The Wheel of Time GN #3: The Eye of the World

WheelOfTimeComic-3-Cov“Created with the cooperation of the Jordan estate, adapted by well-known comics writer Chuck Dixon and illustrated by the talented Chase Conley, The Eye of the World: The Graphic Novel has been hailed as an exciting interpretation of Robert Jordan’s classic fantasy novel. It features brilliant interior art by Marcio Fiorito and Francis Nuguit, and stunning covers by Jeremy Saliba and Seamus Gallagher.

Rand; his friends Mat, Perrin, and Egwene; the Aes Sedai Moiraine and her Warder, Lan Mandragoran; Thom the gleeman and Nynaeve, the village Wisdom, split into three groups while trying to escape the ancient, dead city of Shadar Logoth, where they are pursued by the deadly Mashadar. A disastrous river crossing leaves Perrin and Egwene on their own—until they meet a mysterious stranger who claims that he and Perrin share a remarkable ability. Meanwhile, Rand and Mat pose as Thom’s apprentices as they sail downriver on a cargo ship.”  [Text from the publisher’s website]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

The graphic novel adaptation of Wheels of Time TV series on Amazon Prime Video (and, above all, of Robert Jordan’s fantasy novels series) continues with a third volume (I have already commented on volumes one and two). The troops of trollocs that are pursuing them are getting dangerously close, so Moiraine Sedai reluctantly decides to take refuge in the abandoned city of Aridhol where terrible things happened and terrible things are still hiding — so much so that even the trollocs fear the place, now known as Shadar Logoth, the place where the shadow waits. The curiosity of Mat having awakened the Mashadar, they have to flee again in the middle of the night, chased by both the deadly shadows and the trollocs. In their escape, the group get separated: Rand, Mat and Thom end up on the Spray, a trading ship bound for Whitebridge, while Moiraine, Lan and Nynaeve take the road, whereas Perrin and Egwene cut through the forest, where they encounter Elyas and his pack of wolves, and, later, a band of peace-loving Tinkers. The boys make it to Whitebridge, but have to quickly leave when a Myrddraal surprises them and probably kills Thom…

The comic summarizes the story of the novel very well (as it is much more faithful to the novels than the TV series) but the art is really terrible. As it changes artist with every volume, the quality is inconstant. The second volume was an improvement on the first, but this one is the worse. The story is interesting, but the ugly art is a distraction. I thought the comic would be a good way to avoid reading the lengthy novel series (while waiting for the next season of the TV adaptation), but, considering how a tedious reading it is, I am not so sure. I am not very enthusiastic with the idea of continuing reading this comic series and I cannot really recommend it.

The Wheel of Time GN #3: The Eye of the World, by Chuck Dixon (Based on the novel by Robert Jordan) with Marco Fiorito and Francis Nuguit (Illustrators). New York: Tor Books, Avril 2023. 176 pages, 6 5/8 x 10 1/8 in., US $21.99 / CAN $28.99, ISBN 978-1-250-90002-9. For a teenage readership (12+). stars-2-5

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© 2013 Bandersnatch Group Inc.

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Images du mer-fleuri [002.024.087]

Aesculus × carnea

[ iPhone 13 Pro, Jardin botanique, 2023/05/27 ]

Marronnier à fleurs rouge / Red horse-chestnut
ベニバナトチノキ(紅花栃の木 / Benibanatochinoki)
cultivarBriotii

Les migrants du temps (Liu Cixin 15)

Cixin-15-MigrantDuTemps-cov“15 récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays ; 15 voyages quantiques à la croisée des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, qui imaginent les futurs possibles de l’humanité.

Rongé par la pollution et la surpopulation, l’humanité se résout à la migration dans le temps. 80 millions d’humains sont envoyés dans le futur, espérant que la Terre de demain aura pu se régénérer. Les caissons de cryogénisation ne peuvent gérer que 4 réveils et la durée maximum du voyage, du sommeil, est de 1200 ans maximum. Comment va évoluer l’humanité ? Trouveront-ils un nouvel éden ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

 J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD des récits de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) j’ai poursuivi ma lecture avec l’édition française qui est publiée (dans un ordre légèrement différent) chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin” et dont j’ai déjà commenté les tomes quatre (Nourrir l’Humanité), cinq (La perfection du cercle), six (Proies et Prédateurs), sept (L’Attraction de la foudre), huit (Brouillage intégral), neuf et dix (La Terre transpercée et L’Ère des anges) ainsi que le onze (Au-delà des montagnes), le douze (Le calcul du papillon), le treize (L’Humanité invisible) et le quatorze (L’Océan des rêves). Les Migrants du temps est le quinzième et dernier volume de la série.

Cixin-15-MigrantDuTemps-p11

T. 15, p. 11

Cet album adapte la nouvelle 时间移民 (Shíjiān yímín / lit. “Migration temporelle”, 18 pages) publiée en décembre 2014 dans l’anthologie du même titre chez Jiangsu Phoenix. La planète étant devenue invivable à cause de la pollution et de la surpopulation, l’humanité tente de survivre en envoyant quatre-vingts millions de jeunes migrants dans le futur grâce à un procédé de cryogénisation. Toutefois, après chacun des sauts dans le futur, ils trouvent des conditions peu hospitalières: après un siècle, ils découvrent un monde en pleine guerre, après un autre cinq-cents ans ils sont rejetés par une humanité qui les considère comme trop primitifs, et après un autre mille ans ils rencontrent une population hostile qui vit principalement dans le virtuel. Comme il ne leur reste plus qu’un seul saut possible, ils tentent le tout pour le tout avec un bond de dix mille ans! Il ne reste plus trace de l’humanité, mais la terre est redevenue un paradis! Ils pourront donc redémarrer à zéro une nouvelle civilisation…

Le récit de Sylvain Runberg (qui avait déjà adapté les tomes quatre et dix) est fluide et plutôt intéressant. Quant au dessin de Serge Pelle, un peu anguleux, il dépeint agréablement les ruines futures de la planète. C’est une très bonne histoire qui conclut bien cette série d’adaptation des univers de Liu Cixin. À lire pour les amateurs de science-fiction.

Les migrants du temps (Les Futurs de Liu Cixin, #15), par Sylvain Runberg (Scénario d’après une nouvelle de Liu Cixin) et Serge Pelle (illustration et couleurs). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), septembre 2023. 72 pages, 21.7 x 29.8 cm, 17.95 € / $36.95 Can, ISBN 978-2-413-03802-3. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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© 2022 FT Culture (Beijing) Co., Ltd. All rights reserved. © 2023 Éditions Delcourt pour la présente édition.

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Le Voyage de Shuna

VoyageDeShuna-cov“Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ? Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu.

En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance vers cet Eldorado sur son fidèle yakkuru, dans l’espoir d’y trouver de quoi sauver son peuple. En chemin, il libère une jeune esclave, Thea, et sa petite sœur, retenues prisonnières par des trafiquants d’hommes. Poursuivi par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakkuru, qui file avec elles vers le Nord tandis qu’il continue seul, à pied, vers l’ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu’il y voit le changera à jamais.

Thea reverra-t-elle Shuna ? Et le jeune prince au cœur d’or ramènera-t-il la précieuse céréale ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgacheurs)

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P. 13

Le Voyage de Shuna (シュナの旅 / Shuna no Tabi) est un manga shōnen par Hayao Miyazaki qui est d’abord paru en feuilleton dans le magazine Animage en 1982 avant d’être publié en un seul volume dans un petit format (Bunko) de la collection AM Juju chez Tokuma Shoten en juin 1983. Il est surprenant qu’il soit resté inédit hors Japon pendant quarante ans avant d’être publié en anglais chez First Second en 2022 et en français chez Sarbacane en 2023.  Il ne s’agit pas d’un manga à proprement parler, mais plutôt d’un conte, une histoire illustrée (emonogatari) composée de larges panneaux à l’aquarelle appuyés par un texte narratif très concis. Le récit est inspiré d’un conte folklorique tibétain (Zhi Jia, Jianbing Sun) dont le titre japonais est 犬になった王子, チペットの民話 (Inu ni natta ōji, chipetto no minwa / “Le prince qui s’est transformé en chien, un conte populaire tibétain”), mais dont le titre original serait 「青稞(チンコウ)種子的来歴」 (“Histoire des graines de Chinkou”). Toutefois, la genèse du Voyage de Shuna a grandement été marquée par deux productions sur lesquelles Miyazaki travaillait à la même époque: le récit est influencé par le Cycle de Terremer d’Ursula K. Le Guin (mais Miyazaki n’en obtiendra les droits qu’une vingtaine d’années plus tard et le film Gedo senki sera réalisé par son fils Gorō) alors que l’aspect visuel offre beaucoup d’éléments communs au monde de Nausicaä de la Vallée du Vent (dont le manga paraîtra dans Animage entre février 1982 et mars 1994, avec une adaptation animée sortie en mars 1984).

Prince d’une vallée venteuse et froide dont le sol stérile ne fournit qu’une maigre moisson d’Hiwabé suffisant à peine pour que le peuple survive pauvrement, Shuna fait un jour la rencontre d’un homme qui lui parle, avant de mourir, d’une contrée lointaine, à l’ouest, où pousse une céréale qui donne de grosses graines dorées (sans doute de l’orge). Curieux, il enfourche son yakkuru et s’élance en quête de cette contrée fertile. Il rencontre d’abord un désert corrompu, puis une tribu cannibale, des villages abandonnés avant de parvenir à une large ville fortifiée où le principal commerce semble être le trafic d’esclaves. Les étals de marchands offrent également une grande quantité de graines dorées, mais elles ont été écossées et ne peuvent donc pas servir à faire des semis. Après avoir sauvé de la captivité deux jeunes esclaves, Thea et sa sœur, il fuit à l’ouest jusqu’à ce qu’il rencontre le territoire des Êtres Divins. Les deux jeunes filles décident alors de chercher refuge vers le nord alors que Shuna s’enfonce dans l’inconnu. Il réussira à voler une poignée de graines fertiles, mais au terrible prix de sa raison. Thea le retrouve errant, en loques, muet, l’esprit vidé. Elle le soigne pendant une année et tente de faire pousser les graines pour les démultiplier. Il finit par redevenir lui-même et, ayant obtenue une bonne récolte de graines, par prendre le chemin de sa vallée natale.

Malgré les ressemblances avec certains autres ouvrages de Miyazaki, l’allégorie prométhéenne qu’il nous propose ici est essentiellement sociopolitique. Il ne faut pas oublier que Miyazaki a été communiste et il décrie/t donc dans ce récit l’exploitation de la masse ouvrière qui, dénaturée et réduite à une forme d’esclave, se tue à la tâche en échange d’une nourriture stérile. Ainsi Shuna libère Thea de l’esclavage et redonne à son peuple sa liberté et son indépendance alimentaire. Ses autres récits similaires, comme Nausicäa ou Princesse Mononoke, ont une connotation moins politique et beaucoup plus écologique. Malgré cette allégorie qui imprègne le récit, cela reste un beau conte qui est très intéressant et agréable à lire. Toutefois, ce qui donne toute son excellence à l’ouvrage est sans aucun doute les sublimes illustrations à l’aquarelle de Miyazaki qui sont souvent pleine page ou même double page. Juste pour cela, c’est un ouvrage qu’il faut absolument lire et chérir. C’est tellement beau que j’ai lu tant la version anglaise que française. stars-5-0

Le Voyage de Shuna, par Hayao Miyazaki (traduction par Léopold Dahan). Paris: Sarbacane, novembre 2023. 160 pages, 16 × 22,7 cm, 25 € / $48.95 Can, ISBN 9791040804444. Pour un lectorat jeune (7+).

Shuna’s Journey, by Hayao Miyazaki (translation by Alex Dudok de Wit). New York: First Second (imprint of Roaring Brook Press / Holtzbrinck Publishing), November 2022. 160 pages, 16.25 x 22.25 cm, $27.99 US / $36.99 Can, ISBN 978-1-250-84652-5. For a readership of all age (7+).

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© 1983 Studio Ghibli. All right reserved. © 2023 Éditions Sarbacane pour l’édition française. ©2022 by Alex Dudok de Wit for the English translation.

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Yawara #13

Yawara-13-cov“L’oeuvre incontournable d’un narrateur hors pair. L’auteur de Monster, Pluto, et Asadora! vous entraîne dans le quotidien ordinaire d’une judoka extraordinaire !”

“Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline. Il a été annoncé que les JO de Barcelone accueilleraient enfin la discipline féminine dans la compétition. Jigorô rêve donc de faire de sa petite-fille la première championne olympique féminine de judo. Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d’amour, d’idol… Bref, elle n’aspire qu’à une vie d’adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions. Mais c’est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier…!”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Yawara! (やわら!) est une oeuvre de jeunesse de l’excellent mangaka Naoki Urusawa. Elle a originalement été publié entre avril 1987 et octobre 1993 dans l’hebdomadaire seinen Big Comic Spirits, puis compilé en vingt-neuf volumes (tankōbon) chez Shōgakukan. Il y a eut une réédition en format Kanzenban (“collector edition”) de vingt volumes en 2013-15. C’est cette dernière édition qui est présentement publiée en français chez Big Kana. Il y a quinze volumes de paru jusqu’à maintenant (les deux suivants paraîtront en avril et juillet 2024). J’ai déjà commenté les premier, second, troisième, quatrième, cinquième, sixième, les septième et huitième, les neuvième, dixième, onzième ainsi que douzième volumes.  

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Vol. 13, p. 4

Un treizième volume sur vingt et l’histoire semble progresser plutôt lentement. Yawara commence à travailler à l’agence de voyage Tsurukame et rapidement réussi à faciliter un gros contrat qui pourrait rapporter à la firme 20 milliards de yens (environ 15 millions d’Euros). Le problème c’est que le client veut absolument que Yawara soit présente pour le voyage qui tombe en plein pendant le championnat national de judo au Budôkan où ses adversaires seraient Fujiko et Sayaka Honami ! Elle se rapproche de Shinnosuke et lui demande conseil mais celui-ci se retrouve en conflit d’intérêt puisqu’il vient d’être nommé à la tête de l’agence de voyage Honami principal rival de Tsurukame Travel ! Comment Yawara pourra-t-elle se sortir d’une situation aussi délicate ?

C’est comme toujours un assez bon manga qui est à la fois un shonen (par son récit sportif) et un shojo (du fait que c’est une comédie romantique). Le récit est fort bien écrit car il mélange savamment une histoire captivante rempli d’action avec des personnages attachants mais troublés par de cocasses imbroglio (amoureux ou autres). Le style de Urasawa est plutôt classique et simple mais est aussi assez beau et très efficace dans son expression de la narration. C’est donc une bonne lecture qui est agréable et amusante. Chaudement recommandé.

Yawara t. 13, par Naoki Urasawa. Bruxelles: Kana (Coll. Big Kana), juillet 2023. 322 pages, B&W (16 pages en “couleurs”), 14.8 x 21 cm, 15.50 € / $C 26.95, ISBN 978-2-5050-8659-8. Sens de lecture originale. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-0

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Lire aussi mes commentaire sur les volumes précédents.

© 2014 Naoki Urasawa. All right reserved. © Kana (Dargaud-Lombard) 2023 pour l’édition française.  

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Les Saisons d’Ohgishima 3

SaisonsdOhgishima-3-cov“1868, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Pris dans la tourmente qui agite leur pays, Tamao, Sakunosuke, Victor, Ganji, Kei, Momotoshi et Kojiro doivent tous faire face aux changements inexorables qui se profilent au rythme des saisons.

Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la dernière partie de la “trilogie de Nagasaki”, par Kan Takahama — lauréate du 24e Grand Prix Osamu Tezuka en 2020.” 

[Texte du site de l’éditeur et du rabat intérieur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Vol. 3, p 9

Les saisons d’Ohgishima (扇島歳時記 / Oogishima Saijiki / lit. “Registres saisonniers d’Ohgishima”) est un manga seinen par Kan Takahama qui a d’abord été prépublié dans les périodiques Torch et Comic Ran en 2019-2022 avant d’être compilé en volumes chez Leed Publishing (série complète de quatre tomes) en 2020-22. Il a été traduit en français chez Glénat en octobre 2022 (avec un deuxième tome paru en février 2023, un troisième en octobre 2023 et le dernier tome en avril 2024). Takahama est une mangaka au style particulier et qui est très populaire en France. Son sujet de prédilection est les relations amoureuses complexes et difficiles, mais elle s’est également intéressé au manga seinen historique, en particulier avec sa “Trilogie de Nagasaki” qui se déroule un peu avant et au tout début de l’ère Meiji (et dont j’ai déjà commenté les deux premières parties: Le Dernier envol du papillon et La lanterne de Nyx, ainsi que les premier et second volumes des Saisons d’Ohgishima).

Devant un futur incertain provoqué par la guerre civile et l’instauration d’un nouveau gouvernement à Nagasaki, les différents personnages du récit sont appréhensifs mais la vie suit son cours. L’unité de Kojiro suit un nouvel entraînement pour apprendre les techniques militaires occidentales mais il décide de se joindre aux combats qui font rage dans le nord. Momotoshi veut se lancer en affaires pour se faire valoir auprès de sa mère. Victor voudrait émanciper Tamao mais son père s’y oppose. Ganji souffre d’être secrètement un Kirishitan alors que ses camarades qui vivent leur foi ouvertement sont condamné à l’exil. Tamao commence à recevoir son éducation de courtisane

Les saisons d’Ohgishima est un très beau manga malgré le style un peu particulier de Kan Takahama (quoiqu’il s’améliore d’année en année — ou alors on apprends plus à l’apprécier). Les personnages sont attachants et il est captivant de suivre leurs activités quotidiennes. Il nous offre une agréable lecture qui est à la fois divertissante et instructive puisque ce manga nous fait découvrir une période mouvementé qui constitue sans aucun doute l’époque la plus intéressante de toute l’histoire japonaise. Il ne reste plus qu’un tome, déjà paru au Japon et qui paraîtra au début d’avril en France. J’ai bien hâte de voir comment cela va se terminer… À lire absolument surtout si vous êtes un fan de Takahama ou que l’histoire du Japon vous intéresse.

Kan Takahama s’est déjà lancé dans de nouveaux projets. Après avoir participé au collectif Découvrir Tokyo en manga (publié en 2020 chez Petit à Petit), elle adapte en manga le roman Une rose seule de Muriel Barbery (薔薇が咲くとき / Bara ga Saku Toki / Lit. “Quand les roses fleurissent”, sérialisé dans Torch et Ginza Mag en 2023 et qui sera publié simultanément chez Leed au Japon et chez un éditeur français en 2024). De plus, la trilogie de Nagasaki l’ayant amené à faire beaucoup de recherches sur les Kirishitan, elle débute un nouveau manga qui raconte l’histoire de Akira Tominaga, un acheteur d’or d’Amakusa qui entreprend une quête pour retrouver les trésors cachés des Kakure Kirishitan (獅子と牡丹 / Shishi to Botan / lit. “Le lion et la pivoine”, couramment en prépublication dans Torch). Vivement la parution (inévitable) en français!

Les saisons d’Ohgishima t.3,  par Kan Takahama (traduction par Yohan Leclerc). Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen, Roman Graphique), octobre 2023. 224 pages, 14.9 x 21.2 cm, 10.95 € / $18.95 Can, ISBN 978-2-344-05729-2. Pour un lectorat jeune adulte (16+). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Kan Takahama. © 2023 Éditions Glénat pour la traduction française.

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Jeudi nature en images [002.024.074]

Printemps précoce
Early spring

[ iPhone 15 Pro, VSP, 2024/03/11 & 14 ]

Ce n’est que la mi-mars et les bernaches sont déjà de retour au Parc Frédéric-Back et même les crocus sont en fleurs dans mon jardin ! ✿ It’s only mid-March and the geese are already back at Parc Frédéric-Back and even the crocuses are in bloom in my garden! ✿ 3月中旬になったばかりですが、カナダガンはすでにフレデリックバック公園に戻ってきており、私の庭にはクロッカスさえも咲いています。

Confidences d’une prostituée

ConfidencesDuneProstituée-cov“Naomi, ancienne femme de plaisir, en a vu passer des hommes… Aussi, aujourd’hui, quand la nuit tombe, elle aime conter les histoires de ses anciennes camarades d’infortunes. Dans un Japon en proie aux doutes et aux crises, en plein changements, suivez les vies tragiques de prostituées qui, trop souvent, ont été dupées par les hommes…

Chef d’œuvre caché de Takao Saitô, Confidences d’une prostituée est l’une de ses oeuvres les plus personnelles, qu’il a dessiné 1972, pour l’éditeur Kodansha. A travers elle, il rend hommage aux femmes qu’il rencontrait quand, à dix-huit ans, il a dû travailler dans le salon de coiffure de son père, qui se situait juste en face du « nouveau district d’Imazoto », quartier chaud d’Osaka. De ses propres mots, cette oeuvre est pour lui, comme une sobre « déclaration d’amour » adressée à ces femmes. A travers les différents récits qu’il nous propose, on découvre un Japon en proie à de nombreuses difficultés. Cynique, sans aucun doute, ce titre permet pourtant de découvrir une facette plus humaine du travail de son auteur. [Texte du site de l’éditeur]

Nuit après nuit, une femme conte dans l’intimité de son foyer le quotidien de prostituées d’une époque désormais révolue. Du nom de Naomi, cette ancienne dame de compagnie a été témoin de mille et une histoires, des plus tragiques aux plus cocasses, toutes teintées d’une lancinante mélancolie. Au fil de ses récits, elle dévoile les espoirs et les secrets de celles qui aspiraient à vivre avec dignité dans un Japon pris dans un tourbillon de changements.

Avec une sensibilité et une douceur extraordinaires, Takao Saitô livre à travers Confidences d’une prostituée une « sobre déclaration d’amour » aux femmes des quartiers des plaisirs. Publiée en 1972, cette œuvre résolument personnelle révèle un aspect jusque-là inédit de son immense bibliographie.“ [Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Confidences d’une prostituée (娼婦ナオミ夜話 / Shōfu Naomi Yobanashi / lit. “Discussion nocturne avec la prostituée Naomi”) est un gekiga (quoiqu’on peut aussi le considéré comme un manga seinen) par Takao Saitô qui a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine hebdomadaire Gendai entre mars et décembre 1972 avant d’être compilé en un volume chez Kôdansha en 1973. Il a été republié chez Leed en septembre 1986 et en avril 2016 dans la collection Big Comics Special de Shôgakukan. Il a été publié en français dans la collection Héritage de Akata en octobre 2023. Takao Saitô est surtout connu pour ses mangas réalistes noirs d’action, particulièrement Golgo 13 (qui est considéré comme le manga le plus long). Ce manga intimiste et sensible a donc une place exceptionnelle dans son oeuvre.

L’histoire se déroule dans les années ’60 ou 70. À travers dix courts récits, la vieille dame Naomi, ancienne prostituée du faubourg Sawashima (à ne pas confondre avec Shinmachi, le quartier où les courtisanes (geishas) divertissaient la classe supérieure de la société), dans le quartier des plaisirs d’Osaka, raconte à divers interlocuteurs ce qu’était la vie des prostituées à la fin de l’ère Taishô, dans les années ’20, et au début de l’ère Showa (jusqu’à ce que la prostitution soit abolie au Japon en 1956).

Confidences d’une prostituée nous offre un récit dur et tragique mais aussi très humain et sensible. En recueillant ces histoires entendues dans le salon de coiffure de son père et en les transmettant au travers d’un manga, Takao Saitô préserve ainsi un témoignage précieux de la petite histoire du Japon d’avant-guerre. Ce propos fort intéressant est assez bien illustré par le style réaliste de Saitô qui s’apparente aux mangas dramatique pour adultes (gekiga, littéralement “dessins dramatiques“) traitant de sujets plus sombre et sérieux et  caractérisé par un style angulaire et cinématique, fait de hachures sombres et des lignes granuleuses. Un très bon manga qui mérite d’être lu surtout si l’histoire et la culture japonaise vous intéresse.

Confidences d’une prostituée, par Takao Saitô. Rancon: Akata (Coll. Héritage), octobre 2023. 340 pages, 14.7 x 21.0 cm, 16.99 € / 31,95 $ Can, ISBN 978-2-38212-248-8. Pour un lectorat jeune adulte (16+, sexe, nudité). Sens de lecture japonais (de droite à gauche). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Takao Saitô, 2016. © S.A.S. Akata, 2023 pour l’édition française. All rights reserved.

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Jeudi nature en images [002.024.067]

Sculptures et nature

Revue de ‘zines [002.024.063]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)

Animeland #244 (Oct.-Déc. 2023)

AL-244Le magazine change encore une fois de formule. Ce numéro nous offre surtout des dossiers sur Akira (l’exposition, entrevue avec Toshiyuki Inoue (animateur), le film, le manga, portrait de Katsuhiro Otomo, entrevues avec Satoshi Takabatake (assistant) et Steve Oliff (coloriste), ses influences, traduction en France, produits dérivés), le cyberpunk (décodage d’un genre, entrevue avec Hiroyuki Ochi (Armitage III), les 8 apôtres: Masamune Shirow, A.D. Police/Bubblegum Crisis, Cyber City Oedo 808, Gunnm, Armitage III, Tsutomu Nihei Cyber-Biopunk, Eden, Project.hack/GU), La science-fiction made in France (de la Planète Sauvage à Mars Express) et Hommage à Buichi Terasawa (Cobra, Goku, Takeru, Gundragon).

Dans “Wishlist” on commente pèle-mêle une profusion de parutions de mangas, animés et produits dérivés: je remarque surtout, en manga, 2001 Nights Stories (Yukinobu Hoshino chez Glénat), Arion (Yasuhiro Yoshikazu chez naBan), L’Habitant de l’infini (Hiroaki Samura chez Sakka), Mars (Fuyumi Soryo chez Panini), en vidéo, Gunbuster (All The Anime), Lupin III: Le Secret de Mamo (naBan), Orguss (Crunchyroll), et le livre Anime, Guide de l’animation japonaise: Les Pionniers de l’anime (1958-1969) par Andrea Baricordi chez Ynnis qui semble être une version française remaniée et abrégée du collectif italien (Baricordi, De Giovanni, Pietroni, Rossi & Tunesi) Anime: Guida al cinema d’animazione Giapponese dont j’avais moi-même publié une traduction anglaise en décembre 2000 [AmazonANN].

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Jeu Vidéo (Snatcher), Japon (Le harcèlement scolaire au Japon: ijime et hikkikomori), Parlons VF (Peut-on réparer un doublage raté?) et Humeur.

À lire pour tous fans d’anime. stars-4-0

Capsules

dBD #177   (Octobre 2023)

dBD-177Dans le cahier actualités on mentionne le Coffret Candy Flurry par Nippon Takegushi et Santa Mitarashi regroupant trois volumes de comédie confiserie chez Soleil, La revanche des bibliothécaires regroupant des comic strips du dessinateur de presse écossais Tom Gauld chez 2024, et Les carnets de l’Apothicaire, Enquêtes à la cour vol. 1 et 2 par Natsu Hyuga et Minori Kurata chez Mana.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Juanjo Guarnido (sur Blacksad T.7: Alors, tout tombe, seconde partie, avec Canales chez Dargaud). Les entrevues se poursuivent avec Jean-Luc Fromental (sur les vingt ans de Denoël Graphic), Philippe Richelle & Jean-Michel Beuriot (Amours fragiles T.9 chez Casterman), Lou Lubie (sur Comme un oiseau dans un bocal; Portrait de surdoué chez Delcourt), Brian & Mary M. Talbot (Grandville T.3: Bête noire chez Delirium) ainsi que Séverine Gauthier & Jérémie Almanza (sur Les Royaumes muets chez Oxymore, coll. Métamorphose).

Côté manga, on retrouve un article sur Tatsuki Fujimoto (Fire Punch, Chainsaw Man, Anthologies 17-21 et 22-26, Adieu Eri, Look Back) et “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Shadow Ring T.1 (Kaiji Nakagawa, chez Ki-oon), Le bateau-usine T.1 (Shinjiro & Shigemitsu Harada, chez Dupuis-Véga), Marriage Toxin (Mizuki Yoda & Joumyaku, chez Crunchyroll), Yokai Wars T.1 (Misakix Yumisaki, chez Mana), Blue Giant Explorer T.1 (Shinichi Ishizuka, chez Glénat), L’Habitant de l’infini: Bakumatsu T.1 (Ksiji Nakagawa & Ryu Suenobu, chez Casterman), Mynoghra: Annonciateur de l’apocalypse T.1 (Fehu Kazuno & Yasaiko Midorihana, chez Delcourt/Tonkam), et The summer Hikaru died (Mokumokuren, chez Pika).

Dans le Cahier Critique je note Le gros chat et la sorcière grincheuse T.1 par Hiro Kashiwaba, chez Doki-Doki (Super!; “dessin riche, élégant et léché”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

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dBD #178   (Novembre 2023)

dBD-178Dans le cahier actualités on mentionne la parution de 2001 Nights Stories un manga par Yokinobu Hoshino qui regroupe dix-neuf récits de SF (2 vols, chez Glénat), du numéro de Métal Hurlant Hors-Série #1 consacré à Ah! Nana (l’anthologie de BD produite uniquement par des femmes comme Chantal Montellier, Florence Cestac ou Nicole Claveloux), et Litchi Hikari Club Collaboration par Usamaru Furuya et Yama Wayama (une bible composée d’histoires courtes et d’illustrations, chez IMHO).

À la une de ce numéro on retrouve un dossier sur Hayao Miyazaki et son oeuvre (à l’occasion de la sortie en salle du film Le Garçon et le Héron et de la parution chez Sarbacane du manga Voyage de Shuna). Côté manga on retrouve également un article sur Crying Freeman par Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami (chez Glénat). Dans “Ça vaut le détour“ on mentionne la parution de Tokyo Élégie par Mizumaru Anzai chez IMHO. Finalement, “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Isekai Munchkin T.1 (par Yuu Shimizu & Makoto Aogiri chez Delcourt/Tonkam), La Théorie du K.O.: Bienvenue à Bajara (par Mathieu Reynès chez Véga), Magical Cheat: Sorcière dans un autre monde (par Aloha Cachou & Shin Haruhara chez Soleil), The World of Summoning T.1 (par Yuuki Kodama chez Pika), Gene Bride T.1 (par Hitomi Takano chez Glénat), Star Wars Rebels T.1 (par Mitsuru Aoki chez Nobi Nobi) et Miss Hoshino mène l’enquête! T.1 (par Natsumi Ito chez Piccoma Europe).

On retrouve également des entrevues avec Laurent-Frédéric Bollée (sur la parution de quatre albums: Les Illuminés, avec Dytar chez Delcourt, Lapérouse 64, avec Le roux et Bizzarri chez Glénat, Il m’a volé ma vie, avec DiBattista chez Glénat et Lady S t.16, avec Aymond chez Dupuis), Guillaume Musso & Miles Hyman (sur La Vie secret des écrivains chez Calmann-Lévy Graphic), Étienne  Davodeau (sur Loire chez Futuropolis), Alessandro Tota (sur L’Illusion magnifique t.1 chez Gallimard) et Nob (sur Une journée au Louvre, chez Delcourt-Le Louvre).

Dans le Cahier Critique je note Une aventure de Blake et Mortimer à New York: L’art de la guerre par Bocquet,  Fromental et Floc’h chez Dargaud (Top!) et Les évaporés par Isao Moutte chez Sarbacane (Super).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-4-0

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