Month: August 2021
Monnaies anciennes 53
Les tétrarchies (5)
Licinius (308-324 EC) (1)
Valerius Licinianus Licinius est né en Mésie vers 265 dans une famille de paysans Dace. Il a fait une carrière militaire où il a rapidement gravit les échelons jusqu’à devenir général sous Galerius (dont il était un proche ou une ami d’enfance). Il participe à la campagne contre les Perses Sassanides en 298, négocie avec Maxentius en 307 puis se voit confié l’armée d’Orient. Après la conférence de Carnuntum, le 11 novembre 208, il accède à la tétrarchie alors qu’il est nommé l’Auguste Herculéen (Occident) avec Constantinus comme César. Il commande l’armée des Balkans (dans les provinces d’Illyrie, de Thrace et de Pannonie) et fait campagne contre les Sarmates en 310. À la mort de Galerius, en mai 311, débute une longue lutte de pouvoir pour le contrôle de l’Empire entre Maximinus, Constantinus, Licinius et l’usurpateur Maxentius (fils de Maximianus). Alors que Maxentius renforce sa position en Italie, Licinius et Maximinus s’entendent pour se partager les provinces orientales. Toutefois, afin d’avoir les mains libres pour affronter Maxentius, Constantinus fait une entente avec Licinius où celui-ci accepte de rester neutre dans le conflit — ce qui pousse Maximinus à s’allier avec Maxentius. Ce dernier sera cependant défait par Constantinus à la bataille du pont Milvius le 28 octobre 312. Pour sceller leur entente, en mars 313, Licinius épouse Constantia, la demi-soeur de Constantinus, qui lui donne un fils en juillet 315 (Licinius Junior). En avril 313, les deux empereurs promulguent conjointement l’Édit de Milan qui confirme et complète l’édit de tolérance religieuse décrété par Galerius en 311, accordant la liberté de culte à toutes les religions et, donc, aussi aux chrétiens. Au même moment, Maximinus décide d’attaquer Licinius. Il assiège et prends Byzance, puis Héraclée. Les deux armées s’affrontent à la bataille de Tzirallum le 30 avril 313 et c’est Licinius qui en sort vainqueur. Il ne reste alors plus que deux opposants, Licinius et Constantinus, qui se partagent l’Empire et s’affronteront à deux reprises. [La suite la semaine prochaine]
J’ai cinq pièces de monnaie de Licinius (et deux de son fils, Licinius II). Aujourd’hui je vous en présente deux.
La première est une très belle pièce de petite dénomination (Follis ou AE3 ?, VF/F [Very Fine/Fine], AE [Bronze], 19 mm, 2.825 g, payé environ $5 le 1985/06/16, patine verdâtre; die-axis: ↑↓). L’avers présente un buste de l’empereur lauré, drapé et cuirassé à droite, avec l’inscription latine IMP[ERATOR] LICINIVS P[IVS] F[ELIX] AVG[VSTVS]. Le revers illustre un Sol radié debout à droite, regardant à gauche, nu sauf une chlamyde à travers l’épaule gauche, tenant un globe dans la main gauche et levant la main droite, avec l’inscription latine SOLI IN-VI-CTO COMITI (“[Dédié] au compagnon (ministre?) du Soleil Invaincu”), un PARL (marque de la première officine [P = primus] de l’atelier de Arelate [ARL]) en exergue et les lettres S – F (marques de séquence des frappes) dans le champs de part et d’autre.
Selon le RIC (Bruun P.M., Ed. by Sutherland C.H.V. & Carson R.A.G., The Roman Imperial Coinage vol. VII: Constantine and Licinius (313-337). London: Spink & Son, 1966, p. 239), cette pièce a été frappé par la première officine de l’atelier de Arelate (Arles) en 315-316. Elle exprime probablement l’intérêt marqué de Licinius pour le culte solaire.
Sources: Wikipedia (Licinius [FR/EN], Sol [FR/EN], Sol Invictus [FR/EN]), Google, FAC (Licinius, Sol, Sol Invicto, Comiti, Sol Invicto Comiti), ERIC (Licinius); RIC v. 7: 67; CGBFR, CoinArchives, numista, Licinius, WildWinds (text, image). Voir aussi ma fiche.
La seconde pièce est une très belle petite dénomination (Follis ou AE3?, F [Fine], AE/BI [Bronze argenturé / Billon], 18 mm, 3.1145 g, payé environ $10, argenture encore apparente mais avec d’important dépôts rougeâtre et verdâtre sur la partie inférieure de l’avers; die-axis: ↑↓). L’avers présente un buste de l’empereur casqué et cuirassé à droite, avec l’inscription latine IMP[ERATOR] LI-CINIVS AVG[VSTVS]. Le revers illustre deux captifs ligotés et assis au pied d’un étendard (vexillum) inscrit d’un VOT[IS] XX (Votis Vicennalibus = “Voeux pour le vingtième [anniversaire de règne]”), avec l’inscription latine VIRTVS EXERCIT[VS] (“la valeur / le courage de l’armée”), et un PT en exergue (marque de la première officine [P = Primus] de l’atelier de Ticinium [T]).
Selon le RIC (op. cit., p. 377), cette pièce a été frappé par la première officine de l’atelier de Ticinium (Pavie) en 319-320. En plus d’offrir les vœux décennaux, cette pièce représente encore une fois une exemple où la propagande impériale encense la valeur de l’armée (et flatte son égo) afin de s’assurer de sa loyauté.
Sources: Wikipedia (Licinius [FR/EN], Vexillum [FR/EN]), Google, FAC (Licinius, Exercitus, standard, vexillum, Virtus, Virtus Exercit, vota, VOT XX), ERIC (Licinius); RIC v. 7: 116; Sear RCV (1983): 3708; acsearch (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10), WildWinds (text, image). Voir aussi ma fiche.
[ Translate ]Ces deux pièces de Licinius mettent en lumière autant d’aspects de la société du Bas-Empire Romain.
Le premier aspect est religieux. Les romains pratiquaient un polythéisme très large où se superposaient le culte traditionnel des ancêtres et des génies locaux (les Lares — un vestige de croyances animistes primitives — dont Maximinus était fervent), une version romanisée des dieux olympiens et toute une collection de diverses religions orientales (cultes à mystère, mithraïsme, Sol Invictus, Judaïsme, Christianisme, etc.). Ces dernières étaient particulièrement populaire parmi l’armée, surtout auprès des soldats qui avaient voyagé en Orient. C’était sans doute le cas de Licinius. La plupart de ces religions, polythéistes, ne s’opposaient à être pratiquer auprès d’autres cultes et reconnaissaient le culte Impérial. Toutefois, les religions monothéiste (comme le Judaïsme et le Christianisme) ne voyaient pas d’un très bon oeil le fait d’intégrer le panthéon romain ce qui posa problème au Bas-Empire alors que la base du pouvoir impériale reposait sur la nature quasi-divine de l’empereur. S’y opposer ou le refus d’y participer s’apparentait à la rébellion ou à la trahison et c’est pourquoi le Christianisme était persécuté — pour des raisons essentiellement politiques. Toutefois, la popularité croissante des religions orientales a amené le pouvoir à prendre éventuellement une position plus tolérante, d’où la proclamation de l’Édit de Milan. La génération de Licinius sera probablement la dernière à pratiquer un culte solaire comme Sol Invictus (dont la grande fête, le Dies Natalis Solis [“Jour de naissance du Soleil”], se célébrait au solstice d’hiver, c’est-à-dire le 25 décembre!) car sous Constantinus le Christianisme sera non seulement toléré mais deviendra la religion officielle de l’Empire! [Voir RIC, op. cit., pp. 48-50]
La deuxième pièce, où un étendard offre des voeux pour le vingtième anniversaire du règne de Licinius, nous introduit à l’idée des “voeux public”. “Il était d’usage à Rome de faire des “vœux publics” aux calendes de janvier, quand les consuls étaient élus, pour la sûreté de l’Empire, et deux jours avant les nones du même mois pour la conservation des empereurs. D’autres “voeux” étaient prononcés lors d’événements spéciaux ou à certains moments périodiques. (…) Les “vœux décennaux” datent du règne d’Augustus (…). Ces vœux décennaux ont été tenus très régulièrement par les successeurs d’Augustus, et sont mentionnés pour la première fois sur les monnaies d’Antoninus Pius.” Plus tard, ils furent célébrés à cinq ans d’intervalle. Ils étaient soit entrepris (vota suscepta), soit accomplis (vota soluta) et parfois même anticipés.[d’après “Vota” in Stevens S.W., Smith C.R. & Madden F.W., Dictionary Of Roman Coins. London: Bell & Sons, 1889. Voir aussi le RIC, op.cit., pp. 56-61.]
La semaine prochaine je continue à vous présenter des pièces de Licinius (pour m’alléger la tâche j’ai décidé de ne présenter que deux ou trois pièces à la fois)…
Images du mer-fleuri [002.021.237]
Asclepias tuberosa
[ iPhone 11 Pro, Parc Frédéric-Back, 2021/08/25]
En me promenant dans le parc Frédéric-Back j’avais remarqué ces fleurs d’un orange frappant dans la section des Plaines Est mais elles étaient trop loin pour être identifiées. Je croyais alors qu’il s’agissait possiblement d’une variété orangée d’Achillée millefeuille [Achillea millefolium / yarrow]. Dès que cette section du parc a été ouverte, plus tôt cette semaine, je me suis empressé d’aller investiguer pour découvrir, à ma grande surprise, qu’il s’agissait en fait d’une variété d’Asclépiade !
L’Asclépiade tubéreuse (appelée butterfly weed en anglais) est une espèce de plante vivace qui appartient à la division des Magnoliophyta (ou Angiospermae, les plantes à fleurs), la classe des Magnoliopsida (ou Dicotyledonae), l’ordre des Gentianales, à la famille des Asclepiadaceae (qui rassemble environ deux mille espèces réparties en deux-cent-cinquante genres — toutefois, dans la classification phylogénétique elle appartient à la sous-famille des Asclepiadoideae et à la famille des Apocynaceae) et au genre Asclepias (incluant cent-quarante espèces dont la plus connue est l’Asclépiade commune [Asclepias syriaca ou milkweed en anglais]). Ce genre de plante, souvent considérée envahissante, est caractérisé par ses inflorescences en ombelles (dont la couleur varie, selon l’espèce, entre le rose et le rouge pourpre en passant par le jaune-orangé et qui, comme elles sont très nectarifères, attirent de nombreux pollinisateurs — particulièrement les papillons comme le Monarque / Danaus plexippus dont la chenille se nourrit des feuilles), ses fruits en forme de cosses (des follicules qui contiennent des aigrettes blanches et soyeuses à laquelle sont attachées les graines que le vent disperse lors de son ouverture à la fin de l’été) et le latex qu’elle produit (qui contient 1 ou 2% de caoutchouc mais surtout des alcaloïdes, des terpènes et des cardénolides qui rendent cette plante toxique pour le bétail et les humains car elle peut affecter le coeur ou causer une réaction allergène). Le nom provient du grec (Ἀσκληπιός / Asklêpiós, le dieu grec de la médecine) et fait référence à ses propriétés phytothérapeutiques (utilisées jadis par les autochtones d’Amériques). De nos jours elle est surtout utilisé pour ses fibres soyeuses qui servent à produire de l’isolant, de la rembourrure ou du textile.
L’asclepias tuberosa, quant à elle, se distingue par ses fleurs d’un jaune-orangé éclatant, ses feuilles lancéolées disposées en alternance (remontant en spirale sur la tige, contrairement à l’Asclepias lanceolata dont les feuilles sont disposées en opposition ou à l’Asclepias syriaca dont les feuilles sont plus larges) et ses fruits fusiformes dressés (alors que les fruits de l’Asclepias syriaca sont beaucoup plus charnus). Au Québec, c’est une espèce rare et protégée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. (Sources: Wikipedia, Espace Pour La Vie, Asclépiades indigènes du Québec, MEQ)
[ Translate ]Artistic interlude [002.021.232]
A squirrel and two Junco with cherry blossoms
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Monnaies anciennes 52
Les tétrarchies (4)
Maximinus (310-313 EC)
Daza (ou Daïa selon Lactantius) est né le 20 novembre c. 270 près de Felix Romuliana dans une famille de paysans d’origine Thrace mais il prendra par la suite le nom de Maximinus (par convention il est généralement appelé Maximinus II ou Maximinus Daza pour le distinguer de Maximinus Thrax). Comme il était le fils de la soeur de Galerius et s’était probablement distingué comme officier militaire, ce dernier l’a adopté et nommé son César (son second) lorsqu’il est devenu Auguste en mai 305 lors de l’abdication de Diocletianus et Maximianus. Il prend alors le nom de Gaius Valerius Galerius Maximinus. En tant que César jovien il était en charge de la Syrie et de l’Égypte (il a d’ailleurs été le dernier monarque à détenir le titre de Pharaon d’Égypte). Il se retrouve rapidement impliqué dans la guerre civile qui divise les tétrarques. Après la conférence de Carnuntum en novembre 308, lorsque Licinius est devenu Auguste avec Galerius, les deux Césars (Maximinus et Constantinus) sont nommé filii Augustorum (“fils des Augustes”). Il fait une campagne militaire contre les Perses Sassanides en 310 puis, après la mort de Galerius en mai 311, se partage l’Orient avec Licinius. Toutefois lorsque Licinius fait cause commune avec Constantinus, Maximinus s’allie avec l’usurpateur Maxentius. L’affrontement direct avec Licinius devient inévitable mais ce dernier le défait à la bataille de Tzirallum le 30 avril 313. Il meurt de maladie plusieurs mois lus tard, en août, après avoir fuit à Nicomédie puis à Tarse. Étant très dévoué à la religion romaine, il aurait ignoré l’Édit de tolérance de Galerius et commis de nombreuses persécutions contre les Chrétiens. Toutefois, il aurait éventuellement adoucie sa position pour accepter l’Édit de Galerius et même émettre son propre édit de tolérance peu de temps avant sa mort.
J’ai trois pièces de monnaie de Maximinus, que je vous présente (comme à mon habitude) dans l’ordre (croissant cette fois) de qualité.
La première pièce est un follis plutôt passable (Fair, AE [Bronze], 22 mm, 5 g, patine verte avec beaucoup de vert-de-gris; die-axis: ↑↑). L’avers présente la tête du césar laurée à droite, avec l’inscription latine (partiellement lisible, à peine) GAL[ERIVS] VAL[ERIVS] MAXIMINVS NOB[ILISSIMVS] CAES[AR]. Le revers illustre un Génie (Genius) debout à gauche près d’un autel, avec un modius sur la tête, nu sauf pour une chlamyde en travers de l’épaule gauche, tenant une patère (patera) de la main gauche, de laquelle coule un liquide, et une corne d’abondance de la main droite, avec l’inscription latine GENIO CA-ESARIS [*?] (“le génie [esprit protecteur] du prince”). Malheureusement, aucune marque d’atelier ou d’officine n’est visible… (mais il s’agit probablement de ANT / E).
Toutefois, selon le RIC (Sutherland, C.H.V.; Ed. By Sutherland C.H.V. & Carson, R.A.G. The Roman Imperial Coinage, vol. VI: From Diocletian Reform (294) to the death of Maximinus (313). London: Spink & Son, 1967 — voir index) cette titulature et ce type de revers a été frappé à Alexandrie (ALE) en 308 (#64, 71, 78) ou 308-310 (#99/100), à Antioche (ANT, mais l’inscription du revers comporterait une étoile à la fin: GENIO CA-ESARIS*, ce qui pourrait être le cas ici) en 308 (#81, 87a, 94), 308-309 (#103), 309 (#110), 309-10 (#118a), 310 (#132a) et 310-11 (#146), à Cyzique (MK) en 308 (#34) ou encore à Héraclée en 306-307 (#32), 308-309 (#36) et 309-10 (#40).
Cette pièce a donc définitivement été frappée en Orient et, comme la plupart de mes pièces de cet empereur proviennent d’Antioche il est fort probable que celle-ci a été frappé à la même place. D’autant plus que seules les pièces d’Antioche semblent comporter l’étoile à la fin de l’inscription du revers et l’autel devant lequel le Genius sacrifie. Elle date aussi définitivement de 305-310 EC (dates où Maximinus a été césar), et la seule référence que j’ai trouvé à la présence d’un autel (WildWinds) est pour une pièce qui date de 310-11 EC (RIC op. cit.: 146, pp. 607 & 638).
Sources: Wikipedia (Maximinus [FR/EN]), Google, FAC (Maximinus, Genius, Genio Caesaris, modius), ERIC (Maximinus); RIC vol. 6: 146; coinarchives, FAC, nobleromancoins, vcoins, WildWinds (text, image). Voir aussi ma fiche.
La seconde pièce est un beau follis (VG [Very Good], AE [Bronze], 27 mm, 7.814 g, payé environ $5 le 1985/01/06, patine brune; die-axis: ↑↓). L’avers présente une tête du césar laurée à droite avec l’inscription latine GAL[ERIVS] VAL[ERIVS] MAXIMINVS NOB[ILISSIMVS] CAES[AR]. Le revers illustre un Génie (Genius) debout à gauche, nu sauf pour une chlamyde en travers de l’épaule gauche, tenant une patère (patera) de la main gauche et une corne d’abondance de la main droite, avec l’inscription latine GENIO POPV-LI ROMANI (“le génie du peuple romain”), un ANT (marque de l’atelier d’Antioche) suivi d’un point en exergue et un Z (Zeta, marque de la sixième officine) dans le champs droit.
Selon le RIC (op. cit., p. 624) il s’agit donc d’une pièce frappée à Antioche en 305 EC.
Sources: Wikipedia (Maximinus [FR/EN]), Google, FAC (Maximinus, Genius, Genio Populi Romani), ERIC (Maximinus); RIC v. 6: 71c; BeastCoins (image), CoinArchives, CoinProject, CoinTalk, WildWinds (text, image). Voir aussi ma fiche.
La troisième pièce est un très beau follis (F [Fine], AE [Bronze], 24 mm, 6.002 g, payé environ $7-10, patine brunâtre avec quelques dépôts vert et rouge; die-axis: ↑↓). L’avers présente une tête de l’empereur laurée à droite (les lacets de la couronne de laurier ne sont pas parallèles mais divergents, et la troncation est arrondie), avec l’inscription latine IMP[ERATOR] C[AIVS] GAL[ERIVS] VAL[ERIVS] MAXIMINVS P[IVS] F[ELIX] AVG[VSTVS]. Le revers illustre un Génie (Genius) debout à gauche, avec un modius sur la tête, nu sauf pour une chlamyde en travers de l’épaule gauche, tenant une patère (patera) de la main gauche, de laquelle coule un liquide, et une corne d’abondance de la main droite, avec l’inscription latine GENIO IMP-ERATORIS (“le Génie des empereurs”), un ALE en exergue (marque de l’atelier d’Alexandrie), un K et un P dans le champs inférieur de part et d’autre, ainsi qu’un croissant et un 𝞒 (gamma, marque de la troisième officine) dans le champs supérieur de part et d’autre.
Selon le RIC (op. cit., pp. 657, 682) cette pièce aurait été frappé à Alexandrie en 311 EC. Toutefois ma pièce (qui comporte des lacets divergents mais avec une troncature arrondie) n’est pas décrite exactement dans le RIC qui ne présente que l’option parallèle/arrondie pour le Groupe V i. Il n’est pas exceptionnel de voir des variantes de type qui échappent aux répertoires.
Sources: Wikipedia (Maximinus [FR/EN]), Google, FAC (Maximinus, Genius, modius), ERIC (Maximinus); RIC v. 6: 139b; acsearch, acsearch, BeastCoins, CoinArchives, CoinTalk, WildWinds. Voir aussi ma fiche.
CORRECTION (oups!)
Pour la première fois depuis le début de cette chronique je me retrouve avec une pièce mal identifiée. J’avais erronément noté sur ma fiche qu’il s’agissait d’une pièce de Maximinus alors qu’il s’agit en fait d’une pièce de Galerius!
Cette pièce est un assez beau radiate post-réforme (G [Good], AE/BI [Bronze argenturé / Billon], 20 mm, 1.899 g, payé environ $7, patine verdâtre, die-axis: ↑↑). L’avers offre un buste du césar radié, drapé et cuirassé à droite, avec l’inscription latine (dont la première partie est illisible) GAL[ERIVS] VAL[ERIVS] MAXIMIANVS NOB[ILISSIMVS] CAES[AR]. Le revers illustre le césar debout à droite (sur la gauche), recevant une petite Victoire sur un globe de Jupiter à droite (tourné vers la gauche), qui tient un long sceptre, avec l’inscription latine CONCORDIA MIL-ITVM (“[Dédié] à l’harmonie avec les soldats”), un ANT en exergue (marque de l’atelier d’Antioche) et un Z (Zeta, marque de la sixième officine) surmonté d’un croissant dans le champs centre (sous la Victoire).
Selon le RIC (Sutherland, C.H.V.; Ed. By Sutherland C.H.V. & Carson, R.A.G. The Roman Imperial Coinage, vol. VI: From Diocletian Reform (294) to the death of Maximinus (313). London: Spink & Son, 1967, p. 622), ce type de Concordia Militum n’a été frappé à Antioche (avec un croissant au-dessus de la marque d’officine) qu’en 297 EC. Cette pièce représente un élément important de la propagande impériale qui exprime la stabilité de l’empire, celle-ci étant impossible sans une armée satisfaite qui ne se révolte pas à tout bout de champs. Il est donc important de maintenir et de promouvoir la bonne entente avec les troupes…
Sources: Wikipedia (Galerius [FR/EN]), Google, FAC (Galerius, Concordia Militum), ERIC (Galerius); RIC v. 6: 63b; Augustuscoins, FAC, vcoins. Voir aussi ma fiche.
[ Translate ]Les nombreux types de pièces avec des Genio romains expriment probablement la dévotion de Maximinus envers la religion traditionnelle.
De fois, l’identification des pièces de monnaie romaine est vraiment pénible et chronophage. Il semble qu’avec le Bas-Empire c’est de plus en plus difficile… J’ai passé tout mon week-end sur cette entrée !!
La semaine prochaine nous aborderons le règne de Licinius !
Images du mer-fleuri [002.021.230]
Tanacetum parthenium
[ iPhone 11 Pro, de horto suo, 2021/08/13]
Je vous ai déjà amplement entretenu de la camomille (l’an dernier et la semaine dernière), mais j’aimerais ajouter quelques détails sur la Grande Camomille (qu’on appel parfois chrysanthème en français ou feverfew en anglais). Comme les autres camomilles cette espèce appartient à la division des Magnoliophyta (ou Angiospermae), la classe des Magnoliopsida (ou Dicotyledonae), l’ordre des Asterales, et à la famille des Asteraceae (ou Compositae). Le genre Tanacetum (dont l’origine du nom est inconnue) inclue plus d’une centaine d’espèces de tanaisies (comme la Tanacetum vulgare [Tanaisie / tansy] ou la Tanacetum balsamita [menthe-coq ou tanaisie des jardins / costmary]), de pyrèthres (comme la Tanacetum cinerariifolium [Pyrèthre de Dalmatie / Dalmatian chrysanthemum]), et de camomilles. C’est l’une des trois espèces de camomilles qui a des propriétés médicinales (avec la Matricaria chamomilla et la Chamaemelum nobile). Ce qui la distingue de la Matricaria chamomilla (ou Petite camomille) c’est qu’elle est vivace (au lieu d’être annuelle), elle se développe en plusieurs tiges (et non une seule tige ramifiée) et que ses feuilles sont bipennées en trois à six segments larges (ce qui fait que le feuillage ressemble plus à celui du chrysanthème qu’à celui des camomilles). Selon les botanistes elle a tour à tour été classé dans quatre genres différents avec des noms comme Chrysanthemum parthenium (d’où le fait qu’on l’appelle parfois Chrysanthème — la similitude de leur parfum en est une autre raison), Leucanthemum parthenium, Matricaria parthenium (Grande camomille), et Pyrethrum parthenium (Pyrèthre doré). Le nom latin de l’espèce provient du grec παρθενιον (parthenion / “virginité”).
Dès l’antiquité elle est considérée comme une plante médicinale. Elle est mentionné par le botaniste grec Dioskoridês (Peri hulês iatrikês / De materia medica 3, 150) et le naturaliste romain Plinius (Historia Naturalis 21, 104 — voir ci-bas pour le texte complet). Ce dernier dit que “le parthénium leucanthès (…) pousse dans les bordures des jardins, a une fleur blanche, une odeur de pomme et un goût amer”. Il la recommande en bain de siège contre les inflammations de la matrice et en cataplasme (?) pour tirer la bile noire soulageant ainsi les vertiges (migraines?) et les calculs. De nos jours elle est utilisé surtout en tisane et pour son huile essentielle qui contient des lactones sesquiterpéniques (surtout le parthénolide), des monoterpènes (principalement le camphre et l’acétate de bornyle) et des flavonoïdes (tels que quercétine, apigénine, lutéoline, chrysoériol, etc.). Sans véritables études cliniques, on lui attribut des effets anti-inflammatoire ainsi que sur la prévention des céphalées et des dysménorrhée. L’inhibition des prostaglandines et des spasmes des muscles lisses vasculaires aideraient donc a prévenir les migraines. Toutefois, comme les autres camomilles, elle est contre-indiquée aux femmes enceintes, peut causer des réactions allergiques ou interagir avec les anticoagulants et les nombreux médicaments qui sont métabolisés par le foie (comme les NSAIDs).
Sous prétexte que cela soignait les migraines ma femme a insisté pour que je mange des feuilles de grande camomille. Je les ai recraché aussitôt ayant eut l’impression d’avoir mordu dans un flacon de Vicks VapoRub ! Outre l’extrême amertume, le goût très désagréable provient probablement à la haute teneur en camphre de la feuille de grande camomille… C’est sans doute pour cela qu’elles sont surtout utilisé en infusion. De toute façon c’est probablement tout aussi inefficace contre les migraines que le Rizatriptan prescrit par la neurologue… Je préfère donc admirer la grande camomille pour ses qualités ornementales… (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles ou latinistes)
[ Translate ]Plinius, Historia Naturalis, Liber XXI, Cap. CIV (§176):
“Parthenium alii leucanthes, alii amaracum vocant, Celsus apud nos perdicium et muralem. nascitur in hortum saepibus, flore albo, odore mali, sapore amaro. ad insidendum decocta in duritia vulvarum et inflammationibus, sicca cum melle et aceto inposita bilem detrahit atram. ob hoc contra vertigines utilis et calculosis. inlinitur et sacro igni, item strumis cum axungia inveterata. magi contra tertianas sinistra manu evelli eam iubent dicique cuius causa linguae subiere ut mox in cyatho aqua devoretur.” (Texte latin de l’édition de Loeb; Voir aussi le texte latin de Naturalis Historia. Pliny the Elder. Karl Friedrich Theodor Mayhoff. Lipsiae. Teubner. 1906)
Parthenium is called leucanthes by some and amaracum by others. Celsus, among the latin writers calls it perdicium and murals. It grows in the hedges of gardens, and has a white flower, the smell of apple and a bitter taste. A decoction of this plant is used to make a sitz-bath for induration and inflammation of the womb, and the dried plant is applied with honey and vinegar to bring away black bile. For this reason it is good for dizziness and stone in the bladder. It is used as an application for erysipelas, and also with old axle-grease for scrofulous sores. For tertian argues the Magi recommend us to gather it with the left hand without looking back, while saying for whose sake it is being gathered; then a leaf of it should be placed under the tongue of the patient to be swallowed presently in cya thus of water. (transl.: Jones, W.H.S. Pliny Natural History vol. VI. (Loeb Classical Library). Cambridge, Harvard University Press, 1961, pp. 284-87) [See also the translation of John Bostock]
Le parthénion (parietaria diffusa, L.) est appelé par les uns leucanthes, par les autres amnacus. Celse (De re med., II, 33), entre les Latins, le nomme perdicium et muralis. Il croît dans les haies de jardins, porte une fleur blanche, est d’une odeur désagréable et d’un goût amer. Avec la décoction on fait un bain de siège, dans les duretés et les inflammations de matrice. Sec, avec du miel et du vinaigre, en suppositoire, il évacue l’atrabile, propriété qui le rend avantageux contre les vertiges et les calculs. On en fait un topique pour l’érysipèle, et, avec du vieux oing, pour les écrouelles. Pour les fièvres tierces, les mages recommandent de le cueillir de la main gauche, et de dire, sans se retourner, pour qui on la cueille; puis, d’en mettre une feuille sous la langue du malade, et de la lui faire avaler un moment après dans un cystite (0 litr., 045) d’eau. (Émile Littré, Paris : Dubochet, 1848-1850) [Je ne suis pas très satisfait de cette traduction]
Bob Morane: L’Oeil du samouraï
“Un silence aussi absolu, c’était tout de même étrange pour un établissement comprenant des dizaines de chambre comme l’hôtel Shubashi non loin de Tokyo. “Bizarre tout ça ! Murmura Morane en pyjama. J’aimerais comprendre ce qui se passe.” Il enfila un peignoir, gagna l’ascenseur et descendait au rez-de-chaussée. Le hall était désert. “Il y a quelqu’un ?” C’est alors qu’on coupa le disjoncteur. Tout se passa très vite. Les agresseurs étaient nombreux. Bob se défendit comme au beau diable mais un coup de matraque le frappa à la nuque et il sombra dans l’inconscience. Pour une fois que Bob et Bill avaient décidé de prendre de vraies vacances !”
[Texte d’un site de fan; voir aussi la couverture arrière]
J’ai trois album de BD des aventures de Bob Morane (9: Le secret des sept temples, 17: L’oeil du samouraï et 20: Les géants de Mu) et je décide donc [avant de me réattaquer à ma pile de tsundoku] d’en lire un p’tit dernier (après avoir aussi lu un roman et deux volumes d’intégrale du Lombard: #3 & #4) pour rendre hommage à son créateur, Henri Vernes, décédé en juillet dernier. Cet album, originellement sérialisé en 1972 dans les numéros 1409 à 1431 du magazine Femmes d’Aujourd’hui, a été compilé chez Dargaud en 1973, puis ré-édité plusieurs fois chez Dargaud, Le Lombard et Altaya. Il ne semble plus disponible que dans les intégrales (J’ai acquis mon exemplaire vers la fin des années soixante-dix).
Nos héros sont (encore une fois) en vacances, cette fois au Japon, et se retrouve par hasard (encore une fois) au beau milieu d’une intrigue d’espionnage. Morane vient en aide à une jeune et charmante serveuse nippone, ce qui lui faudra sa sympathie et lui sauvera la vie plus d’une fois. Tous les occupants d’un hôtel sont enlevé par une société secrète, L’Oeil du Samouraï, car parmi eux se cache un agent des services secrets américains qui doit transmettre à ses collègues japonais des informations sur la secte — celle-ci désire bien sûr empêcher cette transaction. Malheureusement pour eux, Morane réussi à s’échapper, fait sa propre enquête sur la secte et déjoue tous leurs plans!
Cette histoire pourrait avoir été inspiré par un incident réel: en novembre 1969 une cinquantaine de membre du Sekigun-ha (Faction Armée Rouge Japonaise) s’étaient réuni dans un refuge du col Daibosatsu pour s’entrainer et préparer l’enlèvement du premier ministre Satō. La place est prise d’assaut par la police et plusieurs terroristes sont arrêtés. Un événement similaire s’est produit en février 1972, alors que des membres du Rengō Sekigun (l’Armée rouge unifiée) se sont barricadés dans un chalet du mont Asama avec une otage.
C’est bien dessiné (quoique cette fois-ci le trait de Vance m’apparait bien ordinaire et la coloration inadéquate) mais, comme toujours, le récit est un peu faible, les personnages sont stéréotypés, l’intrigue est simpliste, répétitive et pas toujours très crédible. Néanmoins, c’est une histoire de Bob Morane, du récit d’aventure pour adolescent, alors il ne faut pas trop chercher la profondeur. L’important c’est que ce soit une lecture agréable et divertissante. À lire pour les amateurs nostalgiques du commandant Morane.
Bob Morane: L’Oeil du samouraï, par Henri Vernes (texte) et William Vance (dessin). Neuilly-sur-Seine / Montréal : Dargaud, octobre 1975. 48 pages, , ISBN 2205007017. Pour un lectorat jeunesse (9+).
Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:
© Dargaud Éditeur 1973
[ Translate ]Bob Morane: Les géants de mu
“L’Ile de Pâques et ses statues n’ont pas révélé tous leurs secrets. Bob Morane et Bill Ballantine s’en rendront compte quand, entraînés dans l’empire englouti de Mu, ils devront combattre le Maître des Abîmes et ses moai humains. Sous les regards de velours de la belle princesse Rapa-Nui….”
[Texte d’un site de fan; voir aussi la couverture arrière]
Morane et Ballantine sont en vacances à l’Île de Pâques lorsque les statues s’animent et qu’ils sont capturé par des bulles de lumières qui les entraînent dans les profondeurs de l’océan. La charmante reine des cités engloutis de Mu, Rapa-Nui, appel à l’aide le prince Raah-Mu (dont Morane est le sosie) pour combattre le démon Rubor venu d’une autre dimension dans son vaisseau spatial en forme de cathédrale.
Cet album a connu de nombreuse rééditions mais il ne semble plus disponible maintenant autrement que par l’intégrale. J’ai dû acquérir ma copie vers la fin des années soixante-dix. Ayant été très déçu des albums dessinés par Gérald Forton, j’étais très curieux de voir de quoi ceux dessiné par William Vance avait l’air. Comme je m’y attendais c’est effectivement beaucoup mieux. C’est plus dans la ligne de ce que l’on retrouvait comme BD dans les années soixante-dix (comme ce que faisait Mézières par exemple) alors que le style de Forton faisait vraiment années soixante (voir cinquante!). N’ayant plus rien à redire sur le dessin, c’est la faiblesse des scénarios d’action, à l’intrigue simpliste et à la cohésion un peu lousse, qui se fait le plus remarquer.
Si on ne recherche pas trop de profondeur cela reste une lecture agréable et divertissante. Je dois même dire que ce serait presque lovecratien comme récit si Rubor ne ressemblait pas à un polichinelle! À lire pour les amateurs nostalgiques du commandant Morane.
Bob Morane: Les géants de mu, par Henri Vernes (texte) et William Vance (dessin). Bruxelles: Éditions du Lombard, mars 1975. 46 pages, ISBN 2-8036-0271-7. Pour un lectorat jeunesse (9+).
Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:
© 1975 Les Éditions du Lombard
[ Translate ]Bob Morane Intégrale 4
“Polytechnicien, polyglotte, ex-commandant d’aviation, bourlingueur au grand coeur, séducteur, Bob Morane traque le mal sous toutes ses formes et sous toutes les latitudes. Et il peut toujours compter sur l’aide de son plus fidèle ami, le colosse écossais Bill Ballantine… Retrouvez les aventures de l’aventurier en bande dessinée dans une intégrale chronologique.
Créé en 1953 par Henri Vernes, Bob Morane a déjà vécu plus de deux cents aventure. Depuis 1960, soixante-six d’entre elles ont été adaptées en BD. Elles ont été successivement dessinées par Dino Attanasio, Gérald Forton, William Vance et Coria.
Les voici pour la première fois réunies dans une intégrale qui reprend les épisodes dans l’ordre chronologique de leur publication. Avec, dans chaque volume, un dossier évoquant en textes, illustrations et photos, l’histoire d’une série devenue mythique pour plusieurs générations de lecteurs.”
[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]
Cette quatrième compilation nous offre cinq récits de bande dessinée:
Le Secret des sept temples
En vacance dans un hôtel de Felicidad-city en Amérique Centrale, Bob Morane offre d’échanger sa chambre avec celle de Rose Sunday car la climatisation dans la chambre de la jeune et charmante journaliste ne fonctionne pas. Le soir même, on frappe à la porte de Morane et un homme tombe mourant sur le seuil avec l’avertissement qu’il y a du danger aux Sept Temples. Morane trouve sur l’homme une carte montrant les sept affluants du fleuve Rio Spirito Malo et l’emplacement de sept temples Maya. Morane et Ballantine décident d’aller investiguer. Après maintes difficultés et avoir rencontré la journaliste en cour de route, ils découvrent que l’Homme aux Dents d’Or utilise les souterrains reliant les temples pour établir une base de missiles nucléaires pour un ennemi de l’Amérique… [54 planches prépubliées dans les numéros 1044 à 1070 de “Femmes d’Aujourd’hui” (6 mai au 4 novembre 1965) et compilé en album chez Dargaud en 1968]
La Rivière de perles
En magasinant des antiquités dans le quartier chinois de San Francisco, Morane et Ballantine sont drogués et puis accusé d’un vol dans une bijouterie. Bill est arrêté par la police. Avec l’aide d’une charmante journaliste nommée Nathalie Wong, Bob va faire sa propre enquête afin de découvrir les vrais criminels et d’innocenter Bill… [21 planches prépubliées dans les numéros 288 à 292 de “Pilote” (29 avril au 27 mai 1965) et compilé en album chez Deligne en 1980]
La Couronne de la Golconde
Au cours d’une croisière dans l’Océan Indien, Morane fait la rencontre de Savadra Diamond, la jeune héritière anglaise du Rajah de Phali, un petit royaume au nord d’Hyderabad. Son père est mort en lui laissant les secrets du trésor des anciens Sultans de Golconde, convoité par plusieurs dont la nouveau souverain de Phali, Rajah Singh, ainsi que Monsieur Ming et ses Dacoïts! Morane ne peut résister au défi de venir en aide à une demoiselle en détresse ! [20 planches prépubliées dans les numéros 294 à 298 de “Pilote” (10 juin au 8 juillet 1965) et compilé en album chez Deligne en 1980]
La Chasse aux dinosaures
La mari de Carlotta, le richissime Frank Reeves, a disparu d’en d’étranges circonstances et celle-ci demande à Morane et Ballantine de le retrouver. Ils se rendent à Miami, puis à Los Angeles pour suivre sa piste qui les mène dans un hangar où git une étrange machine. L’agent du FBI Michael Spring, Carlotta, Bob et Bill inspectent la machine lorsque Bill pousse un bouton qu’il n’aurait pas dû… et ils se retrouvent tous en pleine préhistoire. Car il s’agit d’une machine à voyager dans le temps! Ils poursuivent leur recherche pour Frank tout en affrontant des monstres préhistoriques. Tout est perdu lorsqu’une éruption volcanique détruit la machine… Mais comme toujours, nos héros sont sauvé in extremis… [20 planches prépubliées dans les numéros 313 à 317 de “Pilote” (21 octobre au 18 novembre 1965) et compilé en album chez Parallax en 1988]
La Malédiction de Nosferat
Recevant un appel à l’aide de leur amie Angelina Nosférat, Morane et Ballantine se rendent en Sildavie, dans les Karpathes. Arrivé aux château ancestral de la famille Nosférat, nos amis reçoivent un accueil plutôt froid alors que Angelina nie leur avoir envoyé une lettre. Sentant le subterfuge, Morane et Ballantine explorent le château pour découvrir la vraie Angelina enfermée dans une oubliette et que Monsieur Ming (l’Ombre Jaune) et ses Dacoïts ont investi la place à la recherche de l’Immortalité et de la pierre philosophale… [16 planches prépubliées dans les numéros 386 à 390 de “Pilote” (16 mars au 13 avril 1967) et compilé en album chez Deligne en 1979]
Pour rendre hommage à son créateur décédé en juillet dernier, je continue de relire quelques vieilles aventures de Bob Morane…
Décidément cette série de bande dessinées belge basée sur les romans et les nouvelles de Bob Morane par Henri Vernes ne tient pas en place ! Elle a été illustré par quatre artistes différents (d’abord Dino Attanasio, puis Gérald Forton et William Vance puis finalement Coria), dont les récits sont parues en prépublication dans pas moins de cinq périodiques (dans Femmes d’aujourd’hui entre 1959 et 1975 [14 récits], dans Bayard en 1960 [un seul récit], dans Pilote de 1965 à 1970 [6 récits], dans Tintin de 1975 à 1988 [18 récits] et finalement dans Hello BD de 1990 à 1993 [4 récits]) pour être finalement compilées en albums par cinq différents éditeurs (les Éditions Marabout, Dargaud, Le Lombard, Michel Deligne et Claude Lefrancq) ! Mais ce n’est pas tout: on a tenté récemment chez le Lombard de relancer la série avec des scénarios originaux (par Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray) et des illustrations de Dimitri Armand. Après la parution de deux tomes en 2015-16, sous le titre Bob Morane – Renaissance, la série est abandonnée… mais sera reprise chez les éditions Soleil avec un scénario de Christophe Bec et Éric Corbeyran, et un dessin de Paolo Grella !
Toutes ces histoires publiées dans le désordre par plusieurs éditeurs rend la série difficile à suivre. Heureusement, les éditions intégrales mettent un peu d’ordre dans tout cela. Il y a d’abord l’intégrale en seize volumes publiée conjointement par Dargaud et Le Lombard (1995-2004) mais les albums sont regroupé de façon thématique (Atome & Brouillard, Ombre Jaune et Dragons, etc.) ce qui n’est pas très intéressant. Heureusement, Le Lombard revient à la charge avec une intégrale en dix-sept volumes, cette fois chronologique (2015-2021). On y inclut dans chaque volume un dossier explicatif mais dans les deux volumes que j’ai lu jusqu’à maintenant il s’agit surtout des notes biographiques sur l’oeuvre de Gérald Forton pas toujours reliées à Bob Morane…
Comme ces cinq nouvelles aventures de Morane restent très similaires aux précédentes, pour le gros de mon commentaire, je vous renvoi donc à ce que j’ai déjà dit au sujet de l’Intégrale 3… Cela nous offre de bons récits divertissants mais dont l’intrigue est un peu trop simpliste et répétitive pour être vraiment apprécié en grande quantité. La faiblesse réside surtout dans le dessin qui est certes classique, ou même vieillot, mais qui a peine à fournir des tons de couleurs agréables à l’oeil particulièrement dans le cas des scènes sombres ou nocturne. Certaines scènes sont carrément horribles (le tyrannosaure ou Carlotta nageant dans la rivière de La chasse aux dinosaures). Un homme, décrit comme grisonnant dans le dialogue, est illustré chauve (plusieurs personnage sont d’ailleurs chauves, ce qui simplifie le dessin j’imagine). Et le scénario des Chasseurs de Dinosaures, que j’ai relu récemment, a été raccourci et modifié pour l’adaptation BD: c’est Daisy, la soeur de Carlotta, qui vient voir Morane à Paris et le Prof. Clairembart a été remplacé par Carlotta dans l’expédition préhistorique.
C’est somme toute décevant mais c’est fait pour être consommé rapidement, sans trop se poser de questions. Sinon, cela reste une bonne lecture pour les amateurs nostalgique du commandant Morane.
Bob Morane Intégrale 4, par Henri Vernes (texte) et Gérald Forton (dessin). Bruxelles: Éditions du Lombard, octobre 2016. 152 pages, 22.2 x 29.5 cm, 25.50 € / $C 44.95, ISBN 978-2-8036-7005-5. Pour un lectorat jeunesse (9+). Extraits disponibles.
Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:
[ Amazon • Goodreads • Google • Nelligan • Wikipedia • WorldCat ]
© Vernes / Forton / Éditions du Lombard (Dargaud-Lombard S.A.) 2016. © Bob Morane Inc. SPRL 2016.
[ Translate ]Images du chat-medi [002.021.226]
Femelle en noir & blanc
[ iPhone 11 Pro, cour arrière (VSP), 2021/08/13 ]
Étrangement, cette année, le quartier est plein de chats errants noir et blanc (comme le pensionnaire de notre garage, Félix). Dans ce cas-ci il s’agit d’une jeune femelle qui vient se reposer de temps en temps avec ses deux chatons, profitant de l’ombre et de la protection de la jungle qu’est notre cour arrière. Félix lui voue un grand intérêt (peut être est-il le père des chatons?) qui n’est — malheureusement pour lui — pas réciproque car la demoiselle ne pense sans doute qu’à protéger ses petits. Il y a donc de nombreuses altercations qui agitent les tournesols et troublent la quiétude matinale… Elle est très timide et donc pas facile à photographier.
Cat-urday’s pictures : Strangely, this year the neighborhood is full of black and white stray cats (like our garage resident, Félix). In this case, it is a young female who comes to rest from time to time with her two kittens, enjoying the shade and the protection of the jungle that is our backyard. Félix has a great interest in her (perhaps he is the father of the kittens) which – unfortunately for him – is not reciprocal because the young lady probably only thinks of protecting her young. There are therefore many altercations which shake the sunflowers and disturb the morning tranquility … She is very shy and therefore not easy to photograph.