, die-axis: ↑↙︎). L’avers présente une tête de l’empereur radiée à droite avec l’inscription latine GALLIENVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre une antilope marchant à gauche avec l’inscription latine (partiellement lisible) DIANAE CONS[ERVATORI] AVG[VSTI] (“Diana, protectrice de l’empereur”) et un XII (marque de la douzième officine de l’atelier de Rome) est légèrement discernable en exergue.

À la toute fin du règne de Gallienus (probablement en 267-68), les ateliers de Rome produisirent une émission monétaire qui honorait neuf divinités romaines afin d’obtenir leur protection en ces temps très troublés. Chacune des divinités était représentées par un ou plusieurs animal réel ou mythique: Apollo (centaure, griffon), Diana (biche, cerf, antilope / gazelle), Hercule (lion, sanglier), Juno (biche / élan / chevreuil), Jupiter (bouc), Liber Pater (panthère / tigresse), Mercure (hippocampe / Criocampus [créature mi-bélier, mi-poisson]), Neptune (capricorne [animal mythique mi-chèvre, mi-poisson], hippocampe) et Sol (Pegasus, taureau). On appel cette série soit “Conservatio”, soit la série animalière de Gallienus. Chacune des officines a produit un type différent de ces pièces. Le groupe le plus fréquent était celui dont l’inscription référait à Diana (43.5%) et le type illustrant une antilope (ou gazelle) a été frappé par la onzième (XI), avec l’antilope à droite, et douzième (XII) officine, avec l’antilope à gauche. Quelques rares pièces de ces types auraient pu également être frappées à l’atelier de Siscia. Cette pièce a donc fort probablement été frappée à Rome, par la douzième officine, vers 267-68.

Sources: Wikipedia (Gallienus [FR/EN], Diana [FR/EN]), Google, FAC (Gallienus, Diana, DIANAE CONS AVG, Conservator, zoo collection), ERIC (Gallienus); RIC vol V, pt 1: 181, Sear RCV (1983): 2853; vcoins, vcoins, vcoins, Numista, Numista, CoinArchives, MA-Shops, acsearch, coinproject, CoinTalk. Voir aussi ma fiche.

La pièce suivante est un très beau antoninianus (F [Fine], AE [bronze], 18 x 21 mm, 2.946 g, payé $US 9.50 le 1985/04/14, importante patine verte [oxyde de cuivre] et le bas de la pièce est rogné, die-axis: ↑↑). L’avers présente une tête de l’empereur radiée à droite avec l’inscription latine GALLIENVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre un Mars, casqué, en tenue militaire, debout ou marchant à gauche, tenant une branche d’olivier dans la main droite, s’appuyant sur un bouclier de la main gauche et une lance posée sur son bras gauche, avec l’inscription latine MARTI PACIFERO (“pour Mars, le pacificateur”) et un A (marque d’officine, alpha = première officine) dans le champs gauche.

Comme je l’ai mentionné la semaine dernière, l’une de quatre grandes thématiques que l’on retrouve dans les différents types de pièces de monnaie émises sous Gallienus (selon Troy Kendrick, A Reassessment of Gallienus’ reign, lui-même citant Erika Manders) est l’association de l’empereur aux divinités. Si c’est la deuxième plus importante thématique après les représentations militaires durant le règne conjoint, l’association divine devient la catégorie incluant le plus grand nombre de pièces frappées après 260 — c’est-à-dire près du quart de l’émission monétaire. L’exemple précédente, qui évoque Diane (la déesse chasseresse), fait partie de cette catégorie. C’est aussi le cas pour cette pièce qui évoque Mars le Pacificateur, un dieu qui amène la paix mais par la victoire. Cette pièce fait partie non seulement du groupe d’association divine mais également de celui des représentations militaires. “Se présenter comme un dieu, un héros, un sauveur ou le médium par lequel le pouvoir divin apportait la paix et la prospérité était un élément standard de la propagande parmi les empereurs. [KENDRICK, p. 57] (…) La «série animale» et la proclamation de tant de dieux protégeant Gallienus étaient probablement un effort pour simultanément impressionner et rassurer toutes ses troupes, qui choisissaient des divinités individuelles à qui prier et faire des sacrifices. [p. 61] (…) Gallienus a tenté de donner à son règne un fondement religieux, faisant appel à un large éventail de divinités qui étaient adorées dans tout l’Empire” [p. 63]. Cette pièce est donc un autre exemple où Gallienus promet au peuple de l’Empire la victoire, la paix et la prospérité, en disant “Ne vous inquiétez pas, avec moi ça va bien aller.”

La nomenclature (GALLIENVS AVG) nous indique encore que la pièce a été frappée durant la période où Gallienus régnait seul, c’est-à-dire après 260. Malheureusement, aucun élément ne nous permet une datation plus précise. Cette pièce aurait donc été frappée à Rome, par la première officine, vers 260-268.

Sources: Wikipedia (Gallienus [FR/EN], Mars [FR/EN]), Google, FAC (Gallienus, Mars, Marti, Mars), ERIC (Gallienus); RIC vol V, pt 1: 236, Sear RCV (1983): 2880; Numista, vcoins, CoinArchives, CerberusCoins, MA-Shops, Numismatics, acsearch, acsearch. Voir aussi ma fiche.

Mon dernier exemple est une pièce grecque impériale (monnaie provinciale romaine). J’ai toujours cru qu’il s’agissait d’un tétradrachme mais en fait c’est un decassarion, “une dénomination de bronze valant dix as (assarion en grec) qui était généralement frappé par les ateliers provinciaux romains. Il ne respectait pas une norme de poids standard mais suivait plutôt la norme locale, ainsi il s’agissait simplement d’une pièce qui avait pour valeur dix fois la dénomination de base locale” [ACG]. 

C’est donc un très beau decassarion frappé à Perga, en Pamphylie, sur la côte sud de l’Anatolie (F+ [Fine+], AE [bronze], 29.5 mm, 15.087 g, payé environ $5 le 1985/01/06, surface rugeuse et dépôt rougeâtre, die-axis: ↑↑). L’avers présente une tête de l’empereur laurée, cuirassée et drapée à droite avec l’inscription grecque AVT KA𝚰 𝞟𝞞 𝞚𝞘  𝚪𝚨𝚲𝚲𝚰𝚮𝚴-𝚶 CEB (Aut[okratos] Kai[sar] Po[blios] Li[cinios] Gallieno Ceb[astos] = Imperator Ceasar Publius Licinius Gallienus Augustus) et un grand “𝚰” devant le buste (un indice de la dénomination). Le revers illustre un coffre à trois pattes avec trois bourses au-dessus, et l’inscription grecque 𝚷𝚬𝚸-𝚪𝚨𝚰-𝛀𝚴 (Pergaion / Perga, le nom de la cité qui a frappée la monnaie).

La symbolique de ce type de revers est incertaine. Cela pourrait faire référence à des offrandes divines ou à une libéralité de l’empereur (distribution d’argent au peuple) car le coffre et des bourses évoque une idée d’argent (sacs de monnaies). J’aurais probablement besoin de faire plus de recherches sur ce sujet. De plus, aucun élément de cette pièce ne permet de la dater avec précision, donc tout ce que l’on peut dire c’est qu’elle a été frappée à Perga vers 253-268 (quoique la présence de “AVT KAI” suggère que c’était durant le règne conjoint, soit 253-260).

Sources: Wikipedia (Gallienus [FR/EN], atelier monétaire), Google, FAC (Gallienus), ERIC (Gallienus), ACG (Decassarion), ; CoinProject (1, 2, 3), CoinArchives, SNG, WildWind (text, image). Voir aussi ma fiche.

En conclusion, comme je l’ai déjà mentionné quand j’ai parlé de son épouse Salonina, ce qui rend Gallienus intéressant c’est que, malgré le fait qu’il ait été un empereur-soldat, il a aussi été un empereur hellénisant et humaniste, adepte du néoplatonisme et tolérant envers les cultes orientaux (Allat, Sol, religions à mystères), particulièrement envers le christianisme — ce qui a d’ailleurs beaucoup facilité son avancement. Il a également fait des réformes militaires où le commandement des armées a été confié à des Magister equitum (des officiers expérimentés d’origine illyrienne ou pannonienne) et où il a créé de nouvelles divisions de cavalerie, plus aptes à répondre rapidement aux invasions et plus adaptées aux tactiques des germains.

Gallienus a pris le pouvoir au pire moment de la crise du troisième siècle, quand l’Empire aurait dû s’effondrer, mais d’une manière ou d’une autre, il a réussi à tout garder ensemble probablement principalement grâce à sa réforme de l’armée. Il a comprit que l’armée était celle qui faisait et défaisait les empereurs et que s’il pouvait garder les soldats payés, occupés et heureux, il pourrait rester au pouvoir. Pour ce faire, il a entre autre créé de nouveaux ateliers monétaires (Mediolanum et Lugdunum) pour frapper des pièces plus près des légions du nord afin de leur assurer un salaire stable. 

Toutes ces luttes intestines avec les usurpateurs et les guerres pour tenir les envahisseurs à distance coûtaient énormément cher à l’Empire. Et le fait que les mines d’argent d’Espagne étaient soit épuisées, soit sous le contrôle de l’Empire des Gaules a contribué à aggraver la crise économique. Malheureusement, Gallienus ne pouvait rien faire à ce sujet, sinon continuer à produire de la monnaie avec au moins une apparence de normalité. Comme la teneur en argent des pièces devenait de plus en plus basse, on cachait ce fait en sauçant les pièces dans une solution d’argent pour leur donner un bel aspect argenté. Il a également utilisé sa monnaie pour diffuser une forte propagande affirmant que tout allait bien et qu’il garderait l’empire en sécurité et prospère. Et, d’une manière miraculeuse, il a réussi à rester au pouvoir pendant quinze ans, à tenir les envahisseurs et les usurpateurs à distance et l’empire en marche. C’est pourquoi son règne a marqué un point tournant dans l’Empire romain au troisième siècle.

Pour les trois prochaines semaines, avant de nous attaquer aux empereurs Illyriens, nous ferons un petit détour pour discuter de l’Empire des Gaules fondé par Postumus.

Voir l’index des articles de cette chronique.

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Images du mer-fleuri [002.021.139]

Rosa “Leonardo da Vinci” 

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[ Nikon D3300, Jardin botanique, 2018/06/26 ]

DSC_0777Les Rosiers floribunda (ou Floribunda rose en anglais) sont une catégorie de cultivars de rosiers obtenu par l’hybridation de rosiers thé (croisement entre le Rosa ×odorata et un rosier Bourbon) et de rosiers polyanthas (eux-même produit par le croisement de Rosier de Chine [Rosa chinensis] et de rosier multiflore [Rosa multiflora]). Les rosiers (ou Églantiers) sont un genre de plantes à fleurs de la classe des Magnoliopsida, de la sous-classe des Rosidae, de l’ordre des Rosales et de la famille des Rosaceae. Leur nom en latin signifie ”floraison abondante“ car l’arbuste produit beaucoup de fleurs, plus grandes et dont la floraison dure plus longtemps. C’est une fleur idéale pour les plates-bandes et les fleurs en bouquets. Souvent, comme dans ce cas-ci, l’on donne aux cultivars de rosiers des noms de célébrités. (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

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