Olympia Kyklos vol. 5

OlympiaKyklos-5-covAprès Thermae Romae, la nouvelle comédie sportive de Mari Yamazaki !

Après avoir découvert les frissons du catch dans le Japon d’aujourd’hui et avoir rapporté ce divertissement haut en couleurs dans la Grèce antique afin d’édifier les Athéniens, Démétrios doit quitter la cité en catastrophe : un message alarmant vient d’arriver de Tritonia, son village natal, qui semble en grand péril ! Le jeune peintre sur céramiques saisit ses pinceaux et ses vases et s’élance aussitôt au secours des siens, l’estomac noué par l’angoisse. Que va-t-il trouver à Tritonia ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

OlympiaKyklos-5-p002Olympia kyklos (オリンピア・キュクロス / lit. “Cercles Olympique”) est un manga seinen par Mari Yamazaki qui est sérialisé au Japon dans le magazine bimensuel Grand Jump depuis mars 2018 et a été jusqu’à maintenant compilé en sept volumes chez Shueisha. Il a été traduit en français chez Casterman (six volumes de disponibles). C’est une comédie du style de Thermae Romae (voir aussi mon commentaire sur cette série) mais qui se situe dans l’antiquité grecque cette fois et traite de sujets autour du thème des jeux olympiques. Le manga a sans aucun doute été créé en anticipation des jeux olympiques de Tokyo de 2020 (mais qui furent reportés à l’année suivante à cause de la pandémie de Covid-19). J’ai déjà commenté le trois premiers volumes ainsi que le quatrième.

Avec l’aide de Platon, Démétrios décide d’introduire les Athéniens au catch, qu’il présente comme un mélange de théâtre et de lutte. Il en profite pour vendre ses vases ornés de dessins illustrant les grands moments du spectacle tel que Tezuka lui a enseigné. Toutefois, une missive de Apollonia lui apprends que le patriarche a organiser des jeux au village de Tritonia mais il s’est endetté auprès du village voisin afin de construire un stade et un temple. Les jeux n’ayant pas eut le succès escompté les nouveaux bâtiments restent inachevés et les villageois doivent maintenant payer un tribu au village voisin pour rembourser la dette ! Alors qu’il cherche une façon d’aider son village natal, Zeus transporte Démétrios à nouveau au Japon moderne où il découvre… le kabuki ! 

 

Cette série de manga, avec le superbe style détaillé et précis de Mari Yamazaki, nous offre encore une fois une lecture agréable qui s’avère non seulement divertissante de par ses mises en situation humoristique mais nous fait également réfléchir sur la culture et différents aspects de la société moderne. Un très bon manga que je recommande fortement.

Olympia Kyklos, 5, par Mari Yamazaki. Bruxelles: Casterman (Coll. Sakka), octobre 2022. 200 pages (2 en couleurs), 13.3 x 18.1 cm, 8,45 € / $C 15.95, ISBN 978-2-203-23739-1. Pour lectorat adolescent (14+). stars-3-5

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© 2018 Mari Yamazaki. All Right Reserved.

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Fleurs de pierre, vol. 1

FleursDePierre-01-cov“Yougoslavie, 1941. Les jours coulent paisiblement, loin des tensions politiques de Belgrade, jusqu’à ce que les troupes nazies envahissent et pillent le pays. Le jeune Krilo voit son village brulé et ses habitants massacrés. Son amie, Fi, est déportée. Il fuit dans la montagne et retrouve d’autres rescapés, qui tentent d’organiser la résistance. À travers le destin de ces enfants, de leurs amis et de leurs ennemis, Sakaguchi raconte un pan de notre histoire où deux visions du monde s’opposent et broient les individus.

Fidèles à leur politique de redécouverte d’œuvres majeures du patrimoine de la bande dessinée mondiale, les éditions Revival ont décidé de reprendre l’aventure éditoriale de Fleurs de pierre en publiant l’intégrale des aventures de Krilo en 5 volumes entre octobre 2022 et juin 2025.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

FleursDePierre-01-p024

Vol. 1, page 24

Fleurs de pierre (石の花 / Ishi no Hana) est un manga seinen par Hisashi Sakaguchi qui nous offre, chose rare, un drame historique prenant place en Yougoslavie durant la deuxième guerre mondiale. Il a été d’abord publié en feuilletons dans Comic Tom entre mars 1983 et août 1986 avant d’être compilé en six volumes chez Ushio Shuppansha (1984-1986). La série a été rééditée cinq fois au Japon (chez Shinchosha en 1988, Kodansha en 1996 et 2002, Kobunsha en 2008 et Kadokawa en 2022). La plus récente publication, en cinq volumes, comporte une renumérisation complète des planches en haute résolution. Trois volumes ont été traduit en français chez Vents d’Ouest en 1997 mais la publication de la série a été abandonné avant d’être complétée. Une nouvelle édition, cette fois complète, est publiée aux Éditions Revival depuis octobre 2022 avec une nouvelle traduction par Ilan Nguyen et présentant les planches renumérisées en grand format dans le sens de lecture original. En janvier 2023, la série a reçu le prix du patrimoine au 50e festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

Hisashi Sakaguchi fait son apprentissage du manga par l’entremise de l’animation car il commence à travailler très jeune au Studio Mushi de Osamu Tezuka, contribuant à des séries comme Astro Boy, Le Roi Léo, Princesse Saphir ou des films comme Cleopatra. Disparu trop jeune, à l’âge de quarante-neuf ans, il a surtout publié des histoires courtes mais on lui connait trois séries: Fleurs de Pierre (1983), Version (1989) et Ikkyu (1993). C’est un auteur relativement peu connu mais qui a tout de même contribué au développement du manga pour adulte.

 

Fleurs de pierre nous offre un style très classique, voir vieillot, fait de traits d’encrage simples composant un dessin réaliste mais dépouillé qui ne plaira sans doute pas à tous mais qui est très efficace pour exprimer l’action et les sentiments des personnages. Ce manga nous fait le récit captivant d’un jeune garçon qui doit fuir son village et survivre au monde complexe d’un pays non seulement déchiré par les multiples cultures qui le composent mais également par la violence d’un envahisseur sans merci. C’est une oeuvre volumineuse (près de mille quatre cent pages!) et intrigante dont le sujet reste malheureusement d’actualité. C’est une lecture intéressante qui mérite qu’on lui porte un peu d’attention. Je suis bien curieux de lire la suite et de voir quelle direction prendra le récit. 

Fleurs de pierre, vol. 1, par Hisashi Sakaguchi. Paris: Édition Revival, octobre 2022. 304 pages, 21 x 28 cm, 29 € / $49.95 Can, ISBN 979-10-96-119-60-8. Pour un lectorat jeune adulte (16+). stars-3-5

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© Hisashi Sakaguchi 2021. © Revival 2022 pour l’édition française.

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La Chronique de Nuremberg

Suite à ma récente visite au Salon du Livre Ancien de Westmount  je me retrouve donc maintenant le fier propriétaire d’une page d’incunable, c’est-à-dire un livre imprimé en Europe avant 1501, soit à l’aube de l’invention de l’imprimerie à caractère mobile (typographique par opposition à xylographique) par Gutenberg (vers 1450). Il s’agit d’une page tirée de La Chronique de Nuremberg.

Comme les tout premiers livres imprimés ne comportaient pas de page titre, le nom de “Chronique de Nuremberg” lui a été attribué ultérieurement par les spécialistes puisque c’est une “chronique” publiée à “Nuremberg”. Il s’agit d’une chronique universelle qui se veut raconter l’histoire du monde en se basant sur la Bible (et quelques autres sources anciennes et médiévales) et y ajoutant, de façon encyclopédique, des vignettes sur les villes et les personnages importants de l’époque traitée (rois, membres du clergé, penseurs et philosophes). L’ouvrage a connu deux éditions, toutes deux imprimées à Nuremberg par Anton Koberger en 1493. Il a d’abord été écrit en latin par Hartmann Schedel sur une commande des marchands Sebald Schreyer et Sebastian Kammermeister, puis il a ensuite été traduit en allemand par George Alt. L’édition latine, le Liber chronicarum, a été publié en juillet 1493 à environ 1500 exemplaires (dont il ne subsiste que quatre cent) et l’édition allemande, Das buch der Chroniken vnnd geschichten mit figuren vld pildnussen von Anbeginn der welt biss auff dise vnsere Zeyt [“Le livre des chroniques et histoires avec figures et illustrations depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours”] ou simplement Die Schedelsche Weltchronik [“Chronique universelle de Schedel”], a été publiée en décembre 1493 à environ mille exemplaires (dont il ne subsiste que trois cent). C’est l’incunable le mieux conservé et le plus étudié (le plus connu et le plus ancien étant La Bible de Gutenberg publiée en 1454).

L’ouvrage est divisé en dix sections: la page titre de l’index, l’index, une préface et sept sections consacrées aux différents âge du monde: de la Genèse au Déluge, jusqu’à la naissance d’Abraham, jusqu’au roi David, jusqu’à l’Exil à Babylone, jusqu’au Christ, jusqu’à l’époque de l’auteur, puis la Fin du Monde avec la venu de l’Antéchrist et finalement le Jugement Dernier. Il se termine sur des descriptions géographiques. L’ensemble est constitué de trois-cent-vingt-six feuillets imprimés pour l’édition latine et de deux-cent-quatre-vingt-dix-sept pour l’édition allemande (quoi que ces quantité peuvent varier d’une édition à l’autre). L’ouvrage est imprimé de préférence sur le format de papier “superregal” (485 X 660 mm) mais l’utilisation de plusieurs fournisseurs de papier et le fait que l’on rognait le papier pour refaire la reliure entraîne une grande variation dans le format du papier.

L’aspect le plus remarquable de cet ouvrage est le fait que c’est le premier livre imprimé (et sans doute le seul de son époque) à comporter un nombre aussi important d’illustrations. L’impression de ce livre a nécessité l’utilisation d’un double procédé: la presse typographique pour le texte et des panneaux de gravure sur bois pour les illustrations. Pour produire celles-ci, l’imprimeur a fait appel à l’atelier local de Michael Wolgemut et de Wilhelm Pleydenwurff (auquel a brièvement travaillé le jeune Albrecht Dürer). La plupart représentent des villes ou des personnages importants mais on retrouve également deux cartes géographiques (l’une représentant le monde selon la second projection de Ptolémée et l’autre l’Allemagne). L’ouvrage contient ainsi près de trois mille illustrations mais comme un millier d’entre elles sont des répétitions (la même image étant utilisée pour illustrer différentes villes ou personnages) il n’y a en fait que mille huit cent neuf illustrations uniques ayant nécessité la création de six cent quarante cinq gravures sur bois. Certains ouvrages contiennent des illustrations qui ont été par la suite rehaussée à la main de couleurs à l’aquarelle. 

La Chronique de Nuremberg peut facilement être consulté et étudié sur l’internet car on y retrouve des versions digitalisées (en jpg ou pdf) tant de la version latine que de la version allemande. Il existe même plusieurs reproductions de l’ouvrage qui peuvent être acquise sur Amazon. Finalement, on retrouve également plusieurs articles sur le sujet (par Adrian Wilson, Ronald Patkus, ou encore sur Wikipedia ou wiki Talk; pour plus de détails voir Google et WorldCat).

Disposition du feuillet CCXXIIII et le même feuillet (R/V) en version latine

Le feuillet que j’ai acquis appartient à l’édition allemande. Il est imprimé sur un papier de chiffon (principalement fait de chiffon de lin traité dans des moulins à papier) de format 315 x 460 mm avec une surface imprimée de 225 x 320 mm. Il n’y a aucune marque en filigrane de visible (pouvant identifier la provenance du papier). Il s’agit du feuillet (“Blat”) CCXXIIII [224] qui appartient à la section qui traite du “Sixième âge du monde” (“Das sechst alter (…) der werlt”) qui va du début de la chrétienté jusqu’à l’époque contemporaine de l’auteur (XVe siècle) et qui s’étend du recto du feuillet LXXXV [95] jusqu’au verso du feuillet CCLVIII [258]. La typographie du texte allemand est en gothique ce qui, en plus de l’utilisation d’abréviation parfois nébuleuse, en rends la lecture difficile. Heureusement, j’en ai trouvé une traduction anglaise.

Nuremberg Chronicle-SlatCCXXIIII

Feuillet CCXXIIII (R)

Le recto du feuillet CCXXIIII comporte un titre en entête (“Anfang der Carrarier herrschung” / “Origine du règne des seigneurs de Carrare”), cinq illustrations et six vignettes consacrées à Marsiglio (Marsilius) de Carrara (seigneur de Padoue), Arnaldus de Novavilla (Arnaud de Villeneuve, médecin et théologien valencien), Petrus Apponus (Pietro d’Abano, médecin et philosophe de Padoue), Dino Del Garbo (médecin florentin), Gentilis Fulginas (Gentile da Foligno, médecin et philosophe de la ville de Foligno) et Matheus Silvaticus (Matthieu Silvaticus, médecin et botaniste de Mantoue). Voir la traduction anglaise du recto.

Nuremberg Chronicle-SlatCCXXIIII-alter

Feuillet CCXXIIII (V)

Le verso du feuillet CCXXIIII comporte en entête une date (“Jar der werlt vi v i vi; Jar cristi i iii i vi” / “Année du monde 6516; An du Christ 1316”), deux illustrations et deux vignettes: l’une consacrées au pape Iohannes der xxii (Jean XXII) et l’autre, après une nouvelle date (“Jar der werlt vi v xxxiiii; Jar cristi i iii xxxv” / “Année du monde 6534; An du Christ 1335”), au pape Benedictus der xii (Benoît XII). Voir la traduction anglaise du verso.

 

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Verglas et incunable

IMG_3726Cette semaine la région de Montréal a subit une petite tempête de verglas (35 mm, ce qui est peu comparé au 125 mm reçu lors de la mythique crise du verglas de janvier 1998) qui a néanmoins causé une véritable hécatombe dans le parc arboricole de la ville ainsi que plusieurs pannes de courant qui ont déranger la routine de nombreux citoyens. Pour ma part, j’ai été chanceux car je n’ai pas été affecté par les pannes de courant. Toutefois, vendredi après-midi mon internet a subitement cessé de fonctionner. À 14h24 tout fonctionnait normalement, puis à 14h25 il n’y avait plus ni internet, ni caméra de sécurité, ni télévision ou même de téléphone. C’est incroyable la quantité de choses qui dépendent de l’internet dans une maison… 

J’ai passé un peu plus de trente minutes à “clavarder” avec un agent du service à la clientèle de Bell Internet Fibe et Télé pour obtenir un rendez-vous avec un technicien seulement dimanche après-midi… J’ai redémarré mon routeur et lancé l’outil de réparation virtuelle mais sans succès. Le modem me donne le message “Error 1202 – No HSI configured” et semble avoir perdu la communication avec le serveur de Bell. Je doute que le problème soit dans mon installation car rien n’a changé entre 14h24 et 14h25. Le problème se situe probablement dans un poteau de Bell, des cables optiques ayant probablement été endommagées, non pas par le verglas, mais plus par les vents forts qui soufflaient cet après-midi là. Étrangement le site de Bell n’indique qu’aucune panne n’a été signalé dans mon secteur et le service de Vidéotron (qui utilise pourtant les même poteaux) était, lui, toujours fonctionnel — heureusement car je peux utiliser le wi-fi de ma soeur qui est branchée sur Vidéotron. Un voisin m’a pourtant dit que plusieurs personnes du voisinage avaient des problèmes avec Bell en ce moment…

Mise à jour: Après la visite de DEUX équipes de techniciens de Bell et six heures d’investigation le problème n’a toujours pas été identifié… Le premier gars a refait tout le filage du poteau à la maison, juste au cas. La deuxième équipe a confirmé que tout semblait règlo entre le poteau et la maison. Le problème est définitivement en amont… Je trouve incroyable qu’un fournisseur de service comme Bell ne soit pas capable d’identifier où se trouve une panne dans son réseau! J’ai rappelé au service technique ET au service à la clientèle mais on ne me redonne un rendez-vous avec un autre technicien que pour jeudi !! À ce moment là cela va faire presqu’une semaine que je suis sans service! Je considère sérieusement changer de fournisseur pour Vidéotron (mais il y a plusieurs de mes postes de télé favoris qu’ils n’ont pas)… J’ai considéré prendre un autre service d’internet temporairement mais aucune compagnie ne peut faire d’installation rapidement… Arggh!

Faute d’internet je ne peux pas vraiment travailler sur l’ordi et faire des recherches alors les entrées de blogues de ce week-end seront retardées (ou reportées à la semaine prochaine)…

wabfnewsmPar contre, je suis allé faire un tour au Salon du Livre Ancien de Westmount qui se tenait samedi de 10h à 17h au Centre Communautaire Greene. Comme je ne veux pas trop dépenser cette année j’ai décidé de resserrer mes critères de sélection et de vraiment m’en tenir à des éditions du XVIIe siècle d’auteurs grecs ou latins en dessous de $300. Malheureusement je n’ai vu aucune éditions du XVIIe avec les reliures originales en vélin (vellum, généralement en peau de porc). Une libraire avait un ouvrage de Dion Cassius avec texte grec et traduction latine en regard mais c’était une édition du XVIIIe siècle. Elle avait également un ouvrage assez grand (sans doute un petit in-folio), hors sujet pour moi mais avec beaucoup de belles gravures. Il était en dehors de mon budget et la reliure avait été refaite en veau mais, comme il avait quelques trous de vers et plusieurs taches, elle m’a dit de lui faire une offre. Toutefois, entre temps, un autre acheteur s’en est emparé. 

IMG_3733Un vendeur que je connais bien avait une édition de 1683 du Rerum Romanorum de Florus  mais la reliure avait également été refaite en veau et il était en dehors de mon budget. Toutefois, ce même vendeur (Wilfrid M. de Freitas) avait encore une page (différente cette fois) tirée de La Chronique de Nuremberg (édition allemande in-folio de 1493, donc un incunable). Cette page avait attiré mon regard dans un salon précédent mais, si elle était au-dessus de mon budget, je m’étais quand même juré d’en faire l’acquisition la fois suivante si je pouvais obtenir un petit rabais du vendeur — ce qui fut le cas. Cette fois-ci, n’ayant pas pu me payer un livre ancien, je me suis contenté d’en acheter une seule page… Mais quelle page!  C’est ma plus ancienne acquisition, la seule du XVe siècle. Jusqu’à maintenant mes ouvrage les plus anciens étaient deux livres du XVIe siècle (un volume du Digeste de Justinien publié en 1581 et les Fables d’Ésope publié en 1594).

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L’Histoire de l’Empereur Akihito

Histoire deEmpereurAkihito-covNaïvement, on aurait tendance à envier celui qui est présenté comme empereur d’un pays comme le Japon. Statut et honneurs, fastes et richesses cachent en vérité une vie d’esclave au service d’une fonction ingrate et d’un peuple en crise permanente. Une vie de chef d’État sans mandat, sans arrêt, de l’enfance jusqu’à la tombe. Qu’est-ce qui poussa ainsi Akihito à devenir le premier empereur japonais à démissionner de sa fonction ? La difficulté de succéder à Hirohito, l’empereur qui a mené le pays à la guerre puis à la défaite, la haine d’une partie du peuple qui reniera le pouvoir du trône du chrysanthème, les concessions et humiliations pour desserrer le blocus des occidentaux et relever son pays, le poids des traditions et des protocoles. De l’abdication de son père à la catastrophe de Fukushima, voici le récit de la vie d’un empereur à qui l’on n’aura jamais accordé d’être un homme.

Évitant l’écueil de la partialité, le propos de Eifuku, factuel mais tourné vers la personne humaine, qui ne pouvait être porté que par un moine bouddhiste, est illustré avec sobriété et élégance par Furuya, artiste majeur au réalisme saisissant.

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

L’histoire de l’empereur Akihito (明仁天皇物語 / Akihito ten’nō monogatari) est un manga seinen biographique écrit par Issei Eifuku (Le Samourai Bambou) et dessiné par Usamaru Furuya (Je ne suis pas un homme, Je rêve d’être tué par une lycéenne). Il a été prépubliée en 2019 dans le magazine Shuukan Post (週刊ポスト) avant d’être compilé en un volume chez Shôgakukan. Il a été traduit en français chez l’éditeur belge Véga / Dupuis.

Histoire deEmpereurAkihito-p159

P. 159

 

Issei Eifuku (moine bouddhiste et mangaka !) n’est pas étranger avec les biographies impériales puisqu’il a déjà co-écrit, avec Kazutoshi Handō, le manga Empereur du Japon (昭和天皇物語 / Shōwa Tennō Monogatari) qui présentait en douze volumes la vie et le règne de l’Empereur Hirohito, le père de Akihito, publié en français chez Delcourt/Tonkam et dont j’ai déjà commenté les deux premiers volumes. Ce volume en constitue une postface en quelque sorte. Il nous offre un survol plutôt rapide de la vie et du règne d’Akihito: son enfance durant la guerre, sa rencontre sur un court de tennis avec celle qui deviendra son épouse, ses efforts pour se rapprocher du peuple ainsi que son dévouement envers la constitution japonaise et au pacifisme, puis son abdication. Le résultat est un récit très anecdotique avec peu de dialogues, constitué plutôt des tranches de vie accompagnées d’une narration. Ainsi, pour éviter sans doute de trop romancer le récit, l’ouvrage est construit autour d’extraits de discours ou de correspondance. Toutefois, écrit sous la supervision du palais impérial, l’ouvrage tombe dans l’opposé du récit romancé et s’apparente plus à un exercice de propagande pour mousser l’image de l’Empereur tout en expliquant et justifiant son abdication…

C’est un manga plutôt bien dessiné mais l’aspect anecdotique et politique du récit le rend plus didactique que divertissant. Cela reste néanmoins une lecture intéressante mais surtout pour les amateurs d’histoire du Japon.

L’Histoire de l’Empereur Akihito, par Issei Eifuku (scénario), Usamaru Furuya (dessin) et Hidetaka Shiba (Supervision). Marcinelle: Vega / Dupuis (Coll. Seinen), Décembre 2021. 216 pages (8 en couleurs), 21.0 x 15.0 cm, 11.00 € / $19.95 Can, ISBN 9782379501531. Pour un lectorat jeune (7+). stars-3-0

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© 2019 Issei Eifuku, Usamaru Furuya. All Rights Reserved. © 2021 Éditions Dupuis pour l’édition française.

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Le clan des Otori: le Silence du rossignol t.3

LeClanDesOtori-3-covPassions, sacrifices, luttes à mort… Le final éclatant du Silence du rossignol, premier cycle du Clan des Otori.

Alors que Takeo s’apprêtait à tuer sire Iida, chef du clan Tohan, il est fait prisonnier par la Tribu. Son père adoptif, Sire Otori, est désormais condamné, seul aux mains d’ennemis trop puissants. Quant à Kaede, sentant la mort roder autour d’elle et de ceux qui lui sont proches, elle sombre peu à peu dans la mélancolie… Takeo devra-t-il renoncer à son nom? Les deux amoureux parviendront-ils à joindre leur destin par delà les coups du sort?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Le Silence du rossignol est une bande dessinée qui adapte la série de romans de fantasy historique Tales of the Otori par Lian Hearn. J’ai déjà commenté le premier et le second tome, et ce troisème volet conclue le premier cycle du récit.

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T.3, p. 8

Avant même qu’il puisse accomplir sa mission d’assassiner le chef du Clan Tohan, Iida Sadamu, Takeo est enlevé par Kenji. La Tribu, cette caste ancienne qui possède des pouvoirs surnaturels à laquelle Takeo appartient, ne désire plus supporter les Otori et veut mettre Takeo en lieu sûr où il pourra achever sa formation de kikuta. Tout bascule alors que Dame Maruyama et Orori Shigeru trouvent la mort. Takeo n’a pas vraiment le choix: il met ses affaires en ordre et dit adieu à celle qui aime, Kaede, pour se plier à la volonté de la Tribu…

Le Silence du rossignol offre un très beau récit qui se lit bien malgré la complexité de ses intrigues. Il est intéressant de voir les parallèles entre cette fantasy et l’époque des seigneurs de la guerre (Sengoku-jidai) du Japon féodal d’où s’est inspiré l’auteur. L’adaptation en BD est une bonne façon de découvrir l’oeuvre de  Lian Hearn. Par contre, je n’aime guère le style brouillon et angulaire du dessin mais on s’y habitue vite et on finit par l’apprécier. C’est donc une bonne lecture qui plaira aux amateurs de culture Japonaise.

Le Clan des Otori : Le Silence du rossignol, t. 3, par Stéphane Melchior (texte, d’après l’oeuvre de Lian Hearn) et Benjamin Bachelier (dessin). Paris: Gallimard BD, octobre 2022. 96 pages, 23.7 x 31.7 cm, 17.80 € / $C 22.99, ISBN 978-2-07-512342-6. Pour lectorat adolescent (12+). Extraits disponibles stars-3-5

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© Liam Hearn, 2002. © Gallimard 2022 pour la présente édition.

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Isabella Bird #9

IsabellaBird-9-cov“Avant de quitter Akita, Isabella est approchée une dernière fois par le Dr Kobayashi : l’homme lui fournit des vivres et l’informe que le Dr Hepburn l’attendra à Hakodate dans sept jours pour lui administrer les soins nécessaires à sa santé fragile.

Malheureusement, les éléments ne permettent pas aux voyageurs de progresser aussi vite qu’escompté ! Après avoir affronté les flots déchaînés du fleuve Yoneshiro, l’aventurière et son guide doivent faire face à la colère de la montagne… Arriveront-ils à temps au point de rendez-vous ?

Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird ! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, femme exploratrice est un récit passionnant sur la rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Vol. 9, p. 36

Isabella Bird, femme exploratrice (ふしぎの国のバード / Fushigi no Kuni no bādo [Bird] / littéralement: “Bird au pays des merveilles”) nous offre le récit de voyage de la célèbre exploratrice britannique au Japon du début de l’ère Meiji en se basant sur sa correspondance avec sa soeur Henrietta qui fut publiée en 1880 sous le titre Unbeaten Tracks in Japan. Écrit et dessiné par Taiga Sassa, ce manga seinen historique a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine Harta (Enterbrain), puis compilé en volumes chez Kadokawa. Le premier volume est paru en mai 2015 et le plus récent volume, le dixième, est paru au Japon en février 2023.

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Vol. 9, p. 169

Les éléments continuent de se déchaîner causant beaucoup de retard à l’expédition d’Isabella Bird: pluie abondante, rivières transformées en torrents, glissements de terrain, etc. Forcée de faire halte à Ikarigaseki car la route a été coupée, Isabella en profite pour soigner les blessées. Elle s’étonne toujours de l’acceptation et de la résilience des japonais face à l’adversité. L’épuisement de leur équipement et surtout des vivres poussent Isabella aux limites de ses capacités. Les villageois célèbrent le nouvel an d’avance afin de ramener la bonne fortune. Isabella rencontre un jeune Chrétien persécuté et survivant de la Guerre du Boshin qui lui amène un message du Dr. Hepburn ce qui lui remonte le morale et lui fournit l’occasion d’en apprendre encore plus sur la culture Japonaise à l’ère Meiji. La route étant réouverte ils peuvent finalement rejoindre Aomori et prendre un bateau pour Hakodate. Isabella en profite pour expliquer à son guide, Tsurukichi Ito, que son intérêt pour les Aïnous provient d’une rencontre avec Charles Darwin qui s’interrogeait sur leurs possibles origines caucasiennes. À Hakodate, le Dr Hepburn examine Isabella et la trouve en meilleur forme qu’il pensait mais hésite à lui permettre de poursuivre son expédition. Le consul  Britannique Richard Eusden a obtenu pour elle un laisser-passer qui lui donne tous droits et privilèges ce qui lui facilitera la tâche. Il lui explique également que son expédition est d’une grande importance pour l’état car une bonne connaissance du Japon, surtout de Hokkaido, donnera à l’Empire Britannique un avantage précieux dans la compétition géostratégique avec l’Empire Russe ! Toutefois, l’ancien employeur de Ito, Charles Maries, ne sera-t-il pas tenté de nuire à leur expédition ?

Taiga Sassa met en scène des personnages historiques réels (Isabella Bird elle-même, Tsurukichi Ito, le Dr James Hepburn, le consul général Harry Parkes, le botaniste Charles Maries, etc.) dont il romance un peu les accomplissements pour nous faire le récit fascinant de cette expédition et nous faire découvrir toutes la beauté et la complexité du Japon de l’ère Meiji. L’intérêt du récit est rehaussé par la grande qualité de son style graphique qui, quoi que inégal, offre un dessin précis et détaillé. Isabella Bird est donc un excellent manga qui nous offre une expérience de lecture à la fois agréable, distrayante et aussi très instructive. Je le recommande fortement, surtout pour les amateurs d’histoire et de culture Japonaise. Toutefois, il me semble que malgré toutes les tribulations qui ont précédé (et huit tomes!) l’expédition d’Isabella Bird ne fait maintenant que commencer! Vivement la suite!

Isabella Bird, femme exploratrice T.09 par Taiga SASSA. Paris: Ki-oon (Coll. Kizuna), août 2022. 208 pg, , 13 x 18 cm, 7,90 € / $14.95 Can., ISBN 979-10-327-1167-5. Pour lectorat adolescent (12+). stars-4-0

Lire aussi mes commentaires sur les volumes précédents.

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© Taiga Sassa 2022.

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Un cri dans le ciel bleu

UnCriDansLeCielBleu-cov“Basés sur des récits véridiques, Seiho Takizawa raconte l’histoire de l’aviation de guerre. Des essais de nouveaux modèles à des confrontations surprenantes entre survivants des combats, de Guadalcanal au porte avion Yorktown, l’auteur nous entraine sur le front pacifique avec une rigueur historique reconnue par tous les spécialistes.”

“Du front asiatique à la guerre du Pacifique, des côtes françaises aux rives du nord de l’Europe, Seiho Takizawa raconte le combat des aviateurs. Tirés de récits de guerre, ces histoires courtes plongent le lecteur dans le quotidien des pilotes.”

« Peu importe que l’issue d’une bataille aérienne soit toujours totalement arbitraire, j’étais sûr et certain que mon ennemi et moi y avions pris beaucoup de plaisir. » — Eino Ilmari Juutilainen, As de l’aviation de l’armée de l’air finlandaise.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Un cri dans le ciel bleu est un manga Seinen par Seiho Takizawa qui compile une sélection de récits tirés de deux anthologies d’histoires courtes: 蒼空の咆哮 (Sōkū no hōkō / lit. “Rugissement du ciel bleu”) publié chez Dai Nippon Kaga en 1996 et 神々の糧 (Kamigami no kate / lit. “Nourriture des dieux”) regroupant des histoires sérialisées dans les magazines Model Graphix (janvier 2002 à mars 2003), Scale Aviation et Armor Modeling avant d’être publiées en un volume chez Dai Nippon Kaga en 2011.  Il a été traduit en français en 2015 dans la collection “Cockpit” des Éditions Paquet. Il est a noter que la traduction de deux récits de la première anthologie (“Les aigles de mer” et “La bataille du 19 Août”) ont été publié plutôt dans L’As de l’aviation.  Seiho Takizawa a débuté comme illustrateur dans le magazine Model Graphix et se spécialise dans les récits aéronautiques qui se déroulent durant la Guerre du Pacifique. Une demi-douzaine de ses titres (sur la vingtaine de publiée au Japon) ont été traduit en français. J’ai déjà commenté Sous le ciel de Tokyo (volume un et volume deux) ainsi que L’As de l’aviation. Ce volume regroupe quatorze histoires courtes:

 

“Battle Illusion I: Cris de guerre” (「鬨声」 / Kachidoki-goe; 8 pages): un pilote imagine son duel aérien comme un combat de samuraï.

“Battle Illusion II: Offensive” (「迎撃」/ Geigeki / lit. “Interception”; 8 pages): un pilote américain affronte un ennemi surprenamment puissant: un Tachikawa Ki-74 de reconnaissance.

“Battle Illusion III: Duel” (「決闘」 / Kettō; 8 pages): Son bateau ayant coulé dans la mer de Sibuyan, un soldat japonais se retrouve isolé sur l’île de Luçon dans les Philippines. Il y rencontre un autre japonais qui veut le tuer pour le manger !

“Battle Illusion IV: Souvenirs” (「回想」 / Kaisō; 8 pages): Deux concepteurs d’avions allemands se retrouvent à Buenos Aires et se souviennent de leur travail sur le Fockewulf TA-152.

“Battle Illusion V: Jours de calme” (「静寂」 / Shijima / lit. “Silence”; 8 pages): Durant la guerre Russo-Finlandaise, un groupe de jeunes pilotes Finlandais voient la tranquillité de leur aérodrome d’Immola interrompue par une attaque russe…

“Battle Illusion VI: Torpille” (「雷撃」 / Raigeki / lit. “Coup de foudre” ou “attaque à la torpille”; 8 pages): En juin 1942 près de Midway, le porte-avion Yorktown se fait attaquer par des torpilleurs japonais…

“Battle Illusion VII: Glace et neige” (「氷雪」 / Hyōsetsu; 8 pages): En novembre 1943, les pilotes de KI-43 “Faucon Pèlerin” de la base de l’île Paramouchir, au nord de l’archipel de Chishima (Kouriles), donnent un bonne raclée aux bombardiers B-24 et B-25 américains…

“Battle Illusion VIII: Tonnerre” (「雷鳴」 / Raimei; 8 pages): Un salaryman âgé et désabusé revient de travailler tard le soir dans le métro et il y a la vision de son père à bord d’un Mitsubishi J2M “Raiden” témoin impuissant des B-29 qui larguent des bombes incendiaires sur Tokyo…

“In the Grinder: Dans la broyeuse” (36 pages): En septembre et octobre 1942, les pilotes de Zéro japonais donnent beaucoup de fil à retorde aux pilotes américains de F4F et de P-400 de la base d’Henderson, à Guadalcanal, causant beaucoup de perte en hommes et en matériel. Le vent tournera pour les américains avec la venue du P-38, plus performant.

“Le Caprice du chasseur” (「狩人の気まぐれ」/ Kariudo no kimagure; 6 pages): Un pilote de LA-5 balte affronte en duel aérien un BF109G finlandais. Un combat mémorable qui leur procure beaucoup de plaisir…

“Les Forces aériennes royales amateurs” (「王立素人軍隊」/ Ōritsu shirōto guntai / lit. “Armée royale amateur”; 6 pages): En mai 1943, la base Australienne de Darwin est victime d’une attaque surprise de Zéro alors que tout les pilotes vétérans sont en permission et que la base n’est gardé que par des pilotes novices…

“Channel Dash: Opération Ruée sur la Manche” (12 pages): En février 1942, la flotte allemande basée à Brest est rappelée vers l’Allemagne et réussi à se faufiler dans la Manche. Les Spitfire et les torpilleurs Swordfish ne réussissent pas à les arrêter… (Ce récit est dans le sens de lecture occidental)

“L’allée des bombardements: La lutte de la défense aérienne sur le territoire Allemand” (8 pages): Fin avril 1944, des chasseurs ME109G et FW190 attaquent un convoi de bombardiers américains escorté par des Thunderbolts. Après un duel aérien impressionnant, deux pilotes ennemis doivent s’éjecter. Ils se rencontrent au sol et pendant une demi-heure discutent amicalement du combat et de leur famille… (Ce récit est dans le sens de lecture occidental)

“La lutte des défenses aériennes d’Iwo Jima: La guerre du Pacifique” (8 pages): En juillet 1944, des pilotes de Zéro modèle 52 et 21 tentent de défendre l’île d’Iwo Jima contre les Grummans F6F américains… (Ce récit est dans le sens de lecture occidental)

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Ce volume nous offre des histoires très courtes (la plupart n’ont que huit pages) mais dont plusieurs sont très belles. C’est tout un exploit de réussir à faire un récit d’action cohérent en si peu de pages. Ce qui est intéressant ici c’est que l’auteur nous présente plusieurs histoires d’un point de vue autre que japonais. Toutefois, il n’identifie pas toujours les avions dessinés ce qui est un peu décevant. Le style graphique est assez beau car il est simple et précis, surtout pour les détails mécaniques, mais il est également un peu plus inégale que le volume précédent car ces récits ont originalement été publié à différentes périodes de sa carrière et qu’il se sert de ces histoires très courtes pour expérimenter avec la technique et la narration. Somme toute, c’est un bon manga qui offre une lecture agréable qui sera surtout apprécié des amateurs de mangas historiques, d’aviation et de la deuxième guerre mondiale.

Un cri dans le ciel bleu, par Seiho Takizawa. Veyrier (Suisse): Paquet Éditeur (Coll. Cockpit Manga), décembre 2015. 176 pages, 23 x 16 cm, CHF 13,00 / $16.95 Can, ISBN 978-2-88890-717-6. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-0

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© 1996 Seiho Takizawa et © 2011 Seiho Takizawa. All rights reserved. © Éditions Paquet 2015 pour l’édition française.

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L’As de l’aviation

AsDelAviation-cov“1944 et 1945. Fin de la seconde guerre mondiale sur le front pacifique. Le Japon résiste à l’armée américaine grâce à l’engagement jusqu’à la mort de ses pilotes. Par de courts récits forts et graphiquement irréprochables, Seiho Takizawa illustre le combat d’une armée en déroute.”

“8 histoires… 8 récits de pilotes, inspirés de missions réelles. La guerre du Pacifique, vue du Japon. Des forces inégales se combattent. La capitulation est proche, mais l’honneur commande de ne jamais renoncer. Des hommes se sacrifient, d’autres se découvrent des forces insoupçonnées. Certains feront trembler le ciel ou deviendront des As de l’aviation. Histoire complète.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

L’As de l’aviation (撃墜王―太平洋航空決戦録 / Gekitsui-ō ― Taiheiyō kōkū kessen- / lit. “Roi de l’abattage – Record décisif de Pacific Air”) est un manga Seinen par Seiho Takizawa qui a été publié en deux volumes chez Nihon Shuppansha en 1995 puis en un volume chez Gakushuu Kenkyuusha (Gakken) en 2002 et Sekaibunkasha en 2007. Il a été traduit en français en 2015 dans la collection “Cockpit” des Éditions Paquet. Seiho Takizawa a débuté comme illustrateur dans le magazine Model Graphix et se spécialise dans les récits aéronautiques qui se déroulent durant la Guerre du Pacifique. Un seul de ses mangas a été traduit en anglais (Who Fighter with Heart of Darkness, une anthologie publié chez Dark Horse en 2006 qui comprend trois histoires courtes: “Who Fighters”, “Heart of Darkness” et “Tanks”) mais une demi-douzaine de ses titres (sur la vingtaine de publiée au Japon) ont été traduit en français. J’ai déjà commenté Sous le ciel de Tokyo volume un et volume deux. Contrairement à ce dernier, qui offre un long récit en deux volumes, L’As de l’aviation regroupe huit histoires courtes.

 

Dans “Ces hommes qui ont fait trembler le ciel” (『震天制空隊』/ Shinten Seikūtai / lit. “Corps de l’air séisme”; 24 pages) les pilotes japonais ont de la difficulté à abattre les bombardiers B-29 américains qui ont des capacités bien supérieures aux avions de combat de l’armée japonaise. L’utilisation de jeunes pilotes suicides dans des Kawasaki KI-45 “Tueur de dragon” n’est pas une solution viable…

Dans “Une précision démoniaque” (「急降下爆撃隊」/ Kyūkōkaba kugekitai / lit. “bombardier en piqué”; 24 pages) le pilote japonais d’un Yokosuka D4Y Suisei “Comète” doit prouver son courage en larguant son unique bombe sur le porte-avion américain “Princetown”…

Dans “En ordre de bataille” (「編隊空戦司令」/ Hentai kūsen shirei / lit. “Commandant de combat aérien de formation”; 24 pages) les pilotes japonais des Nakajima Ki-84 “Hayate“ doivent défendre les convois maritimes qui ramènent les précieuses ressources naturelles (dont l’essentiel pétrole de Bornéo) vers le Japon. Malheureusement, les Américains savent toujours trouver le point faible dans leur défense…

Dans “Le vol de l’hirondelle” (「飛燕」/ Hien / lit. “Hirondelle volante”; 24 pages) un pilote s’écrase sur une petite île de l’archipel Bismarck en Nouvelle-Guinée. Ne pouvant utiliser le Zéro A6M Modèle 22 monoplace posté sur l’île, il répare (grâce à un ingénieur de Kawasaki dépêché sur place) un vieux Kawasaki Ki-61 “Hirondelle” abandonné et peut finalement rejoindre Rabaul non sans avoir abattu le B-24 qui patrouillait la région…

Dans “Le soleil levant et les étoiles” (『旭と星』/ Asahi to hoshi / lit. “Soleil du matin et les étoiles”; 26 pages) un C-47 de transport s’écrase sur une petite île du pacifique et seul le pilote américain survit. La base japonaise n’a pas d’avion mais a besoin désespérément de matériel médical. Toutefois, en utilisant un des moteurs du C-47 pour réparer un Mitsubishi Ki-46 de reconnaissance abandonné sur l’île et les talents du pilote américain, ils tentent de rejoindre une base des Philippines. Mais comme celle-ci est sous attaque par un porte-avion américains, ils doivent faire demi-tour… Une histoire inspirée par le film The Flight of the Phoenix.

Dans “L’As de l’aviation” (『撃墜王』/ Gekitsui-ō / lit. “Shooting king”; 24 pages), Kudô et Sawaguchi rivalisaient constamment pour la position de lanceur de leur équipe de baseball universitaire, mais le premier était toujours l’As et le second en position de réserve. Leur rivalité se poursuit sur le champs de bataille pour piloter le Kawasaki Ki-61 “Hirondelle”, le seul assez puissant avec ses canons de 20 mm pour affronter les bombardiers lourds américains, mais cela s’avérera une cruelle leçon de survie…

Dans “Les aigles de mer” (「海の陸鷲」/ Umi no rikuwashi / lit. “Aigle de la mer”; 28 pages), malgré leurs rivalités, des pilotes de l’armée s’entraînent sur des Mitsubishi Ki-67 “Dragon Volant“ de la marine pour former une troupe d’attaque “Typhon” de bombardiers-torpilleurs. En octobre 1944, ils lancent un offensive généralisée à partir d’Okinawa pour tenter de contrer les forces américaines qui avances inexorablement depuis Taiwan et les îles du sud-ouest…

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Dans “La bataille du 19 Août” (「8月19日の戦争」/ 8 Tsuki 19-nichi no sensō / lit. “Guerre du 19 août”; 32 pages), le 15 août 1945 les soldats d’une base de Kyushu écoutent avec incrédulité le discours de l’Empereur qui accepte inconditionnellement le traité de Potsdam. Alors qu’ils se préparent au démantèlement de la base et au désarmement de leur appareils, certains d’entre eux complotent pour livrer la dernière bataille du Japon et abattre l’avion diplomatique qui amène les représentants américains à Okinawa pour la signature du traité de capitulation

Seiho Takizawa excelle dans les courts récits d’action. Son style de dessin, avec ses traits fins et précis, est beau et simple — il présente des arrière-plans peu détaillés sauf pour ce qui est des avions, qui sont toujours illustrés de façon minutieuse et précise. Son sujet est fort intéressant: des hommes qui font face à une guerre qu’ils se savent destiné à perdre. Toutefois, les véritables héros de ses histoires ne sont pas tant les pilotes que les avions eux-même. Il représente bien les scènes de combats, quoi que la fluidité de l’action est parfois déficiente ce qui rend difficile d’en suivre le déroulement. Somme toute, c’est un bon manga qui offre une lecture agréable qui sera surtout apprécié des amateurs de mangas historiques, d’aviation et de la deuxième guerre mondiale.

L’as de l’aviation, par Seiho Takizawa. Veyrier (Suisse): Paquet Éditeur (Coll. Cockpit Manga), novembre 2015. 224 pages, 23 x 16 cm, CHF 13,00 / $16.95 Can, ISBN 978-2-88890-716-9. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-0

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© 2004 Seiho Takizawa. All Rights Reserved. © Éditions Paquet 2015 pour l’édition française.

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Pilote Sacrifié, t.1

PiloteSacrifie-1-covDécouvrez l’histoire vraie de Sasaki Yuuji, un pilote kamikaze durant la Seconde Guerre Mondiale, qui a été envoyé sur neuf missions suicide dont il a réchappé vivant à chaque fois.

Sasaki Tomoji est aviateur à l’école des pilotes de l’armée de terre de Hokota. Ses capacités sont très vite remarquées et il devient pilote d’attaque spéciale dans 4e Corps aérien. La mission qu’il se voit confier consiste à se jeter avec son appareil sur l’ennemi. Il devient un Tokkôhei, plus connu en occident sous le nom de Kamikaze. Découvrez comment Tomoji a pu rentrer vivant à neuf reprises.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Pilote Sacrifié (不死身の特攻兵 / Fujimi no Tokkô-hei / lit. “Immortel soldat d’attaque spéciale [kamikaze]”) est un manga seinen par Naoki Azuma (d’après une histoire de Shoji Kokami) qui raconte l’histoire véridique de Sasaki Tomoji qui devient pilote d’attaque spéciale dans le 4e Corps aérien de l’Armée de terre durant la Guerre du Pacifique et survit à neuf missions pour en faire plus tard le récit… Cette histoire a été d’abord publié sous forme d’essai par Shoji Kokami (不死身の特攻兵 生キトシ生ケル者タチヘ / Fujimi no tokkō-hei  Ikitoshi Ikeru Monotachi e / Lit. “Immortal Kamikaze Soldier — Pourquoi le dieu de la guerre s’est-il rebellé contre ses supérieurs?”) chez Kodansha Gendai Shinsho en 2017, puis adapté en manga par Naoki Azuma (sous le titre Fujimi no tokkō-hei-sei kitoshi nama Keru-sha tachihe / lit. “Immortal Special Attacker Raw Kitoshi Raw Keller Tachihe”) et publié en feuilletons dans l’hebdomadaire Young Magazine (#36/37 2018 – #25 2020) et dans le mensuel numérique Comic Days (juin à août 2020) avant d’être compilé en dix volumes chez Kôdansha. Le manga est publié en français chez Delcourt/Tonkam et quatre volumes sont disponibles jusqu’à maintenant (avec un cinquième à paraître en mai 2023).

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Vol. 1, p. 38

Toute son enfance, alors qu’il grandissait au sein d’une large famille sur une ferme de Hokkaido, Tomoji rêvait de devenir pilote d’avion. D’abord refusé par l’école aéronautique de l’armée de terre, il réussit à entrer à dix-sept ans dans un centre de formation privé de Sendai. Après un an d’entrainement, alors que débute la Guerre du Pacifique, il est muté au centre d’entrainement de l’armée de terre à Hokota. Naïvement, il est fier d’être assigné à un corps d’attaques spéciales, ne réalisant d’abord pas qu’il s’agit de mission suicides ! Malgré les ordres, il fera de son mieux pour accomplir les objectifs des missions tout en restant en vie… En 2015, hospitalisé à l’âge de quatre-vingt-douze ans, il raconte ses exploits à un mangaka…

Ce premier volume du manga ne fait qu’introduire la situation et les personnages. Le récit décrivant la vie d’un jeune pilote kamikaze et les inepties de l’armée Japonaise est intéressant mais la narration manque de fluidité et j’ai eu de la difficulté à suivre qui était qui et faisait quoi… De plus, même si le dessin est assez bien, je l’ai trouvé très inégale. Il faut dire que je ne suis pas un gros fan de manga d’action avec leurs lignes de vitesse et grosses gouttes de sueurs… Dans l’ensemble c’est un manga plutôt moyen qui mérite sans doute d’être lu si vous êtes curieux sur le sujet de la Guerre du Pacifique ou amateur de mangas de guerre.

Pilote Sacrifié: Chroniques d’un Kamikaze, t. 1, par Naoki Azuma (Scénario) et Shoji Kokami (Illustration). Paris: Delcourt/Tonkam (Coll. Seinen), Février 2022. 208 pages (198 planches), 13 x 18.3 cm, 7.99 € / $13.95 Can, ISBN 978-2-413-03828-3. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-2-5

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© 2018 Shoji Kokami, Naoki Azuma. All Rights Reserved. © 2022 Groupe Delcourt pour la présente édition.

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