Le DALIAF en ligne !

daliaf-cover-montage-091147a551fd120c77fdef9936a138150b4755cbed2f3074b579eebbf4bd59d0Les Éditions Alire ont récemment annoncé que le Dictionnaire des auteurs des littératures de l’imaginaire en Amérique française (publié chez Alire en 2011 — voir mon commentaire sur le sujet) était maintenant disponible en ligne sur le site Daliaf.com. Il faut bien se l’avouer: ce genre d’ouvrage de référence suscite un intérêt limité dans les librairies et il est donc difficile (et très coûteux) de le maintenir à jour en publiant périodiquement de nouvelles éditions augmentées. La meilleure solution est donc de le mettre disponible en ligne et de cette façon l’information qu’il contient peut être régulièrement mise à jour avec de nouvelles entrées sur les publications récentes et les découvertes d’ouvrages et d’auteurs plus anciens mais jusqu’alors non recensés. Cela nous fait donc un très beau cadeau de noël de la part des instigateurs du projet, c’est-à-dire Claude Janelle et Jean Pettigrew. Merci infiniment messieurs!

Le DALIAF en soit présente déjà un énorme “travail de recherche, d’analyse et de compilation (commencé en 1984)“ mais le site Daliaf.com représente plus qu’une simple mise à jour de ce répertoire de la “production francophone canadienne dans les genres de l’imaginaire (science-fiction, fantastique, fantasy [principalement la SFFQ]) de 1835 à nos jours”. Car il y combine également “le contenu rédactionnel de plusieurs tomes de L’Année de la science-fiction et du fantastique québécois (L’ASFFQ)”. Je vous invite à la consulter et ainsi découvrir dans toute sa beauté l’étendu de l’imaginaire en Amérique française (vous pouvez en profiter pour consulter la notice sur l’auteur de ce blogue!).

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Revue de ‘zines [002.022.346]

Revue de ‘zines

Je continue mon rattrapage perpétuel sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures…

Animeland #238 (avril-juin 2022)

Ce numéro nous offre un dossier sur Arcane qui traite de la stratégie de Riot Games, offre une analyse de la série télé, une visite du studio d’animation 3D Fortiche Production, un entretien avec Pascal Charrue (co-réalisateur de l’animation avec Arnaud Delord). On élargie ensuite le sujet avec un article sur les jeux adaptés en anime (Pokémon, Sonic X, Dragon Quest, Fatal Fury, Final Fantasy, Street Fighter, Darkstalkers, Castlevania, Lapins Crétins) et sur l’animation française pour adultes (Le Roi et l’Oiseau, La Planète Sauvage, Les maîtres du temps, Gandahar, Parfum de l’invisible, Corto Maltese, Persépolis, Le Chat du Rabbin, Le Sommet des Dieux, etc.) et on termine en s’intéressant à l’avenir des adaptations de jeux vidéos.

Ce numéro nous offre également une série d’Entretiens avec Masahi Ando (réalisateur du Roi Cerf), Pierre Périfel (réalisateur chez Dreamworks), Isabelle Volpé (actrice de doublage), Shiro Kuroi (mangaka), Romain Regnier (fondateur de la plate-forme de manga numérique mangas.io), Nakaba Suzuki (auteur de Seven Deadly Sins), Fédoua Lamodière (traductrice de manga) et Yann Labasque (directeur des programmes jeunesse de TF1).  

On retrouve également des Reportages (Focus) sur l’Heroic Fantasy dans l’animation Japonaise (Weathering Continent, Berserk, Guin Saga, Vision of Escafowne, Chroniques de la guerre de Lodoss, Les 12 Royaumes, etc.), Japan Expo Sud 2022 et sur Mark Millar (scénariste de comics).

Dans “On a vu !” on nous présente plusieurs animations notoires: Jojo’s Bizarre Adventure: Stone Ocean, My Dress-Up Darling, Demon Slayer S2, L’Attaque des Titans Saison Finale partie 2, Pil, Le Requiem du Roi des Roses, Super Crooks, Faraway Paladin, Notre jeunesse en orbite, My Hero Academia World Heroes’ Mission, Le Cuphead Show!, Les Bad Guys, et Alerte Rouge.

Dans “Ça ferait un bon anime !” on nous introduit à quelques bons mangas comme Love Fragrance (par Kintetsu Yamada chez Kana), Criminelles fiançailles (par Asuka Konishi chez Pika), Pour le pire (Taro Nogizaka chez Glénat), Lone Wolf & Cub (par Kazuo Koike & Goseki Kojima chez Panini), La danse du Soleil et de la Lune (par Daruma Matsura chez Ki-oon), Manchuria Opium Squad (par Tsukasa Monma & Shikako chez Vega-Dupuis), Irene (par Ideki Arai chez Black Box), Dai Dark (par Q Hayashida chez Soleil), Flow (par Yuki Urushibara chez Kana), Saturn Return (par Akane Torikai chez Akata), Kowloon Generic Romance (par Jun Mayuzuki chez Kana), The Devil of the gods (par Tsukasa Saimura & Kozo Takahashi chez Glénat), Goodnight I Love You (par John Tarachine chez Akata), Les Affamés (par Kunitaro Tomoyasu chez Akata), Qin Opéra (par Li Zhiwu & Men Xiaoyan chez Patayo), Android Type One (par Yashima chez Omaké), Sakamoto Days (par Yuto Suzuki chez Glénat), et Banana Sioule (par Michaël Sanlaville chez Glénat).

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Portrait de (Masahi Ando), Fermez les Yeux (de la K-Pop dans les anime), Séance Studio (Shin-Ei Animation), Figure de Pro (Mounia Aram), Trouvaille (Pui Pui Molcar), Hommage (Franck Olivier, Marie-Noëlle Neveu, Keiko Nobumoto), Il Était une Pub (Yatta, Acura!), On a lu (Mamoru Oshii: rencontre(s)), et Humeur.

À lire pour tous fans d’anime.

 

dBD #165 (juillet-août 2022)

Dans le cahier actualités on mentionne le second volume de l’intégrale Le Génie des Alpages par F’murr chez Dargaud et la parution des deux premiers volumes de Dandadan par Yukinobu Tatsu chez Crunchyroll (anciennement Kazé, qui a été racheté par la plate-forme américaine).

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Gilbert Shelton (sur Freak Brothers et le volume deux de l’intégrale Zap Comix chez Stara).  Les entrevues se poursuivent avec Hyung-rae Kim (sur la firme coréenne Kakao Piccoma et l’arrivé en France de sa plate-forme webtoon), Fabcaro (sur son exposition à la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, avec des commentaires de Gilles Rochier, Jean-Philippe Garçon, et Fabrice Erre), Christian Rossi (sur Chevauchées chez Éditions I), Benoît Sokal & François Schuiten (sur Aquarica, chez Rue de Sèvres), Mirion Malle (sur C’est comme ça que je disparais et Adieu triste amour, chez La Ville Brûle), Giulio Macaione (sur Sirocco, chez Ankama), Miguel Vila (sur Padovaland, chez Presque Lune), Sansuke Yamada (sur Sengo T.7/7, chez Casterman), Hervé Richez (sur les vingt ans de la collection Grand Angle des éditions Bamboo), Alex Nikolavitch (sur L’Ange du prolétariat, une vie de Youri Gagarine, avec Félix Ruiz, chez 21g) ainsi que Anaïs Halard & Bastien Quignon (sur Sacha et Tomcrouz T.4: Cambriolage sur le Nil, chez Soleil, coll. Métamorphose). Ce numéro double (130 pages) dense et varié nous offre également un article sur l’oeuvre de Neal Adams disparu en avril dernier.

Dans le Cahier Critique je note La Fille à la moto par Oji Suzuki chez Atrabile (Bien; “Les histoires d’Oji Suzuki ne décrivent pas un Japon idylliques (…) mais plutôt celui des bas-fonds (…). Cela permet de réfléchir sur cette autre facette du Pays du Soleil Levant”), et Les Promeneuses de l’Apocalypse t.1 par Sakae Saito, chez Doki-Doki (Bien; “récit post-apocalyptique relativement convenu”). Finalement, avec “Le Territoire des Mangas”, on nous présente sur deux pages les nouveautés du genre: Ce printemps rémanent (par Shiki Kawabata chez Akata), Bambi Remodeled (par Atsushi Kaneko chez IMHO), Planetès Perfect Collection (par Makoto Yukimura chez Panini), Code Name Sailor V Eternal Edition (par Naoko Takeuchi chez Pika), Nakogahara: Stray Cat Samurai (par Hiroyuki Takei chez Pika), Nina du royaume aux étoiles (par Rikachi chez Kazoku/Michel Lafon), Shark Panic (par Tsukasa Saimura chez Omaké), The Brave Wish Revenging t.1 (par Manimani Ononata & Akira Sakamoto chez Delcourt), Back From Hell t.1 (par Yuki Karaku & Shotaro Kunitomo chez Soleil), Neon Genesis Evangelion Perfect Edition t.1 (par Yoshiyuki Sadamoto chez Glénat) et The Druid of Seoul Station (par Sungho Mon, Livebear & Seul Woo Jin chez Delcourt/Kbooks).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD.

Solaris #222 (Printemps 2022)

Solaris nous offre une fenêtre sur la littérature de genre (dites de l’imaginaire, spéculative ou “paralittérature”) au Québec et parfois d’ailleurs. Celle-ci s’ouvre à nous en trois volets: le volet fiction comprend quelques nouvelles qui nous offrent l’occasion de se divertir tout en échantillonnant ses différentes saveurs actuelles. Le volet documentaire nous offre des articles pour découvrir et mieux comprendre ses différents aspects. Finalement, le volet critique se divise en deux parties: “Les littéranautes” qui commentent les parutions locales et les “Lectures” qui commentent le reste.

Dans le volet fiction ce numéro nous offre quatre courts récits:

  • “Atamishkatun” par Josée Bérubé. Mathieu passe l’été au chalet de ses parents qui se sont suicidés. Il est un peu perdu et cherche à se recentrer. Il ressentira l’appel mystique de la forêt mais surtout du lac Atamishkatun, qui le mettront à l’épreuve mais lui donneront une raison de poursuivre… Beau récit de lieux qui nous semblent familiers…
  • “Une fille, enflammée de vie” par Claude Lalumière. Dans un monde de flamme une fille enfante des générations de créatures qu’elle façonne à son gré pour peupler son monde, avec l’aide de Feu son compagnon un peu trop insistant dont elle finira par se libérer. Un intéressant mythe de création ou une allégorie sur la violence conjugale ?
  • “Étoiles rouges, étoiles blanches” par Gaël Marchand. Dans une Moscou future, ouverte et cosmopolite, une assistante-réalisatrice pour un studio de cinéma se retrouve, par un concours de circonstance, à appliquer comme cosmonaute à l’Agence Spatiale de l’Union des Républiques…
  • “Taches” (première partie) par Claude Bolduc. Un photographe découvre dans les poubelles une vieille caméra digitale. Il l’utilise pour prendre quelques clichés mais se rend compte que certaines images comportent des taches. De plus l’appareil semble avoir des propriétés étranges…

Le volet documentaire offre un autre épisode captivant des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, qui s’intéresse cette fois aux encyclopédies. Il en trace un historique (fort bien documenté) et nous parle de la place qu’elles occupent en littérature et au cinéma. Fascinant, comme toujours. Et dans la chronique “Le DALIAF présente…”, qui se veut une sorte de mise à jour du Dictionnaire des Auteurs de Littératures de l’Imaginaire en Amérique Française, Claude Janelle nous présente l’utopie La Québécie par la mystérieuse auteure Francine Lachance. Pour finir, le volet critique nous offre un impressionnant trente-huit pages de commentaires couvrant vingt-trois titres! (pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne)

Solaris, qui se veut “l’Anthologie Permanente des Littératures de l’Imaginaire”, nous offre comme toujours un numéro très riche qui demeure un incontournable pour tout amateur du genre.

 

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Revue de ‘zines [002.022.080]

Revue de ‘zines

Je continue mon rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures…

dBD #159 (Décembre 2021 – Janvier 2022)

dBD-159Dans le cahier actualités, je remarque un documentaire sur les chats en BD (Chats en cases: Entre Histoire de la BD et Histoire de l’Animal par Philippe Delisle aux Éditions Karthala) et un sur Jacques Martin (Alix) qui aurait eut cent ans (Jacques Martin: le voyageur du temps par Patrick Gaumer chez Casterman). On trouve encore une pleine page de nouveautés mangas: One Piece t.100 (par Eiichiro Oda, chez Glénat), Les architecte de Babel (par Akira Ashimo, chez Glénat), Kirby Fantasy T.1: Gloutonnerie à Dreamland (par Ibuki Takeuchi, chez Soleil), Is it love? Blue Swan Hospital: À Coeur Ouvert (par Rossela Sergi, chez H2T), Alice in Borderland Retry T1 (par Haro Aso, chez Delcourt/Tonkam), Mermaid Saga T1: Mermaid Forest (par Rumiko Takahashi, chez Glénat), One-Punch Man: Le Guide Officiel (par Yusuke Murata & One, chez Kurokawa), Un Assassin à New York (par Jinpachi Mori & Jiro Taniguchi, chez Pika), Mars Red (par Kemuri Karakara, chez Panini) et Hellbound T1: L’Enfer (par Yeon Sangho & Choi Gyuseok) [ndlr: ils ont une définition plutôt large de ce qui compte comme manga chez dBD!].

On y trouve également un article qui fait le bilan de la BD en France pour la décennie 2010-2020. La diminution des ventes de BD Franco-Belge et les mutations du marché affectent grandement les conditions de vie et de travail de auteurs et artistes, se traduisant par leur paupérisation croissante ce qui exige un plus grand effort pour obtenir la reconnaissance et la revalorisation de leur métier. La relation entre l’éditeur et l’auteur doit changer (avec par exemple un contract-type) ou alors les auteurs doivent s’orienter vers l’autoédition et le financement participatif.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Dominique Grange et Jacques Tardi un sujet de Élise et les Nouveaux Partisans chez Delcourt.  Les entrevues se poursuivent avec Christophe Blain (sur Le Monde sans fin, avec Jancovici, chez Dargaud), Wilfrid Lupano (sur La Bibliomule de Cordoue, avec Léonard Chemineau, chez Dargaud), Cyril Lieron et Benoit Dahan (sur Dans la tête de Sherlock Holes t.2: L’Affaire du ticket scandaleux, chez Ankama), Pascal Rabaté (sur Sous les galets, la plage, chez Rue de Sèvres), Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg (sur Sousbrouillard chez Dargaud, Le Don de Rachel et Enferme-moi si tu peux chez Casterman), Ugo Bienvenu (sur Total, chez Denoël Graphic), Timothé Le Boucher (sur 47 Cordes: 1ere partie, chez Glénat), Lucas Méthé (sur Scènes de la vie de Papa Maman Fiston, Maman amoureuse de tous les enfants, Papa Maman Fiston, chez Actes Sud BD), Olivier Ledroit (sur Le Troisième Oeil Acte 1: La Ville Lumière, chez Glénat), Pascal Croci (sur Anorexie, chez Éditions Paquet), ainsi que Corbeyran et David De Thuin (sur Zélie & Compagnie: Einstein et les Robots, chez Des Ronds dans l’O). On retrouvèrent également un article sur Street Cop (par Art Spiegelman et Robert Coover, chez Flammarion).

Dans le Cahier Critique je note Astérix et le Griffon par Conrad & Ferri d’après Uderzo & Goscinny (Top!; “leur meilleur album”) et Goldorak par Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac & Guillo chez Kana (Top!; “fan art ultime (…) une véritable pépite, qui rend hommage au modèle, tout en proposant un récit original, palpitant, formidablement écrit, et brillamment mis en images”).  [ndlr: ils en beurrent épais chez dBD!]

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-0

Capsules

dBD #160 (Février 2022)

dBD-160Dans le cahier actualités, je remarque la parution de deux nouvelles intégrales de classiques de la BD Franco-Belge: Tif et Tondu, nouvelle intégrale t.5 (par Maurice Rosy & Will) et Lucky Luke, nouvelle intégrale t.4 (par Goscinny & Morris) tous deux chez Dupuis. On note également la parution de Les Pharaons d’Alexandrie, une BD historique par Rafael Moralès (chez Glénat) qui compile le trois volumes de la série Hotep, une autre adaptation BD de La nuit des temps de René Barjavel par Christian de Metter (chez Philéas), le premier tome de l’intégrale de Lone Wolf & Cub par Goseki Kojima et Kazuo Koike chez Panini, Demain les Oiseaux par Osamu Tezuka chez Delcourt/Tonkam, et Les trésors cachés de la BD érotique par Bernard Joubert chez Revival. Avec “Le territoire des Mangas” on trouve finalement un deux pages de nouveautés mangas: Mon Coloc’ est une Gameuse t.1 (par Renjuro Kindaichi, chez Delcourt/Tonkam), Le Livre des sorcières v.1 (par Ebishi Maki, chez Glénat), Oshi no Ko t.1-2 (par Aka Akasaka & Mengo Yokoyari, chez Kurokawa), Crush of a Lifetime (par Jeon Ha-lim & Kim Yeonwoo, chez Kbooks Verytoon), Le Secret des Écailles Bleues t.1 (par Yoko Komori, chez Delcourt), Pilote Sacrifié t.1 (par Shoji Kokami & Naoki Azuma, chez Delcourt/Tonkam) et Sans Préambule (par Akane Torikai, chez Akata).

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec François Boucq et Nicolas Juncker sur Un Général, Des Généraux chez Le Lombard. Les entrevues se poursuivent avec Yves Bigot (sur son roman Katrijn chez Encre de Nuit), Anlor (sur Ladies with guns, avec Olivier Bocquet, chez Dargaud), avec Patrick Gaumer (sur Jacques Martin: Le voyageur du temps chez Casterman) — cette entrevue est complétée par un article sur l’expansion de l’univers d’Alix avec deux nouvelles séries: Alix Senator (le dernier paru étant t.12: Le Disque d’Osiris chez Casterman) et Alix Origines (t.1: L’Enfance d’un Gaulois et t.2 Le Peuple de feu), Tony Sandoval (sur Volage, Chronique des Enfers, avec Stephen Desberg, chez Daniel Maghen), Bruno Bessadi (sur L’Ogre Lion t.1: Le Lion barbare, chez Drakoo), Vincent Turhan (sur Les étoiles s’éteignent à l’aube, d’après Richard Waganese, chez Sarbacane), Marc Pichelin (sur les trente ans de l’éditeur Les Requins Marteaux) et Dav (sur Sous les arbres t.4: Le Premier printemps, chez La Gouttière).

Dans le Cahier Critique je note Blue World t.1 par Yukinobu Hoshino, chez Pika (Super!; suite de “Blue Hole”, “hommage appuyé à Voyage au Centre de la Terre, de Jules Verne (…) va beaucoup plus loin dans l’explication scientifique”), De nous il ne restera que des cendres par Akira Kasugai chez Kana (Super!; “personnage non-binaire (…) l’action est également au rendez-vous de cette série en quatre tomes qui, sans casser la baraque, tente et parvient à renouveler un genre largement éculé”), Opérations dans le Pacifique par Seiho Takizawa chez Paquet (Super!; “recueil d’histoires courtes qui (…) décrit le quotidien des pilotes de l’aéronavale nippone (…) à la fois précis, rythmé, poignant et toujours d’une justesse épatante”) et Manchuria Opium Squad t.1 par Monma & Shikako chez Dupuis/Vega (Super!; “évoque cette période mal connue è travers un point de vue original, celui d’un paysan situé tout en bas de l’échelle”). 

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

Capsules

Cамовар C-19 (2021)

Samovar-c19Selon la tradition Yves Meynard sort un numéro de Samovar annuellement pour le congrès Boréal. Comme ces dernières années le congrès a été virtuel, alors le Samovar se distribue aussi de façon digitale (en format PDF). Le titre est un clin d’oeil au fanzine que j’ai publié avec Philippe Gauthier et auquel Yves s’est éventuellement joint en avril 1988 (#11-12): самиздат (Samizdat, 1986-1993). Le sous-titre du fanzine est “Science • Thé • Fiction”, un clin d’oeil génial à la fonctionnalité véritable du samovar. Le fanzine nous offre une collection de calembours, jeux de mots, fausses nouvelles, critiques bidons, photos hilarantes et autres “inside jokes” tournant autour des membres (auteurs, éditeurs, amateurs) du milieu de la science-fiction (principalement SFQ, SFCF ou même SFFFEOEF). Humour, donc, pour les gens du milieu… stars-3-0

Capsules

Solaris #221 (Hiver 2022)

Solaris-221Solaris nous offre une fenêtre sur la littérature de genre (dites de l’imaginaire, spéculative ou “paralittérature”) au Québec et parfois d’ailleurs. Celle-ci s’ouvre à nous en trois volets: le volet fiction comprend quelques nouvelles qui nous offrent l’occasion de se divertir tout en échantillonnant ses différentes saveurs actuelles. Le volet documentaire nous offre des articles pour découvrir et mieux comprendre ses différents aspects. Finalement, le volet critique se divise en deux parties: “Les littéranautes” qui commentent les parutions locales et les “Lectures” qui commentent le reste.

Dans le volet fiction ce numéro nous offre six courts récits:

  • “Les Yeuses de Noire-Épine” par Anne Wattel. Lauréat du Prix Joël-Champetier 2022 (s’adressant aux auteurs non canadiens), ce texte est décrit par les membre du jury comme “une exploration audacieuse des limites du langage, des structures narratives et de l’imaginaire mythique.” Personnellement, je trouve que c’est écrit par quelqu’un qui aime trop les mots. C’est beau, poétique, certes, mais pas vraiment divertissant — pénible même… stars-2-0
  • “Focus” par Gautier Langevin. Un jeune garçon rencontre une conseillère en orientation bien particulière. Ce texte, décrit par Jean Pettigrew dans la présentation du numéro comme “anxiogène, bien que toute en nuances et subtilités”, me semble bien intriguant… stars-3-0
  • “Sciété” par Alain Ducharme. Décrit par la présentation comme “un texte déjanté qui nous rapelle que le future ne sera pas de tout repos” c’est une histoire cyberpunk où AJA et Joya tente de retracer la cyber-identité de leur ami Tom-Tom kidnappé par des serveurs en quête d’émotions… stars-3-5
  • “Point amphidromique” par Ariane Gélinas et Loïc Henry. Ce récit “nous propose un double parcours qui culmine avec une rencontre fantastique, qui souligne d’une certaine façon la symbiose littéraire pan-Atlantique à la naissance de ce texte.” Au milieu de l’océan, une porte s’ouvre permettant la rencontre de deux-monde… stars-3-0
  • “Rivière-Morte” par Michel Lamontagne. “Une vignette fantastique toute en finesse.” stars-2-5
  • “L’Art de la création” par Frédéric Parrot. “Un texte avec une forte charge émotive et qui propose une réflexion peu commune sur ce qu’est (ou pourrait être) la réalité.” Par la méditation Zoé réussit a affecter la trame du temps et son environnement (à la Matrix?). Et si la réalité était en fait une simulation? stars-3-0

Le volet documentaire offre un autre épisode captivant des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, qui s’intéresse cette fois aux “Tours de Babel modernes: visions, constructions, anticipations” s’attardant sur l’histoire du gratte-ciel et sa place dans la littérature. On retrouve également une nouvelle chronique, “Le DALIAF présente…”, qui se veut une sorte de mise à jour du Dictionnaire des Auteurs de Littératures de l’Imaginaire en Amérique Française, introduisant cette fois Rodolphe Lasnes et son roman Pinsonia (1500-2011). Pour finir, le volet critique nous offre un impressionnant trente-deux pages de commentaires couvrant vingt-et-un titres! (pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne)

Solaris, qui se veut “l’Anthologie Permanente des Littératures de l’Imaginaire”, nous offre comme toujours un numéro très riche qui demeure un incontournable pour tout amateur… stars-3-5

Capsules

 

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Revue de ‘zines [002.022.057]

Revue de ‘zines

Je continue mon rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures…

Animeland #236 (Octobre-Décembre 2021) 

Animeland-236Ce numéro de 144 pages nous offre deux dossiers: un sur Demon Slayer (présentation de l’oeuvre, Qui est qui?, l’art de Koyaharu Gotouge, l’art de l’anime, analyse de la mythologie, un succès mondial, entretien avec Haruo Sotozaki et Akira Matshima) et un sur le Festival d’Annecy (ambiance festive en petit comité, panorama du cinéma d’animation africain, panorama des régions exposantes à Annecy, ainsi qu’une présentation des titres notoires présents au festival: Jiang Ziya: The Legend of Deification, Flee (Cristal du long Métrage), La Traversée, Gyoko no Nikuko-chan, Rotzbub (Snotty Boy)).

Dans “On a vu” on nous présente plusieurs animations notoires: Batman: The Long Halloween, Nos mots comme des bulles, Satoshi Kon l’illusionniste, Jeune dragon cherche appartement ou donjon, Joran: The princess of snow and blood, Le Dragon Génie, Le Sommet des dieux, Même les souris vont au paradis, Sonny Boy, Le Roi Cerf, What if…?, Otherside Picnic, et Godzilla: l’origine de l’invasion.

Dans “Ça ferait un bon anime” on nous introduit à quelques bons mangas comme Autour d’elles (Akata), Analog Drop (Akata), Les liens du sang (Ki-oon), Mon bourreau de père est enfin mort (Meian), Le lien du destin (Komikku), Sensor (Mangetsu), Teenage Renaissance (Akata), 50 nuances de gras (Doki Doki), Le Couvent des damnés (Glénat), Search and Destroy (Delcourt/Tonkam), Summer of lave (Lézard Noir), et Dans la prison (Lézard Noir).

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Entretiens (Shingo Natsume, Kazuo Nakazawa, Jean-Charles Osterero et Patrick Imbert), Focus (Star Wars Vision, Coin lecture: Anime Architecture), Fermez les Yeux (Hommage au compositeur Shunsuke Kikuchi), Jeu vidéo (les trailers de l’E3), Séance Studio (Studio 4’C), Figure de Pro (Aton Soumache), Trouvaille (Trese), Hommage (Masami Suda, Interstella 5555), Il était une Pub (Taco Bell), Pourquoi (…le terme manga doit encore être nuancé ?), Crowdfunding (Nazca Éditions), et Humeur.

L’incontournable magazine francophone de l’anime nous offre encore un numéro très riche en information. À lire pour tous les amateurs d’anime… stars-3-5

Capsules

dBD #158 (Novembre 2021)

dBD-158Dans le cahier actualités, on nous parle de trois adaptations cinématographiques de BD: l’animation Le sommet des dieux réalisé par Patrick Imbert d’après le manga de Jiro Taniguchi, Le trésor du petit Nicolas réalisée par Julien Rappeneau d’après Gosciny et Sempé ainsi que Les Olympiades réalisé par Jacques Audiard d’après Les Intrus de Adrian Tomine. Je note également la parution du 3e tome de Ad Romam: Le camp du Légionnaire (par Allali, Bertorello, Espinoza & Stoffel chez Plein Vent). Finalement, on nous présente une pleine page de nouveautés mangas: Lone Wolf & Cub Édition Prestige t.1 (par Kazuo Koike & Goseki Kojima chez Panini), Suidoken III Complete Edition (par Aki Shimizu chez Soleil), Mon Coloc’ est une gameuse (par Renjuro Kindaichi chez Delcourt/Tonkam), Room (par 61chi, chez Éditions H) et Kaiju No 8 t.1 (par Naoya Matsumoto chez Kazé).

On retrouve aussi un article qui trace le bilan de la BD en France dans la décennie 2010-2020. Statistiquement, en chiffre de vente, on note la “santé insolente” de la BD en comparaison au déclin constant de l’ensemble du marché du livre. Toutefois, cette hausse est surtout portée par le manga (+59% en volume, +72% en valeur, 42.5% de ventes totales de BD — hausse de tous les sous-genres de mangas sauf le shojo), mais aussi par la BD jeunesse (+58%) et les comics (+127.7% due à l’impact de Walking Dead et des films de Marvel et DC). La BD de genre (i.e la BD Franco-Belge traditionnelle) est en baisse de 9.2% ! On retrouve aussi un article sur les dix ans de la collection BD Kids (fruit de la collaboration des Éditions Bayard et Milan).

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Cosey sur le dénouement de la série Jonathan avec le t. 17: La Piste de Yéshé (chez Le Lombard) et le livre d’art À l’heure où les Dieux dorment encore (chez Daniel Maghen).  Les entrevues se poursuivent avec Philippe Francq (sur Largo Winch t.23: La frontière de la nuit, avec Éric Giacometti chez Dupuis), Sara Colaone (sur Georgia O’Keeffe, amazone de l’art moderne, avec Luca de Santis chez Éditions Steinkis), Jean Van Hamme (sur Blake et Mortimer t.28: Le Dernier Espadon (avec Teun Berserik & Peter van Dongen chez Éditions Blake & Mortimer), Riad Sattouf (sur Le Jeune Acteur 1: aventure de Vincent Lacoste au cinéma chez Éditions Les Livres du Futur), Olivia Ruiz (sur La Commode aux tiroirs de couleurs (avec Winoc, Amélie Causse & Véronique Grisseaux chez Éditions JC Lattès/Grand Angle et basé sur le roman éponyme de Olivia Ruiz) ainsi que Amélie Fléchais et Jonathan Garnier (sur Bergères guerrières T.4 (chez Glénat).

Dans le Cahier Critique (section “Ça vaut le détour”) je note Saisi par la nuit de Yoshiharu Tsuge chez Cornélius (rassemble “douze récit parus entre 1975 et 1981. Le contenu est inégal, mais (…) impose le respect général, aussi bien par l’originalité de ses sujets qu’en terme de narration”) et deux titres mineurs de Osamu Tezuka: Debout l’Humanité et Avaler la Terre chez Flblb (“oeuvres (…) assez savoureuses (…) impossible à résumer (…) des passages franchement marrants et d’autres carrément sordides“).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

Capsules

Solaris #220 (Automne 2021)

Comme toujours, Solaris nous offre une fenêtre sur la littérature de genre au Québec et ailleurs. Celle-ci  s’ouvre à nous en trois volets. Le volet fiction comprend cinq nouvelles qui nous permettent d’échantillonner les différentes saveurs de la littérature de genre actuelle. 

  • “Le Matin, les arbres et leurs cadeaux“ par Jean-Louis Trudel. La présentation du numéro, par Pascal Raud, nous indique que ce récit “nous entraîne en sol chilien à la suite d’Anghia Chaudhry, une envoyée de la Mère des Arbres chargée du recouvrement de sommes impayées.“ Mais le voyage de Chaudhry à aussi un objectif très personnel… “Une nouvelle dans la veine solarpunk, un genre qui présente un futur où l’humanité a trouvé certains moyens pour contrecarrer, entre autres, les changements climatiques.” C’est un bon récit où l’action est bien rythmée et l’univers décrit est vraiment très intéressant mais malheureusement parfois un peu difficile à suivre. stars-3-0
  • “L’Artisan du déluge“ par Dave Côté. Le protagoniste de ce récit, Aurel, est aveugle. Il “a besoin de la réalité augmentée pour voir, travailler, enfin vivre tout simplement. Lorsqu’un hacker vide son compte bancaire et détruit son interface RA, Aurel fait appel à une amie pour lui reconstruire une interface à partir d’une vieille RA rudimentaire presque gratuite.” Évidemment il y a une malfonction… Encore une fois un concept super intéressant et un texte bien écrit. J’ai bien aimé. stars-3-5
  • “L’Autre Trame du temps“ par Hugues Lictevout. Dans cette histoire “au lieu de prendre des vacances avec sa femme et ses enfants dans une Zone Atemporelle, Louise, une flic du temps, attend son indic en Australie en 1998. Celui-ci prétend avoir des informations qui pourraient bien faire douter Louise…” Si l’on peut manipuler le temps comment savoir quelle version de l’Histoire est la “bonne”? Très bon texte, sur un sujet fascinant. stars-3-5
  • “Le Carrousel“ par Orson Scott Card. Dans ce récit “les morts ne restent pas morts bien longtemps. Cyril s’aperçoit vite que sa relation avec son épouse ressuscitée ne sera plus du tout la même. Un texte fantastique intimiste, traduit par Pierre-Alexandre Sicart.” Dans un monde où les morts nous reviennent mais dépourvu d’émotions, le monde est surpeuplé et cela crée une étrange vie de couple qui trouble le protagoniste jusqu’à ce qu’un tour de carrousel lui permette de rencontrer Dieu… Intéressant concept et superbement écrit. stars-4-0
  • “Les Cosmos invisibles“ par Mario Tessier. Ce récit nous invite “à prendre le café et écouter un «explorateur du multivers, un prospecteur de l’ensemble des mondes possibles» nous narrer des univers fabuleux, étranges, renversants.” Un bon texte qui a malheureusement trop de descriptions et pas assez d’action. Toutefois, il explique très bien la plus récente théorie sur la création de l’univers et offre une parfaite introduction à l’article du Futurible qui suit… stars-3-0

Solaris-220Le volet documentaire n’offre qu’un seul article, un autre épisode captivant des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, qui nous parle des “Cartes de Tendre, ou la géographie imaginaire.” Il nous explique ce qu’est la géographie imaginaire dans toute ses différentes incarnations, en trace un historique et nous décrit son utilisation dans la littérature. C’est comme toujours passionnant et superbement documenté. Je dois avouer que ce genre d’article est la raison principale pour laquelle je lis Solarisstars-4-0

Finalement, le volet critique (23 p.) se divise en deux parties: “Les littéranautes” qui commentent les parutions locales et les “Lectures” qui commentent le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne.

“L’Anthologie Permanente des Littératures de l’Imaginaire” nous offre un numéro très riche avec, cette fois, une sélection particulièrement intéressante de fictions. C’est donc une lecture incontournable pour tout amateur de littératures spéculatives qui cherche à se divertir et à en apprendre plus sur le sujet… stars-3-5

Capsules

 

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Revue de ‘zines [002.021.142]

Revue de ‘zines

Suite à ma récente chronique, je continue mon rattrapage sur les périodiques et autres ‘zines dans mon champs d’intérêt car ils n’arrêtent pas de s’accumuler… J’en épluche donc le contenu pour vous. 

dBD #150 (Février 2021)

dBD-150Dans les actualités je note l’annonce de trois nouvelles parutions de manga: Blue Period t.1 par Tsubasa Yamagushi (chez Pika — un manga sur la peinture), La gameuse et son chat t.1 par Wataru Nadatani (chez Doki-Doki — par l’auteur qui nous a déjà donné Félin pour l’autre !) et Démon Slave par Takahiro & Takemura (chez Kurokawa).

À la une on retrouve une entrevue avec Stephen Desberg et Yannick Corboz (sur Les Rivières du passé t.1 La Voleuse, chez Daniel Maghen). Le numéro continue sur des entrevues avec Jérôme Alquié (sur Captaine Albator – Mémoires de l’Arcadie t.3: Des coeurs brûlants d’amour, chez Kana), Sylvie Roge & Olivier Grenson (sur La Fée assassine, chez Le Lombard), Nicolas Barral (sur Sur un air de fado, chez Dargaud), avec le coordonateur Stéphane Bern, le dessinateur Cédric Fernandez, le scénariste Arnaud Delalande et l’historien Yvon Bertorello (sur Notre-Dame de Paris: La Nuit du feu, chez Glénat) et avec Léa Mazé (sur Les Croques t.3: Bouquet final, chez La Gouttière). On retrouve également un article qui rend hommage à Richard Corben (décédé en décembre 2020), un autre sur le dixième anniversaire de la maison d’édition québécoise Pow Pow dirigée par Luc Bossé, puis un sur les multiples adaptations de 1984 de Georges Orwell.

Dans le cahier critique, je note seulement Blue Period t.1 par Tsubasa Yamaguchi chez Pika (Super; “original (…) cherche à dévoiler l’envers du décor d’un milieu compétitif, où la passion ou le talent ne suffisent en général pas pour percer. Elle en profite pour évoquer différentes techniques artistiques(…)”).

Un bon numéro qui, comme d’habitude, offre beaucoup d’informations pour les amateurs de BDs.stars-3-0

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dBD #151 (mars 2021)

dBD-151Dans les actualités on nous parle du lancement de Verytoon, la plateforme de BD digitales de Delcourt; de la réédition en quatre volumes intégras d’Olivier Rameau (Greg & Dany, Ed. Kennes); de la parution chez Delcourt/Tonkam de La déchéance d’un homme, par Junji Ito, qui est l’adaptation d’un roman par Osamu Dazai; et de Histoire de la science-fiction (en BD) par Xavier Dollo et Djibril Morissette-Phan chez Les Humanos.

À la une on retrouve une entrevue avec Sylvain Runberg et Grun (sur On Mars_ t.3 chez Daniel Maghen). Le numéro continue sur des entrevues avec Yann Le Quellec et Romain Ronzeau (sur Les Amants d’Hérouvile, une histoire vraie chez Delcourt), Gaëlle Geniller (sur Le Jardin, Paris chez Delcourt), Jaime Martin (sur Nous aurons toujours 20 ans chez Dupuis), et Loïc Clément et Anne Montel (sur Le Temps des Mitaines t.3: La Nuit des croque-souris chez Dargaud). Dans ce numéro on retrouve également un article qui s’interroge sur l’avenir des festivals de BD en temps de pandémie, un article hommage à Jean Graton (Michel Vaillant) décédé au début de l’année et un article sur l’éditeur québécois La Pastèque (où l’on rencontre les fondateurs Martin Brault et Frédéric Gauthier).

Dans le cahier critique je note la BD style manga Yojimbot t.1 par Sylvain Repos chez Dargaud (Super; “l’approche graphique (…) est clairement l’un de ses points forts (…). À découvrir”), Les Enquêtes de Sgoubidou par Cathon chez Pow Pow (Super; “déclinées sous la forme d’histoires courtes à la Pif Poche (…) réjouissant de crétinerie en tout genre”), et Tomino la Maudite t.1 par Suehiro Maruo chez Casterman (Super, “maître du Ero Guro (…) si la trame est classique, la galerie de personnages vaut le détour”).

Comme d’habitude, une bonne lecture pour les amateurs de BDs. stars-3-0

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dBD #152 (avril 2021)

dBD-152Dans les actualités de ce numéro on nous fait découvrir Les Reportages de Lefranc — Versailles disparu, une BD historique par Jacques Martin et Alex Evang chez Casterman (à paraître en septembre) et Martine — Une aventurière au quotidien, un ouvrage qui trace l’historique de cette fameuse série jeunesse, par Laurence Boudart chez Impression Nouvelle.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec le scénariste Jean Van Hamme, le dessinateur Philippe Berthet ainsi que l’épouse de ce dernier, Dominique David (sur La Fortune des Winczlav T.1 — Vanko 1848 chez Dupuis). Cela se poursuit sur des entrevues avec Séverine Vidal (sur Le Plongeon, en collaboration avec Victor L. Pinel, chez Grand Angle), Bertrand Galic et Roger Vidal (sur Fukushima, Chronique d’un accident sans fin chez Glénat), Simon Spruyt (sur Le Tambour de la Moskova chez Le Lombard), Hélène Constanty (sur Une histoire du nationalisme corse, en collaboration avec Benjamin Adès, chez Dargaud et Monaco, luxe, crime et corruption, en collaboration avec Thierry Chavant, chez Soleil), Nicolas Dehghani (sur Ceux qui brûlent, chez Sarbacane) puis avec Joris Chamblain et Sandrine Goalec (sur Les Souris du Louvre T.3—Le Serment oublié, chez Delcourt/Le Louvre). On retrouve également un article sur Gallimard BD, où l’on rencontre le directeur éditorial Thierry Laroche.

Dans le cahier critique je note L’Homme qui tua Nobunaga T.1 par Kenzaburo Akechi & Yutaka Todo chez Delcourt (Bien, “atmosphère pesante (…) mise en scène léchée (…) interminable liste des protagonistes (…) ce surplus d’informations peu audibles vient progressivement peser sur le plaisir de lecture.”), My Broken Mariko par Waka Hirako chez Ki-oon (Super, un one-shot sur le suicide et la mort), et Talli T.3 par Sourya chez Ankama (Bien, “Si le récit manque parfois un peu de consistance, il brille en revanche par son rythme et son efficacité. (…) univers fascinant (…) trait fin et élégant (…) richesse des costumes et des décors.”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-0

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Solaris #218 (Printemps 2021)

Solaris 218Ce numéro printanier, sur le thème accidentel de la distorsion, nous offre quatre nouvelles “excitantes”, deux articles “passionnants” et les chroniques littéraires habituelles (“Les littéranautes” commentant les parutions locales et “Lectures” commentant le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne). Le volet fiction comprends:

  • “Fermer le Big Bang” par Michèle Laframboise. La présentation (de Pascal Raud) nous indique que le texte “met en scène le bar le plus cher de l’univers et ses invités triés sur le volet, qui traversent l’espace en route vers… vous verrez bien…”
  • “La Distorsion de Lebarne” par Dave Côté. On nous dit que l’on y “fait la connaissance d’Akilal, mage noir de son état, qui se joint, uniquement pour des raisons pratiques, à un groupe de Héros prêts à en découdre avec l’anomalie magique qui met tout le monde en danger. Fantasy et humour font ici très bon ménage.”
  • “Pauvre Jack!” par Jean Pettigrew. “Cette courte mais très efficace nouvelle d’atmosphère (…) nous entraîne dans les bas-fonds de Londres en 1888.” L’éditeur d’Alire ne nous gâte pas souvent d’un texte…
  • Gamma” par Oskar Källner. “La notion du temps n’a plus aucune importance quand on existe depuis si longtemps que l’extinction de l’Humanité est un souvenir lointain. Cette nouvelle (…) [fait] coexister la haute technologie et la beauté (…)”. Ce texte a été traduit du suédois par Jean-Pierre Laigle.

Le volet documentaire du numéro nous présente un autre article de feu Jean-Pierre Laigle, “Les Manipulateurs d’âmes; La conception matérialiste de l’âme dans la science-fiction”. Contrairement au fantastique, qui accepte le concept surnaturel de l’âme, la science-fiction, elle, soit en rejette le concept, soit le réactualise au travers de postulats rationnels qui l’expliquent, par exemple, par des phénomènes énergétiques comme l’électricité. Intéressant mais le style du texte est un peu tarabiscoté et certaines phrases ne font carrément pas sens…

Le numéro continue avec un autre épisode captivant des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, consacré au “Cosmos intérieur, ou l’évolution du planétarium”. L’auteur nous présente l’histoire du planétarium, ses multiples utilisations tant ludiques que de vulgarisations scientifiques, et le rôle qu’il a joué dans des oeuvres de fictions tant au cinéma qu’en littérature de science fiction. Toujours aussi fascinant.

Avec ses deux volets, fiction et documentaire, Solaris nous ouvre une fenêtre sur le monde des littératures de l’imaginaire. Même si personnellement je préfère la lecture des articles à celle des fictions, c’est un incontournable qui nous diverti et nous tiens à jour sur ce qui se produit dans le genre. À lire! stars-3-5

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Revue de ‘zines [002.021.107]

Revue de ‘zines

J’ai fais un peu de rattrapage avec ma dernière chroniques mais il me reste encore plusieurs périodiques et autres ‘zines dans mon champs d’intérêt à discuter et à en éplucher le contenu pour vous. 

Animeland #233 (janvier – mars 2021)

Animeland-233Ce numéro célèbre d’abord les trente ans du magazine (cet exploit mérite bien d’être souligné) puis s’ouvre sur un énorme dossier (36 p.!) consacré à My Hero Academia dans plusieurs de ses aspects (ses personnages, interview avec Ahmed Agne, le directeur co-fondateur des éditions Ki-oon) et qui s’étend au concept de héros en général (définition, héros violent, bon méchant, héros sportif, héros non violent, anti-héros, genre et couleur de peau du héros, etc.). 

Dans le segment “Focus” on continue le mini-dossier sur Anime News Network avec des portraits de collaborateurs, on nous présente l’animation de Dreamworks Les Croods 2 incluant en bonus un entretien avec les réalisateur (Joel Crawford) et producteur (Mark  Swift). 

Animeland réintroduit un segment sur le manga (enfin!) avec “Ça ferait un bon anime” qui souligne l’intérêt de Transparente, Colorless, Ashidaka, Bride Stories, Perfect World, Le Dragon et la Nonne, Spy x Family, et Le Renard et le Petit Tanuki. 

Dans “On a vu” on nous présente plusieurs animations notoires: Aya et la sorcière, Superman: L’Homme de demain, Harley Quinn, Blood of Zeus, Jujutsu Kaisen, Burn the Witch, L’Odyssée de Choum, Akudama Drive, Dragon Quest: The Adventure of Dai, No Guns Life S1 – cour 2, Fireforce S2, The Idhun Chronicles.

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Musique (l’animation Soul de Pixar, l’OST de Les Héros de la Galaxie), Cartoon de la Toile (web toons), Entretiens (Jérôme Alquie sur Mémoire de l’Arcadia), Séance Studio (MAPPA), Jeu vidéo (Star Wars Squadrons: Hunted, entretien avec Visual Works), l’animation dans la Pub (Clash of Clans), Figure de Pro (Balak), Pourquoi (Les épisodes des séries sont parfois très différents?), Trouvaille (NYsferatu Symphony of a Century), et Humeur.

L’évolution des médias du papier vers le digital (et les changements d’habitude de lecture en résultant), la disparition de distributeurs, un marché niche et maintenant la crise du coronavirus ont eut des effets désastreux sur beaucoup de magazines culturels. Heureusement, Animeland a su y répondre avec rapidité et habilité en s’associant avec Anime News Network, en changeant de format (pour passer de magazine bimestriel distribué en kiosques à Mook trimestriel distribué en librairies) et surtout en mettant de l’avant une campagne de sociofinancement (crowdfunding). Après avoir navigué contre vents et marées pendant trente ans, le “magazine” semble paré pour une nouvelle ère de publication. Il nous offre ici 146 pages riches en information. C’est sans aucun doute le meilleurs magazine du genre. À lire pour tous fans d’anime. stars-3-5

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dBD HS #22 (novembre 2020)

bBD-HS22Ce numéro Hors-Série de dBD nous fait entrer dans les coulisses de la plus récente aventure de Blake et Mortimer, le tome 27: Le Cri du Moloch, publié en novembre 2020. Ce n’est pas facile de faire suite au géant Edgar P. Jacobs, décédé en 1987. Pourtant, dès 1996 Jean van Hamme et Ted Benoit produiront deux albums qui font suite aux douze aventures de Blake et Mortimer. Yves Sente et André Juillard reprennent le flambeau avec sept albums. Van Hamme revient à la charge avec deux autres albums (un troisième paraîtra en 2021), puis Yves Sente en écrit deux autres (sans compter une demi-douzaine d’album hors-série par divers auteurs). Nous découvrons les dessous de la production du dernier tome au travers d’entrevues avec Yves Schlirf (éditeur de la série), Jean Dufaux (scénariste), Étienne Schréder (dessinateur), Christian Cailleaux (dessinateur), Laurence Croix (coloriste) et Philippe Ghielmetti (graphiste). Le numéro se termine sur trois extraits de futurs albums. Intéressant (mais court: 60 p.) si vous êtes un grand amateur de Blake et Mortimerstars-3-0

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dBD #149 (décembre – janvier 2020/21)

dBD-149Dans l’actualité de ce numéro je remarque la parution d’une BD documentaire sur La Science-fiction, par Xavier Dolla et Djibril Morissette-Phan (Les Humanoïdes Associés, 216 p., nov. 2020). À la une on retrouve des entrevues avec Xavier Coste et son éditeur Frédéric Lavabre (sur 1984, d’après G. Orwell, chez Éditions Sarbacane). Le numéro se poursuit avec des entrevues de François de Closets et Éric Chabbert (sur Les guerres d’Albert Einstein t. 1-2, par Corbeyran, De Closet et Chabbert aux Éditions Robinson), Stéphane Fert (sur Blanc Autour, par Lupano et Fert, chez Dargaud), Jean-Christophe Brisard (sur Hitler est mort! T. 1 par Brisard et Pagliaro, chez Glénat), Luz (sur Vernon Subutex t.1, par Virginie Despentes & Luz, chez Albin Michel), Jean Harambat (sur La fiancée du Dr. Septimus, par Rivière & Harambat, chez Dargaud Coll. Le Nouveau Chapitre), Amaury Bündgen (sur Ion Mud chez Casterman), Stanislas Moussé (sur Le fils du roi, chez Le Tripode), et Karim Friha (sur Le Mangeur d’espoir, chez Gallimard). À l’occasion de son quinzième anniversaire on retrouve également un article sur les éditions Ankama. Dans le “Cahier Critique” je note un seul manga: Le jeu de la mort t.1 & 2 par Sora, chez Delcourt/Tonkam (Bien; un shojo qui raconte une relation inappropriée entre un professeur de Lycée et une étudiante).

Un numéro volumineux (132 p.), plein d’information mais qui malheureusement n’offre pas grand chose dans mon champs d’intérêt. À lire pour tout amateur de BD en quête d’info sur les nouvelles parutions. stars-3-0

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Solaris #217 (Hiver 2021)

Solaris-217Un numéro plein à craquer qui nous offre six nouvelles, un article et les chroniques littéraire habituelles (“Les littéranautes” commentant les parutions locales et “Lectures” commentant le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne). Le volet fiction comprends:

  • “Ismaël, Elstramadur et la destinée”, par Christian Léourier (texte lauréat du Prix Joël-Champetier 2021)
  • “L’Amour au temps des univers parallèles”, par Hugues Morin
  • Au Pré de l’Asphodèle”, par Claude Bolduc
  • Les Pompes de Titan”, par Jean-Louis Trudel
  • Les Coeurs tachyoniques ne peuvent aimer”, par Derek Künsken
  • Explorer Jéhovah”, par Mario Tessier. L’apparition d’un colosse au dimension planétaire dans le système solaire (une statue représentant un homme nu), ravive les ferveurs religieuses et relance la compétition entre les différents pays de la planète pour être le premier à l’explorer… stars-3-0

Le volet documentaire du numéro n’offre qu’un seul article, un autre épisode exceptionnel des “Carnets du Futurible” par Mario Tessier, cette fois consacré à “La Machine à écrire… de la (science-)fiction”… Le Futurible y retrace l’histoire de la machine à écrire, comment elle a influencé l’écriture de fiction et comment elle est elle-même devenu une thématique des littératures de l’imaginaire… Tout à fait captivant…

Encore une fois, Solaris — qui se veut l’Anthologie permanente des littératures de l’imaginaire — nous offre une fenêtre sur ce qui se fait dans les littératures de genres au Québec, dans le monde francophone et même ailleurs. À lire pour tout amateur des dites littératures qui veut se divertir et accroître son savoir… stars-3-0

 

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Revue de ‘zines [002.021.051]

Revue de ‘zines

Je constate que ma dernière chronique sur les périodiques et autres ‘zines dans mon champs d’intérêt remonte à un peu plus de trois mois. Ils s’accumulent sur ma table de chevet, encombrant mon tsundoku, et il est donc grand temps que je fasse un peu de rattrapage et que j’en épluche le contenu pour vous. 

Animeland #232 (Octobre – Décembre 2020)

Animeland-232En dossier de couverture on aborde le renouveau du shônen: on définit le genre (son public, ses auteurs), s’intérroge sur son étendu et présente quelques titres en exemples (The Promised Neverland, Chainsaw Man, L’Attaque des Titans, Jujutsu Kaisen, Sword Art Online, My Hero Academia). En plus de la une, le numéro est divisé en trois grandes sections: “Focus” qui met en lumière divers sujet d’actualité (le distributeur de figurines Cosmic Group, le studio 2D Andarta, la société monégasque Shibuya Productions, l’histoire de Anime News Network, l’historique des webtoons, Petit Vampire et un entretien avec son créateur, Joann Sfar); “On a vu” introduit quelques animation notoires (Josep, Phil Tippett: Des rêves et des monstres, Déca-Dence, Denno Coil, Futariwa Precure, The God of High School, Japan Sinks 2020, RE: Zero: Starting Life in Another World, My Hero Academia: Heroes Rising, Calamity, Weathering with You, Maquia, Fritzi, Great Pretender, Ronja: Fille de Brigand); Et le numéro se conclut sur une série de chroniques (Musique [OST de Japan Sinks 2020 par Kensuke Ushio], Entretiens [avec l’équipe de En sortant de l’école et avec les réalisateurs de GitS_2045 Shinji Aramaki et Kenji Kamiyama], Séance Studio [Studio Trigger], Jeu vidéo [The Last of Us Part II], l’animation dans la Pub [Nescafé], Figure de Pro [Santiago Montiel], Pourquoi [images par seconde], Trouvaille [Séoul Station], et Humeur).

Animeland reste encore le meilleur magazine du genre (il n’en reste plus beaucoup). C’est très riche en information (quoi que je déplore toujours la disparition de la section dédiée aux mangas). Même si cela reste très cher à 13.50 € / 20.99 CAD (mais heureusement il y a les bibliothèques publiques) c’est tout de même 146 pages d’information compacte qui offre une lecture essentielle pour tous amateurs francophone d’anime. stars-3-5

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dBD #146 (Septembre 2020)

dBD-146À la une de ce numéro on retrouve un interview avec François Boucq (au sujet de New York Cannibals, en collaboration avec Jerome Charyn chez Éditions du Lombard). On poursuit avec des interviews de Corbeyran (qui a écrit quatre cents scénarios de BD!), Pierre-Henry Gomont (pour La fuite du cerveau chez Dargaud), Patrick Prugne (pour Tomahawk chez Éditions Daniel Maghen), et Bérengère Orieux (des Édition Ici Même). On retrouve aussi un article sur les Picture discs.

Dans le “Cahier Critique” je note surtout Yawara! T.1 de Naoki Urasawa chez Kana (Bien; “Importance de la transmission, adversité, coups bas et fougueux combats donnent du relief à ce manga très célèbre publié au Japon dès la fin des années 80”), Fairy Tail – City Hero t.1 par Ushio Ando chez Pika (Bien; “une série policière décalée, pour les fans de la série d’origine”), Tokyo Tarareba Girls T.1 par Akiko Higashimura chez Le Lézard Noir (Super; “album sortie en 2014 (…) ce premier volume de la série risque fort de dépasser le public habituel du drama manga”), Shino ne sait pas dire son nom par Shuzo Oshimi chez Ki-oon (Bien; l’histoire d’une jeune fille atteinte d’un trouble de la parole), So I’m a spider, so what? T.1 par Asahiro Kakashi chez Pika (Bof; “assez superficiel et surtout répétitif”), Les enfants du temps T.1 par Wataru Kubota chez Pika (Super; adaptation en manga du film de Makoto Shinkai Weathering with You, “met en perspective le Japon rural (…) et son pendant urbain. Une belle réussite, qui ne fait pas injure au long-métrage”), et Iruma à l’école des démons T.1 par Osamu Nishi chez Nobi-Nobi (Super; “tordant à souhait!”).

L’habituel déluge d’information de BD; heureusement qu’il a dBD pour nous parler des nouvelles parutions en mangas ! À lire (même si c’est cher — 8.90 € / $C15.99 pour 100 pages [aussi disponible en numérique pour 4.99 €] — mais cela vaut la peine et on le trouve aussi dans les bibliothèques publiques). stars-3-0

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dBD #147 (Octobre 2020)

dBD-147À la une de ce numéro on retrouve un interview avec Frank Pé (sur Little Nemo et La bête T.1 chez Dupuis et l’artbook Une vie en dessins chez Dupuis-Champaka). On poursuit avec des interviews de Baru (sur Bella ciao T.1 chez Éditions Futuropolis), Julie Rocheleau, Benoit du Peloux (sur Tracnar & Faribol aux Éditions Bamboo), Jordi Lafebre (sur Malgré Tout chez Dargaud), Beate & Serge Klarsfeld (sur Beate & Serge Klarsfeld: Un combat contre l’oubli par Pascal Bresson et Sylvain Dorange aux Éditions La Boite à Bulles), et Derib (sur Yakari: Le fils de l’aigle aux Éditions du Lombard). On trouve également un court hommage à André-Paul Duchâteau (créateur de Ric Hochet et auteur de polar) et un article sur deux grosses parutions chez Taschen (The History of EC Comics par Grant Geissman et Masterpieces of Fantasy Art par Dian Hanson, chacun faisant plus de cinq-cent pages et coûtant 150 € / $200 !).

Dans le “Cahier Critique” je note qu’on a regroupé sur deux pages une sélection des nouveautés mangas mais je n’y ai trouvé rien d’intéressant… Ceci est donc un numéro un peu pauvre. stars-2-5

Capsules

dBD #148 (Novembre 2020)

dBD-148À la une de ce numéro on retrouve un interview avec Didier Convard (sur Lacrima Christi T.6 avec Denis Falque chez Glénat et Neige T.14 avec Christian Gine chez Glénat). On poursuit avec des interviews de Bertrand Escaich/Caroline Roque [BeKa] et José Luis Munera (sur Les Tuniques Bleues T.65: L’envoyé spécial chez Dupuis), David Vandermeulen et Daniel Casanave (sur Sapiens, la naissance de l’humanité T.1 avec Yuval Noah Harari chez Albin Michel), Nicolas Juncker (sur Octofight T.3: Euthanasiez-les tous! avec Chico Pacheco chez Glénat, coll. Treize Étrange), Claude Gendrot (éditeur chez Pif Gadget, Métal Hurlant, chez Dupuis et chez Futuropolis depuis 2006), Noémie Honein (sur De l’importance du poil de nez chez Sarbacane) et William (sur Les Sisters T.15: Fallait pas me chercher! chez Bamboo). On trouve également un article sur l’exposition “Vinyle, quand la musique se dessine” à la Médiathèque musicale de Paris sur les pochettes illustrées. On nous présente aussi des sketch et travaux préparatoires de Luigi Critone qui vient de remplacer Enrico Marini pour Le Scorpion T.13: Tamose l’Égyptien (avec Stephen Desberg chez Dargaud). 

Dans le “Cahier Critique” je note encore une fois surtout des mangas: The Alexis Empire Chronicle T.1 par Awamura & Sato chez Doki-Doki (Super; “Pur récit d’heroic-fantasy (…) brille par sa maîtrise des codes du genre (…), Graphiquement le résultat est également d’excellente facture, notamment lors des scènes de bataille”), La jeunesse de Yoshio par Yoshiharu Tsuge chez Cornelius (Super; “rassemble sept histoires parues en 1973 et 1974. C’est un condensé d’autobiographie à peine déguisée, sans fard, peignant avec acidité le quotidien d’auteurs méprisés. Alors évidemment, c’est sombre, sordide même”), L’Appel de Cthulhu par Gou Tanabe chez Ki-oon (Super; “Grâce à son dessin à la fois précis et charbonneux, le mangaka installe une ambiance de fin du monde”), Spy x Family T.1 par Tatsuya Endo chez Kurokawa (Super; “véritable phénomène au Japon (…) sous son apparence de classique de comédie d’espionage (…) cache (…) une intéressante étude de personnage”), A journey beyond heaven T.1 par Masakazu Ishiguro chez Pika (Super; “une belle découverte”), L’Oxalis et l’or T.1 par Eiichi Kitano chez Glénat (Bien; “un premier volet convaincant”), et My Hero Academia – Team Up Mission T.1 par Horikoshi & Akiyama chez Ki-oon (Super).

Encore un numéro plein à craquer d’infos… stars-3-0

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Solaris #215 (Été 2020, vol. 46, #1)

Solaris-215La nouvelle formule de Solaris, une revue littéraire format livre qui se veut “l’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire”, a déjà vingt ans !  On y retrouve six nouvelles de science-fiction, un article et les chroniques littéraire habituelles (“Les littéranautes” commentant les parutions locales et “Lectures” commentant le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne). Le volet fiction comprends:

  • Les Épinettes à corneilles”, par Josée Bérubé, qui est le texte lauréat du Prix Solaris 2020.
  • Solitude”, par Alain Ducharme, qui “s’interroge, entre autres, sur les difficultés d’appartenance et d’identité lorsque plus rien ne nous est familier”.
  • Dernières Vacances de la femme-termite”, par Michèle Laframboise, qui “nous emmène en voyage littéralement au-dessus des nuages”.
  • Presque le paradis”, par Gabriel Veilleux, “où l’on suit un narrateur anonyme envoyé par la colonie pour déminer une vaste zone criblée d’engins explosifs”.
  • Dans “L’Effet quantocorticoïde”, par Claude Lalumière, “Maxim est en pleine adrénarche, ce qui permet de voyager Outrepart et de vivre des aventures extraordinaires en Outretemps, comme tous les enfants avant leur puberté”.
  • Gris”, par Dave Côté, où “après l’explosion du super-volcan Yellowstone, deux amis décident de traverser la frontière pour looter les maisons vides à Chicago. Un bon plan qui ne peut pas rater, pas vrai?”

Le seul article du numéro est un épisode des “Carnets du Futurible”, par Mario Tessier, consacré à “La pandémie en littérature, en image et en musique — ou la peste en 10 repères choisis”. Le Futurible nous offre des articles qui arrive toujours à point pour nous faire réfléchir à l’actualité — mais à travers la littérature et les médias. Comme à son habitude, c’est fort intéressant. 

Personnellement, je ne suis pas très amateur de courtes fictions et je lis Solaris surtout pour les articles mais ce périodique demeure un excellent moyen pour prendre le pouls des littératures de l’imaginaire. À lire. stars-3-0

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Solaris #216 (Automne 2020, vol. 46, #2)

Solaris-216Ce numéro de Solaris offre une thématique un peu funèbre et rends en quelque sorte hommage à Jean-Pierre Laigle (connu à une autre époque comme Jean-Pierre Moumon), chercheur et spécialiste de l’imaginaire, qui est décédé en juillet dernier. Il présente trois nouvelles, deux articles ainsi que les chroniques littéraire habituelles (“Les littéranautes” commentant les parutions locales et “Lectures” commentant le reste — pour la liste des titres commentés voir la table des matières en ligne). Le volet fiction comprends:

  • “Là-bas”, par Natasha Beaulieu, qui se déroule dans le même univers que “Ici”, texte lauréat du Prix Solaris 2019 et publié dans le #211.
  • “Avant, la mort nous effrayait”, par Mariane Cayer, fait une “incursion dans le monde de la Sur-Vie”.
  • “La Cité des morts”, par Jean-Pierre Laigle, est une novella (41 p.) “qui aborde le thème de l’après-vie”.

Dans le volet documentaire on retrouve d’abord un article de Jean-Pierre Laigle (évidemment) intitulé “Lune contre Terre, Terre contre Lune : une rivalité catastrophique” et qui fait un historique exhaustif (40 p.) de la thématique des conflits lunaires dans l’imaginaire littéraire et cinématographique. Fort intéressant. Le second article n’est nul autre qu’un épisode des “Carnets du Futurible”, par Mario Tessier, cette fois consacré à la “Vie et mort des démocraties en science-fiction”. Encore une fois c’est on ne peu plus d’actualité. Il y traite de l’attrait des empires totalitaires et des dystopies fascistes en SF, des régimes politiques du futur, de la série “Le Prisonnier”, de la présidence américaine en fiction et il conclut en citant Thucydide ! Tout à fait génial.

Comme toujours, Solaris est la lecture idéale pour nourrir votre imaginaire… stars-3-5

Capsules

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Revue de zines… [002.020.305]

Un survol de quelques zines en tous genres… J’en épluche le contenu pour vous.

Animeland #231 (Juillet-Août 2020)

Animeland-231Avec ce numéro Animeland termine sa transformation en mook avec l’adoption d’un format légèrement plus petit (19.2 x 27 cm) et nous offre un super-dossier sur Ghost in the shell (quarante-deux pages)! On remarque en premier lieu des changements au niveau de la rédaction: jusqu’au début de 2019 Émilie Jollois était directrice de publication avec Christopher Macdonald comme Rédacteur en chef, puis Cédric Littardi la remplace avec Steve Naumann comme directeur éditorial. Avec ce numéro, Christopher Macdonald n’est plus mentionné et on retrouve deux directeurs éditorial: Sébastien Post (pour Ynnis) et Sébastien Célimon (pour Animeland). AM Media Network en est toujours l’éditeur et Anime News Network y est toujours un actionnaire mais la relation semble en être maintenant plus une de collaboration et d’entre-aide…

Le dossier de couverture commence avec un portrait du créateur de Ghost in the Shell, Masamune Shirow, puis on en décrit l’univers, les personnages, et les différents titres (série TV, OVA, films) avant d’aborder la plus récente série: GitS SAC_2045. On en fait le portrait des réalisateurs (Kenji Kamiyama et Shinji Aramaki), on poursuit sur des portraits et entrevues avec le producteur (Taiki Sakurai) et la conceptrice russe (character design, Ilya Kuvshinov). Finalement on traite de la musique, de la fascination de Shirow pour les armes et puis des figurines consacrées à la série.

En plus de la une, le numéro est divisé en cinq grandes sections: “On a vu” introduit quelques animation notoires (Altered Carbon: REsleeved, Sing Yesterday for me, Gleipnir, Appare-Ranman,  BNA, Tower of God, Carole & Tuesday S2, La famille Willoughby), un dossier (20 pages) sur comment l’industrie de l’animation s’en tire (ou pas) face au confinement de la COVID-19, et “Focus” qui met en lumière divers sujet d’actualité (l’animation Ailleurs de Gints Zilbqlodis, la plateforme de BD numérique Webtoon, l’anime Castlevania, et le festival virtuel de Annecy 2020). Après un dernier dossier (22 pages) qui fait le tour des plateformes de Video À Demandes (VÀD ou streaming) d’anime en France (Crunchyroll, ADN, Wakanim, Netflix, Amazon Prime, Okoo, France 4, Disney+), le numéro se conclut sur une série de chroniques (Jeu vidéo, Trouvaille, Musiques et Humeur).

Le format et la présentation sont agréables et aérés. Le contenu est varié et riche mais (comme je l’ai souvent dit) parfois un peu vague. J’apprécierais plus d’informations détaillées comme une fiche en encart qui donne toutes les informations de production sur un titre. Finalement, grave erreur, pas un mot sur les mangas dans ce numéros ! WTF?! L’industrie du manga est très liée à celle de l’anime et en est pour moi INDISSOCIABLE. Cette absence est impardonnable et sera corrigée j’espère dans les prochains numéros. (Je sais il s’agit ici d’ANIMEland mais je m’attend tout de même à une balance 50/50 ou tout au moins 60/40 entre les deux sujets). Finalement, l’ultime question demeure: ces changements réussiront-ils à permettre au magazine de survivre en ces temps difficiles ? (Le temps nous le dira… Pour l’instant je dois attendre que le numéro 232, qui vient tout juste de paraître, traverse l’Atlantique…)

Intéressant mais aussi un peu décevant. stars-3-0

dBD #144 (Juillet 2020)

dBD-144À la une ce numéro dBD nous offre une entrevue avec Jim, qui nous parle de sa série Une nuit à Rome à l’occasion de la sortie du tome quatre (chez Grand Angle). Le numéro se poursuit sur des entrevues avec Joël Alessandra (Les Voyages d’Ibn Battûta, avec Akalay, chez Dupuis, coll. Aire Libre), Romain Hugault (Pin-up Wings, t. 5 chez Paquet Coll. Cockpit), Zep (sur sa série Titeuf et la participation à une campagne Covid-19), Pascal Pierrey (rédacteur en chef de Picsou de 1990 à 2020) et James & Daniel Clarke (Kariba, chez Glénat).

On retrouve également des articles sur le dessinateur des petits Mickey Floyd Gottfredson, sur l’éditeur de manga Pika à l’occasion de son vingtième anniversaire, et sur l’intersection entre disques et BD (“Les disques d’aventures”). L’article sur Pika Éditions est tout particulièrement intéressant. Fondée en janvier 2000, cette maison d’édition spécialisée dans le manga s’adapte sans cesse pour rester compétitive: en 2007 elle intègre le groupe Hachette, puis adopte le Digital first (publiant ses titres d’abord en ligne), en 2015 elle se lance dans le “Simultrad” (parution de chapitre traduit en français en même temps que la version japonaise), en 2016 elle lance la collection Pika Graphik pour les titres plus sérieux, puis acquiert Nobi Nobi pour avoir une collection jeunesse, en 2018 elle y ajoute le “manfra” (manga de création française!). Ce qui fait qu’elle est maintenant le 2e éditeur de manga en France (avec 1800 titres, 64 séries en cours, 350 nouveautés par an et 40 millions d’exemplaires vendus au total) !

Dans le Cahier Critique je note La couleur tombée du ciel par Gou Tanabe chez Ki-oon (Super: “toujours le même soin apporté à la fabrication du livre (…) le trait sombre et détaillé de l’auteur japonais fait une nouvelle fois mouche, plongeant le lecteur dans l’émoi et la crainte”), Anonyme ! t. 1 par Kimizuka & Hioka chez Soleil/Manga (Super: ”une série qui se révèle plus fine qu’il n’y paraît“), Peuple Invisible par Shohei Kusunoki chez Cornélius (Super: “recueil de récits courts (…) paru dans le fameux magazine Garo entre 1970 et 1972. (…) Le résultat est surprenant, plein d’emphase pour un petit peuple souterrain, dont les tranches de vie questionnent en permanence la validité de leur propre existence. (…) excellent raconteur et très bon dialoguiste.”), Orient – Samurai Quest t. 1 par Shinobu Ohtaka chez Pika (Bien: “Si ce premier tome est globalement maîtrisé, il se révèle en revanche assez répétitif”) et Ad Romam t.1 & t.2 un collectif aux Éditions du Rocher (Bien: “Avec cette trame fantastico-historique, la série peut présenter de façon didactique et plutôt vivante l’histoire antique (…). Le tout est de bonne facture (…) malgré les dessins assez maladroits (…).”).

Comme toujours, dBD nous offre une lecture riche en informations et en découvertes… stars-4-0

dBD #145 (Août 2020)

dBD-145Un numéro spécial Été qui nous offre simplement les coups de coeur de la rentrée (neuf albums tout public et trois albums jeunesse) — mais pas d’actualités ou de Cahier Critique. Pour chaque titre, on retrouve une entrevue avec l’/les auteur(s) et un bref extrait d’environ trois à cinq pages. 

Du côté tout public on retrouve Radium Girls par Cy chez Glénat (Coll. Karma), Tanz ! Par Maurane Mazars chez Le Lombard, Les croix de bois par JD Morvan & Percio (d’après Dorgelès) chez Albin Michel, Mademoiselle J t.2 par Yves Sente & Laurent Verron chez Dupuis, Stern t.4: Tout n’est qu’illusion par Frédéric & Julien Maffre chez Dargaud, L’Alcazar par Simon Lamouret chez Sarbacane, Journaux troublés par Sébastien Perez & Marco Mazzoni chez Soleil (Coll. Métamorphose), Les frères Rubinstein t.1 par Luc Brunschwig, Leroux & Chevallier chez Delcourt, ainsi que Terre t.1 par Christophe Dubois & Rodolphe chez Daniel Maghen.

Du côté jeunesse on retrouve Le roi des oiseaux par Alexander Utkin chez Gallimard, L’Homme qui courait après sa chance par Pozla chez Delcourt et Les géants t.1: Erin par Lylian, Paul Drouin & Lorien Aureyre chez Glénat.

Rien de bien excitant dans ce numéro. stars-3-0

Nouveau Magazine Littéraire #29 (Mai 2020)

lnml-298Je ne lis pratiquement jamais de magazine sur la littérature générale mais ce Spécial Science-Fiction par Le Nouveau Magazine Littéraire (récemment racheté par son concurrent Lire) me semblait intéressant. En effet, outre les habituelles chroniques (Idées, Portrait, Critiques essais et fiction) que j’ai a peine survolées, ce numéro offre deux dossiers qui vont bien ensemble: un sur “Où est le progrès ?” et un autre sur la Science-Fiction.

Le dossier de couverture (vingt pages) se demande si notre société / civilisation fait encore des progrès (d’un point de vue littéraire, philosophique, économique et, bien sûr, scientifique). Doit-on remettre en cause la notion de progrès? Intéressante question. Les articles nous propose, évidemment, plusieurs suggestions de lecture pour poursuivre la réflexion…

Le dossier SF (en trente-deux pages) nous propose un dizaine d’articles. Dans “Prenez les issues de secours!”, Alexis Brocas nous présente différents scénarios où les auteurs de SF traitent de la survie de l’Humanité. Selon René Barjavel, dans La Faim du Tigre, cela se résume à une alternative: soit l’autodestruction apocalyptique, soit la fuite dans les étoiles…

Dans “Avis de réapparitions”, le magazine fait un retour sur les oeuvres fondamentales de trois auteurs dont on fête le centenaire: Frank Herbert (Dune), Isaac Asimov (Les Robots, Fondation, La Fin de l’Éternité) et Ray Bradbury (Fahrenheit 451, Chroniques Martiennes).

Dans “Narrés au décollage” on explore deux thèmes essentiels du genre: les voyages interstellaires et la terraformation de planètes. Dans la même ligne, “Panorama: Huit Planètes” nous présente les voyages galactiques au travers de huit monde différents: Luna (de Ian McDonald), L’archipel du rêve (de Christopher Priest), Trantor (dans Fondation de Isaac Asimov), Omale (de Laurent Genefort), Hypérion (de Dan Simmons), Trisolaris (dans Le Problème à Trois corps de Liu Cixin), Oasis (dans Le Livre des choses étranges de Michel Faber) et Vermillon Sands (de J.G. Ballard).

Dans ”Do you speak globish?”, Frédéric Landragin offre une réflexion sur les différentes manières dont la littérature de SF approche le problème principal du premier contact: l’aspect linguistique.

Dans “La main sur le tracker”, Marie Fouquet compare la surveillance accrue de l’état (drone, application de traçage, reconnaissance faciale) au temps de la crise COVID non pas avec le classique 1984 d’Orwell mais avec Les Furtifs d’Alain Damasio.

Dans “Ils nous l’avaient bien dit !”, Jean-François Paillard présente une SF, non pas postapocalyptique, mais celle qui annonce les lendemains qui chantent, les mondes meilleurs. Au delà du classique Meilleurs des Mondes (Aldous Huxley), il cite Ecotopia (Ernest Callenbach), Les dépossédés (Ursula Le Guin), Simon Du Fleuve 1: Le Clan des centaures (Claude Auclair), Après le monde (Antoinette Rychner), Gandahar (Jean-Pierre Andrevon), Semiosis (Sue Burke) ou Sa majesté des clones (Jean-Pierre Hubert).

Dans ”Galaxies africaines”, Hubert Prolongeau nos introduit à l’afrofuturisme avec des titres comme Nova (Samuel R. Delany), Kirinyaga (Mike Resnick), Qui a peur de la mort ? (Nnedi Okorafor), La Trilogie de l’héritage (Nora Keita Jemisin), L’Incivilité des fantômes (Rivers Solomon) et Rouge Impératrice (Léonora Miano).

Dans “L’invention de nouveaux genres”, Sandrine Samii nous parle de la SF déclinée au féminin qui s’interroge sur la sexualité: La Main gauche de la nuit (Ursula K. LeGuin), La Servante écarlate (Margaret Atwood), Chronique du pays des Mères (Élisabeth Vonarburg), Dawn (Octavia Butler) et Libère-toi Cyborg! (Ian Larue).

Dans “Humains, plus trop humains”, Alexis Brocas nous parle de notre extinction avec des romans apocalyptiques comme Je suis une légende (Richard Matheson), Le Fléau (Stephen King), La Route (Cormac McCarthy), Un Cantique pour Leibowitz (Walter M. Miller), Niourk (Stefan Wul), ou même World War Z (Max Brooks).

Un dossier SF ne serait pas complet sans un article sur les adaptations cinématographiques, ce que nous offre Hervé Aubron avec “Au cinéma, l’odyssée de l’impasse”. Le tout se termine sur une bibliographie qui nous suggère une sélection d’auteurs cultes: Philip K. Dick (Le dieu venu du centaure), Robert A. Heinlein (Étoiles, garde à vous!), Robert Silverberg (Les profondeurs de la Terrre), Jack Vance (Cycle de Tschaï), William Gibson (Neuromancien), A.E. Van Vogt (Le cycle du Non-A), Stefan Wul (Niourk), Stanislas Lem (Solaris), Ursula K. LeGuin (La main gauche de la nuit), Ayerdale (Mytale), Dan Simmons (Hypérion), Ann Leckie (La justice de l’ancillaire) et Pierre Bordage (Les guerriers du silence). On y ajoute aussi un essai: L’autre-mental: Figures de. l’anthropologue en écrivain de science-fiction (Pierre Déléage). stars-3-5

Solaris #214 (Printemps 2020)

Solaris-214Ce numéro spécial de Solaris est consacré aux Univers de Joël Champetier. Cinq ans après le décès de ce talentueux écrivain québécois, dix auteurs revisitent ses univers en nous offrant des textes qui s’inspirent et se situent dans l’oeuvre de Joël.

  • “Le passeur de livres” par Geniève Blouin se situe dans l’univers du Mystère des Sylvaneaux
  • “Comment le shiba aux pattes silencieuses décida l’avenir du monde” par Philippe-Aubert Côté se situe dans l’univers de “Visite au comptoir dénébolien” originalement publié dans Sourires
  • “Petite Poule rousse” par Jonathan Reynolds se situe dans l’univers de La Peau Blanche
  • “Celui qui crie” par Ariane Gélinas se situe dans l’univers de La mémoire du lac
  • “La mémoire du papillon” par Pascal Raud se situe dans l’univers de L’aile du papillon
  • “La mort au fond du monde” par Sébastien Chartrand se situe dans l’univers de La mer au fond du monde
  • “L’Amour en l’absence” par Jean-Louis Trudel se situe dans l’univers de La taupe et le dragon
  • “La voie du maître” par Éric Gauthier se situe dans l’univers des Sources de la magie 
  • “Le Rouge” par Élisabeth Vonarburg se situe dans l’univers de “Poisson-soluble” originalement publié dans Solaris #59
  • “Concerto pour extraterrestres ou mathématiciens” par Hugues Morin et Joël Champetier se situe dans l’univers de “Luckenbach, les mathématiques, et les autres dangers de Montréal” originalement publié dans Solaris #100

Le numéro se termine avec un autre épisode des “Carnets du Futurible”, par Mario Tessier: “Joël Champetier et la science dans ses oeuvres de fiction”. Le Futurible nous présente d’abord une courte biographie de l’auteur, puis commente quatre nouvelles (“Survie sur Mars” in ASFFQ 1987, “Coeur de fer” in Solaris 93, “Dieu, un, zéro” in ASFFQ 1990 et “Luckenbach, les mathématiques, et les autres dangers de Montréal” in Solaris 100) et deux romans (La Mer au fond du monde et La Taupe et le dragon) qui comportent des références explicites à la science.

Un fascinant numéro de Solaris qui se veut en quelques sortes un compagnon pour Tous mes univers, un recueil qui offre l’intégrale des nouvelles de Joël Champetier (trente-deux textes, 570 pages!, publié chez Alire), incluant même un inédit: le premier chapitre du roman inachevé Le Carrousel martien. stars-4-0

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Revue de zines… [002.020.209]

Un survol de quelques zines en tous genres… J’en épluche le contenu pour vous.

Animeland #230 (Avril-Juin 2020)

Animeland-230Après des délais de parution, des problèmes de distribution et finalement la COVID-19, je commençais à craindre pour la santé d’Animeland… Mais non, le magazine français de l’anime et du manga nous reviens avec une nouvelle formule qui tiens plus du mook que du magazine. C’est un superbe numéro de 144 pages, plein à craquer de dossiers richement illustrés et d’information de toutes sortes (mais il n’y a plus de section sur les actualités car il est beaucoup plus pertinent et opportun de les retrouver sur le site internet). Ce que AL aurait toujours dû être…

À la une on retrouve un énorme dossier de cinquante pages (!) sur City Hunter : la série télé, les épisodes essentiels, les films, OVAs et dérivés, la musique, portraits du créateur (Tsukasa Hojo) et de son personnage (Ryô Saeba), un article sur Family Compo (un autre manga de Hojo) et finalement des interviews avec Kenji Kodama (réalisateur de l’anime), Akira Kamiya (voix japonaise de Ryô Saeba), Vincent Ropion (voix française de Ryô Saeba), Momoko Suzuki (interprète des chansons de l’anime) ainsi que Philippe et Pierre Lacheau (scénariste et réalisateur de l’adaptation cinématographique Nicky Larson et le Parfum de Cupidon).

Le numéro se poursuit avec une trentaine de pages d’interviews avec Rumiko Takahashi (12 p.), Yukito Kishiro (6 p.), Hisashi Eguchi (6 p.), Makoto Aizawa (3 p., sur Quand la neige m’appelle chez ChattoChatto),  Di Nianmiao (4 p., sur UltraMarine Magmell chez Ototo), Hiroki Goto (2 p., sur Jump: L’âge d’or du manga chez Kurokawa), et Olivier Cuvellier (3 p.)

Puis on retrouve une section de chroniques sur l’anime (12 p.: fiches sur les parutions récentes, liste des titres de la saison d’Hiver 2020 et des parutions à venir), sur les films (6 p.), sur les mangas (16 p., articles sur Chainsaw Man, Lovecraft et le manga, Kôji Seo, ainsi que des fiches sur les parutions récentes et la liste des titres à venir — où je note que le tout dernier Mari Yamazaki, Olympia Kyklos, devait paraitre chez Casterman en juin!), et sur les “goodies” (12 p.).

Un très beau numéro, riche en informations. À lire absolument pour les amateurs d’anime et de manga. stars-4-0

Voir aussi mes commentaires sur les numéros précédents: #228-229, #227, #226, #225, #224, #217-218-219, #216, #214-215, #209.

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dBD #142 (Avril 2020)

dBD-142Dans les actualités de ce numéro on retrouve un article sur Claire Bretécher (décédée en février), sur la reprise de la série (par Van Liemt et Zidrou) et une exposition à la cité du livre d’Aix-en-Provence de Ric Hochet, et sur la nouvelle collection manga “Moonlight” de Delcourt/Tonkam qui offre trois titres: Parasites amoureux (Miaki / Hotate), Le prix du reste de ma vie (Miaki / Tagushi) et Derrière le ciel gris (Miaki / Loundraw). On mentionne également la nouvelle collection KuroTsume consacrée aux “mangas” français et le décès de André Chéret, créateur de Rahan.

À la une, on retrouve un interview avec Mathieu Lauffrey (Raven, t.1 Nemesis chez Dargaud). S’enchaîne ensuite des interviews avec Alcante, Laurent-Frédéric Bollée et Denis Rodier (La bombe chez Glénat), avec Fabien Toulmé (sur L’Odyssée d’Hakim t.3 De la Macédoine à la France, chez Delcourt), avec Cécile Becq (sur l’intéressant Ama, Le souffle des femmes en collaboration avec Franck Manguin, chez Sarbacane) et avec Dugomier (sur Les Omnicients t.1 Phénomènes, chez Le Lombard). On retrouve aussi des articles sur les adaptations BD de Boris Vian (à l’occasion du centenaire de sa naissance), sur travaux préparatoires de Brüno pour L’Homme qui tue Chris Kyle (en collaboration avec Fabien Nury, chez Dargaud), et sur le scénariste Hubert (qui s’est suicidé en février).

Dans le Cahier Critique je note seulement deux mangas: Un monde formidable par Inio Asano chez Kana (Top!, des histoires courtes plutôt noire qui “propose une image déprimante du Japon”) et Shibuya Hell t.1 par Hiroumi Aoi chez Pika (Bien, “une fois accepté le ridicule de la situation, ce survival-horror (…) est plutôt rondement mené, notamment grâce à un dessin des plus expressifs”).

Une fenêtre sur l’univers complexe de la bande dessinée… stars-3-0

Capsules

dBD #143 (Mai-Juin 2020)

dBD-143À cause du confinement dû au COVID-19, dBD à sauté son numéro de Mai mais nous offre à la place un numéro double (128 pages au lieu de 96) pour Mai-Juin. À la une on retrouve d’abord une série d’articles-hommages (30 pages) sur les grands disparus de l’année : Juan Gimènez, Albert Uderzo, André Chéret, René Follet, et François Dermaut. Dans l’actualité, je note note un article sur la création d’une nouvelle collection de manga, Life, dans le cadre de Big Kana, qui se consacrera au lectorat mûrissant des jeunes adultes (20 à 30 ans) et dont les premiers titres sont d’abord Just Not Married par Kinoko Higurashi (en mai), First Job, New Life! par Yoko Nemu (en juillet), Cigarette and Cherry par Daishiro Kawakami (en septembre), et au second semestre, Corps solitaire par Haru Haruno (en octobre), Chacun ses goût par Machita (en novembre), et & -And par Mari Okazaki (en décembre — c’est quoi tout ces titre en anglais!!).

Le numéro se poursuit sur des interviews avec Zanzim (sur Peau d’homme, en collaboration avec Hubert, chez Glénat), avec Zabus & Hippolyte (sur Incroyable! chez Dargaud), avec Dimitri Armand et Tristan Roulot (sur Le convoyeur t.1 Nymphe, chez Le Lombard), avec Alex W. Inker (sur Un travail comme un autre, d’après le roman de Virginia Reeves, chez Sarbacane), avec Laurent Lerner (sur les éditions Delirium), et avec Dawid (sur SuperS t.5 avec Frédéric Maupomé et À l’unisson avec Delphine Cuveele, tous deux chez La Gouttière). On note également un article sur les chansons de bande dessinées.

Dans le Cahier Critique je remarque Hero Skill t.1 par Akagishi, Eguchi & Masa chez Delcourt/Tonkam (Bien, “prometteur”), San Antonio t.2 par Michaël Sanlaville chez Casterman (Bien, “atmosphères foldingues (…), coquin àa souhait, violent juste ce qu’il faut, rigolo comme pas deux”), Chainsaw Man t.1 par Tatsuki Fujimoto chez Kazé (Super, “si le scénario est pour l’instant assez léger, le traitement graphique est lui époustouflant”) et Néo Parasite par Hitoshi Iwaaki chez Glénat (Super, le commentaire de lecture ne correspond pas du tout à ce qu’est ce bouquin: il commente la réédition de Parasite alors que Néo Parasite est une anthologie d’histoires courtes qui rendent hommage à l’univers créé par Hitoshi Iwaaki !). Dans la section jeunesse, je note deux manga: Jizo par Mr Tan & Mato chez Glénat (Top! “Un ouvrage magnifique, dont la poésie n’a d’égale que la puissance évocatrice”) et Snack World t.1 par Sho.T chez Nobi-Nobi (Bien, “adapté d’un jeu vidéo à succès (…) agacé par les références répétitives aux smartphones (…), le dessin est lui d’un très haut niveau”).

Informatif et essentiel pour se tenir à jour sur la pléthore de parutions en BD. stars-3-5

Voir aussi mes commentaires sur les numéros précédents: #141, #140, #138-139, #136-137, #135, #133-134, #132, #130, #121, et #115.

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Solaris #212 (Vol. 45, #2 / Automne 2019)

Solaris-212Comme je l’ai déjà dit, Solaris est un périodique québécois de science-fiction et de fantastique qui nous offre en deux volets (fiction / documentaire et critique) une fenêtre privilégiée sur la SF&F francophone et plus particulièrement la SFFQ. Elle se réclame d’être “l’Anthologie permanente des littératures de l’imaginaire”. C’est un outil indispensable à tout amateur de SF et de fantastique. (Les citations descriptives proviennent de la présentation par Jean Pettigrew).

Dans le volet fiction de ce numéro, on retrouve cinq textes : “Manifeste 2113” par Frédéric Parrot (où le lecteur doit “prendre une terrible décision qui engagera l’avenir de la race humaine”), “Le Vieillard, l’enfant et la cuillère pensante” par Denis Roditi (où l’auteur “explore les confins extrêmes de l’éthique”), “Mémoire vive” par Étienne-Janosik Desforges (“une étonnante histoire dans laquelle les horreurs de la première Grande Guerre, le fantastique et la science-fiction s’entremêlent dans une intrigue à glacer le sang”), “Écho perdu” par Geneviève Blouin (où l’auteure “raconte (…) l’improbable rencontre de deux femmes que tout — mais vraiment tout ! — sépare…”) et “Eau et Diamant” par Derek Künsken (“un fascinant voyage dans un futur habité-contrôlé-maîtrisé par les IAs et la culture chinoise”).

Dans le volet documentaire on retrouve deux articles : Albert Robida : de la satire de la science à la science-fiction” par Julien Chauffour (où on “analyse (…) l’oeuvre de ce dessinateur humoriste et écrivain de grand talent, hélas un peu oublié bien qu’il eut été une figure tout aussi importante que Jules Verne en son temps”) et  “Les Carnets du Futurible : À nous l’infini, ou les visages de la philosophie cosmiste” par Mario Tessier (“qui souligne dignement le cinquantième anniversaire du premier pas de l’Homme sur la Lune”).

Dans le volet critique nous retrouvons les habituels “Littéranautes” (pour les ouvrages locaux) et “Lectures” (pour les ouvrages étrangers) — vous pouvez vous référer au sommaire en ligne pour la liste des titres commentés.

Une bonne et informative lecture. stars-3-0

Voir aussi mes commentaires sur les numéros précédents: #213 et #198.

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Capsules

Revue de ‘zines [002.020.053]

Je continue de passer en revue pour vous quelques périodiques intéressants, cette fois-ci consacrés à la bande dessinée et aux littératures de l’imaginaire…

dBD #140 (Février 2020)

5e257a90-2f24-4934-8b5f-65e23624b36eÀ la une de ce numéro on retrouve une interview avec Blutch & Robber au sujet de leur album de Tif et Tondu Mais où est Kiki ainsi que le roman illustré L’Antiquaire sauvage (tous deux chez Dupuis). Cela se poursuit avec des interviews de Lewis Trondheim (sur son exposition au Musée de la cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême jusqu’au 10 mai), avec Homs sur le tome 4 de Shi (sur un scénario de Zidrou, chez Dargaud), avec Frank Le Gall sur l’album Mary Jane (co-réalisé avec Damien Cuvillier, chez Futuropolis), Théodore Poussin: Cahiers t.5, Art Satoe 1/3 (chez Dupuis) et La Cantina (aux Éditions Alma), avec Néjib sur Swan t.2: Le chanteur espagnol (chez Gallimard), avec Carlos Hernandez sur  Le rêve de Dali (chez 21g), avec Elsa Brants sur l’oeuvre de Rumiko Takahashi (qui présidera cette année le festival d’Angoulême) et avec Jean-David Morvan sur l’album jeunesse Irena t.5 (chez Glénat). On note également un article sur la fin de Walking Dead (T. 33, Épilogue, par Robert Kirkman & Charlie Adlard, chez Delcourt).

Dans le cahier critique je remarque le tout dernier Naoki Urasawa, Asadora ! t.1 chez Kana (Top! “Urasawa démontre une nouvelle fois toutes ses qualités d’écriture et de mise en scène dans un premier volume qui s’annonce très prometteur”) ainsi que les deux premiers tomes de Jujutsu Kaisen, par Gege Akutami chez Ki-oon (Super, un shonen supernaturel par “un jeune mangaka qui publie son premier récit en France (…) c’est bien écrit et dialogué, les personnages secondaires sont intéressants et la mise en scène nerveuse à souhait”).

Un numéro informatif mais qui n’offre rien de trop excitant… stars-3-0

Capsules

Solaris #213 (Hiver 2020 / v. 45, #3)

Solaris213_C1-253x400J’ai déjà introduit Solaris, un périodique québécois de science-fiction et de fantastique, alors que je commentais son numéro 198 et j’ai, plus récemment, fait une entrevue-capsule avec le coordonateur de la revue, Jonathan Reynolds. Je regrette toutefois de ne pas en avoir parlé plus souvent, car elle nous offre en deux volets une fenêtre privilégiée sur la SF&F francophone (dont la SFFQ). D’une part, grâce aux courtes nouvelles qui y sont publiées, nous pouvons nous tenir à jour sur ce qui s’écrit dans le genre des littératures de l’imaginaire et aussi découvrir de nouveaux auteurs. D’autre part, grâce à ses articles et commentaires de lectures, nous obtenons une assistance précieuse pour comprendre la mécanique des genres et choisir les titres les plus intéressants à lire. C’est un outil indispensable à tout amateur de SF et de fantastique, d’autant plus qui n’y a plus beaucoup de périodiques francophones sur ces sujets (au Québec: Brins d’éternité, en France: principalement Bifrost, Galaxies, ReS Futurae [Sources: Ent’revues, nooSFere, Skop]).

Dans le volet fiction, ce numéro nous offre d’abord six histoires courtes:

  • “Chasseuse de soleil”, par Chloé Jo Bertrand. Ce texte est le lauréat du Prix Joël-Champetier 2019, décerné à un auteur francophone non-canadien. Dans un futur affligé par un hiver nucléaire qui a recouvert la planète d’une couche nuageuse, une jeune femme parcours l’Europe à la recherche du soleil. C’est un super beau récit, bien écrit et captivant. stars-4-0
  • “Monstresse”, par Sylvain Lamur. Une femme enceinte à bord d’un vaisseau spatial fait des cauchemars… C’est bien écrit mais j’ai pas trop compris ce qui se passait… stars-2-0
  • “Parler aux murs”, par Geneviève Blouin. Dans la vague des télé-réalités de rénovation et du mouvement KonMari, on trouve ici un petit récit humoristique où une thérapeute immobilier “parle” aux habitations (et non à leurs occupants) pour améliorer leur bien-être. Amusant sujet et intéressante narration. stars-3-0
  • “Nouvelle Représentation”, par Frédéric Parrot. Les Baïlorms sont une forme d’amibe/céphalopode télépathe en mission de reconnaissance sur Terre. Comme couverture, ils dansent au théâtre  Ludoscole pour le plaisir des humains qui ne se doutent de rien. Mais la représentation tourne mal… Intéressante scènette mais la fin demeure un peu obscure. stars-2-5
  • “Une table vide…”, par Michèle Laframboise. Une petite bande dessinée de deux pages rendant hommage à Joël Champetier, un “auteur accueillant et sympa (…) avec toujours un bon mot pour nous redonner courage.” stars-3-0
  • “Une nouvelle fantastique”, par Hugues Morin. Un homme tente de ressusciter son meilleurs ami mort de la leucémie… Très beau texte en hommage à Joël Champetier (le titre de chaque chapitre fait référence à une oeuvre de Joël). L’écriture est une bonne façon d’affronter le deuil en exprimant nos souhaits et regrets… stars-3-5

Dans le volet documentaire, on retrouve les incontournables Carnets du Futurible (par Mario Tessier) qui abordent cette fois le sujet de “la transmission sans-fil ou la radio en science et en fiction“. En bon historien, le Futurible commence par nous parler de l’invention de la TSF ou de la radio, puis il développe en expliquant comment celle-ci a été anticipée, puis utilisée en fictions, et surtout quelle a été l’importance et les conséquences des développements subséquents: télévision, radar, télécommande, téléphonie cellulaire, bluetooth, wi-fi, RFID, CB, baladodiffusion, radiodrame, radioastronomie, etc. Et, en bon bibliothécaire, le tout est très bien documenté. Tout à fait fascinant ! stars-4-0

Le volet documentaire se poursuit avec les commentaires de lectures (critiques) qui se divisent en deux segments: l’un consacré aux ouvrages publiés au Québec (“Les Littéranautes”) et l’autre aux ouvrages publiés ailleurs (“Lectures”). Sur la trentaine ouvrages commentés (voir le sommaire en ligne pour la liste), je remarque surtout Oshima (Serge Lamothe, Alto), GEIST: Les héritiers de Nikola Tesla (Sébastien Chartrand, Alire), Pierre-de-vie (Jo Walton, Lunes d’encre), Trois Hourras pour Lady Evangéline (Jean-Claude Dunyach, L’Atalante), Or et Nuit (Mathieu Rivero, Les Moutons électriques), Le Temps de la haine (Rosa Montero, Métailié), et The Empire of Corpses (Project Ito & Toh Enjoe, Pika Roman, à ne pas confondre avec la version manga).

Comme je l’ai mentionné par le passé, je trouve dommage que les commentaires de lectures ne soient pas accompagnés d’un système de pointage (rating) numérique ou étoilé qui permettrait aux lecteurs d’avoir une idée immédiate et précise de ce que le critique pense de l’ouvrage qu’il commente. C’est une façon succincte pour le commentateur de résumer son évaluation comparative de l’intérêt (le sujet), de la qualité (technique d’écriture) et de la performance (divertissant ou non) du texte critiqué. C’est sans doute une politique éditorial raisonnée mais je suis en désaccord…

Solaris se présente dans un intéressant format de poche qui offre un contenu hybride entre une revue et une anthologie (Solaris se proclame d’ailleurs comme étant “l’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire”). Personnellement, je n’aime pas trop lire des nouvelles (histoires courtes) car quand on viens à peine de se familiariser avec les personnages, le sujet et le monde où le récit se déroule, c’est déjà fini… Par contre, je comprend bien l’importance de ce format pour les auteurs (débutants ou pros) qui veulent fourbir leur talent ou expérimenter avec un genre ou des idées. Il faut bien que ces textes là soient publiés quelques parts et c’est pourquoi des revues comme Solaris sont essentielles à la bonne santé d’une littérature, quelle qu’elle soit. Toutefois, moi, je préfère lire Solaris pour ses articles et commentaires de lectures. En ce sens, la revue joue un rôle tout aussi essentiel d’aide au lecteur.

Comme toute revue, le contenu est plutôt inégal d’un numéro à l’autre. Dans ce cas-ci je suis un peu déçu car on ne retrouve que deux très bon ou excellent textes et un seul article (quoique le Futurible est toujours constant dans son excellence) — et rien sur le cinéma ou la BD. C’est la dure réalité économique des revues papiers qui sont limités par l’espace du contenu ou leur périodicité. Toutefois, ce numéro reste une très bonne lecture: divertissante, intéressante, enrichissante et qui offre quelques découvertes aux lecteurs avides de littératures de l’imaginaire… À lire absolument si vous en êtes.

Solaris #213, collectif édité par Jean Pettigrew et coordonné par Jonathan Reynolds. Lévis: Publications bénévoles des littératures de l’imaginaire du Québec, janvier 2020 (trimestriel: Hiver). 162 pages, $C 13.95, ISSN 0709-8863. Pour lectorat adolescent (14+). stars-3-5

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