Les futurs de Liu Cixin #6: Proies et Prédateurs

ProiesEtPrédateurs-cov“15 récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays; 15 voyages quantiques à la croisée de dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour y découvrir les futurs de l’humanité.

Un surprenant émissaire informe l’ONU que des extraterrestres sont en route sur leur planète-vaisseau en forme de tore, le Dévoreur. Ceinturant notre planète, ils en absorberont la moindre ressource, puis la recracheront comme on le fait d’un noyau. Notre fin est inéluctable : leur supériorité technologique ne laisse aucun doute. Un soldat met en oeuvre tous les moyens imaginables pour riposter.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD de nouvelles de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) je vais poursuivre ma lecture avec l’édition française qui est publiée (dans un ordre légèrement différent) chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin” et dont j’ai déjà commenté les tomes 4. Nourrir l’Humanité et 5. La perfection du cercle. Le sixième tome, Proies et Prédateurs, adapte en bande dessinée 吞食者 (Tūnshí zhě / lit. “Le Dévoreur”) qui est une nouvelle de science-fiction par Liu Cixin publiée en 2002 dans le magazine chinois 科幻世界 (Kēhuàn shìjiè / lit. “Le monde de la Science Fiction”). 

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P. 3

Dans le désert Éthiopien une expédition découvre une tombe contenant des restes humains et de dinosaures, ce qui démontre que dans des temps très anciens non seulement les dinosaures et les humains se sont côtoyés mais que les dinosaures avaient développé une civilisation avancée! Plus tard, un objet non-identifié est détecté alors qu’il approche à grande vitesse de la Terre. L’unité des troupes de défense spatiale de l’U.N., dirigée par le colonel Dongfang Zhiyan, est dépêchée pour l’intercepter. L’objet s’avère être un cristal contenant une intelligence artificielle (qui a l’apparence d’un personnage de “maid anime”!) venu alerter la Terre de l’arrivée prochaine du Dévoreur! Ce dernier est un vaisseau gigantesque qui parcours la galaxie en absorbant des planètes entières pour en extirper les ressources. Plus tard, un petit vaisseau spatial attaque New-York et atterrit aux Nations Unis. Il en sort un tyrannosaure en armure nommé Grandes-Dents qui parle la langue des humains. Il annonce que le grand empire dévoreur va engloutir la Terre et transformer l’humanité en bétail. Même si on négocie la survie de quelques millier d’humains pour repeupler ce qui restera de la planète après le départ du Dévoreur, l’Humanité fomente un plan secret de contre-attaque qui utilisera la lune comme projectile. Malheureusement le plan échoue et le Dévoreur n’est pas détruit. Le récit culmine avec un duel entre Grandes-Dents et un Dongfang Zhiyan en armure mécanisée! Toutefois, l’histoire se termine sur une note d’espoir car le Dévoreur a dû quitter le système solaire avant d’avoir complètement absorbé la Terre laissant entrevoir que la vie (et l’humanité) y prospérera à nouveau…

 

Liu Cixin semble beaucoup aimer les récits qui s’étirent sur une longue durée et où l’humanité doit, afin de faire face à une invasion, déployer une grande ingéniosité qui l’amène à mouvoir des corps céleste. Cela est vraiment une thématique récurrente chez lui. Si le concept de la race guerrière de sauriens n’a rien d’original, j’aime bien l’idée du tyrannosaure fier et honorable qui pousse son adversaire à ses limites afin d’obtenir un défi suffisent pour le divertir de l’ennui d’une vie trop longue… C’est un récit plein d’humour et d’ironie malgré son sérieux. Le dessin, même s’il n’est pas trop soigné, est plutôt agréable et représente bien tant l’action que le flux narratif du récit. Proies et prédateurs nous offre donc une histoire divertissante et agréable à lire. Cela plaira sans aucun doute à tout amateur de Liu Cixin et de science-fiction épique (ce qui est étrange car Cixin est plus connu pour ses récits de hard SF).

Proies et Prédateurs (Les Futurs de Liu Cixin, #6), par Jd Morvan (Scénario d’après une nouvelle de Liu Cixin), Yang Weilin (dessin) et Hiroyuki Ooshima (couleur). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), octobre 2022. 108 pages, 21.7 x 29.8 cm, 21.90 € / $36.95 Can, ISBN 978-2-413-03015-7. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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© 2021 FT Culture (Beijing) Co., Ltd. All rights reserved. © 2022 Éditions Delcourt pour la présente édition.

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Images du mer-fleuri [002.023.081]

Carduus nutans 

[ iPhone 13 Pro, Parc Frédéric-Back, 2022/07/10 ]

Le chardon penché (appelé musk thistle en anglais) est une espèce de plante épineuse bisannuelle qui appartient à la division des Magnoliophyta (Angiospermae ou plante à fleurs), à la classe des Magnoliopsida (Dicotyledonae i.e.à deux cotylédons), à l’ordre des Asterales, à la famille des Asteraceae (ou Compositae car leur inflorescence est “composée” de multiples fleurs minuscules appelées capitules) et au genre Carduus (les chardons, qui comporte une centaine d’espèces). Le nom scientifique  du genre réfère au nom latin du chardon alors que l’épithète spécifique de l’espèce signifie simplement “penché” en latin.

La plante est caractérisée par une racine pivotante extensive qui développe d’abord une rosette de feuilles, puis plusieurs tiges dressées pouvant atteindre de un à deux mètres de hauteur, bordées de feuilles vert foncé grossièrement bipennées avec de nombreuses épines à l’extrémité des lobes, et qui portent à leur sommet une inflorescence de couleur rouge-violet ou pourpre (parfois blanche), de trois à cinq centimètres de diamètre, constituée de centaines de petits fleurons “tubulées stamino-pistillées”. Les fruits sont des “akènes équipés de pappus. L’involucre est constitué de bractées nombreuses terminées par une épine simple, forte et piquante, (…) [qui] rayonnent autour du capitule“. La floraison se fait de juillet à septembre. À maturité, les capitules s’inclinent à un angle de 90° à 120°, d’où le nom de la plante. Originaire d’Eurasie, elle a été introduite en Amériques au XIXe siècle et est considérée comme une espèce envahissante ou même une mauvaise herbe nuisible. La tige, pelée et bouillie, est comestible. La plante a également des usages médicinaux car les feuilles peuvent être utilisées comme tonique pour stimuler la fonction hépatique, tandis que les fleurs le sont pour réduire les fièvres. (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

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Le Molosse

Un voyage aux tréfonds de notre monde, là où se tapit l’innommable…

Dans “Le Temple”, un sous-marin allemand isolé en haute mer est victime d’une étrange malédiction. La peur s’empare de l’équipage et entraîne le vaisseau au plus profond des abysses, là où aucun homme n’est encore allé…

Les héros du “Molosse”, eux, n’hésitent pas à profaner des tombes pour assouvir leur passion de l’occulte. Fervents lecteurs de leur copie du Necronomicon, ouvrage de magie noire, ils vont découvrir que certaines choses doivent rester enfouies à jamais…

Ce même Necronomicon guide le voyageur de “La Cité sans nom” au milieu du désert. Là, l’homme comprend que sa civilisation n’est pas la seule sur Terre, et que l’être humain est bien petit face aux forces de l’inconnu…

De son trait sombre et réaliste reconnaissable entre tous, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l’horreur. Aux frontières des mondes, les protagonistes mènent une lutte sans espoir pour ne pas sombrer dans la folie !”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Le Molosse (魔犬 ラヴクラフト傑作集 / Maken ravukurafuto [Lovecraft] Kessakushuu / lit. “Chien démon: Lovecraft Chef d’Oeuvre Collection”) est un manga Seinen de Gou Tanabe adaptant trois récits d’horreur de H.P. Lovecraft. Il a d’abord été publié en série dans le magazine Comic Beam d’Enterbrain et dans le magazine digital de Kadokawa Comic Walker avant d’être compilé en un volume par Kadokawa en août 2014. C’est le neuvième titre de Gou Tanabe a être traduit en français dans la prestigieuse collection de Ki-oon. J’ai déjà commenté la version anglaise de ce livre, The Hound and other stories, publié par Dark Horse Comics en juillet 2017.

Ce volume comprends trois récits:

pp. 18-19

Dans “Le Temple“, le seul survivant d’un U-Boat allemand échoué écrit sur sa découverte d’un temple de style hellénique sous la mer… La nouvelle originale a été écrite par Lovecraft en 1920 et publié dans Weird Tales #24 en septembre 1925. Tanabe publie son adaptation (「神殿」/ Shinden / lit. « Temple » ; 64 pages) dans les numéros de mars et avril 2009 de Comic Beam. Comme d’habitude, l’adaptation de Tanabe est assez fidèle – à part le fait qu’il a déplacé la chronologie de la Première Guerre mondiale à la Seconde Guerre mondiale.

pp. 98-99

Dans “Le molosse“, deux jeunes gentlemen qui recherchent des expériences ésotériques de plus en plus horribles (comme lire la traduction de John Dee du Necronomicon !) se lancent dans une expédition de pillage de tombes qui fera d’eux la cible d’une bête infernale ! La nouvelle a été écrite par Lovecraft en septembre 1922 et publié dans le numéro de février 1924 de Weird Tales — c’est la première fois qu’il mentionne le livre interdit écrit par l’arabe fou Abdul Alhazred. Tanabe a publié son adaptation (「魔犬」/ Maken / lit. « Chien Demon » ; 60 pages) dans le numéro en ligne de juillet 2014 de Comic Walker.

pp. 154-155

Dans “La Cité sans nom“, un explorateur découvre une ancienne ville mythique dans le désert d’Arabie. Il entre dans une grotte qui le fait descendre dans une crypte remplis des cercueils contenants les cadavres de reptiles paléogiens et de fresques évoquant une civilisation disparue. Au bout de cette salle se trouvent des portes ouvertes sur une lumière vive : il se retrouve dans un monde extérieur remplis de créatures ! Heureusement, les portes se referment et il peut fuir… Cette nouvelle a été écrite par Lovecraft en janvier 1921 et publiée dans le numéro de novembre 1921 de The Wolverine — c’est la première fois qu’il mentionne le mythe de Cthulhu. Tanabe a publié son adaptation (「名もなき都」/ Namo naki miyako / lit. « ville sans nom » ; 32 pages) dans le numéro en ligne d’août 2014 de Comic Walker.

J’ai encore plus apprécié ces récits avec une seconde lecture, d’autant plus que Ki-oon les présente dans une édition de grande qualité avec une reliure en simili cuir brun-beige. Tanabe adapte superbement les histoires de Lovecraft avec une narration fluide et une illustration très sombre, détaillée et imaginative. Ce manga offre une bonne et agréable lecture qui constitue une introduction intéressante au monde de H.P. Lovecraft. Fortement recommandé.

Le Molosse, par Gou TANABE (dessin) et H.P. Lovecraft (histoire). Paris: Ki-oon (Coll. Seinen), septembre 2022. 176 p., 15 x 21 cm, 15 € / $C 28.95. ISBN 979-10-327-1182-8. Pour lectorat jeune adulte (14+). Extraits disponible.

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© Tanabe Gou 2014

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Le clan des Otori: le Silence du rossignol t.3

LeClanDesOtori-3-covPassions, sacrifices, luttes à mort… Le final éclatant du Silence du rossignol, premier cycle du Clan des Otori.

Alors que Takeo s’apprêtait à tuer sire Iida, chef du clan Tohan, il est fait prisonnier par la Tribu. Son père adoptif, Sire Otori, est désormais condamné, seul aux mains d’ennemis trop puissants. Quant à Kaede, sentant la mort roder autour d’elle et de ceux qui lui sont proches, elle sombre peu à peu dans la mélancolie… Takeo devra-t-il renoncer à son nom? Les deux amoureux parviendront-ils à joindre leur destin par delà les coups du sort?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Le Silence du rossignol est une bande dessinée qui adapte la série de romans de fantasy historique Tales of the Otori par Lian Hearn. J’ai déjà commenté le premier et le second tome, et ce troisème volet conclue le premier cycle du récit.

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T.3, p. 8

Avant même qu’il puisse accomplir sa mission d’assassiner le chef du Clan Tohan, Iida Sadamu, Takeo est enlevé par Kenji. La Tribu, cette caste ancienne qui possède des pouvoirs surnaturels à laquelle Takeo appartient, ne désire plus supporter les Otori et veut mettre Takeo en lieu sûr où il pourra achever sa formation de kikuta. Tout bascule alors que Dame Maruyama et Orori Shigeru trouvent la mort. Takeo n’a pas vraiment le choix: il met ses affaires en ordre et dit adieu à celle qui aime, Kaede, pour se plier à la volonté de la Tribu…

Le Silence du rossignol offre un très beau récit qui se lit bien malgré la complexité de ses intrigues. Il est intéressant de voir les parallèles entre cette fantasy et l’époque des seigneurs de la guerre (Sengoku-jidai) du Japon féodal d’où s’est inspiré l’auteur. L’adaptation en BD est une bonne façon de découvrir l’oeuvre de  Lian Hearn. Par contre, je n’aime guère le style brouillon et angulaire du dessin mais on s’y habitue vite et on finit par l’apprécier. C’est donc une bonne lecture qui plaira aux amateurs de culture Japonaise.

Le Clan des Otori : Le Silence du rossignol, t. 3, par Stéphane Melchior (texte, d’après l’oeuvre de Lian Hearn) et Benjamin Bachelier (dessin). Paris: Gallimard BD, octobre 2022. 96 pages, 23.7 x 31.7 cm, 17.80 € / $C 22.99, ISBN 978-2-07-512342-6. Pour lectorat adolescent (12+). Extraits disponibles stars-3-5

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© Liam Hearn, 2002. © Gallimard 2022 pour la présente édition.

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Images du mer-fleuri [002.023.074]

Hordeum vulgare

[ iPhone 13 Pro, Parc Frédéric-Back, 2022/07/10 ]

Lorsque j’ai vu pour la première fois ce petit bout de champs dans le parc Frédéric-Back, cela a tout de suite évoqué pour moi la chanson “The Wind That Shakes the Barley” par le groupe britannico-australien Dead Can Dance (une superbe pièce de musique par un groupe que j’adore et que l’on peut entendre sur Youtube — la chanteuse canadienne Loreena McKennitt en a également fait une excellente interprétation). Toutefois, le doute s’est rapidement installé dans mon esprit et je me suis demandé, “est-ce que cette plante est bel et bien de l’orge ?” J’ai alors pris un cliché en gros plan et j’ai interrogé la recherche visuelle de l’application Photo d’Apple pour obtenir une identification. Cela m’a confirmé que c’était bien de l’orge (quoi que l’exactitude de ces identifications par Intelligence Artificielle est loin d’être parfaite). Mais cela pourrait tout aussi bien être du blé (Triticum) ou du seigle (Secale cereale). Alors comment distingue-t-on l’une de l’autre ces trois céréales ? (Il existe bien sûr plusieurs autres espèces de céréales ou de pseudo-céréales mais ces trois là sont les seules espèces de graminées dont les épillets qui portent les graines sont regroupées en épis et non en grappes ou panicule comme pour l’avoine ou le riz).

Si l’on compare ces trois espèces de céréales, nous constatons que le blé (wheat en anglais) possède une courte “barbe” (la matière hérissée protégeant les grains), il est d’une couleur brun-doré à maturité et ses graines viennent en triplets. L’orge (barley en anglais) a une “barbe” plus longue, est de couleur jaune-blanche à maturité, l’épi entier tends à se plier, et ses graines sont solitaires. Finalement, le seigle (rye en anglais) est plus long et fin, sa “barbe” est encore plus longue, et ses graines sont groupées par paires. Malheureusement, les différents sites internet sur ce sujet comportent des informations contradictoires et ma photographie n’offre pas assez de détails pour procéder à une identification avec une certitude absolue. Je tendrais toutefois à croire qu’il s’agit bien d’orge…

L’Orge commune (appelé Barley en anglais ou 大麦 / オオムギ / Ōmugi en japonais) est une espèce de plante herbacée annuelle qui appartient à la division des  Magnoliophyta (ou Angiospermae, c’est-à-dire les plantes à fleurs), à la classe des Liliopsida (ou Monocotyledonae car la germination ne produit qu’une seule feuille ou cotylédon), à l’ordre des Cyperales (qui ne comprend que deux familles), à la famille des Poaceae (les graminées, dont le nom vient du mot grec [πόα / póa] pour “herbe”, qui regroupe près de huit cent genres divisés en douze mille espèces), à la tribu des Triticeae (regroupant les céréales à épis, divisées en deux sous tribus: les Hordeinae, où l’on retrouve les genres Secale [seigle] et Hordeum [orge], et les Triticinae, qui comprend le genre Triticum [blé]) et au genre Hordeum (qui inclut une quarantaine d’espèces). Le nom scientifique veut simplement dire “orge commune” en latin mais dérive d’une racine indo-européenne (*ǵʰr̥sdeyom) signifiant “hérissé” en référence aux arête (ou barbe) de l’épi. Le nom vernaculaire anglais provient du vieil anglais bere qui, lui, remonte au proto-indo-européen et est apparenté au mots latin far (épeautre) ou farina (farine), au gallois bara (pain) ou à l’albanais bar (herbe).

Probablement originaire du moyen-orient — mais maintenant très largement distribuée des tropiques jusqu’au cercle arctique — cette espèce pousse en touffes de tiges cylindriques dressées (chaume), creuses, non ramifiée, de soixante à cent-vingt centimètres de hauteur, qui portent des feuilles alternes de vingt-cinq centimètres de long (qui se développent à partir de ligules) et se terminent par une inflorescence (épillet) en forme d’épi qui peut atteindre près de vingt centimètres de long. Le fruit est un caryopse ellipsoïde de près de dix millimètres de long.

Cette plante rustique fait partie des premières céréales domestiquées dès la révolution agricole du néolithique. La mouture du grain permet d’obtenir une farine pour faire des galettes, du pain, du gruau, de la soupe ou du ragoût. Elle est riche en fibres et en vitamines mais pauvre en protéines ce qui fait que de nos jours elle est surtout utilisée en alimentation animale. Toutefois, grâce au maltage et à la fermentation, elle sert aussi beaucoup à produire des boissons alcoolisées (bière et whisky). (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

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Isabella Bird #9

IsabellaBird-9-cov“Avant de quitter Akita, Isabella est approchée une dernière fois par le Dr Kobayashi : l’homme lui fournit des vivres et l’informe que le Dr Hepburn l’attendra à Hakodate dans sept jours pour lui administrer les soins nécessaires à sa santé fragile.

Malheureusement, les éléments ne permettent pas aux voyageurs de progresser aussi vite qu’escompté ! Après avoir affronté les flots déchaînés du fleuve Yoneshiro, l’aventurière et son guide doivent faire face à la colère de la montagne… Arriveront-ils à temps au point de rendez-vous ?

Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Vol. 9, p. 36

Isabella Bird, femme exploratrice (ふしぎの国のバード / Fushigi no Kuni no bādo [Bird] / littéralement: “Bird au pays des merveilles”) nous offre le récit de voyage de la célèbre exploratrice britannique au Japon du début de l’ère Meiji en se basant sur sa correspondance avec sa soeur Henrietta qui fut publiée en 1880 sous le titre Unbeaten Tracks in Japan. Écrit et dessiné par Taiga Sassa, ce manga seinen historique a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine Harta (Enterbrain), puis compilé en volumes chez Kadokawa. Le premier volume est paru en mai 2015 et le plus récent volume, le dixième, est paru au Japon en février 2023.

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Vol. 9, p. 169

Les éléments continuent de se déchaîner causant beaucoup de retard à l’expédition d’Isabella Bird: pluie abondante, rivières transformées en torrents, glissements de terrain, etc. Forcée de faire halte à Ikarigaseki car la route a été coupée, Isabella en profite pour soigner les blessées. Elle s’étonne toujours de l’acceptation et de la résilience des japonais face à l’adversité. L’épuisement de leur équipement et surtout des vivres poussent Isabella aux limites de ses capacités. Les villageois célèbrent le nouvel an d’avance afin de ramener la bonne fortune. Isabella rencontre un jeune Chrétien persécuté et survivant de la Guerre du Boshin qui lui amène un message du Dr. Hepburn ce qui lui remonte le morale et lui fournit l’occasion d’en apprendre encore plus sur la culture Japonaise à l’ère Meiji. La route étant réouverte ils peuvent finalement rejoindre Aomori et prendre un bateau pour Hakodate. Isabella en profite pour expliquer à son guide, Tsurukichi Ito, que son intérêt pour les Aïnous provient d’une rencontre avec Charles Darwin qui s’interrogeait sur leurs possibles origines caucasiennes. À Hakodate, le Dr Hepburn examine Isabella et la trouve en meilleur forme qu’il pensait mais hésite à lui permettre de poursuivre son expédition. Le consul  Britannique Richard Eusden a obtenu pour elle un laisser-passer qui lui donne tous droits et privilèges ce qui lui facilitera la tâche. Il lui explique également que son expédition est d’une grande importance pour l’état car une bonne connaissance du Japon, surtout de Hokkaido, donnera à l’Empire Britannique un avantage précieux dans la compétition géostratégique avec l’Empire Russe ! Toutefois, l’ancien employeur de Ito, Charles Maries, ne sera-t-il pas tenté de nuire à leur expédition ?

Taiga Sassa met en scène des personnages historiques réels (Isabella Bird elle-même, Tsurukichi Ito, le Dr James Hepburn, le consul général Harry Parkes, le botaniste Charles Maries, etc.) dont il romance un peu les accomplissements pour nous faire le récit fascinant de cette expédition et nous faire découvrir toutes la beauté et la complexité du Japon de l’ère Meiji. L’intérêt du récit est rehaussé par la grande qualité de son style graphique qui, quoi que inégal, offre un dessin précis et détaillé. Isabella Bird est donc un excellent manga qui nous offre une expérience de lecture à la fois agréable, distrayante et aussi très instructive. Je le recommande fortement, surtout pour les amateurs d’histoire et de culture Japonaise. Toutefois, il me semble que malgré toutes les tribulations qui ont précédé (et huit tomes!) l’expédition d’Isabella Bird ne fait maintenant que commencer! Vivement la suite!

Isabella Bird, femme exploratrice T.09 par Taiga SASSA. Paris: Ki-oon (Coll. Kizuna), août 2022. 208 pg, , 13 x 18 cm, 7,90 € / $14.95 Can., ISBN 979-10-327-1167-5. Pour lectorat adolescent (12+). stars-4-0

Lire aussi mes commentaires sur les volumes précédents.

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© Taiga Sassa 2022.

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Images du mer-fleuri [002.023.067]

Daucus carota 

[ iPhone 13 Pro, Parc Frédéric-Back, 2022/07/13 ]

La Carotte sauvage (appelée Queen Anne’s lace en anglais et ノラニンジン [Noraninjin] en japonais) est une espèce de plante herbacée annuelle qui appartient à la division des Magnoliophyta (ou Angiospermae, c’est-à-dire les plantes à fleurs), à la classe des Equisetopsida (comme les prêles), à l’ordre des Apiales, à la famille des Apiaceae (i.e. les Ombellifères, une famille très cosmopolite qui comprend plus de quatre-cent genres regroupant environ trois mille cinq cent espèces) et au genre Daucus (comprenant une quarantaine d’espèces). Le nom scientifique (phytonyme) du genre provient du grec (δαῦκος / daûkos, daûkon / “doux, jus sucré”) et désignait dans l’antiquité diverses espèces d’ombellifères comme la carotte ou le panais. L’épithète spécifique de l’espèce signifit simplement “carotte” en latin. Le nom vernaculaire anglais fait référence au fait que les fleurons blancs de l’ombelle s’apparente à une collerette de dentelle, associée par une légende à Anne Stuart. La domestication de cette espèce a mené à la création de la sous-espèce Daucus carota subsp. sativus dont les multiples cultivars constituent de nos jours la carotte cultivée.

Cette espèce est caractérisée par une racine pivotante tubérisée de forme droite et conique (de cinq à cinquante centimètres de long par deux à cinq de large), d’où part une tige dressée (allant de trente à cent-cinquante centimètres de haut), garnie de poils raides et ramifiée dans sa partie supérieure, portant des feuilles basales (de cinq à quinze centimètres de long) pennées et composées d’une dizaine de folioles, et dont les extrémités portent des inflorescences formées d’ombelles denses (de huit à quinze centimètres de diamètre) divisées en ombellules. Les petites fleurs pentamères (cinq pétales et cinq sépales) sont d’un blanc terne ou rosée à l’exception de la fleur centrale qui est violacée (celle-ci aurait probablement la fonction d’attirer les pollinisateurs). La floraison se produit entre mai et septembre. Le fruit est un diakène ovoïde (de trois à quatre millimètres de long). Une fois fructifiée l’ombelle se recroqueville sur elle-même. 

Toutes la plante (tant la racine, que les fleurs, les fruits, les feuilles et les graines) sont comestibles crues ou cuites mais après maturation la racine devient amère et ligneuse. Les fruits infusés et les graines ont des propriétés contraceptives ou abortives ce qui fait que certaines cultures les ont utilisé comme moyen de contraception d’urgence. Le contact avec le feuillage peut parfois causer une photodermatose. Il faut également être prudent de ne pas confondre la carotte sauvage avec la ciguë dont la consommation est mortelle (la carotte comporte des feuilles tri-pennées, des poils fins sur la tige et les feuilles, et froisser la racine ou les feuilles dégage une odeur caractéristique de carotte). Même si elle est souvent considérée comme une mauvaise herbe elle présente beaucoup d’effets bénéfiques qui en font une plante d’accompagnement intéressante pour les cultures: elle attire les pollinisateurs et pourrait favoriser la croissance des plantes potagères (comme les tomates ou les laitues). (Sources: Wikipedia et divers sites horticoles)

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