“Khâny emmène Yoko sur Saturne pour explorer un morceau de comète qui semble contenir eau et oxygène et qui a envoyé un énigmatique message d’alerte : « Sauvez Rya. » Dans la crevasse d’où provient le SOS, les deux amies découvrent l’épave d’un « vaisseau surgelé » à l’intérieur duquel se trouve Rya, une petite créature — biologique mais génétiquement modifiée — profondément endormie et enfermée dans un sarcophage de survie. Avec Tôpy, son frère synthétique qui veille sur elle, ce sont les « gémeaux de Saturne » ! Et ils ont de lourds secrets à révéler à Yoko…
Roger Leloup a pris l’habitude d’alterner histoires dans l’espace et histoires « terrestres ». Que ce soit sur Terre ou sur Saturne, ses histoires sont toujours passionnantes et empreintes d’humanisme.”
[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]
(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)
Cette série de bande dessinée centrée sur le personnage de Yoko Tsuno (une belle ingénieur japonaise) et créée par l’artiste belge Roger Leloup est d’abord paru en une série d’histoires courtes en collaboration avec Maurice Tillieux dans le Journal de Spirou en 1970 et 1971. Dès mai 1971, Leloup poursuit, en solo, toujours dans Spirou, avec des histoires complètes. Un peu plus de cinquante ans plus tard, à quatre-vingt-huit ans, Roger Leloup nous présente le trentième récit de son héroïne.
Yoko reçoit de Khâny un nouveau vaisseau en cadeau et se fait amener en balade vers Saturne, où l’équipage explore une comète et découvre un vaisseau naufragé. À bord il y a Rya (une petite vinéene génétiquement modifiée), son compagnon Tôpy (mi-biologique, mi-synthétique) et leur robot Kyps. L’équipage doit affronté du plasma intelligent qui tente de prendre le contrôle de Yoko, des complots vinéens (dont je n’ai pas trop compris la nature car il y a beaucoup de tensions et de conflits entre cette pléthore de personnages) et, bien sûr, Yoko ne peut résister à rescaper des créatures menacées pour les ajouter à sa ménagerie d’orphelins…
Cet album est une grosse déception. Dans le volume précédant Leloup promettait pour le suivant une aventure où Yoko allait faire face à un dilemme devant des humains robotisés. Cela avait l’air excitant. Si on retrouve un peu de cette thématique dans cet album, le récit est trop confus pour fournir la moindre excitation. Encore une fois Leloup tente de faire entrer un récit de quatre-vingt-seize pages dans un album de quarante-huit! Il prend trop de raccourcis, le récit manque de fluidité, les textes et les dialogues sont pauvres, ce qui fait que le lecteur a de la difficulté à suivre l’histoire. Pire, le dessin est devenu parfois imprécis, surtout les visages des personnages secondaires — toutefois les décors demeurent encore très bien (ils sont probablement le domaine d’assistants?). Cela pose la question: Leloup deviendrait-il sénile? Serait-il temps, comme pour d’autre séries, de passer le flambeau à des créateurs plus jeunes?
Yoko Tsuno est une BD qui a marqué beaucoup ma jeunesse mais qui malheureusement ne m’apporte plus aucun plaisir… C’est vraiment dommage. À chaque nouvel album j’espère toujours que cela va s’améliorer mais, hélas!, cela empire. Serait-ce une allégorie de la vieillesse: le personnage reste jeune mais c’est la structure même du récit qui reflète la décrépitude du créateur? À lire mais à vos risques…
Yoko Tsuno 30: Les gémeaux de saturne, scénario et dessin par Roger Leloup (mise en couleur par Studio Léonardo). Paris: Dupuis, mai 2022. 48 pages, 21.8 x 30 cm, 11.90 € / C$17.95 , ISBN: 979-1-0347-5428-1. Recommandé pour public jeune (9+).
Voir mes commentaires sur des tomes précédents.
Pour plus d’information vous pouvez aussi consulter les sites suivants:
[ Amazon • Goodreads • Google • Nelligan • Wikipedia • WorldCat ]
© Dupuis, 2022.
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Je dirais que depuis l’ajout du personnage d’Amelia, on peut sentir un avant/après. C’est le même effet (sans avoir la même cause) que le avant/après Goscinny pour les Astérix. Dommage. Les classiques de l’école franco-belges ont de la difficulté à préserver leur qualité avec le temps, mais il faut admettre qu’ils sont d’un âge canonique pour une série de bd et que c’est difficile de rester jeune tout ce temps. Quant à passer le flambeau… on voit ce que ça donne avec Astérix: honnête, mais sans plus.
Pourquoi ne pas plutôt offrir aux lecteurs une élégante et satisfaisante conclusion, puis fermer le livre pour de bon, plutôt que de garder une série sur le respirateur artificiel ?
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Oui, mais il y a tout de même quelques séries qui ont été reprise avec assez de succès (même si transformées) comme Lucky Luke, Alix, ou Spirou.
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