Revue de ‘zines

Je prends un peu le temps de faire le tour des périodiques consacrés à la bande dessinée (principalement dBD et Animeland) pour voir si je ne peux pas y faire quelques découvertes intéressantes…

dBD132dBD #132 (Avril) nous offre principalement un entretien avec Peeters & Schuiten (sur la quatrième et dernière intégrale des Cités obscures) et un article sur la BD Turque (un pays où il ne fait pas bon être caricaturiste). Dans les actualités, je note que le 46e grand prix d’Angoulême a été décerné à Rumiko Takahashi (Urusei Yatsura, Maison Ikkoku et Ranma 1/2) pour la diversité de son oeuvre. Ce n’est que la deuxième femme à recevoir cet honneur (après Florence Cestac en 2000). Je note également le livre de cuisine graphique L’Art du sushi, par Franckie Alarcon chez Delcourt. Dans le cahier critique, on retrouve The empire of corpses t. 3 par Toh & Tomoyuki chez Pika (une suite cyberpunk décevante au roman de Frankenstein) et Akû t. 1 par Kaneshiro & Fujimura chez Ki-oon [erreur de dBD, c’est en fait chez Pika!] (un manga préhistorique plaisant à lire). Rien de bien significatif. C’est donc une récolte décevante ce mois-ci… stars-3-0

AL225J’ai eu beaucoup de peine à mettre la main sur Animeland #225 (Décembre 2018-Février 2019) car ma bibliothèque ne semble plus le tenir (ou un retard de livraison? Et je n’ai reçu aucune réponse à mes demandes de service de presse!). Le magazine est maintenant trimestriel mais offre un format plus grand (22.5 x 29.7 cm) et volumineux (148 pages). On remarque dans ce numéro à double couverture des articles sur Macross, Mirai ma petite soeur, Le château de Cagliostro, sur la postproduction d’anime, sur Gunnm (Alita: Battle Angel), Vinland Saga, et sur “Comment éditer un manga, part 1.” Dans la sélection anime (animathèque) je note la deuxième saison de Golden Kamui (chez Crunchyroll). Dans la mangathèque, je note MW d’Osamu Tezuka chez Delcourt/Tonkam. Encore une fois, un numéro plein d’information… stars-3-5

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Capsules

Les Montagnes Hallucinées T. 1

MontagnesHallucinées-t1-covEn 1931, une expédition de sauvetage découvre le campement en ruines du Pr Lake, parti explorer l’Antarctique quelques mois plus tôt. Son équipe de scientifiques avait envoyé un message annonçant une découverte extraordinaire avant de sombrer dans le silence…

Sur place, des squelettes humains dépouillés de leur chair laissent imaginer les scènes d’horreur qui ont pu se dérouler. Plus perturbantes encore : les immenses montagnes noires aux pics acérés au pied desquelles le Pr Lake et ses compagnons ont rendu l’âme… Ces terres désolées semblent cacher de terribles secrets. Gare aux imprudents qui oseraient s’y aventurer !

Avec un trait sombre et réaliste, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l’horreur. Aux confins des terres inexplorées, la joie de la découverte laisse place à une lutte sans espoir contre la terreur et la folie ! (Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière)

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Page 19

Les montagnes Hallucinées (狂気の山脈にて – ラヴクラフト傑作集 / Kūki no Sanmyaku ni te – ravukurafuto kessaku-shu / lit. “Dans une chaîne de montagnes folle; collection de chefs-d’œuvres de Lovecraft”) a d’abord été publié en feuilleton dans le magazine Comic Beam (2016-17, Enterbrain), puis compilé en quatre volumes par Kadokawa. L’adaptation anglaise a été publié par Dark Horse et la version française est paru chez Ki-oon. TANABE Gou a aussi adapté en manga plusieurs autres récits de Lovecraft: The Outsider (2007), The Hound and Other Stories (2014, publié en anglais chez Dark Horse), The Colour Out of Space (2015), et The Haunter of the Dark (2016).

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Ce manga est l’adaptation d’un court roman (ou novella) de H.P. Lovecraft (elle-même inspirée par le roman de Edgar Allan Poe, Les aventures d’Arthur Gordon Pym). En 1931, une expédition scientifiques de l’Université de Miskatonic se rend en Antarctique à bord du brick Arkham et de la goélette Miskatonic pour pousser plus loin les explorations de Shackleton, Amundsen, Scott et Byrd. Au-delà des Monts Terror et Erebus, de la chaîne de l’Amirauté et même du Mont Nansen, ils découvrent une chaine de montagnes noires. Ils y trouvent de nombreux fossiles et même, dans une caverne, les restes de créatures incomparables — qui leur rappel un peu la description que le Necronomicon faisait des Grands Anciens! Mais une tempête violente interrompt la communication avec l’équipe de Lake. Après la tempête, Dyer vient à leur rescousse mais découvre le camp anéanti, les membres de l’équipe de Lake étant tous morts et mutilés—sauf un, Gedney, qui semble avoir fuit en traineau à chien. À la recherche de celui-ci, ils montent une expédition pour aller voir ce qu’il y a au-delà des montagnes… Qu’y trouveront-ils? À suivre avec le tome 2!

Cette histoire me rappelle un peu le film The Thing (qui se passe aussi en Antarctique) et la série télé The Terror (adaptation d’un roman de Dan Simmons sur l’expédition perdue de Franklin raconté avec un ton légèrement horrifique et dont j’ai déjà parlé) qui ont possiblement été inspirés par la nouvelle de Lovecraft.

Ce manga nous offre un superbe livre avec une couverture en simili cuir, imitant les livres anciens, et quelques illustrations couleurs au début. Le dessin est très beau: sombre mais très détaillé. Toutefois, l’excès de détails dans les structures complexes (neige, montagne, paysage d’arrière plan) les rende un peu confuse (à dessein?). Le récit est fluide mais ne réussit cependant pas à m’impressionner.  La narration est trop anecdotique, trop rapide et avare de détails. La faute en tient sans doute à la nouvelle de Lovecraft, que le manga adapte assez fidèlement. La nouvelle est composée de douze chapitres, et le premier volume du manga couvre les quatre premiers.

C’est une très bonne lecture mais je réserve toutefois mon jugement final tant que je n’ai pas lu le deuxième volume, paru en Europe en mars 2019. Néanmoins, c’est à lire absolument si vous êtes le moindrement amateur de l’oeuvre de Lovecraft.

Les Montagnes Hallucinées T. 1 (Les chefs-D’Oeuvres de Lovecraft), par Gou TANABE (dessin) et H.P. Lovecraft (histoire). Paris: Ki-oon (Coll. Seinen), octobre 2018. 294 p. 15 x 21 cm, 15 € / $C 27.50. ISBN 979-10-327-0362-5. Pour lectorat jeune adulte (16+). Un extrait de vingt-huit pages est disponible. Voir aussi la “bande annonce” sur Youtubestars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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© Tanabe Gou 2016 & 2017

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Capsules

Des nouvelles du parc

IMG_4529Après m’être promené dans le parc, je me suis demandé ce qu’il nous réservait comme surprise ce printemps. Je suis donc allé faire un tour au pavillon d’accueil du parc Frédéric-Back, à la Tohu, sur la rue des Régatiers. Ce n’est guère facile d’extraire de l’information de ces gens-là. Il n’y avait aucun dépliants et personnes ne semblaient savoir (ou vouloir donner) quoi que ce soit. On m’a référé à un écran tactile géant avec une carte inter-active du parc (qui n’est malheureusement pas disponible en ligne semble-t-il). 

J’y ai tout de même appris que l’échéancier que j’avais vu lors de l’ouverture de la section Boisé-Est en août 2017 (sous l’administration Coderre) avait été repoussé en partie (par l’administration Plante). Le reste de la section Est du parc (près du parc Champdoré et du Cirque du Soleil) devait ouvrir au printemps 2019, les sections de la Plaine et du Boisé à l’automne 2021 et les sections du Lac et des Terrasses à l’automne 2023 [c’est quoi cette idée d’ouvrir une section de parc à l’automne? C’est au printemps qu’il faut ouvrir, pour que les gens en profite tout l’été!]. Maintenant, il est plutôt question d’ouvrir les secteurs du boisé et des plaines (incluant le côté est, au sud du parc Champdoré) pour 2021, et d’ouvrir les secteurs du lac et des terrasses pour 2023. Je n’ai trouvé aucune mention du secteur sud (près de la Tohu et du Cirque du Soleil) mais comme il y est dit que le parc sera terminé en 2023, je suppose que ce secteur ouvrira aussi à ce moment.

Il existe beaucoup de différents sites internet sur le parc (le site de la ville, des Grands parcs (incluant les Legs du 375e), de tourisme Montréal et le site de la Tohu) mais finalement il y a peu de véritable information de disponible… Certains liens sont morts, l’information est parfois périmée et souvent on réfère au parc sous son ancien nom, le Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM). Il me semble que ce serait la moindre des choses dans le cas d’un projet ambitieux comme ce parc de tenir les citoyens bien informé des échéanciers et des projets. La carte inter-active que j’ai vu à la Tohu devrait être disponible en ligne!

Quand j’ai décidé de devenir propriétaire dans ce quartier, la présence du parc a été un élément important dans ma décision. Hélas, depuis ce temps il n’a été source que de déceptions: la lenteur des aménagements, l’ouverture d’un premier secteur à l’automne 2017 et non au printemps, la beauté de l’aménagement floral (les rudbeckia!) de la première année qui ne s’est pas répété par la suite, le manque d’entretient des sentiers l’hiver dernier (l’accès Émile-Journault pas déneigé, la voie polyvalente qui était une véritable patinoire), les belvédères mal entretenus (jusqu’à la semaine dernière) et maintenant aucune nouvelle ouverture de secteur avant 2021! C’est triste. Il va falloir s’armer de patience…

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Ad Astra VI

AdAstra-v06-covMalgré les réserves d’Aemilus, Varron reste fidèle à son plan. Il lance son immense armée contre les troupes carthaginoises, persuadé d’avoir identifié la stratégie de l’ennemi : profiter du terrain pour prendre l’adversaire au piège.

Mais rien ne se passe comme prévu et, dès le début des combats, la cavalerie romaine se fait décimer ! Tandis qu’Aemilius, blessé, cherche à préserver Scipion du carnage, le second consul prend lâchement la fuite. Si l’infanterie de Rome domine encore, la bataille ne fait que commencer…

Bravoure, complots et stratégie… Plongez au cœur des batailles qui opposèrent les légendaires Hannibal et Scipion !” (Texte de la couverture arrière)

Ad Astra: Scipion l’Africain & Hannibal Barca (アド・アストラ -スキピオとハンニバル- / Ad Astra – Scipio to Hannibal) est un manga seinen historique par Mihachi KAGANO (dont c’est le premier titre) qui raconte les faits saillants de la deuxième guerre punique qui opposa Rome et Carthage. Il a été prépublié dans le magazine Ultra Jump (entre mars 2011 et février 2018), puis compilé en treize volumes chez Shūeisha. La version française paraît chez Ki-oon.

AdAstra-v06-p21Le sixième volume est entièrement consacré à la bataille de Cannae et à ses suites immédiates. Encore une fois, les romains sont victimes de la brillante stratégie d’Hannibal. Toutes les batailles précédentes n’ont servi qu’à convaincre les romains qu’ils commençaient à comprendre sa stratégie afin qu’il puisse à nouveau les surprendre. Il commence par rassurer ses alliés gaulois en affirmant qu’ils vaincront malgré leur infériorité numérique (80,000 romains contre 50,000 alliés Carthaginois) et de lourdes pertes mais que cela en vaut la peine pour se venger du joug romains et pour l’honneur de la Gaule! Après avoir feint la retraite, les Carthaginois encerclent les romains et les massacrent. Minucius et Aemilius sont tué par Giscon. Scipion, qui avait reçu l’ordre de rester en retrait avec la cavalerie, décide de mobiliser les 10,000 hommes restés au camp en renfort mais ceux-ci refusent. Leur dernier ordre était de garder leur position et, Aemilius étant mort et Varron ayant “retraité” (fuit), il n’y a plus de généraux pour donner de nouveaux ordres.

Les pertes romaines sont lourdes: 60,000 morts (dix fois plus que les Carthaginois!) et 10,000 prisonniers (dont Rome refusera de racheter la liberté)! Maharbal est d’avis que les Carthaginois devraient profiter de la victoire et marcher sur Rome mais Hannibal refuse, ne voulant pas prendre de front un ville défendu par une muraille. Maharbal réponds “Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de la victoire!” Par dépit, il massacre les villages environnants (Caius qui a survécu à la bataille mais a perdu un oeil, en est témoin). Hannibal envoi son frère Magon à Carthage pour réclamer des renforts. À Rome, Fabius reprends le pouvoir et envoi les soldats survivants en Sicile, sous le commandement de Marcellus. Scipion décide de suivre le cursus honorum et de briguer office pour éventuellement devenir consul même si la tâche se révèle ardue (“Per aspera ad astra” d’où le titre du manga). Il défit Marcellus pour obtenir son soutien à l’édilité mais celui-ci le punis. Lorsque Marcellus est rappelé en Italie pour défendre la Campanie contre Hannibal, Scipion demande à l’accompagner…

Ad Astra est un manga très bien dessiné — le style en est clair et précis. Le récit est fluide, intéressant et très instructif pour ceux qui s’intéresse à l’histoire et à la civilisation romaine. Cependant, malgré que le récit laisse de côté de nombreux détails historiques (si l’on compare à Tite-Live), ce manga s’étire sur treize volumes. Nous n’en sommes donc qu’à la moitié de l’histoire! Cela reste quand même, avec Pline, le manga historique idéal pour les amateurs d’histoire romaine.

Ad Astra: Scipion L’Africain & Hannibal Barca Vol. VI, par Mihachi KAGANO. Paris: Ki-oon, juin 2015. 210 pages, 13 x 18 cm, 7,90 € / $16.98 Can. ISBN 978-2-35592-829-1. Pour un lectorat adolescent (14 ans et plus). stars-3-5

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

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Ad Astra Publius Cornelius Scipio Africanus Major & Hannibal Barca © 2011 by Mihachi Kagano / SHUEISHA Inc.

Voir mes commentaires sur les volumes précédents:

ad_astra-v01 ad_astra-v02 ad_astra-v03 AdAstra-v04-cov AdAstra-v05-cov

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Capsules

Pictorial chronicle [11]

 

Le parc au printemps

À l’approche du printemps, les pistes du parc sont encore enneigées et presque impraticables pour les randonneurs sans crampons – sauf les routes utilitaires qui sont mieux entretenues que les voies accessibles au public! Allez donc savoir pourquoi…

[ iPhone 8+, parc Frédéric-Back, 2019/03/17-18 ]

Les travaux reprennent pour préparer le parc pour son éventuelle ouverture complète au public. Cette fois on entreprend une opération de stabilisation des falaises pour les rendre plus sécuritaire.

[ iPhone 8+, parc Frédéric-Back, 2019/03/30 & 04/01 & 04/07 ]

Et finalement, on se décide à éclaircir la vue obstruée des points d’observation (belvédères) près de l’entrée Émile-Journault et de l’escalier de la rue du Pélican!

[ iPhone 8+, point d’observation près de l’entrée Émile-Journault, 2019/04/20 & 27 ]

[ iPhone 8+, point d’observation près l’escalier Pélican, 2019/04/20 & 27 ]

 La neige a disparue et le terrain se draine tranquillement de l’eau de la fonte. Quelques outardes y font escale pour un temps. Quatre couples d’urubus volent en cercles concentriques au-dessus du parc. Des tiges de fleurs sortent de terre et s’apprêtent à fleurir… Si seulement il pouvait faire beau et chaud…

[ iPhone 8+, parc Frédéric-Back, 2019/04/16 & 04/20-21 ]

Une semaine plus tard, le gazon est un peu plus vert, les premiers bourgeons s’ouvrent dans les arbres (même si la plupart sont encore dénudés) et les premières fleurs éclosent (une sorte de gros pissenlits, appelée Tussilage Farfara). Le parc sera-t-il près pour l’ouverture d’une nouvelle section pourtant annoncée pour le printemps (ou y a-t-il du retard sur les échéanciers)?

[ iPhone 8+, parc Frédéric-Back, 2019/04/27-28 ]

Vivement des températures plus chaudes. Car avec le mois de mai, viendront plus de fleurs, d’oiseaux et d’insectes à observer et à apprécier! Rendez-vous sur le site de la Tohu pour plus d’information sur le parc. Vous y trouverez également leur guide d’observation de la faune et de la flore du parc.

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Un tour des Îles

Hier, je suis allé faire un tour sur mon île natale. Tout les printemps je fais une une visite au cimetière pour m’assurer que tout est en bon état et pour saluer mes défunts ancêtres. Tant qu’à être dans le coin j’en profite pour faire un tour des îles où j’ai passé mes vingt premières années. Cette fois-ci c’était vraiment le bordel.

Déjà que depuis quelques années l’entrée des Îles est un chantier de construction. Le vieux pont étant jugé inadéquat, la municipalité a entrepris d’en construire un nouveau. Pour la durée des travaux un pont temporaire a été installé. À peine entrée dans les Îles, on croise l’armée et de nombreuses voitures de police. À cause des crues printanières, c’est le branle-bas de combat contre la rivière. On y fabrique des milliers de sacs de sable qui sont ensuite distribués en palettes aux citoyens. Toutefois, le pont temporaire ayant été installé très bas, il est menacé par la crue (l’eau passe à peine six pouces sous sa structure) et il est question de fermer l’accès aux Îles et même de les évacuer. Il faut dire que le nouveau pont en construction n’est guère mieux: l’eau circule à peine quelques pieds dessous. Néanmoins, les autorités ont décidé d’accélérer la finition du pont afin de pouvoir réouvrir l’accès le plus vite possible. En attendant, les gens qui ne veulent pas évacuer peuvent utiliser une navette ferroviaire.

Il me semble toutefois que tout cela est une crise créée de la main de l’Homme. C’est ce qui arrive quand on construit des ponts (temporaire ou nouveau) trop bas. Aussi loin que je me souvienne, il y a régulièrement eut des inondations printanières et même de beaucoup plus plus graves que celles-ci. Et jamais dans le passé je n’ai vu l’armée faire des sacs de sables, ni la police parler d’évacuation, ni même le premier ministre venir visiter les citoyens. Nous étions laissé à nous même et personne ne s’en plaignait. On retroussait nos manches et on nettoyait après. Quelle étrange société nous sommes devenu…

C’est un beau quartier et j’en garde de très beaux souvenirs: la nature, la quiétude, la camaraderie, l’entre-aide entre voisins, etc. (et on essai toujours d’oublier les mauvaises expériences – l’intimidation, les agressions, etc.). Cela me manque parfois mais malheureusement c’est si loin de tout (surtout quand le train de banlieue cessera ses opérations pour construire le REM: ça c’est un chantier qui va créer un bordel monstre!).

[ iPhone 8+, Îles Laval, 2019/04/22]

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Major Fatal

MajorFatal-covMajor Fatal est trop beau pour être vrai. On est jamais sûr d’entrer dedans. Et pourtant on ne parvient plus à en sortir. Un cercle vicieux. Une drogue! Eh quoi : nous avons lu ensemble dans Métal Hurlant, trois années de suite les aventures du Major Grubert. Pourquoi attendre trois ans pour se mettre dans des états pareils? A quoi je rétorquerai que le Major dans Métal et le Major en album sont deux choses totalement différentes. Major Fatal, c’est un poème.” (Jacques Goimard, en couverture arrière)

L’astéroïde modelé par le Major Grubert en trois mondes superposés, trois mondes avec chacun leur système, leur populace et leurs coutumes. Improvisés au rythme de la publication de Métal Hurlant, ces univers sont grouillants d’idées et de détails entremêlés. Autour de l’astéroïde, à bord du Ciguri, tournent son créateur et sa belle, Damalvina. Mais trois mondes ignorant leurs origines, dont quelques personnages en prennent peu à peu conscience, et ne sont pas tellement du genre à adorer leur créateur…” (Texte du site des Humanos)

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Ce troisième tome des “Oeuvres Complètes“ de Moebius compile les sept principales histoires où apparait le Major Grubert (dont plusieurs seront reprises dans Les vacances du major): “Une planche” (1 p.), “[Le] Major Fatal” (13 p.), “Le Major Grubert [: The Forbiden City Rides Again]” (2 p.), “Les Vacances du Major“ ( ou “La Chasse au Français en Vacances”, 6 p.), “Paradis 9” ( ou “La Flore de Paradis 9”, 2 p.), “Une aventure du Major [Grubert]” (2 p.), “Le Garage Hermétique [de Jerry Cornélius]” (98 p.). Cette dernière histoire constitue la majorité du volume, qui inclue aussi un avant-propos de Moebius, des postfaces de Jacques Goimard et d’Alexandro Jodorowsky, ainsi que “Apprends à Dessiner le Major Grubert” par Yves Chaland.

L’édition anglaise colorisée, publiée chez Epic/Marvel en 1987 sous le titre Moebius 3 (The Collected Fantasies of Jean Giraud): The Airtight Garage, n’offre quand à elle que deux histoires: “Major Fatal” et “The Airtight Garage”. À noter que pour l’édition anglaise, le nom de Jerry Cornélius (un hommage à Michael Moorcock) a été changé pour Lewis Carnelian…

La seule des histoires courtes qui mérite vraiment mention, car elle prépare la venue de l’oeuvre majeure, c’est “Le Major Fatal.” Houm Jakin et l’assassin Boaz recherche le Major car lui seul peut traiter avec le Bakalite. Ils tombent dans un piège mais Grubert intervient… Ce thème sera plus ou moins repris pour la fin du “Garage Hermétique”. Les autres histoires servent surtout à établir le décor de l’univers science-fictionnel créé par Moebius et dans lequel le Major évolue.

“Le Garage Hermétique” est la première histoire de SF d’importance que produit Moebius. Due à son procédé d’écriture épisodique et aléatoire, l’histoire est un peu complexe, mais l’essentiel tient au fait que le Major Grubert a construit un astéroïde, Fleur, constitué de trois niveaux de réalité dont plusieurs forces (Jerry Cornélius, le Bakalite, le Nagual, Sper Gossi) conspirent soit pour en prendre le contrôle, se libérer de son créateur ou simplement se venger du Major. Ce dernier quitte donc le Ciguri, son vaisseau spatial, pour descendre sur l’astéroïde et affronter ses adversaires…

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Page 87

Il y aurait beaucoup à dire sur “Major Fatal”… Jean Giraud a commencé à dessiner des histoires de science-fiction humoristiques, d’abord sous le preudonyme de Gyr puis de Moebius, pour se distraire et se détendre de son travail principal sur Blueberry. Il les a publié ici et là (surtout dans Pilote, et même dans France-Soir, puis régulièrement dans Métal Hurlant). Le Major Grubert a subrepticement fait son apparition dans ces histoires courtes. Lorsqu’il a commencé à écrire “Le Garage Hermétique”, il n’avait pas de scénario préétabli et il improvisait au gré de ses humeurs, en essayant de créer de nombreux rebondissements (parfois ne se souvenant même pas ce qu’il avait fait dans l’épisode précédent). Le Major y est éventuellement apparu comme un anti-héros insouciant, presque absent, qui réalise tranquillement ses responsabilités envers le dénouement du récit. Le résultat est une histoire riche et surprenamment cohérente, pleine de symbolismes (tant religieux, politique, que philosophique).

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Les épisodes sont au début plus grossier, plutôt inégaux en qualité (tant graphiquement que narrativement), puis prennent de plus en plus d’assurance jusqu’à ce que vers la fin on réalise que Moebius maîtrise bien le genre, que son art a mûrit et qu’à partir de maintenant ce n’est plus de l’humour mais de la SF sérieuse et profonde qui laisse bien paraître ce que seront Les Aventures de John Difool, a.k.a. L’Incal

C’est une histoire de SF mythique qui vient nous chercher au tréfonds de notre être, comme si elle réveillait en nous quelque chose qui dort—ce genre d’impression mystique que l’on perçoit du coin de l’oeil ou dont on a vaguement le souvenir sans être capable de mettre le doigt dessus. C’est une oeuvre qui est loin d’être parfaite mais qui reste fascinante, intriguante et captivante! C’est donc à lire absolument si la BD et la SF vous intéresse moindrement!

“Le Garage Hermétique” a connu de nombreuses rééditions mais aussi des suites… (eh oui, après près de quarante ans, je réalise, “Quoi, il y a une suite!!!?”). Le flambeau a aussi été repris par d’autres artistes… À suivre, donc…

Moebius, Oeuvres Complètes tome 3: Major Fatal, par Moebius. Paris: Les Humanoïdes Associés, avril 1981. 156 p. ISBN 2-7316-0100-0. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-4-0

Moebius3-covMoebius 3, The Collected Fantasies of Jean Giraud: The Airtight Garage, by Moebius. New York: Epic/Marvel, 1987. 120 p. $US 12.95 / $C 16.95. ISBN 0-87135-280-X.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

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© Les Humanoïdes Associés 1980.

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Cauchemar Blanc

Giraud_Cauchemarblanc_01Cauchemar Blanc est une compilation de neuf histoires courtes parues dans différents magazines entre 1972 et 1976: “Cauchemar Blanc” (dans L’Echo des Savanes #8, 1974, 12 p., publié en anglais dans Moebius 6: Pharagonesia), “Calque A” (planche sans titre ni dialogue, 1976), “Approche de Centauri” (dans Métal Hurlant, 1975, 6 p., scénario de Philippe Druillet, publié en anglais dans Moebius 4: The Long Tomorrow), “Il y a un Prince-Charmant sur Phenixon” (dans Pilote, 1973, 4 p., signé Gyr, publié en anglais dans Moebius 4), “L’Artefact” (dans Pilote annuel, 1971, 4 p., signé Gyr, publié en anglais dans Moebius 4), “Interview” (dans Schtroumph, 1974, 9 p.), “Calque B” (1 planche sans titre ni dialogue et une planche qui décrit le gommeux, une créature extra-terrestre (type encyclopédie galactique, noté “Essais, Vol. IV)”, 1976), “Deima” (inédit, 1975, 3 p., publié en anglais dans Moebius 0: The Horny Goof), et “Barbe Rouge et le cerveau Pirate” (dans Pilote annuel, 1972, 5 p., signé Gyr, publié en anglais dans Moebius 4). Seulement cinq de ces histoires sont vraiment significatives.

Étrangement, “Cauchemar Blanc” n’est pas de la SF mais plutôt une histoire réaliste et malheureusement d’actualité… Moebius y parle de préjudice et de racisme. Le souhait de tout activiste de la tolérance est le cauchemar du bigot… Quatre bonhommes en voitures (Barjout, Jean-Pierre, René et Berthon) tentent d’écraser un arabe en mobylette mais celui-ci fait une embardée et la voiture se plante plutôt dans un camion stationné. Lorsqu’ils tentent de tabasser l’arabe, des passants interviennent, puis Barjout sort un revolver et tire Jean-Pierre dans la jambe par accident alors que celui-ci tente de l’arrêter… Soudainement Barjout se réveille dans son lit: ce n’était qu’un mauvais rêve. Il sort en voiture avec ses amis pour une expédition nocturne où, cette fois, ils frappent et tabassent vraiment un arabe sous le regard des voisins qui observent de leur fenêtres sans intervenir… Cette histoire a été adapté en un film court-métrage par Mathieu Kassovitz.

Dans “Approche de Centauri” un pilote d’astronef se prépare à sauter dans l’hyper-espace mais le générateur ripe et le projecte plutôt hors du continuum, dans une sorte d’enfer druillesque, peuplé de démons cornus. De retour dans son propre espace-temps, il essuie le vomis de sa bouche et nie avoir vu quoi que ce soit… Superbe histoire courte de SF sur un scénario de… Druillet!

Dans “Il y a un Prince-Charmant sur Phenixon”, un couple (dont la femme est du type mégère) fait escale sur Phenixon pour y faire commerce. Alors que monsieur examine les peaux de Toc-Toc, madame fait une balade en colimassophant (une sorte de limace) qui se révèle être un pavacheux en pleine crise. Mais au lieu de la déchiqueter et de l’entraîner dans les abimes, c’est l’amour entre Janine et le pavacheux! Mais, bon, celui-ci le regrettera sûrement…

Dans “L’Artefact” deux voyageurs interstellaires découvrent une gigantesque planète de type terrestre. Ils descendent l’explorer. Il y a une vaste mer, puis une plage, sur laquelle ils trouvent un artefact: un château qui semble inhabité. Ils entrent pour explorer les ruines. Malheureusement, un petit vandale sur la plage détruit le château de sable et se fait gronder par sa mère…

Dans “Barbe Rouge et le cerveau Pirate”, Boomy est capitaine d’un cargo spatial et son seul compagnon est un Cervelec Major V (une sorte de robot flottant) qui cafouille et se prend pour le maître d’équipage de Barbe-Rouge… Évidemment tout cela tourne mal pour Boomy… Alors que le proprio du vaisseau demande au techno-concessionaire si le Major V peut tomber en panne, celui répond “Impossible, je l’ai règlé moi-même!” (Et derrière lui on aperçoit toute une paraphernalia d’histoire maritime du temps de la flibuste

D’une façon très similaire aux recueils comme Les vacances du Major, Cauchemar Blanc nous offre une collection d’histoires courtes de science-fiction humoristique qui reposent souvent sur un seul gag, mais qui restent très imaginatives. Le style est plutôt simple mais varie beaucoup d’une histoire à l’autre, allant du trait dépouillé au dessin très détaillé et texturé. C’est agréable à lire et très drôle. À lire surtout si vous êtes un amateur de Moebius.

L’édition que je possède n’est malheureusement plus disponible, mais toutes ces histoires ont été republiées en 2012 par Les Humanoïdes Associés dans la collection Moebius USA, qui reprend les versions colorisées des histoires courtes de Moebius telle que publiée chez Epic/Marvel et Dark Horse: Escale sur Pharagonescia, La Citadelle aveugle, et The Long Tomorrow.

Cauchemar Blanc, par Moebius. Paris: Les Humanoïdes Associés (Coll. Mirage), janvier 1977. 64 p. ISBN 2-902123-08-6. Pour lectorat jeune adulte (14+). [Merde ! La reliure fout le camp!] stars-3-0

Moebius4Moebius 4, The Collected Fantasies of Jean Giraud: The Long Tomorrow & Other Science-Fiction Stories, by Moebius. New York: Epic/Marvel, 1987. 72 p. $US 9.95 / $C 13.95. ISBN 0-87135-281-8.

Moebius6Moebius 6, The Collected Fantasies of Jean Giraud: Pharagonesia & Other Strange Stories, by Moebius. New York: Epic/Marvel, 1988. 72 p. $US 9.95 / $C 13.95. ISBN 0-87135-283-4.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

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© Les Humanoïdes Associés 1977.

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Capsules

Mirai

Mirai-jpFrom acclaimed director Mamoru Hosoda (Wolf Children) comes a daringly original story of love passed down through generations. When four-year-old Kun meets his new baby sister, his world is turned upside down. Named Mirai (meaning “future”), the baby quickly wins the hearts of Kun’s entire family. Kun becomes increasingly jealous of her, until one day he storms off into the garden, where he encounters strange guests from the past and future – including his sister Mirai, as a teenager. Together, Kun and Mirai go on a journey through time and space, uncovering their family’s incredible story, in this magical and emotionally soaring adventure about the ties that bring families together and make us who we are.” (From Universal website)

Mirai (未来のミライ / Mirai no Mirai / lit. “Mirai of the Future”) is a beautiful story about good parenting and loving our siblings or family. Kun is a young boy who is jealous of his newborn sister Mirai. However, the genealogical tree that sits in the courtyard of their small house in Yokohama shows him scene of past and future life of his family members (his teenage sister, his mother, his great-grand-father, even the family dog!) so he can relate to them and learn to appreciate them better. Or this is a boy with an extraordinary imagination!

The animation is excellent and offers very realistic background illustrations that you would think it’s CGI but they are actually hand-drawn (although there is CGI in the movie). In fact, it is so crisp that it feels a little cold. For such a story about family I would have preferred a style that evoke more warmth. I particularly like the design of the modern house, conceived by the father (who’s an architect), that takes advantage of the narrow space and the hill to build in several level, with lots of steps.

Animated by Studio Chizu and distributed by Toho (GKids in North America), Mirai was created, written and directed by Mamoru Hosoda (The Girl Who Leapt Through Time, Summer Wars and The Boy and the Beast), with character designs by Hiroyuki Aoyama, animation direction by Ayako Hata & Hiroyuki Aoyama, art direction by Takashi Omori & Yohei Takamatsu and music by Masakatsu Takagi. The voice cast includes  Haru Kuroki / Victoria Grace as Mirai, Moka Kamishiraishi / Jaden Waldman as Kun, Gen Hoshino / John Cho as Father, Kōji Yakusho / Victor Brandt as Grandfather, Kumiko Asou / Rebecca Hall as Mother, Masaharu Fukuyama / Daniel Dae Kim as great-grandfather, and Mitsuo Yoshihara / Crispin Freeman as Yukko the dog. 98 min., rated PG (for thematic elements including some scary images). It was favourably received by the audience (rating of 7.1 on IMDb and of 92% / 83% on Rotten Tomatoes). It’s a fine exemple of Japanese animation that everyone should see. stars-3-5

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Le bandard fou

BandardFou-cov“Sur Souldaï du Cygne, les érections, ce n’est pas avant l’automne. Quand un vendeur de pousse-boulettes se réveille avec une trique d’enfer, impossible de cacher l’évidence : il est devenu un bandard fou, traqué par la police anti-foutre et une dame Kowalsky qui peine à assouvir ses désirs. Son crime prenant jusqu’à des dimensions diplomatiques, le bandard peine à trouver le repos.” (Texte du site des Humanos, voir couverture arrière)

Originellement publié en janvier 1974 aux Éditions du Fromage (Écho des Savannes), Le Bandard Fou a connu de nombreuse rééditions. Cette bande-dessinée nous offre deux histoires. La première, sans dialogue et sans titre, se déroule en vingt-quatre planches d’une seule grande case chacune qui occupe le côté gauche du livre et qui nous montre un homme qui se métamorphose en un oeuf alienesque, qui se fracture pour révéler… un petit homme. 

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Page 3 (Planche 2)

La deuxième histoire, qui occupe les pages de droite, est un récit de science-fiction humoristique en vingt-quatre planches. Le personnage principal se réveille un bon matin souffrant de priapisme hors-saison, ce qui est une déviance interdite car, en ce monde, la reproduction se fait uniquement en automne et passe par la Pondeuse. Poursuivit par les autorités génétiques (la P.A.F.), il fuit à l’aide d’un agent de dame Kowalsky, une aristo nymphomane. Il rejoint celle-ci sur son vaisseau où ils batifolent quelques mois mais quand ils arrivent sur Fleur, l’astéroïde paradisiaque de dame Kowalsky, c’est la débandade. Évidemment, la fuite du bandard a de lourdes implications commerciales et politiques qui mènent à la guerre entre la Fédération Terrienne et les Exotiques. La Pondeuse tente donc de récupérer le bandard à l’aide d’une faille spatio-temporelle mais le bon Zague intervient et la dure situation reprend son cours…

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Page 9 (Planche 5)

Le Bandard Fou est la toute première histoire de SF de Moebius (avant Arzach, Le Garage hermétique et même avant la création de Métal Hurlant). Elle introduit et annonce fort bien ce que sera son style drôle et très imaginatif (déjanté comme ils disent). Son dessin noir et blanc utilise un trait simple mais qui offre tout de même des illustrations détaillées et très texturées — qui sont toutefois d’une qualité variable d’une planche à l’autre. On y retrouve des caméo de l’éléphant Dumbo, des pirates de Astérix, des citations célèbres comme “Merde alors, mon conditionnement fout le camp!”, les premières apparitions de dame Kowalsky et de Fleur (le premier niveau du Garage Hermétique — avec la mention des “générateurs à effet Gruber”). C’est donc une oeuvre séminale de Moebius car on y voit déjà la genèse du Garage Hermétique et même des Aventures de John Difool (L’Incal). Une très bonne lecture, surtout pour les amateurs de Moebius.

Le bandard fou, par Moebius. Paris: Les Humanoïdes Associés (Coll. Jackpot, #5), juillet 1984. 48 p. ISBN 2-7316-0308-9. Pour lectorat jeune adulte (16+). [une édition récente se vend €18,99 mais en occasion on peut le trouvé à €15,00; je l’ai payé $C 6.95 dans les années ’90] stars-3-5

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© Les Humanoïdes Associés 1984 Moebius

HornyGoofL’édition anglaise du Bandard Fou, parue chez Dark Horse en 1990 (imitant le style des compilations de Epic/Marvel), est colorisée et inclue une préface de Jean-Marc et Randy Lofficier, une postface de Moebius, une illustration, une page titre, ainsi que (en plus des deux histoires principales, “The Horny Goof” et “Metamorphosis”) quatre histoires courtes: “Deima” (3 pages, compilée en français dans Cauchemard Blanc), “You’re the object of this and that” (4 pages), “Harzack” (2 pages en noir et blanc, où Harzack se fait prendre à pisser derrière un bâtiment) et “The Invaders” (1 page, compilée en français dans Les Vacances du Major).

Moebius 0, The Forbidden Work of Jean Giraud: The Horny Goof & Other Underground Stories, by Moebius. Milwaukie: Dark Horse, June 1990. 72 p. ISBN 1-878574-16-7. US$ 12.95 / C$ 15.55. Story & art © 1972, 1974, 1975 Moebius • Translation & text © 1990 Starwatcher Graphics.

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Haikara-San: Here Comes Miss Modern

My wife read an interview of Waki Yamato in Fujin Kōron (a Japanese women’s public opinion magazine) where she was talking about a recent anime adaption of her manga Haikara-san. My wife, who enjoyed the manga when she was a teenager, told me she would like to see this animation. Therefore I obliged.

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Excerpt from the manga (from Frederik L. Schodt Manga! Manga! The World of Japanese Comics, p. 90).

Haikara-San: Here Comes Miss Modern (はいからさんが通る / Haikara-san ga tōru) is one of those shōjo manga published in the 70s that I wish would be one day translated either in French or English so I could read them. This traditional shōjo style might not be very popular amongst today’s manga reader, but it was beautiful in many ways and their stories were always quite compelling. The manga was serialized in Shōjo Friend between 1975 and 1977 and compiled into 8 volumes by Kodansha. The manga was first adapted into an animated TV series (TV Asahi, 42 eps, 1978-1979), then into several live-action TV movies (on KTV in 1979, on Fuji TV in 1985, by Toei in 1987, and on TBS in 2002) and was even the subject of a Takarazuka revue in 2017. Finally, it was adapted into two anime movies: Gekijōban Haikara-san ga Tōru Zenpen – Benio, Hana no 17-sai  [劇場版 はいからさんが通る 前編 ~紅緒、花の17歳~ / lit. “Theatrical version, Here comes miss modern, first part: Benio, 17 years’ flower”] (November 2017, 97 mins, already available on Blu-ray from The Right Stuf) and Gekijōban Haikara-san ga Tōru Kōhen – Tokyo Dai Roman [劇場版 はいからさんが通る 後編 ~花の東京大ロマン~ / lit. “Theatrical version, Here comes miss modern, second part: Tokyo great romance of flower”] (October 2018, 105 mins). 

[ ¡ WARNING: The following MAY contain traces of spoilers! People allergic to the discussion of any plot’s elements before seeing/reading the story themselves are strongly advised to take the necessary precautions for their safety and should avoid reading further ! ]

Haikara-San-Movie1-bluRayIn the first movie, we follow the life of 17-year-old Benio Hanamura who was raised by her military father. She is a tomboy who likes to practise kendo with the girly neighbour Ranmaru (who was raised to become a kabuki actor). The story is set in the Taishō era, when Japan is trying to “occidentalize” itself. She wants to be “modern” and believes in a woman’s right to have a career and to marry for love. Unfortunately, her father want to arrange a marriage with one of his young subordinate, lieutenant Shinobu Ijuin, because their grand-parents were in love but could never marry and made the pact that the Hanamura and Ijuin families would be one day reunited. Benio refuses and tries to elope with Ranmaru, who is secretly in love with her. She also discovers that her best friend Tamaki is in love with Shinobu. She is nevertheless sent to Shinobu’s household to help and learn the domestic duties of a wife. As she is finally falling in love with him, she infuriates her father’s superior and Shinobu is sent to the front in Siberia. Not long after, he is reported missing in action or maybe dead…

The movie was written and directed by Kazuhiro Furuhashi, with character designs by Terumi Nishii, art direction by Kentaro Akiyama and music by Michiru Oshima. The cast includes Mamoru Miyano as Shinobu, Saori Hayami as Benio, Asami Seto as Tamaki, Yuuki Kaji as Ranmaru, and Unshō Ishizuka as Major Hanamura.

In the second movie, Benio tries to go on with her life and hopes that Shinobu might come back one day. In the meantime, she keeps taking care of his grandparents household and tries to find a job. After many unsuccessful attempts she is finally hired as reporter by a small newspaper headed by Tosei, a handsome but misogynistic editor (he’s literally allergic to women due to issues with his mother). She goes to Manchuria to investigate a band of rebels supposedly headed by a Japanese deserter. She meets with him and discovers he is Onijima, a friend of Shinobu in the army, who tells her how Shinobu got missing after saving his life. Later, back in Tokyo, she is covering the visit of a Russian noble couple in exile, Count Michaellov and countess Larisa. Benio is shocked to see that the count looks exactly like Shinobu. Actually, it’s him but he suffers from amnesia. Larisa saved and nursed him to replace her dead husband Sasha (who was in fact Shinobu’s younger half-brother, because Shinobu’s German mother left to marry a Russian noble—yes, I know, it’s complicated). When Shinobu eventually recovers his memory, he cannot marry Benio because he is now married to Larisa and feels indebted to her as she is dying of tuberculosis. Heartbroken, Benio decides to marry Tosei instead (who has discovered that he actually loves her). But on their wedding day the great Kanto earthquake occurs and Larisa finally dies of her disease. Benio and Shinobu can finally be reunited…

The second movie was directed by Toshiaki Kidokoro, with a script by Kazuhiro Furuhashi, character designs by Terumi Nishii, art direction by Kentaro Akiyama and music by Michiru Oshima. The cast includes, besides the cast from the first movie, Kazuya Nakai as Shingo Onijima, Maaya Sakamoto as Larisa, and Takahiro Sakurai as Tōsei Aoe. 

[ ¡ END of possible spoilers warning ! ]

Haikara-San movies are beautifully animated, with crisp, up-to-date quality animation (quite different from the style of late-70s anime, which tend not to age very well—although the TV series is now also available on blu-ray in Japan). The story offers typical Japanese romantic drama filled with lots of comedy. However, despite the funny antics of the characters, the story tackles very serious subjects like feminism and war. I enjoyed it a lot and I highly recommend you to, at least, have a look. If only someone would translated the manga… stars-3-5

For more information you can consult the following web sites:

[ ANNGoogleIMDbOfficialRight StufWikipediaYoutube ]

 

© 2017 Waki Yamato, Kodansha / “Haikara-san” Partners.

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Il Nome della Rosa

MV5BYTdhYzc0MmMtZDQwNS00ZTdlLTgzZmYtZWIxYzE4Zjk0YzQ4XkEyXkFqcGdeQXVyNTY2MzkxMjc@._V1_I stumbled by chance upon this TV series adaptation of the Umberto Eco famous novel (I thought I had read it, but, since I cannot remember anything about it, now I have doubt). I had seen, a long time ago, the movie adaptation with Sean Connery (and I have re-watched it just after seeing the series just for the fun of it!) and I was quite curious to see what it would look like as an eight-episode series (over six hours!)… 

The story is set in 1327. Brother William of Baskerville (an English Franciscan, whose name alludes both to Sherlock Holmes and William of Ockham), followed by the young novice Adso of Melk (the son of a German Lord), reaches an isolated Benedictine abbey in the Alps to participate in a debate between the Franciscan Order and the Avignon papacy about whether the Church should be poor as Christ was—a debate that would determine the very survival of the Franciscan Order. Upon arrival at the abbey the two find themselves caught up in a chain of mysterious deaths. William, a medieval sleuth, must untangle this knot of suspects (any of the multiple factions in the abbey, including a group of Heretics hiding amongst the Benedictines)—before the Dominican papal Inquisitor Bernardo Gui burn anyone at the stake—in order to solve the mystery that seems linked to the fabulous Abbey’s library and a coveted rare book!

The TV series is an Italo-German co-production, created, co-written and directed by Giacomo Battiato, starring John Turturro (William), Rupert Everett (Bernardo), Damian Hardung (Adso), Fabrizio Bentivoglio (Remigio), Greta Scarano (Margherita / Anna), Richard Sammel (Malachia), Tchéky Karyo (Pope John XXII), James Cosmo (Jorge) and Michael Emerson (the Abbot). It doesn’t have the star power of Jean-Jacques Annaud’s movie (Sean Connery, F. Murray Abraham, Christian Slater, Michael Lonsdale, Ron Perlman) but still offers many known actors. Strangely, despite being shot in Rome’s Cinecittà Studios, the movie was filmed in English. It aired on RAI in Italy, on BBC in the U.K. and on Sundance TV in the U.S. 

While the movie focuses on the heart of the mystery (the murders and the book), the TV series has ample time to develop around the multiple elements that the movie left out: how William and Adso met, who are the Dulcinian heretics, the Inquisition’s past of William, the particular and what’s at stake in the debate between the papacy and the Franciscan, who is the peasant girl that Adso meets and falls in love with.

Although I liked the movie a lot because of its multiple charms and its great photography, the TV series is a very good production that seems more faithful to the book — and it offers more plot and action. It is a beautiful, very interesting historical drama (I can only dream of all those old books!) which will hopefully soon stream online (possibly on Amazon Prime) so it will be more readily available. I enjoy it and recommend it to all aficionados of medieval history, rare books and mystery novels. stars-3-5

To learn more about this title you can consult the following web sites:

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Capsules

“Natural History” – final research

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My mystery book

Recently, the interest for one of my old books was rekindled when I found some new information about it on the internet. Since the prefatory pages of the book are missing the author and date of publication are unknown. I had only the title, Natural History, and the publisher:  William Milner of Halifax. Further investigation on WorldCat revealed more details allowing me to identify two possible authors for the book. Finally, I was able to compare my book with a microfiche copy at the University of Montreal, definitively identifying it as Richard COPE’s Natural History, which lead me to order a monograph about the work of William Milner in order to (hopefully) learn even more on this particular edition.

IMG_4437A little less than three weeks after filing the Inter-Library Loan (PEB) request, the Bernard BARR’s document about William Milner arrived at the National Library (BAnQ). Unfortunately, the whole process was utterly disappointing. The NYPL refused to lend its copy, so the book came from the University of St-Andrews’ library in Fife, Scotland, therefore the loan incurred a fee of $C 42.00 ! Not only the book was just a self-published monograph of sixty single-side pages with a simple plastic spiral binding, but the lending library requested that it had to be consulted on site, at the BAnQ. The book was on hold at the National Collection, a secure place where you have to check your coat and bag in a locker room before entering and you have to put all the material you need (notebook, pen, laptop, wallet, etc) in a basket that you carry with you. It was the first time I was visiting that place and it was all quite unexpected. Luckily, the staff was very nice and helpful. Instead of spending hours reading the book, I was allowed to digitize a copy on the photocopier (its control menu was not user-friendly at all and source of many frustrations). 

IMG_4441The book title is: “William Milner of Halifax: printer and publisher. Checklist of a collection of books printed by William Milner and his successors and imitators.” The only publishing information is “York: Ken Spelman”. No author is listed on the cover, but the notice from the University of St-Andrews’ library is helpful on that subject: the author is NOT Bernard BARR (who simply wrote the foreword) nor Ken Spelman (the “publisher”, but who was given as author by Amazon) but Peter MILLER and T. FOTHERGILL (who compiled the information).

Disappointingly, the book is of little use to me. It is far from exhaustive; its main source of information seems to be the Spelman’s bookshop collection as well as a few articles in Yorkshire’s newspapers and historical magazines (the bibliography also list a few references that briefly mention Milner, like Victor E. NEUBURG, The Popular Press Companion to Popular Literature, pp. 132-33 or Leslie SHEPARD, The History of Street literature, pp. 104-106). I was expecting a complete list of all titles published by Milner but it seems that such reference doesn’t exist. A search on Google doesn’t yield much either. In fact, the most useful tool in this research was probably WorldCat

IMG_4440William Milner of Halifax: printer and publisher mentions Richard COPE’s Natural History only ONCE (“Cope (Richard) Natural History … New Edition, Improved and Enlarged. Roy 8vo. 730 pp. 425 ills. Maroon cloth”) in what the book calls the “Imprint 7”—which falls into the third incarnation of the publishing company, Milner & Co, located in London between 1883 and maybe 1900. “Maroon cloth” seems to describe well the cheap cover of my edition (and “Roy 8vo” means that it is a Royal octavo format, i.e. 10″ by 6¼” or 253 mm x 158 mm, therefore about the same size than my copy) but my book was clearly printed during the “Imprint 1” period (Halifax: William Milner, 1834-1851). Also the copy that I have seen at the University of Montreal unmistakably falls into the same imprint as it is dated from 1846 (while mine unfortunately has no printing date left—or never had one as it happened often with this publisher). This fact confirms that the Miller/Fothergill monograph is obviously incomplete.

I was not able to acquire more precise information on my book. However, it was not a complete waste of time since it has allowed me to learn more about the printing industry in nineteen century England. It seems that William Milner was a pioneer of cheap literature and remains an unsung hero of the poor Englishmen as he provided them with affordable literary classics (selling for as little as a shilling or even a sixpence) that would have without any doubts further their education and culture. Several other publishers, like William Nicholson, followed his example. 

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The Spelman’s collection ?

They printed books not only in great quantity (printing titles by the ten of thousands with total circulation often amounting over a hundred thousand!) but also in variety as they covered a large array of subject matter (from BurnsPoems, to Uncle Tom’s Cabin, Arabian Nights, Bunyan’s Pilgrim’s Progress, Defoe’s Robinson Crusoe, Richard Johnson’s The Seven Champion of Christendom, etc.) and offered a “range of plain and variously ornamented styles to suit differing tastes and pockets” [cf. Bernard Barr’s introduction to William Milner of Halifax and Shepard’s History of Street Literature]. The life of those publishers (and particularly of William Milner) and their cultural missionary work would certainly make quite an interesting subject for a historical TV series. 

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M.S. Gundam Unicorn (UC)

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Overview

I have not watch any Japanese animation in a while and I must admit that it feels great. I have never been a big fan of Gundam, but I have always admired the complexity of its plots, particularly its political and philosophical aspects and the variety of its character and mechanical designs. The fact that this is an Original Video Animation (OVA) mini-series — streaming on Netflix — makes it easier to reacquaint myself with the genre and the story. It is also a good way to introduce a novice to the phenomenon. Therefore, as in the good old days of P.A., here is an “Anime Story” (although a little shorter and with links — it’s fun, I should do this more often!).

GundamUnicornPosterMobile Suit Gundam Unicorn (UC) (機動戦士ガンダムUC(ユニコーン) / Kidō Senshi Gandamu Yunikōn) is a sequel to the Mobile Suit Gundam story created by Yoshiyuki Tomino (made famous by its plentiful line of plastic models known as Gunpla). It takes place in the main timeline of the series, known as Universal Century (宇宙世紀 / Uchū Seiki). Earth is colonizing space by putting colonies (big space stations known as “Side”) in stable orbits around the planet (A.K.A. Lagrange Points).

Story

The story begins as the Earth Federation Prime Minister is about to unveil a new era of space exploration as well as a new Federation charter. The current era (A.D.) ends as the Universal Century begins. However, the Laplace space station—where the calendar change ceremony is taking place—is destroyed in a terrorist attack. The young Syam Vist discover a secret in the station wreckage: the Laplace’s Box, which contains a truth so terrible that it must never be revealed as it could destabilize the Federation — it also becomes a source of political power upon which he will build the Vist Foundation.

The story unfolds ninety-five years later, in UC 0096 (sixteen years after the One Year War), as the young orphan Banagher Links is going to school on the Industrial 7 space station. He will encounter a girl named Audrey Burne and get caught up in the struggle to locate and possess the Laplace’s Box…

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Isabella Bird 4

IsabellaBird_4-cov“Des choses se trament à Tokyo… Le botaniste Charles Maries souhaite récupérer son interprète, et malheureusement le contrat qu’il a établi avec Ito est toujours valable. Les Parkes ont beau lui mettre des bâtons dans les roues, le chasseur de plantes est prêt à tout pour parvenir à ses fins ! 

Inconsciente de la menace qui plane sur son expédition, Isabella Bird a quant à elle atteint Niigata, première grande étape de son voyage. L’aventurière se prépare maintenant à partir vers le nord, pour ce qui devrait être la partie la plus éprouvante du périple…

Lancez-vous à la découverte d’un Japon traditionnel désormais disparu à travers les yeux de l’intrépide Isabella Bird! Basé sur les écrits réels de l’aventurière, Isabella Bird, Femme Exploratrice est un récit passionnant sur les rencontre de deux mondes, dessiné avec un rare souci du détail par Taiga Sassa, nouveau talent prometteur !”

(Texte de la couverture arrière)

Isabella Bird, femme exploratrice (ふしぎの国のバード / Fushigi no Kuni no bādo [Bird] / littéralement: “Bird au pays des merveilles”) nous offre le récit de voyage de la célèbre exploratrice britannique au Japon du début de l’ère Meiji en se basant sur sa correspondance avec sa soeur Henrietta qui fut publiée en 1880 sous le titre Unbeaten Tracks in Japan.

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Page 40

5 juillet 1878, Ito—l’interprète et guide de Isabella—se remémore sa rencontre avec le botaniste Charles Maries et les abus qu’il a subit sous son service. Le 12 juillet, ils quittent Niigata et, après avoir traversé le fleuve Shinano, prennent la longue route d’Echigo qui les mène vers Yamagata, puis Akita et, ultimememnt, à Aomori. Faute de chevaux, ils continuent la route à dos de vaches… Ils rencontrent un groupe de “bokka” (des femmes portant des marchandises sur leur dos). L’une d’elles, O-yu, est intéressée à apprendre l’écriture. Le 15 juillet, ils arrivent à Yamagata. Ils visitent l’hôpital local et Isabella est surprise (et un peu choquée) de voir les locaux habillés à l’occidental. La ville interdit même les habits traditionnels dans un effort d’entrer dans la modernité et d’obtenir la reconnaissance de l’Occident. Le dos d’Isabella la fait souffrir. 

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Page 183

À l’étape de Tateoka, ils rencontrent un vieux couple d’aveugles, lui est anma (masseur) et elle est azusa-miko (nécromancienne qui utilise une sorte d’arc pour appeler les esprits). Isabella est surprise que Ito, qui normalement  abhorre les superstitions, croit au chamanisme. Ito reçoit une lettre de sa mère, auprès de laquelle Maries s’est plaint de son ingratitude. Il joint une note à la lettre enjoignant Ito de revenir à son service sous peine d’être poursuivi en justice. Il lui offre une augmentation et l’averti qu’Isabella souffre d’une maladie qui ronge ses vertèbres et que le voyage pourrait lui être fatal! Et cette mise en garde est confirmée par les prédictions de la voyante… Il ne sait que faire et se sent dans une impasse. Le dernier chapitre raconte une anecdote de la vie de Fanny Parkes, l’exubérante épouse du ministre plénipotentiaire britannique Harry Parkes.

Au fur et à mesure que le récit avance, ce manga s’épanoui sous nos yeux. L’histoire est non seulement captivante mais elle est riche en détails tant géographiques, botaniques que ethniques sur la culture Japonaise de l’ère Meiji. On y discute entre autre l’épineuse question du développement d’un pays: est-ce que modernisation devrait nécessairement vouloir dire occidentalisation? La tentation est grande de chercher à imiter pour plaire et ainsi évider la condescendance et le mépris des impérialistes du genre de Charles Maries. Le style graphique est encore un peu inégal mais demeure généralement très riche, détaillé et précis. C’est même superbe par moment. C’est donc un excellent manga historique que je recommande chaudement.

Isabella Bird, femme exploratrice T04 par Taiga SASSA. Paris: Ki-oon (Coll. Kizuna), août 2018. 208 pg, , 13 x 18 cm, 7,90 € / $14.95 Can., ISBN 979-10-327-0305-2. Pour lectorat jeune (7+). stars-4-0

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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© 2017 Taiga Sassa. All Rights reserved.

Voir mes commentaires sur les volumes précédents (cliquez sur l’image pour activer le lien):

IsabellaBird-v1-cov IsabellaBird-v2-cov IsabellaBird-v3-cov

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Capsules

Three haïku

I’d rather sleep and dream
Than live in this hurtful world —
Will the eternal night ever come ?

⊕­­­­ ­­­ ­­­ ­­⊕­ ­­­ ­­­ ­­⊕

Like for the law-men the librarian’s motto
Should always be “serve and protect” —
Protect the books and serve the readership !

⊕­­­­ ­­­ ­­­ ­­⊕­ ­­­ ­­­ ­­⊕

My haïku will always be free
As they are not bound by any form
But still cost me dearly to spawn

⊕­­­­ ­­­ ­­­ ­­⊕­ ­­­ ­­­ ­­⊕

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Les Vacances du Major

VacancesDuMajorEn feuilletant le catalogue de la bibliothèque, je tombe sur une BD de Moebius que je n’ai pas lu, alors je me la réserve. À la lecture, je me rend compte qu’en fait toutes ces histoires me sont familières. Je les ai déjà lu soit dans Métal Hurlant, soit dans la compilation Oeuvres Complètes 3: Major Fatal Mais, bon, c’était tout de même très agréable à relire.

Ce recueil rassemble seize histoires courtes de science-fiction: “Escale sur Pharagonesia” (26 pages), “Le Major Grubert: The Forbiden City Rides Again” (2 pages), “La Flore de Paradis 9” (1 page), “Une Aventure du Major Grubert” (2 pages), “Paradise Nine’s Strange Flowers – Continuation” (1 page), “Sans Titre” (1 page), “Une Planche” (1 page), “Deima” (3 pages), “Tueur à Gages” (12 pages en trois épisodes), “Grand Hôtel B” (2 pages), “Split le petit pionnier de l’espace” (2 pages), “Fable-Vite no 317” (1 page), “Y’a pas moyens” (2 pages), “La Chasse au Français en vacances” (6 pages en six épisodes), “L’Envahisseur” (1 page) et “Une aventure de John Watercolor le justicier anti-pique poquett’, avec sa fameuse redingote qui tue” (1 page).

Split le petit pionnier de l’espace

La majorité de ces histoires ne font qu’une page ou deux et certaines seront reprises dans le recueil Oeuvres Complète 3: Major Fatal. Les récits les plus significatifs sont “Escale sur Pharagonesia” (où des touristes découvrent que lorsque vous faites escale sur un monde étranger, il peut vous arriver des choses plutôt étranges!), “Tueur à Gages” (le tueur à gages Edouardo est pris au piège par l’inspecteur Briggs, mais il s’échappe pour commettre un hold-up cinq ans plus tard; il rencontre par hasard l’inspecteur qui lui raconte l’histoire de la vieille mine…) et “La Chasse au Français en vacances” (qui donne d’ailleurs sont titre à l’album: suite à une chasse infructueuse le Major décide de prendre des vacances et tel est pris qui croyait prendre!).

Escale sur Pharagonesia (extraits)

Quelques unes de ces histoires seront traduites en anglais chez Epic/Marvel (et malheureusement mises en couleurs — car les amerloques ça n’aiment pas le noir et blanc) dans les recueils de la série “The Collected Fantasies of Jean Giraud”: Moebius 4: The Long Tomorrow (“Split the little space pioneer”) et Moebius 6: Pharagonesia (“Shore leave on Pharagonesia”, “The hunt for the vacationing frenchman”).

Jean Giraud (Gir) est surtout connu pour avoir dessiné la série western Blueberry (créée par Jean-Michel Charlier  et publiée dans Pilote entre 1963-1974, puis compilée en albums chez Dargaud jusqu’en 2005). Toutefois, lorsqu’il voulait écrire des histoires de science-fiction, il le faisait sous le pseudonyme de Moebius. Ce dernier est maintenant probablement beaucoup plus célèbre.

Ce sont surtout des histoires humoristiques et insouciantes qui reposent parfois sur un seul gag, avec un récit plutôt absurdes ou, comme disent les français, complètement déjantées (i.e. cinglées). C’est aussi parfois de l’excellente science-fiction, songée, avec des concepts plutôt innovateurs pour l’époque. Le dessin est toujours en noir et blanc, avec un niveau de complexité qui varie beaucoup d’une histoire à l’autre (ou même parfois d’un planche à l’autre!), allant du trait très simple aux arrière-plans très riches et texturés. On retrouve ici et là une petit influence de Blueberry, avec des paysages désertiques et ou des chevaux. Ce que j’ai surtout trouvé très intéressant, c’est la préface de Moebius où il explique que ces histoires sont nées d’un besoin de se faire son propre cinéma, de se laisser aller au délire créatif et libérateur afin de se détendre entre ses périodes d’activités professionnelles intenses (notamment lorsqu’il travaillait sur Blueberry). Il a adopté un style rapide offrant “un juste équilibre entre l’énergie consacrée au dessin et celle qui doit demeurer disponible pour la narration” sans “perdre le fil du récit”. Cela lui a permis d’expérimenter et de sortir du cadre traditionnel des genres. Et nous lui en sommes infiniment reconnaissant.

C’est donc une bande-dessinée amusante et intéressante dans le sens qu’elle nous permet de voir l’évolution de l’auteur et de comprendre la genèse de son oeuvre. Ça se lit vite et bien et on se marre. Que demander de plus? stars-3-0

Pour en savoir plus vous pouvez consulter les sites suivants:

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A new beautiful era of harmony

ReiwaThe Japanese government has announced last night that the name of the new Japanese era will be Reiwa (令和).

Each time that there is a new emperor, Japan’s calendar start a new era (時代 / jidai) or period (元年 / gannen). The era name (年号 / nengō or 元号 / gengō) is always selected carefully and has a great cultural significance. However, today it is mainly used only on government official paperwork (driving licenses, official calendar, etc.). Everyday use generally follows the Gregorian calendar. The previous era of modern Japan are Meiji (Prince Mutsuhito, 1868-1912), Taishō (Prince Yoshihito, 1912-1926), Shōwa (Hirohito, 1926-1989) and Heisei (Akihito, 1989-2019). Reiwa will be the 248th era name of Japanese history.

This change usually happens upon the death of the emperor, as his son ascend to the Chrysanthemum Throne. However, this time, the emperor Akihito chose to abdicate for health reason on April 30th and he will be succeeded by his elder son, Naruhito, on May 1st. Another departure from tradition is the fact that, in the past, the name was inspired by Chinese literature. This time, the panel of experts selected to choose the name took the idea from Japanese classical literature, as it is derived from the ancient poem anthology Man’yōshū. 

The first character of the name, Rei [], means good fortune (the “auspicious wave of energy of the plum blossoms carried by the wind”) and the second character, Wa [], means   gentle, harmonious or peace and tranquility.  It could therefore be translated as “fortunate harmony” or “auspicious harmony” (although some seems to translate it as “redolent harmony”).

The announcement was well received by the Japanese as they expect the name to embody their hope for a better future

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