Images du mer-fleuri [002.021.363]

Lantana camara  

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[ Nikon D3300, Jardin botanique, 2018/06/26 ]

DSC_0821Le Lantanier (appelé “Shrub verbena” en anglais ou ランタナ en japonais) est une espèce de plante qui appartient à la division des Magnoliophyta (ou Angiospermae, i.e. les plante à fleurs), à la classe des Magnoliopsida (ou Dicotyledonae), à la sous-classe des Asteridae, à l’ordre des Lamiales, à la famille des Verbenaceae (les verveines, qui incluent trente-deux genres, qui se divisent en huit cents espèces) et au genre Lantana (qui regroupe environ cent cinquante espèces). Natif des tropiques d’Amériques du Sud et d’Afrique, il a cependant été introduit dans de nombreuses autres régions au climat chaud. Son nom provient de la Viorne lantane (à laquelle elle ressemble) et du grec καμάρα qui signifie “voûté”. Ici il s’agit du cultivar “Lucky Red Hot”.

C’est un arbrisseau épineux vivace qui peut atteindre entre un demi et trois mètre de hauteur, caractérisé par un feuillage vert foncé qui est denté, composé et opposé. Ses inflorescences multicolores (variant entre le rouge, l’orange, le jaune, le rose, le bleu ou le blanc selon leurs maturités), poussent en ombelles au bout des tiges. Les petites fleurs tubulaires possèdent quatre pétales et dégagent une odeur fruitée avec une nuance poivrée. Le fruit est une drupe qui a l’apparence d’une baie et qui passe du vert au violet foncé à maturité. Les feuilles sont toxiques (et ne sont donc pas consommé par les herbivores) mais les fruits sont apprécié des oiseaux. C’est une plante qui est avant tout décorative mais qui est aussi mellifères ou peut servir à attirer les papillons. Elle aurait aussi des propriétés antimicrobiennes, fongicides et insecticides. Elle est toutefois classée parmi les espèces envahissantes. (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

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Roma Aeterna

RomaAeterna-covEt si l’Empire romain n’avait jamais disparu? Sur près de deux mille ans, Silverberg illustre par tableaux successifs une histoire parallèle d’un Empire Romain qui a connu bien des vicissitudes, des guerres et des crises politiques mais qui n’a jamais cessé d’exister et de faire régner, avec quelques interludes sanglants, la Pax Romana. 

Le Christianisme en est absent, ne serait-ce que parce que les Juifs n’ont jamais réussi à quitter l’Égypte des Pharaons. Quelques siècles plus tard, un envoyé spécial de l’Empereur particulièrement perspicace liquide proprement un prophète d’Arabie avant qu’il ait eu le temps de fonder l’Islam. Et donc l’Empire a survécu, avec ses dieux auxquels personne ne croit. Trop vaste pour être gouverné par un seul homme, il est le plus souvent divisé en deux zones d’influence, l’Empire d’Orient et l’Empire d’Occident qui parfois se chamaillent, se font même la guerre mais finissent toujours par se réunifier. 

La technologie évolue plus lentement que dans notre continuum historique. Vers l’an 2650 AUC (Ab Urbe Condita : depuis la fondation de la ville), qui correspond à la fin de notre XIXe siècle, le téléphone existe et la voiture automobile fait son apparition, mais cette technologie n’est jamais très présente. De même, l’Amérique a été explorée à peu près à l’époque de nos Grandes Découvertes, mais après deux tentatives ratées d’invasion, l’Empire renonce et les étranges sociétés de l’Outre-Atlantique poursuivent leur développement. De même, Rome ne s’attaque jamais sérieusement à l’Inde et à la Chine: l’Empire est déjà trop grand, trop difficile à gérer et à maintenir uni.

Pourtant, un Empereur entreprend de faire le tour de la Terre et y parvient. Le récit de son voyage, enchâssé dans une autre intrigue qui illustre la virtuosité de l’auteur, est un des moments forts du livre. Silverberg excelle à suggérer l’étrangeté de l’humain dans la diversité de ses moeurs. Dans le dernier tableau, un juif un rien fanatique nommé Moshe espère réussir l’Exode en gagnant les étoiles avec des fusées mais le prototype explose et le tue, ruinant les espoirs de la toute petite population, très marginalisée, des Juifs, qui est la seule à croire à un Dieu unique. Ils sont dix mille à peine et n’ont pas connu la Diaspora.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Les romans historiques qui se situent dans le contexte du monde romain sont beaucoup plus nombreux que l’on peut imaginer. On en compte plus de deux cents (selon Yvon Allard, Le roman historique à travers les siècles — et cela même si on exclu la plupart des ouvrages à thématique plus bibliques ou chrétienne) tel que Ben-Hur de Lewis Wallace, Les derniers jours de Pompéi de Sir Edward Bulwer Lytton, Imperium de Robert Harris, Les maître de Rome de Colleen McCullough, Massada de Ernest Gann, Les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, Les romains de Max Gallo, Moi, Claude, empereur de Robert Graves, Néropolis de Hubert Monteilhet, ou Quo vadis? de Henryk Sienkiewicz, pour n’en citer qu’une dizaine (Étrangement il semble y avoir de nombreux romans qui mélange polar et antiquité romaine!). Par contre les uchronies qui se déroulent à cette même époque sont plutôt rares car je n’en compte que quatre: Éternité de Greg Bear, la nouvelle “L’Autre Univers” (“Delenda est”) dans La Patrouille du temps de Poul Anderson, De peur que les ténèbres de Lyon Sprague de Camp et… Roma Æterna de Robert Silverberg.

Ce dernier nous offre un récit où l’Empire romain s’est perpétué pendant près de trois mille ans! Il se divise en onze histoires courtes qui chacune nous raconte une période clé de l’histoire romaine (toutes les dates sont données selon le calendrier romain qui se calcul depuis la fondation de la ville en 753 AECAb Urbe Condita ou AUC; j’ai toutefois ajouté comme repère la date selon notre propre calendrier):

  • 1203 AUC [450 EC] : Prologue. Une discussion entre deux historiens établit les bases du récit: les Hébreux ne réussissent pas leur Exode d’Égypte (ils sont massacré lorsqu’ils arrivent à la mer Rouge) et par conséquent Jésus, ni le Christianisme, n’a jamais existé. Un certain Titus Gallius succède à Caracalla au lieu de Macrin. (4 p.).
  • 1282 AUC [529 EC] : Avec César dans les Bas-Fonds. L’ambassadeur de l’Empire d’Orient (qui coexiste paisiblement avec l’Empire d’Occident) est en visite à Rome. Alors qu’il s’intéresse aux bas-fonds de la ville, l’Empereur meurt et il est témoin de la succession (65 p.).
  • 1365 AUC [612 EC] : Un héraut de l’Empire. Corbulo est exilé par l’Empereur en Arabie, à La Mecque. Alors qu’il cherche à faire une bonne action pour revenir dans ses bonnes grâces, il rencontre Mahmud, un marchand dont il juge les idées religieuses dangereuses pour l’Empire, et il le fait assassiner. L’Islam ne verra donc jamais le jour… (34 p.).
  • 1861 AUC [1108 EC] : La deuxième vague. Le navigateur nordique Haraldus découvre le Mexique et convainc l’empereur Saturninus de le conquérir. Après un premier échec, ce récit raconte la seconde expédition. Après des efforts très coûteux l’Empire ne réussira qu’à établir des relations commerciales avec ce nouveau continent. (35 p.).
  • 1951 AUC [1198 EC] : En attendant la fin. Inévitablement, la rivalité entre l’Est et l’Ouest devait mener au conflit et l’Empire d’Orient conquiert Rome. Le traducteur Antidater a une crise d’identité… (46 p.).
  • 2206 AUC [1453 EC] : Un avant-poste du royaume. Après une guerre civile, Rome à vaincu l’Empire d’Orient et les deux parties de l’Empire sont à nouveau réunifiée. La grecque Eudoxia Phocas a une brève idylle avec le nouveau proconsul de Venetia, Quintus Pompeius Falco. (19 p.).
  • 2543 AUC [1790 EC] : Se familiariser avec le dragon. Alors qu’il doit réalisé les projets architecturaux extravagants du décadent Demetrius, Draco poursuit sa biographie de son ancêtre Trajan VII grâce à un manuscrit qui relate sa circumnavigation du monde en 2278 AUC [1525 EC]. Il y découvre avec horreur toute la cruauté des romains de cette époque… (33 p.).
  • 2568 AUC [1815 EC] : Le règne de la Terreur. Le règne excessif de Demetrius II vide les caisses de l’Empire et risque de pousser le peuple à la révolte. Pour éviter le pire, les consuls Apollinaris et Torquatus entreprennent un purge sanglante dans l’entourage de l’Empereur et vont même jusqu’à le remplacer… (48 p.).
  • 2603 AUC [1850 EC] : Via Roma. Un provincial Britannique, fils d’un riche marchand, vient visiter Neapolis et Rome. Il a une aventure amoureuse avec une jeune patricienne, ce qui le met aux premières loges pour assister à la révolution qui met fin à l’Empire et instaure la seconde République Romaine. (59 p.).
  • 2650 AUC [1897 EC] : Une fable des bois véniens. En Haute Pannonie, deux enfants découvre un pavillon de chasse abandonné dans les bois. Un vieil ermite y vit et leur raconte qu’il est le seul survivant de la famille impériale qui fut massacré lors de la révolution qui réinstalla la République. Il croit que, malgré les guerres civiles, l’Empire aura donné au monde une longue ère de paix et de stabilité… (20 p.).
  • 2723 AUC [1970 EC] : Vers la Terre promise. Un groupe de fanatique Hébreux d’Égypte tente pour la seconde fois d’accomplir leur Exode. Cette fois la Terre Promise sera dans l’espace! (23 p.).

Avec cet ouvrage publié en 2003, Silverberg nous offre une uchronie qui repose sur plusieurs points de divergence avec notre propre chronologie. Il semble être partisan d’une sorte de déterminisme historique puisque, même au sein de l’Empire romain, les grands moments de l’Humanité semblent se produire à peu près à la même époque: la découverte du Nouveau Monde, la Renaissance, la Révolution Française, la Révolution Russe, le début de la conquête spatiale, etc. Il semble également avancer que trop de stabilité socio-politique peut nuire au développement de la civilisation car, dans son univers romain, l’avancement technologique, comme l’automobile ou l’aviation, ne s’est effectué que plus tard.

C’est un ouvrage plutôt inégale où les récits les plus longs tendent à être les meilleurs. Si certaines nouvelles sont excellentes l’ensemble est hélas plutôt ennuyant. C’est toutefois un intéressant exercice d’uchronie qui est à lire mais seulement pour les curieux (comme moi).

Roma Aeterna, par Robert Silverberg. Paris: Robert Laffont (Coll. Ailleurs & Demain), octobre 2004. 408 pages, 13.5 x 21.5 cm, 22.50 € / 36.95 $, ISBN 9782221098547. Pour lectorat jeune adulte (14+). stars-2-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleNelliganWikipediaWorldCat ]

© Agberg, Ltd, 2003

Je profite de l’occasion pour vous rappeler qu’il existe aussi quelques rares manga dont l’histoire se situe dans le monde romain (et que j’ai déjà commenté): Ad Astra par Mihachi Kagano, Eurêka! par Hitoshi Iwaaki,  Pline par Mari Yamazaki, et Thermae Romae aussi par Mari Yamazaki. Si vous en connaissez d’autre laissez-le moi savoir !

 

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