“Un récit qui déploie les souvenirs de Tamao, 14 ans, née dans le quartier des plaisirs, et conte, au fil des saisons, les jours aussi beaux que cruels d’une adolescente condamnée à mourir jeune.
1866, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Dans cet estuaire où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, Tamao, enfant du quartier des plaisirs, part travailler avec la courtisane dont elle est l’apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Au fil des saisons et des rencontres avec une foule de personnages bigarrés, elle entrevoit le vaste monde au-delà de sa cage, mais la marche du temps la rappelle inexorablement au destin qui l’attend, tout comme la société qui l’entoure.
Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la dernière partie de la “trilogie de Nagasaki”, par Kan Takahama — lauréate du 24e Grand Prix Osamu Tezuka en 2020.” [Texte du site de l’éditeur et du rabat intérieur; voir aussi la couverture arrière]
(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)
Les saisons d’Ohgishima (扇島歳時記 / Oogishima Saijiki / lit. “Registres saisonniers d’Ohgishima”) est un manga seinen par Kan Takahama qui a d’abord été prépublié dans les périodiques Torch et Comic Ran en 2019-2022 avant d’être compilé en volumes chez Leed Publishing (série complète de quatre tomes) en 2020-22. Il a été traduit en français chez Glénat en octobre 2022 (avec un deuxième tome paru en février 2023 et un troisième à paraître en octobre). Takahama est une mangaka au style particulier et qui est très populaire en France. Son sujet de prédilection est les relations amoureuses complexes et difficiles, mais elle s’est également intéressé au manga seinen historique, en particulier avec sa “Trilogie de Nagasaki” qui se déroule un peu avant et au tout début de l’ère Meiji. J’ai déjà amplement commenté plusieurs de ses ouvrages (Mariko Parade, L’eau amère, 2 Espressos, Tokyo, amour et libertés, Le goût d’Emma, L’Amant, et Invincibles: Au pays du Dalaï-Lama) notamment les deux premières parties de la “Trilogie de Nagasaki”: Le Dernier envol du papillon et La lanterne de Nyx.
Le récit des Saisons d’Ohgishima débute en l’an 2 de l’ère Keio (1866) et s’insère donc au milieu des deux premières parties de la trilogie en offrant une sorte de transition. Le récit cette fois est centré sur la petite servante Tama. Kicho a quitté la maison Chikugo car elle a contracté la syphilis et elle est en convalescence. Tama est maintenant l’apprentie de Sakunosuke, qui vient d’être engagée comme courtisane chez Monsieur Hartmans, un commerçant hollandais de Dejima. Tama est contente car elle pourra ainsi revoir le Docteur Thorn. Au fil des mois, le récit nous révèle le quotidien de Tama alors qu’elle s’épanouie dans ce monde étranger et qu’elle se fait de nouveaux amis. On y découvre notamment comment Tama fait la connaissance Genji et Victor, alors qu’elle croise Momotoshi sans jamais le rencontrer.





Comme pour les volumes précédents de la série, ce manga nous fait découvrir au travers de son récit les particularités de cette intéressante époque de transition dans l’histoire du Japon, en s’attardant surtout sur l’univers des courtisanes et la relation que le Japon de l’époque entretenait avec les étrangers. Cet aspect didactique est accentué par des capsules informatives (cette fois appelées “Boîte à secrets de Dejima”) où l’auteur explique le contexte historique des lieux, des événements ou personnages rencontrés dans le récit. Au début je trouvais le style graphique de Takahama un peu brouillon et déplaisant mais on s’y habitue et elle s’est beaucoup améliorée avec le temps. Elle utilise beaucoup de trames et de ton de gris ce qui donne beaucoup de dimension et d’originalité à son dessin. Somme toute, ce manga nous offre un beau récit à la fois informatif et divertissant. C’est donc une très bonne et agréable lecture. J’ai bien hâte de lire la suite…
Les saisons d’Ohgishima t.1, par Kan Takahama (traduction par Yohan Leclerc). Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen, Roman Graphique), octobre 2022. 224 pages, 14.5 x 21.0 cm, 10.95 € / $18.95 Can, ISBN 978-2-344-05384-3. Pour un lectorat jeune adulte (16+).
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© Kan Takahama. © 2022 Éditions Glénat pour la traduction française.
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