Là où naissent les histoires

LaOuNaissentLesHistoires-cov“Les Delphes, des créatures possédant le talent de raconter des histoires, sont chargés d’écrire les sitcoms qui cartonnent sur toutes les chaînes de Point Central. Malheureusement la substance qui nourrit leur créativité se fait rare… Il est urgent pour eux d’obtenir l’aide de Galaxity afin qu’un autre gisement soit exploité. Celui-ci se situe dans un coin perdu sur la Terre du XXe siècle ! Le service spatio-temporel terrien est sur le coup… Mais leurs meilleurs agents sont redevenus enfants. Pas facile de travailler avec un duo d’ados et interdiction pour eux de louper les cours de danse et de judo !”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

 

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Valérian et Laureline ont trouvé refuge sur la Terre du XXIe siècle, loin des technocrates de Galaxity, mais ils sont redevenu enfants, sous la garde de Monsieur Albert. L’Agence Spatio-Temporelle fait néanmoins encore appel à eux pour superviser une transaction d’une grande importance pour la stabilité de la galaxie: approvisionner une race d’auteurs de sitcoms avec des nodules métalloïdes de Boroflium découvert sur Terre dans le Caucase post-soviétique afin d’assurer leur créativité et, par extension, la sérénité populaire. Mais plusieurs groupes convoitent les nodules… Les deux adolescents français en “excursion” dans l’Europe de l’Est vont user de leur intuition pour aider leur tonton dans sa tâche…

Cet album semble avoir été classé dans la série ”Valérian, vu par…” mais comme le récit présente une suite logique au dernier album “officiel”, qu’il est écrit par Pierre Christin et que le style de Virginie Augustin s’approche beaucoup de celui du défunt Jean-Claude Mézières je crois qu’il pourrait très bien prendre sa place dans le cannon des aventures de Valérian et Laureline. D’ailleurs, l’album lui-même — contrairement aux deux autres “hommages”, Shingouzlooz Inc par Wilfrid Lupano & Mathieu Lauffray et L’Armure du Jakolass par Manu Larcenet — ne fait aucune mention de la collection “Valérian, vu par…”

Cet album nous offre un très beau récit de science-fiction, plein d’humour, qui s’insère fort bien dans la série. De plus, le superbe style de dessin de Virginie Augustin qui, comme je l’ai déjà dit s’apparente beaucoup à celui de Mézières, rends la lecture d’autant plus agréable. C’est non seulement une belle aventure de Valérian et Laureline, mais c’est aussi un excellent album qui plaira sans aucun doute tant aux fans nostalgique de la série qu’aux non initiés. À lire.

Là où naissent les histoires (Valérian, vu par…), par Pierre Christin (Scénario) et Virginie Augustin (Dessin). Paris: Dargaud, septembre 2022. 56 pages, 22.5 x 29.8 cm, 13,50€ / $25.95 Can, ISBN 978-2-205-08997-4. Pour un lectorat tous publics (7+). stars-4-0

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© Dargaud 2022

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Revue de ‘zines [002.023.120]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures…

Animeland #241 (Janvier-Mars 2023)

Al241Ce numéro nous offre un dossier sur Cyberpunk Edgerunners (du jeu video à l’anime, entretiens avec Bartosz Sztybor [scénariste et producteur] et Sebastien Kalemba [dir. créatif], le cyberpunk dans le manga [Akira, Appleseed, A.D. Police, Cyber Blue, Ghost in the shell, Gunnm, Silent Möbius, etc.], et Top 10 des adaptations de jeu videos). On retrouve également deux dossiers sur le Wit Studio (entretien avec George Wada, exposition consacrée au 10e anniversaire) et le Cartoon Forum (feedback, entretien avec Bonnie Lener [Millimages] ainsi qu’avec les fondateurs du Studio Superprod:  Jérémie Fajner et Clément Calvet).

Dans “On a Vu” on nous présente plusieurs animations notoires: Chainsaw Man, Call of the night, Bastard!! Heavy Metal DF, Gambling School Twin, Tokyo Mew Mew New, Made in Abyss, Detective Conan Zéro, Buzz l’Éclair, Wendell & Wild, I’m quitting heroing, Ernest et Célestine, Eden, Berserk The Golden Age Arc, La Revanche des Humanoïdes, Shin Ultraman.

Dans “On a Lu” on nous introduit à quelques bons mangas comme The Last Man (Tasuya Egawa chez Black Box), Witch Watch (Kenta Shinohara chez Soleil), Le Monstre d’Einstein (Ryu Miyanaga chez Sakka), Yasha (Akimi Yoshida chez Panini), Trillion Game (Riichiro Inagaki & Ryoichi Ikegami chez Glénat), Coffee Moon (Mochito Bota chez Doki Doki), La Grande Traversée (Haruko Kumota chez Le Lézard Noir), Mon mari dort dans le congélateur (Misaki Yazuki & Hyaku Takara chez Akata), Les Amants sacrifiés (Masasumi Kakizaki chez Ki-oon), Valse à 3 soeurs (Melome Machita chez Sakka), Vlad Draculea (Akiya Ohkubo chez Soleil), La Désastreuse Histoire des Jumeaux Stevenson (Yuu Morikawa chez Delcourt/Tonkam), Meurtre dans le décagone (Yukito Ayatsuji & Hiro Kiyohara chez Pika), Derrière le ciel gris (Sugaru Maki & loundraw chez Delcourt/Tonkam), Le Prince Alchimiste (S. Kosugi chez Doki Doki), et Ton visage au clair de lune (Mika Yamamori chez Pika).

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Entretiens (Takao Matsumoto, Jean Barbaud, Makoto Ojiro), Hommage (Kazuki Takahashi, Christophe Izard), PupliRédactionnel (La Chaîne Mangas), Figure de Pro (Sébastien Onomo), Séance Studio (TMS), Trouvaille (Pantheon), Expo + Musique (Expo Ai Yazawa, portrait en musique), et Focus (L’odyssée Kamen Rider, Docteur Pixar et Mister Disney).

À lire pour tous fans d’anime. stars-3-5

dBD #167 (Octobre 2022)

dBD-167Dans le cahier actualités on mentionne la parution de Métal Hurlant #4 qui compile des BD vintages tirées de numéros originalement parus en 1976 ~ 1979 et qui abordent le thème de “L’homme est bien petit” (chez Les Humanoïdes Associés) et une adaptation BD des Animaux Dénaturés de Vercors par Hélène Bruller (petite-fille de l’auteur) et Joseph Falzon (chez Albin Michel).

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Jean-Michel Dupont et Mezzo au sujet de leur biographie de Jimi Hendrix, Kiss the Sky t.1, chez Glénat.  Les entrevues se poursuivent avec Diane Kurys (sur l’adaptation BD de son film Diabolo menthe, avec Cathy Karsenty, chez Dargaud), Philippe Xavier (sur Le Serpent et le Coyote, avec Matz, chez Le Lombard), Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (sur le retour de Aya de Yopougon t.7 chez Gallimard), Nicolas Dumontheuil (sur L’Impudence des chiens, avec Aurélien Ducoudray, chez Delcourt), Nadja (sur Les Dieux de l’Olympe t.1: Aphrodite, chez Dupuis), Laurent Queyssi et Iriol Roig (sur Mundus chez Éditions 404) ainsi qu’avec Xavier Fourquemin et Régis Hautière (sur Révolutionnaires ! t.1: Les princes misère, chez Le Lombard).

Dans le Cahier Critique je note surtout Samurai non grata, un nouveau polar inédit de Jirô Taniguchi (sur un scénario de Toshihiko Yahagi) chez Pika (Bien; “rassemble quatre enquêtes indépendantes, publiées au tournant des années 1980 (…). Les intrigues (…) manquent de consistance pour faire de ce titre un incontournable (…). Réserver donc aux inconditionnels du maître japonais.”). Finalement, avec “Le Territoire des Mangas”, on nous présente sur deux pages les nouveautés du genre: Trillion Game (par Ryoichi Ikegami et Riichirô Inagaki chez Glénat), Witch Watch (par Kenta Shinohara chez Soleil), La Vengeance du souffre-douleur (par Chikara Kimizuka et Yen Hioka chez Soleil), La Désastreuse Histoire des jumeaux Stevenson (par Yuu Morikawa chez Delcourt/Tonkam), et Your Evil Past (par Takashi Sano chez Pika) — je passe sous silence les titres manfra ou manhwa.

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

dBD #168 (Novembre 2022)

dBD-168Dans le cahier actualités on mentionne la parution de L’Incroyable histoire de l’Église (par Olivier Bobineau et Pascal Magnat chez Les Arènes BD), Gestes et Bandes Dessinées (un collectif sur l’interprétation du geste en BD chez Presse Universitaires de Rennes sous la direction de Frédéric Chauvaud et Denis Mellier) et La Bande Dessinée en France à la Belle Époque 1880-1914 (par Thierry Groensteen chez Les Impressions Nouvelles).

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Tardi sur la dernière aventure d’Adèle Blanc-Sec: T. 10, Le Bébé des Buttes-Chaumont chez Casterman. Les entrevues se poursuivent avec Ersin Karabulut (sur Journal Inquiet d’Isanbul chez Dargaud), Blutch (sur La Mer à Boire chez 2024), Salva Rubio (sur Le Premier Dumas t.1: Le Dragon noir, avec Ruben del Rincon, chez Glénat), Terry Moore (sur Serial chez Delcourt), Gaët’s et Julien Monier (sur RIP, t.5: Fanette, mal dans la peau des autres, chez Petit À Petit), Marcelino Truong (sur 40 hommes et 12 fusils, chez Denoël Graphic), et Mathieu Sapin (sur Pas de baiser pour maman, chez Rue de Sèves).

Dans le Cahier Critique je note Saint Seiya, Time Odyssey par Jérôme Alquié & Arnaud Dollen chez Kana (“scénario et planches (…) validés par Masami Kurumada, l’auteur du manga original (…) n’est ni une suite ni un préquel [mais] (…) une histoire parallèle”), Coffee Moon t.1 par Mochito Bota chez Doki-Doki (Bien; “pas d’une originalité déconcertante (…) dispose d’un potentiel indéniable”), et Fleurs de Pierre t.1 par Hisashi Sakaguchi chez Revival (Bien; “possède d’indéniables qualités graphiques (…) personnages forts et poignants”). Finalement, avec “Le Territoire des Mangas”, on nous présente sur deux pages les nouveautés du genre: Bofuri: Je suis pas venu ici pour souffrir alors j’ai tout mis en défense t.1 (par Jirô Oimoto d’après le light novel de Yuumikan, chez Mana Books), Nos mots comme des bulles t.1 (par Dai Satou et Imo Oono chez Delcourt/Moonlight), Call of the Night t.1 (par Kotoyama chez Kurokawa), Sanctuary Perfect Edition (par Ryoichi Ikegami et Sho Fumimura chez Glénat), Animal Crossing New Horizons t.1 (par Kokonasu Rumba chez Soleil), et NieR: Automata, Operation Pearl Harbor t.1 (par Megumu Soramichi et Yoko Taro chez Kurokawa) — j’ignore les auteurs thaïlandais ou coréens.

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

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Les futurs de Liu Cixin #7: L’attraction de la foudre

AttractionDeLaFoudre-cov“15 récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays; 15 voyages quantiques à la croisée de dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour y découvrir les futurs de l’humanité.

Chen est fasciné par la foudre globulaire depuis une expérience traumatisante vécue dans l’enfance. Doctorant en modélisations mathématiques, il est poussé par son université vers l’armée qui allie ressources financières et capacités d’expérimentation. Chen se retrouve ainsi à tenter de capturer et analyser ces boules d’énergie brute, alors que les tensions internationales s’intensifient.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD des récits de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) je vais poursuivre ma lecture avec l’édition française qui est publiée (dans un ordre légèrement différent) chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin” et dont j’ai déjà commenté les tomes 4. Nourrir l’Humanité et 5. La perfection du cercle ainsi que le sixième tome, Proies et Prédateurs. Les titres se succèdent au rythme d’environ un par mois.

 

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L’attraction de la foudre (Les Futurs de Liu Cixin, #7) est l’adaptation en bande dessinée du roman de science-fiction 球状闪电 (Qiúzhuàng shǎndiàn / lit. “foudre en boule”) par par Liu Cixin paru en Chine en 2014 et traduit en français chez Actes Sud en 2019. Ce volume nous raconte la vie de Chen Kun qui prends un tour inattendu le jour de ses quatorze ans alors que ses parents sont tués par une boule de foudre qui est entrée dans leur appartement. Fasciné par ce phénomène, il y consacre ses études universitaires. Lors d’un stage dans un centre de recherche localisé au sommet du mont Taishan, il fait la rencontre de Lin Yuan — une fille de général obsédée par l’armement militaire — qui étudie elle aussi la foudre mais pour en faire une arme. Alors que la tension internationale monte avec l’intervention de navires de la “Coalition Démocratique” en mer de Chine (constituant “une escalade intolérable et un signe d’agression évident”), il est “invité” par le Ministère des Armées à rejoindre le groupe de recherche “Nouveaux Concepts” dirigé par Lin. Ils tenteront d’étudier et de capturer de la foudre globulaire afin d’en faire une arme. Ils découvrent que le phénomène n’est pas créé par la foudre mais qu’il est préexistant et que la foudre ne fait que le rendre visible. Chen théorise que la foudre globulaire est en fait un électron géant qui constitue un macro-atome formant un univers macroscopique ! Après de nombreux échecs et alors que la guerre semble imminente, Lin refuse d’entendre les mises en garde de ses collègues contre les dangers de l’expérience et fait l’essai d’une arme si terrible qu’elle changera à jamais la géopolitique mondiale…

 

L’attraction de la foudre est un récit de hard SF, avec des échos étrangement d’actualité, typique de l’œuvre de Liu Cixin. Le dessin est très bien alors que le récit demeure fort intéressant et relativement vraisemblable. Comme elle adapte non pas une nouvelle mais un roman il en résulte une BD volumineuse qui nous offre une longue et agréable lecture et qui reste divertissante malgré la complexité de ses aspects scientifiques. Elle plaira sans aucun doute aux amateurs de hard SF et de l’oeuvre de Liu Cixin.

L’attraction de la foudre (Les Futurs de Liu Cixin, #7), par Thierry Robin (Scénario d’après une nouvelle de Liu Cixin et illustration), Yang Fei (assistant au décors) et Cyril Saint-Blancat (couleur). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), novembre 2022. 272 pages, 21.9 x 29.8 cm, 34.95 € / $59.95 Can, ISBN 978-2-413-03809-2. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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© 2022 FT Culture (Beijing) Co., Ltd. All rights reserved. © 2022 Éditions Delcourt pour la présente édition.

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Sa majesté des chats

SaMajesteDesChats-covHumains, votre salut dépendra de la communication avec les animaux…

Bastet, Pythagore, et leur communauté de chats et d’humains se sont retranchés sur l’Île de la cité, à Paris. Assiégés par les rats et leur inquiétant chef, Tamerlan, les félins doivent chercher de l’aide. Mais les animaux ne sont pas tous dépourvus des défauts humains, et la menace plane sur les chats…

Une interprétation visuelle ultra-contemporaine du second volume de la trilogie best-seller !

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Sa majesté des chats est une bande dessinée scénarisée par Pog et illustrée par Naïs Quin qui adapte le second tome de la trilogie du cycle des chats par Bernard Werber. C’est une histoire d’anticipation post-cataclysmique présenté du point de vue des chats et dont le titre fait un clin d’oeil à Demain les chiens (City) de Clifford D. Simak. J’ai déjà commenté le premie tome.

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Bastet, Pythagore, Nathalie et leur communauté de survivants trouve refuge sur l’Île de la cité mais ils sont rapidement assiégé par l’armée de rats de l’ignoble Tamerlan. Ils fuient en ballon pour tenter de trouver des renforts. Ils trouvent d’abord une communauté de chats qui leur refuse de l’aide, puis sont recueilli par la communauté humaine du Campus d’Orsay de l’Université Paris-Sud. Ce lieu est le gardien de la connaissance (l’ESRA: l’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu) et le berceau du projet “Troisième Oeil” où Pythagore a reçu son savoir. Bastet demande elle aussi a recevoir ce “Troisième Oeil”, une interface USB qui lui permet d’acquérir de la connaissance et de communiquer. Ils apprennent que l’université de New York aurait mis au point un raticide efficace. Le campus est malheureusement détruit lors d’une attaque par un groupe d’humains hostiles qui vole le clé USB contenant l’ESRA. Roman, leur nouvel allié, réussi à la récupérer mais ils sont capturés par une communauté d’animaux de laboratoires et d’élevage qui veut se venger des humains et leur tient un procès. L’éloquence de Pythagore et Bastet les tire du danger mais ils reviennent trop tard à l’Île de la cité qui a été dévasté par les rats… Après un arrêt au Louvres pour récupérer les quelques survivants, le groupe se rends au Havre pour y entreprendre un nouveau périple, cette fois transatlantique!

 

Une charmante bande dessinée au style un peu brouillon mais qui offre un excellent récit d’aventure et de survie. Nous y retrouvons les aspects les plus sombres de l’humain, qui se reflètent aussi chez les animaux, mais toujours avec une note d’espoir. C’est une lecture agréable, captivante et distrayante qui plaira sans aucun doute aux amateurs de chats et de récits post-cataclysmiques!

Sa majesté des chats, par POG (adaptation & dialogues), Naïs Quin (dessin & couleur) et Bernard Werber (récit original). Paris: Albin Michel, octobre 2022. 128 pages, 20.3 x 22.2 cm, 18,90 € / $C 29.95, ISBN 978-2-226-46769-0, Pour lectorat adolescent (14+). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Werber, Pog, Quin. © Éditions Albin Michel BD 2022.

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Les futurs de Liu Cixin #6: Proies et Prédateurs

ProiesEtPrédateurs-cov“15 récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays; 15 voyages quantiques à la croisée de dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour y découvrir les futurs de l’humanité.

Un surprenant émissaire informe l’ONU que des extraterrestres sont en route sur leur planète-vaisseau en forme de tore, le Dévoreur. Ceinturant notre planète, ils en absorberont la moindre ressource, puis la recracheront comme on le fait d’un noyau. Notre fin est inéluctable : leur supériorité technologique ne laisse aucun doute. Un soldat met en oeuvre tous les moyens imaginables pour riposter.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD de nouvelles de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) je vais poursuivre ma lecture avec l’édition française qui est publiée (dans un ordre légèrement différent) chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin” et dont j’ai déjà commenté les tomes 4. Nourrir l’Humanité et 5. La perfection du cercle. Le sixième tome, Proies et Prédateurs, adapte en bande dessinée 吞食者 (Tūnshí zhě / lit. “Le Dévoreur”) qui est une nouvelle de science-fiction par Liu Cixin publiée en 2002 dans le magazine chinois 科幻世界 (Kēhuàn shìjiè / lit. “Le monde de la Science Fiction”). 

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Dans le désert Éthiopien une expédition découvre une tombe contenant des restes humains et de dinosaures, ce qui démontre que dans des temps très anciens non seulement les dinosaures et les humains se sont côtoyés mais que les dinosaures avaient développé une civilisation avancée! Plus tard, un objet non-identifié est détecté alors qu’il approche à grande vitesse de la Terre. L’unité des troupes de défense spatiale de l’U.N., dirigée par le colonel Dongfang Zhiyan, est dépêchée pour l’intercepter. L’objet s’avère être un cristal contenant une intelligence artificielle (qui a l’apparence d’un personnage de “maid anime”!) venu alerter la Terre de l’arrivée prochaine du Dévoreur! Ce dernier est un vaisseau gigantesque qui parcours la galaxie en absorbant des planètes entières pour en extirper les ressources. Plus tard, un petit vaisseau spatial attaque New-York et atterrit aux Nations Unis. Il en sort un tyrannosaure en armure nommé Grandes-Dents qui parle la langue des humains. Il annonce que le grand empire dévoreur va engloutir la Terre et transformer l’humanité en bétail. Même si on négocie la survie de quelques millier d’humains pour repeupler ce qui restera de la planète après le départ du Dévoreur, l’Humanité fomente un plan secret de contre-attaque qui utilisera la lune comme projectile. Malheureusement le plan échoue et le Dévoreur n’est pas détruit. Le récit culmine avec un duel entre Grandes-Dents et un Dongfang Zhiyan en armure mécanisée! Toutefois, l’histoire se termine sur une note d’espoir car le Dévoreur a dû quitter le système solaire avant d’avoir complètement absorbé la Terre laissant entrevoir que la vie (et l’humanité) y prospérera à nouveau…

 

Liu Cixin semble beaucoup aimer les récits qui s’étirent sur une longue durée et où l’humanité doit, afin de faire face à une invasion, déployer une grande ingéniosité qui l’amène à mouvoir des corps céleste. Cela est vraiment une thématique récurrente chez lui. Si le concept de la race guerrière de sauriens n’a rien d’original, j’aime bien l’idée du tyrannosaure fier et honorable qui pousse son adversaire à ses limites afin d’obtenir un défi suffisent pour le divertir de l’ennui d’une vie trop longue… C’est un récit plein d’humour et d’ironie malgré son sérieux. Le dessin, même s’il n’est pas trop soigné, est plutôt agréable et représente bien tant l’action que le flux narratif du récit. Proies et prédateurs nous offre donc une histoire divertissante et agréable à lire. Cela plaira sans aucun doute à tout amateur de Liu Cixin et de science-fiction épique (ce qui est étrange car Cixin est plus connu pour ses récits de hard SF).

Proies et Prédateurs (Les Futurs de Liu Cixin, #6), par Jd Morvan (Scénario d’après une nouvelle de Liu Cixin), Yang Weilin (dessin) et Hiroyuki Ooshima (couleur). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), octobre 2022. 108 pages, 21.7 x 29.8 cm, 21.90 € / $36.95 Can, ISBN 978-2-413-03015-7. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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© 2021 FT Culture (Beijing) Co., Ltd. All rights reserved. © 2022 Éditions Delcourt pour la présente édition.

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Le clan des Otori: le Silence du rossignol t.3

LeClanDesOtori-3-covPassions, sacrifices, luttes à mort… Le final éclatant du Silence du rossignol, premier cycle du Clan des Otori.

Alors que Takeo s’apprêtait à tuer sire Iida, chef du clan Tohan, il est fait prisonnier par la Tribu. Son père adoptif, Sire Otori, est désormais condamné, seul aux mains d’ennemis trop puissants. Quant à Kaede, sentant la mort roder autour d’elle et de ceux qui lui sont proches, elle sombre peu à peu dans la mélancolie… Takeo devra-t-il renoncer à son nom? Les deux amoureux parviendront-ils à joindre leur destin par delà les coups du sort?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Le Silence du rossignol est une bande dessinée qui adapte la série de romans de fantasy historique Tales of the Otori par Lian Hearn. J’ai déjà commenté le premier et le second tome, et ce troisème volet conclue le premier cycle du récit.

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T.3, p. 8

Avant même qu’il puisse accomplir sa mission d’assassiner le chef du Clan Tohan, Iida Sadamu, Takeo est enlevé par Kenji. La Tribu, cette caste ancienne qui possède des pouvoirs surnaturels à laquelle Takeo appartient, ne désire plus supporter les Otori et veut mettre Takeo en lieu sûr où il pourra achever sa formation de kikuta. Tout bascule alors que Dame Maruyama et Orori Shigeru trouvent la mort. Takeo n’a pas vraiment le choix: il met ses affaires en ordre et dit adieu à celle qui aime, Kaede, pour se plier à la volonté de la Tribu…

Le Silence du rossignol offre un très beau récit qui se lit bien malgré la complexité de ses intrigues. Il est intéressant de voir les parallèles entre cette fantasy et l’époque des seigneurs de la guerre (Sengoku-jidai) du Japon féodal d’où s’est inspiré l’auteur. L’adaptation en BD est une bonne façon de découvrir l’oeuvre de  Lian Hearn. Par contre, je n’aime guère le style brouillon et angulaire du dessin mais on s’y habitue vite et on finit par l’apprécier. C’est donc une bonne lecture qui plaira aux amateurs de culture Japonaise.

Le Clan des Otori : Le Silence du rossignol, t. 3, par Stéphane Melchior (texte, d’après l’oeuvre de Lian Hearn) et Benjamin Bachelier (dessin). Paris: Gallimard BD, octobre 2022. 96 pages, 23.7 x 31.7 cm, 17.80 € / $C 22.99, ISBN 978-2-07-512342-6. Pour lectorat adolescent (12+). Extraits disponibles stars-3-5

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© Liam Hearn, 2002. © Gallimard 2022 pour la présente édition.

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La nuit des temps (De Metter)

NuitDesTemps-DeMetter-covÀ la veille d’un conflit mondial, dans les profondeurs de l’Antartique, une expédition scientifique internationale découvre un couple cryogénisé, survivant d’une civilisation disparue il y a 900 000 ans. L’héritage de cette population miraculeusement tirée de son sommeil pourrait être le salut de notre monde, fragile entre amours et trahisons…

Les Expéditions Polaires françaises enregistrent le signal d’un émetteur sous la glace de l’Antarctique… L’expédition internationale découvre les ruines d’une civilisation disparue depuis 900 000 ans et les scientifiques du monde entier affluent vers le site pour aider à explorer et comprendre. Ils découvrent un objet ovoïde en or de trois mètres de diamètre dans lequel se trouvent en état de biostase un homme et une femme dont les têtes sont recouvertes de casques d’or. Simon, médecin de l’expédition, décide de procéder au réveil des corps en commençant par celui de la femme, le corps de l’homme montrant des traces de brûlures sur le torse…

La Nuit des temps est un roman pacifiste et assez anarchisant. Russes et Américains, renvoyés dos à dos, travaillent malgré tout ensemble, à l’image de l’effort de dépassement des oppositions nationales, assez répandu dans le milieu des sciences de l’époque. Les savants court-circuitent les décisions des gouvernants. Notre civilisation paraît barbare face au raffinement et à la sagesse des savants des temps anciens, leur savoir immense risquant d’être perdu par la bêtise humaine. ”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

J’ai été fortement impressionné par la lecture du roman La nuit des temps lorsque j’étais adolescent (voir mon commentaire). Puis j’ai découvert que René Barjavel s’était fortement inspiré du roman de l’australien Erle Cox, alors je l’ai lu aussi. Et quelle ne fut pas ma joie de découvrir qu’un artiste que j’admirais beaucoup, Philippe Gauckler, avait adapté ce(s) roman(s) en bande dessinée: Kébek t.1: L’Éternité et t.2: Adamante. Le dessin est superbe mais il s’agit bien d’une “adaptation” puisqu’il déplace le récit dans le nord du Québec et le place dans un contexte socio-politique futur fictif. Il serait plus juste de dire que la bande dessinée est “inspirée” du roman de Barjavel. Finalement, je découvre récemment qu’un autre artiste a adapté le roman graphiquement. Je ne pouvais évidemment pas résister à la tentation de lire cette nouvelle interprétation par Christian de Metter et de vous en partager mes impressions. Toutefois, comme j’ai déjà amplement parlé du le récit de Barjavel alors je ne m’attarderai pas trop sur l’histoire…

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Cette bande dessinée est presque l’opposée de celle de Gauckler. Le style de dessin de De Metter, en couleur directe à l’aquarelle dans des tons plutôt glauques, ne m’enthousiasme pas vraiment. Je trouve que cela fait un peu brouillon (stars-2-0). Par contre, si quelques aspects du récit sont éclipsés ou peu développés, cette bande dessinée est une excellente adaptation du roman (stars-4-0). Le récit reste très proche de l’histoire originale et la visualisation du monde de Gondawa que fait De Metter correspond bien à l’image que je m’en faisait à la (re)lecture du roman. Toutefois, pour rendre son récit plus pertinent auprès de son lectorat, De Metter n’a pas vraiment eut le choix, lui non plus, de l’adapter en le situant dans le contexte socio-politique actuel. Barjavel situe son roman à l’époque où il a été écrit c’est-à-dire dans un contexte de guerre froide tendue, de menace nucléaire et de la révolution sociale de Mai ’68 dans le monde et particulièrement en France. Il était donc tout à fait naturel de transposer le récit dans le contexte actuel de nouvelle guerre froide (exacerbé par le conflit russo-ukrainien) et de crise climatique. Mais ce n’est qu’un tout petit aspect du récit qui n’apparaît vraiment que dans les dernières pages (tant du roman que de la bande dessinée).

Dans l’ensemble, cette adaptation graphique du roman de Barjavel offre une bonne lecture, divertissante et intelligente, qui plaira sans aucun doute tant aux amateurs nostalgiques de Barjavel qu’à ceux qui apprécient la science-fiction à son meilleure.

La nuit des temps, par Christian De Metter (d’après le roman de René Barjavel). Paris: Éditions Philéas, décembre 2021. 184 pages (170 planches), 21.5 x 28 cm, 25.00 € / $45.95 Can, ISBN 978-2-491-46713-5. Pour un lectorat adolescent (14+, nudité, violence). stars-3-0

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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Roman © Presses de la Cité. Adaptation © 2021, Éditions Philéas.

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Revue de ‘zines [002.023.008]

Revue de ‘zines

Je continue mon rattrapage perpétuel sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures…

Capsules

Animeland #239 (Juil.-Sept. 2022)

AL-239Ce numéro nous offre deux dossiers sur L’Attaque des Titans (Retour sur le manga, Evangelion et L’Attaque des Titans, L’être et le géant, L’Escalade métaphorique des armes, La question politique, Et demain?) et Angoulême (Un cluster d’émotions, Exposition Fujimoto, Exposition Mizuki, Inu-Oh, Entretien avec Masaaki Yuasa, Portrait de Taiyô Matsumoto).

Ce numéro nous offre aussi une série d’Entretiens avec Benjamin Maizak (de Koyohan), Guillaume Le Gros (d’Adult Swim) et Luke (CEO de Piccoma). On retrouve également des Reportages sur Crayon Shin-chan et Cartoon Movie 2022.

Dans “On a vu !” on nous présente plusieurs animations notoires: Ao Ashi, Dance Dance Danseur, Police in a Pod, Archipel, L’Enfant du mois de Kamiari, Ma famille afghane, The Witcher: Le cauchemar du loup, Love of Kill, Ma Favorite War, Bubble, Adam by Eve: A life in animation, Thermae Romae Novae, et De l’autre côté du ciel.

Dans “Ça ferait un bon anime !” on nous introduit à quelques bons mangas comme Look Back (par Tatsuki Fujimoto chez Kazé), Wandance (par Coffee chez Noeve Grafx), Bambi Remodeled (par Atsushi Kaneko chez IMHO), On l’a fait (par Mineyuki Kaneshiro & Hikaru Araki chez Noeve Grafx), Miroirs (par Kaiu Shirai & Poussa Demizu chez Kazé), Old Knight Bard Loen (par Shien Bis & Morio Kikuishi chez Noeve Grafx), Nous irons manger du crabe (par Gino0808 chez Noeve Grafx), Millenium Darling (par Midori Iwasawa chez naBan), Chat de Yakuza (par Riddle Kamimura chez Doki Doki), et 300 jours avec toi (par Masaki Kirimoto & Kôhei Nagashii chez Doki Doki)

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Partenariat (Noeve x Animeland), Fermez les Yeux (Comment choisir la musique des anime?), Jeux Vidéo (Elden Ring), Séance Studio (Tôei Animation), Figure de Pro (Noureddine Widad), Trouvaille (Junk Head), Hommage (Fujiko A. Fujio, Jean-Claude Balard), On a lu (Hommage à Illumination) et Humeur.

À lire pour tous fans d’anime. stars-3-0

Capsules

Animeland #240 (Oct.-Déc. 2022)

AL-240Ce numéro nous offre des dossiers sur les trente ans de Sailor Moon (le manga, l’anime, l’expo Sailor Moon Museum, un portrait de la créatrice Naoko Takeuchi et un bilan), sur Annecy 2022 (“On a vu”: Interdit aux chiens et aux Italiens [entrevue avec Alain Ughetto], Le Petit Nicolas, Nayola, Goodbye DonGlees!, My Love Affair With Marriage, Saules Aveugles Femme Endormie, Le Pharaon le sauvage et la Princesse [portrait de Michel Ocelot], Unicorn Wars [entretien avec Alberto Vasquez], Garden of Remembrance [entretien avec Naoko Yamada], panels Sony Pictures et Netflix) et sur Japan Expo 2022 (Conférences animateurs et AnimeLand, Crunchyroll, Animation Digital Network [ADN], Entretiens avec le studio Mappa, Kotteri!, Mika Kobayashi, Yusuke Kozaki et Yuka Nagate).

Dans “On a vu” on nous présente plusieurs animations notoires comme One Piece: Red, Magical Doremi, L’Enfant et le Maudit, Spy x Family, Tomodachi Game, Love Death & Robot S3, Trese entre deux mondes, The Sandman, Vampire in the Garden, Les Monstres des mers, Mobile Suit Gundam: Hathaway, Dragon Ball Super: Super Hero, et Summer Ghost [entretien avec loundraw]

Dans “On a lu” on nous introduit à quelques bons mangas comme Zingnize (Warainaku, chez Shiba), Dandadan (Yukinobu Tatsu, chez Crunchyroll), La Déesse de 3000 ans (Fumitaka Katô, chez Michel Lafon), Contes merveilleux du Printemps (Monday Recover, chez Mahô), Histoires courtes de Koyoharu Gotouge (chez Panini), Moi Tsushima (Opû no Kyôdai, chez Le Lézard Noir), Boire pour fuir ma solitude (Kabi Nagata, chez Pika) et Les Promeneuses de l’apocalypse (Sakae Saito, chez Doki Doki).

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Focus (remasterisation de Ranma 1/2), Il Était une Pub (Call to Action, webtoon), Expo + Entretien (Masakazu Katsura), Jeux Vidéo (Xenoblade Chronicles 3, The Quarry), Trouvaille (Mad Dog), Séance Studio (Gainax), et Humeur.

À lire pour tous fans d’anime. stars-3-5

Capsules

dBD #166 (Septembre 2022)

dBD-166Dans le cahier actualités on mentionne une adaptation BD de Le Meilleur des Mondes (par Fred Fordham & Aldous Huxley chez Philéas), Oenologix: Tout savoir sur le vin en bande dessinée (par François Bachelot & Vincent Burgeon chez Dunod Graphic), que les Éditions Akata (dirigées par Bruno Pham et Sylvie Chang) ont choisi le groupe Albin Michel et les éditions Leducs comme partenaires, et que l’anthologie anime Memories par Katsuhiro Otomo, Koji Morimoto & Tensai Okamura sort enfin en salles en France. 

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Alex W. Inker et Thibault Vermot au sujet de Colorado Train (d’après le roman éponyme de Thibault Vermot, chez Sarbacane). Les entrevues se poursuivent avec Quentin Zuttion (sur Toutes les princesses meurent après minuit, chez Le Lombard), Pierre-Henry Gomont (sur Slava t.1, chez Dargaud), Alison Bechdel (sur Le secret de la force surhumaine, chez Denoël Graphic), Jim Bishop (sur Lettres perdues et Mon ami Pierrot chez Glénat), Sylvain Tronchet (sur Très chers élus, 40 ans de financement politique, avec Élodie Guéguen & Erwann Terrier, chez Delcourt/La Revue Dessinée) et Tim Probert (sur Lightfall t.2: L’Ombre et l’oiseau, chez Gallimard).

Dans le Cahier Critique je note Trillion Game t.1 par Riichiro Inagaki & Ryoichi Ikegami chez Glénat (Bien; “(…) sans être médiocre (…) un peu poussif (…) personnages (…) déjantés, procédé ultra osé. (…) un peu fades et prévisibles.”) et Corto Maltese t.16: Nocturnes Berlinois par Juan Diaz Canales & Ruben Pellejero chez Casterman (Super; “le scénario élevé, la riche palette de couleurs et les nombreuses planches aux dessins réussis (…) rendent tout de même un bel hommage [à Hugo Pratt] tout en affirmant la personnalité des auteurs. (…) jolie reprise”). Finalement, avec “Le Territoire des Mangas”, on nous présente sur deux pages les nouveautés du genre: From the Red fog (par Mosae Nohara chez Panini), Du-Ran-Ki (par Studio Gaga & Kentaro Miura chez Glénat), Dead flag t.1 (par Holico & Jun Nishikawa chez Soleil), SinoAlice t.1 (par Takuto Aoki, Himiko & Jino chez Kurokawa), Dynamic Heroes (par Gô Nagai & Kazuhiro Ochi chez Isan) et Arena t.1 (par Le Chef Otaku & Clarity chez Véga/Dupuis).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD.stars-3-5

Capsules

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Astérix #39 – Astérix et le griffon

AsterixEtLeGriffon-cov“Astérix, Obélix et Idéfix sont de retour pour une 39e aventure. Accompagnés du plus célèbre des druides, ils s’apprêtent à partir pour un long voyage en quête d’une créature étrange et terrifiante. Mi-aigle, mi-lion, énigmatique à souhait, le Griffon sera l’objet de ce grand voyage ! Toujours réalisée par le talentueux duo formé par Jean-Yves Ferri au scénario et Didier Conrad au dessin, nul doute que cette nouvelle aventure proposera une quête épique et semée d’embûches à nos héros à la recherche de cet animal fantastique ! Le duo, toujours à pied d’oeuvre pour imaginer de nouvelles aventures, s’inscrit dans le fabuleux univers créé par René Goscinny et Albert Uderzo.”

“Un totem de Griffon planté dans un paysage enneigé, sauvage et apparemment désertique, Astérix aux aguets sur son cheval affichant lui-même un regard inquiet, Idéfix dans tous ses états, appelé par un Obélix troublé… Par Toutatis, où sont donc nos héros ?!?

Promesse d’aventure aux confins du Monde Connu, au pays des Sarmates, l’illustration de la couverture laisse augurer d’un Western transposé dans le grand froid… Didier Conrad, auteur du dessin, nous en dit plus : « C’est un Eastern ! Vous retrouverez dans l’album tous les codes classiques du Western : de grands espaces, des héros venus de loin aider des innocents, des « sauvages » qui subissent l’arrivée conquérante d’une armée… mais à l’Est ! »”

[Texte promo et du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Les voyages d’Astérix. © Éditions Albert-René

Au delà des frontières de l’Empire Romain c’est le Barbaricum, le territoire des barbares. Astérix, Obélix, Idéfix et Panoramix s’y aventurent en plein hiver pour aider un ami chaman du druide, Cékankondine. Les troupes de César ont envahi le territoire Sarmate à la recherche de leur animal sacré, le griffon, que César aimerait exhiber au cirque. Car le géographe Terrinconus lui assure que le grand explorateur grec Trodéxès de Collagène y en a vu. La nièce de Cékankondine, l’amazone Kalachnikovna, est prise en otage par les romains. Après moult péripéties, l’expédition des romains est déjouée. Le géographe cherchait plutôt de l’or et le fameux griffon n’est en fait qu’un cératopsidé (un styracosaure) prisonnier d’un lac gelé. César doit se contenter d’une girafe et le périple des gaulois se termine avec un banquet.

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Page 23

Bon, il faut se rendre à l’évidence: Goscinny et Uderzo sont bel et bien morts et leur héritiers ne sont pas à la hauteur. Toutefois, cet album n’est pas si pire et semble offrir un légère amélioration par rapport aux précédents. On y trouve quelques bon gags (à par les habituels noms humoristiques j’ai bien aimé la yourte nature du chaman ou la livraison gratuite d’amazone). Le dessin est excellent et le récit est plutôt intéressant. J’aime bien l’idée de faire voyager nos héros au-delà de l’Empire jusque dans les steppes pontiques où l’on retrouve les Sarmates et les Scythes. Et il est bien vrai que les romains croyaient à l’existence d’un bestiaire aussi fabuleux qu’improbable (César mentionne dans la Guerre des Gaules l’existence de licornes en Germanie et Pline l’Ancien mentionne plusieurs créatures du même genre dans son Histoire Naturelle). Malheureusement, l’action du récit est un peu platte et je trouve irritant le fait d’attribuer aux peuples du passé nos propres excès de rectitude politique. Cela reste une bonne lecture assez divertissante.

Astérix #39: Astérix et le griffon, écrit par Jean-Yves Ferri et illustré par Didier Conrad. Vannes: Éditions Albert René, octobre 2021. 48 p., 22.8 x 29.4 cm.  ISBN 978-2-86497-349-2. 10.50 € / $14.95 Can. stars-3-0

Voir aussi mes commentaires sur les volumes précédents.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

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© 2021 Les Éditions Albert René / Goscinny – Uderzo.

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Les futurs de Liu Cixin #4-5

Quinze récits de Liu Cixin adaptés en BD par des auteurs de tous pays. Quinze voyages d’un espace-temps où croisent les dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, tissant les possibles devenirs de l’humanité.

Les Futurs de Liu Cixin réunit quinze nouvelles, adaptées en bande dessinée, du plus grand écrivain contemporain [chinois] de science-fiction. Son oeuvre, qui explore les devenirs possibles de notre civilisation en conjuguant des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, a été couronnée d’innombrables prix (dont le prestigieux Hugo Award [en 2015]) et s’est vendue à des millions d’exemplaires dans le monde entier. Sa nouvelle “The Wandering Earth” (La Terre Vagabonde) a fait l’objet d’une adaptation cinématographique qui a battu tous les records, et une ambitieuse série télévisée tirée de sa trilogie Le problème à trois corps est en cours de production.

4. Nourrir l’Humanité

NourrirlHumanite-cov“Treize des plus riches personnalités du monde engagent un tueur à gages pour éliminer trois personnes parmi les plus pauvres. Hua Tang accepte le contrat mais s’interroge sur leur dangerosité. Est-ce lié aux étranges distributions populaires de sacs remplis de millions ? Ou bien aux extraterrestres qui se font appeler les Dieux et survolent inlassablement notre Terre depuis cinq ans ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Nourrir l’Humanité (Les Futurs de Liu Cixin, #4), par Sylvain Runberg (scénario, d’après une nouvelle de Liu Cixin) et Miki Montllò (dessin et couleur). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), juin 2022. 126 pages, 21.7 x 29.8 cm, 21.90 € / $36.95 Can, ISBN 978-2-413-03801-6. Pour un lectorat adolescent (12+). 

5. La Perfection du Cercle

PerfectionDuCercle-cov“227 avant JC, époque des Royaumes combattants. Ying Zheng, roi de la dynastie Qin, veut unifier la Chine. S’il prouve qu’il connaît le langage du Ciel et en comprend les desseins, il les mènera tous vers un avenir meilleur. Grâce à un tout nouveau mode de calcul de données à grande échelle, le savant Jing Ke va lui enseigner ce langage qui réside dans la forme la plus parfaite au monde, le cercle.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

La Perfection du Cercle (Les Futurs de Liu Cixin, #5), par Xavier Besse (d’après une nouvelle de Liu Cixin). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), août 2022. 74 pages, 21.8 x 30 cm, 17.95 € / $29.95 Can, ISBN 978-2-413-03806-1. Pour un lectorat adolescent (12+). 

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD de nouvelles de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) je vais poursuivre ma lecture avec l’édition française qui est publiée chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin”. L’édition française se fait dans un ordre légèrement différent et à ce qui semble être un rythme effréné (à peu près un album par mois!): 1. Terre Vagabonde (mars 2022, par Christophe Bec, Stefano Raffaele et Marcelo Maiolo), 2. Pour que respire le désert (mai 2022, par Valérie Mangin, Steven Dupré et Cyril Saint-Blancat), 3. Les trois lois du monde (mai 2022, par Xiaoyu Zhang et Pan Zhiming), 4. Nourrir l’Humanité (juin 2022, par Sylvain Runberg et Miki Montllò) et 5. La perfection du cercle (août 2022, par Xavier Besse). La série se poursuit ensuite avec les titres suivants: 6. Proies et Prédateurs (octobre 2022, par Jd Morvan, Yang Weilin et Hiroyuki Ooshima), 7. L’Attraction de la foudre (novembre 2022, un imposant album de 272 pages! Par Thierry Robin et Cyril Saint-Blancat), 8. Brouillage intégral (janvier 2023, par Marko Stojanovic, Maza et Desko), 9. La Terre transpercée (février 2023, par Wu Qingsong), 10. L’Ère des anges (mars 2023, par Sylvain Runberg et Ma Yi), 11. Au-delà des montagnes (avril 2023, par Eduard Torrents et Ruben Pellejero), 12. Le calcul du papillon (par Dan Panosian), 13. L’Humanité invisible (par Liu Wei), 14. L’Océan des rêves (par Rodolfo Santullo et JOK), et 15. Les Migrants du temps (par Sylvain Runberg et Serge Pellé). 

Cette série est un impressionnant projet d’envergure internationale puisqu’il mets en oeuvre trente-deux auteurs et artistes venus de onze pays (Chine, France, États-Unis, Argentine, Uruguay, Espagne, Belgique, Japon, Serbie, Italie et Bosnie Herzégovine) et sera publié dans au moins huit pays. Il a été conçu par le fondateur de la maison d’édition chinoise FT Culture, Li Yun (qui détient les droits internationaux sur les nouvelles de Liu Cixin), en collaboration avec la française Corinne Bertrand, qui a dirigé et édité la série. 

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Nourrir l’Humanité, p. 3

Nourrir l’Humanité (赡养人类 / Shànyǎng rénlèi / litt. “Soutenir les êtres humains” — le titre anglais est The Wages of Humanity) est adapté d’une nouvelle du même titre de Liu Cixin publiée en 2005 dans le périodique chinois 科幻世界 (Kehuan shijie / litt. “Le monde de [la] science-fiction“ ou Science Fiction World). C’est le récit de Hua Tang, tueur à gage professionnel, qui reçoit le contrat d’éliminer trois personnes très pauvres: un artiste démuni, un musicien de rue et une jeune femme qui ramasse les déchets dans une décharge. Il s’interroge sur les raisons d’une telle commande et découvre que des envahisseurs venant coloniser la Terre ont offert de payer en compensation un salaire à tous les Humains, équivalent au revenu de la personne la plus pauvre. Pour ne pas trop diminuer leur train de vie, les plus riches décident de partager leur fortune avec le reste de la population en donnant à chacun un million de dollars. Toutefois, trois individu parmi les plus pauvres refusent l’argent, mettant ainsi en péril le revenu des riches. Le récit est entrecoupé de flashbacks qui raconte la jeunesse de Hua Tang, montrant comment il est devenu assassin. En parallèle, nous suivons l’histoire d’une autre Terre. Une civilisation très avancée, qui se fait appeler les “Dieux”, a créé trois planètes similaires à la Terre habitées par des Humains. Sur l’une d’entre elles, un riche industriel est devenu, à force d’acquisitions, l’unique propriétaire de la planète qu’il transforme en jardin personnel où tout est automatisé par une intelligence artificielle. Il règne sur une cour d’Humains cyber-augmentés et la plèbe d’Humains inférieurs est reléguée sous terre et vit dans des conditions difficiles due à la pénurie de ressources (ils doivent payer même l’oxygène qu’il respire). Lorsqu’ils osent demander une meilleure condition de vie, le propriétaire les expulse dans l’espace et leur disant de venir coloniser notre Terre… 

Le récit est bien mené, fluide malgré sa complexité, et présente d’intéressants éléments socio-politiques qui font une sorte de mise en garde sur des possibles avenirs dystopiques de notre planète. Le dessin est excellent, agréable et contribue bien à la fluidité du récit. Chose intéressante, cette histoire contient plusieurs éléments précurseurs ou similaires au roman Le problème à trois corps (d’abord paru en feuilletons en 2006 dans Science Fiction World — et dont j’ai déjà commenté le premier volume). C’est donc une excellente lecture. stars-4-0

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La perfection du cercle, p. 5

La Perfection du Cercle (圆 / Yuán / Litt. “Rond” — le titre anglais est The Circle) est adapté d’une nouvelle du même titre de Liu Cixin publiée d’abord en anglais en 2014 dans l’anthologie de “hard” science-fiction Carbide Tipped Pens: Seventeen Tales of Hard Science Fiction compilée par Ben Bova et Eric Choi et publiée par Tor Books (où l’on retrouve d’ailleurs la nouvelle “Snows of yesteryear” par Jean-Louis Trudel!). Il s’agit ici non pas de science-fiction mais d’une uchronie se déroulant au IIIe siècle AEC, à la toute fin de l’époque chinoise des Royaumes Combattants, alors que la dynastie Qin a finalement unifié les différents royaumes. Après avoir tenté d’assassiner le roi Ying Zheng (le futur empereur Qin Shi Huangdi) avec une épée dissimulée dans une carte enroulée, le mathématicien Jing Ke (qui dans ce récit survit à sa tentative) le convainc qu’il peut déchiffrer les mystères de l’univers grâce à la perfection du cercle. En effet, “le ratio entre la circonférence du cercle et son diamètre est une série de chiffres qui commence par 3.1415926 [pi] et continue à l’infini sans jamais se répéter.” Si l’on calcul ce ratio jusqu’à au moins cent mille décimales, la série de chiffres, une fois traduite en formes et en images, contiendra un message dévoilant le plus profond mystère de l’univers! Pour effectuer le calcul, il crée un véritable calculateur en utilisant les trois millions de soldats de l’armée de l’empereur, regroupé par équipes de trois (une sorte de transistor humain formé de deux entrées et une sortie), chacun portant un drapeau blanc (représentant le 0) et un drapeau noir (représentant le 1) pour former un opérateur  de fonction logique appelé “porte”. Malheureusement, la calcul est interrompu à mi-chemin car l’empereur est devenu mentalement instable à cause de la potion de mercure qui devait le rendre immortel, ce qui suscite un complot de la part de la Reine-Mère et du faux eunuque Lao Ai ainsi que des révoltes qui menèrent à l’exécution du roi et de son mathématicien…

Le récit est un peu moins intéressant que le précédant mais demeure tout de même fascinant par sa complexité et le processus mathématique  astucieux qu’il présente. Le dessin est encore une fois excellent. Le récit reprend également une idée présentée dans le premier volume du roman Le Problème à trois corps. Comme il s’agit d’une uchronie, on peut se demander sur laquelle des trois Terres se déroule cette fresque historique… Cela demeure divertissant et une très bonne lecture. stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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