Images du mer-fleuri [002.021.181]

Papaver 

[ Canon PowerShot S5 IS, Jardin botanique, 2013/06/18 ]

J’ai déjà présenté une photo du Pavot oriental. Comme ces images ont été prise au même moment et à proximité, j’en déduis donc qu’il s’agit probablement de la même espèce (Papaver orientale) ou d’une espèce similaire (comme le coquelicot, i.e. Papaver rhoeas). Dans tout les cas il s’agit du genre Papaver, un genre de plantes  qui appartient à la classe des Equisetopsida (angiospermes de la sous-classe des Magnoliidae), de l’ordre des renonculales, et de la famille des Papaveraceae. Ce genre comprend une cinquantaine d’espèces dont les plus connues sont le coquelicot et le pavot à opium (Papaver somniferum). C’est une plante herbacée caractérisée par des feuilles pennées ou bipennée, de grandes fleurs souvent solitaires, à quatre pétales, et très colorées. Le fruit est une grande capsule (fruit sec) à déhiscence (ouverture spontanée) porricide (par les pores) ou apicale (par l’apex ou l’extrémité). Les tiges, dressées et cylindriques, ainsi que le fruit, produisent un latex blanc ou ivoire, généralement malodorant, qui contient des alcaloïdes aux propriétés somnifères, sédatives ou analgésiques, parfois toxique, ce qui fait que certaines espèces (mais surtout le Papaver somniferum) ont été utilisé pour la production de stupéfiants ou de médicaments. En Amérique du Nord, comme plantes ornementales, ont retrouve surtout le pavot d’Islande (Papaver nudicaule) et le coquelicot (Papaver rhoeas). (Sources: Wikipedia)

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La lanterne de Nyx

LanterneDeNyx-1-covVol. 1

Quand le Japon découvre la France. 1878, la France fait rayonner sa puissance industrielle et culturelle en organisant des expositions universelles, tandis que le Japon s’ouvre au monde après 200 années d’isolationnisme. À Nagasaki, Miyo, orpheline qui a pour seul talent le don de clairvoyance au travers des objets qu’elle touche, parvient à trouver un emploi chez Vingt, commercialisant des objets importés d’Europe. Au contact de l’Occident, elle découvrira un monde nouveau qui la conduira jusqu’à Paris…

Dans cette série en 6 tomes, Kan Takahama continue d’explorer la découverte du monde occidental par les Japonais, thème déjà évoqué dans Le Dernier envol du papillon et Tokyo, amour et libertés, mais ici rendu encore plus accessible via le regard de la jeune Miyo.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 1, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), mars 2019. 188 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03370-8. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-0

LanterneDeNyx-2-covVol. 2

“1878, Nagasaki. Miyo, la jeune orpheline aux dons de voyance récemment embauchée dans une boutique de produits d’importation, continue d’en apprendre davantage sur les gens qui l’entourent : son oncle renfrogné, son étrange employeur Momotoshi et les liens qui l’unissent à Kei Oura, l’ancienne plus grande exportatrice de thé de Nagasaki. Mais elle n’est pas encore au bout de ses surprises. Momotoshi a en effet de grands projets tirant parti de la vague de japonisme qui déferle sur l’Europe…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 2, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), juin 2019. 216 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03371-5. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-0

LanterneDeNyx-3-covVol. 3

“1878, Nagasaki. Après avoir importé des articles dernier cri d’Europe, Momotoshi veut maintenant se rendre à Paris pour y vendre des produits d’art et d’artisanat japonais. Au moment du départ, Miyo lui avoue enfin ses sentiments. Seulement, Momotoshi garde encore dans sa montre le portrait d’une belle femme aux yeux bleus…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 3, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), septembre 2019. 244 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03372-2. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-5

LanterneDeNyx-4-covVol. 4

“1878, Nagasaki et ailleurs. Momotoshi a ouvert une petite boutique à Paris pour y vendre des articles importés du Japon. Mais Judith, la demi-mondaine dont il est éperdument amoureux, s’évanouit suite à une hémorragie pulmonaire. Et un incident imprévu à Nagasaki vient mettre en péril son commerce…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 4, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), janvier 2020. 228 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03524-5. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-5

LanterneDeNyx-5-covVol. 5

“1879, Nagasaki et ailleurs. Miyo n’a pas oublié Momotoshi, ni son rêve de partir à l’étranger. C’est un bon génie inattendu qui va exaucer son souhait : Gisuke Matsuo, le patron de la Kiryu Kosho Kaisha, l’invite à travailler dans sa boutique à Paris. Et Miyo quitte Nagasaki pour un long voyage de deux ans…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 5, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), août 2020. 224 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03525-2. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-5

LanterneDeNyx-6-covVol. 6

“À l’aube d’une vague de japonisme sans précédent, alors que Miyo découvre Paris et que Momotoshi fait découvrir l’ukiyo-e aux Français, la rencontre de Miyo et Judith risque de provoquer des étincelles… La boucle est bouclée dans ce dernier tome qui conte la fin des aventures de Miyo à la Belle Époque et ce qui l’attend au-delà.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La lanterne de Nyx, vol. 6, par Kan Takahama. Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen Manga), janvier 2021. 272 pages, 14.5 x 21 cm, 10.75 €, ISBN 978-2-344-03526-9. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-4-0

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Deux mangaka semblent être particulièrement appréciés en Europe pour leur affinités avec la BD franco-belge: le regretté Jirô Taniguchi et la très prometteuse Kan Takahama. Cette dernière débute sa carrière au début des année 2000 en publiant des histoires courtes, qui utilisent un style un peu expérimental, dans Weekly Morning et Garo. Ses premières publications sont donc quatre collections d’histoires courtes (Kinderbook, Mariko Parade, L’eau amère et Sad Girl, tous traduit en français chez Casterman). Après un bref hiatus dû à des problèmes personnels, elle publie sa première histoire complète en 2010. Ainsi, entre 2002 et 2021, elle a publié une douzaine de titres. Son sujet de prédilection est les relations amoureuses qui peuvent être souvent complexes, difficiles, impossibles ou tragiques et qui se terminent généralement par une séparation. Même dans Le goût d’Emma, qui est d’abord et avant tout un manga gastronomique, la protagoniste a une relation difficile qu’elle finit par rompre. Récemment, sans toutefois s’éloigner de cette thématique, elle s’est intéressé au manga seinen historique avec Tokyo, amour et liberté, qui se déroule à Tokyo durant l’ère Taisho, L’Amant (situé en Indochine dans les années ’30) et sa “Trilogie de Nagasaki” (Le Dernier envol du papillon, La lanterne de Nyx et Ougishima Saijiki) qui se déroule au tout début de l’ère Meiji.

 Les mangas de Kan Takahama

Titre

Titre original

Année / Vol.

Édition française

Yellowbacks

イエローバックス /Ierōbakkusu

2002

Kinderbook (Casterman, 2004)

Mariko Parade

まり子パラード / Mariko Parādo

2003

Mariko Parade (Casterman, 2003, en collaboration avec Frédéric Boilet)

Awabi

泡日 / litt. “Jour d’écume”

2004

L’eau amère (Casterman, 2009)

Nagi Watari – Oyobi Sono Hoka no Tanpen

凪渡り ― 及びその他の短篇 / “Le Ferry calme” et autres nouvelles

2006

L’eau amère (Casterman, 2009)

Two Espressos

トゥー・エスプレッソ / Tū esupuresso

2010

2 Espressos (Casterman, 2010)

Sad Girl

サッドガール

2012

Sad Girl (Casterman, 2012)

Yotsuya-ku Hanazono-chō

四谷区花園町 /“Arrondissement de Yotsuya, quartier de Hanazono”

2013

Tokyo, amour et libertés (Glénat, 2017)

Chō no michiyuki

蝶のみちゆき / “Le papillon de Michiyuki

2014

Le Dernier envol du papillon (Glénat, 2017)

Nyukusu no Kakutou

ニュクスの角灯

2016, 6 vol.

La lanterne de Nyx (Glénat, 2019-2021)

Emma wa Hoshi no Yume wo Miru

エマは星の夢を見る / “Emma rêve d’une étoile”

2017

Le goût d’Emma (Les Arènes BD, 2018)

Aijin

情人

2019

L’Amant (Rue de Sèvres, 2020, d’après le roman de Marguerite Duras)

Ougishima Saijiki 

扇島歳時記 / Ougishima Seasonal Words List

2019, 2 vol. (En cours)

???

???

???

2021

Invincibles, Au pays du Dalaï-Lama (Massot Editions, en collaboration avec Sofia Stril-Rever)

La lanterne de Nyx (ニュクスの角灯 / Nyukusu no Kakutô / lit. “La lanterne [lanterne carrée] de Nyx [déesse grecque de la nuit]”) est une série de manga seinen historiques et romantiques par Kan Takahama, sérialisé dans le magazine mensuel “Comic Ran” entre mai 2015 et juin 2019 puis compilé en six volumes chez Leed Publishing. Il a été traduit en français chez Glénat. Elle constitue la partie médiane de la “Trilogie de Nagasaki” en reprenant deux personnages secondaires du Dernier envol du papillon (la petite servante Tama et le cuisinier Ganji). L’histoire tragique de Tama — une adolescente de quatorze ans qui a grandi dans le monde des courtisanes de la maison close Maruyama à Nagasaki et celui de Dejima, où la culture traditionnelle japonaise du Kachô Fûgetsu [花鳥風月 / lit. “fleur, oiseau, vent, lune”, i.e. la découverte de soi au travers de la nature] s’entrecroise avec les cultures étrangères — se poursuit dans le plus récent ouvrage de Takahama, Ougishima Saijiki, sérialisé dans Comic Ran depuis novembre 2019 et dont deux volumes sont déjà paru au Japon (en septembre 2020 et avril 2021) sans encore avoir été traduit (quoi que l’on peut s’attendre à ce qu’il soit éventuellement publié par Glénat).

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Vol. 1, p. 34

La lanterne de Nyx c’est l’histoire de Miyo, une jeune orpheline un peu maladroite, qui se trouve un travail d’assistante au “Vingt”, une boutique de produits étrangers importés. L’histoire débute en 1878 dans le quartier de Kajiya à Nagasaki. La rébellion de Satsuma vient de se terminer et l’ère Meiji débute. Le premier volume introduit les éléments de base du récit ainsi que les personnages: Miyo, qui a le don de “percevoir” l’histoire des objets qu’elle touche; Momotoshi, le mystérieux propriétaire de la boutique; Genji, son homme à tout faire; Chojiro Yamaguchi, l’oncle de Miyo qui l’a recueillit à la mort de ses parents;  et Tama, la jeune couturière qui aide à la boutique. 

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Vol. 2, p. 56

Avec le second tome, on approfondit un peu les personnages. On apprends que Momotoshi Koura est à demi-Européen (il a les yeux bleus), que sa mère (qui l’a abandonné enfant) est Kei Oura, une négociante en thé de grande influence qui a été ruiné lors d’une mauvaise transaction, et que l’oncle de Miyo est un fameux artisan de laque burgautée. Momotoshi veut aider financièrement sa mère biologique et il lui demande conseil car il veut aussi exporter des objets d’art japonais vers l’Europe. Il convainc l’oncle de Miyo de se remettre à produire et lui passe une commande spéciale pour une broche qui représente Nyx avec une lanterne. Son ami d’enfance Victor Pignatel vient lui donner un coup de main pour se rendre à Paris et ouvrir une nouvelle boutique.

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Vol. 3, p. 34

Dans le troisième tome, l’action et la motivation des personnages se précisent. Il semble que le récit démarre vraiment. Momo confie sa boutique à sa mère et, sur le départ, Miyo lui avoue être tombé amoureuse de lui… À Paris, il cherche un bon emplacement pour sa boutique, fait du repérage sur la concurrence (la Kiryu Kosho Kaisha) et surtout tente de retrouver son grand amour, l’actrice et courtisane Judith. Mais celle-ci est atteint de la tuberculose! La boutique de Nagasaki prend un nouvel apprentis nommé Minpei, qui a le coup de foudre pour Miyo. On en apprend plus sur les origines de Momo, alors qu’un flash-back nous raconte l’escapade interdite que sa mère et Genji font à Shanghai. De nombreux personnages font leur apparition: Kazuma, le rival de Momo tant en affaire qu’auprès de Judith; Marie, la demi-mondaine amie de Victor; et Pauline, la serveuse de troquet qui fait des passes dans l’arrière-boutique.

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Vol. 4, p. 16

Dans le quatrième tome, on découvre comment Momo et Judith se sont rencontré. L’oncle de Miyo se blesse grièvement à la main et ne peut plus travailler. Momo doit trouver d’autres produits d’exportation susceptible d’être populaire. Il pense aux affiches, ces estampes que l’on appel aussi ukiyo-e. Pendant que Judith est à l’hôpital, Marie présente à Momo et Victor des collectionneurs comme les frères Goncourt, Félix Bracquemond, Charles Baudelaire. Gisuke Matsuo, directeur de la Kiryu Kosho Kaisha et vieille connaissance de Kei Oura, décide d’engager Miyu pour sa boutique de New-York mais avant veut l’envoyer à Paris pour apprendre le métier! 

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Vol. 5, p. 194

Dans le cinquième tome, Miyo doit apprendre l’anglais et un télégramme de Momo leur demande de trouver de toute urgence des estampes. Heureusement, l’oncle de Miyo en a une bonne collection. Miyo quitte pour la France (avec les estampes) et Minpei lui déclare son amour. À Paris, Miyo retrouve Momo et débute son apprentissage auprès de Kazuma. Momo et Victor présentent leur collection d’estampes au groupe rassemblé par Goncourt et c’est un grand succès!

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Vol. 6, p. 234

Dans le dernier tome, Momo fait un exposé très intéressant sur les estampes. Un malentendu le brouille avec Judith mais l’intervention de Miyo les réconcilie. On apprend que Victor st amoureux de Tama mais que celle-ci est atteinte de syphilis (comme sa maîtresse dans Le dernier envol du papillon). Le dernier chapitre se déroule en 1945, à Kumamoto. Miyo, sur son lit de mort, fini de raconter l’histoire à sa petite-fille. Elle a vécu des moments merveilleux à Paris et à New-York. Son séjour qui devait durer deux ans en a duré dix. Elle est devenu une adulte. Elle n’a jamais revue Momo qui a eut un enfant avec Judith. Marie est aussi venu au USA. Une fin étrangement heureuse. Sa petite-fille sort dehors pour chercher de l’eau, juste à temps pour voir le champignon atomique de Nagasaki à l’horizon…

C’est une belle histoire très bien racontée et surtout bien documentée. On en apprend beaucoup sur l’époque (tant au Japon, qu’à Paris), particulièrement sur le mouvement du Japonisme et de la “Belle Époque” de Paris. J’ai bien aimé les capsules informatives (“Cabinet of Takahama”) que l’auteur place après chacun des chapitres et où elle explique le contexte historique des personnages et des objets rencontrés dans le récit. Le style de Takahama, qui me déplaisait beaucoup quand j’ai découvert ses oeuvres, m’apparait maintenant agréable à l’oeil. Non seulement l’artiste s’est améliorée mais je crois aussi que l’on s’y habitue et apprend à apprécié sa façon dessiner. 

C’est donc un très bon manga qui s’est d’ailleurs vu attribué le prix d’excellence du Japan Media Arts Festival en 2018 et le Grand Prix Culturel Osamu Tezuka en 2020. Il nous offre une lecture agréable et éducative. Je le recommande chaudement à tous les amateurs de mangas romantiques et historiques. stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleNelliganWikipediaWorldCat ]

Autres sources: Bédéthèque, Manga-News, Manga-update (Nyx no Lantern, Takahama Kan), Mangapedia [JP / Tr.], Wikipedia [ FR / JP / Tr. ], From Dusk Till Dawn interview, Glénat vidéo interview (Pt 1, pt 2, pt 3, pt 4).

© Kan Takahama

 

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Ad Romam 2: Les Fosses de Marius

FossesDeMarius-cov“Marius fit creuser un large fossé, dans lequel il détourna une grande partie du fleuve » « … le fossé avait assez de profondeur pour contenir de grands vaisseaux, et son embouchure dans la mer était unie, et à l’abri du choc des vagues. (il) s’appelle encore aujourd’hui la fosse mariane. »

– Plutarque (46 – 125 ap. J.-C.)

Dans ce deuxième tome, Blaise et ses amis vont découvrir Fossae Marianae, l’un des grands ports antiques de la Méditerranée, ainsi que les combats du général Caius Marius contre les Cimbres. Nos héros devront aussi déjouer un crime pour sauver le père de la belle Prisca !”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

FossesDeMarius-p05

Page 5

Un groupe de jeunes adolescents monégasques, plutôt dissipés en classe, voyage dans la Provence romaine grâce à une pièce de monnaie d’Auguste à l’effigie de Chronos qui a été frappé par la foudre. Blaise, suite à une dispute avec son père, se retrouve projeté, seul, dans le corps de Blaesus, un apprenti potier de la ville de Fossae Marianae (l’actuelle Fos-sur-Mer) au milieu du IIe siècle. Il se retrouve accusé de vol, ce qui met en difficulté son maitre Alcibiade et sa fille, Prisca, à laquelle il est fiancé! Il retourne à Monaco au XXIe siècle pour obtenir l’aide de ses amis, qui s’inquiétaient d’ailleurs pour lui. S’organise alors toute une opération pour découvrir et ensuite capturer le véritable coupable — une épave découverte en 1978 se révèle être la clé de toute l’affaire ! Tout au long du récit nous découvrons en parallèle l’histoire du général Caius Marius qui, fort de son succès lors de la guerre de Jugurtha, a été chargé de contrer les invasions des Cimbres et des Teutons. En 104 AEC, il établit une position stratégique entre Massalia (Marseille) et Arelate (Arles) et, pour assurer l’approvisionnement de ses troupes en contournant l’embouchure du Rhône, il fait creuser un canal jusqu’à Arelate. Ce sont les fameuses fosses de Marius (Fossae Marianae). En 102 AEC, il vaincra les Teutons et les Ambrons lors d’une bataille décisive à Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) qui fut un véritable massacre. 

FossesDeMarius-p019

Page 19

J’avais trouvé le premier volume plutôt moyen et très décevant car le dessin était horrible et le récit trop anecdotique.  Il y avait probablement trop de mains dans la production (deux auteurs et deux illustrateurs) et on voulait trop faire dans le pédagogique sans donner d’efforts pour rendre le récit captivant et fluide. Ce deuxième tome est un peu mieux. Le dessin est beaucoup plus agréable à l’oeil mais reste plutôt rigide. Le récit est un peu plus fluide, on s’en s’en tient à quelques événements seulement et l’action est donc plus facile à suivre mais l’histoire est raconté de façon encore un peu confuse (l’ordre du récit n’est pas toujours chronologique, les faits semblent parfois contradictoires et manquent un peu de détails). C’est loin du superbe graphisme et du récit épique de Ad Astra, mais cela se lit bien (mieux en tout les cas que le premier tome) et nous permet de découvrir quelques anecdotes de l’histoire romaine en Provence et Côtes d’Azur. À lire surtout pour les amateurs d’histoire romaine.

Ad Romam 2: Les Fosses de Marius, par Yvon Bertorello et Éric Stoffel (texte); Frédéric Allali & Michel Espinosa (illustrations); Bruno Pradelle (couleurs). Monaco: Éditions du Rocher, juillet 2020. 60 pages, grand format (24 x 32 cm !), 15,90€ / $C 26.95, ISBN 978-2-268-10332-7. Pour lectorat adolescent (12+). Extrait disponible sur la page FB de l’Éditeur. stars-3-0

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleNelliganWikipediaWorldCat ]

© 2019, Groupe Elidia

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Monnaies anciennes 44

Les empereurs Illyriens (2)

Quintillus (270 EC)

Nous ne connaissons que peu de chose de Marcus Aurelius Claudius Quintillus car les sources historiques de cette époque sont pauvres et contradictoires — seules les sources archéologiques, épigraphiques et numismatiques sont véritablement fiables. Il serait né soit en Mésie, soit à Sirmium en Pannonie Inférieure, et aurait fait une carrière militaire. Sous le règne de son frère, Claudius Gothicus, il aurait peut-être été procurateur de Sardinia ou en charge de la défense du nord de l’Italie. À la mort de Claudius, il est soit acclamé empereur par les troupes de son frère à Aquileia (selon Eutropius, Livre IX, 12), soit qu’il usurpe le pouvoir que son frère avait l’intension de passer à Aurelianus (selon l’Historia Augusta, “Vita Aureliani”, XXXVII, 5), mais il est beaucoup plus probable que ce soit le sénat qui l’ait nommé comme successeur de son frère (selon Zonaras 12: 26).

Il nous est connu comme un empereur modéré et capable (selon Eutropius, Livre IX, 12; Historia Augusta, “Vita Claudii”, XII, 3), défenseur du sénat mais dont le bref règne ne lui a pas permis d’accomplir quoi que ce soit. Une attitude aussi positive devant un règne si bref nous appel à la prudence, car toutes ces sources tardives pourraient être coupables de préjudice favorable ou de flatterie, d’une part parce que Quintillus avait soutenu le sénat (les historiens étant généralement issus de la classe sénatoriale) mais aussi parce que Constantinus tentera plus tard de justifier son pouvoir en faisant remonter son ascendance à la nièce de Claudius et Quintillus, qui aurait été la mère de Constantius Chlorus (Historia Augusta, “Vita Claudii”, 13: 1).

La durée de son règne varie beaucoup selon les sources. Ainsi il aurait été au pouvoir soit pour une durée de seulement dix-sept jours (selon Orosius, VII, 23,2), soit pour cent-soixante-dix-sept jours (6 mois). Toutefois, compte tenu d’une frappe monétaire abondante en son nom (environ 87 types différents selon le RIC), il est maintenant convenu qu’il a régné au moins deux mois, de août à octobre 270 (d’ailleurs le Chronographe de 354 mentionne qu’il a régné soixante-dix-sept jours). 

Après quelques mois, désabusé par les tentatives de Quintillus d’instaurer une plus grande discipline militaire, les troupes qui lui étaient jusqu’alors fidèles se rallient aux légions de Pannonie qui ont acclamé le grand général Aurelianus comme empereur. Quintillus, qui ne peut rien contre un opposant plus populaire et plus fort que lui, meurt alors à Aquileia soit en combat contre les troupes d’Aurelianus (Hieronymus Stridonensis, Chronica, 271), soit par suicide (Zonaras, 12: 26; Jean d’Antioche fragment 154, Fragmenta Historicorum Graecorum IV, p. 599), soit assassiné par ses troupes (Historia Augusta, “Vita Claudii”, 12, 5; Eutropius IX, 12; Epitome de Caesaribus 34, 5; Orosius VII, 23, 2). Cette dernière hypothèse est sans doute la plus probable. Le pouvoir impérial de Rome passe donc entre les mains de Aurelianus, qui réussira à unifier l’Empire à nouveau.

IMG_9207-9210Je n’ai qu’une seule pièce de monnaie de Quintillus et c’est un beau antoninianus (VG [Very Good], AE [Bronze] / BI [Billon], 19.5 x 18.5 mm, 3.159 g, payé environ $8 le 1985/12/17, patine verte avec un important dépôt de vert-de-gris; die-axis: ↑↑). L’avers nous offre un buste de l’empereur radié et drapé à droite, avec l’inscription latine IMP[ERATOR] C[AESAR] M[ARCVS] AVR[ELIVS] CL[AVDIVS] QVINTILLVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre une Victoire ailée et drapée, avançant à droite et tenant dans la main droite une couronne de laurier et une palme dans la main gauche, avec l’inscription latine VICTORIA AVG[VSTI] (la victoire de l’empereur) et un 𝝘 (gamma, marque dénotant la 3e officine de l’atelier de Rome) dans le champs droit. Cette pièce aurait donc été frappé à Rome vers la fin de 270 EC (aucun événement du règne de Quintillus ne peut être lié à l’émission de ce type de Victoire mais comme son bref règne s’est déroulé dans la deuxième moitié de 270, de août à octobre, cette datation est assez juste). 

Sources: Wikipedia (Quintillus [FR/EN]), Google, FAC (Quintillus, Victoria Aug, Victory, wreath, laurel wreath, palm), ERIC (Quintillus);  RIC V-I: 33; CoinArchives, WildWinds (text, image), vcoins, acsearch, catwiki, CoinTalk, Numismatics, nomosag. Voir aussi ma fiche.

Encore une fois, le RIC (Webb, P.H., ed. by Mattingly, H. & Sydenham, E.A. Roman Imperial Coinage, vol. V, part I, London: Spink & Son, [1927] 1972, pp. 201-209, 238-247) nous fournit quelques commentaires en guise de conclusion. D’abord, la monnaie frappée sous Quintillus est très similaire à celle de son frère, Claudius Gothicus [RIC, p.201]. “Les frères avaient une forte ressemblance familiale, mais les pièces représentent fidèlement Quintillus comme un homme plus jeune, plus beau, mais manquant de la force de caractère de Claudius” [RIC, p. 205].

Aussi, “De nombreux historiens limitent le règne de [Quintillus] à dix-sept jours, mais la masse de son monnayage qui nous est parvenu contredit cela et soutient l’opinion de Zosimus selon laquelle il a duré quelques mois. Ceci est corroboré par le fait que des pièces ont été frappées à son nom dans tous les ateliers  qui avaient frappé pour son frère, sauf celui d’Antioche, où (…) il est probable que l’ambition de Zénobia l’a amenée à tenter de se débarrasser du joug de l’Empire romain. Ses pièces de Siscia et de Cyzicus sont rares en Europe occidentale, mais apparaissent en nombre dans les trouvailles orientales. Cela s’explique par le fait que “Aurelianus, qui a été proclamé par les légions de Pannonie, a dû dès le moment de la proclamation couper Quintillus, qui était en Italie, de Siscia et de Cyzicus (…)“. Une telle “distribution des monnaies de Quintillus“ rend improbable la “déclaration de Zonaras selon laquelle Claudius sur son lit de mort a investi Aurelianus de la pourpre (…). Ces faits suggèrent certainement que [Quintillus] a eu une courte période de pouvoir incontesté” [RIC, p.201].

Finalement, il note que “Les marques d’atelier sont maintenant devenues un élément beaucoup plus important sur les pièces de chaque atelier qu’elles ne l’étaient sous les règnes précédents (…). Les preuves d’un contrôle central et d’une organisation précise sont moins nombreuses qu’elles ne le seront après la réforme d’Aurelianus (…). Les maîtres des monnaies avaient évidemment plus de latitude qu’on ne leur accorda plus tard” [RIC, p. 208].

La semaine prochaine nous abordons un point tournant du IIIe siècle romain avec le règne d’Aurelianus (dont je possède trois pièces de monnaie).

Voir l’index des articles de cette chronique.

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Images du mer-fleuri [002.021.174]

Leucanthemum × superbum 

[ Nikon D3300, Jardin botanique, 2017/07/23 ]

J’ai déjà mentionné la grande marguerite (aussi appelée marguerite horticole ou Shasta daisy en anglais) que j’avais photographié lors d’une visite dans le parc Frédéric-Back mais j’en avais vu aussi au jardin botanique. C’est une espèce de plantes à fleurs herbacées, vivaces, de la classe des Equisetopsida, sous-classe des Magnoliidae, de l’ordre des Asterales, de la famille des Asteraceae et du genre Leucanthemum. Elle a l’apparence typique de la marguerite avec des pétales blancs disposés en rayons autour d’un disque jaune. Elle est le résultat d’une quadruple hybridation: en 1890 l’horticulteur Américain Luther Burbank a d’abord croisé une Marguerite commune (Leucanthemum vulgare) avec une Marguerite géante (Leucanthemum maximum), puis avec une Leucanthemum lacustre, et enfin avec une Nipponanthemum nipponicum. Il l’a nommé Shasta (du Mont Shasta dans la chaîne des Cascades en Californie) en référence à la blancheur des pétales qui évoque la neige. Si les représentant du genre sont souvent considéré comme des mauvaises herbes nuisibles, la Shasta est appréciée comme plante ornementale et de nombreux cultivars (comme la “Becky” illustrée ici) ont été développé pour l’industrie de la fleur coupée. J’ignore cependant si elle est comestible comme la marguerite commune ou si elle en a les propriétés médicinales (qui, comme la camomille, a des propriétés antispasmodiques, calmantes, digestives et astringente).(Sources: Wikipedia & divers sites horticoles)

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Chats, ruelles et paysages

ChatsRuellesEtPaysages-covLa photographe Geneviève LeSieur pose un regard tendre sur les chats qu’elle a croisés au cours de ses promenades dans le quartier de Limoilou, à Québec, et sur ceux que son voyage aux Îles-de-la-Madeleine a mis sur sa route. Elle capte au passage la vie secrète des ruelles, le charme des villages du littoral laurentien, les paysages éblouissants de la Gaspésie et des Îles, tous ces endroits que les chats colorent de leur présence. Les humains chez qui ils habitent – et qu’ils ont parfois choisis eux-mêmes – ont ouvert leur porte à la voyageuse pour lui raconter comment ces attachants compagnons se sont fait une place dans leur existence. Tantôt drôles, tantôt émouvantes, leurs histoires généreusement partagées sont avant tout de réelles histoires d’amour.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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pp. 10-11

Entre Québec et les îles de la Madeleine, Geneviève Lesieur s’est amusé à photographier des chats. Elle nous offre un album de centaines d’images de félins, mais aussi de ruelles, d’arrière-cour, de fleurs, de murales — en un mot: de paysages! Il y a beaucoup de photos pleine-page mais aussi quelques mosaïques. Il y a aussi très peu de texte: à part une ou deux introductions et quelques descriptions on ne retrouve que le nom des chats et un bref profil pour chacun. 

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pp. 8-9

Dans un premier temps (les quatre-vingt premières pages), on retrouve le fruit de trois ans de déambulations dans les ruelles de Limoilou à Québec: 102 kilomètres et 125 chats. De charmantes rencontres avec Boris, Émile, Charli, Léo, etc. Et la conclusion que “les chats roux sont des coquins” (je suis bien d’accord). Puis, pour les cinquante-six pages suivantes, elle se lance dans un road-trip de vingt-et-un jours entre Québec et les îles de la Madeleine — en passant par Saint-Jean-Port-Joli, Kamouraska, Saint-Simon-de-Rimouski, Percé, Cap-d’Espoir et Chalottetown — pour photographier près d’une soixantaine de chats (on y retrouve aussi un alpaga, un chien et trois poules): Tommy, Gaston, Mini-Fée (!), Ektor, Malfada, Tydlydy, Pixel, Jacob (un lykoi loup-garou! C’est la première fois que je vois un chat comme ça!), Serena, etc.

Un très beau livre de chevet à lire (mais surtout à contempler) pour les amateurs de chats et de belles photographies. Une lecture agréable car c’est bien connu, les chats, ça nous relaxe (sauf les roux, évidemment).

Chats, ruelles et paysages; de Québec aux Îles de la Madeleine, par Geneviève Lesieur. Montréal: Les Éditions de l’Homme, septembre 2020. 144 p., $29.95. ISBN 978-2-7619-5194-4. Pour lectorat de tout âge. stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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© 2020, Les Éditions de l’Homme. Tous droits réservés.

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Monnaies anciennes 43

Les empereurs Illyriens (1)

Claudius Gothicus (268-270 EC)

Marcus Aurelius Claudius est né en Illyrie (ou une province environnante) le 14 mai 213 ou 214. Les sources sur cette époque étant pauvres, tout ce que l’on sait de lui est qu’il a fait une brillante carrière militaire. Déjà sous Trajan Decius (249–251) il était tribun militaire. Suite à la tentative d’usurpation de Auréolus en 268, Gallienus le nomme maître de cavalerie. Il est possible qu’il ait participé au complot des généraux (Heraclianus, Marcianus et Aurelianus) pour assassiner l’empereur mais, quoi qu’il en soit, il est choisi par les conspirateurs pour le remplacer (ou il est choisi par Gallienus lui-même sur son lit de mort, les sources ne s’entendent pas à ce sujet) et il est acclamé empereur par les légions basées à Mediolanum (Milan). Malgré qu’il ait promis la vie sauve à Aureolus, il laisse ses troupes le massacrer. Il devient ainsi le premier des empereurs illyriens.

Si la principale préoccupation du nouvel empereur était de rétablir de l’ordre dans l’Empire en mettant fin à l’anarchie militaire et aux incessantes révoltes qui étaient à la source de la crise, il a cependant dû d’abord faire face à une nouvelle invasion de Hérules, cette fois accompagnés du renfort d’autres tribus Goths (Greuthungi et Thervingi), Gépides et Peucini. Avec l’aide de son maître de cavalerie Aurelianus, il les a vaincu en 269 à la bataille de Naissus, méritant ainsi son surnom de Gothicus (vainqueur des Goths). À peine quelques mois plus tard, alors qu’Aurelianus termine de repousser les Goths au-delà du Danube, Claudius doit répondre à une invasion d’Alamans qui ont traversé les Alpes pour attaquer le nord de l’Italie. À la fin de l’automne 268, il les repousse à la bataille du lac Benacus, ce qui lui mérite le titre de Germanicus Maximus. Il tourne alors son attention vers l’Empire des Gaules et en reprend une partie (l’Hispanie et la vallée du Rhône) mais ne réussira pas à le reconquérir. À la fin de 269, il doit se rendre à Sirmium pour faire campagne contre les Vandales qui faisaient du pillage en Pannonie. Toutefois, il contracte la peste de Cyprien (possiblement une épidémie de variole ou de rougeole, ou même de fièvre hémorragique virale similaire à la fièvre jaune ou l’ébola) qui ravageait l’Empire à ce moment là. Il succombe au début janvier 270. Son jeune frère Quintillus lui succède brièvement.

J’ai quatre pièces de monnaie de cet empereur que, vous le devinerez, j’aime beaucoup (parce qu’il s’appelait Claudius, évidemment).

IMG_8259-8260La première pièce est un très très beau antoninianus (VF [Very Fine], BI [Billon], 19.5 mm, 2.4681 g, payé $18, de couleur gris mat; die-axis: ↑↑). L’avers nous présente un buste de l’empereur radié et drapé (et possiblement cuirassé?) à droite, avec l’inscription latine IMP[ERATOR] C[AESAR] CLAVDIVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre Isis Pharia debout à gauche, tenant un sistrum de la main droite et un panier de la gauche, avec l’inscription latine SAL-V-S AVG[VSTI] (la santé de l’empereur) et un Є (epsilon, marque de la cinquième officine) en exergue. La pièce aurait été frappé à Antioche (cf. RIC, p. 207) vers la fin 268 / début 269 ou en 269-70.

Sources: Wikipedia (Claudius Gothicus [FR/EN], sistrum [FR/EN]), Google, FAC (Claudius II, Billon, Isis, Pharia Isis, Salus Aug, sistrum), ERIC (Claudius II); RIC v. 5, pt. 1: 217; WildWind (text, image), CoinArchives, acsearch, BeastCoins (image), CoinTalk. Voir aussi ma fiche.

IMG_9617-9622La seconde pièce est un beau antoninianus (F [Fine] / G [Good], AE [Bronze], 17 mm, 3.253 g, payé $US 9.50 le 1985/04/14; die-axis: ↑↑). L’avers nous offre un buste de l’empereur radié et drapé à droite avec l’inscription latine IMP[ERATOR] CLAVDIVS P[IVS] F[ELIX] (pieux et heureux) AVG[VSTVS]. Le revers illustre une Felicitas drapée, debout à gauche, tenant un caduceus dans la main droite et un long sceptre dans la gauche, avec l’inscription latine FELI-C[ITAS] T-EMPO[RVM] (temps heureux). Il n’y aucune marque d’officine de lisible en exergue mais il y en avait probablement une (un T). Ce type a été frappé à l’atelier de Rome mais sans marque d’officine en exergue et sans  P F dans titulature. Il est donc plus probable que cette pièce ait été frappé à Mediolanum (Milan). Toutefois, rien ne permet de la dater avec précision.

Sources: Wikipedia (Claudius Gothicus [FR/EN], Felicitas [FR/EN], caduceus [FR/EN]), Google, FAC (Claudius II, caduceus, Felicitas), ERIC (Claudius II); RIC v. 5, pt. 1: 145, Sear RCV (1983):  3099; MinautorCoins, Numista, Numismatics. Voir aussi ma fiche.

IMG_9640-9644La troisième pièce est beau antoninianus (VG [Very Good], AE [Bronze], 17 x 18 mm, 2.880 g, payé environ $5 le 1985/06/16, patine brunâtre avec des traces de vert-de-gris sur le revers; die-axis: ↑↓). L’avers nous montre une tête de l’empereur radiée, avec l’inscription latine IMP[ERATOR] C[AESAR] CLAVDIVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre une Providence debout à gauche, les jambes croisées, appuyée sur une colonne et tenant un baton (sceptre) dans la main droite et une corne d’abondance dans la gauche, un globe à ses pieds, avec l’inscription PROVIDENT[IA] AVG[VSTI] (prévoyance de l’empereur). Il n’y a pas de marque d’officine dans le champs droit (quoi que l’exergue a disparu dans la rognure). Cette pièce aurait été frappé à Rome mais nous n’avons aucune indication qui permettrait de la dater avec précision.

Sources: Wikipedia (Claudius Gothicus [FR/EN], Providentia [FR/EN], cornucopia [FR/EN]), Google, FAC (Claudius II,  Providentia), ERIC (Claudius II); RIC v. 5, pt. 1: 91, Sear RCV (1983):  3117; WildWinds, Numismatics, vcoins, Numista, Numista, CoinProject. Voir aussi ma fiche.

IMG_9625-9635La dernière pièce est un petit mais assez beau antoninianus commémoratif (G [Good], AE [Bronze], 13.5 x 14 mm, 1.192 g, patine verte foncée, rognure sur toute la circonférence, payé $US 12.50 le 1985/04/14;  die-axis: ↑↓). L’avers nous présente une tête radiée (ou un buste radié et drapé?) de l’empereur à droite, avec l’inscription DIVO CLAVDIO (Divin Claude). Le revers illustre un grand autel enflammé (la flamme centrale est bordée de part et d’autre de deux objets qui semblent sphériques — représentant de la fumée?) décoré de quatre panneaux carrés avec des points en leur centre, avec l’inscription CONSECRATIO (Consecration, i.e. acte de rendre sacré ou divin). L’exergue a disparu dans la rognure mais pourrait avoir comporté une marque d’officine (P, S, R ou Q dans le cas de Mediolanum ou XII dans le cas de Rome) ou pas. Cette pièce aurait donc été frappé à Rome ou à Mediolanum (Milan) dès le décès de l’empereur, en 270, et jusqu’à l’année suivante — c’est-à-dire sous le très bref règne de son frère Quintillus ou sous le début du règne de Aurelianus.

Sources: Wikipedia (Claudius Gothicus [FR/EN], ), Google, FAC (Claudius II,  ), ERIC (Claudius II); RIC v. 5, pt. 1: 261, Sear RCV (1983):  3128; acsearch, acsearch, rcs, CoinArchives, CoinArchives, acsearch, CoinTalk, CoinProject, Numismatics, vcoins, beastcoins. Voir aussi ma fiche.

Les types de revers produit par Claudius Gothicus nous montre encore une fois la volonté de présenter au peuple romain une propagande positive en ces temps difficiles: ainsi on fait la promotion de la santé et de la prévoyance de l’empereur et l’on promet des temps heureux alors que l’on tente de stabiliser l’empire. Claudius était en bonne voie d’y réussir mais malheureusement une épidémie à mis fin prématurément à son règne et c’est son successeur qui achèvera la tâche. La crise du IIIe siècle n’est donc pas encore tout à fait terminée.

La priorité a été de sécuriser les frontières et l’économie reste donc très fragile. Sous son règne, comme nous le dit le RIC (Webb, P.H., ed. by Mattingly, H. & Sydenham, E.A. Roman Imperial Coinage, vol. V, part I, London: Spink & Son, [1927] 1972, pp. 201-237) “La majeure partie de la monnaie du règne se compose d’antoniniani qui, bien que saucés dans l’argent au moment de l’émission, montrent rarement des traces de ce traitement maintenant. Il existe cependant quelques exemplaires (…) qui sont frappés en alliage blanc [billon?] (…)” [p. 202].

Toutefois, la pièce la plus intéressante des quatre est sans doute la dernière. “En effet, l’une des caractéristiques les plus intéressantes des monnaies qui portent le nom de Claudius est le témoignage qu’elles rendent à l’extraordinaire honneur dans lequel il a été tenu, et la durée pendant laquelle sa mémoire a été chérie, car nous ne trouvons pas moins de trois séries dédicatoires publiées en cet honneur. (…) [Tel que] Les monnaies inscrites DIVO CLAUDIO (…) avec une légende de revers CONSECRATIO (…) [et] avec des types posthumes: l’autel, l’aigle ou le bûcher funéraire. Ces pièces ont commencé à être émises immédiatement après sa mort et se trouvent dans tous les ateliers monétaires, y compris Antioche. Ils sont aussi communs dans les ateliers irréguliers de la Gaule, et certains spécimens barbares qui ont été trouvés semblent être d’origine orientale” (RIC, pp. 202-203).

La semaine prochaine nous nous arrêterons brièvement sur une pièce du frère de Claudius Gothicus, Quintillus.

Voir l’index des articles de cette chronique.

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