Poésie du dimanche [002.021.038]

Mañana

Mañana, mañana
Tomorrow, morgen, zitra

Le navire surgit de l’espace-temps
Tous ses fulgurants crachant
Des flots de rayons énergétiques
Sur le vaisseau trans-galactique

L’écran de protection tint le coup
Les passagers exécraient contre ces fous
Ces pirates, ces parias, ces forbans
Qui s’attaquaient aux riches navires marchands

La victime put lancer un message sur hyper-onde
Qui parviendrait peut-être trop tard sur un monde
Bételgeuse, Altaïr, Arcturus, Nodus, Capella
Régulus, Rigel, Sirrius, Antarès ou Véga

Peut-être à de nombreuses années-lumières
Dans cet infini et merveilleux univers
Parviendra-t-il enfin à la Planète Mère
Depuis trois millénaire appelée Terre ?

Mais il fut capté par la garde de l’Empereur
Qui passant par là arriva sur l’heure
Faisant fuir le cruel oiseau de proie
Ce qui remplit les passagers de joie

L’Empire Galactique vivra
Nous Terriens avons du cran
Mais comme ce navire surgit du néant
Il n’est pour le moment je le crains
Qu’un songe de demain.
Mañana, mañana…

Biset Lermite
1978/05/08

Ah! L’optimisme de l’adolescence. C’était l’époque où je m’abreuvais de Asimov, Heinlein, Vance, de Fleuve-Noir et de Perry Rhodan. Je lisais une centaine de livres par année et je rêvais d’exploits lyriques dans un avenir sans limites. Encore une fois j’ai fait quelques petits changements (ajustement de métrique, changé un mot ou deux pour éviter les répétitions) mais sinon ce poème est tel que je l’ai écris alors que j’avais presque seize ans…

[ Translate ]

Poésie du dimanche [002.021.031]

Dit moi…

Dit moi pourquoi je suis de ce monde
Dit moi pourquoi tout m’est immonde
Dit moi où il faut mettre l’apostrophe
Dit moi… car je finirai en catastrophe

Dit moi où est la fin de l’univers
Dit moi avant la fin de ce vers
Dit moi quand la fin du monde
Dit moi… car je suis dans l’encombre

Dit moi où vais-je mourir
Dit moi pourquoi souffrir
Dit moi pourquoi cette terre
Dit moi pourquoi l’univers

Dit moi pourquoi
Pourquoi je suis là
Et aussi pourquoi toi
Pourquoi tu n’y es pas

Mais j’ai toujours la foi
Si tu ne dit rien parfois
Que tu me diras, moi
Me dira pourquoi…

Biset Lermite
1972

J’ai fait quelques petits changements pour améliorer des rimes très pauvres (répétitions de monde et moi, entre autres) mais dans l’ensemble ce poème est tel que je l’ai écrit à l’âge de dix ans…

[ Translate ]

Poésie du dimanche [002.021.024]

Le poète du dimanche est de retour. Mais comme mon vieux cerveau engourdi ne peut plus cracher que des tanka et des haïku, je ressort des vieilleries. Cette semaine, en cherchant des vieux papiers dans mes boites, je suis tombé sur un cahier de poésie datant des années ’70. Le plus ancien de ces poèmes date de 1972, alors que je n’avais que dix ans. On y voit que mes goûts pour la SF, la philosophie, le morbide et l’Histoire ne datent pas d’hier. La plupart de ces poèmes de jeunesse sont plutôt moches, mais il y a tout de même quelques perles oubliées que je vais vous présenter dans les prochaines semaines…

Je débute avec cette fable de 1975, évidemment inspirée d’Ésope et de Jean de La Fontaine :

L’archéologue et la momie

Dame momie dans son sarcophage couchée
Gardait un secret qui la rendait folle
Maître archéologue, passant par là, intrigué
Lui dit à peu près ces paroles:

“Bonjour, ma dame momie
Que vous êtes bien conservée et que vous êtes jolie
Sans rien vous cacher, si votre bandage
Se rapporte à votre coffrage
Vous êtes le phénix de toute l’Égypte ancienne !”

À ces mots, la momie en peine
Pour montrer ses ornements d’or
Lui mit sous le nez ses trésors

L’archéologue s’en saisit en disant: “Ma chère soeur
Apprenez que tout bon chercheur
Vit au dépend de celui qui détient les secrets
Cette leçon vaut bien un peu d’or, et c’est bien fait !”

Dame momie, pleurant des larmes de numides
Décida, mais un peu tard, qu’elle vivrait dans une pyramide

Biset Lermite
1975/04/03

Je trouve cette fable plutôt amusante. J’ai toutefois fait quelques modifications: j’ai changé “resta figé” par “intrigué”, j’ai remplacé “ornage” (qui n’existe pas) par “coffrage” et l’ai interverti avec “bandage” et j’ai choisi de mettre “larmes de numides” au lieu de “larmes humides” qui fait un peu enfantin (quoi que “larmes de numides” ne veut rien dire non plus mais cela semble moins bête). À l’époque je signais mes poèmes “Biset Lermite” — qui sonnait comme “Bernard-l’hermite” et évoquait l’image d’un pigeon des plus communs et solitaire. C’est bien sûr inspiré de la fable de La FontaineLe Corbeau et le Renard” (elle même volée à Ésope et à Phèdre). C’est pas génial mais c’est tout même pas trop mal pour un gamin de presque treize ans…

[ Translate ]

Pictorial chronicle [002.020.313]

L’Été Indien

C’était l’automne
Un automne où il faisait beau
Une saison qui n’existe que dans le Nord de l’Amérique
Là-bas on l’appelle l’été indien

L’Été Indien, Joe Dassin

[ iPhone 11 Pro, couché de soleil sur le parc, 2020/11/06-07 ]

Haiku d’chaleur

On craignait la longue noirceur
Mais il y eut une étincelle d’espoir
L’été indien de la démocratie !

IMG_8592On a eut trois ou quatre jours de gel avec même un peu de neige au sol, alors on croyait bine que l’hiver était arrivé… Quelle surprise de voir un redoux de plus d’une semaine qui s’annonce être un été indien exceptionnel, voir même historique ! 

Il faut dire que ce beau temps tombe à pic. Au même moment où tombait la neige (et le lendemain) les Américains semblaient vouloir réélire leur grand épouvantail orange. Heureusement ce n’était qu’une illusion et, avec le beau temps, le dictateur en herbe s’est fait jeter et tout le monde dansait de joie ! Hélas, l’hiver est inévitable et la COVID le rendra encore plus terrifiant. Mais malgré le froid, nos coeurs seront au chaud, à l’idée de savoir qu’au printemps la démocratie revivra !

[ Translate ]

Two Thanking Tanka

Thanks for the covid misery
Thanks for the trumpian craziness
Thanks for all the body pain

Thanks for the climate doom
Thanks for our self-destructive idiocy

⭐︎ ⭐︎ ⭐︎

I am grateful for all the bounties of nature
I have gratitude for the kindness I’m given
I appreciate the efforts for betterment

I acknowledge I had a good life
And recognize it could be much worse

 

[ Traduire ]

Tanka of despair

What a…

§ § §

Countless lies
Raging hatred
Alternate truth

Zealots spreading
Yucky morals

§ § §

Clueless opinion
Respect of nothing
Abandoning all senses

Zonked by dubious words
Yearning for chaos

§ § §

What’s happening to us?
Ought we to give up?
Rallying our last strength

Let’s fight this insanity
Defending our Principles !

§ § §

… we now live in !

[ Traduire ]

Two pseudo-Tanka for what’s matter

How did we move from a pandemic
To riots and looting in the streets ?
Is it instigated by the Orange Boogaloo ?

You cannot fight hatred with violence
How can we come back from all this ?

 

* * *

Yes, express your outrage
For the black Floyd’s
Despicable and unnecessary murder

But be careful of the manipulators
Propagating death and deepening chasm

[ Traduire ]

Courts Poèmes

De l’ether

Et devant l’air sec qui brûle l’âme
J’implorai d’artifices embruns
Et mon esprit, porté par ses rames
Rêva d’eden hors du communs…

Le rêveur gris
Isléaval
1983/06/02

*  *  *

Tendre hyménée d’un soir d’été

Nous nous sommes retrouvé dans la nuit torride
Pour partager nos voeux et nos corps splendides
Nous avons chacun goûté à la passion de nos fruits
Puis tu as bu de mon eau et ton lotus s’est épanouis
Ah qu’il est bon, ma belle, d’être aimé…

Clodjee
Morwajal
001.995.035

*  *  *

Balade sur eau-forte

L’amour est une grande porte
Qui ailleurs nous transporte
Sa serrure, douce et chaude au touché
Sur moi, j’en porte toujours la clef
Mais seulement toi peux l’actionner

Clodjee
Morwajal
001.996.030

Note: On retrouve ici un fragment oublié (un quatrain avec une structure de rimes en abab provenant du carnet ID-10) ainsi que deux minuscules poèmes (des cinquains style tanka, avec une structure de rimes en aabbc et aabbb) un peu osés et grivois (sinon ringards!)… Comme toujours des vers hétérométriques qui ne respectent aucune forme. Voilà, je crois bien avoir gratter le fonds de tout mes tiroirs proverbiaux. À partir de maintenant, le poète du dimanche va devoir être un peu plus créatif…

[ Translate ]

Fragments III

5. PIECES OF MIND

The storm is coming for good
The weather again match my mood
My karma stand within the cyclone
With few thoughts on what should be done

I feel a strange power rising
The wind blows strongly like passion
The trees are mimicking my soul
Their leafs upside-down, torn apart

In this season everything is falling
Leafs, moral, empires and even dimensions
All is so beautiful, but I’m not a fool
I know that deception can also be an art

But even if I fear the shipwreck of my heart
Even if I feel that this will end in the dark
I must tame the voices of the night, this bane
Who shake my soul, incredible destroyer

For there must be something beyond the pain
As winter is always followed by the summer
This power who bring death also do miracle
And I would be fragments without this full circle

1990-09-15
Morwajal
Sejanus

Notes: Here is the conclusion of this thirty year-old series of poetic fragments from my notebooks (See part I and part II). Five quatrains, heterometric but somewhat rhyming (poorly and without a specific scheme). It’s not great art, but I like it.

[ Traduire ]

Fragments II

4. FRAGMENTS OF HEART

I eat the beauty of the night
The warmth of the wind is my drink
I stare over the city, with a sigh
Lost in the loveliness of the stars
Yes, they are unreachable, too far
But I can’t quit looking, without a blink
And I hope, even if I deeply know
That no help from there will ever come
This rejected salvation is the thorn
Which pierce my heart with sorrow
My love is a mirror without reflection
Broken picture of a dying soul in dereliction

1990-07-30
Sejanus
Morwajal

Notes: More fragments from the Sunday’s Poet thirty year-old notebooks. No form and some poor rhymes…

[ Traduire ]

Fragments I

1. THE TRAIL

Luckily, I’ll ride that trail
If not it will be hell
It matters little what I’ll find
The return is what I really mind

Each step will increase the weight
Of this life I hate without escape
I fear any radical change
And death seems out of range

No oblivion in immortality
No perfection in misery
I must journey on this despicable path
And to destiny spare my wrath

10-01-90

2. THE WRECK

On your ship you’re the only master
And alone responsible for its disaster

14-03-90

3. THE VOICE

My dreams are my bane
Each night they make me insane
A voice shout: “Leave him alone”
And when I woke up all hope was gone

06-90
Sejanus
Morwajal

Note: A few more thirty year-old fragments from my notebooks, scattered verses that never made it into poetry. No real form, but at least it rhymes. Maybe one day, if inspired, I’ll take the time to recycle them into proper poetry… [ Traduire ]

Poésie du dimanche

Si parfois la vie est pleine d’embûche
Que t’en arrache et que ça fait scier
T’as p’être pas été dans bonne branche

Rappel-toi que t’es un citoyen de souche
Que c’est dans ton sang, dans tes racines

•  •  •

IMG_7422

Iron flower
Out of the asphalt
Yup! It’s spring !

clodjee
Morwajal
002.020.110

Note: essai de pseudo-tanka (tanka-toy?) et photo-haïku. le pouète du dimanche, quand y trouve ça pas easy, y se réfugie dans l’humour. (Essaye donc de traduire ça gougle!) ごめんなさい!

[ Traduire / Translate ]