Demain les chats

DemainLesChats-covAprès la guerre et l’épidémie, qui des chats ou des rats gagnera le pouvoir et le savoir des humains ?

À Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui peut se brancher sur Internet grâce à une prise USB greffée au sommet de son crâne. Ces deux-là se rencontrent et se découvrent alors que le monde des humains s’embrase.

Les chats doivent se préparer à prendre la relève de la civilisation humaine… et éviter que l’effrayant Cambyse ne mène les rats à la conquête du monde.

Après le succès de Demain les chats de Bernard Werber, Bastet et Pythagore s’incarnent en bande dessinée pour gagner la guerre contre la barbarie.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Bastet fait la connaissance de son nouveau voisin, Pythagore: un ancien chat de laboratoire devenu intelligent qui peut s’interfacer avec l’internet et ainsi en apprendre beaucoup sur les humains. Bastet a toujours été intéressé à la communication inter-espèces mais ne semble pas avoir beaucoup de succès avec sa “servante”, Nathalie. À travers leurs points de vues, nous voyons la situation en France dégénéré de terrorisme (avec une référence à l’attentat contre Charlie Hebdo) à guerre civile, puis une grave épidémie finit d’anéantir la civilisation. La ville de Paris semble maintenant sous le contrôle des rats. Seule une petite poignée d’humains semble avoir survécu mais, avec l’aide de Pythagore et de Bastet, ils s’organisent et assemblent une armée de chats qui tentera de sauvegarder la civilisation humaine…

Demain les chats est une bande dessinée scénarisée par Pog et illustrée par Naïs Quin qui adapte le roman de Bernard Werber. Je n’ai pas lu le roman mais cela me semble assez fidèle à l’histoire originale. C’est définitivement un clin d’oeil à Demain les chiens (City) de Clifford D. Simak où un robot et des chiens parlants veillent sur une civilisation post-humaine.

Le dessin me rappel un peu le style un peu brouillon de Joann Sfar mais en plus agréable à l’oeil. Ce n’est certes pas mon style préféré mais on s’y habitue rapidement et cela demeure un support très efficace à la narration. C’est une belle histoire de survie qui, même si elle fait allusion aux aspects les plus sombres de l’humain, offre tout même un peu d’optimisme à la fin. C’est donc un excellent récit post-cataclysmique que je ne peux que recommender.

Demain les chats, par POG (adaptation & dialogues), Naïs Quin (dessin & couleur) et Bernard Werber (récit original). Paris: Albin Michel, avril 2021. 144 pages, 20 x 28 cm, 18,90 € / $C 29.95, ISBN 978-2-226-44930-6, Pour lectorat adolescent (14+). stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleNelliganWikipediaWorldCat ]

© Werber, Pog, Quin. © Éditions Albin Michel 2021.

[ Translate ]

Blue Period Vol. 1-3

BluePeriod-1-covVol. 1

Yatora est un lycéen studieux à qui tout réussit. Pourtant, il ressent depuis toujours une impression de vide en lui. Jusqu’au jour où, par hasard, il tombe sur un tableau qui le subjugue littéralement… Très vite, Yatora réalise que peindre est le seul moyen de faire passer ses émotions et de se révéler. Cet événement le pousse à se livrer corps et âme à la peinture pour tenter le concours d’entrée de la plus sélective des écoles de Beaux-arts !

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue period vol. 1, par Tsubasa Yamaguchi. Vanves: Pika (Coll. Seinen), janvier 2021. 228 pages, 13 x 18 cm, 7 € 50 / $C 16.99, ISBN 9782811645380, Pour lectorat adolescent (12+). stars-4-0

BluePeriod-2-covVol. 2

Yatora avait décidé de poursuivre des études prestigieuses pour répondre aux exigences de son entourage. Mais pour assouvir la frénésie dévorante du désir qu’il ressent en dessinant, il vise d’intégrer la prestigieuse université des Arts de Tokyo. Est-il prêt à sortir de sa zone de confort, à se confronter au regard des autres, à des talents accablants et, surtout, à surmonter sa peur d’échouer ?

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue period vol. 2, par Tsubasa Yamaguchi. Vanves: Pika (Coll. Seinen), mars 2021. 192 pages, 13 x 18 cm, 7 € 50 / $C 16.99, ISBN 9782811660284, Pour lectorat adolescent (12+). stars-4-0

BluePeriod-3-covVol. 3

“À deux mois des concours d’admission, le niveau monte, et Yatora se sent bloqué par son manque d’expérience. Heureusement, Mme Saeki, sa professeure du club d’Arts plastiques, Mme Ooba, qui le suit en cours de prépa, et Mori sont là pour le soutenir et lui ouvrir les yeux. Galvanisé, le jeune lycéen se lance alors dans la réalisation d’une toile aussi grande que celle que Mori avait utilisée pour son tableau des anges. Sa rage de peindre aura-t-elle raison de l’entreprise colossale dans laquelle il s’est lancé ?

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue period vol. 3, par Tsubasa Yamaguchi. Vanves: Pika (Coll. Seinen), mai 2021. 192 pages, 13 x 18 cm, 7 € 50 / $C 16.99, ISBN 9782811660970, Pour lectorat adolescent (12+). stars-3-0

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Blue period (ブルーピリオド / Burū Piriodo) est un manga Seinen sur la peinture écrit et illustré par Tsubasa Yamaguchi qui est sérialisé depuis juin 2017 dans Monthly Afternoon et a été compilé jusqu’à maintenant en onze volumes chez Kōdansha. La version anglaise est publiée aux USA par Kodansha (cinq volumes de disponible, le sixième sortira en février 2022) et la version française est disponible chez Pika (six volumes de paru en France et le septième sortira en janvier 2022). Il a remporté plusieurs prix en 2020 (le Manga Taishō et le Kōdansha manga shō; nominé aussi pour le Tezuka Osamu bunka shō) et a été adapté en une série télévisée d’animation en 2021 (dix épisodes animé par le studio Seven Arcs sous la direction de Koji Masunari et Katsuya Asano, sur un scénario de Reiko Yoshida; diffusée sur MBS, TBS, AT-X et sur Netflix).

Yatora Yaguchi est un peu voyou mais il travaille fort et réussi très bien en classe. Toutefois, son existence le laisse insensible, du moins jusqu’à ce qu’il se retrouve par hasard au club d’art et qu’une toile peinte par une collègue étudiante le bouleverse. Fasciné par le monde de l’art, il découvre qu’il peut dessiner et ainsi exprimer des émotions ou des idées qui échappent à la parole. Il se joint donc au club. Il compense son manque de talent par un excès de pratique et décide qu’il visera les Beaux-Arts pour le collège (mais publique car ses parents ne peuvent pas payer pour une université privée). Pour se préparer pour le concours d’admission il suit des cours du soir. Le récit se tisse autour de son évolution artistique, de ses relations avec ses copains voyous d’une part et ses collègues de classe d’art d’autre part — dont certains sont plutôt colorés: la talentueuse Mori, le travesti Ryûji ou le solitaire Yotasuke. 

J’aime bien les mangas écrit par des femmes. En général, on y retrouve une plus grande sensibilité et les sujets sont souvent plus intéressants. Tsubasa Yamaguchi n’est pas très connue car elle n’a publié que quatre titres et le seul autre à être traduit est She and her cat (彼女と彼女の猫 / Kanojo to Kanojo no Neko; sérialisé entre février et mai 2016 dans Monthly Afternoon, compilé en un seul volume et traduit en anglais chez Kodansha) qui adapte en manga le court métrage noir & blanc d’animation de Makoto Shinkai. Je trouve son style de dessin plutôt moyen (les visages des personnages sont parfois un peu bizarres) mais j’adore le fait qu’elle utilise des tableaux existants pour illustrer les travaux des personnages (réalisé par des assistants ou des collègues artistes). Le récit, quant à lui, est excellent et nous fait peu à peu découvrir le monde de l’art. Dans l’ensemble c’est un très bon manga qui nous offre une lecture agréable et mérite un coup d’oeil.

J’ai aussi visionné l’adaptation animé et j’ai trouvé cela excellent. L’animation exprime très bien le contenu du manga. Si vous avez Netflix et êtes un peu paresseux, vous pourriez simplement vous en tenir à visionner l’anime.

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleNel liganWikipediaWorldCat ]

© 2017-2018 Tsubasa Yamaguchi.

[ Translate ]

Salon du livre 2021

SLM_affiche-separee-24x36_03Cette année le Salon du livre de Montréal se tenait en ligne entre le 13 et le 28 novembre et sur place, au Palais des Congrès, du 25 au 28 novembre. 

C’est un premier salon du livre dans la (presque) post-pandémie. Cela demande beaucoup plus d’organisation: vérifier le passeport vaccinal, exiger le port de masque, favoriser l’achat de billet en ligne que l’on peut simplement scanner sur son téléphone intelligent, etc. La vente de billets pour des tranches horaires spécifiques permet de mieux contrôler le nombre de visiteurs. J’avais peur qu’il y ait une foule monstre de gens qui avaient hâte de participer à une activité culturelle après le confinement mais non c’est même mieux que les salons passés. Il y a donc peut être des leçons à tirer de cette expérience.

Vues d’ensemble du salon

Je n’ai  quand même pas pris de chance: J’ai  acheté mon billet en ligne quelques jours d’avance (moins cher que sur place) et j’avais mon passeport vaccinal dans l’appli VaxiCode (hélas je crois que la dernière mise à jour de mon téléphone a effacer l’information car mes informations n’y étaient plus ! Heureusement j’avais une photo dans mon téléphone de la version papier du passeport). 

Autre première, le salon a déménagé au Palais des congrès. En fait, ce déménagement devait avoir lieu l’an dernier mais la pandémie a fait que le salon avait été annulé alors c’est donc cette année que le salon inaugure son nouvel emplacement. Je ne sais pas si c’est à cause de ce nouveau lieu ou si pandémie oblige (en fait il parait que la vaccination covid prends beaucoup de place dans le Palais des Congrès alors le salon utilise ce qui reste) mais cette année le salon est beaucoup plus petit que par le passé. Et au lieu d’être carré, il prends la forme d’un long rectangle (voir le plan). Il y a moins d’éditeurs et les kiosques de chacun sont plus petit (il n’y a plus d’énormes espaces pour les distributeurs et Alire, par exemple, n’a que deux espaces au lieu des quatre habituels). Mais bon c’est mieux que rien… Ce sera sans doute mieux l’année prochaine.

SDL-2021-Plan

Autre première, pour la première fois en dix ans je n’ai pas obtenu de laisser-passer de média. J’ai dû payer mon entrée! Mais bon je ne suis plus éditeur de magazine, je ne travaille même plus en bibliothèque et je ne suis qu’un tout petit poisson dans le vaste océan de l’information nuagique et, même si le blogue s’est beaucoup amélioré ces dernières années, je comprends que je doive laisser ma place aux plus gros joueurs (on m’a dit que c’était à cause de la pandémie qu’ils devaient réduire les accès média — la pandémie a le dos large ! Ça ne fait pas moins de monde si je viens de toute façon; ça fait juste plus d’argent dans les poches du salon…). Mais bon il faut bien faire sa part…

Pour ce qui est du salon lui-même je crois qu’il prouve la résilience du milieu de l’édition. Il y a malgré tout plus de titres que le regard peut en voir. Cette grande variété est une bonne chose — quoiqu’il semble que  tout un chacun qui le veut peut écrire et publier un livre sans qu’il y ait de restriction sur la qualité du produit… Malgré cette pléthore je n’ai malheureusement pas vu de nouveautés excitantes cette année. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en pas: elles peuvent avoir échappé à mon regard ou alors les éditeurs et distributeurs n’amènent au salon que les gros vendeurs et non pas les titres qui mériteraient d’être découvert (mais voilà que je me répète d’années en années).

J’ai tout de même noté quelques titres qui méritent d’être mentionnés: 

Je suis d’abord passé au kiosque des Éditions Alire où des auteurs comme Maxime Houde, Richard Ste-Marie et Jonathan Reynolds (voir l’entrevue-capsule réalisée avec lui au Salon du Livre de 2019) signaient leurs oeuvres et où l’on pouvait trouver les romans de ma frangine Catherine Sylvestre (voir l’entrevue-capsule réalisée avec elle au Salon du Livre 2018). Leur catalogue de parutions 2021-2022 est maintenant disponible et leur plus récent titres sont l’étude Les Années d’éclosion (1970-1978) sous la direction de Claude Janelle, le recueil Criminelles par Ariane Gélinas et Maureen Martineau,  Les étages ultérieurs par Éric Gauthier,  Il y aura des morts par Patrick Sénécal,  Stigmates par Richard Ste-Marie, L’Empire bleu sang par Vic Verdier, et les oeuvres de deux auteurs autochtones: Les meurtres du Red Power par Thomas King et L’automne de la disgrâce par Wayne Arthurson.

Je note également l’éditeur scolaire Chenelière qui offre des façons innovatrices d’utiliser la BD et la littérature jeunesse dans l’enseignement (La BD au primaire, La BD au secondaire, Lire et apprécier les romans en classe, ou encore Demain, j’enseigne avec la littérature jeunesse), l’éditeur de BD québécoise de haute qualité Moelle Graphik, la tendance aux omnibus avec les intégrales du Guide du Mauvais Père (par Guy Delisle chez Shampooing) et de l’Ostie d’chat (par Zviane et Iris chez Shampooing également), le dernier Guy Delisle (Chroniques de Jeunesse — voir mon commentaire) chez Pow Pow, la superbe collection d’adaptations de Lovecraft par Gou Tanabe chez Ki-oon (voir mes commentaires), et quelques BD de chez Gallimard et Futuropolis (dont l’adaptation du Clan des Otori).

Finalement, on retrouve un SEUL kiosque dédié à la littérature anglophone du Québec, Get Lit ! (tenu par la librairie Paragraphe), où j’ai vu la traduction du dernier Delisle (Factory Summer chez Drawn & Quarterly). C’est bien dommage qu’on y accorde si peu de place. Aussi, si il n’y avait de thème général au salon cette année, il y en avait peut-être un non-officiel car j’ai trouvé beaucoup des livre sur l’environnement et les Premières Nations, dont ce kiosque dédié à la littérature autochtone. 

Malgré sa petite taille, ce fut un bon salon du livre. Beaucoup des exposants à qui j’ai parlé l’on trouvé épuisant, plus qu’à l’habitude (dû à l’aspect plus compacte et au port du masque, sans doute). J’aurais aimé y voir plus de nouveautés (et pas seulement les meilleurs vendeurs) et peut-être même une petite section dédiée au livre ancien. Il y a toujours de la place pour s’améliorer. À l’an prochain !

[ Translate ]

Monnaies anciennes 66

Les Constantiniens (4)

Constans (333-350) (2)

Flavius Julius Constans (généralement appelé Constant 1er) ayant vaincu son frère Constantinus II en 340, contrôle maintenant toute la partie occidentale de l’empire alors que son frère Constantius II règne sur la partie orientale. Ce partage du pouvoir se fera sans trop de difficultés, chacun des co-empereurs étant occupé à maintenir l’intégrité de ses frontières: contre les tribus germaniques à l’Ouest et contre les Perses Sassanides en Orient. En 348, Constans célébrera à Rome le onzième centenaire de la cité avec des jeux séculaires. Le principal point de dissension sera au niveau des politiques religieuses divergentes des deux empereurs. 

Constans s’élève en grand défenseur du christianisme orthodoxe et s’en tient au credo établit lors du concile de Nicée en 325. Ainsi il lutte tout autant contre les pratiques païennes (en interdisant les sacrifices, la magie et en faisant fermer des temples) que contre les schismes chrétiens que sont le donatisme et l’arianisme. Il supportera les nicéens où qu’ils soient, même en Orient, où son frère Constantius II favorise l’arianisme. Ils s’opposent sur la nomination de l’évêque d’Alexandrie, Athanase, au cours de divers conciles (Tyr en 335, Antioche en 341) mais il est éventuellement rétablit dans ses fonctions avec le soutiens du pape Jules Ier au concile de Sardique en 342. Finalement, en 346, les deux frères s’entendent sur une politique de non-intervention de l’un sur le territoire de l’autre.

Malheureusement, l’administration de Constans n’est pas très efficace car sa bureaucratie est lourde et corrompue. Et, comme il doit accroître le fardeau fiscal de la population, il n’est pas très populaire. D’autant plus qu’il est accusé d’être cruel, débauché et homosexuel — il aurait fait un édit punissant de mort “l’homme qui épouse un homme comme s’il était une femme” [cum vir nubit in feminam viris porrecturam] mais cela n’était peut-être que pour faire taire les rumeurs à son sujet… Il n’est donc pas surprenant que son entourage (le ministre des finances Marcellinus et des officiers militaires) complote contre lui. Ayant perdu le support des légions, les troupes basées à Augustodunum (Autun) acclament empereur le général Flavius Magnentius en janvier 350. À cette nouvelle, Constans fuit vers l’Espagne mais il est rattrapé à Castrum Helenae (Elne) dans les Pyrénées et assassiné le 27 février 350. Il n’avait que trente ans et son règne n’aura durée qu’une douzaine d’année. Quand à Magnentius, qui s’est adjoint comme César Magnus Decentius (possiblement son frère), il ne règne que trois ans. À la nouvelle de la mort de Constans, Constantius II abandonne le front Perse pour marcher sur l’usurpateur. Après une première confrontation à Mursa en septembre 351, il le défait à Mons Seleucus en juillet 353 et il se donnera la mort à Lugdunum (Lyon) le 11 août 353. Par la suite, Constantius II règnera seul sur l’empire pendant huit ans…

Mes deux autres pièces de monnaie de Constans nous offrent sur le revers un type avec deux victoires et l’intriguante inscription VICTORIAE DD AVGG Q NN…

IMG_1238-1239La première pièce est un assez beau follis réduit / nummus (G [Good], AE4, AE / BI [Bronze / Billon], 13 x 15 mm, 1.574 g, payé environ $6 le 1985/06/16, dont le flan a une importante rognure sur le quart supérieur droit de l’avers; die-axis: ↑↑). L’avers représente un buste de l’empereur portant un diadème à rosettes, drapé et cuirassé à droite, avec l’inscription latine CONSTANS P[IVS] F[FELIX] AVG[VSTVS] (“Constans, Auguste Pieux et Heureux”). Le revers illustre deux Victoires ailées debout face à face, portant chacune une couronne et une palme, avec l’inscription latine VICTORIAE DD[OMINORVM] AVGG[VSTI] Q[VE] NN[OSTRORVM] (les doubles “D”, “G” et “N” dénotent un pluriel et impliquent DVORVM (deux); “[Dédié] aux victoires de nos deux Seigneurs et Augustes”), avec un TRS• en exergue (marque de la deuxième officine [S=Secundus] de l’atelier de Treveris [TR]) et une branche de palmier dressée (épis?) dans le champs, au centre (marque de séquence?).

D’après le RIC (Kent, J.P.C.; Ed. by Sutherland C.H.V. & Carson R.A.G., The Roman Imperial Coinage vol. VIII: The Family Of Constantine I (337-364), London: Spink & Son, 1981, pp. 130-134, 152), cette pièce aurait été frappée par la seconde officine de l’atelier de Treveris (Trèves) vers 347-348 EC.

IMG_1247-1251La seconde pièce est un follis réduit / nummus de qualité passable (Fr [Fair], AE4, AE / BI [Bronze / Billon], 13 mm, 1.530 g, payé environ $6 le 1985/06/16, caractérisé par un fort dépôt de vert-de-gris; die-axis: ↑↑). L’avers représente probablement un buste (tête plus grosse?) de l’empereur portant un diadème à rosettes (?), (drapé et cuirassé ?) à droite, avec l’inscription latine CONSTAN-S P[IVS] F[FELIX] AVG[VSTVS] (“Constans, Auguste Pieux et Heureux”). Le revers illustre deux Victoires ailées debout face à face, portant chacune une couronne et une palme, avec l’inscription latine VICTORIAE DD[OMINORVM] AVGG[VSTI] Q[VE] NN[OSTRORVM] (“[Dédié] aux victoires de nos deux Seigneurs et Augustes”). Malheureusement les détails de l’exergue et du champs demeurent illisibles… Toutefois, comme toutes mes pièces de cet empereurs proviennent du même lot et que la plupart ont été frappé à Trèves, j’aurais tendance à croire que c’est le cas aussi pour cette pièce… Néanmoins pas moins de sept ateliers ont frappé ce type à la même époque: Aquileia (AQP), Arles (PARL), Lyon (PLG), Rome (RP, R•P), Siscia (ASIS), Thessalonica (SMTSA) et Trèves (TRP).

D’après le RIC (op. cit., pp. 130-134, 151-152), cette pièce aurait possiblement été frappée par l’atelier de Treveris (Trèves) vers 347-348 EC. Si statistiquement il y a plus de chance que ce soit une pièce de Constans, j’admet cependant que cela pourrait tout aussi bien être une pièce de Constantius II…

Sources: Wikipedia (Constans [FR/EN]), FAC (Constans, palm, Victoria, VICTORIAE DD NN AVGG, wreath), ERIC (Constans); RIC v. VIII, Trier: 209; online ref. pièce 1: Google, numismatics, WildWinds (text, image). Voir aussi mes fiches (pièce 1, pièce 2).

Ce type de revers avec deux Victoires ne semble pas célébrer une victoire militaire spécifique et récente. Il ne fait, sans doute, que rappeler les victoires antérieures de Constans contre Constantin II et contre les tribus germaniques. Dans un contexte plus large, il commémore possiblement aussi le quinzième anniversaire du règne de Constans et le onzième centenaire de la ville éternelle. Aussi, en invoquant les victoires des deux Augustes, il rappelle la bonne entente entre les co-empereurs. C’est somme toute une autre version de la propagande rassurante de l’Empire.

La semaine prochaine nous abordons le règne du quatrième et dernier fils de Constantinus, Constantius II.

Voir l’index des articles de cette chronique.

[ Translate ]

Images du mer-fleuri [002.021.328]

Chelone obliqua  

[ iPhone 11 Pro, Parc Frédéric-Back, 2021/08/14 ]

La Galane oblique (aussi appelée “pink turtlehead” en anglais) est une espèce de plante vivace herbacée qui appartient à la division des Magnoliophyta (ou Angiospermae, i.e. les plante à fleurs), à la classe des Magnoliopsida (ou Dicotyledonae), à la sous-classe des Asteridae, à l’ordre des Lamiales, à la famille des Plantaginaceae (la famille du plantain qui traditionnellement, sous la classification Scrophulariaceae, se divisait en trois genres mais qui, avec la classification phylogénique, en regroupe maintenant une centaine — dont les Antirrhinum (Muflier), les Digitalis (Digital pourpre), Linaria (Linaire commune), les Penstemon ou les Veronica — incluant près de deux mille espèces) et au genre Chelone (qui regroupe quatre espèces: c. glabra, c. cuthbertii, c. lyonii, et la c. obliqua). 

Elle pousse sur une tige dressée de soixante à soixante-dix centimètre de haut et elle est caractérisée par un feuillage caduque, abondant, dont les feuilles lancéolées, dentées et nervurées, mesurant de cinq à vingt centimètres, sont d’un beau vert foncé lustré. À la fin de l’été, d’août à septembre, elle fleurit en épis denses, d’un rose foncé, où les inflorescences sont des fleurs tubulaires à deux lèvres, avec une petite barbe jaune à l’intérieur de chaque lèvre inférieure. Les fleurs ressemblent un peu à des têtes de tortue, d’où son nom scientifique (qui vient du grec χελώνα / chelóna / tortue). C’est surtout une plante ornemental cultivée qui est devenu rare à l’état sauvage, voire même menacé dans certains États d’Amérique. (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

[ Translate ]

Cogitationes me: Thought of the day (for myself) [002.021.325]

Replica

I was watching yesterday a documentary on CNN (“The Hunt for Planet B”) about the James Webb Space Telescope which, after so many delays, will finally launch from French Guiana on December 18 (see its official Nasa website). It’s an infrared telescope with much more sensitivity than Hubbles which, among many other things, will push further our knowledge of the universe by looking for the very first galaxies and habitable exoplanets. 

On that documentary there was this guy reading Sidereus Nuncius (“The sidereal messenger”) by Galileo Galilei. Of course, it couldn’t be the original edition (published in 1610 by Thomas Baglioni in Venice) because it is a very rare book. It must have been a replica. My first reaction was, “I want that book.” I have always been into old books but they are very expensive and I cannot afford to purchase many of them — and certainly not rare edition which are priceless. It made me realized that purchasing replica could be an option. I quickly googled it to see if it was available. I could always make my own by using one of the many scanned files in PDF format (there is even translations available) but, of course, there are also several replica editions available on amazon. A purchase that I will seriously consider…

I already knew about old books replica, as my nephew mentioned he had purchased copies of Leonardo da Vinci’s notebooks (also available on Amazon from various publishers) but I never considered acquiring any. Now I am starting to have the hitch… Let’s see… which other great old books could I find replica of? Some facsimiles seems as expensive as the real thing! There is really a great market for old and ancient books and, if I prefer to go to ancient book fairs where I can browse through the books myself, there are also many purchasing options on the internet. In the course of my researches, I have even discovered that you can purchase on Etsy bundles of old books to decorate your house or give a more respectable look to your bookshelves ! The internet cannot cease to amaze me…

[ Traduire ]

Cogitationes me: Thought of the day (for myself) [002.021.324]

Self-learning

I just watched an interesting documentary on NHK World-Japan about a young boy, Asuka Umeda, who spent seven years writing in notebooks about events and subjects he was reading about in newspapers, commenting them and researching them further in what was for him a self-learning adventures. I first thought that he was an Hikikomori (ひきこもり) or suffering from a slight form of autism, but no, he was a normal boy, going to school and was just particularly shy and socially awkward — like many otakus (just a look at his bedroom and you instantly know that he’s a great anime & manga fan, doing lots of gunpla [ガンプラ]). He was certainly not shy about talking about his notebooks to teachers and museum directors, and won many awards for his writings and essays. One of those essays is about his self-learning experience and this documentary is illustrating it with cute animations and interviews.

Apparently, this type of self-learning (独学 / dokugaku / autodidacticism) is common in Japan. Elementary students are writing essays and compiling scrapbooks as homework assignments and some push it further as they make it an extracurricular activity. Asuka just pushed it even further, becoming obsessed with it to the point where he didn’t participated to any after-school club activities and stopped seeing friends to dedicate his time to writing in is notebooks. He is pursuing this interest even in high-school. He will probably become a good writer and journalist.

It made me realized that I was exactly like that as a child: curious but shy and socially awkward, spending lots of time reading, making scrapbooks and writing in my notebooks (thirty-seven so far) about ideas, places, books and movies that I have seen. Life has always been about the pursuit of knowledge for me. And I continue to do so, I just call it blogging now!

I recommend you see this documentary, My Notebooks: Seven Years of Tiny Great Adventures, which will remain available for streaming on NHK World website until the end of May. At he same time, you could have a look on another documentary about the animation studio Production I.G., which has created many of my favourite anime (like Ghost in the shell or Blood: The Last Vampire) — available for streaming until November 13, 2022.

[ Traduire ]