Animal Friendship series
St.Bernard puppy with flowers in the countryside
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Je continue (tant bien que mal) mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champ d’intérêt… Pour vous éviter le souci de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie, j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet, vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)
Ce numéro nous offre des dossiers sur Hokuto no Ken (manga, portrait de Tetsuo Hara (dessinateur), de Buronson (scénariste), les suites, Coamix (éditeur), entrevue avec Tsukasa Hôjô (co-fondateur de Coamix), l’anime et ses spin-off, l’adaptation française, rencontres avec Jun’ichi Hayama (animateur), Takuya Wada (animateur) et Yoshitomo Yonetani (assist. Prod.) et sur la Post-Apo (définition du genre, la fin du monde dans le mangas, rencontres avec Masakazu Ishiguro (auteur de Journey Beyond Heaven), Oh!Great (auteur de Kaijin Fugeki), ainsi que Kei Urana & Hideyoshi Andô (auteurs de Gachiakuta).
Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Wish List (nous offre une sélection de mangas, anime et goodies — où je note la parution de Le poème du vent et des arbres par Keiko Takemiya chez naBan), Aparté (entrevue avec You Chiba, autrice de Kindergarten Wars), Focus Taïwan (entrevue avec Chang Sheng, auteur de Yan et de Baby), Japon (Entrevue avec Hyuganatsu, auteur du roman Les carnets de l’apothicaire), Hommage (Kazuo Umezu), et Postface.
À lire pour tous fans d’anime. ![]()
Ce numéro nous offre un dossier sur Neon Genesis Evangelion (Studio Gainax, une exposition sur les 30 ans de Nadia: Le secret de l’Eau Bleue, Rencontre avec Hiroaki Inoue (ex-VP), l’impact au Japon, origine et production, rencontres avec Kazuya Tsurumaki (réalisateur adjoint), Mahiro Maeda (directeur, designer et animateur), et Yôji Enokido (co-scénariste), portrait de Hideaki Anno, la manga, rencontres avec Yôko Takahashi (interprète de l’OP), Yûsuke Matsui (animateur 3D), panel des 30 ans de EVA à Japan Expo, Studio Trigger: héritier de Gainax, et rencontre avec Yoshimichi Kameda (animateur)).
Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Wish List (nous offre une sélection de mangas, anime et goodies), Aparté (entrevue avec KENT (auteur deGreat Kaiju Gaea-Tima) et Takeshi Koike (Redline)), et Hommage (Éric Legrand, voix de Végéta et Seiya).
À lire pour tous fans d’anime. ![]()
Dans le cahier actualités on mentionne la parution de l’édition prestige de Black Paradox par Junji Ito chez Delcourt/Tonkam, du Dorohedoro All-Star Guide Book par Q-Hayashida chez Soleil, et de Jeux de nuit par Tadao Tsuge chez Cornelius. On y retrouve également un article sur la réédition de Gen aux pieds nus T.1 par Keiji Nakazawa chez Le Tripode.
À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Cosey sur sa série Jonathan et Yiyun, tous deux chez Le Lombard. Les entrevues se poursuivent avec Dominique Hé (sur La porte ouverte, 1971-1977: Mes années Moebius, chez Glénat), David B. (sur Monsieur Chouette chez L’Association), Alison Bechdel (sur Spent chez Denoël Graphic et sur l’exposition au Cartoonmuseum de Bâle), et Yann Le Bec (sur Les Singes chez Dupuis/Les Ondes Marcinelle).
Dans le Cahier Critique je note seulement Mujina Into The Deep par Inio Asano chez Kana (Top!; “À l’esthétique léchée (…) et à la psychologie particulièrement travaillée, ce seinen prend la latitude de la pleine page et de la composition aérée (…) pour étaler l’insolente virtuosité d’Asano”). “Ça vaut le détour” commente quelques titres supplémentaires.
“Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Ruridragon T.1 (Masaoki Shindo, chez Glénat), Engineer T.1-2 (Ikeda Kunihiko, chez Kotodama), The Strange House T.1 (Kyo Ayano d’après Uketsu, dont le roman parait simultanément au Seuil), Super Ball Girls T.1 (Maneyuki Kaneshiro & Akira Hiramoto, chez Soleil), En Pays Lointain (Masumi Sudo, chez Nobi Nobi), Le Dernie Écho de notre Existence T.1-2 (Yasuo Ohtagaki & Yuuki Ohta chez Moonlight).
Et finalement quelques rubriques : Le dessin du mois (l’affiche de Aude Picault pour le festival de BD de Delémont), L’Art de la couverture (Ohio: La belle rivière par Fred Duval, Brada, Jean-Paul Fernandez et Emem chez Delcourt), Avant-Première (7 pages de Les cheveux d’Édith par Fabienne Blanchut, Catherine Locandro et Dawid chez Dargaud), Talent à Découvrir (Corentin Garrido, pour Le Bonheur, chez Le Monte-En-L’Air) et Humeur.
Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. ![]()
Ce numéro regroupe 29 courts récits et 8 articles (que je n’ai parcourue qu’en diagonale) sur le thème de l’immensité et des mystères des océans, sous le titre “Les Mondes du Silence”! Comme pour les numéros que j’ai commentés précédemment, si souvent les styles (extrêmement variés) des artistes n’étaient pas toujours de mon goût, j’ai toutefois trouvé quelques-un des courts récits plutôt intéressants — quoi que tous méritaient sans doute d’être lus. J’ai mis en caractères gras les titres les plus intéressants (narrativement et/ou graphiquement)…
Ce numéro nous présente donc les récits suivants: “L’Océan qui chante” (Fabrizio Dori, 9 pgs, couleur), “Europa” (Fabien Grolleau & Abdel de Bruxelles, 11 pgs, coul.), “Au-delà de l’océan” (Valentin Ramon, 7 pgs, coul.), “Narcose” (Zéphir, 9 pgs, coul.), “La plage” (Simeon van den Ende & Pim Bos, 9 pgs, coul.), “Achane” (Edo Brenes, 9 pgs, coul.), “Pour l’humanité” (Joseph Falzon, 9 pgs, coul.), “Les lueurs de la nuit, l’abîme et le naufragé des étoiles” (Homero Rios & Leno Carvalho, 7 pgs, N&B), “Le plongeon” (Jean-Luc Cornette, 5 pgs, coul.), “La tribu de l’eau” (Marco Taddei & Samuele Canestrari, 7 pgs, duotone), “Thurs. 7:13 PM” (Thomas Bidault, 5 pgs, coul.), “Mocha – Pêche interdite” (Marc Caro & Cecyle Bay, 9 pgs, coul.), “Limon” (Juliette Hayer, 9 pgs, coul.), “Megasillon” (Arthur de Pins, 9 pgs, coul.), “Enterré” (Ryan Barry, 9 pgs, N&B), “Soupe primordiale” (Laurent Siefer, 11 pgs, coul.), “Le pêcheur ds abysses” (Miel Vandepitte, 7 pgs, coul.), “Abyssal transfert” (Richard Guérineau, 9 pgs, coul.), “Chasse sous-marine” (Gloria Ciapponi & Luca Conca, 7 pgs, coul.), “Deux frères” (Gamberoussette, 5 pgs, coul.), “Les astro-nautiques” (Alexandre Ristorcelli, 8 pgs, coul.), “Blind Taste” (Marc Caro, 3 pgs, N&B), “Maelström” (Brouette Hurlante, 5 pgs, coul.), “Intrication au naturel” (Grégory Panaccione & Giorgio Gualandris, 7 pgs, N&B), “Océanisation” (Étienne Appert, 11 pgs, coul.), “La grande marée” (Camille Moulin-Dupré, 9 pgs, N&B), “TOL” (Damien Cuvillier, 5 pgs, coul.), et “Caralisator” (Michaël Sanlaville, 7 pgs, coul.).
Inégal, mais une bonne lecture quand même. ![]()
Pour plus d’Infos: [ Goodreads • Humanos • Nelligan • Wikipedia ]
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Comme nous présentons cette liste d’auteurs dans l’ordre de leur date de naissance “l’après-Cicéron” représente simplement les auteurs nés après Cicéron, c’est-à-dire à partir de 105 AEC. Cette période inclut des auteurs notoires comme Jules César, Cornélius Népos, Lucrèce, Diodore de Sicile, Salluste et Catulle.
- Nom: Lucius Ateius Praetextatus (Ἀτήϊος)
- Date: 105 – 30 AEC
- Genre: Grammaire
Ateius Philologus est né à Athènes, mais est capturé lors de la prise de la ville par Sylla en 86. Il est réduit à l’esclavage, mais semble avoir été rapidement affranchi et devient philologue et grammaticus (enseignant) à Rome. Il aurait écrit plus de huit cents livres dont il ne reste que quelques fragments. Ses ouvrages connus inclus des essais de recherche pour ses patrons (Breviarium rerum omnium Romanarum [abrégé de l’histoire de Rome] pour Salluste et Antiqua verba et figuras [règles de l’art d’écrire] pour pour Asinius Pollio) ainsi que le Glossematorum libri [glossaire de mots rares ou obsolètes].
- Nom: Marcus Furius Bibaculus
- Date: 103 – ? AEC
- Genre: Poésie
Poète satirique originaire de Crémone, qui fréquentait le cercle des poetae novi, dont Valerius Caton et Caius Valerius Catullus. Il est surtout connu pour ses épigrammes, mais on lui connait aussi Lucubrationes (“Élucubrations”, sans doute une oeuvre d’érudition en prose) et Pragmatia belli Gallici (un poème épique sur la guerre des Gaules), dont il ne reste que quelques fragments.
- Nom: Lucius Aelius Tubero
- Date: 1er siècle AEC
- Genre: Histoire, Philosophie
Homme d’État (Légat [61-58], Préteur [54]) et militaire romain (guerre marsique, guerre civile, bataille de Pharsale), il est un ami d’enfance de Cicéron. Il aurait écrit des ouvrages philosophiques et des annales qui ne nous ont pas été conservés.
- Nom: Asclépiodote le Tacticien (Ἀσκληπιόδοτος Τακτικός)
- Date: 1er siècle AEC
- Genre: Traité (Tactique)
Asclepiodotos est un philosophe (élève du stoïcien Posidonios) et tacticien grec ayant vécu au 1er siècle AEC. Il aurait écrit une Histoire Naturelle (citée par Sénèque) et un Traité de tactique (τακτικὰ κεφάλαια) en douze chapitres sur le fonctionnement de la phalange macédonienne qui nous est parvenu en une douzaine de manuscrits (disponible aux Belles Lettres et chez Loeb, ainsi que dans le domaine public: Archive, Penelope).
- Nom: Caius Rabirius
- Date: 1er s. AEC
- Genre: Poésie (Épique), Philosophie ?
Poète latin du 1er siècle AEC (mentionné par Velleius Paterculus, Ovide, Quintilien et Sénèque) et à qui on attribue le poème épique De Bello Actiaco sur la bataille d’Actium (dont un fragment de soixante-sept hexamètres aurait été trouvé dans les papyrus d’Herculanum).
- Nom: Quintus Novius
- Date: 1er s. AEC (fl. 30 AEC)
- Genre: Théâtre
Dramaturge latin, mentionné par Macrobe, qui aurait écrit vers 30 AEC une quarantaine de farces Atellane (Atellanae Fabulae) dont seulement une centaine de vers ont été conservés.
- Nom: Valerius Caton
- Date: 1er s. AEC
- Genre: Poésie, Traité (Grammaire)
Poète et grammaticus latin d’origine gauloise (selon Suétone) qui a vécu au 1er siècle AEC et aurait été dépouillé de ses biens lors des réquisitions de Sylla. Il aurait écrit des traités de grammaire et des poèmes (dont on ne connait que quelques titres comme Dires [Imprécations], Lydie, Diane) mais rien n’en a été conservé. Son élève Marcus Furius Bibaculus le mentionne dans deux épigrammes. Il aurait été un des chefs de file du mouvement néotérique (les poetae novi).
- Nom: Caius Oppius
- Date: 1er s. AEC
- Genre: Histoire (Biographie)
Homme politique d’origine équestre et possiblement issue d’une famille de banquiers, il est l’ami de César et s’assure de la transmission de ses courriers durant la guerre des Gaules, puis gère ses affaires à Rome durant la guerre civile, servant d’intermédiaire auprès de Cicéron. Comme il ne participe à aucune des deux guerres, il est peu probable qu’il soit l’auteur des Commentaires du Pseudo-César. Il écrit des biographies de Scipion l’Africain, de César (incluant un pamphlet niant qu’il soit le père de Ptolémée XV) et même de Cassius, mais aucune de ces oeuvres n’a été conservée.
- Nom: Caius Iulius Caesar
- Date: 100 – 44 AEC
- Genre: Histoire
Jules César est un homme d’État et militaire romain (Tribun militaire [?], Questeur [69], Édile Curule [65], Grand Pontife [63-44], Préteur [62], Propréteur en Bétique [61], Consul [59, 48 et 46-44], Proconsul de Gaule cisalpine et transalpine [58-50], Imperator [51, 44], Dictateur [49, 47, 46-44], Père de la Patrie [45] et Divus [44]) qui a eut une influence telle sur la politique de la fin de la République que cette période est parfois appelée l’âge césarien (Aetas Caesaris). Il nait dans une importante famille patricienne, les Iulii, dont il est le quatrième à porter ce nom. Il grandit durant la période trouble de la première guerre civile, se trouvant dans la faction des populares. Il rejoint l’armée en 80 et sert en Asie. Il étudie la rhétorique avec Apollonius Molon, puis, de retour à Rome vers 78, il entame sa vie publique en intentant un procès à Cnaeus Cornelius Dolabella, puis à Caius Antonius Hybrida. Il se lance ensuite dans le cursus honorum vers 70 et démontre rapidement une grande ambition: fort d’une alliance secrète avec Crassus et Pompée (le premier triumvirat), il est élu Consul dès 59, puis, en 58, Proconsul des Gaules cisalpine et transalpine ainsi que de l’Illyrie, avec le commandement de quatre légions — exceptionnellement pour cinq ans ! — où il s’illustre grandement en faisant la conquête des Gaules (et une brève incursion en Bretagne en 55). Le Sénat, craignant que César et Pompée aient acquis trop de pouvoir, leur demande de déposer les armes. Ils refusent et, leur alliance étant rompue, se lancent plutôt l’un contre l’autre, dans une lutte pour le contrôle de l’État (César ayant l’appui du peuple et Pompée le support des conservateurs). C’est donc à nouveau la guerre civile: César franchit le Rubicon en janvier 49 et se lance à la poursuite de Pompée et de ses alliés, d’abord en Italie, puis à Marseille, en Espagne, en Grèce, en Égypte, en Afrique, et de nouveau en Espagne en 46. En février 44, le Sénat lui confère la dictature perpétuelle, ce qui est trop de pouvoirs pour certains. Ses opposants (principalement Brutus et Cassius) y voient la fin de la République et complotent contre lui, puis l’assassinent aux ides de mars 44. Par ses multiples réformes, il laissera une marque indélébile sur la société romaine.
Comme beaucoup de patriciens, c’est un homme éduqué et, donc, un homme de lettres. Il aurait écrit dans sa jeunesse des essais (Éloge d’Hercule, Tragédie d’Œdipe, Recueil de mots remarquables) et de la poésie (dont le Voyage). Nous lui devons également un traité de grammaire en deux tomes (De analogia). En tant que bon orateur, il aurait aussi écrit quelques discours: des éloges funèbres en 68 pour sa tante Julia (Laudatio Iuliae amitae) et pour son épouse Cornelia, un sur la conjuration de Catilina, son Anticato en 45 pour répondre au panégyrique de Caton par Cicéron, un aux soldats en Hispanie (Apud milites) et un à la défense de Metellus. De toutes ces oeuvres rien ne subsiste.
Toutefois, la postérité lui a conservé une oeuvre majeure avec l’ensemble de ses Commentaires (Commentarii rerum gestarum). Ce ne sont ni des ouvrages historiques ou des annales, ni une biographie, mais plutôt un journal de campagne où il commente ses actions et les événements dont il est témoin dans des notes personnelles qu’il publie par la suite probablement à des fins de propagande. Cette oeuvre inclut deux commentaires dont l’attribution est incontestée et trois autres qui sont fort probablement apocryphes:
- Nom: Lucius Lucceius
- Date: c100 – c40 AEC
- Genre: Histoire
Riche sénateur romain, ami de Cicéron, qu’il soutient en 63 avec des discours contre Catilina. Il se présente aux élections consulaires de 60 au côté de César, mais est défait par Marcus Calpurnius Bibulus. Il se retire alors de la scène politique pour se consacrer à écrire une histoire de la guerre sociale, puis de la guerre civile (qu’il ne complètera pas). Cicéron lui demande d’écrire une histoire de son consulat, mais il ne le fait pas. Ses oeuvres n’ont pas été conservées. La dernière mention que nous avons de lui est une lettre de condoléances à Cicéron lors du décès de sa fille Tullia en 45.
- Nom: Cornélius Népos
- Date: c100 – c25 AEC
- Genre: Histoire (Biographie)
Auteur romain polyvalent et vulgarisateur, il était ami de Cicéron, Atticus et Catulle. Il aurait écrit de la poésie, des ouvrages historiques ou d’histoire naturelle, et un ouvrage de géographie, mais les oeuvres que nous connaissons de lui sont surtout des biographies élogieuses (laudationes) et anecdotiques, dans un style pompeux, mais fade, et qui se soucient peu de la véridicité. La plupart de ses oeuvres ont été perdues ou ne nous sont parvenues que par fragments:
- Nom: Titus Lucretius Carus
- Date: c94 – c54 AEC
- Genre: Philosophie, Poésie
Lucrèce est un poète philosophe du 1er siècle AEC dont nous connaissons peu de chose, mais qui a eut une grande influence sur la pensée de la Renaissance et des Modernes. Il n’a écrit (ou on n’en a conservé) qu’un seul ouvrage : De rerum natura (De la nature des choses / De la nature) qui est un poème épique en six parties, écrit en hexamètre dactylique (7415 vers), décrivant de façon concrète les objets et le vivant qui constituent le monde, en suivant les principes de l’épicurisme. Peu d’ouvrages d’Épicure nous sont parvenus intactes et Lucrèce est l’un des premiers Romains à en exposer clairement la doctrine philosophique. Celle-ci est étonnamment originale et précurseur: critique de la superstition et de la religion, atomisme et matérialisme, un univers sans limite, une étude rationnelle de la nature qui est à la base de la méthode scientifique et du concept de sélection naturelle. L’ouvrage est disponible aux Belles Lettres, chez Budé, ainsi que dans le domaine public: AgoraClass, Codex, Gutenberg Project, Wikisource [FR / EN].
- Nom: Aulus Hirtius
- Date: c90 – 43 AEC
- Genre: Histoire
Homme d’État et militaire romain (Légat de César en Gaule [58-54], Tribun [48-47], Triumvir monetalis [46], Préteur [46 ?], Propréteur en Gallia Belgica [45 ?], Consul [43]) d’origine plébéienne, il est ami et aide de César. Il aurait écrit le livre VIII de la Guerre des Gaules de César ainsi que le De Bello Alexandrino [voir la notice sur César pour ces deux ouvrages]. Il étudiait la rhétorique auprès de Cicéron, mais les neuf livres de leur correspondance n’ont pas été conservés. Après la mort de César, il a rejoint les rangs d’Octavien. En 43, il est envoyé par le Sénat pour défendre la ville de Modène qui est assiégée par Marc Antoine, et, malgré la victoire, il meurt au combat le 21 avril. À la demande de Cicéron, il reçoit des funérailles publiques et le titre d’imperator.
- Nom: Quintus Cornificius
- Date: c90 – 42 AEC
- Genre: Poésie
Homme politique romain (Questeur [48], Propréteur en Illyrie [48], Augure [47], Légat en Cilicie et Syrie [46], Préteur [45], Gouverneur d’Afrique proconsulaire [44], Triumvir monetalis [42?], Sénateur) d’origine plébéienne. Il est ami avec Cicéron et Catulle. Orateur et poète, on lui attribue un poème épique (épyllion) intitulé Glaucus qui ne nous est pas parvenu.
- Nom: Diodore de Sicile (Διόδωρος Σικελιώτης)
- Date: c90 – 20 AEC
- Genre: Histoire, Traité (Géographie)
Historien grec originaire d’Agyrion en Sicile, il étudie la rhétorique. Entre 60 et 56, il voyage en Europe, en Asie et en Égypte avant de s’établir à Rome. Il consacre une trentaine d’années de sa vie à l’écriture en grec d’un seul ouvrage, la Bibliothèque historique [Βιβλιοθήκη Ἱστορική], composé de quarante livres dont seulement quinze ont été conservés intégralement (les livres I à V et XI à XX, en plus de quelques fragments) et qui aurait été publié vers 30. Il y traite de géographie et de mille ans d’histoire du monde connu, des origines mythiques à Jules César, présentant les événements dans l’ordre chronologique en trois segments: la Grèce et l’Asie Mineure, la Sicile, et Rome. On lui attribue la célèbre liste des Sept Merveilles du monde antique. L’ouvrage est disponible aux Belles Lettres, chez Loeb ainsi que dans le domaine public: Mediterranees, Mercure, Perseus, Remacle, Wikisource [FR / EN].
- Nom: Caius Sallustius Crispus
- Date: 86 – 35 AEC
- Genre: Histoire
Salluste est un homme politique et militaire romain (Questeur [55, 48], Tribun de la plèbe [52], Commandement de la flotte de César en Illyrie [c50?], Commandement en Campanie [48], Préteur [47], Gouverneur de Numidie [46-45], Sénateur) originaire d’une famille plébéienne de Amiternum. Ami de César, il soutient le parti des populares contre les optimates de Pompée et Cicéron. Il se retire de la vie publique après la mort de César et se consacre probablement à l’écriture d’ouvrages historiques. On lui attribue également des “Lettres à César” et une “Invective contre Cicéron,” mais ceux-ci sont fort probablement apocryphes ou pseudépigraphes.
- Nom: Cornificia
- Date: c85 – c40 AEC
- Genre: Poésie
Poétesse romaine, soeur du poète Cornificius [voir plus haut], elle aurait écrit des épigrammes. Son oeuvre est perdue, mais nous est connue par Jérôme de Stridon, qui mentionne “Hujus soror Cornificia, cujus insignia exstant epigrammata” [“Sa sœur était Cornificia, dont il nous reste des épigrammes remarquables” — Hieronymi Chronicon, p. 241]. Elle est également mentionnée sur la dédicace d’un monument épigraphique de Rome: CORNIFICIA Q. F. CAMERI Q. CORNIFICIUS Q. F. FRATER PR. AUGUR [“Cornificia, fille de Quintus, épouse de Camerius, [et] son frère Quintus Cornificius, Préteur et Augure” — CIL, VI, 1300a].
- Nom: C. Valerius Catullus
- Date: 84 – c54 AEC
- Genre: Poésie
Catulle est un jeune poète romain né, au sein de l’importante famille des Valerii, dans la région de Vérone en Gaule cisalpine. Il fait partie du cercle des noui poetae et dès 68 fréquente les personnalités publiques de Rome comme César, Cicéron, Cornelius Népos et Asinius Pollion. De 62 à 58, il est inspiré par sa maîtresse Lesbie (personne réelle — identifiée possiblement comme Claudia, épouse de Metellus et soeur de Clodius Pulcher — ou imaginaire?). En 57-56, après une rupture difficile, il accompagne son ami Caius Memmius, propréteur en Bithynie. On lui connait une centaine de poèmes de longueur variée (allant de pièce courte jusqu’à 408 vers): des poèmes d’amour ou érotique (inspirés par sa maîtresse Lesbie ou son éromène Juventius), des poèmes élégiaques plus raffinés sur des thèmes mythologiques, ou encore des épigrammes, tous regroupés sous le titre Carmina et classés selon leur métrique (en vers iambiques [poèmes 1 à 60], en hexamètres dactyliques [62-64], et en distique élégiaque [65-116]). Son oeuvre est disponible aux Belles-Lettres, chez Loeb ainsi que dans le domaine public: BCS, Méditerranées, Project Gutenberg, Remacle, Wikisource [FR / EN].
- Nom: Caius Trebatius Testa
- Date: 84 – 4 AEC
- Genre: Traité (Droit)
Jurisconsulte romain réputé originaire d’une famille équestre de Vélia sur la côte tyrrhénienne de Campanie. Il est un protégé de Cicéron, avec qui il entretient une correspondance (voir les Ad Familiares, VII: lettres 6 à 22), et qui le recommande à César. Il participe sans enthousiasme à la campagne des Gaules, puis prends le parti de César durant la guerre civile. Cicéron écrit ses Topica pour lui. Après la mort de César, il continue son travail de juriste sous Auguste. Il écrit des traités sur le droit (de iure civili) et Des pratiques religieuses (de religionibus), un ouvrage de dix livres, qui n’ont pas été conservés. Plusieurs de ses décisions feront jurisprudence et seront codifiées dans les textes de lois romaines (les Institutes de Gaius et dans le Digesta de Justinien).
- Nom: Caius Licinius Macer Calvus
- Date: 82 – 47 AEC
- Genre: Poésie
Orateur et poète romain, il est le fils de l’historien Caius Licinius Macer. Il est avocat en même temps que Cicéron, mais favorise un style oratoire opposé, l’atticisme, qui est plus dépouillé. Ami de Catulle, il écrit des poèmes élégiaques et satiriques dont nous n’avons conservé que des fragments.
Prochainement: La littérature romaine (8): Époque classique (2): Sous le Principat
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NHK World Japan continues to be a great source of information about Japanese culture with their documentary series.
The documentary series “Anime Manga Explosion” offers a special on the manga and anime The Apothecary Diaries. It is a fantasy story based on a novel where, in a country inspired by the Tang dynasty’s China, a young girl trained as an apothecary is solving mysteries. The author (Hyūga natsu) and anime director (Naganuma Norihiro) talk about how the story and the anime were produced. This episode aired in May 24, 2025 and will be available as Video On Demand (VOD) until May 24, 2026.
There was a documentary series named “Anime Sanctuaries” where the description said “Did you know that a lot of your favorite anime are based in real-life locations? Join us on a pilgrimage around Japan to the “Sanctuaries” that are the inspiration of some of the greatest anime!” Unfortunately, I missed it, there are no VOD available and no more air date. Sorry! Keep an eye and maybe they will broadcast it again.
It was probably referring to the Seichi junrei phenomenon where fans go to visit locations featured in their favourite series. It is also referred as “Anime Tourism.” You can find more information on the following sites: Anime-88 Spots • Connect • DeepLog • Japan Travel • LivingInJapan • TMDb • WebJapan.
The documentary series “Japanology Plus Mini“ offers an episode about Plastic Models: “Japan’s plastic models are popular worldwide. Shizuoka City leads the nation in plastic model shipments. We look at the city’s plastic model industry, from its history to the latest developments.” It was first aired on November 1 & 2, 2025 and will be available as VOD until November 1, 2026.
This is not about anime or manga, but it talks about a great interest of mine. The documentary series “Today’s Close-up” offers an episode about a new type of Japanese library. Titled “More Than Books: Libraries as Community Hubs” it is described as this: “So-called “lively libraries” that promote new concepts, such as allowing people to chat, eat and drink are gaining popularity, resulting in a sharp increase in users in an era of declining population. Some facilities use books and magazines to promote intergenerational exchanges and resolve local issues. In addition, some local governments have focused on their libraries’ ability to attract users by allowing people to use them for free as a key part of urban development. We visit a library in Gifu that has seen its visitor numbers increase tenfold. What is the potential for public spaces to evolve into places for everyone?” It was aired on November 6, 2025 and will be available as VOD until November 13, 2025.
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- Nom: Marcus Tullius Cicero
- Date: 106 – 43 AEC
- Genre: Discours, Traité (Philosophie, Rhétorique), Correspondance, Poésie
Cicéron est un avocat, magistrat, philosophe, orateur de talent et auteur prolifique. Né à Arpinum dans une famille de la classe équestre (mais pas dans la nobilitas, ce qui fait de lui un homo novus), il fait des études en rhétorique, droit et philosophie. Il fait ses débuts comme avocat en 81 puis se lance dans le cursus honorum (questeur [en 75], édile [en 69], préteur [en 66], consul [en 63], proconsul en Cilicie [en 51-50] et sénateur). Il n’est pas aussi riche que son ami Atticus, mais il possède plusieurs propriétés et est suffisamment à l’aise pour pouvoir se consacrer au droit (une entreprise bénévole pour un sénateur) et à la philosophie. Toutefois, ses tergiversations politiques et ses plaidoiries lui font beaucoup d’ennemis et il doit s’exiler à plusieurs reprises. Inévitablement, après avoir choisi le parti d’Octave dans la guerre civile et prononcé des discours incendiaires contre Marc Antoine (les Philippiques), il est proscrit et assassiné sur l’ordre de ce dernier en décembre 43. Selon Plutarque, sa tête et ses mains coupées (celles-la même qui avaient écrites les Philippiques) sont exposées à la tribune des Rostres.
Cicéron est sans aucun doute le plus grand auteur latin classique, tant par la qualité stylistique et la diversité que par la quantité de ses ouvrages [voir aussi la liste en anglais: “Writings of Cicero”]. Je ne développerai pas trop sur son œuvre, car elle est non seulement volumineuse et compliquée à traduire, mais surtout fastidieuse à lire (particulièrement ses discours; ses lettres sont toutefois plus intéressantes). En effet, pour bien comprendre — et surtout apprécier — les discours et les lettres de Cicéron, il faut avoir une excellente connaissance de la politique et de la société de l’époque (l’entourage de Cicéron, ses alliés et ses ennemis), ce qui n’est guère facile.
Voici une liste de ses ouvrages regroupés par genres (en ordre d’importance) et par ordre chronologique (dont les textes originaux, et parfois leurs traductions, sont disponibles sur des sites du domaine public comme Attalus, Remacle ou Wikisource):
Des quatre-vingt-huit discours (judiciaires et politiques) de Cicéron qui nous sont connu, seulement cinquante-huit ont été conservés:
Cicéron aurait écrit une vingtaine de traités philosophiques:
Nous connaissons sept ouvrages de Cicéron sur l’art de la rhétorique:
Tout au long de sa vie, Cicéron a entretenue une abondante correspondance avec sa famille (son frère Quintus, son épouse Terentia), ses amis (Atticus, Brutus), ses relations (politiques ou d’affaires [commerçants ou clients]). La grande majorité de cette oeuvre épistolaire a été perdue, mais plus de huit cent lettres nous sont tout de même parvenues. Écrites entre 63 et 42, elles ont été publiée de manière posthume soit par son secrétaire Tiron, soit par son ami et éditeur Atticus (qui a prit la peine de n’inclure aucune de ses propres lettres et d’omettre toute correspondance qui aurait pu être compromettante pour leur auteur).
Comme tout le monde, Cicéron a écrit un peu de poésie, surtout dans sa jeunesse et après s’être rallié à César, dont il ne reste que quelques fragments.
Comparé aux autres auteurs de l’antiquité, la quantité des oeuvres de Cicéron qui nous sont parvenues est phénoménale. J’en ai quelques unes dans ma bibliothèque (Des termes extrêmes des biens et des maux T.1 et T.2, Traité des lois, Traité du destin, Divisions de l’art Oratoire / Topiques, De l’orateur T.1, T.2, T.3, Catilinaires, Pour le poète Archias / Pour L. Flaccus, Lettres à Atticus t.3) et je me promet bien de bientôt en (re)lire au moins une partie.
Si les discours et les lettres de Cicéron s’avèrent une source inestimable pour mieux connaître et comprendre la société romaine de la fin de la République, ce sont ses traités que je trouve le plus intéressants car ils révèlent une pensée critique et un profond désir de connaissance et d’humanisme qui semble malheureusement perdu de nos jours et que beaucoup de nos jeunes contemporains gagneraient grandement à acquérir.
Prochainement: La littérature romaine (7): Classique 1: Sous la République, c) L’après-Cicéron
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Introduction
L’époque classique représente l’âge d’or de la littérature romaine. La langue latine a évolué dans sa forme et son vocabulaire permettant ainsi d’exprimer des idées et des sentiments plus complexes (il s’agit ici bien sûr de la langue littéraire, écrite, que l’on connait beaucoup mieux grâce aux textes de l’époque qui ont été préservés; la langue parlée par le peuple, le “latin vulgaire” dont on connait peu de choses, avait probablement un vocabulaire plus pauvre, une grammaire simplifiée et une prononciation qui divergera de plus en plus du latin classique). C’est sans doute pourquoi les plus grands auteurs romains ont vu le jour à cette époque.
L’époque classique se situe au 1er siècle AEC, mais on la divise généralement en deux périodes distinctes: sous l’apogée de la République, durant la période cicéronienne (de 106 à 43 AEC) et sous le Principat d’Octave, durant la période augustéenne (de 43 AEC à 14 EC). On dénombre durant ces périodes une soixantaine d’auteurs dont plus du quart sont considéré important, car ils nous ont non seulement transmis leurs œuvres et ont contribués de façon significative à l’avancement de la culture romaine, mais ont même influencés l’ensemble de la civilisation humaine.
L’âge d’or de la République est marqué par une période de troubles politiques et militaires. Après la Guerre sociale, qui oppose Rome à ses alliés italiens entre 90 et 88, Rome est secouée par plusieurs guerres civiles. Dans un premier temps, les optimates, partisans de Sylla, s’opposent à Marius, qui est à la tête des populares (en 88-86 et en 83-82). Toutefois, cette période débute véritablement après la mort de Sylla, en 78. Les nouveaux conflits seront alors dominés par les luttes de pouvoir entre les membres des triumvirats. Le premier triumvirat (composé de Jules César, Crassus et Pompée) donnera lieu à la guerre civile de César (49 – 45). Durant le second triumvirat (composé de Marc Antoine, Lépide et Octave), les héritiers de César doivent d’abord affronter les partisans de ses meurtriers (Brutus et Cassius), dans ce qu’on appellera la guerre civile des Libérateurs (43 – 42). Puis ils se disputeront le pouvoir entre eux: Octave contre Marc-Antoine (guerre civile de Modène en 43), contre Pompée (Révolte sicilienne en 44 – 36), contre les partisans de Marc-Antoine (son frère et son épouse, dans la guerre de Pérouse en 41-40) et finalement contre Marc-Antoine et Cléopâtre VII avec la dernière guerre civile (32 – 30) qui culmine avec la bataille navale d’Actium (le 2 septembre 31) et la victoire d’Octave, ouvrant la voie à la Pax Augusti (et ultimement à la Pax Romana).
Toute cette agitation est fort propice au travail des historiens et des orateurs (qui y trouvent maintes occasions de faire des discours politiques ou des plaidoiries pour ou contre les différents acteurs de ces manigances politiques). Cette période est appelée “cicéronienne” (ou parfois Aetas Caesaris, “âge césarien”), car elle est surtout dominée par l’œuvre d’un seul auteur: Marcus Tullius Cicero. On retrouve toutefois une demi-douzaine d’autres auteurs importants pour cette période: Varron, Jules César, Cornelius Nepos, Lucrèce, Salluste et Catulle. Voici une liste (la plus exhaustive possible) des auteurs qui ont vécu ou ont été actifs durant cette période :
- Nom: Lucius Valerius Aedituus
- Date: Fin IIe s. – Ier s. AEC
- Genre: Poésie
Poète romain cité par Aulu-Gelle et Apulée dont nous n’avons conservé que deux épigrammes en distiques élégiaques qui traitent de thèmes amoureux.
- Nom: Publius Sempronius Asellio
- Date: c159 – c91 AEC
- Genre: Histoire
Militaire (tribun militaire à Numance en 134-132) et historien romain cité par Aulu-Gelle, qui recherche à faire une historiographie pédagogique démontrant “dans quel but et de quelle manière ces actions ont été accomplies” afin de les mettre dans leur contexte politique.
- Nom: Méléagre de Gadara (Μελέαγρος)
- Date: 140 – 60 AEC
- Genre: Poésie
Poète grec originaire de Gadara (Jordanie), mais qui aurait grandi à Tyr, puis vécu sur l’île de Cos. On lui connait cent-trente-deux poèmes, principalement des épigrammes amoureux et quelques épitaphes. Il aurait également écrit des ouvrages philosophiques et des satires qui sont maintenant perdues. Il est surtout connu pour avoir publié vers 100 AEC l’anthologie La Couronne (Στέφανος / Stéphanos), qui recueillait une centaine d’œuvres variées (poésie élégiaque, chansons, épigrammes, etc.) de plus de quarante-huit poètes et poétesses, qui étaient chacun représentés par une fleur ou une plante, formant ainsi une “couronne de poètes” (d’où le titre). Il aurait ainsi créé le concept d’anthologie (qui signifie en grec “cueillette de fleurs”) et formé la base de ce qui deviendra plus tard l’Anthologie grecque.
- Nom: Aulus Licinius Archias (Ἀρχίας)
- Date: 121 – 61 AEC
- Genre: Poésie
Poète Syrien naturalisé romain qui a chanté des épopées militaires (Guerre des Cimbres) ou panégyriques (Consulat de Cicéron). Il pratiquait l’improvisation poétique et il ne reste de son oeuvre que quelques épigrammes. Il faisait partie du cercle littéraire de Lutatius Catulus et habitait même chez lui. Il aurait été le maître de Cicéron et celui-ci défendit son droit de citoyenneté dans son discours Pro Archia.
- Nom: Marcus Terentius Varro
- Date: 116 – 27 AEC
- Genre: Traité
Varron est un politicien, militaire, magistrat (tresviri capitales [avant 90], questeur [c85], légat [78-77, 76-72, 49], proquesteur en Espagne [76-72], tribun de la plèbe [70], vigintiviri chargé de la distribution des terres en Campanie [59], préteur [?]), grand propriétaire terrien et érudit romain appartenant à l’ordre équestre. En 45, il est chargé par César de créer les premières bibliothèques publiques de Rome, mais lorsqu’il est proscrit par le second triumvirat en 43, celles-ci sont pillées. Il aurait écrit près de six cents volumes dont une cinquantaine nous sont connus de façon fragmentaire et un seul nous est parvenu dans son intégralité. Ses principaux ouvrages sont:
- Nom: Lucius Orbilius Pupillus
- Date: c113 – 13 AEC
- Genre: Grammaire
Fonctionnaire, enseignant et grammairien romain originaire de Beneventum. Parmi ses étudiants on retrouve Horace qui le décrit comme un personnage brutal et colérique. Il ne reste que quelques fragments de son œuvre (cités par Suétone, Isidore de Séville et Priscien), un ouvrage possiblement sur les difficultés de l’enseignement (intitulé Περί ἄλγεος / Perì álgheos / lit. “La Douleur”) et des traités de grammaire (notamment sur les synonymes).
- Nom: Titus Pomponius Atticus
- Date: 110 – 32 AEC
- Genre: Histoire, Philosophie
Riche homme d’affaire, banquier et propriétaire terrien appartenant à l’ordre équestre. Érudit et disciple d’Épicure, il s’abstient de faire une carrière politique et préserve sa neutralité en finançant toutes les factions. Il est surtout connu pour être un ami proche de Cicéron et son éditeur. Il a entre autres publié sa correspondance: d’abord avec lui-même (Ad Atticum — disponible sur Agoraclass), puis à son frère Quintus (Ad Quintum fratrem), à Brutus (Ad Brutum) et à ses amis (Ad familiares). Cicéron le cite souvent ou lui dédie des œuvres et son ami Cornelius Nepos lui consacre un chapitre de son De viris illustribus (chapitre 25 du livre III: Liber de excellentibus ducibus exterarum gentium, seul livre préservé et disponible dans le domaine public: Agoraclass, Wikisource). En plus de sa correspondance, il aurait écrit plusieurs ouvrages d’histoire (Liber Annalis), de poésie (Imagines), des généalogies de grandes familles romaines et un livre sur le consulat de Cicéron, mais aucune de ces œuvres n’a été préservée.
- Nom: Caius Licinius Macer
- Date: c108 – 66 AEC
- Genre: Histoire
Politicien et magistrat romain (Triumvir monetalis [84], questeur [78], tribun de la plèbe [73] et préteur [68], propréteur [67]), il a écrit des discours et une histoire de Rome en seize livres qui est maintenant perdue, mais citée par des auteurs postérieurs (Tite-Live, Denys d’Halicarnasse, Macrobe). En 66, il est accusé de corruption et se suicide.
- Nom: Decimus Laberius
- Date: c106 – c43 AEC
- Genre: Théâtre
Dramaturge et poète romain appartenant à l’ordre équestre. Il était un opposant de César et possédait un esprit sarcastique. Il a surtout écrit des mimes dont nous connaissons une quarantaine de titres (entre autres: Les foulons, Les fileuses, Le cordier, Le marchand de sel, Le teinturier, Le pêcheur, La courtisane, L’augure), mais dont il ne subsiste que quelques fragments (environ 150 vers) cités surtout par Macrobe.
Prochainement: La littérature romaine (6): Classique 1: Sous la République, b) Cicéron
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Something funny happened on the way to the forum antiquarian book fair this weekend. Or, actually, at the antiquarian book fair. I found a book that I had been looking for for a long time and that I thought I would never find: a 17th-century Latin edition of the Historia Augusta.
For eight years, I worked on my Master and PhD thesis dedicated to the “Vita Veri” (a biography of the Roman Emperor Lucius Verus) which is part of the Historia Augusta (a compilation of biographies of Roman emperors from the 2nd and 3rd centuries probably written in the 4th century CE, supposedly by six authors: Aelius Spartianus, Vulcacius Gallicanus, Julius Capitolinus, Trebellius Pollio, Aelius Lampridius and Flavius Vopiscus). Therefore this book has a great sentimental value for me. It is only the first of two volumes, but that’s the one that counts for me since it’s the volume containing the “Vita Veri.”
The book is a vellum-bound volume (of two), in small quarto (12.6 x 19.7 x 6.4 cm), with 1,144 pages (16 of introductions, 1049 of text and 79 of indexes). The title page offers this information:
HISTORIAE AUGUSTAE
SCRIPTORES VI.
AELIUS SPARTIANUS. VULC[acius] GALLICANUS.
JULIUS CAPITOLINUS. TREBELL[ius] POLLIO.
AELIUS LAMPRIDIUS. FLAVIUS VOPISCUS.
Cum Integris Notis
ISAACI CASAUBONI, CL[audi] SALMASII
& JANI GRUTERI.
Cum Indicibus locupletiffimis Rerum ac Verborum.
TOMUS I. [of 2]
LUGDUNI BATAV[orvm]. [Leiden, Netherlands]
Ex Officina HACKIANA [Johannes Hackius], A•MDCLXXI. [Anno 1671]
This first volume contains two introductions (one introduction by the publishers and a preface to the readers), an index of the authors cited, the biographies of Roman emperors from Hadrian to Severus Alexander (including erudite commentaries by Isaac Casaubon, Claude Saumaise and Jan Gruter), and concludes with three indexes (the first of “memorable things and words” from the text, the second of “memorable things and words” from the commentaries and the third of the “Greek things and words which occur in the commentary and is worthy of remembrance”). It was published in Leiden (Netherland) by Johannes Hackius in 1671.
The book is in suspiciously good condition for the price (listed as $175 USD or $220 CDN, but the guy let me have it for $180). It also has a superb vellum binding and a beautiful engraved frontispiece. The seller listed the condition as “Very Good.” He describes it on his online catalogue as having “little staining to the binding. One page is lacking a portion to the right-side margin, not affecting text. There is very little foxing or staining throughout.” [That Guy With The Books]
The book clearly had some restoration (which were not disclosed by the seller). If you look at the inside of the binding, you can see that it was reinforced with modern cardboard. The very small amount of foxing and staining made me doubt for a moment of the authenticity of the book (there are forgeries on the market), so I looked closely at the ink and texture of the paper. It all seems alright to me (but I’m not an expert) and the seller is a reputable one, therefore I should trust him, and concluded that the book should be genuine.
This is not one of my oldest books (in fact it is the most recent I have for the 16-17th century period) and I already have an in quarto. However, its very good condition and the fact that it’s about a subject that is quite dear to me, make it one of my most precious books (along with the works of Lucian of Samosata).
[ AbeBooks • Hathitrust • That Guy With The Books • WorldCat ]
[ Traduire ]On the subject of “old books” you can find more information in those articles:
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Another update on Manben: The latest episode of the NHK World documentary series Manben: Behind the Scenes of Manga with Urasawa Naoki (which introduces us to mangaka like Morohoshi Daijiro, Shigeru Mizuki, Nishi Keiko, Chiba Tetsuya, or Iwamoto Nao) is about Otomo Katsuhiro, the internationally renowned legend who created a masterpiece that shaped and revolutionized manga. Urasawa discuss his work with Otomo over the original pages of his manga Domu.
The episode originally aired in Japan on March 24, 2025, but the English version just aired on September 12 and 13, 2025 and is now available to view as VOD (Video on Demand) until September 27, 2025.
“Much of the first animation came out of France in the early 20th century, but developed mainly in the United States with the rise of film. In Japan, black and white animation began in the nineteen tens, but colour didn’t become prominent until the nineteen sixties. Except for a brief little-known chapter. A U.S. researcher has rediscovered and successfully restored coloured anime created here in the nineteen-thirties. (…) In the 1930s, Japan produced animated movies on paper, not celluloid. A U.S. professor has been restoring existing films, which were known for their full color.”
This news story aired on September 4th, 2025 and is now available as VOD. The 7-min. clip is also available on Youtube.
Direct Talk interviews the stylist and costume designer Nakahara Sachiko who “translates the looks of popular Japanese anime and manga characters into costumes for live-action adaptations. She talks about making an impact on the global stage.” The show aired on July 22, 2025 and is now available as Video On Demand (VOD) until July 22, 2026.
“Influential ukiyo-e artist Utagawa Hiroshige‘s “100 Famous Views of Edo“, a series of prints encoding his view of the changing face of Japan.” Art historian Toshinobu Yasumura, Professor Timon Screech, Hinohara Kenji and Manabu Oishi discuss, interpret and explain the messages hidden in Hiroshige’s art. This episode of “Time and Tide” aired on August 30, 2025 and is now available as Video On Demand (VOD) until August 29, 2026.
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At the end of February, my wife received a care-package from her sister in Japan. She was doing some decluttering in their parents’ house and she sent my wife a bunch a manga that she had bought in the 70s. They are still in a perfect condition. That’s quite a memorabilia… It includes four manga series: the complete Versailles no bara by Riyoko IKEDA (10 vol.), the complete Designer by Yukari Ichijo (2 vol.), the complete Tea Time by Yukari Ichijo (2 vol.), and the first two volumes (of seven) of Suna no Shiro also by Yukari Ichijo. My wife never got to read the end of the latter because she left Japan. She particularly liked Yukari Ichijo, not because she cared much about her stories, but mostly because she greatly appreciated her shōjo style.
Everybody knows about IKEDA’s Versailles no Bara, but ICHIJO is not very well known in the West. However, Yukari ICHIJO (一条ゆかり) is an important and popular mangaka in Japan as she has published nearly fifty titles and received a couple of prizes for her work: the Kodansha Manga Award for Yūkan Club in 1986 and the Japan Media Arts Festival Excellence Prize for Pride in 2007.
Her real name is Noriko Fujimoto and, even if she is considered to have greatly contributed to the development of Shōjo manga with her beautiful style and was actually born in 1949, she is generally NOT considered a member of the the Year 24 Group, probably because her themes, narratives and art style are more traditional and less “innovative” than the works of the Group.
Several of her titles were adapted as TV dramas (Designer, Tadashii Ren’ai no Susume, Suna no Shiro), movie (Pride) or anime OVA (Yūkan Club). So it is no surprise that her most well known titles are Yukan Club (1981) and Pride (2003). Her works are generally typical shōjo manga offering romantic thrillers stories with themes of conflits or family problems. For more information: AniList • ANN • AsianWiki • Google • Manga Updates • Wikipedia (Jp / Fr).
I often complained that manga publishers don’t tap enough (or even at all) into the goldmine of manga published in the 70s and 80s. There is a veritable untapped mine of manga out there that I wish were picked up for translation. That’s why I would like to introduce you, as best as I could, to those three titles that I have in my hands (but cannot read!):
A melodrama about professional success and revenge. It is the story of Ami, a successful model, and her rivalry with Reika, a fashion designer. However, Ami doesn’t know who her parents were and when she discover her mother’s identity, she will only seek revenge on the woman who abandoned her. 2 vol., 1974, serialized in Ribon (Shueisha). For more information: ANN • Goodreads • Google • Manga Updates • Wikipedia Jp.
This manga offers us, in two parts, a school romance about the love lives of three handsome, but tortured boys. Shion lives in the mansion where his sister committed suicide. As a tribute to her, he swore never to love anyone again. At his new high school, he reunites with his old friends Souji and Kaoru… and then he meet Shirakawa Mai… It also includes five short stories: He… (彼… / Kare…; 24 p), Beware of Jill (ジルにご用心 / Jiru ni goyōshin; 47 p), How about the bride? (花嫁はいかが⁉︎ / Hanayome wa ikaga⁉; 24 p), Night Fairy (夜のフェアリー / Yoru no fearī; 23 p), and Yukari’s Mini Mini Melhen (ゆかりのミニミニめるへん / Yukari no mini mini meruhen; 2 p). 2 vol., 1976, serialized in Ribon (Shueisha). For more information: Amazon Jp • Google • Manga Updates • Shueisha • Shueisha Reader.
Suna no Shiro depicts the forbidden love of a young couple and their complicated feelings. “In a quiet area of France during WWII, a very young orphan boy was left on the steps of a large mansion on the same day that a daughter was born to the bourgeois family living there. From that day on, Francis and Natalie grew up together and found themselves falling deeply in love. As talk of their marriage began to stir, Natalie suddenly lost her parents to a plane crash, leaving her aunt as her guardian. This aunt, vehemently opposed to Natalie’s engagement to a mere orphan, drove Natalie and Francis to run away together. Unfortunately, they were caught. Rather than be torn apart from each other, Natalie and Francis decide to spend eternity together by jumping off a cliff….” [from MangaUpdates] However, in a cruel twist of fate, both survived, neither knowing what happened to the other. Francis has lost his memory, marries and has a son. When both Francis and his wife tragically die, Natalie decides to take in the boy, but, with time, his resemblance to Francis haunts her… 7 vol., 1977-1981, serialized in Ribon (Shueisha). This manga is available as scanlation (Jshoujo Scans). It was also adapted into a Fuji TV daytime drama in 1997. For more information: Goodreads • Manga Updates • MyAnimeList • MyDramaList • Wikipedia [JP / EN].
Voici la suite de la liste des auteurs romains de l’époque “pré-républicaine” (archaïque) pour le IIe siècle AEC. Je les présente chacun dans de brèves notices biographiques, par ordre chronologique.
- Nom: Porcius Licinus
- Date: IIe s. – Ier s. AEC
- Genre: Poésie
Poète romain, il aurait écrit, en vers septénaires trochaïques, une histoire de la poésie latine, dont il fait remonter les origines à la deuxième guerre punique. Il n’en reste que des fragments, cités notamment par Aulu-Gelle. D’après Cicéron, il aurait fait partie du cercle littéraire de Catulus et aurait été un ancien esclave et secrétaire de Caius Gracchus. Il était partisan des populares et s’opposait donc aux optimates.
- Nom: Caius Acilius
- Date: ? – ? (IIe s. AEC)
- Genre: Histoire
Homme politique romain. Sa connaissance du grec lui permet, en 155, de servir d’interprète au sénat pour les ambassadeurs d’Athènes. Nous lui devons une histoire de Rome (Annales Aciliani) écrite en grec et publiée en 142 (subséquemment traduite en latin, possiblement par Claudius Quadrigarius). Si seuls quelques fragments ont survécu, elle est citée par plusieurs auteurs romains (Denys d’Halicarnasse, Cicéron, Plutarque, Tite-Live).
- Nom: [Aulus] Furius Antias
- Date: ? – ? (IIe s. AEC)
- Genre: Poésie
Poète romain originaire d’Antium. Il aurait été influencé par Quintus Ennius et aurait fait parti du cercle de Catulus. Fervant de néologisme, il ne reste de ses Annales que quelques fragments cités par des ouvrages ultérieurs.
- Nom: Lucius Cassius Hemina
- Date: c200 – c146 (IIe s. AEC)
- Genre: Histoire
Historien romain, possiblement d’origine étrusque, qui aurait écrit (entre 159 et 146 AEC) des Annales qui couvrait en quatre ou cinq livres l’histoire de Rome allant de la période pré-romuléenne à la troisième guerre punique (sans toutefois mentionner la destruction de Carthage en 146), et dont seulement une quarantaine de fragments ont été préservés. Son oeuvre a probablement été éclipsée parce qu’elle était de qualité inférieure au Origine de Caton.
- Nom: Polybe (Πολύϐιος)
- Date: 200 – 120 AEC
- Genre: Histoire, Traité
Homme politique et militaire (hipparque) grec, originaire de Mégalopolis en Arcadie, il participe à la Troisième guerre de Macédoine qui oppose la Ligue achéenne à Rome. Après la victoire romaine à la bataille de Pydna, il est envoyé à Rome comme otage et se retrouve dans l’entourage des Scipions. Cela fait de lui un témoin privilégié de l’expansion de la République romaine, car il prends également part à la troisième guerre punique, où il assiste à la destruction de Carthage, et à la troisième guerres celtibères, alors qu’il participe à la prise de Numance. Par la suite, il joue un rôle administratif crucial dans l’intégration de l’Achaïe (Grèce central) à la République alors qu’elle devient une province romaine. Toute cette expérience lui permettra d’écrire les Histoires (Ἱστορίαι / Historíai) qui chroniques les conquêtes méditerranéennes de la République et dont nous n’avons conservé que cinq des quarante volumes qui composaient l’oeuvre (traduction publiée aux Belles Lettres (Coll. des Universités de France, série Grecque), chez Gallimard (Coll. Quarto), mais aussi disponible dans le domaine publique dont Wikisource). On lui connait également quelques ouvrages mineurs (Éloge de Philopœmen, Traité de tactique, Traité sur les régions équatoriales, La Guerre de Numance) qui sont tous perdus.
- Nom: Manius Manilius
- Date: 196 – c115 (IIe s. AEC)
- Genre: Traité (Droit)
Homme d’état (sénateur, proconsul d’Hispanie Ultérieure [155], consul [149]), militaire (il participe au siège de Carthage durant la troisième guerre punique) et jurisconsulte romain. Il est considéré par Sextus Pomponius comme l’un des trois fondateurs du droit civil romain. Membre du cercle des Scipions, il aurait écrit trois livres de ius civile, dont une collection de formules pour les contrats de vente. Son oeuvre est perdue, mais souvent citée par les auteurs classiques (Varron, Cicéron, Brutus).
- Nom: Publius Terentius Afer
- Date: 190 – 159 AEC
- Genre: Théâtre, Poésie
Térence est un dramaturge et poète comique d’origine berbère (né à Carthage, possiblement de la tribu libyenne “Afri”). D’après la Vita Terentii de Suétone, il serait arrivé à Rome comme jeune esclave, propriété du sénateur Terentius Lucanus. Il reçoit une bonne éducation et est rapidement affranchi. Il est un protégé des Scipions, auprès de qui il côtoie un milieu littéraire. On l’accuse toutefois de plagiat. Malgré sa brève carrière, il est néanmoins considéré comme le deuxième grand dramaturge romain à qui l’on doit six comédies qui nous sont toutes parvenues: L’Andrienne [écrite en 166], l’Hécyre [165], l’Heautontimoroumenos [163], l’Eunuque [161], le Phormion [161] et les Adelphes [160]. Son oeuvre est traduite en français aux Belles Lettres (Coll. Budé) et disponible dans le domaine publique (Wikimedia).
- Nom: Lucius Coelius Antipater
- Date: 180 – 120 AEC
- Genre: Histoire
Juriste et historien romain, il a écrit une histoire de la deuxième guerre punique composée de sept livres (prennant comme sources Caton et Silenus Calatinus) ainsi que des Annales (dont Brutus a fait la synthèse). Il ne reste rien de son oeuvre juridique, mais son histoire, dont il ne reste que quelques citations par Tite-Live et Cicéron, a été très appréciée et constitue la première véritable monographie historique romaine.
- Nom: Caius Lucilius
- Date: 180 – 102 AEC
- Genre: Poésie (Satire)
Riche propriétaire terrien originaire de Campanie, il fréquentait le cercle de Scipion Émilien et est considéré comme le fondateur de la satire romaine. Sa poésie est très variée (à l’origine satura signifiait “mélange”) et utilise une métrique plutôt diverse (septénaires trochaïques, sénaires iambiques, distiques élégiaques, hexamètres dactyliques, etc., et certaines oeuvres seraient même plutôt des épigrammes). Il parodie les séances du sénat, commente des procès, attaque la nobilitas progressiste et se moque des hellénistes ou de collègues qui se prennent trop au sérieux. En créant une forme de comédie qui critique et se moque, il définit un nouveau genre poétique typiquement romain qui fera des émules (Juvénal, Horace, Perse). Ses Satires auraient été compilées en trente livres dont il ne reste aujourd’hui que 1 378 vers, qui ont été traduit aux Belles Lettres et dont une édition de 1845 est également disponible sur Gallica.
- Nom: Sextus Turpilius
- Date: ? – 104 AEC
- Genre: Théâtre
Dramaturge et poète comique romain qui a écrit plus d’une centaine (mais seulement treize titres sont connus) de fabulae palliatae inspirées de Ménandre (pour les sujets) et de Plaute (pour sa métrique diverse) et dont il ne nous reste que des fragments (environ deux-cent vers). Ses comédies étaient si charmantes et grâcieuses qu’elles avaient été surnommées Novella Sirena et restaient populaire même à l’époque de Cicéron. Dans son palmarès des auteurs comiques, Volcatius Sedigitus le place en septième position, entre Térence et Quintus Trabea.
- Nom: Lucius Calpurnius Piso Frugi
- Date: 177 – c120 AEC
- Genre: Histoire
Homme d’état (tribun de la plèbe [149], préteur [136], consul [133], censeur [120], sénateur) et militaire (165-152) romain d’origine plébéienne, il a fait passé la loi Lex Calpurnia de repetundis qui réprimait les abus financiers des gouverneurs et établissait le premier tribunal pénal permanent romain (quaestio perpetua). Il a écrit des Annales en sept ou huit volumes, racontant l’histoire de Rome de sa fondation jusqu’en c146, dont il ne reste qu’une quarantaine des fragments.
- Nom: Caius Sempronius Tuditanus
- Date: c172 – ? AEC
- Genre: Traité (Droit), Histoire
Homme d’état (sénateur, questeur [145], édile curule [135], préteur [132] et consul [129]) et militaire romain (campagnes contre les Iapydes et les Istriens) d’origine plébéienne, il était partisan des optimates. Il a écrit un ouvrage de droit constitutionnel sur la magistrature romaine, Libri magistratuum, composé d’au moins treize livres, dont nous n’avons conservé que quelques fragments (cités par Varron, Aulus-Gelle, Dionysios d’Halicarnase, Pline et Macrobe). Il aurait possiblement aussi écrit un ouvrage d’histoire.
- Nom: Lucius Accius
- Date: 170 – 86 AEC
- Genre: Théâtre
Dramaturge romain originaire de Ombrie, il aurait écrit une quarantaine de tragédies mythiques et deux praetextae qui se divisent en deux cycles (les Pélopides / guerre de Troie et la guerre de Thèbes). Sa réplique la plus célèbre (souvent citée, notamment par Caligula) est Oderint, dum metuant. On lui doit également plusieurs traité de philologie (Didascalia, Pragmatica, Sotadei, Annales, Parerga et Praxidica). Il ne subsiste de son oeuvre que quelques fragments qui ont été regroupés dans une traduction aux Belles Lettres.
- Nom: Caius Papirius Carbo
- Date: c163 – 119 AEC
- Genre: Rhétorique
Homme politique (sénateur, tribun de la plèbe [131], préteur [123], consul [120]) et orateur romain d’origine plébéienne, il se range du côté des frères Gracques (Caïus Sempronius Gracchus et Tiberius Sempronius Gracchus) durant leur tentative de réforme sociale visant à diminuer les pouvoirs du Sénat au profit des comices (chevaliers et plèbe). Vers 131, il est chargé de l’application de la Lex Sempronia de comitiis (lex Papiria) qui réforme la procédure du vote des comices centuriates et prends part au triumvirat agraire chargé de la commission qui applique la lex Sempronia, loi qui met en place une réforme agraire visant à redistribuer les terres pour limiter les grandes propriétés en faveurs de la plèbe. Les travaux de la commission sont houleux et rencontre l’opposition de Scipion Émilien. Il propose également un loi permettant aux tribuns d’être élu pour des années successives, mais il est défait par Scipion. Après la mort de Scipion et des Gracques, il se rapproche des conservateurs et supporte les Optimates. En 120, il devient consul et plaide la défense de Lucius Opimius. Toutefois, son support des Gracques lui a valut beaucoup d’ennemis et il est accusé de corruption en 119. Il doit alors se suicider (ou, selon Valère Maxime, partir en exil). Cicéron fait l’éloge de son talent d’orateur, mais rien ne subsiste de ses plaidoiries ou de ses discours politiques.
- Nom: Publius Sempronius Asellio
- Date: c159 – c91 AEC
- Genre: Histoire
Militaire romain (tribun militaire [134-133]) d’origine plébéienne, il participa au siège de Numance. Membre du cercle des Scipions, il a écrit une histoire contemporaine de Rome où il ne se contente pas de raconter les faits, mais aussi en analyse les causes et conséquences dans un but pédagogique. C’est donc le premier véritable historiographe romain. Son Rerum Gestarum Libri, constitué d’au moins quatorze livres, couvre dans un style très simple principalement la troisième guerre punique. Il s’inspire de Polybe et continue même là où ce dernier s’est arrêté. Il ne subsiste de cette oeuvre qu’une quinzaine de fragment (mentionnés par Cicéron et cités par Aulus-Gelle ainsi que quelques grammairiens tardifs).
- Nom: Publius Rutilius Rufus
- Date: c158 – c78
- Genre: Histoire
Homme politique (tribun militaire [134-132], préteur [119], légat en Numidie [109-107] et en Asie [94], Consul [105], sénateur), militaire (guerre de Jugurtha, campagne contre les Cimbres et les Teutons, dont la bataille d’Arusio) et orateur romain d’origine plébéienne, il s’exile à Mytilène puis à Smyrne après avoir été accusé de corruption en 92. Stoïcien, il aurait écrit de nombreux discours, des traités de droit, une autobiographie, une vie de Scipion Émilien et plusieurs ouvrages d’histoire en grec (dont un consacré à la guerre de Numance). Rien ne subsiste de son oeuvre sinon quelques mentions par Cicéron, Plutarque ou Isidore de Séville.
- Nom: Lucius Ælius Stilo
- Date: 154 – 74 AEC
- Genre: Grammaire
Chevalier et stoïcien, originaire de Lanuvium, il s’est consacré à l’enseignement (il a été le maître [grammaticus] de Varron et de Cicéron) et à la philologie. Nous lui devons des ouvrages commentant le chant des Saliens, la loi des Douze Tables, ainsi que l’oeuvre de Plaute (Commentarium de proloquiis), et probablement un ouvrage de glossographie et un traité de rhétorique (Rhetorica ad Herennium), dont il ne reste que des fragments. Il devait son surnom au fait qu’il écrivait beaucoup de discours pour d’autres et utilisait donc souvent un stilus pour écrire (sur une tablette de cire).
- Nom: Titus Albucius
- Date: c150 – c103 (fin du IIe s. AEC)
- Genre: Philosophie
Homme politique (Préteur et propréteur en Sardaigne [105-104], Questeur) et orateur romain, il était amateur de culture grecque. Accusé de mauvaise gestion (en 103), il se serait exilé à Athènes pour y faire des études de philosophie (épicurisme) et aurait écrit des prières qui sont mentionnés par Cicéron.
- Nom: Lucius Afranius
- Date: 150 – 90 AEC
- Genre: Théâtre
Dramaturge romain qui aurait écrit une quarantaine de comédies, principalement du genre fabula togata, qui traite de sujets contemporains reflétant la vie quotidienne et dont nous n’avons conservé qu’une centaine de fragments (environ quatre-cent vers).
- Nom: Quintus Lutatius Catulus
- Date: 150 – 87 AEC
- Genre: Poésie, Histoire
Homme politique (Préteur [109], Consul [102], Proconsul [101], Légat [90]) et militaire romain d’origine plébéienne, il est du parti des optimates et défend la République contre la rébellion armée des populares en 101. En 88, il prends parti pour Sylla lors de la guerre civile contre Caius Marius. Il est accusé de trahison lors de la victoire de ce dernier et doit se suicider en 87. Il aurait été l’instigateur d’un cercle littéraire incluant les poètes Valerius Aedituus, Porcius Licinus, Archias et Aulus Furius. Orateur admiré de Cicéron, il aurait écrit des Mémoires (Liber de consulatu et de rebus gestis) sur son consulat, ainsi que de la poésie sentimentale, et même érotique, dont il ne subsiste que des fragments.
- Nom: Caius Julius Caesar Strabo Vopiscus
- Date: 130 – 87 AEC
- Genre: Théâtre
Homme politique (Pontife [99-87], Questeur [96], Édile curule [90] et sénateur), avocat et dramaturge romain, d’origine Patricienne et membre de la famille des Iulii Caesares (de la gens Iulia à laquelle appartenait Jules César). Il est assassiné par les partisans de Marius lorsque celui-ci fait son entrée à Rome en 87. Grand orateur, il faisait usage d’humour dans ses discours. On lui connait trois tragédies sur des thèmes grecs (Adrastus, Tecmesa et Teutras) dont il ne reste que des fragments.
- Nom: Lucius Cornelius Sisenna
- Date: 120 – 67 AEC
- Genre: Histoire
Militaire, magistrat (Préteur [78] et possiblement propréteur de Sicile [77]) et historien romain, il a écrit une Histories de Rome d’au moins douze à vingt-trois livres, racontant la guerre sociale [91-88] ainsi que la première et la seconde guerre civile entre Marius et Sylla [88-82], dont il ne reste que quelques fragments cités par Cicéron, Salluste, Tacite, Velleius Paterculus et le grammairien Nonius Marcellus. Il aurait également traduit en latin les Milesiae fabulae, un recueil de contes érotiques et picaresques par Aristide de Milet, qui aurait inspiré Pétrone pour son Satyricon. Alors qu’il était le légat de Pompée en Crète lors d’une campagne contre des pirates de la mer Égée, il meurt dans un conflit opposant Metellus Creticus à Pompée.
- Nom: Lucius Pomponius “Bononiensis”
- Date: 100 – 85 AEC
- Genre: Théâtre
Dramaturge romain originaire de Bononia, en Gaule cisalpine, qui aurait écrit soixante-dix pièces (dont Macchus Miles, Leno, Pappus Agricola), principalement des Atellanae Fabulae et des satires (politiques, sociales, mythologiques et religieuses) dont nous ne connaissons que quelques fragments. Il est reconnu pour avoir introduit moins d’improvisation dans l’Atellane et avoir utilisé un language plus quotidien et rustique, voir obscène.
- Nom: Volcātius Sedīgitus
- Date: ? – ? (fin du IIe s. / début du Ier s. AEC)
- Genre: Poésie (Didactique)
Grammairien et philologue (critique littéraire) romain possiblement d’origine Celte, qui est connu pour un poème didactique en vers sénaires lambiques, le De Poetis, où il énumère par ordre de mérite et commente les principaux auteurs comiques latins, dont il ne reste que quatre fragments (vingt vers) cités par Varron, Suétone et Aulu-Gelle. Selon Pline, son surnom lui viendrait du fait qu’il soit né avec de la polydactylie (mains de six doigts, sex digitī).
- Nom: Quintus Claudius Quadrigarius
- Date: ? – ? (fin du IIe s. / début du Ier s. AEC)
- Genre: Histoire
Historien romain qui aurait écrit des Annales en au moins vingt-trois volumes allant du sac de Rome par les Gaulois en 390 jusqu’à Sylla en 82 et intitulé, selon Plutarque, Discussion des temps (Elegchos chronôn). Il n’en reste moins d’une centaine de fragments cités par Tite-Live, Aulu-Gelle, Sénèque, Plutarque, Macrobe et Orose.
- Nom: Valerius Antias
- Date: ? – ? (fin du IIe s. / début du Ier s. AEC)
- Genre: Histoire
Historien romain qui a écrit des Annales racontant, en au moins soixante-quinze livres, l’histoire de Rome de sa fondation jusqu’à son époque (au moins jusqu’en 91 ou même 78), en accordant plus d’importance à l’histoire récente. Nous n’en avons conservé que soixante-dix fragments, cités surtout par Tite-Live (qui le considérait peu fiable car il avait tendance à exagérer), Aulu-Gelle et Denys d’Halicarnasse. Certains croient qu’il aurait vécu plus vers la fin du Ier siècle AEC, car il n’est jamais mentionné par Cicéron.
Prochainement: La littérature de la République (époque classique, Ier siècle AEC)
[0. Index] [1. Intro] [2. Archaïque] [3. IIIe siècle] [4. IIe siècle] [5. République]
[ Translate ]Voici donc la liste des auteurs romains de l’époque “pré-républicaine” (archaïque). Je les présente chacun dans de brèves notices biographiques, par ordre chronologique. Je commence avec les auteurs du IIIe siècle AEC.
- Nom: Appius Claudius Caecus
- Date: avant 341 – ? (début du IIIe s. AEC)
- Genre: Poésie, Rhétorique, Grammaire, Traité (Droit)
Homme d’État romain (il fut sénateur, censeur [312], par deux fois consul [307 & 296], dictateur, interroi par trois fois, préteur, édile curule par deux fois, questeur, tribun militaire par trois fois), il est l’instigateur de la voie Appienne, de l’aqueduc Appia et une variété de pomme importée de Grèce porte également son nom (à ne pas confondre avec la “pomme d’Api”). Il est le premier auteur latin que nous connaissions. Il aurait introduit à Rome des principes pythagoriciens et nous lui devons un recueil de sentences morales en vers saturniens (Sententiae), un discours contre Pyrrhus [280], des ouvrages de grammaire et un traité de droit privé (De usurpationibus).
- Nom: Attilius
- Date: ? (IIIe – IIe s. AEC)
- Genre: Théâtre
Dramaturge et poète comique reconnu pour avoir écrit des fabula palliata. Plusieurs philologues de son époque (dont Volcatius Sedigitus) le place en cinquième position au palmarès des principaux poètes comiques romains après Statius, Plaute, Naevius et Licinus et juste avant Térence. Il aurait également traduit en latin le Électre de Sophocle.
- Nom: Luscius Lanuvinus
- Date: ? – ?
- Genre: Théâtre
Poète et dramaturge comique latin, rival et critique de Térence, il est surtout connu pour ses fabulae palliatae. Nous ignorons tout de sa vie et de son oeuvre dont il ne reste rien.
- Nom: Quintus Trabea
- Date: ? – ?
- Genre: Théâtre
Poète et dramaturge comique latin, il est surtout connu pour ses fabulae palliatae et fabulae togatae. Nous ignorons tout de sa vie et de son oeuvre dont il ne reste que quelques fragments, cités par Cicéron.
- Nom: Livius Andronicus
- Date: 285 – 204 (AEC)
- Genre: Théâtre, Poésie épique, Poésie lyrique
La première pièce de théâtre romaine est l’oeuvre de Livius Andronicus, un affranchis d’origine grecque (de Tarente). L’oeuvre, dont le titre nous est inconnu, fut jouée durant les Ludi scænici de 240 pour célébrer la victoire romaine de la première guerre punique. Par la suite, il semble avoir écrit surtout des adaptations latines de pièces ou de mythes grecs (tant des tragédies [Achilles, Ajax mastigophorus, Equus Troianus, Ægisthus, Hermiona, Danaé, Andromède, Tereus] que des comédies [Gladiolus, Ludius, Verpus]). Il consacra la fin de sa vie à adapter en vers saturniens latins le poème épique d’Homère, l’Odyssée, sous le titre Odusia. En 207, lors de la deuxième guerre punique, il fut chargé par les pontifes de composer un poème lyrique qui fut chanté en procession par un choeur de jeunes filles afin d’obtenir les faveurs de Junon. De son oeuvre, seul quelques fragments nous sont parvenus.
- Nom: Cnaeus Naevius
- Date: 275 – 201 (AEC)
- Genre: Théâtre, Poésie épique
Originaire de Capoue, il s’installe à Rome après avoir participé à la première guerre punique. Toutefois, il doit s’exiler à Utique après s’être opposé à de grandes familles plébéiennes (les Metelli et les Scipions). De son oeuvre, il ne reste qu’une centaine de vers. Il aurait introduit à Rome le théâtre comique (il en écrit une trentaine), produit une dizaine de tragédies s’inspirants d’Euripide et d’Eschyle, puis écrit une épopée, Bellum Punicum, où il raconte les guerres puniques à la façon d’Homère.
- Nom: Titus Maccius Plautus
- Date: 254 – 184 AEC
- Genre: Théâtre
Originaire d’Ombrie, Plaute est le premier grand dramaturge romain. Il était très populaire de son vivant et demeure même de nos jours un écrivain de renom (ayant influencé des auteurs “modernes” comme Shakespeare et Molière) mais cela tient sans doute du fait que c’est l’un des premiers auteurs romains dont plusieurs oeuvres nous ont été conservées intégralement. Il écrit principalement des comédies (souvent des farces grossières ou absurdes, des Tragi-comédie), qui sont fortement inspirées par la comédie nouvelle grecque (Ménandre par exemple) tout en ayant un caractère très romain. Il en aurait écrit plus de cent-trente, mais seulement une vingtaine nous sont parvenues intactes (Amphitruo [texte], Asinaria [texte], Aulularia [texte], Bacchides [texte], Captivi [texte], Casina uel sortientes [texte], Cistellaria [texte], Curculio, Menaechmi [texte], Mercator [texte], Miles gloriosus [texte], Mostellaria [texte], Poenulus [texte], Pseudolus [texte], Rudens [texte], Stichus [texte], Trinummus [texte], Truculentus [texte]), et une trentaine d’autres nous sont connues que par des fragments.
- Nom: Quintus Fabius Pictor
- Date: 254 – 201 AEC
- Genre: Histoire
Homme d’État romain (sénateur, préteur), il participe à la guerre contre le peuple Gaulois des Insubres et à la deuxième guerre punique. Après la défaite de Cannes, il est envoyé à Delphes pour apaiser la colère d’Apollon. Il est le premier auteur romain à écrire une histoire de Rome (Annales) qui ne nous est malheureusement parvenue que par des fragments (dont la liste des monarques romains). Il est toutefois cité par de nombreux historiens antiques. Il écrit en grec, sans doute pour faire de son oeuvre une propagande pro romaine à l’intention de la Grande Grèce et des royaumes hellénistiques.
- Nom: Lucius Cincius Alimentus
- Date: 250 – 208 AEC
- Genre: Histoire
Homme d’État romain (sénateur, préteur) d’origine étrusque, il participe à la deuxième guerre punique et est même fait prisonnier d’Hannibal vers 208 mais sera libéré après la bataille de Zama en 202. Il profite de cette expérience pour écrire une histoire de Rome (Annales), de ses origines mythologiques jusqu’à la guerre contre Carthage. Cette oeuvre ne nous est pas parvenue, mais est citée par les historiens antiques (comme Tite-Live, Denys d’Halicarnasse et Florus).
- Nom: Quintus Ennius
- Date: 239 – 169 AEC
- Genre: Théâtre
D’origine Messape (sud de l’Italie; il parle donc l’osque et le grec), il arrive à Rome par une carrière militaire et s’y trouve des protecteurs puissants (dont Caton et les Scipions). Il est considéré comme le “père de la poésie latine” car il adapte en latin l’hexamètre grec pour remplacer le vers saturnien, utilisé jusque là par les poètes latins, par l’hexamètre dactylique et a ainsi eut une grande influence sur la littérature latine (sur des auteurs comme Virgile, Horace, Cicéron, Apulée). De son oeuvre (du théâtre mais surtout de la poésie) il ne reste que des fragments. Nous lui connaissons surtout l’Épicharme, l’Évhémère, les Satires, les Annales de la République romaine (une épopée en dix-huit chants) et le Hedyphagetica (un poème gastronomique sur les poissons).
- Nom: Sextus Aelius Paetus Catus
- Date: 235 – ?
- Genre: Traité (Droit)
Catus est un homme d’État romain (sénateur, édile curule [200], consul [198], censeur [194]). Il est le premier jurisconsulte romain et nous lui devons le Tripertita (un traité juridique qui explique et commente la loi des Douze Tables, et présente la procédure judiciaire) qui établit les bases du droit romain. L’ouvrage est malheureusement perdu.
- Nom: Marcus Porcius Cato
- Date: 234 – 149 AEC
- Genre: Histoire, Traités (Agriculture, Militaire), Rhétorique
Caton l’Ancien est un homme d’État et un militaire romain (tribun [214], questeur [204], édile curule [199], préteur [198], consul [195], tribun militaire [191], puis censeur [184]) originaire de Tusculum. Il a participé à de nombreuses campagnes militaires durant la deuxième guerre punique (dont le siège de Tarente et la bataille du Métaure) et la guerre antiochique. Il prêche une politique conservatrice, basée sur des valeurs romaines plus austères, en opposition à l’hellénisme défendu par les Scipions. Il propose également une position plus aggressive face à Carthage (“Il faut détruire Carthage” disait-il) qui mènera éventuellement à la troisième Guerre Punique. Il est également un auteur prolifique: on lui doit une centaine de discours (Orationes), De agri cultura (un traité sur l’agriculture), Origines (une histoire des villes italiennes), De Re Militari (un traité militaire), De lege ad pontifices auguresque spectanti (de la loi sur les prêtres et les augures), Praecepta ad Filium (Préceptes à l’intention de son fils), Historia Romana (une histoire de Rome), Carmen de moribus (traité de morale) et Apophthegmata. De la plupart de ces oeuvres nous n’avons que des fragments, et seul son traité sur l’agriculture a été conservé intégralement [publié dans la Collection Budé aux Belles Lettres, mais le texte anglais est disponible dans le domaine public: Project Gutenberg • Univ. of Chicago].
- Nom: Caecilius Statius
- Date: 230 – 168 AEC
- Genre: Théâtre, Poésie
Caecilius Statius est un dramaturge et poète d’origine Gauloise qui se spécialisait dans la comédie d’inspiration grecque (fabula palliata). On lui connait une quarantaine d’oeuvres dont seulement quelques fragments (environ 280) nous sont parvenus.
- Nom: Pacuvius
- Date: 220 – 130 AEC
- Genre: Théâtre
Marcus Pacuvius était d’origine gréco–osque (né à Brundisium et mort à Tarentum, dans le sud de l’Italie). Il était le neveu et l’élève d’Ennius, et fréquentait le Cercle des Scipions. Poète et dramaturge, il s’est surtout consacré à la peinture. S’il composa des comédies et des satires, il est surtout connu pour ses tragédies. Nous lui connaissons une douzaine de pièces, inspirées de tragédies grecques, dont il ne reste que des fragments (environ 400 vers).
[0. Index] [1. Intro] [2. Archaïque] [3. IIIe siècle] [4. IIe siècle] [5. République]
[ Translate ]La littérature romaine est née et a évoluée en même temps que la langue latine. À la fondation de la ville, les habitants du Latium sont un peuple agraire, simple, réaliste et pratique. La latin primitif reflétera donc cet état d’esprit en étant une langue simple, concise, précise et un peu rigide, voir monotone, qui n’est en rien comparable à l’élégance et la richesse de la langue grecque à qui elle doit son alphabet (via les étrusques). La littérature latine primitive surgira de deux nécessités pratiques: la prière (carmen) ainsi que le droit.
Ces prières sont en fait des chants. Ce sont des hymnes liturgiques (Carmen Arvale, Carmen Saliare) récités durant des processions et parfois accompagnés de danses. À la même époque, nous retrouvons d’autres types de chants: des chants funèbres (naeniae) célébrant le défunt, des chants panégyrique louangeant une personnalité durant un banquet, des chants satyriques improvisés lors des triomphes pour se moquer du vainqueur, et même des couplets un peu grossiers chantés durant les fêtes publiques. Ces chants sont en vers et sont donc une forme de poésie, tout comme le théâtre, qui est également en vers, ce qui fait que les dramaturges latins sont souvent classés comme poètes. La fabula Atellana est d’ailleurs une forme de théâtre latin primitif, en vers, en partie improvisé, et constitué d’une comédie bouffonne.
Les textes latins écrits les plus anciens, datant des VIIe et VIe siècles, sont des inscription sur des vases (le kernos du Quirinal, le vase de Tita Vendia et le bol du Garigliano) et ont des usages pratiques (propriété de…) ou votives. Similairement, on retrouve par la suite quelques inscriptions lapidaires du VIe ou Ve siècle : la Lapis Niger (dont l’interprétation varie de simple malédiction, à “interdiction de stationner votre attelage en face du sanctuaire”, à marqueur du tombeau de Romulus) et la Lapis Satricanus (dédicace à Mars de Publius Valerius, possiblement l’un des quatre consuls fondateurs de la République).
Toutefois, les textes de latin écrits les plus élaborés de l’époque seront sans aucun doute les textes de lois: des lois religieuses d’abord, puis celles des monarques (leges regiae) et puis, au Ve siècle, la loi des Douze Tables qui, même si elle est inspirée de lois grecques, établie par écrit les bases du droit romain. On retrouve de nombreux exemples épigraphiques de lois, d’édits ou de proclamations — comme le Senatus Consultum de Bacchanalibus qui interdisait en 186 la tenu de bacchanales suite à un scandale.
Tant le chant que la législation amèneront le développement de la rhétorique. Par exemple, le chant funèbre amènera l’oraison funèbre. De plus, les lois doivent être discutées, appliquées et défendues, ce qui développera le discours publique et politique ainsi que la plaidoirie judiciaire. Rome verra naître de nombreux grands orateurs. Aussi, cette propension à compiler les lois et les dates (Fastes) dans des listes conduira à la création des annales, qui rapportent simplement les événements chronologiquement, et éventuellement à l’histoire, qui contextualise et interprète l’événement.
La littérature pré-républicaine (ou littérature républicaine archaïque) débute avec la fin de l’époque royale et s’exprime durant les IIIe et IIe siècle AEC. Elle est écrite en latin archaïque. C’est à cette époque que l’influence grecque se fait vraiment sentir, d’abord durant l’expansion italienne par les contacts avec les colonies grecques du sud de l’Italie, puis durant les guerres puniques et, finalement, avec la conquête de la Grèce, durant les guerres macédoniennes.
La littérature romaine cherche alors à imiter la littérature grecque, notamment dans le théâtre. On traduit, imite (fabula cothurnata) ou transpose (fabula prætexta) les pièces grecques en latin. Toutefois, si le genre dominant en Grèce était la tragédie, c’est surtout la comédie qui se développera à Rome en prenant des caractéristiques bien romaines (ou italiques, s’inspirant peut-être de la fabula Atellana). On en retrouve deux types: la fabula palliata, qui imite des pièces grecques de la nouvelle comédie et où les acteurs portent le manteau grec (pallium), et la fabula togata, qui prends place en Italie avec des scènes de la vie romaine et où les acteurs portent la toge romaine (toga).
La poésie se développe également dans un genre typiquement romain: la satire. La prose littéraire fait également son apparition surtout dans les domaines de la rhétorique (qui deviendra un genre littéraire très romain), de l’histoire (avec les écrits de très nombreux annalistes) et du traité érudit ou scientifique (en agriculture, en droit, en philologie, etc.). Malheureusement, très peu de textes de cette période nous ont été conservé et généralement seulement par de très brefs fragments cités par des auteurs postérieurs.
Dans la littérature républicaine archaïque on retrouve une quarantaine d’auteurs, dont seulement quatre sont vraiment importants: Plaute, Caton, Polybe et Térence. Ils sont sans doute encore bien connu de nos jours du fait qu’une partie substantielle de leurs oeuvres nous ait été préservée — à moins, bien sûr, que leurs oeuvres aient été conservées justement à cause de l’importance qu’elles avaient aux yeux de leur contemporains et de leurs successeurs.
Dans la prochaine partie de cet article, je vous présenterai chacun de ces auteurs, par ordre chronologique, et en de brève notice biographiques. J’ai fait ici un grand effort de synthèse (sans jamais recourir à l’ “intelligence artificielle”), mais ce n’est pas toujours aisé puisque mes sources sont un peu vieilles et que les différentes versions de Wikipedia (e.g. française, anglaise, italienne, allemande, russe, etc.) sont parfois contradictoires mais se complètent généralement bien.
Prochainement: La Littérature pré-républicaine (2): Le IIIe siècle AEC.
Rérérences:
- Bayet, Jean. Littérature latine: histoires et pages choisies. Paris: Armand Colin, 1960. 796 p. [Goodreads]
- Bender, Hermann. Histoire abrégée de la littérature romaine. Paris: C. Klincksieck, 1885. 178 p. [Goodreads]
- Grimal, Pierre. La civilisation romaine. Paris: Flammarion, 1981. 374 p. [Goodreads]
- Laurend, Louis. Manuel des Études Grecques et Latines, Fascicule V: Littérature latine. Paris: Auguste Picard, 1923. 148 p. [Goodreads]
- Wikipedia: Histoire de la littérature latine, Littérature latine, Latin archaïque, et de nombreuses pages de références (auteurs, genres, etc.).
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