Images du chat-medi [002.025.242]

Félix est de retour !

[ iPhone 15 Pro, Domus, 2025/08/25 ]

Cela fait déjà cinq ans que nous avons recueilli Félix (je le considère plus comme un locataire délinquant que comme mon chat). J’ignore l’âge qu’il avait lorsqu’il nous a demandé asile (probablement entre deux et cinq ans, ce qui lui donne près d’une dizaine d’années). Il se fait vieux, malade (sans doute sur sa dernière vie — on a souvent cru qu’il y resterait), n’a plus beaucoup d’énergie (et est plein de puces malgré tous les traitements que j’ai essayés). Cela lui arrivait souvent de disparaître pour plusieurs jours, mais cette fois-ci, après un peu plus de trois semaines, je me suis résolu à croire qu’il était allé mourir discrètement dans un recoin de la nature environnante. Puis, subitement le week-end dernier, il est réapparu, amaigri et affamé, toujours aussi léthargique. On a décidé, pour l’instant, de le garder sur le balcon et, si à l’hiver il est toujours là, nous lui offrirons à nouveau le garage… Il n’est pas très affectueux, un peu maussade, batailleur même s’il laisse généralement danser les souris, ne se gêne pas pour marquer son territoire, mais il est tout de même assez sympa. 仕方がない.

[ Translate ]

Jeudi nature en images [002.025.240]

Thamnophis sirtalis sirtalis

[ iPhone 15 Pro, Parc Frédéric-Back, 2025/08/18]

Couleuvre rayée / Eastern garter snake

Quand j’étais jeune, j’en observais très fréquemment dans la cour de mes parents en Isléaval (où leurs principaux prédateurs étaient mon chien César et la tondeuse). Toutefois, une fois adulte, je n’en ai vu que très rarement, sans doute due au fait que la compagnie ferroviaire épandait régulièrement de puissants pesticides le long de la voie ferrée qui passait au bout du terrain. Une fois que j’ai habité en ville, je n’en ai pratiquement jamais observé: une fois en avril 2020 et la semaine dernière, toujours dans le Parc Frédéric-Back. Pourtant cette espèce n’est pas classée comme menacée par l’UICN, mais simplement comme “préoccupation mineure”. C’est toujours une joie de constater la diversité croissante de la faune dans un parc urbain…

[ Translate ]

Yukari ICHIJO

At the end of February, my wife received a care-package from her sister in Japan. She was doing some decluttering in their parents’ house and she sent my wife a bunch a manga that she had bought in the 70s. They are still in a perfect condition. That’s quite a memorabilia… It includes four manga series: the complete Versailles no bara by Riyoko IKEDA (10 vol.), the complete Designer by Yukari Ichijo (2 vol.), the complete Tea Time by Yukari Ichijo (2 vol.), and the first two volumes (of seven) of Suna no Shiro also by Yukari Ichijo. My wife never got to read the end of the latter because she left Japan. She particularly liked Yukari Ichijo, not because she cared much about her stories, but mostly because she greatly appreciated her shōjo style.

Everybody knows about IKEDA’s Versailles no Bara, but ICHIJO is not very well known in the West. However, Yukari ICHIJO (一条ゆかり) is an important and popular mangaka in Japan as she has published nearly fifty titles and received a couple of prizes for her work: the Kodansha Manga Award  for Yūkan Club in 1986 and the Japan Media Arts Festival Excellence Prize for Pride in 2007.

Her real name is Noriko Fujimoto and, even if she is considered to have greatly contributed to the development of Shōjo manga with her beautiful style and was actually born in 1949, she is generally NOT considered a member of the the Year 24 Group, probably because her themes, narratives and art style are more traditional and less “innovative” than the works of the Group.

Several of her titles were adapted as TV dramas (Designer, Tadashii Ren’ai no Susume, Suna no Shiro), movie (Pride) or anime OVA (Yūkan Club). So it is no surprise that her most well known titles are Yukan Club (1981) and Pride (2003). Her works are generally typical shōjo manga offering romantic thrillers stories with themes of conflits or family problems. For more information: AniListANNAsianWikiGoogleManga UpdatesWikipedia (Jp / Fr).

I often complained that manga publishers don’t tap enough (or even at all) into the goldmine of manga published in the 70s and 80s. There is a veritable untapped mine of manga out there that I wish were picked up for translation. That’s why I would like to introduce you, as best as I could, to those three titles that I have in my hands (but cannot read!):

デザイナー / Designer

A melodrama about professional success and revenge. It is the story of Ami, a successful model, and her rivalry with Reika, a fashion designer. However, Ami doesn’t know who her parents were and when she discover her mother’s identity, she will only seek revenge on the woman who abandoned her. 2 vol., 1974, serialized in Ribon (Shueisha). For more information: ANNGoodreadsGoogleManga UpdatesWikipedia Jp.

ティー♥︎タイム / Tea Time

This manga offers us, in two parts, a school romance about the love lives of three handsome, but tortured boys. Shion lives in the mansion where his sister committed suicide. As a tribute to her, he swore never to love anyone again. At his new high school, he reunites with his old friends Souji and Kaoru… and then he meet Shirakawa Mai… It also includes five short stories: He… (彼… / Kare…; 24 p), Beware of Jill (ジルにご用心 / Jiru ni goyōshin; 47 p), How about the bride? (花嫁はいかが⁉︎ / Hanayome wa ikaga⁉; 24 p), Night Fairy (夜のフェアリー / Yoru no fearī; 23 p), and Yukari’s Mini Mini Melhen (ゆかりのミニミニめるへん / Yukari no mini mini meruhen; 2 p).  2 vol., 1976, serialized in Ribon (Shueisha). For more information: Amazon JpGoogleManga UpdatesShueishaShueisha Reader.

砂の城 / The sand castle

Suna no Shiro depicts the forbidden love of a young couple and their complicated feelings. “In a quiet area of France during WWII, a very young orphan boy was left on the steps of a large mansion on the same day that a daughter was born to the bourgeois family living there. From that day on, Francis and Natalie grew up together and found themselves falling deeply in love. As talk of their marriage began to stir, Natalie suddenly lost her parents to a plane crash, leaving her aunt as her guardian. This aunt, vehemently opposed to Natalie’s engagement to a mere orphan, drove Natalie and Francis to run away together. Unfortunately, they were caught. Rather than be torn apart from each other, Natalie and Francis decide to spend eternity together by jumping off a cliff….” [from MangaUpdates] However, in a cruel twist of fate, both survived, neither knowing what happened to the other. Francis has lost his memory, marries and has a son. When both Francis and his wife tragically die, Natalie decides to take in the boy, but, with time, his resemblance to Francis haunts her… 7 vol., 1977-1981, serialized in Ribon (Shueisha). This manga is available as scanlation (Jshoujo Scans). It was also adapted into a Fuji TV daytime drama in 1997. For more information: GoodreadsManga UpdatesMyAnimeListMyDramaList • Wikipedia [JP / EN].

[ Traduire ]

Jeudi nature en images [002.025.233]

Epicauta pensylvanica / Solidago canadensis

[ iPhone 15 Pro, Parc Frédéric-Back, 2025/08/19 ]

Méloé noir / Black blister beetle [BugGuideiNaturalist]

Verge d’or du Canada / Canada goldenrod
セイタカアワダチソウ [背高泡立草 / Seitakāwadachisō]

La Littérature romaine (4)

Littérature pré-républicaine (3)

IIe siècle AEC

Voici la suite de la liste des auteurs romains de l’époque “pré-républicaine” (archaïque) pour le IIe siècle AEC. Je les présente chacun dans de brèves notices biographiques, par ordre chronologique. 

Poète romain, il aurait écrit, en vers septénaires trochaïques, une histoire de la poésie latine, dont il fait remonter les origines à la deuxième guerre punique. Il n’en reste que des fragments, cités notamment par Aulu-Gelle. D’après Cicéron, il aurait fait partie du cercle littéraire de Catulus et aurait été un ancien esclave et secrétaire de Caius Gracchus. Il était partisan des populares et s’opposait donc aux optimates.

Homme politique romain. Sa connaissance du grec lui permet, en 155, de servir d’interprète au sénat pour les ambassadeurs d’Athènes. Nous lui devons une histoire de Rome (Annales Aciliani) écrite en grec et publiée en 142 (subséquemment traduite en latin, possiblement par Claudius Quadrigarius). Si seuls quelques fragments ont survécu, elle est citée par plusieurs auteurs romains (Denys d’Halicarnasse, Cicéron, Plutarque, Tite-Live).

Poète romain originaire d’Antium. Il aurait été influencé par Quintus Ennius et aurait fait parti du cercle de Catulus. Fervant de néologisme, il ne reste de ses Annales que quelques fragments cités par des ouvrages ultérieurs.

Historien romain, possiblement d’origine étrusque, qui aurait écrit (entre 159 et 146 AEC) des Annales qui couvrait en quatre ou cinq livres l’histoire de Rome allant de la période pré-romuléenne à la troisième guerre punique (sans toutefois mentionner la destruction de Carthage en 146), et dont seulement une quarantaine de fragments ont été préservés. Son oeuvre a probablement été éclipsée parce qu’elle était de qualité inférieure au Origine de Caton.

  • Nom: Polybe (Πολύϐιος)
  • Date: 200 – 120 AEC
  • Genre: Histoire, Traité

Homme politique et militaire (hipparque) grec, originaire de Mégalopolis en Arcadie, il participe à la Troisième guerre de Macédoine qui oppose la Ligue achéenne à Rome. Après la victoire romaine à la bataille de Pydna, il est envoyé à Rome comme otage et se retrouve dans l’entourage des Scipions. Cela fait de lui un témoin privilégié de l’expansion de la République romaine, car il prends également part à la troisième guerre punique, où il assiste à la destruction de Carthage, et à la troisième guerres celtibères, alors qu’il participe à la prise de Numance. Par la suite, il joue un rôle administratif crucial dans l’intégration de l’Achaïe (Grèce central) à la République alors qu’elle devient une province romaine. Toute cette expérience lui permettra d’écrire les Histoires (Ἱστορίαι / Historíai) qui chroniques les conquêtes méditerranéennes de la République et dont nous n’avons conservé que cinq des quarante volumes qui composaient l’oeuvre (traduction publiée aux Belles Lettres (Coll. des Universités de France, série Grecque), chez Gallimard (Coll. Quarto), mais aussi disponible dans le domaine publique dont Wikisource). On lui connait également quelques ouvrages mineurs (Éloge de Philopœmen, Traité de tactique, Traité sur les régions équatoriales, La Guerre de Numance) qui sont tous perdus.

  • Nom: Manius Manilius
  • Date: 196 – c115  (IIe s. AEC)
  • Genre: Traité (Droit)

Homme d’état (sénateur, proconsul d’Hispanie Ultérieure [155],  consul [149]), militaire (il participe au siège de Carthage durant la troisième guerre punique) et jurisconsulte romain. Il est considéré par Sextus Pomponius comme l’un des trois fondateurs du droit civil romain. Membre du cercle des Scipions, il aurait écrit trois livres de ius civile, dont une collection de formules pour les contrats de vente. Son oeuvre est perdue, mais souvent citée par les auteurs classiques (Varron, Cicéron, Brutus).

Térence est un dramaturge et poète comique d’origine berbère (né à Carthage, possiblement de la tribu libyenneAfri”). D’après la Vita Terentii de Suétone, il serait arrivé à Rome comme jeune esclave, propriété du sénateur Terentius Lucanus. Il reçoit une bonne éducation et est rapidement affranchi. Il est un protégé des Scipions, auprès de qui il côtoie un milieu littéraire. On l’accuse toutefois de plagiat. Malgré sa brève carrière, il est néanmoins considéré comme le deuxième grand dramaturge romain à qui l’on doit six comédies qui nous sont toutes parvenues: L’Andrienne [écrite en 166], l’Hécyre [165], l’Heautontimoroumenos [163], l’Eunuque [161], le Phormion [161] et les Adelphes [160]. Son oeuvre est traduite en français aux Belles Lettres (Coll. Budé) et disponible dans le domaine publique (Wikimedia).

Juriste et historien romain, il a écrit une histoire de la deuxième guerre punique composée de sept livres (prennant comme sources Caton et Silenus Calatinus) ainsi que des Annales (dont Brutus a fait la synthèse). Il ne reste rien de son oeuvre juridique, mais son histoire, dont il ne reste que quelques citations par Tite-Live et Cicéron, a été très appréciée et constitue la première véritable monographie historique romaine.

Riche propriétaire terrien originaire de Campanie, il fréquentait le cercle de Scipion Émilien et est considéré comme le fondateur de la satire romaine. Sa poésie est très variée (à l’origine satura signifiait “mélange”) et utilise une métrique plutôt diverse (septénaires trochaïques, sénaires iambiques, distiques élégiaques, hexamètres dactyliques, etc., et certaines oeuvres seraient même plutôt des épigrammes). Il parodie les séances du sénat, commente des procès, attaque la nobilitas progressiste et se moque des hellénistes ou de collègues qui se prennent trop au sérieux. En créant une forme de comédie qui critique et se moque, il définit un nouveau genre poétique typiquement romain qui fera des émules (Juvénal, Horace, Perse). Ses Satires auraient été compilées en trente livres dont il ne reste aujourd’hui que 1 378 vers, qui ont été traduit aux Belles Lettres et dont une édition de 1845 est également disponible sur Gallica.

Dramaturge et poète comique romain qui a écrit plus d’une centaine (mais seulement treize titres sont connus) de fabulae palliatae inspirées de Ménandre (pour les sujets) et de Plaute (pour sa métrique diverse) et dont il ne nous reste que des fragments (environ deux-cent vers). Ses comédies étaient si charmantes et grâcieuses qu’elles avaient été surnommées Novella Sirena et restaient populaire même à l’époque de Cicéron. Dans son palmarès des auteurs comiques, Volcatius Sedigitus le place en septième position, entre Térence et Quintus Trabea.

Homme d’état (tribun de la plèbe [149], préteur [136], consul [133], censeur [120], sénateur) et militaire (165-152) romain d’origine plébéienne, il a fait passé la loi Lex Calpurnia de repetundis qui réprimait les abus financiers des gouverneurs et établissait le premier tribunal pénal permanent romain (quaestio perpetua). Il a écrit des Annales en sept ou huit volumes, racontant l’histoire de Rome de sa fondation jusqu’en c146, dont il ne reste qu’une quarantaine des fragments.

Homme d’état (sénateur, questeur [145], édile curule [135], préteur [132] et consul [129]) et militaire romain (campagnes contre les Iapydes et les Istriens) d’origine plébéienne, il était partisan des optimates. Il a écrit un ouvrage de droit constitutionnel sur la magistrature romaine, Libri magistratuum, composé d’au moins treize livres, dont nous n’avons conservé que quelques fragments (cités par Varron, Aulus-Gelle, Dionysios d’Halicarnase, Pline et Macrobe). Il aurait possiblement aussi écrit un ouvrage d’histoire.

Dramaturge romain originaire de Ombrie, il aurait écrit une quarantaine de tragédies mythiques et deux praetextae qui se divisent en deux cycles (les Pélopides / guerre de Troie et la guerre de Thèbes). Sa réplique la plus célèbre (souvent citée, notamment par Caligula) est Oderint, dum metuant. On lui doit également plusieurs traité de philologie (Didascalia, Pragmatica, Sotadei, Annales, Parerga et Praxidica). Il ne subsiste de son oeuvre que quelques fragments qui ont été regroupés dans une traduction aux Belles Lettres.

Homme politique (sénateur, tribun de la plèbe [131], préteur [123], consul [120]) et orateur romain d’origine plébéienne, il se range du côté des frères Gracques (Caïus Sempronius Gracchus et Tiberius Sempronius Gracchus) durant leur tentative de réforme sociale visant à diminuer les pouvoirs du Sénat au profit des comices (chevaliers et plèbe). Vers 131, il est chargé de l’application de la Lex Sempronia de comitiis (lex Papiria) qui réforme la procédure du vote des comices centuriates et prends part au triumvirat agraire chargé de la commission qui applique la lex Sempronia, loi qui met en place une réforme agraire visant à redistribuer les terres pour limiter les grandes propriétés en faveurs de la plèbe. Les travaux de la commission sont houleux et rencontre l’opposition de Scipion Émilien. Il propose également un loi permettant aux tribuns d’être élu pour des années successives, mais il est défait par Scipion. Après la mort de Scipion et des Gracques, il se rapproche des conservateurs et supporte les Optimates. En 120, il devient consul et plaide la défense de Lucius Opimius. Toutefois, son support des Gracques lui a valut beaucoup d’ennemis et il est accusé de corruption en 119. Il doit alors se suicider (ou, selon Valère Maxime, partir en exil). Cicéron fait l’éloge de son talent d’orateur, mais rien ne subsiste de ses plaidoiries ou de ses discours politiques.

Militaire romain (tribun militaire [134-133]) d’origine plébéienne, il participa au siège de Numance. Membre du cercle des Scipions, il a écrit une histoire contemporaine de Rome où il ne se contente pas de raconter les faits, mais aussi en analyse les causes et conséquences dans un but pédagogique. C’est donc le premier véritable historiographe romain. Son Rerum Gestarum Libri, constitué d’au moins quatorze livres, couvre dans un style très simple principalement la troisième guerre punique. Il s’inspire de Polybe et continue même là où ce dernier s’est arrêté. Il ne subsiste de cette oeuvre qu’une quinzaine de fragment (mentionnés par Cicéron et cités par Aulus-Gelle ainsi que quelques grammairiens tardifs).

Homme politique (tribun militaire [134-132], préteur [119], légat en Numidie [109-107] et en Asie [94], Consul [105], sénateur), militaire (guerre de Jugurtha, campagne contre  les Cimbres et les Teutons, dont la bataille d’Arusio) et orateur romain d’origine plébéienne, il s’exile à Mytilène puis à Smyrne après avoir été accusé de corruption en 92.  Stoïcien, il aurait écrit de nombreux discours, des traités de droit, une autobiographie, une vie de Scipion Émilien et plusieurs ouvrages d’histoire en grec (dont un consacré à la guerre de Numance).  Rien ne subsiste de son oeuvre sinon quelques mentions par Cicéron, Plutarque ou Isidore de Séville.

Chevalier et stoïcien, originaire de Lanuvium, il s’est consacré à l’enseignement (il a été le maître [grammaticus] de Varron et de Cicéron) et à la philologie. Nous lui devons des ouvrages commentant le chant des Saliens, la loi des Douze Tables, ainsi que l’oeuvre de Plaute (Commentarium de proloquiis), et probablement un ouvrage de glossographie et un traité de rhétorique (Rhetorica ad Herennium), dont il ne reste que des fragments. Il devait son surnom au fait qu’il écrivait beaucoup de discours pour d’autres et utilisait donc souvent un stilus pour écrire (sur une tablette de cire).

  • Nom: Titus Albucius
  • Date: c150 – c103 (fin du IIe s. AEC)
  • Genre: Philosophie

Homme politique  (Préteur et propréteur en Sardaigne [105-104], Questeur) et orateur romain, il était amateur de culture grecque. Accusé de mauvaise gestion (en 103), il se serait exilé à Athènes pour y faire des études de philosophie (épicurisme) et aurait écrit des prières qui sont mentionnés par Cicéron.

Dramaturge romain qui aurait écrit une quarantaine de comédies, principalement du genre fabula togata, qui traite de sujets contemporains reflétant la vie quotidienne et dont nous n’avons conservé qu’une centaine de fragments (environ quatre-cent vers).

Homme politique (Préteur [109], Consul [102], Proconsul [101], Légat [90]) et militaire romain d’origine plébéienne, il est du parti des optimates et défend la République contre la rébellion armée des populares en 101. En 88, il prends parti pour Sylla lors de la guerre civile contre Caius Marius. Il est accusé de trahison lors de la victoire de ce dernier et doit se suicider en 87. Il aurait été l’instigateur d’un cercle littéraire incluant les poètes Valerius Aedituus, Porcius Licinus, Archias et Aulus Furius. Orateur admiré de Cicéron, il aurait écrit des Mémoires (Liber de consulatu et de rebus gestis) sur son consulat, ainsi que de la poésie sentimentale, et même érotique, dont il ne subsiste que des fragments.

Homme politique (Pontife [99-87], Questeur [96], Édile curule [90] et sénateur), avocat et dramaturge romain, d’origine Patricienne et membre de la famille des Iulii Caesares (de la gens Iulia à laquelle appartenait Jules César). Il est assassiné par les partisans de Marius lorsque celui-ci fait son entrée à Rome en 87. Grand orateur, il faisait usage d’humour dans ses discours. On lui connait trois tragédies sur des thèmes grecs (Adrastus, Tecmesa et Teutras) dont il ne reste que des fragments.

Militaire, magistrat (Préteur [78] et possiblement propréteur de Sicile [77]) et historien romain, il a écrit une Histories de Rome d’au moins douze à vingt-trois livres, racontant la guerre sociale [91-88] ainsi que la première et la seconde guerre civile entre Marius et Sylla [88-82], dont il ne reste que quelques fragments cités par Cicéron, Salluste, Tacite, Velleius Paterculus et le grammairien Nonius Marcellus. Il aurait également traduit en latin les Milesiae fabulae, un recueil de contes érotiques et picaresques par Aristide de Milet, qui aurait inspiré Pétrone pour son Satyricon. Alors qu’il était le légat de Pompée en Crète lors d’une campagne contre des pirates de la mer Égée, il meurt dans un conflit opposant Metellus Creticus à Pompée.

Dramaturge romain originaire de Bononia, en Gaule cisalpine, qui aurait écrit soixante-dix pièces (dont Macchus Miles, Leno, Pappus Agricola), principalement des Atellanae Fabulae et des satires (politiques, sociales, mythologiques et religieuses) dont nous ne connaissons que quelques fragments. Il est reconnu pour avoir introduit moins d’improvisation dans l’Atellane et avoir utilisé un language plus quotidien et rustique, voir obscène.

  • Nom: Volcātius Sedīgitus
  • Date: ? – ? (fin du IIe s. / début du Ier s. AEC)
  • Genre: Poésie (Didactique)

Grammairien et philologue (critique littéraire) romain possiblement d’origine Celte, qui est connu pour un poème didactique en vers sénaires lambiques, le De Poetis, où il énumère par ordre de mérite et commente les principaux auteurs comiques latins, dont il ne reste que quatre fragments (vingt vers) cités par Varron, Suétone et Aulu-Gelle. Selon Pline, son surnom lui viendrait du fait qu’il soit né avec de la polydactylie (mains de six doigts, sex digitī).

Historien romain qui aurait écrit des Annales en au moins vingt-trois volumes allant du sac de Rome par les Gaulois en 390 jusqu’à Sylla en 82 et intitulé, selon Plutarque, Discussion des temps (Elegchos chronôn). Il n’en reste moins d’une centaine de fragments cités par Tite-Live, Aulu-Gelle, Sénèque, Plutarque, Macrobe et Orose.

  • Nom: Valerius Antias
  • Date: ? – ? (fin du IIe s. / début du Ier s. AEC)
  • Genre: Histoire

Historien romain qui a écrit des Annales racontant, en au moins soixante-quinze livres, l’histoire de Rome de sa fondation jusqu’à son époque (au moins jusqu’en 91 ou même 78), en accordant plus d’importance à l’histoire récente. Nous n’en avons conservé que soixante-dix fragments, cités surtout par Tite-Live (qui le considérait peu fiable car il avait tendance à exagérer), Aulu-Gelle et  Denys d’Halicarnasse. Certains croient qu’il aurait vécu plus vers la fin du Ier siècle AEC, car il n’est jamais mentionné par Cicéron.

Prochainement: La littérature de la République (époque classique, Ier siècle AEC)

[0. Index] [1. Intro] [2. Archaïque] [3. IIIe siècle] [4. IIe siècle] [5. République]

[ Translate ]

La Littérature romaine (3)

Littérature pré-républicaine (2)

IIIe siècle AEC

Voici donc la liste des auteurs romains de l’époque “pré-républicaine” (archaïque). Je les présente chacun dans de brèves notices biographiques, par ordre chronologique. Je commence avec les auteurs du IIIe siècle AEC.

  • Nom: Appius Claudius Caecus
  • Date: avant 341 – ? (début du IIIe s. AEC)
  • Genre: Poésie, Rhétorique, Grammaire, Traité (Droit)

Homme d’État romain (il fut sénateur,  censeur [312], par deux fois consul [307 & 296], dictateur, interroi par trois fois, préteur, édile curule par deux fois, questeur, tribun militaire par trois fois), il est l’instigateur de la voie Appienne, de l’aqueduc Appia et une variété de pomme importée de Grèce porte également son nom (à ne pas confondre avec la “pomme d’Api”). Il est le premier auteur latin que nous connaissions. Il aurait introduit à Rome des principes pythagoriciens et nous lui devons un recueil de sentences morales en vers saturniens (Sententiae), un discours contre Pyrrhus [280], des ouvrages de grammaire et un traité de droit privé (De usurpationibus).

  • Nom: Attilius
  • Date: ? (IIIe – IIe s. AEC)
  • Genre: Théâtre

Dramaturge et poète comique reconnu pour avoir écrit des fabula palliata. Plusieurs philologues de son époque (dont Volcatius Sedigitus) le place en cinquième position au palmarès des principaux poètes comiques romains après Statius, Plaute, Naevius et Licinus et juste avant Térence. Il aurait également traduit en latin le Électre de Sophocle.

Poète et dramaturge comique latin, rival et critique de Térence, il est surtout connu pour ses fabulae palliatae. Nous ignorons tout de sa vie et de son oeuvre dont il ne reste rien.

Poète et dramaturge comique latin, il est surtout connu pour ses fabulae palliatae et fabulae togatae. Nous ignorons tout de sa vie et de son oeuvre dont il ne reste que quelques fragments, cités par Cicéron.

  • Nom: Livius Andronicus
  • Date: 285 – 204 (AEC)
  • Genre: Théâtre, Poésie épique, Poésie lyrique

La première pièce de théâtre romaine est l’oeuvre de Livius Andronicus, un affranchis d’origine grecque (de Tarente). L’oeuvre, dont le titre nous est inconnu, fut jouée durant les Ludi scænici de 240 pour célébrer la victoire romaine de la première guerre punique. Par la suite, il semble avoir écrit surtout des adaptations latines de pièces ou de mythes grecs (tant des tragédies [Achilles, Ajax mastigophorus, Equus Troianus, Ægisthus, Hermiona, Danaé, Andromède, Tereus] que des comédies [Gladiolus, Ludius, Verpus]). Il consacra la fin de sa vie à adapter en vers saturniens latins le poème épique d’Homère, l’Odyssée, sous le titre Odusia. En 207, lors de la deuxième guerre punique, il fut chargé par les pontifes de composer un poème lyrique qui fut chanté en procession par un choeur de jeunes filles afin d’obtenir les faveurs de Junon. De son oeuvre, seul quelques fragments nous sont parvenus.

  • Nom: Cnaeus Naevius
  • Date: 275 – 201 (AEC)
  • Genre: Théâtre, Poésie épique

Originaire de Capoue, il s’installe à Rome après avoir participé à la première guerre punique. Toutefois, il doit s’exiler à Utique après s’être opposé à de grandes familles plébéiennes (les Metelli et les Scipions). De son oeuvre, il ne reste qu’une centaine de vers. Il aurait introduit à Rome le théâtre comique (il en écrit une trentaine), produit une dizaine de tragédies s’inspirants d’Euripide et d’Eschyle, puis écrit une épopée, Bellum Punicum, où il raconte les guerres puniques à la façon d’Homère.

Originaire d’Ombrie, Plaute est le premier grand dramaturge romain. Il était très populaire de son vivant et demeure même de nos jours un écrivain de renom (ayant influencé des auteurs “modernes” comme Shakespeare et Molière) mais cela tient sans doute du fait que c’est l’un des premiers auteurs romains dont plusieurs oeuvres nous ont été conservées intégralement. Il écrit principalement des comédies (souvent des farces grossières ou absurdes, des Tragi-comédie), qui sont fortement inspirées par la comédie nouvelle grecque (Ménandre par exemple) tout en ayant un caractère très romain. Il en aurait écrit plus de cent-trente, mais seulement une vingtaine nous sont parvenues intactes (Amphitruo [texte], Asinaria [texte], Aulularia [texte], Bacchides [texte], Captivi [texte], Casina uel sortientes [texte], Cistellaria [texte], Curculio, Menaechmi [texte], Mercator [texte], Miles gloriosus [texte], Mostellaria [texte], Poenulus [texte], Pseudolus [texte], Rudens [texte], Stichus [texte], Trinummus [texte], Truculentus [texte]), et une trentaine d’autres nous sont connues que par des fragments.

Homme d’État romain (sénateur, préteur), il participe à la guerre contre le peuple Gaulois des Insubres et à la deuxième guerre punique. Après la défaite de Cannes, il est envoyé à Delphes pour apaiser la colère d’Apollon. Il est le premier auteur romain à écrire une histoire de Rome (Annales) qui ne nous est malheureusement parvenue que par des fragments (dont la liste des monarques romains). Il est toutefois cité par de nombreux historiens antiques. Il écrit en grec, sans doute pour faire de son oeuvre une propagande pro romaine à l’intention de la Grande Grèce et des royaumes hellénistiques.

Homme d’État romain (sénateur, préteur) d’origine étrusque, il participe à la deuxième guerre punique et est même fait prisonnier d’Hannibal vers 208 mais sera libéré après la bataille de Zama en 202. Il profite de cette expérience pour écrire une histoire de Rome (Annales), de ses origines mythologiques jusqu’à la guerre contre Carthage. Cette oeuvre ne nous est pas parvenue, mais est citée par les historiens antiques (comme Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Florus).

D’origine Messape (sud de l’Italie; il parle donc l’osque et le grec), il arrive à Rome par une carrière militaire et s’y trouve des protecteurs puissants (dont Caton et les Scipions). Il est considéré comme le “père de la poésie latine” car il adapte en latin l’hexamètre grec pour remplacer le vers saturnien, utilisé jusque là par les poètes latins, par l’hexamètre dactylique et a ainsi eut une grande influence sur la littérature latine (sur des auteurs comme Virgile, Horace, Cicéron, Apulée).  De son oeuvre (du théâtre mais surtout de la poésie) il ne reste que des fragments. Nous lui connaissons surtout l’Épicharme, l’Évhémère, les Satires, les Annales de la République romaine (une épopée en dix-huit chants) et le Hedyphagetica (un poème gastronomique sur les poissons).

Catus est un homme d’État romain (sénateur, édile curule [200], consul [198], censeur [194]). Il est le premier jurisconsulte romain et nous lui devons le Tripertita (un traité juridique qui explique et commente la loi des Douze Tables, et présente la procédure judiciaire) qui établit les bases du droit romain. L’ouvrage est malheureusement perdu.

  • Nom: Marcus Porcius Cato
  • Date: 234 – 149 AEC
  • Genre: Histoire, Traités (Agriculture, Militaire), Rhétorique

Caton l’Ancien est un homme d’État et un militaire romain (tribun [214], questeur [204], édile curule [199], préteur [198], consul [195], tribun militaire [191], puis censeur [184]) originaire de Tusculum. Il a participé à de nombreuses campagnes militaires durant la deuxième guerre punique (dont le siège de Tarente et la bataille du Métaure) et la guerre antiochique. Il prêche une politique conservatrice, basée sur des valeurs romaines plus austères, en opposition à l’hellénisme défendu par les Scipions. Il propose également une position plus aggressive face à Carthage (“Il faut détruire Carthage” disait-il) qui mènera éventuellement à la troisième Guerre Punique. Il est également un auteur prolifique: on lui doit une centaine de discours (Orationes), De agri cultura (un traité sur l’agriculture), Origines (une histoire des villes italiennes), De Re Militari (un traité militaire), De lege ad pontifices auguresque spectanti (de la loi sur les prêtres et les augures), Praecepta ad Filium (Préceptes à l’intention de son fils), Historia Romana (une histoire de Rome), Carmen de moribus (traité de morale) et Apophthegmata. De la plupart de ces oeuvres nous n’avons que des fragments, et seul son traité sur l’agriculture a été conservé intégralement [publié dans la Collection Budé aux Belles Lettres, mais le texte anglais est disponible dans le domaine public: Project GutenbergUniv. of Chicago].

Caecilius Statius est un dramaturge et poète d’origine Gauloise qui se spécialisait dans la comédie d’inspiration grecque (fabula palliata). On lui connait une quarantaine d’oeuvres dont seulement quelques fragments (environ 280) nous sont parvenus.

  • Nom: Pacuvius
  • Date: 220 – 130 AEC
  • Genre: Théâtre

Marcus Pacuvius était d’origine grécoosque (né à Brundisium et mort à Tarentum, dans le sud de l’Italie). Il était le neveu et l’élève d’Ennius, et fréquentait le Cercle des Scipions. Poète et dramaturge, il s’est surtout consacré à la peinture. S’il composa des comédies et des satires, il est surtout connu pour ses tragédies. Nous lui connaissons une douzaine de pièces, inspirées de tragédies grecques, dont il ne reste que des fragments (environ 400 vers).

[0. Index] [1. Intro] [2. Archaïque] [3. IIIe siècle] [4. IIe siècle] [5. République]

[ Translate ]

La Littérature romaine (2)

Littérature pré-républicaine (1)

Introduction

La littérature romaine est née et a évoluée en même temps que la langue latine. À la fondation de la ville, les habitants du Latium sont un peuple agraire, simple, réaliste et pratique. La latin primitif reflétera donc cet état d’esprit en étant une langue simple, concise, précise et un peu rigide, voir monotone, qui n’est en rien comparable à l’élégance et la richesse de la langue grecque à qui elle doit son alphabet (via les étrusques). La littérature latine primitive surgira de deux nécessités pratiques: la prière (carmen) ainsi que le droit.

Ces prières sont en fait des chants. Ce sont des hymnes liturgiques (Carmen Arvale, Carmen Saliare) récités durant des processions et parfois accompagnés de danses. À la même époque, nous retrouvons d’autres types de chants: des chants funèbres (naeniae) célébrant le défunt, des chants panégyrique louangeant une personnalité durant un banquet, des chants satyriques improvisés lors des triomphes pour se moquer du vainqueur, et même des couplets un peu grossiers chantés durant les fêtes publiques. Ces chants sont en vers et sont donc une forme de poésie, tout comme le théâtre, qui est également en vers, ce qui fait que les dramaturges latins sont souvent classés comme poètes. La fabula Atellana est d’ailleurs une forme de théâtre latin primitif, en vers, en partie improvisé, et constitué d’une comédie bouffonne.

Les textes latins écrits les plus anciens, datant des VIIe et VIe siècles, sont des inscription sur des vases (le kernos du Quirinal, le vase de Tita Vendia et le bol du Garigliano) et ont des usages pratiques (propriété de…) ou votives. Similairement, on retrouve par la suite quelques inscriptions lapidaires du VIe ou Ve siècle : la Lapis Niger (dont l’interprétation varie de simple malédiction, à “interdiction de stationner votre attelage en face du sanctuaire”, à marqueur du tombeau de Romulus) et la Lapis Satricanus (dédicace à Mars de Publius Valerius, possiblement l’un des quatre consuls fondateurs de la République).

Toutefois, les textes de latin écrits les plus élaborés de l’époque seront sans aucun doute les textes de lois: des lois religieuses d’abord, puis celles des monarques (leges regiae) et puis, au Ve siècle, la loi des Douze Tables qui, même si elle est inspirée de lois grecques, établie par écrit les bases du droit romain. On retrouve de nombreux exemples épigraphiques de lois, d’édits ou de proclamations — comme le Senatus Consultum de Bacchanalibus qui interdisait en 186 la tenu de bacchanales suite à un scandale.

Tant le chant que la législation amèneront le développement de la rhétorique. Par exemple, le chant funèbre amènera l’oraison funèbre. De plus, les lois doivent être discutées, appliquées et défendues, ce qui développera le discours publique et politique ainsi que la plaidoirie judiciaire. Rome verra naître de nombreux grands orateurs. Aussi, cette propension à compiler les lois et les dates (Fastes) dans des listes conduira à la création des annales, qui rapportent simplement les événements chronologiquement, et éventuellement à l’histoire, qui contextualise et interprète l’événement.

La littérature pré-républicaine (ou littérature républicaine archaïque) débute avec la fin de l’époque royale et s’exprime durant les IIIe et IIe siècle AEC. Elle est écrite en latin archaïque. C’est à cette époque que l’influence grecque se fait vraiment sentir, d’abord durant l’expansion italienne par les contacts avec les colonies grecques du sud de l’Italie, puis durant les guerres puniques et, finalement, avec la conquête de la Grèce, durant les guerres macédoniennes.

La littérature romaine cherche alors à imiter la littérature grecque, notamment dans le théâtre. On traduit, imite (fabula cothurnata) ou transpose (fabula prætexta) les pièces grecques en latin. Toutefois, si le genre dominant en Grèce était la tragédie, c’est surtout la comédie qui se développera à Rome en prenant des caractéristiques bien romaines (ou italiques, s’inspirant peut-être de la fabula Atellana). On en retrouve deux types: la fabula palliata, qui imite des pièces grecques de la nouvelle comédie et où les acteurs portent le manteau grec (pallium), et la fabula togata, qui prends place en Italie avec des scènes de la vie romaine et où les acteurs portent la toge romaine (toga).

La poésie se développe également dans un genre typiquement romain: la satire. La prose littéraire fait également son apparition surtout dans les domaines de la rhétorique (qui deviendra un genre littéraire très romain), de l’histoire (avec les écrits de très nombreux annalistes) et du traité érudit ou scientifique (en agriculture, en droit, en philologie, etc.). Malheureusement, très peu de textes de cette période nous ont été conservé et généralement seulement par de très brefs fragments cités par des auteurs postérieurs.

Dans la littérature républicaine archaïque on retrouve une quarantaine d’auteurs, dont seulement quatre sont vraiment importants: Plaute, Caton, Polybe et Térence. Ils sont sans doute encore bien connu de nos jours du fait qu’une partie substantielle de leurs oeuvres nous ait été préservée — à moins, bien sûr, que leurs oeuvres aient été conservées justement à cause de l’importance qu’elles avaient aux yeux de leur contemporains et de leurs successeurs.

Dans la prochaine partie de cet article, je vous présenterai chacun de ces auteurs, par ordre chronologique, et en de brève notice biographiques. J’ai fait ici un grand effort de synthèse (sans jamais recourir à l’ “intelligence artificielle”), mais ce n’est pas toujours aisé puisque mes sources sont un peu vieilles et que les différentes versions de Wikipedia (e.g. française, anglaise, italienne, allemande, russe, etc.) sont parfois contradictoires mais se complètent généralement bien.

Prochainement: La Littérature pré-républicaine (2): Le IIIe siècle AEC.

Rérérences:

  • Bayet, Jean. Littérature latine: histoires et pages choisies. Paris: Armand Colin, 1960. 796 p. [Goodreads]
  • Bender, Hermann. Histoire abrégée de la littérature romaine. Paris: C. Klincksieck, 1885. 178 p. [Goodreads]
  • Grimal, Pierre. La civilisation romaine. Paris: Flammarion, 1981. 374 p. [Goodreads]
  • Laurend, Louis. Manuel des Études Grecques et Latines, Fascicule V: Littérature latine. Paris: Auguste Picard, 1923. 148 p. [Goodreads]
  • Wikipedia: Histoire de la littérature latine, Littérature latine, Latin archaïque, et de nombreuses pages de références (auteurs, genres, etc.).

[0. Index] [1. Intro] [2. Archaïque] [3. IIIe siècle] [4. IIe siècle] [5. République]

[ Translate ]

Anime & manga update [002.025.228]

Anime & manga update: Manben

Another update on Manben: The latest episodes of the NHK World documentary series Manben: Behind the Scenes of Manga with Urasawa Naoki (which introduces us to mangaka like Shigeru Mizuki, Nishi Keiko, Chiba Tetsuya, or Iwamoto Nao) is about Morohoshi Daijiro, a master of mystery. We see him ink a draft of the stand-alone short story 俺が増える(“Ore ga Fueru” / lit. “I will increase”) for the ongoing anthology Daijiro Morohoshi Theater (Moroboshi daijirō gekijō serialized in Shogakukan’s Big Comic Zōkan-gō [Big Comic Special] and compiled in vol. 3 — of six tankōbon so far). The episode originally aired in Japan in November 2020 (available on Youtube), but the English version just aired on July 16, 2025 (at 09:10 PM) and July 17, 2025 (at 03:10 AM, 09:10 AM, and 03:10 PM) and should be soon available to view as VOD (Video on Demand).

Daijiro Morohoshi is a mangaka specializing in strange, horror, mystery or folklore stories. In 1970, he made his debut in COM magazine. In 1974, he was selected for the 7th Tezuka Award for the short story “Seibutsu Toshi” and he won the fourth Tezuka Osamu Cultural Prize in 2000 with Saiyū Yōenden. His works have not been very successful and he is not very well known in the West (his only works translated are BOX: Qu’y a-t-il dans la boite? published in French by Le Lézard Noir and Shiori et Shimiko partially (5 vol.) published in French by Doki Doki), but he received enormous recognition from his peers (he is known as the “manga artist of manga artist”) particularly for his detailed style. His majors works are Yōkai Hunter (1974), Mud Men [1975-82], Ankoku Shinwa [1976], Kōshi Ankokuden [1977-78] and Saiyū Yōenden [1983, ongoing].

For more info: ANNManga Updates • Wikipedia [ENFRJP]

[ Traduire ]

Revue de ‘zines [002.025.214]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champ d’intérêt… Pour vous éviter le souci de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie, j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet, vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)

Animeland #250 (Avril – Juin 2025)

Ce numéro très spécial (#250!) nous offre un dossier volumineux (146 p.!) et exhaustif sur Lady Oscar et le manga shôjo : le shôjo manga avant La Rose de Versailles, le manga de La Rose de Versailles, portrait de Riyoko Ikeda, les autres oeuvres de Riyoko Ikeda (Bara Yashiki no shôjo, Freesia no Asa, Très cher frère… (lire mon commentaire), Orpheus no Mado, Claudine, Ayako, Ten no Hate Made-Poland Hishi), l’interprétation de Takarazuka, l’archétype de la fille-prince, les autrices phares des années 1970 (Yasuko Aoike, Ryôko Takashina, Waki Yamato, Yukari Ichijô, Yumiko Ôshima, Ryôko Yamagishi, A-ko Mutsu), Moto Hagio (portrait, entrevue), la galaxie Margaret, l’anime de La Rose de Versailles, adaptation française, portrait d’Osamu Dezaki (Dir.), entrevue avec Michi Himeno (char. Design), le studio TMS,  entrevues avec Keiichi Ishiyama, Shiro Aono et Yuuji Toki, et, finalement, un bref portrait de Eiko Hanamura et la prépublication exclusive de son histoire courte “Une autre moi” (30 pages, en collaboration avec Akata) complètent ce dossier.

Le numéro se conclut avec quelques chroniques: Japon (Le dit du Genji) et Jeu Vidéo (rencontre avec Daisuke Ishiwatari, créateur de Guilty Gear).

Une lecture incontournable et essentielle pour tous fans d’anime et de manga (il est toutefois impardonnable d’avoir omis Eroica de la liste des oeuvres de Riyoko Ikeda).

Canal BD #159   (Fév. – Mars 2025)

Canal BD est un autre périodique dédié à la bande dessinée, mais que je n’ai pas l’habitude de lire souvent, car il n’est pas disponible à ma bibliothèque locale (quoi que je puisse l’avoir par prêt entre biblio). De plus, c’est un magazine qui est plus orienté pour les libraires (Canal BD étant une chaîne de librairies — avec des listes de parutions sans beaucoup de détails et beaucoup de publicités), il n’offre que des présentations (et non des commentaires critiques) et couvre très peu les mangas.

La section “Gros Plan” nous introduit à Daemon (Ronoan Toulhoart & Vincent Brugeas, chez Le Lombard) et Première Dame (Jean-Philippe Payraud & Didier Tronchet, chez Glénat). Dans la section “Sélection” on présente des parutions récentes avec un peu plus de détails. J’y note Arzak: Destination Tassili (Moebius, chez Moebius Prod). La section “Jeunesse” fait de même, mais pour les parutions jeunesse. La section “Interview” nous offre une entrevue avec Mathieu Bablet et Guillaume Singelin (sur Shin Zéro, chez Rue de Sèvres).  La section “Meilleures Ventes” présente Blake et Mortimer #30: Signé Olrik (Yves Sente & André Juillard, chez Ed. Blake et Mortimer) pour la BD et Instinct T.1 (inoxtag chez Michel Lafon – c’est du manga ça?), My Hero Academia T.40 (Kohei Horikoshi, chez Ki-oon) et One-Punch Man T.30 (Yusuke Murata, chez Kurokawa) pour le manga. La section la plus intéressante pour moi est sans doute “BD du Monde” où l’on retrouve Tokyo, ces jours-ci T.2 (Taiyô Matsumoto, chez Kana) et Frères du Japon (Taiyô Matsumoto, chez Delcourt), ainsi que Dohohedoro: Chaos Edition T.1 (Q-Hayashida, chez Soleil).

Une lecture intéressante pour se tenir au courant des nouveautés en BD. Par contre, ce qui est le gros avantage de ce magazine c’est qu’il est aussi disponible gratuitement en ligne!

dBD #193 (Mai 2025)

Dans le cahier actualités on mentionne la parution du premier volume du magazine de prépublication collectif Manga Issho (300 pages offrant 18 auteurs et 14 histoires, fruit de la collaboration entre les éditeurs Altraverse, Kana, Planeta Comic et Star Comics, 4,90 €, chez Kana), de Shotaro Ishinomori: Il était une fois le roi du manga (par Claude Leblanc, chez IMHO), et de Harem End (Shintaro Kago, chez IMHO). On retrouve également un article qui souligne les vingt-cinq ans de la maison d’édition L’Employé du Moi. De plus, suite à la “Mauvaise Humeur” de Frédéric Bosser dans le #192, Dany réplique avec des précisions sur l’affaire Spirou et la Gorgone Bleue — Dupuis ayant cessé la commercialisation de l’album suivant des accusations de racisme à l’égard de Dany & Yann.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Matthieu Bonhomme (sur Charlotte Impératrice T.4, avec Nuri, chez Dargaud). Les entrevues se poursuivent avec Alain Ayroles & Hervé Tanquerelle (sur La terre verte, chez Delcourt), Jean-Paul Krassinsky (sur De pierre et d’os, d’après Bérengère Cournut, chez Dupuis), Homs (sur Le Diable et Coral, chez Dargaud), et Matz (sur L’Or du spectre, avec Philippe Xavier, chez Le Lombard et Les papillons ne meurent pas de vieillesse, avec Frédéric Bézian, chez Casterman).

On retrouve également un article sur l’art de la couverture en prenant pour exemple Enfermé: Mathurin Réto, pupille à Belle-Île de Julien Hillon et Renan Coquin. Dans la même idée, on nous présente (à l’occasion de la parution de L’art de Bretécher chez Dargaud et de l’exposition Signé Bretécher au musée de la BD d’Angoulème) quelques crayonnés de recherche pour des planches d’Agrippine et du Destin de Monique.

Le Coup de Coeur du Mois va à Lisa Blumen pour Sangliers (chez L’Employé du mois). Il n’y a toujours aucune section sur les mangas dans ce numéro. Dans le Cahier Critique je note Louve T.1 par Miyako Miiya, chez Rue de Sèvres (Super!; “Une succession de chapitres qui se grignotent comme des histoires courtes. Un récit plein de poésie, porté par un dessin charbonneux à l’effet saisissant”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD.

dBD #194 (Juin 2025)

Dans le cahier actualités on mentionne la parution de Tout savoir sur les Chevaliers du Zodiaque et les héros en armure (par Bounthavy Suvilay, chez Ynnis), Saint Seiya Deluxe T.1 (par Masami Kurumada, chez Kana), Tanaki & Amane (par Fumi Yoshinaga, chez Soleil), Dragon Ball: Le roi démon Piccolo T.1 (version colorisée, par Akira Toriyama, chez Glénat), et Dog Signal T.1 (par Saya Miyauchi, chez Soleil). On retrouve un article sur le festival d’Angoulème et la controverse qui entoure la gestion de ses organisateurs, L’Humanité en appellant même au boycott pour l’an prochain.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec James Tynion IV (sur The Nice House by the Sea T.1 avec Alvaro Martinez Bueno, Something is Killing the Children T.8 avec Werther Dell’Edera, The Department of Truth T.5 avec Martin Simmonds, Le Déviant T.1 avec Josh Hixson, et L’Étrange Quotidien de Christopher Chaos T.1 avec Tate Brombal & Isaac Goodhart, tous chez Urban Comics).  Les entrevues se poursuivent avec Stéphane Oiry (sur Les héros du peuple sont immortels, chez Dargaud), Elie Huault (sur Cometa, chez Les Humanoïdes Associés), Bruno Duhamel (sur Whisky, avec David Ratte, chez Grand Angle), et Pierre Alexandrine (sur L’Amourante, chez Glénat). On retrouve également un article sur l’art de la couverture en prenant pour exemple Les Parrains: Il était une fois à New York T.1-3 par David Chauvel, Erwan Le Saëc & Thomas Ehretsmann, chez Delcourt.

Côté mangas on nous offre (enfin!) une entrevue avec Usamaru Furuya (sur La Musique de Marie, chez IMHO et Je voudrais être tué par une lycéenne T.1-2, chez Delcourt). La chronique Ça vaut le détour mentionne également Le Gardien des étoiles (par Isuzu Uemura, chez Rue de Sèvres; “un manga humaniste et apaisant”).  Et dans le Cahier Critique je note Watership Down (par James Sturm & Joe Sutphin, d’après Richard Adams, chez Mr Toussaint Louverture), Sorcières T.1 par Daisuke Igarashi, chez Delcourt (Super!; “réédition (…) de ce manga atypique précédemment paru chez Casterman en 2007”), et Great Kaiju Gaea-Tima T.1 par Kent, chez Ki-oon (Super!; “postulat narratif audacieux (…), l’intrigue promet quelques développements intéressants”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD.

[ Translate ]