Debout l’humanité !

DeboutlHumanite-cov“Le déser­teur Tenka Taihei est enrôlé de force par un labo­ra­toire de l’ar­mée qui cherche à produire une nouvelle géné­ra­tion de guer­riers. Commence pour ce petit homme, bonne pâte mais faci­le­ment mani­pu­lable, un long périple qui pour­rait bien conduire l’hu­ma­nité à sa perte.

Publié au Japon pendant la guerre du Viet­nam, Debout l’hu­ma­nité ! est l’oc­ca­sion de décou­vrir une facette inha­bi­tuelle d’Osamu Tezuka. Dans un style dyna­mique, proche du dessin de presse, cette œuvre anti­mi­li­ta­riste aborde avec acuité les ques­tions de sexe, de genre, de racisme, sans oublier de taper allè­gre­ment sur les médias et les indus­tries cultu­relles.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Page 36

Tenka Taihei est un soldat japonais envoyé faire la guerre en Asie du Sud-Est dans le pays (fictif) de Paipania. Il échappe à la mort en désertant mais seulement pour être condamné à devenir cobaye dans un laboratoire médical de l’armée sous la supervision du capitaine Reach. On découvre alors que ses spermatozoïdes mutants ont deux flagelles et qu’en conséquence sa progéniture est asexuée (ni homme, ni femme, ils forment une sorte de troisième sexe). Naïf, il est successivement manipulé et utilisé dans les expériences eugéniques du Dr Clamp, puis de Otomo Kurosumi et enfin par le promoteur Akira Kizagami. Ce dernier, avec l’aide de Reach, crée un royaume dans le Pacifique, le Taiheitengoku, pour capitaliser sur cette découverte. Le but est d’utiliser le sperme de Tenka pour créer une armée de soldats asexués, dociles et persistants comme le sont les fourmis ouvrières ou les abeilles, et de les vendre à gros profit aux plus offrants. Ils ne sont pas considéré comme des humains mais plutôt de simple drones utilisés soit comme chaire à canon (évitant ainsi aux populations humaines les horreurs de la guerre) soit comme esclave ou, même, dans des jeux pervers. 

Avec l’aide de son épouse, la guérilleros Lila, Tenka tente à plusieurs reprises d’échapper à cette entreprise et de sauver ceux qu’il considère comme ses enfants. Toutefois, Kizagami fait assassiner Lila, et Tanka retombe entre ses mains. Ses plans déjoués, Kizagami décide de promouvoir son entreprise avec un grand spectacle de guerre (kriegspiel) où s’affronteront pas moins de quarante mille soldats asexués. Cependant, Tenka s’échappe à nouveau et complote avec un nouvel allié. Au même moment son premier “fils”, Miki, travaille dans l’ombre pour venger sa mère et initier une révolution qui bientôt inversera les rôles d’oppresseurs et d’opprimés!

 

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Page 194

Debout L’Humanité ! (人間ども集まれ! / Ningen-domo Atsumare ! / lit. “Les humains se rassemblent !”) est un manga seinen par Osamu TEZUKA qui a d’abord été publié en feuilletons au Japon dans Weekly Manga Sunday entre le 25 janvier 1967 et le 24 janvier 1968 avant d’être publié en deux volumes (tankōbon) chez l’éditeur Jitsugyo no Nihonsha, puis en un seul volume (Kanzenban) en 1999. Il a également été publié en deux volumes dans la collection des Oeuvres Complète de Tezuka chez Kōdansha, qui l’a ensuite réédité en un seul volume (format bunko) en mars 2010. Il a été publié en français, en un seul volume, aux éditions FLBLB en avril 2011, puis réédité en septembre 2022 avec une nouvelle couverture. 

Tezuka aborde avec ce manga touts les grands débats du XXe siècle sur les droits et libertés (sexisme, homosexualité, transexualité, racisme, eugénisme, etc.) et il critique également tant le bellicisme que le capitalisme de nos sociétés modernes, surtout la façon que ce dernier exploite la guerre perpétuelle pour s’enrichir sur le dos des plus démuni. Malheureusement, sans doute à cause du format de publication épisodique et au fait qu’il travaillait simultanément sur une dizaine de titres! (principalement Ambassador Magma, Astro Boy, Dororo (voir mon commentaire), Flying Ben, Gumgum Punch, Phénix, Vampires), le récit est plutôt désorganisé et assez inégale. Il y a quelques longueurs et on se demande parfois où l’auteur veut en venir. Comme dans le cas de Avaler la Terre (que j’ai récemment commenté), c’est une histoire de vengeance qui se révèle (comme toujours) insatisfaisante et qui finie mal. 

Le site officiel de Tezuka nous apprends que le mangaka a intentionnellement changé son style de dessin pour ce manga afin de lui donner un ton absurde. Son style est déjà à la base plutôt caricatural, utilisant des traits assez simples (et de grands yeux), mais ici il lui donne un aspect encore plus brouillon sans doute dans le but de se rapprocher du style “dessin de presse.” Toutefois, les lecteurs de l’époque, peut-être déjà mal à l’aise à cause des thématiques sociologiques et politiques, ont durement critiqué l’ouvrage pour son manque de raffinement. 

Comme dans tous ses ouvrages, Tezuka nous offre ici un manga très intéressant avec une histoire pleine de rebondissements qui, malgré son style caricatural, exprime des préoccupations très sérieuses sans toutefois être dénuée d’humour — ou, comme dans ce cas-ci, de satire mordante. C’est donc une lecture agréable qui sait nous divertir tout en nous faisant réfléchir.

Encore une fois je remercie profondément les petits éditeurs comme FLBLB qui ont le courage de publier ce genre de manga tout en sachant très bien qu’ils ne seront pas populaire mais qu’il faut néanmoins les rendre accessibles à un public aussi large que possible pour faire valoir l’importance qu’ils occupent dans l’histoire de la bande dessinée. À lire pour tout amateurs de mangas et/ou de Tezuka.

Débout l’Humanité ! (Intégrale), par Osamu Tezuka (Traduit du japo­­nais par Jacques Lalloz et Rodolphe Massé). Poitiers: Éditions FLBLB, septembre 2021. 432 pages, 15,5 × 22 cm, 20€ / $36.95, ISBN 978-2-35761-308-9. Pour lectorat adolescent (14+ / sexualité, violence). stars-3-5

Autres titres de Osamu Tezuka disponible chez FLBLB: Alabas­ter (épuisé), Avaler la terre (que j’ai déjà commenté), La Femme insecte (sortie prévue en septembre 2022), La grande pagaille du Diletta, L’homme qui aimait les fesses (épuisé), et NéoFaust (épuisé, réédition prévue en septembre 2022).

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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© 2021 Tezuka Productions. All rights reserved.

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Avaler la terre

AvalerLaTerre-cov“— Tu devrais essayer de voir plus grand !
— Oh, mais je vois très grand… Moi, mon rêve, c’est d’ava­ler la Terre entiè­re…
— Ça ne t’in­té­res­se­rait pas de rencon­trer la plus belle femme du monde plutôt ?
— Les femmes, ça ne me dit rien…
— Elle s’ap­pelle Zéphy­rus et loge à l’hô­tel Ômura. Tu vas te débrouiller pour faire sa connais­san­ce… Pour ça, tu rece­vras trois cent mille yens à une condi­tion toute­fois : décou­vrir qui elle est en réalité.

En 1968, Tezuka imagine une destruc­tion concer­tée du monde, qui commen­ce­rait par l’argent et la morale.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Page 18

Zephyrus, une belle femme, perd sa fortune et son père bien-aimé par les ruses de son ambitieux mari. Ses sept filles, qui se font appeler Zephyrus comme leur mère, promettent de se venger des hommes et des sociétés civilisées du monde entier qui ont causé la mort de leur mère et ruiné leur vie. Pour ce faire, elles inventent un peau synthétique, le dermoïde Z, qui permet à quiconque qui peut se la payer de prendre n’importe quelle apparence. D’abord utilisé à des fins esthétique, elle devient rapidement un instrument qui permet de réaliser des crimes en toute impunité. Zephyrus elles-même l’utilisent pour se donner une beauté qu’aucun homme (ou presque!) ne peut résister afin de les séduire, les contrôler et, ultimement, les punir. La deuxième phase de leur plan est d’inonder les marchés financiers avec des tonnes d’or qu’elles ont découvert sur une île du Pacifique ayant jadis appartenu à l’Empire de Mu. C’est alors le crash financier, l’or et les devises qui y sont liées étant dévalués jusqu’à ne plus rien valoir, et le monde moderne chavire dans l’avarice, la criminalité et la barbarie! Ce plan aurait été parfait si ce n’est de l’inégalable Seki Gohonmatsu qui demeure insensible au charme des femmes et qui n’aspire qu’à boire de l’alcool en si grande quantité qu’il pourrait en avaler la Terre entière. Cela lui donne courage et force, s’opposant à la conspiration des soeurs Zephyrus ne serait-ce que pour qu’elles le laisse en paix. Cependant, tant la soeur cadette, Milda, que leur mentor, miss Monte Christos, se trouvent ébranlées par l’innocence et l’intégrité de Gohonmatsu et en tombent amoureuses… La fin ne pourra être que tragique…

Avaler la Terre (地球を呑む / Chikyû wo Nomu) est un manga seinen par Osamu Tezuka qui a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine Big Comic entre avril 1968 et juillet 1969 avant d’être compilé en deux volumes (tankobon) chez l’éditeur Shogakukan en mai et juin 1977. Il a connu une réédition en un volume (bunkoban) en septembre 1994, puis à nouveau en deux volumes en 2006. Il a été publié en français chez Milan en 2006 (deux volumes) puis en anglais chez Digital Manga en juin 2009 (un volume). Il également été réédité en français en un seul volume chez les Éditions FLBLB.

Osamu Tezuka, au Japon, est considéré comme le dieu du manga car il en a pratiquement inventé le genre. Bien sûr son style de dessin peut paraître vieillot et caricatural avec ses grands yeux et la simplicité de trait — après tout, au début de sa carrière,  il s’est beaucoup inspiré des dessins animés des Studios Fleischer, comme Betty Boop, et surtout de Walt Disney. Et c’est sans doute pour cela que son oeuvre est souvent négligé en Occident. Il a pourtant toujours produit des récits qui, malgré ses personnages caricaturaux et l’humour presque “slapstick”, abordaient des sujets vraiment sérieux. Si l’on regarde au-delà du style, son oeuvre est très intéressante et a toujours un petit aspect moralisateur, voir pédagogique.

C’est le premier récit d’envergure que Tezuka destine à un public plus âgé (jeune adulte, masculin; i.e. “seinen”). Alors que le Japon connait une explosion de prospérité d’après-guerre, Tezuka fait une mise-en-garde en dépeignant avec beaucoup d’ironie une société devenue dépravée à cause des femmes scandaleuses, de l’argent et de la politique corrompue. Évidemment, certains concepts peuvent nous paraître dépassés ou même choquants. Tezuka est, après tout, un homme de son époque: le Japon était alors une société patriarcale où le rôle de la femme est reproductif et décoratif. L’image qu’il donne aussi de la ségrégation raciale aux État-Unis peut paraître exagérée (presqu’hilarant) mais c’est sa façon de la critiquer. 

Le récit m’est apparu plutôt inégal au début mais Tezuka en explique la raison en post-face. La plupart des mangaka de l’époque publiaient des séries où chaque épisode constituait un récit indépendant mais Tezuka (à la demande de son éditeur) s’est distingué en présentant pour la première fois avec Avaler la Terre une histoire avec des épisodes à suivre. Inévitablement, comme le récit s’étire, les lecteurs perdent un peu intérêt et cessaient de suivre. Pour contrer cela, Tezuka à introduit quelques épisodes indépendants au milieu du récit.

Ce genre d’histoire me rappel étrangement la quatrième saison de la série télévisée Westworld… Que ce passerait-il si quelqu’un remplaçait un groupe de politicien ou en prenait le contrôle d’une façon ou d’une autre, comme pour orchestrer un coup d’état et un virage à droite rétrograde, voir autodestructeur? En fait cela a déjà été fait avec le série télé humoristique (hilarante et plutôt originale) BrainDead! Et l’on pourrait croire que ces derniers temps c’est aussi le cas avec l’aile trumpiste du parti républicain… Malgré tout c’est Tezuka qui reste le plus original puisqu’il a imaginé et publié ce manga à la toute fin des années soixante!

Avaler la Terre nous présente un récit de vengeance, doublé d’un complot de fin du monde, qui offre de l’action et du suspens mais aussi beaucoup de sensualité et d’humour. C’est une série ambitieuse que Tezuka considère comme parmi ses oeuvre les plus importantes. Hélas! Ce genre de manga n’attire pas les foules — heureusement qu’il y a des éditeurs qui en reconnaissent l’importance historique et ont le courage d’en faire la traduction — donc un grand merci à FLBLB! Malgré la complexité du récit et le style caricatural, c’est un excellent manga, agréable et intéressant à lire. Une oeuvre de Tezuka mérite toujours d’être lue.

Avaler la terre (Intégrale), par Osamu Tezuka (Traduit du japo­­nais par Jacques Lalloz et Patrick Honnoré). Poitiers: Éditions FLBLB, septembre 2021. 520 pages, 15,5 × 22 cm, 20€ / $36.95, ISBN 978-2-35761-307-2. Pour lectorat adolescent (14+). stars-4-0

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A few more notable news

Here are a few notable news & links (mostly anime & manga related) that I came across recently:
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Buddha (1)

“Osamu Tezuka’s vaunted storytelling genius, document.write(“”); consummate skill at visual expression, and warm humanity blossom fully in his eight-volume epic of Siddhartha’s life and times. Tezuka evidences his profound grasp of the subject by contextualizing the Buddha’s ideas; the emphasis is on movement, action, emotion, and conflict as the prince Siddhartha runs away from home, travels across India, and questions Hindu practices such as ascetic self-mutilation and caste oppression. Rather than recommend resignation and impassivity, Tezuka’s Buddha predicates enlightenment upon recognizing the interconnectedness of life, having compassion for the suffering, and ordering one’s life sensibly. Philosophical segments are threaded into interpersonal situations with ground-breaking visual dynamism by an artist who makes sure never to lose his readers’ attention.”
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“Tezuka himself was a humanist rather than a Buddhist, and his magnum opus is not an attempt at propaganda. Hermann Hesse’s novel or Bertolucci’s film is comparable in this regard; in fact, Tezuka’s approach is slightly irreverent in that it incorporates something that Western commentators often eschew, namely, humor.” [ Text from the
publisher’s web site ]


Buddha (???) is a sh?nen manga written and illustrated by Osamu Tezuka. It was successively serialized in Ushio Shuppansha’s magazines Kibo-no-tomo, Shonen World and Comic Tom between September 1972 and December 1983, before being compiled in fourteen volumes. It has been translated in french by Tonkam and in english by Vertical.

Osamu Tezuka did not limit his manga writing to stories for children, like Astro Boy (Tetsuwan Atom) or Kimba the White Lion (Jungle Taitei). He also wrote very serious stuff, like his manga adaptation of Dostoyevski’s Crime and Punishment, Faust, Tell Adolf (Adolf ni Tsugu), Phoenix (a spiritual allegory told through the entire human history), and Buddha, a fictionalized biography of Siddhartha Gautama.

Buddha is Tezuka’s longest continuous story, spanning eight volumes for a total of three thousand pages! With this story, he wanted to tell the human side of the life of Buddha. It is not a reference book on Buddhism (although the book is endorsed by several Buddhist groups), but it is a very good introduction to Buddhist ideas—at the same time Tezuka expresses his own moral views of the world, deeply rooted in humanism and the respect of life, which happen to be similar to Buddhist philosophy. Volume one of Buddha tells the story of Chapra, a young man who tries in vain to elevate himself from his status of shudra (slave caste). In his endeavor he meets with the monk Naradatta and with the pariah Tatta. In this volume, we also see the birth of Siddhartha (but not until page 267!!).

Tezuka’s style is very old-fashioned and naïve, yet very cinematic at the same time. It is not surprising to learn that his strongest influences, as he admitted himself, were old Disney and Fleischer animations. However, despite his cartoonish art, he succeeds in telling a very serious story, while keeping it simple and accessible—even to children (however, parental discretion is advised since there’s some nudity and violence). Tezuka is an excellent storyteller, keeping the reader constantly captivated throughout this spiritual and historic fresco. He successfully balances the depth and drama of the story with a good dose of humor and poetry. It is a fascinating work that deserves to be considered his masterpiece. I am glad that Vertical chose to publish this title, first in hardcover, and later in paperback. My only regret is that they decided to publish it in the western left-to-right format and not in its original Japanese right-to-left version.

The manga was adapted into two anime film: Tezuka Osamu no Buddha: Akai Sabaku yo! Utsukushiku (Buddha: The Great Departure, released in may 2011) and Buddha 2: Tezuka Osamu no Buddha ~Owarinaki Tabi~ (it should premiere in Japanese theaters February 2014; a 10-Minute English-subbed trailer was recently posted).

Buddha, vol. 1: Kapilavastu (of 8), story & art by Osamu Tezuka, New York, Vertical, may 2006. 400 pages, 6 x 8 in., B&W, flipped, paperback, $14.95 US ($21.00 CND), rated 8+, ISBN 978-1-932234-56-5. Winner of the 2003 and 2004 Eisner Awards for Best Foreign Work. A twelve-page preview is available on Vertical website.
Also available in french from Tonkam:

Bouddha, vol. 1: Kapilavastu (de 8), par Osamu Tezuka. Paris, Éditions Tonkam (Tsuki Poche), Octobre 1997. 11.4 x 17.0 x 2 cm, 400 pg., 8.40 € / $16.95 Can. ISBN: 2-912628-01-6. Flipped. Recommended for children (8+). Republished in a deluxe edition in may 2004 as “La vie de Bouddha, vol. 1: Kapilavastu” (135x195mm, 15.50 € / $26.95 Can., ISBN 9782845805279).

For more information you can also check the following sites:

To know more about this title you can also check articles on Anime News Network, Tezuka in English and Tezuka’s official website.

Another version of this article was first published in Protoculture Addicts #89 (Fall 2006): 77.

Buddha © 2006 by Tezuka Productions. All rights reserved. Translation © 2006 by Vertical, Inc.

[ Traduire ]

Dororo (1)

“Hyakkimaru est né sans bras, document.write(“”); sans jambes, sans yeux, sans oreilles, sans nez… Pas moins de 48 parties de son corps lui ont été ôtées, chacune ayant été emportée par un démon avant sa naissance. Devenu un jeune homme, il se découvre d’étranges pouvoirs, en particulier celui d’attirer toujours vers lui les monstres et démons. Accompagné de Dororo, un petit voleur assez particulier, il part à la recherche d’un endroit où il pourra enfin vivre en paix. Mais son voyage ne sera qu’une suite ininterrompue de luttes contre les pires esprits malfaisants du Japon.”
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Dororo est un manga de samouraï d’un genre plutôt inhabituel.”

[ Texte de la jaquette intérieure de couverture ]

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Dororo (???) est un manga sh?nen écrit et illustré par Osamu Tezuka. Il a d’abord été prépublié en feuilleton dans le Weekly Shonen Sunday de Shogakukan (entre le 27/08/1967 et le 22/07/1968) avant d’être compilé en quatre Tankoubon (volumes). Il a été traduit en français par Delcourt et est maintenant également disponible en anglais chez Vertical.

Ce manga a connu de nombreuses adaptations. Il a d’abord été adapté en une série télé d’animation de 26 épisodes, intitulé Dororo et Hyakkimaru (???????). Produit par Mushi (le studio de Tezuka) sous la direction de Gisaburo Sugii, il a été diffusé sur Fuji TV (le dimanche à 19h30 entre le 06/04/1969 et le 28/09/1969). En Septembre 2004, Sega a aussi produit un jeu vidéo pour PS2 intitulé “Blood Will Tell”. Finalement, le manga a été adapté au cinéma par Toho en 2007 avec Akihiko Shiota à la réalisation, ainsi que Kou Shibasaki (Dororo) et Satoshi Tsumabuki (Hyakkimaru) dans les rôles principaux. C’est une étrange adaptation (l’histoire se déroule dans le futur) qui se voulait la première partie d’une trilogie (la suite n’a jamais été produite) mais qui respecte bien l’esprit du manga (pour plus de détails voir, en anglais, les sites de Anime News Network, AsianWiki et IMdB).

Le père de Hyakkimaru, Daigo Kagemitsu, était un seigneur de guerre de l’époque Sengoku. Un jour, il se rendit à un temple connu comme le “pavillon des enfers” et demanda à y passer la nuit, seul. Afin de devenir le maître du pays tout entier, il promit à chacun des quarante-huit démons du temple (représentés par des statues) une partie de son fils. Ainsi, son fils naquît muet, sourd, aveugle, sans aucun membres. Il lui manquait quarante-huit parties du corps (incluant nez, nombril, cheveux, etc.). Éplorée, la mère due, malgré elle, abandonner à la rivière cet enfant considéré non viable. Il fut toutefois recueilli par une sorte de médecin de campagne un peu sorcier qui en prit soin et, contre toute attente, il survécu. Le médecin lui fabriqua des prothèses qui lui donnèrent une apparence plus humaine et il développa des habilités surnaturelles (télépathie, fort instinct et “sixième sens”) qui lui permirent de se déplacer et de communiquer comme un être humain normal.

Cependant, sa nature surhumaine attirait démons, spectres et fantômes ce qui s’avérait dangereux pour son père adoptif. Il décida donc de quitter sa maison à la recherche d’un lieu mieux adapté à sa nature. Avant son départ, le médecin le dota d’un sabre, caché dans l’un de ses bras artificiels, et le baptisa Hyakkimaru, l’enfant-aux-cent-démons. Une nuit, un esprit lui avoua que s’il pourchassait et tuait les quarante-huit démons qui lui avaient volé son corps il pourrait peut-être un jour redevenir normal. Plus tard il sauva une jeune voleur (peut-être avait-il senti que, comme lui, l’enfant était plus que ce qu’il prétendait) qui devint son compagnon de route et ainsi tous deux sillonnent les campagnes à la recherche de démons.

Dororo a été créé à l’origine pour bénéficier de l’immense popularité des histoires de fantômes et de monstres (dans la tradition de l’oeuvre de Shigeru Mizuki), mais a fini par devenir plus une quête héroïque. Hyakkimaru et Dororo (dont le nom vient du mot japonais pour voleur, “dorobo”) sont tous deux à la recherche de ce qu’ils ont perdu: les parties du corps dispersés de Hyakkimaru et le trésor du père de Dororo. Toutefois, ce manga est bien plus qu’une histoire de samouraï et de voleur sur une mission de pogrom démoniaque. Il s’agit plutôt d’une quête de découverte de soi, sur un fond de lutte de classe (un thème certainement inspiré par l’idéologie de l’époque, notamment le “Zenky?t?”, ou le mouvement de protestation étudiants, entre les années 1965 et 1972, particulièrement dans les universités de Nichidai et Todai à Tokyo). Comme la plupart des manga de Tezuka, celui-ci est très bien écrit. Le récit est captivant et, en dépit de l’aspect cartoonesque des protagonistes, très sérieux–mais jamais dénué d’humour.

Les protagonistes : Daigo Kagemitsu, le docteur, Hyakkimaru et Dororo
Sans être une oeuvre majeure de Tezuka, cette brève série de manga mérite tout de même notre attention. Cela vaut certainement la peine d’être lu.

Dororo, vol. 1 (de 4), par Osamu Tezuka. Paris, Éditions Delcourt (Label Akata, Coll. Fumetsu), avril 2006. 12.7 x 18.0 x 2 cm, 220 pg., 7.99 € / $13.95 Can. ISBN: 978-2-7560-0154-8. Sens de lecture Japonais. Recommandé pour jeunes adolescents (10+).
Aussi disponible en version anglaise chez Vertical:

Dororo, vol. 1 (of 3), écrit et illustré par Osamu Tezuka, New York, Vertical, avril 2008. 312 pages, 6 x 8 in., B&W, unflipped, paperback, $13.95 US ($15.95 CND), rated 16+, ISBN 978-1-934287-16-3. (Vol. 2: 2008/06/24, ISBN 978-1934287170; Vol. 3: 2008/8/26, ISBN 978-1934287187). Il a été réédité en mars 2012 en un énorme volume de 848 pages (U.S. $24.95 / CAN $29.95, ISBN: 978-1-935654-32-2). Gagnant du Eisner Award en 2009.

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Pour en savoir plus sur ce titre vous pouvez également consulter les entrés qui lui sont consacrées (en anglais) sur Anime News Network, Tezuka in English et le site officiel de Tezuka.

Une autre version de cet article a été préalablement publié dans Protoculture Addicts #96 (May/June 2008): 37.

Dororo © 2006 by Tezuka Productions. All rights reserved. © 2006 Guy Delcourt Productions pour l’édition française.

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Kirihito (1)

“Pour découvrir les causes d’une maladie mystérieuse, document.write(“”); la “monmô”, le Dr. Kirihito Osanaï se rend au village de Inugami-sawa, dans une région très retirée du Japon. Il va y faire une découverte incroyable et sera victime d’une monstrueuse machination…”
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“À travers ce drame bouleversant, Osamu Tezuka plonge son scalpel directement dans un des “foyers infectieux” qui rongent notre société contemporaine.”

[ Texte de la jaquette intérieure de couverture ]

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Kirihito (?????? / Kirihito Sanka / lit. “éloge de Kirihito”) est un manga seinen relativement obscure écrit et illustré par Osamu Tezuka. Il a été prépublié en feuilleton dans le magazine Big Comics de Shogakukan entre Avril 1970 et Décembre 1971. Il a été compilé en un nombre de volumes qui varie beaucoup selon l’éditeur (de deux à cinq volumes) mais l’édition complète de l’oeuvre de Tezuka par Kodansha en 1977 le met en quatre volumes.

C’est un manga très complexe qui représente un point tournant important dans l’oeuvre de Tezuka. Il s’agit de sa première histoire de suspense médical (lui-même médecin, Tezuka va perfectionner ce genre pour sa série Black Jack (1973-83) et utilisera également une thématique médicale pour L’arbre au soleil (1981-86), une chronique biographique qui retrace la vie de son arrière-grand-père, Ryoan Tezuka, aussi un médecin). C’est également sa première oeuvre influencée par le gekiga et offrant une forte thématique sociologique. Même son style graphique, qui apparait moins cartoonesque et caricatural qu’à l’habitude, subit l’influence du gekiga, un genre de récit graphique plus sombre, plus dramatique et réaliste, par opposition au manga qui est un genre généralemenet considéré plus léger et comique.

Le jeune docteur Kirihito Osanai étudie une maladie énigmatique qui transforme les humains en créatures d’une apparence quasi canine. Recherchant les causes de cette maladie, qu’il croit d’origine environnementale, il se rend dans un village reculé du Japon où il en devient lui-même victime. Il réussi à en contrôler le développement mais doit aussi faire face à une conspiration orchestrée par son propre patron. Il est fait prisonnier par un cirque chinois, mais réussi à s’échapper. Cependant l’avion qui l’amène de Taiwan aux Pays-Bas est détourné et il se retrouve bloqué au Moyen-Orient.

Préfigurant étrangement son Bouddha (1972-83), Tezuka explore les valeurs morales fondamentales du christianisme en utilisant un personnage qui a une vie de souffrance comme l’a fait Jésus-Christ (et le nom du personnage est un jeu de mot sur le nom du “Christ”, qui se prononce “Kirisuto” en japonais, et peut-être aussi sur “hosanna” qui est une exclamation de louange à Dieu en araméen et en hébreux). Le message humaniste de Tezuka (fait de compassion et de non-violence) commence à prendre forme. Au premier niveau, l’histoire offre un commentaire social sur l’ostracisme et le racisme, l’enseignement de l’acceptation de toutes les différences et le fait que, peu importe la façon dont nous nous regardons, nous sommes tous humains. Pour cela, Tezuka pourrait avoir utilisé une maladie comme la lèpre, mais cela n’aurait pas eu un effet aussi spectaculaire qu’une maladie fictive comme celle de Monmô, ce qui lui permet aussi d’ajouter, à un second niveau, un commentaire moral sur la nature humaine. Il dénonce ainsi les vices humains, démontrant que nous devons constamment nous battre pour rester au-dessus de la bête. Sur le rebond, il critique également la médecine moderne, qui est souvent plus préoccupés par la politique, les récompenses, les subventions et la promotion personnelle des ses chercheurs que de la santé réelle des patients.

Ce manga nous propose une histoire plutôt sérieuse qui se déroule lentement, ce qui ne plaira sans doute pas aux fans de Tezuka habitués à des récits plus légers. C’est toutefois superbement écrit et assez captivant. L’édition française de Delcourt/Akata honore bien cet excellent ouvrage avec une présentation attrayante et respectueuse: bonne traduction, sens de lecture original, répartie sur quatre volumes — contrairement à l’édition anglaise de Vertical qui renverse les planches pour les présenter dans le sens de lecture occidental, en un seul volume énorme et encombrant.

Je n’ai lu que le premier volume mais l’ensemble de la série m’apparait d’un grand intérêt et je m’efforcerai sûrement d’en lire la suite dès que possible. Même si ce n’est pas une oeuvre très connue de Tezuka, j’en recommande la lecture car je crois que c’est un manga important pour comprendre et apprécier la travail du maître.

Kirihito, vol. 1, par Osamu Tezuka. Paris, Éditions Delcourt (Label Akata, Coll. Ginkgo), août 2005. 12.7 x 18.0 x 1.8 cm, 220 pg., 7.99 € / $13.95 Can. ISBN: 978-2-8478-9892-7. Sens de lecture Japonais. Recommandé pour jeunes adultes (16+).
Aussi disponible en version anglaise chez Vertical:

Ode To Kirihito, story & art by Osamu Tezuka, New York, Vertical, 2006. 828 pages, 6 x 8 in., B&W, flipped, paperback, $24.95 US ($37.95 CND), rated 16+, ISBN 1-932234-64-0. (La réédition de 2010 est en deux volumes: Part 1, 978-1-934287-97-2, 480 pages; Part 2, 978-1-934287-98-9, 352 pages; U.S. $14.95 / CAN $18.95 chacun).

Vertical avait mis en ligne un preview (qui est encore disponible) pour les pages 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64 et 65 de leur édition anglaise.

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Pour en savoir plus sur ce titre vous pouvez également consulter les entrés qui lui sont consacrées (en anglais) sur Anime News Network et Tezuka in English.

Une autre version de cet article a été préalablement publié dans Protoculture Addicts #89 (Fall 2006): 78.

Kirihito Sanka © 2005 by Tezuka Productions. All rights reserved. © 2005 Guy Delcourt Productions pour l’édition française.

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Le Château de l’aurore

“Grand amateur de l’Histoire de son pays, document.write(“”); Tezuka s’est souvent amusé à construire ses récits à partir d’épisodes marquants du passé, comme l’illustre ce Château de l’Aurore étincelant de fantaisie. Les intrigues politiques et le contexte historique font tout le sel de cette chronique palpitante située à l’époque de Hideyoshi Toyotomi (1536-1598), l’un des trois unificateurs du Japon féodal.”
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“Le puissant seigneur Muneharu Matsunoki se lance à la demande du shogun dans la construction d’un château de style «anglais». Malgré l’opposition des habitants, les travaux de l’extravagante bâtisse commencent. Mais le chantier devient le théâtre de mystérieux sabotages et des ombres inquiétantes rôdent bientôt dans le périmètre. Les liens familiaux et les rivalités de clans s’en mêlant, les passions s’exacerbent et la situation devient vite explosive. Déjà, c’est la guerre qui menace…”

“Cette œuvre réalisée au tout début des années 1960 témoigne de ce que les spécialistes japonais désignent comme «l’Âge d’or» d’Osamu Tezuka, période qui le voit s’affranchir de l’influence de Walt Disney et inventer les codes de la bande dessinée japonaise moderne. Le Château de l’Aurore n’est que l’un des nombreux joyaux méconnus dont regorge l’œuvre pléthorique de ce génie du 9e Art.” [ Texte tiré du blogue de l’éditeur ]

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Le Château de l’aurore (???? / Yoake Shiro) est un manga seinen écrit et illustré par celui qui est connu au Japon comme le “dieu du manga,” Osamu Tezuka. Prépubliée en feuilletons dans les magazines de l’éditeur Gakken Chûgaka Ichinen Course et Chûgaka Ninen Course (de septembre 1959 à mars 1961), l’histoire fut finalement compilée en un seul volume en mai 1961 par l’éditeur Suzuki. Il a été réédité en août 1978 par Kodansha, en juin 1997 et décembre 1998 par Sh?gakukan (deux différent formats), puis par Gakken en août 2003. La traduction française est paru chez Cornélius en mars 2008. Il a été nominé pour le prix jeunesse du Festival de bande-dessinée d’Angoulème en 2008.

Il est toujours difficile de parler d’un monument comme Osamu Tezuka (1928-1989). Considéré comme l’un des pères du manga (ou même un “dieu”), il a fortement contribué à établir les règles du genre, il a eut une influence énorme sur la culture japonaise et s’est révélé un mangaka versatile et extrêmement prolifique (il a produit environ sept-cent oeuvres soit plus de 150,000 pages!). Il est quasi impossible de vraiment exprimer l’importance qu’il a eut dans l’histoire du manga. On connait tous bien sûr des titres comme Astro Boy, Le Roi Léo ou Princesse Saphir mais ceux-ci ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan de sa production et cela même si on ne compte que la cinquantaine de titres traduit en français (dont plusieurs sont disponible en bibliothèques).

Ces titres qui nous viennent facilement à l’esprit donnent l’impression qu’il dessinait surtout pour les enfants (et son style simple et souvent caricatural renforce ce sentiment) alors que son oeuvre est pourtant très diversifié tant dans les genres (drame ou comédie, que ce soit fantastique, historique ou science-fiction) que dans les thèmes abordés (nature, technologie, médecine, politique, philosophie, religion, etc.). Il a produit de nombreux manga pour adultes, avec des histoires très sérieuses (ne serait-ce que L’Histoire des 3 Adolf, M.W. ou Kirihito), mais tout au long de son oeuvre (peu importe laquelle) il a toujours conservé la volonté d’être didactique et de promouvoir la connaissance ainsi qu’un profond humanisme (après tout il avait fait ses études en médecine).

Le Château de l’aurore est une oeuvre plutôt mineure de Tezuka. La plupart des ouvrages consacré au maître n’en parle même pas. C’est pourtant une oeuvre charnière mais qui demeure tout de même assez typique. Lorsqu’elle est publiée, Tezuka a trente-et-un ans mais cela fait déjà treize ans qu’il a publié sa première histoire, Maachan no Nikkich? (1946). Entre temps il a principalement produit Shin Takarajima (1947, son premier succès), Metropolis (1949), Le Roi Léo (1950), Captain Atom (1951-52, où Astro fait sa première apparition), Astro Boy (1952-68), Princesse Saphir (1953) et il a débuté les quatre premiers chapitres de Phénix (1954-57). Lorsqu’il débute Le Château de l’aurore (1959-61), il a finalement atteint sa maturité artistique et perfectionné un style qui lui est propre.

Le Château de l’aurore est un récit historique avec une touche de fantasy. C’est-à-dire que le contexte historique est véridique mais les personnages principaux et les lieux sont fictifs. Comme nous l’apprend la postface de la traductrice Nathalie Bougon, Tezuka a choisit de situer son récit dans “l’une des époques les plus fascinantes de l’histoire du Japon”: l’ère de Momoyama (1568-1603). Marquée par trois grands généraux, ce sera une période de transition entre l’ancien Japon féodal (l’époque Sengoku / Muromachi) et l’ère d’Edo. D’abord Nobunaga Oda entreprend l’unification du Japon. À sa mort, Hideyoshi Toyotomi lui succède et continue l’unification qui sera complétée en 1591 par l’alliance avec son adversaire d’antan, Ieyasu Tokugawa. Toutefois, à la mort de Toyotomi en 1598, Tokugawa s’oppose rapidement à la régence de son fils Hideyori et, après la fameuse bataille de Sekigahara en 1600, prend le contrôle du pays tout entier (quoique Hideyori ne sera complètement vaincu qu’en 1615 avec le siège et la destruction du château d’Osaka). Tokugawa instaure le Bakufu en 1603 et ce sera le début du shogunat Tokugawa, qui règnera sur un Japon unifié, pacifié et refermé sur lui-même jusqu’à la restauration Meiji en 1868.

Le récit débute avec un mystérieux personnage qui entre au château du seigneur Muneharu Matsunoki. Le fils du seigneur, Midori-maru, surprend son père en réunion avec celui-ci, qui se révèle être l’architecte Ugetsu-saï. On y apprend que le shogun Toyotomi, inquiet de mouvements de troupes dans le Kanto (possiblement une manigance de Tokugawa), a demandé au seigneur de faire construire en secret un château-fort sur ses terre. Cela devra être le plus beau château du monde, construit dans un style anglais pseudo-élisabethain (un peu comme le château de Disney). Le château doit être secrètement construit en surplomb d’une vallée qui appartient au domaine public et non au seigneur. Une jeune femme, O-tae, y construit une école pour jeune paysans pauvres. Midori-maru tente de la convaincre de quitter mais, lorsqu’il échoue, il fera tout son possible pour l’aider et la protéger.

La supervision de la construction du château est confié au maître d’armes To-no-suké Murasaki, mais les travaux sont constamment perturbés par le sabotages des espions de l’ennemi et des intrigues politiques. De plus, Yayoï–la fille du ministre, secrètement en amour avec Midori-maru–est jalouse de la relation de celui-ci avec O-tae et fera tout pour leur nuire. Lorsque les villageois sont expulsés de leur terres et que la maîtresse d’école est condamné à mort, Midori-maru sauve celle-ci et s’enfuit avec elle. Il se révolte contre son père en s’opposant à la poursuite travaux dont le coût humain est trop élevé. Le ministre est assassiné par un traitre déguisé en oni, mais Midori-maru, déguisé en ouvrier, le confronte et le blesse. Yayoï, avec l’aide de To-no-suké, sur qui elle a maintenant dévolu son affection, cherche désespérément à venger la mort de son père. Lorsqu’elle découvre que le traitre n’est nul autre que To-no-suké, elle se suicide. To-no-suké, rongé par le remort, se repent. Le château est finalement complété mais, à la mort de Toyotomi, le nouveau shogun Tokugawa assiège le château. Midori-maru revient pour aider son père, qui a décidé de saborder le château à l’aide d’explosifs. Mais, piégés, le père et le fils réconciliés meurent dans sa destruction–une fin où Tezuka veut sans aucun doute rappeler la destruction du château d’Osaka et la mort de Hideyori.

Le Château de l’aurore est un oeuvre plutôt typique de Tezuka. Son style y est très simple (trop pour certains) mais assez efficace. S’il commence vraiment à maîtriser son art, ce n’est pas encore parfait au niveau de la narration qui manque un peu de fluidité. Malgré le sérieux apparent du sujet, Tezuka laisse toujours une bonne place à l’humour. Un bon exemple est la scène où Midori-maru affronte To-no-suké, qui lui lance un bâton de dynamite dont il tranche la mèche de son sabre. “Bravo! Je vois que tu maîtrises l’art du sabre!” s’exclame To-no-suké. Midori-maru lui répond, “Et toi l’art du calunar! Je te rappelle que la dynamite n’existe pas à notre époque!”

Cornélius nous offre ici une publication d’excellente qualité (tant au niveau de l’impression que du choix du papier), notamment par la restauration des planches originales (par l’utilisation de différentes éditions ils ont pu ainsi recréer les trames de gris de façon à éviter un effet de moiré embarrassant). Ce n’est certes pas le meilleur manga de Tezuka mais c’est tout de même un ouvrage intéressant. Ce n’est pas une lecture indispensable mais si, comme moi, Tezuka vous intéresse je vous le suggère tout de même.

Extraits des pages 51 et 132
Un extrait de vingt-huit pages (en format PDF) est disponible sur le site de l’éditeur mais, comme ce site est programmé en Flash, il est impossible de vous y rediriger par un simple lien alors vous en trouverez une copie ici.

Le château de l’aurore, par Osamu Tezuka. Paris, Éditions Cornélius (Coll. Paul), mars 2008. 15 x 21 x 2 cm, 160 pg., 15.50 € / $26.95 Can. ISBN: 978-2-9154-9249-1. Sens de lecture Japonais. Recommandé pour jeunes adultes (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Le château de l’aurore © 2008 by Tezuka Productions. All rights reserved. Design & traduction © Cornélius 2008.

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