Convoi (Intégral)

Convoi-Intégrale-cov“Nous sommes en 2069. Un jeu virtuel menace de supplanter la vie réelle…

Alors que les premières colonies spatiales n’ont plus aucun contact avec la Terre depuis des années, le président mondial tente d’ultimes manœuvres pour se faire réélire. Pour les citoyens désœuvrés, il reste la réalité virtuelle de Convoi, un second monde où des milliers d’accros du jeu s’efforcent d’attaquer un transport de fonds aux richesses inestimables. Dans ce contexte de tensions politiques, Karen Springwell, une journaliste en perte de sens, se retrouve prise entre aventures virtuelles et dangers réels.

Saurez-vous démêler le vrai du faux, le réel du virtuel, et vous fier aux bonnes personnes dans cette enquête haletante et visionnaire, écrite il y a déjà 30 ans ?” [Texte du site de l’éditeur]

“Écrite et dessinée dans les années qui ont précédé la création d’Internet, la saga du jeu CONVOI’. (1990-1995) dresse le portrait prémonitoire des jeux en ligne multi-joueurs et de la réalité virtuelle… Prévoyant le phénomène avec un recul et une précision remarquables, les auteurs le présentent ici comme une forme d’art dont l’histoire a déjà généré ses chefs-d’œuvre, ses mythes, ses zones d’ombre et ses dangers.” [Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Vingt ans plus tard, les Humanoïdes Associés publient une nouvelle édition de l’intégrale de Convoi. Il s’agit d’une bande dessinée de science-fiction écrite par Thierry Smolderen et illustrée par Philippe Gauckler. J’ai déjà commenté ce titre dans mon article “Gauckler Blues,” mais la republication de l’intégrale mérite que l’on s’y attarde à nouveau. Cette histoire a initialement été publiée en quatre volumes: Convoi (1990), Les Prisonniers de Convoi (1991), Les Joueurs de Convoi (1993) et Le Ciel de Convoi (1995). La première version intégrale a été publiée en 2004.

Le récit de Smolderen est excellent. L’intrigue est captivante et la narration très fluide. C’est une histoire de science-fiction plutôt classique, mais avec une touche de space opera et de cyberpunk. Tout à fait le genre de SF que j’adore. L’arrière-plan du récit est intéressant (une technologie et un jeu-virtuel presque prophétique), mais sa force réside surtout dans son intrigue géopolitique, qui n’est pas sans rappeler l’excellente série télé The Expense.  Cela se lit très bien et, à la relecture, la BD m’est apparue encore meilleure que j’en avais le souvenir. J’ai particulièrement apprécié le style graphique de Gauckler, dont je suis un grand admirateur. Il me rappelle beaucoup le dessin de Moebius, avec une palette de couleur plus pastel, et un peu de Edgar P. Jacobs. Ce n’est pas parfait, car le dessin est un peu inégal, mais c’est tout de même drôlement bon. C’est donc une très bonne lecture, à lire absolument, surtout pour les amateurs de BD de SF.

Convoi, par Thierry Smolderen (textes) et Philippe Gauckler (dessins et couleurs). Paris: Les Humanoïdes Associés, janvier 2024. 204 pages, 34,95 € / $59.95. ISBN 978-2-7316-4680-1. Pour public adolescent (14+). stars-4-0

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©  2024 Humanoïds Inc.

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Revue de ‘zines [002.024.238]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)

dBD #181 (mars 2024)

dBD-181Dans le cahier actualités on mentionne la parution de Heart Program T.1 par Hinata Nakamura chez Delcourt/Moonlight, la sortie d’un timbre de la Poste de France à 1.29€ consacré à… Pokémon!, ainsi que le Guidebook Officiel SPY x Family par Tatsuya Endo chez Kurokawa.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Tehem et Appollo sur Vingt-décembre, chroniques de l’abolition paru chez Dargaud et qui raconte l’abolition de l’esclavage sur l’île de La Réunion.  Les entrevues se poursuivent avec Martine Lagardette & Farid Boudjellal (sur Oum Kalsoum, l’arme secrète de Nasser, chez Oxymore), David Cénou (sur Yougo – Un conscrit Casque bleu, chez La Boite à Bulles), Marie Boisson (sur Bianca et la forêt des parents égarés, chez Misma), ainsi que Frédéric Maupomé & Wauter Mannaert (sur La Quête T.1: La Dame du Lac perdu, chez Le Lombard).

Côté manga on nous offre des entrevues avec Shin’ichi Sakamoto (sur #DRCL Midnight Children, chez Ki-oon, mais aussi sur Kiomaru, Nés pour cogner, Ascension, Innocent et Innocent: Rouge, tous paru chez Delcourt/Tonkam), ainsi qu’avec Akinari Asakura & Takeshi Obata (sur Show-ha Shoten !, un manga consacré à l’univers du manzai, paru chez Kana). On retrouve également un article sur l’autobiographie graphique de Rintarô: Ma vie en 24 images par seconde, parue chez Kana. Finalement, “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Blue Giant (l’adaptation animé du manga musical par Shinichi Ishizuka réalisé par Yuzuru Tachikawa), Nodame Cantabille T.1 (Tomoko Ninomiya, chez Pika Masterpiece), Chronique de la mariée de Bretagne (Jinji Takehara, chez Kurokawa), Le cri du Kujima T.1 (Akira Konno, chez Le Lézard noir), The world is dancing T.1 (Kazuto Mihara, chez Véga), Dark Gathering T.1 (Kenichi Kondo, chez Mana Books) et Céline, Une vie parisienne T.1 (Akame Hinoshita, chez Komikku).

Dans le Cahier Critique je note seulement Silent Blue par Icori Ando, chez Delcourt/Moonlight (Bien; “Icori Ando renoue avec la délicatesse qui émanait de Snow Illusion pour un one-shot onirique et mélancolique (…). Cristallin, Silent Blue déploie lentement le sentier conduisant à la connaissance de soi”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

Capsules

dBD #182 (avril 2024)

dBD-182À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Serge Lehman et Frederik Peeters sur Saint-Elme T.5 chez Delcourt. Les entrevues se poursuivent avec Olivier Grenson (sur Le partage des mondes chez Le Lombard), Bédu (sur SangDragon chez Dupuis), Jean-Christophe  Chauzy (sur Sang Neuf chez Casterman), Bruno Lecigne (sur Le système solaire T.1: Mars, avec Fabien Bedouel, et T.2: Jupiter, avec Afif Khaled et Xavier Dujardin, chez Glénat), Timothée Leman (sur Après le monde et Bordeterre T.1: Les Âmes débordées chez Sarbacane), ainsi qu’avec Régis Hautière et Arnaud Poitevin (sur Les Pestaculaires T.1: L’âge tendre chez Rue de Sèvres).

Côté manga on nous offre une entrevue avec Minetarô Mochizuki (sur Dragon Head T.4 chez Pika, Tokyo Kaido T.2-3, Chiisakobé T.3-4 et No manga, No Life T.1 chez Le Lézard Noir). Également, “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Yan T.1 (Chang Shen, Glénat), Gate of Nightmare T.1 (Yoshinorin Matsuoka & Hiro Mashima, Pika), Ramen Akaneko T.1 (Angyaman, Kurokawa), Butareba ou l’histoire de l’homme devenu cochon T.1 (Sakai, Minami & Tohsaka, Soleil), Unnamed Memory T.1. (Furumira & Koshimizu, Mana), 360° Material: Coffret T.1 à 4 (Toko Minami, Delcourt/Tonkam), et Breakdown T.1 (Takao Saito, Vega/Dupuis).

Dans le Cahier Critique je note surtout Danzai Lock T.1 par Yasuko Kobayashi et Masaki Nonoya chez Doki-Doki (Super; “un seinen dystopique plutôt relevé (…) qui maintient le lecteur en haleine tout au long de ce premier tome extrêmement riche et dense“), 

Rien de bien excitant cette fois-ci, mais tout de même une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-0

Capsules

dBD #183 (mai 2024)

dBD-183Dans le cahier actualités on mentionne la parution de Aux origines du manga: de la période Heian à l’ère Meiji par Isao Shimizu aux Éditions de la Martinière.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Christophe Bec sur Les Nouvelles Aventures de Bruce J Hawker T.1 chez Le Lombard.  Les entrevues se poursuivent avec Mo/CDM (sur Gen War T.1-2 chez Fluide Glacial), Bastien Vivès (sur Héritages aux Éditions Huberty & Breyne), Lucas Varelas et Hervé Bourhis (sur American Parano T.1 chez Dupuis), Yu Pei-Yun (sur Le Fils de Taïwan chez Kana), ainsi qu’avec Nicolas Wouters et Mathilde Van Gheluwe (sur Magda, cuisinère intergalactique T.3: Par-delà les étoiles chez Sarbacane).

Côté manga on nous offre un article sur Gou Tanabe (qui adapte H.P. Lovecraft en manga avec entre autre Dans l’abîme du temps, Les montagnes hallucinées L’Appel de Cthulhu et L’Abomination de Dunwich chez Ki-oon) et on en profite pour introduire les autres voix de l’horreur: Kazuo Umezu (Je suis Shingo chez Le Lézard Noir), Shuzo Oshimi (Les liens du sang chez Ki-oon), Junji Ito (Soichi chez Mangetsu) et Mokumokuren (The Summer Hikaru Died chez Pika). Également, “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Le cadavre vivant (Ideshi Hino, IMHO), Death Game T.1 (Miyatsuki & Tanaka, Vega), Stunt T.1: The 9th Ghost (Sora Daichi, Glénat), Le Marquis d’Amnésie T.1 (Cocoa, Harushino & Ichige, Soleil), Le Guérisseur de l’ombre T.1 (Junoichi & Hirshikawa, Komikku), Dead Rock T.1 (Hiro Mashima, Pika) et Le roi des bugs T.1 (Tony, Dupuis).

Dans le Cahier Critique je note Petite Forêt par Daisuke Igarashi chez Moonlight (“Lecture apaisante et pleine de recettes de cuisine auxquelles on ne pense jamais“), The Jojolands T.1 par Hirohiko Araki chez Delcourt (Super; spinoff de Jojo Bizarre Adventure, “Bourré de références à la musique, la mode et la pop culture, The Jojolands est au manga ce que les films de Tarantino sont au cinéma”), Murmures des sous-bois par Kengo Kurimoto chez Rue de Sèvres (Super; “C’est très mignon, bien raconté et assez poético-écologique”) et Le Problème à Trois Corps T.1 par Liu Cixin, Jin Cai et XuDong Cai chez Le Rayon Imaginaire / Hachette Heroes (Bof; “cette version (…) est une vrai déception. La narration est d’une lenteur éprouvante, le découpage extrêmement répétitif, (…) quand au dessin, outre sa platitude et son manque d’inspiration, il baigne dans des couleurs d’ambiances si sombres qu’elles altèrent la lisibilité de l’ensemble”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-4-0

Capsules

 Métal Hurlant N°10 (Février 2024)

MH-10La nouvelle formule de MH est maintenant essentiellement consacrée à la publication de récits inédits (avec occasionnellement un ou deux récits “vintages”, c’est-à-dire qui ont déjà été publié dans les pages du magazine). Ce numéro regroupe 23 récits et 12 articles (que je n’ai parcourue qu’en diagonale) sur le thème de “la mécanique du grain de sable” c’est-à-dire quand la réalité dérape — un thème profondément dickien. Comme pour les numéros que j’ai commenté précédemment, la plupart des styles (extrêmement variés) des artistes n’étaient pas toujours de mon goût mais j’ai trouvé que tous ces courts récits étaient intéressants et méritaient d’être lu. J’ai mis en caractères gras les titres les plus intéressants (narrativement et/ou graphiquement)…

Ce numéro nous présente donc les récits suivants: “Trois jours en septembre” (Nikola Pisarev, 11 p.), “Appartement vue mer” (Grégory Panaccione, 9 p.), “Brèches” (Yuri Campos, B&W, 13 p.), “Eva” (Nicolas Pothier & Sera, 6p.), “Une journée comme les autres” (Munuera, 7 p.), “Ne quittez pas” (Chabouté, B&W, 7 p.), “Life in a day” (Jean-Philippe Peyraud & Antonio Lapone, 9 p.), “Le trou” (Eliot, 9 p.), “Life+” (Joseph Falzon, 9 p.), “Touplitou et ses amis” (Thomas Bidault, 5 p.), “Happy death” (Grégory Panaccione & Roberto Zaghi, B&W, 9 p.), “Prendre la vague” (Yann Bécu & Masha Moran, 13 p.), “Comme dans un rêve” (Thea Rojzman & Sandrine Revel, 5 p.), “Bureaucratie éternelle” (Maria Prêtas, 9 p.), “Monsieur Henri” (Poe & Ké Clero, 6 p.), “Une petite fin du monde” (Fabrizio Dori, 9 p.), “Cendres” (Facundo Nehuén López, 11 p.), “Tombés du ciel” (Harry Bozino & Sagar, 11 p.), “Ego 5.2” (Nikola Witko, 9 p.), “Quantum  God” (Florian Breuil, 9 p.), “Eracle” (Alessio Fioriniello, 11 p.), “L’Homme au téléphone” (Jean-Pierre Dionnet & Frank Margerin, paru dans MH en janvier 1977, B&W, 9 p.), et “Sousvivalisme” (Alex Ristorcelli, d’après “Breakfast at Twilight” de Philipe K. Dick, 13 p.).

Une très bonne façon de prendre le pouls de la BD de SF actuelle. stars-3-5

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Capsules

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Blue World #1-3

BlueWorld-1-covVol. 1

“Les “trous bleus” conduisant dans le passé sont bel et bien réels. Une expédition a prouvé l’existence de l’un d’eux, au large des Comores. Mais cette fois, un trou bleu menant au Jurassique est découvert au fond du loch Ness. Convoitant les ressources du monde préhistorique, le Royaume-Uni et les États-Unis mettent sur pied une ambitieuse mission d’exploration. Alors que l’équipe est sur le point de se mettre à l’œuvre, un étrange et terrible accident se produit, livrant les survivants à une nature aussi luxuriante que dangereuse…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue world T.1, par Yukinobu Hoshino (Traduit par Aurélien Estager). Vanves: Pika Édition (Coll. Pika Graphic), janvier 2022. 332 pages, 17.4 x 24 cm, 20.00 € / 32.95 $Can, ISBN 978-2-8116-5175-6. Pour un lectorat adolescent (14+), sens de lecture original japonais. Extrait disponible.

BlueWorld-2-covVol. 2

“L’expédition devant explorer le Jurassique est bloquée à l’ère des dinosaures à la suite de la disparition du trou bleu ! Pour rejoindre le monde moderne, les survivants n’ont d’autre choix que d’emprunter un autre trou bleu, dont ils ignorent la position exacte. Commence alors un long et périlleux voyage à travers le Gondwana pour rechercher le portail spatio-temporel. Les attaques perpétuelles des dinosaures carnivores et l’hostilité de leur environnement mettra à rude épreuve l’humanité du groupe tout au long du trajet…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue world T.2, par Yukinobu Hoshino (Traduit par Aurélien Estager). Vanves: Pika Édition (Coll. Pika Graphic), avril 2022. 336 pages, 17.4 x 23.9 cm, 20.00 € / 32.95 $Can, ISBN 978-2-8116-5176-3. Pour un lectorat adolescent (14+), sens de lecture original japonais. 

BlueWorld-3-covVol. 3

“Arrivée au trou bleu de Tristan da Cunha, le groupe est frappé de désespoir : il est accueilli par d’incessantes éruptions et assailli de bombes volcaniques meurtrières. Résignés, ils reprennent leur traversée infernale vers le trou bleu des Açores… Mais ils doivent désormais parcourir plus de quatre mille kilomètres en une semaine ! L’ampleur absurde de leur tâche les plongera-t-elle tous dans une folie autodestructrice ? De l’autre côté du trou bleu, l’instabilité du passage rend ardu le sauvetage de l’expédition…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Blue world T.3, par Yukinobu Hoshino (Traduit par Aurélien Estager). Vanves: Pika Édition (Coll. Pika Graphic), août 2022. 332 pages, 17.4 x 24 cm, 20.00 € / 32.95 $Can, ISBN 978-2-8116-5177-0. Pour un lectorat adolescent (14+), sens de lecture original japonais. 

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Blue World (ブルーワールド / Burū wārudo) est un manga seinen de science-fiction par Yukinobu Hoshino qui a d’abord été prépublié au Japon dans le périodique mensuel Afternoon entre 1995 et 1998 avant d’être compilé en quatre tomes chez Kōdansha en 1996-1998. Il y a eu également une édition Bunkoban (format poche) en deux tomes en mai et juin 2001, puis une nouvelle édition (Shinsōban) en trois tomes en 2012-2013. C’est cette dernière édition qui a été utilisée pour la traduction française chez Pika. Il a également été traduit en coréen, chinois et thaïlandais. 

Blue World fait suite à Blue Hole (dont j’ai déjà commenté les premier et second tomes), mais avec un nouveau groupe de personnages (principalement les journalistes américains Harry Steele et Margie Carradine, le Professor Camelot et sa petite-fille Pat, le Lieutenant Jean Hart de la Royal Navy, le sergent Scimitar et le Capitaine Glock des U.S. Marines). Une expédition traverse le “trou bleu” du loch Ness et se retrouve cette fois au large des Comores à l’ère jurassique. Toutefois, l’affaiblissement du champ magnétique terrestre amène le trou bleu à se refermer et l’expédition se retrouve coincée à l’époque préhistorique. Dans un récit un peu trop similaire à la série précédente, le petit groupe d’explorateurs doit survivre tant à l’hostilité des dinosaures qui les entourent qu’à l’instinct violent et destructeur des militaires qui les accompagnent ! Une mission de secours est toutefois possible en utilisant les portails spatio-temporels de plusieurs époques, mais pour cela ils doivent se rendre au trou bleu des Açores et ainsi traverser tout le continent africain en une seule semaine! À la fin, tout semble perdu… mais un retournement de situation in extremis permet finalement au groupe de revenir à l’époque moderne.(Surligner pour révéler la dernière phrase. Attention, divulgâcheur!)

Ce manga présente un bon récit d’action qui s’apparente à de la hard science-fiction, car il semble fort bien documenté, mais demeure toutefois plutôt invraisemblable. On y retrouve une action soutenue où l’on peut particulièrement apprécier le style réaliste et précis de Hoshino, qui se rapproche du Gekiga, et qui illustre de façon intéressante la faune et la flore du Jurassique. Cela offre donc une bonne et agréable lecture. stars-3-0

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© 2013 Yukinobu Hoshino. All rights reserved. © 2022 Pika Édition pour la version française.

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Les Saisons d’Ohgishima 4

LesSaisonsdOhgishima-4-cov“1868, Nagasaki. Alors que le Japon entre dans l’ère Meiji, les partisans de la restauration impériale issus du sud du pays affrontent les derniers défenseurs du shogunat d’Edo lors de la guerre de Boshin. Mais la vie suit son cours à Nagasaki, où Tamao, qui poursuit sa formation de courtisane, voit les vagues du temps emporter un à un ceux qu’elle aime.

Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la dernière partie de la “trilogie de Nagasaki”, par Kan Takahama, lauréate du Grand Prix Osamu Tezuka en 2020.” 

[Texte du site de l’éditeur et du rabat intérieur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Les saisons d’Ohgishima (扇島歳時記 / Oogishima Saijiki / lit. “Registres saisonniers d’Ohgishima”) est un manga seinen par Kan Takahama qui a d’abord été prépublié dans les périodiques Torch et Comic Ran en 2019-2022 avant d’être compilé en quatre volumes chez Leed Publishing en 2020-22. Il a été traduit en français chez Glénat. Takahama est une mangaka qui est très populaire en France. Son sujet de prédilection est les relations amoureuses complexes et difficiles, mais elle s’est également intéressé au manga seinen historique, en particulier avec sa “Trilogie de Nagasaki” qui se déroule un peu avant et au tout début de l’ère Meiji (et dont j’ai déjà commenté les deux premières parties: Le Dernier envol du papillon et La lanterne de Nyx, ainsi que les premier, second et troisième volumes des Saisons d’Ohgishima).

Le récit se conclut avec ce quatrième volume. La capitale Edo, où siège le gouvernement, a été renommée Tokyo et c’est le début de l’ère Meiji.  Toutefois, la guerre fait toujours rage dans le Nord et Kojiro se retrouve au cœur de ces combats sanglants. Il craint de succomber à la malédiction de sa famille et de devenir un démon, mais son père se sacrifie pour le faire revenir à Nagasaki. Ganji se livre à la prison et avoue être un Kirishitan mais le soldat de garde le laisse partir. Il a alors une discussion franche avec Mademoiselle Oura. Victor désespère de ne pas pouvoir émanciper Tamao. Sakunosuke disparaît de la maison close et, l’état de santé de Rikiya s’étant dégradé, elle retourne chez elle. Momotoshi veut faire fortune pour pouvoir retourner en Europe. Alors que le monde change autour d’elle, Tama est devenue mature…

Un manga très intéressant et beau, caractérisé par le style un peu particulier de Kan Takahama — angulaire, un peu brouillon, qui utilise beaucoup de trames et de ton de gris ce qui donne de la dimension et de l’originalité à son dessin, qui s’est d’ailleurs beaucoup amélioré depuis le debut de sa trilogie. L’aspect le plus fascinant de ce manga c’est qu’à travers le récit de la vie quotidienne des personnages, Takahama nous fait découvrir la culture et les mœurs d’une période de transition qui constitue sans aucun doute l’époque la plus intéressante de toute l’histoire japonaise. Il nous offre une agréable lecture, à la fois divertissante et instructive, incontournable pour tous amateurs de Takahama ou d’histoire japonaise.

Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment la traduction française, inévitable, du prochain manga de Takahama: Shishi to Botan (獅子と牡丹 / lit. “Le lion et la pivoine”) couramment en prépublication dans Torch. Il traite d’un sujet plutôt similaire, car il raconte l’histoire de Akira Tominaga, un acheteur d’or d’Amakusa qui entreprend une quête pour retrouver les trésors cachés des Kirishitan.

Les saisons d’Ohgishima t.4,  par Kan Takahama (traduction par Yohan Leclerc). Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen, Roman Graphique), mars 2024. 224 pages, 14.5 x 21.0 cm, 10.95 € / $18.95 Can, ISBN 978-2-344-05730-8. Pour un lectorat jeune adulte (16+). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Kan Takahama. © 2024 Éditions Glénat pour la traduction française.

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Innocent vol. 2-3

Innocent-2-covVol. 2

L’incroyable histoire du bourreau de la Révolution française. Dans le Paris de 1753, à la veille de la Révolution, Charles-Henri Sanson n’est âgé que de 14 ans lorsqu’il doit, pour la première fois, monter sur l’échafaud dressé en place de Grève pour procéder, au lieu de son père, exécuteur des hautes œuvres de Paris, à un supplice. Résolu à lutter contre le terrible héritage familial, il décide de progresser vers ses propres idéaux, mais le chemin sera long.” [Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Innocent, vol. 2, par Shin’ichi Sakamoto. Paris: Delcourt (Coll. Seinen), mai 2015. 208 pages, 13 x 18 cm, 8.50 € / 14.95 $Can, ISBN 978-2-7560-7115-2. Pour un lectorat jeune adulte (16+).

Innocent-3-covVol. 3

L’incroyable histoire du bourreau de la Révolution française. Pour avoir tenté d’assassiner Louis XV, Damiens est condamné à l’écartèlement, une peine que les Sanson n’ont pas eu à appliquer depuis près de 150 ans. Appelé en renfort pour diriger l’exécution, Nicolas-Gabriel, oncle de Charles-Henri, va apporter plus de problèmes que de solutions. La foule gigantesque qui s’est assemblée pour assister au supplice ne se doute pas encore de l’horreur qui l’attend.” [Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

Innocent, vol. 3, par Shin’ichi Sakamoto. Paris: Delcourt (Coll. Seinen), juillet 2015. 224 pages, 13 x 18 cm, 8.50 € / 14.95 $Can, ISBN 978-2-7560-7116-9. Pour un lectorat jeune adulte (16+).

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Innocent (イノサン / Inosan) est un manga seinen par Shin’ichi Sakamoto (dont toutes les œuvres publiées depuis 2004 ont été traduites en français: Kiômaru, Nés pour cogner, Ascension, Innocent et sa suite Innocent – Rouge sont tous disponibles chez Delcourt/Tonkam). Il a d’abord été prépublié au Japon dans le périodique Weekly Young Jump entre janvier 2013 et mai 2015 avant d’être compilé en neuf volumes chez Shūeisha en 2013-2015. Il a été traduit en anglais chez Dark Horse en 2023-2024 (trois volumes omnibus) et en français chez Delcourt en 2015 (neuf volumes). Il raconte l’histoire romancée d’une famille de bourreaux, particulièrement Charles-Henri Sanson (de la quatrième génération), qui a été exécuteur des “hautes œuvres” à Paris durant la Révolution française et la Première République, faisant tomber près de trois mille têtes, dont celle de Louis XVI. J’ai déjà commenté le premier volume. Si vous désirez en apprendre plus sur cet auteur, vous pouvez consulter l’épisode 8 du documentaire Manben Neo par Naoki Urasawa qui lui est consacré ainsi qu’une entrevue dans le magazine dBD #181 (pp. 38-43).

Le récit suit son cours en restant égal au premier volume. S’il est toujours rébarbatif envers la carrière à laquelle il est destiné, Charles-Henri s’entraîne néanmoins à bien l’accomplir, car il est déterminé à ne pas faire souffrir inutilement ses victimes. Ce qui rend ce manga intéressant c’est son thème historique, qui semble bien documenté et qui nous fait découvrir un aspect négligé de l’histoire de France, et aussi le trait superbe, incroyablement détaillé et réaliste, de l’artiste (réalisé grâce au dessin par ordinateur, à l’intégration de photographies et la complicité d’une demi-douzaine d’assistants). Toutefois, le récit — plutôt bizarre et lugubre — est très inégal et manque de fluidité. De gros plans excessifs et un enchaînement déficient entre les cases rendent souvent difficile la compréhension d’une scène.  Un manga à lire par curiosité, si l’Histoire vous intéresse. stars-3-0

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© 2013 Shin’ichi Sakamoto. All rights reserved. © 2015 Éditions Delcourt pour l’édition française.

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#DRCL: Midnight Children 01

DRCL-1-covLe mythe de Dracula revisité par un orfèvre du manga !

À la fin du XIXe siècle, un vaisseau russe embarque d’étranges caisses remplies d’une terre à l’odeur pestilentielle. La traversée des océans est un calvaire pour l’équipage : disparitions et morts suspectes s’enchaînent. Certains parlent d’un fantôme… Quand le bateau parvient enfin à destination en Angleterre, il a tout d’une épave flottante. Alors que la police portuaire se lance à la recherche de survivants, elle tombe sur une énorme créature mi-homme mi-loup, qui disparaît comme par magie…

Quelques instants plus tard, dans le cimetière de la ville, quatre élèves du prestigieux établissement Whitby assistent à une scène terrifiante : un de leurs camarades est capturé par une bête ténébreuse ! Seule Mina Murray, l’unique fille de l’établissement, a le courage de voler à son secours, mais il est déjà trop tard…

Le brillant Shin’ichi Sakamoto (Ascension, Innocent…) revisite le mythe de Dracula et installe le plus célèbre des maudits au cœur de la jeune élite anglaise ! Cette relecture moderne qui dépasse les genres et les frontières est portée par des “enfants de minuit” tous différents, mais unis dans leur volonté de se frayer un chemin à travers les ténèbres…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

#DRCL midnight children est un manga d’horreur seinen par Shin’ichi SAKAMOTO qui est inspiré par le roman Dracula de Bram Stoker. Il est publié en feuilletons dans le magazine Grand Jump depuis janvier 2021 et a été compilé jusqu’à maintenant en quatre volumes chez Shueisha. Il a été traduit en anglais chez Viz (deux volumes parus en septembre 2023 et mars 2024, avec un troisième à paraître en septembre 2024) et en français chez Ki-oon (deux volumes parus en janvier et mai 2024).

DRCL-1-p223

T.01, p. 223

Shin’ichi SAKAMOTO nous offre une relecture du roman de Bram Stoker à sa façon. Le récit, quoique sombre et bizarre, est plutôt intéressant, mais la narration est un peu saccadée et confuse. Toutefois, l’aspect le plus remarquable du manga est le style superbe de Sakamoto qui nous offre un dessin extrêmement détaillé et réaliste (voir mon commentaire sur son manga Innocent à ce sujet). Si vous désirez en apprendre plus sur cet auteur qui s’intéresse surtout aux âmes tourmentées (et dont toutes les œuvres publiées depuis 2004 ont été traduites en français: Kiômaru, Nés pour cogner, Ascension, Innocent et Innocent – Rouge disponibles chez Delcourt/Tonkam), vous pouvez consulter l’épisode 8 du documentaire Manben Neo par Naoki Urasawa qui lui est consacré ainsi qu’une entrevue dans le magazine dBD #181 (pp. 38-43). #DRCL est un manga à lire par curiosité, si l’horreur vous intéresse.

#DRCL midnight children T01, par Shin’ichi SAKAMOTO (d’après Dracula de Bram Stoker / Traduction par Sylvain Chollet). Paris: Ki-oon, janvier 2024. 246 pages (4 en couleurs), 13 x 18 cm, 7,95 € / $15.95 Can, ISBN 979-10-327-1803-2. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-5

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Blue Hole t.2

BlueHole-2-covLe chef-d’œuvre d’un des maîtres japonais de la science-fiction.

Les naufragés du Kronos sont tirés d’affaire ! Une expédition militaire internationale a été montée afin d’explorer le monde au-delà du trou bleu et de secourir les pionniers de sa découverte. Elle n’a toutefois pas qu’un simple objectif de sauvetage : le projet Blue Hole est engagé et le Crétacé n’en est que d’autant plus menacé… Gaïa et ses amis parviendront-ils à sauver les dinosaures et leur écosystème de la menace humaine ?” 

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

BlueHole-2-p008

T. 2, p. 8

Blue Hole (ブルーホール / Burū Hōru) est un manga de science-fiction par Yukinobu Hoshino qui a d’abord été prépublié dans Mr. Magazine en 1991-1992 avant d’être compilé en deux tomes chez Kodansha en août 1992 et février 1993. Il a été republié dans un format de poche (bunko) en janvier 1996 et mars 2002. Il a également été traduit en chinois et en français (d’abord chez Casterman en janvier 1996 puis chez Pika en juin 2021). J’ai déjà commenté le premier tome.

Les nations du monde se regroupent pour constituer un corps expéditionnaire destiné à secourir le Kronos mais surtout aussi pour tirer avantage de l’opportunité qu’offre le “trou bleu”. Le projet Blue Hole va donc de l’avant. Toutefois, la crainte que la chute imminente d’une météorite ait des répercussions désastreuses sur le monde moderne au travers du trou bleu force les gouvernements à tenter de l’obstruer. L’action inconsidérée de quelques individus ambitieux mettra cependant les écosystèmes de toutes les périodes temporelles en danger…

Tout invraisemblable qu’il soit, ce manga présente un bon récit d’action qui met en vedette le fascinant monde des  dinosaures et la nature destructrice de l’Homme. Ce qui rend ce manga intéressant c’est surtout le style réaliste et précis de Hoshino, qui est généralement scientifiquement bien documenté (pour l’époque) et qui s’apparente au Gekiga. Il met souvent l’emphase moins sur l’action que sur le sujet même du récit, les merveilles de la nature, et le questionnement moral que cela impose à l’Humanité. Il en résulte une bonne et agréable lecture.

Blue Hole T.02, par Yukinobu Hoshino (Traduit par Aurélien Estager). Vanves: Pika Édition (Coll. Pika Graphic), septembre 2021. 296 pages, 17.5 x 24 cm, 20.00 € / 32.95 $Can, ISBN 978-2-8116-5174-9. Pour un lectorat adolescent (14+), sens de lecture original japonais. stars-3-0

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© 2012 Yukinobu Hoshino. All rights reserved. © 2021 Pika Édition pour la version française.

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Découvertes de l’été [002.024.181]

Nouveautés mangas

De quoi réjouir le cœur des amateurs de vieux manga (comme moi qui se plaignait souvent que les éditeurs français laissent inexploité une véritable mine d’excellent shōjo paru dans les années ’70 et ’80), car on a ce printemps annoncé la parution de plusieurs titres intéressants. En effet, profitant de la présence de Moto Hagio au festival d’Angoulême, Akata a annoncé la parution de deux nouveaux titres de la mangaka dans sa collection Héritage (Source: Animeland).

Akata a d’abord annoncé la réédition de l’œuvre emblématique de Moto Hagio, Le Cœur de Thomas (トーマの心臓 / Tōma no shinzō), qui avait déjà été publié chez Kazé en 2012 — voir mon commentaire. L’ouvrage devrait inclure des pages couleur ainsi que deux courts récits qui font suite à l’histoire principale: Hômonsha et Kohan kite. À paraitre en 2025.

En janvier 2025, Akata publiera également 10 Billion Days and 100 Billion Nights, un manga shōnen de Moto Hagio adaptant le roman classique SF de Ryū Mitsuse (百億の昼と千億の夜 / Hyakuoku no Hiru to Sen’oku no Yoru / lit. “Dix milliards de jours et cent milliards de nuits”). Le manga a été prépublié dans le magazine Weekly Shônen Champion entre 1977 et 1978 avant d’être compilé en deux volumes chez Akita Shoten. Il raconte l’histoire du philosophe grec Platon qui, à la recherche de l’Atlantide, entreprend un périple spatio-temporel !

Encore plus extraordinaire, Panini a annoncé pour novembre 2024 la publication du manga Asaki Yumemishi – Genji Monogatari de Waki Yamato (あさきゆめみし – 源氏物語 / lit. “Faisant de rêves vains – Le Dit du Genji“) qui adapte le roman très ancien de Murasaki Shikibu. Il est d’abord paru en prépublication dans le magazine Mimi entre 1979 et 1993 avant d’être compilé en treize volumes chez Kōdansha. Il y a eu une édition “shinsōban” de sept volumes en 2001 qui a ensuite été révisée en 2021 en une édition commémorative de la collection Kodansha Kiss (célébrant le 30e anniversaire de la collection et les 55 ans de carrière de l’artiste). C’est cette dernière réédition qui sera traduite et publiée par Panini. (Source: Nautiljon).

Finalement, Pika Graphic a annoncé la parution d’un nouveau one-shot inédit de Jirô Taniguchi en juin (donc déjà paru en France). Il s’agit du récit “noir” Rude Boy (ルード・ボーイ) dessiné par Taniguchi sur un scénario de Marley Caribu. Il a d’abord été prépublié dans le magazine Play Comic en 1984 avant d’être compilé en un seul volume chez Akita Shoten.

… et anime

J’ai aussi découvert des nouveautés intéressantes du côté des anime. 

En effet, le studio Science Saru a annoncé pour 2026 une nouvelle animation basée sur Ghost in the Shell, le manga de Masamune Shirow paru chez Kōdansha en 1989. Très peu de détails sont connus pour l’instant. (Source: Nautiljon)

On annonce également une nouvelle animation basée sur le manga Ranma 1/2 de Rumiko Takahashi paru chez Shogakukan en 1987. Les détails seront dévoilés en juillet. (Source: Animeland / ANN).

Finalement, le nouveau film de La Rose de Versailles, basé sur le fameux manga de Riyoko Ikeda, qui avait été annoncé il y a un peu plus d’un an, a reçu une date de sortie et une bande-annonce. Produit par le Studio MAPPA, le film sera réalisé par Ai Yoshimura, avec un scénario de Tomoko Konparu, des character designs de Mariko Oka, une musique de Hiroyuki Sawano et Kohta Yamamoto, ainsi que les voix de Miyuki Sawashiro (Oscar), Aya Hirano (Marie Antoinette), Toshiyuki Toyonaga (André) et Kazuki Katô (Fersen). Le film sortira l’année prochaine (mise à jour: le 31 janvier 2025). (Source: Animeland).

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Innocent vol. 1

Innocent-1-covL’incroyable histoire du bourreau de la Révolution française.

Le XVIIIe siècle est le siècle des Lumières et de la Révolution française sur lequel repose notre société actuelle. Acteur et témoin privilégié de cette période mouvementée, Charles-Henri Sanson, exécuteur des hautes œuvres de Paris, nous entraîne au long de sa cruelle existence dans une grande fresque historique.

Suite à la paralysie de son père, Charles-Henri prend sa succession et devient bourreau officiel. Il enchaîne les exécutions, met à mort les figures les plus importantes de la révolution comme Danton et Robespierre et torture les condamnés à mort. Seul problème : être bourreau le dégoûte. De ce paradoxe va naître une personnalité trouble et fascinante qu’Innocent se propose d’explorer.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Innocent-1-p021

Vol. 1, p. 21

Innocent (イノサン / Inosan) est un manga seinen par Shin’ichi Sakamoto qui a d’abord été prépublié au Japon dans le périodique Weekly Young Jump entre janvier 2013 et mai 2015 avant d’être compilé en neuf volumes chez Shūeisha en 2013-2015. Il a été traduit en anglais chez Dark Horse en 2023-2024 (trois volumes omnibus) et en français chez Delcourt en 2015 (neuf volumes). Il raconte l’histoire romancée d’une famille de bourreaux, particulièrement Charles-Henri Sanson de la quatrième génération, qui a été exécuteur des “hautes œuvres” à Paris durant la Révolution française et la Première République, faisant tomber près de trois mille têtes, dont celle de Louis XVI.

Malgré qu’elle nous offre un récit plutôt bizarre et lugubre, c’est une lecture intéressante, car il s’agit d’un manga historique qui semble bien documenté. Toutefois le récit est très inégal et manque de fluidité. De gros plans excessifs et un enchaînement déficient entre les cases rendent souvent difficile la compréhension d’une scène. Cependant, ce qui accroît de beaucoup l’intérêt de ce titre est la qualité exceptionnelle du dessin. L’auteur porte une grande attention au détail, produisant ainsi un superbe style très réaliste. Il travaille à l’ordinateur et intègre parfois quelques photos dans les cases. L’épisode 8 du documentaire Manben Neo par Naoki Urasawa démontre bien le grand talent de cet artiste. Un manga à lire par curiosité, si l’Histoire vous intéresse.

Innocent, vol. 1, par Shin’ichi Sakamoto. Paris: Delcourt (Coll. Seinen), mars 2015. 208 pages, 13 x 18 cm, 8.50 € / 14.95 $Can, ISBN 978-2-7560-7003-2. Pour un lectorat jeune adulte (16+). stars-3-0

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© 2013 Shin’ichi Sakamoto. All rights reserved. © 2015 Éditions Delcourt pour l’édition française.

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Le clan des Otori t.4: Les Neiges de l’exil

J04814_LeClanDesOtori_T4_COUV.inddUne fresque puissante au cœur d’un Japon médiéval fantastique sublime: le début du deuxième cycle. 

L’assassinat du sanguinaire chef des Tohan, sire Iida, a renversé l’échiquier politique des Trois Pays. L’heure est aux alliances, mais Takeo et Kaede, tous deux héritiers légitimes de leurs clans, poursuivent d’autres desseins. Fuites, secrets, traques, magie, séduction… Leurs ennemis sont partout. Dissimulés, prêts à frapper.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Le Clan des Otori est une bande dessinée par Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier qui adapte la série de romans de fantasy historique Tales of the Otori par Lian Hearn, inspirée par le Japon féodal. J’ai déjà commenté le premier et le second tome, ainsi que le troisième volet qui conclut le premier cycle du récit (basé sur le premier volume, Across the Nightingale Floor parut en 2002). Le second cycle adapte le deuxième tome de la série, Grass for His Pillow parut en 2003.

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T. 4, p. 6

Takeo, que l’on nomme maintenant Minoru, se cache à Yamagata le temps que les choses se calment. Il est protégé par la Tribu mais est en fait prisonnier sous la surveillance d’Akio qui lui est plutôt hostile. Héritier présomptif de l’autorité de la Tribu, sa présence gêne les ambitions du cousin de son père, Kotaro, et de son neveu, Akio. Mais Takeo n’est pas intéressé au pouvoir. On le cache au sein d’une troupe de théâtre saltimbanque. Quant à Kaede, elle donne son allégeance à Araï Daiichi, le nouveau maître des Trois Pays depuis la mort de Iida Sadamu. Elle obtient la permission de retourner chez elle. Maintenant héritière tant des Shirakawa que des Maruyama, on la dit enceinte de Otori Shigeru (en fait, l’enfant est de Takeo). Elle retrouve son domaine de Shirakawa dévasté, sa mère morte et son père gravement blessé. Si elle veut trouver sa place sur l’échiquier du pouvoir, elle doit se faire des alliés.

Cette bande dessinée nous offre une très bonne adaptation du roman de Lian Hearn. C’est un beau récit, captivant, qui se lit bien malgré la complexité des intrigues qui opposent les différentes factions politiques ou religieuses (les clans de Rohan, Seishuu, Otori, Nogushi, la Tribu, les Invisibles, etc.). Si j’apprécie beaucoup moins le style du dessin, brouillon avec des couleurs criardes (qui n’est pas sans rappeler celui de Sfar), celui-ci exprime toutefois bien le récit et ne distrait pas de la lecture. C’est donc une très bonne BD qui nous permet de découvrir plus aisément la série de romans et qui plaira certainement aux amateurs de culture japonaise.

Le Clan des Otori  t. 4: Les Neiges de l’exil, par Stéphane Melchior (texte, d’après l’œuvre de Lian Hearn) et Benjamin Bachelier (dessin). Paris: Gallimard BD (Coll. Fétiche), mars 2024. 88 pages, 23.7 x 31.7 cm, 18.95 € / $C 37.95, ISBN 9782075197007. Pour lectorat adolescent (12+). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Liam Hearn, 2003. © Gallimard 2024 pour la présente édition.

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Yawara #15

yawara-15-cov“L’œuvre incontournable d’un narrateur hors pair. L’auteur de Monster, Pluto, et Asadora! vous entraîne dans le quotidien ordinaire d’une judoka extraordinaire !”

“Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline. Il a été annoncé que les JO de Barcelone accueilleraient enfin la discipline féminine dans la compétition. Jigorô rêve donc de faire de sa petite-fille la première championne olympique féminine de judo. Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d’amour, d’idol… Bref, elle n’aspire qu’à une vie d’adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions. Mais c’est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier…!”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Yawara! (やわら!) est une œuvre de jeunesse de l’excellent mangaka Naoki Urusawa. Elle a originalement été prépubliée entre avril 1987 et octobre 1993 dans l’hebdomadaire seinen Big Comic Spirits, puis compilé en vingt-neuf volumes (tankōbon) chez Shōgakukan. Il y a eu une réédition en format Kanzenban (“collector edition”) de vingt volumes en 2013-15. C’est cette dernière édition qui est publiée en français chez Big Kana. Il y a seize volumes de parus jusqu’à maintenant (les deux suivants paraîtront en juillet et octobre 2024). J’ai déjà commenté les premier, second, troisième, quatrième, cinquième, sixième, les septième et huitième, les neuvième, dixième, onzième, douzième, treizième ainsi que le quatorzième volumes.  

Pour une série relativement frivole, ce quinzième volume nous offre une surprise avec deux sérieux rebondissements (si vous ne voulez pas en savoir plus, ARRÊTEZ DE LIRE ce paragraphe immédiatement !). Malgré tous ses efforts, Hanazono perd de justesse le tournoi Shôjiki de judo universitaire masculin pour la région du Kantô. Toutefois, Fujiko le considère comme son champion et ils deviennent définitivement un couple. Saut dans le temps: Fujiko remporte le tournoi international de judo féminin de Fukuoka dans la catégorie des moins de 61 kg et Yawara fait de même pour les moins de 48 kg. Toutefois, peu de temps après, Fujiko doit abandonner sa carrière d’athlète, car elle est enceinte. Fujiko et Hanazono se marient. Autre saut dans le temps: Cela fait maintenant un an que Yawara travaille à Tsurukame Travel tout en s’entraînant et elle a hâte aux jeux de Barcelone où elle pourra enfin affronter son amie Jody. Après une tournée d’entraînement en Europe, Sayaka Honami est de retour à Tokyo et elle met de nouveau Yawara au défi de l’affronter au championnat par catégories (étape éliminatoire pour les Olympiques)! Toutefois, coup de théâtre, Yawara découvre par hasard que son père, Kojirô, est l’entraîneur de Sayaka ! Yawara est troublée par le fait, qu’à l’âge de cinq ans, elle a vaincu son père lors d’un entraînement et que celui ait par la suite disparu pour perfectionner son judo. Elle se sent responsable d’avoir brisé sa famille et croit qu’il est devenu le coach de sa rivale pour la vaincre. Elle refuse donc d’humilier une seconde fois son père en battant Sayaka et déclare forfait au championnat national. Elle déçoit beaucoup de gens par son absence à Barcelone…

Yawara est en général un manga assez bon, car c’est à la fois un shonen (par son récit sportif) et un shojo (du fait que c’est une comédie romantique). Il mélange en effet avec brio une histoire captivante remplie d’action sportive avec des personnages attachants, mais troublés par de cocasses imbroglios (amoureux ou autres) et cible ainsi un lectorat beaucoup plus large. Le style de Urasawa est plutôt classique et simple, mais est aussi assez beau et très efficace dans son expression de la narration. Toutefois, ce volume, en nous offrant des rebondissements inattendus et un récit beaucoup plus mature que les précédents, devient très intéressant.  C’est donc une excellente lecture qui est non seulement agréable, mais aussi plutôt amusante. Chaudement recommandé.

Yawara t. 15, par Naoki Urasawa. Bruxelles: Kana (Coll. Big Kana), janvier 2024. 322 pages, B&W (8 pages en “couleurs”), 14.8 x 21 cm, 15.50 € / $C 26.95, ISBN 978-2-5050-8661-1. Sens de lecture originale. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-4-0

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Lire aussi mes commentaires sur les volumes précédents.

© 2014 Naoki Urasawa. All right reserved. © Kana (Dargaud-Lombard) 2024 pour l’édition française.  

The Wheel of Time: The Eye of The World GN #5-6

EyeOfTheWorldGN-5-covVol. 5

“Created with the cooperation of the Jordan estate, adapted by well-known comics writer Chuck Dixon and illustrated by the talented Chase Conley, The Eye of the World: The Graphic Novel has been hailed as an exciting interpretation of Robert Jordan’s classic fantasy novel. This volume features brilliant interior art by Marcio Fiorito and Francis Nuguit.

In The Eye of the World: the Graphic Novel, Volume Five, Rand al’Thor and his friends and companions have been separated by attacks by Darkfriends and scattered across the lands. Having persevered, they make their way to Caemlyn, where they hope to be reunited. But their roads have grown ever more dangerous.

Lan, Moiraine, and Nynaeve rescue Perrin and Egwene from the Whitecloaks. But five traveling together attract more attention than two or three traveling on their own….

Rand and Mat have encountered more than one Darkfriend, often barely escaping without injury. They’re out of money and in too much danger to stop and work for more. Luckily, they make some new friends, but unluckily, Rand tumbles into a royal garden, where he is seized by the Palace Guards and hauled before the Queen….”[Text from the publisher’s website]

EyeOfTheWorldGN-6-covVol. 6

“Created with the cooperation of the Jordan estate, adapted by well-known comics writer Chuck Dixon and illustrated by the talented Chase Conley, The Eye of the World: The Graphic Novel has been hailed as an exciting interpretation of Robert Jordan’s classic fantasy novel. This final volume features brilliant interior art by Francis Nuguit.

The Eye of the World: the Graphic Novel, Volume Six, Rand al’Thor and his companions—his old friends from Emond’s Field; the brave warrior Lan Mandragoran; and Moiraine, the mysterious and powerful Aes Sedai—have at last been reunited. Their journey in search of the Eye of the World nears its climax as they dare the otherworldly Ways, guided by an Ogier, Loial, and narrowly escape the menace of the soul-stealing Machin Shin. When the group reaches the realm of the Green Man, they believe themselves safe. But two of the Forsaken are waiting for them, ready to attack and to guide their dark lord, Ba’alzamon, to the ones he has been seeking!

When the three young men left Emond’s Field, they were untried blades. Their long journey has stolen much of their innocence and made them seasoned warriors, given them powers and gifts they did not seek and are still learning how to use. But not until the final moments are they sure which of them the Dark One intends to claim… and whether that one is strong enough to fight back and survive.” [Text from the publisher’s website]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

The graphic novel adaptation of Wheels of Time TV series on Amazon Prime Video (and, above all, of Robert Jordan’s fantasy novels series) continues with the fifth and sixth volumes (I have already commented on volumes one, two, three and four).  As I have already said, the comic summarizes the story of the novel very well (as it is much more faithful to the novels than the TV series) but the art is quite inconstant as the artist changes with each volume. So much so that I almost abandon reading this series, but curiosity got the best of me. However, as the story of the first book comes into a conclusion, you are so caught up in the action that the artwork doesn’t really matter. Overall, it is an entertaining reading and the graphic novel remains a good way to avoid reading the lengthy novel series (while waiting for the next season of the TV adaptation). A relatively good comics if you are curious about the story.

The Wheel of Time Graphic Novel adaptation continues with The Great Hunt vol. 1 (#7) by Rick Hoskin and Marcio Abreu. Vol. 2 will be published in April 2025. Unfortunately it is not yet available in my local library, therefore I will have to suspend my reading of the graphic novel series (and probably give another try to reading Jordan’s novels instead).

The Wheel of Time: The Eye of the World  GN #5, by Chuck Dixon (Based on the novel by Robert Jordan) with Marcio Fiorito and Francis Nuguit (Illustrators). New York: Tor Books, July 2014. 176 pages, 6 5/8 x 10 1/8 in., US $21.99 / CAN $28.99, ISBN 978-0-7653-7425-7. For a teenage readership (12+). stars-3-0

The Wheel of Time: The Eye of the World  GN #6, by Chuck Dixon (Based on the novel by Robert Jordan) with Andie Tong (Illustrator). New York: Tor Books, January 2015. 176 pages, 6 5/8 x 10 1/8 in., US $21.99 / CAN $28.99, ISBN 978-0-7653-7427-1. For a teenage readership (12+). stars-3-0

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© 2014 Bandersnatch Group Inc.

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Blue Hole t.1

BlueHole-1-covLe chef-d’oeuvre d’un des maîtres japonais de la science-fiction. Au large des Comores, le spécimen d’un poisson disparu depuis 65 millions d’années est capturé… Une expédition scientifique se monte alors et part étudier le phénomène à l’origine de son apparition : un étrange “trou bleu” dont parlent les autochtones. Tout juste trouvée, cette faille dans l’océan aspire les chercheurs et les entraîne en pleine ère du Crétacé, lorsque la Terre regorgeait de reptiles terrestres et marins. Face aux dinosaures les plus hostiles, la survie devient la priorité, mais les objectifs de certains vont attirer le danger sur le groupe et l’écosystème de ce monde encore pur…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

BlueHole-1-p279Blue Hole (ブルーホール / Burū Hōru) est un manga de science-fiction par Yukinobu Hoshino qui a d’abord été prépublié dans Mr. Magazine en 1991-1992 avant d’être compilé en deux tomes chez Kodansha en août 1992 et février 1993. Il a été re-publié dans un format de poche (bunko) en janvier 1996 et mars 2002. Il a également été traduit en chinois et en français (d’abord chez Casterman en janvier 1996 puis chez Pika en juin 2021).

Un groupe de scientifiques qui étudie un mystérieux “trou bleu” dans l’océan Indien (principalement la comorienne Maïa Nagiri, le Dr Hawk, la journaliste Julie Carlyle, le chercheur Alf, le caporal Hood, et le capitaine Voss), est aspiré par un tourbillon et se retrouve de l’autre côté d’une faille temporelle en pleine ère du Crétacé. Ils doivent survivre à une faune et un environnement hostile, peuplé de dinosaures, en espérant une mission de secours. Mais souvent le pire enemi de l’homme, reste l’homme lui-même…

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T.1, pp. 6-7

J’ai déjà lu l’édition de Casterman, dans les années ’90, sous le titre Le Trou bleu, mais je ne crois pas l’avoir commenté. C’était une édition dans un format plus petit (15 x 21 cm), publié dans le sens de lecture occidental avec une traduction de Sylvie Siffointe, une division des volumes différentes et sur un papier de moindre qualité (maintenant jaunie). J’en garde tout de même un très bon souvenirs. Toutefois, cette édition-ci semble de meilleure qualité. À la relecture, j’apprécie encore plus le superbe style précis et détaillé de Hoshino et surtout sa thématique écologique en arrière plan du récit d’aventure. Dès les années ’90 il présentait des préoccupations environnementales dans son récit! Étrangement, même aujourd’hui, les chercheurs tentent de régler les problèmes environnementaux avec des solutions extravagantes (comme le Dr Hawk qui veut siphonner l’air pur du Crétacé et y rejeter les polluants) alors qu’une panoplie de solutions simples suffirait sans doute à prendre soin de notre environnement. Une bonne et agréable lecture.

Blue Hole T.01, par Yukinobu Hoshino (Traduit par Aurélien Estager). Vanves: Pika Édition (Coll. Pika Graphic), juin 2021. 304 pages, 17 x 24 cm, 9.99 € / 32.95 $Can, ISBN 978-2-8116-5173-2. Pour un lectorat adolescent (14+), sens de lecture original japonais. stars-3-0

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© 2012 Yukinobu Hoshino. All rights reserved. © 2021 Pika “edition pour la version française.

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Blue Period #14

BluePeriod-14-cov“Durant les vacances d’été, Yatora est convié à suivre Momoyo et Hachiro dans leur ville natale, Hiroshima. Accompagnés de Yotasuke et de Yakumo, ils se rendent à la maison familiale de Momoyo pour travailler sur les oeuvres qu’ils vont présenter à des concours. Yatora va alors découvrir que c’est là que ses trois camarades se sont rencontrés et qu’ils ont été poussés par une quatrième personne, aujourd’hui décédée, à emprunter le chemin de l’art…”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Blue period (ブルーピリオド / Burū Piriodo) est un manga seinen sur l’art écrit et illustré par Tsubasa Yamaguchi qui est sérialisé depuis juin 2017 dans Monthly Afternoon et a été compilé jusqu’à maintenant en quinze volumes chez Kōdansha. La version anglaise est publiée aux USA par Kodansha (quatorze volumes de disponibles) et la version française est publiée chez Pika. Il a remporté plusieurs prix en 2020 (le Manga Taishō et le Kōdansha manga shō; nominé aussi pour le Tezuka Osamu bunka shō) et a été adapté en une série télévisée d’animation en 2021 (douze épisodes animé par le studio Seven Arcs sous la direction de Koji Masunari et Katsuya Asano, sur un scénario de Reiko Yoshida; diffusée sur MBS, TBS, AT-X et sur Netflix). J’ai déjà commenté les trois premiers volumes, les trois suivants, les volumes sept et huit, ainsi que les volumes neuf, dix (en anglais), onze / douze et treize.

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Vol. 14, pp. 4-5

Ce quatorzième volume se concentre surtout sur le passé de Yakumo Murai et comment Yakumo, Momoyo et Kenji ont rencontré Sanada. 

Malgré le style graphique plutôt moyen et le fait que le récit piétine un peu, ce manga reste une lecture intéressante et agréable qui traite des angoisses d’un jeune adulte qui cherche sa place dans le monde de l’art. Un manga plutôt moyen, à lire si le monde de l’art vous intéresse.

Blue period vol. 14 par Tsubasa Yamaguchi (traduction par Nathalie Lejeune). Vanves: Pika (Coll. Seinen), février 2024. 192 pages, 13.5 x 18.3 cm, 7 € 70 /  $22.95 Can, ISBN 978-2-8116-8478-5, Pour lectorat adolescent (12+). stars-2-5

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© 2023 Tsubasa Yamaguchi. All rights reserved.

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Revue de ‘zines [002.024.154]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)

Animeland #245 (Janvier-Mars 2024)

AL-245Ce numéro nous offre un dossier consacré au Studio Ghibli: son historique, son fonctionnement, Yasuo Ôtsuka (mentor de Miyazaki et Takahata), l’éditeur Tokuma Shoten (support financier), Ghibli et la France, Ghiblothèque, collaborations, Influences, l’équipe, entrevues avec Takeshi Honda (animateur), Akihiko Yamashita (directeur d’animation), Hiroshi Shimizu (animateur), David Encinas (animateur), Le garçon et le héron, et Le voyage de Shuna.

Dans “Wishlist” on commente pèle-mêle une profusion de parutions de mangas, animés et produits dérivés: je remarque surtout, en manga, Anthologie de l’Humain (Moto Hagio chez Glénat), Les Chroniques de la Guerre de Lodoss: La Dame de Falis (Akihiro Yamada & Ryô Mizuno, chez Pika, coll. Masterpiece), Colette: Mémoire d’une maison close (Moyoco Anno, chez Pika), et Les enfants de la baleine (Abi Umeda, chez Glénat); en livre, La Révolution Garo: 1945-2002 (par Claude Leblanc, chez IMHO); en anime, Pluto (produit par Masao Maruyama, dirigé par Masayuki Kojima, diffusé sur Netflix); et en produits dérivés, la bande sonore des meilleurs succès de l’anime Nana (en vinyle, avec Anna Tsuchiya et Olivia Lufkin, chez Microids Records).

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Jeu video (Cliff Hanger), Japon (Rakugo, Hita dans la préfecture de Oita), Doublage (Ghibli), Secret Files (Arion vs Gundam), et Humeur.

Plus que jamais, avec la nouvelle formule augmentée, c’est un périodique (un ouvrage!) à lire pour tous fans d’anime. stars-4-0

Capsules

dBD #179 (Déc. 2023-Janv. 2024)

dBD-179Dans le cahier actualités on mentionne la parution d’un coffret édition anniversaire limitée de L’Attaque des Titans t.34 (Hajime Isayama, chez Pika), de Rose à l’île (par Michel Rabagliati, chez La Pastèque) et d’un artbook bilingue consacré à Arzak (Moebius, chez Éditions Moebius Production). Je note également que le Prix Töppfer 2023 a été attribué à l’artiste israélienne Rufu Modan.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Posy Simmonds (sur l’exposition qui lui est consacrée à la Bibliothèque Publique d’Information, Place Georges-Pompidou, et sur True Love: Une romance graphique (chez Denoël Graphic). Les entrevues se poursuivent avec la chanteuse La Grande Sophie, Vincent Henry (sur les vingt ans de La Boîte à Bulles), Fabien Toulmé (sur Inoubliables, chez Dupuis), Audrey Alwett & Chrisstopher Arleston (sur Le grimoire d’Élfie t.4: Le trésor de la tricomancienne, chez Drakoo), Sergio Garcia Sanchez (sur Le ciel dans la tête, chez Denoël Graphic, et Chassé-croisé au Val Doré, chez Dupuis), ainsi qu’avec William & Christophe Cazenove (sur Les sisters t.18: Tu veux ma photo ?, chez Bamboo).

Côté manga, on retrouve un article sur Osamu Tezuka (Dororo, Kirihito, L’Histoire des trois Adolf, Barbara, Demain les oiseaux, MW, La vie de Bouddha, tous chez Delcourt/Tonkam). “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Treize nuits de vengeance t.1 (Kazuo Kamimura, chez Kana), La concierge du grand magasin (Tsuchika Nishimura, chez Lézard Noir), The Big Wall (Kunihiko Yokomizo & Yoji Kamata, chez Paulsen), What did you eat yesterday? (Fumi Yoshinaga, chez Soleil), Mon voeu le plus sincère t.1 (Kiri, chez Kotoon), Humanimals t.1 (Takahiro Kato, chez Pika), Colette: Mémoires d’une maison close (Moyocco Anno, chez Pika).

Dans le Cahier Critique je note Great Trailers t.2 par Akira Miyagawa chez Casterman (Super!; “série postapocaliptique ambitieuse (…) allie action, combats épiques, décors dévastés et méchâmes aux designs léchés”), Sur la colline où poussent encore ces fleurs… t.1-2 par Matsuse chez Doki-Doki (Super!; “drame poignant, où le destin d’un amour tragique se mêle intimement et subtilement à celui d’un empire au bord de l’effondrement”), Yokohama Station Fable t.1 par Yuba Isukari & Gobe Shinkawa (d’après le light novel de Tatsuyuki Tanaka), chez Delcourt/Tonkam (Super!; “dystopiques (…) histoire magistralement dessinée”), Suburban Hell par Tarô Kanafuro chez IMHO (Bien; “recueil de sept histoires qualifiées de hardcore horror par son auteur”).

Ce numéro se conclut avec des extraits de trois à huit pages de cinq albums à paraître en 2024: Vingt-Décembre: Chroniques de l’abolition (Appollo & Tehém, chez Dargaud), Oken: Combats et rêveries d’un poète taïwanais (par Shih-Hung Wu, d’après Yang Mu, chez Le Lombard), À mourrir entre les bras de ma nourrice (par Mark Eacersall, Henri Scala & Raphaël Pavard, chez Glénat), Les derniers jours de Robert Johnson (par Frantz Duchazeau, chez Sarbacane) et Pippin le bon à rien (par Chrigel Farner & Tim Krohn, chez Mosquito).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-4-0

Capsules

dBD #180 (Février 2024)

dBD-180Dans le cahier actualités on retrouve un article sur le nouveau label “Combo” de Dargaud. 

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec les journalistes d’investigation Daniel Couvreur (Le Soir) et Jérôme Dupuis (Le Monde) sur l’affaire des planches volées à la Fondation Jacobs. S’y ajoute une entrevue avec Claude de Saint-Vincent, président du Studio Jacobs. Les entrevues se poursuivent avec l’artiste québécois Delaf (Marc Delafontaine, sur l’excellente reprise de Gaston Lagaffe avec le numéro 22: Le retour de Lagaffe chez Dupuis), Corentin Rouge (sur Thorgal Saga: Wendigo, avec Fred Duval, chez le Lombard), Maud Bénézit (sur J’y vais mais j’ai peur: Journal d’une navigatrice, avecClarisse Crémer, chez Delcourt), et Steven Dupré (sur Les piliers de la Terre T.1, d’après Ken Follet, avec Alcante et Fernandez, chez Glénat).

Côté manga,  Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Monsieur Méchant va détruire la terre (après ses congés) T.1 (Yuu Morikawa, chez Nobi Nobi), Die Wergelder T.1 (Hiroaki Samura chez Pika), Lady Diana: La princesse bien-aimée au destin tragique (Sonoko Azuma & Natsuko Wada, chez Soleil), Skeleton Double T.1 (Tokaku Kondo, chez Kurokawa), Rugger T.1 (Kenji Sonishi & Toshiaki Hirose, chez L’Aqueduc bleu), Cross of the cross T.1 (Shiryu Nakatake, chez Delcourt/Tonkam) et Le fils de Taïwan (Zhou Jia-Xin & Yu Rei-Yun,chez Kana).

Dans le Cahier Critique je note Contes du caniveau par Tadao Tsuge chez Cornélius (Super!; “Plus qu’une simple filiation dans la BD [il est le frère de Yoshiharu Tsuge], Tadao Tsuge est une expérience brutale à partager entre amis les jours de marasme”), Tokyo Mystery Café T.1 par Atelier Sentô chez Dupuis (Super!; “Plus proche d’une BD franco-belge que du manga traditionnel, l’engin peut aussi être vu comme un outil de découverte de Tokyo en parallèle de l’histoire racontée”), et Chasse au cadavre T.2 par Hosui Yamazaki chez Casterman (Super!; “spécialiste des séries horrifiques (…) mais avec un récit qui crée immédiatement un profond décalage entre des personnages d’une douce naïveté et une affaire pour le moins glauque”). 

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

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 Métal Hurlant N°9 (novembre 2023)

MH-9Ce numéro regroupe 24 courts récits et 10 articles (que je n’ai parcourue qu’en diagonale) sur le thème du futur: “Utopies, dystopies ? Le futur, c’est mieux après”. Comme pour les numéros que j’ai commenté précédemment, la plupart des styles (extrêmement variés) des artistes n’étaient pas toujours de mon goût mais j’ai trouvé que tous ces courts récits étaient intéressants et méritaient d’être lu. J’ai mis en caractères gras les titres les plus intéressants graphiquement…

Ce numéro nous présente donc les récits suivants: “Enfer Perdu” (Romain Brun, 8 p.), “La maison de thé aux trois cordes” (Richard et Rachel Marazano, 10 p.), “Futurette” (Olivier Vatine, 9 p.), “Frère de sang” (Thierry Martin, 15 p.), “Love is like oxygen” (Jerry Frissen / Jorg de Vos, 6 p.), “La perle” (Brouette Hurlante, B&W, 4 p.), “Lupus Fruitio” (Thomas Bidault, 9 p.), “Les déclassés de l’espace” (Benjamin Fogel / Damien Cuvillier, 13 p. ), “Rimbelt: Le porteur de mauvaises nouvelles” (Simeon van den Ende / Sim Bos, 6 p.), “Mouvement Perpétuel” (Tim Adam / Julien Perron, 8 p.), “Hot Ground” (Shof & Shobo / Shof, 11 p.), “Nouvelle Espèce” (Nikola Pisarev, 11 p.), “Poubelle-Dorado” (Simon Hureau, 9 p.), “Demain le futur” (Richard Guérineau, 9 p.), “2138, L’âge adulte” (Étienne. Appert, 9 p.), “Un bonheur sans cesse renouvelé” (Pixel Vengeur, 4 p.), “Un monde plus lisse” (Corbeyran & Rurik Sallé / Nicolas Bègue, 9 p.), “Snow (silent noise of winter)” (Christian Durieux, 7 p.), “Everyday is like Wendy” (Valentin Ramon, 5 p.), “Parlement Solaire” (Facundo Nehuén Lopez, 7 p.), “Signal faible” (Thomas Mourier / Yoann Kavege, 9 p.), “Un ciel couvert de rouge” (Toru Terada, 9 p.), “Mecalove” (Lolita Couturier, 9 p.), et “Top IA” (Alex Ristorcelli, 15 p.).

Une belle découverte quand même. stars-3-0

Pour plus d’Infos: [ GoodreadsHumanosNelliganWikipedia ]

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Yawara #14

Yawara-14-cov“L’œuvre incontournable d’un narrateur hors pair. L’auteur de Monster, Pluto, et Asadora! vous entraîne dans le quotidien ordinaire d’une judoka extraordinaire !”

“Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline. Il a été annoncé que les JO de Barcelone accueilleraient enfin la discipline féminine dans la compétition. Jigorô rêve donc de faire de sa petite-fille la première championne olympique féminine de judo. Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d’amour, d’idol… Bref, elle n’aspire qu’à une vie d’adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions. Mais c’est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier…!”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

Yawara! (やわら!) est une œuvre de jeunesse de l’excellent mangaka Naoki Urusawa. Elle a originalement été publiée entre avril 1987 et octobre 1993 dans l’hebdomadaire seinen Big Comic Spirits, puis compilé en vingt-neuf volumes (tankōbon) chez Shōgakukan. Il y a eu une réédition en format Kanzenban (“collector edition”) de vingt volumes en 2013-15. C’est cette dernière édition qui est actuellement publiée en français chez Big Kana. Il y a seize volumes de parus jusqu’à maintenant (les deux suivants paraîtront en juillet et octobre 2024). J’ai déjà commenté les premier, second, troisième, quatrième, cinquième, sixième, les septième et huitième, les neuvième, dixième, onzième, douzième ainsi que le treizième volumes.  

Yawara-14-p004

v. 14, p. 4

Yawara remporte le combat contre sa meilleure ami Fujiko Itô et devient championne nationale de judo féminin. Tout le récit de ce volume tourne autour d’un imbroglio entre Fujiko et son petit ami Hanazono. Fujiko ne pratique le judo que depuis peu, mais a beaucoup progressé grâce à l’entraînement de maître Inokuma. Hanazono a honte de son niveau et refuse de voir Fujiko temps qu’il n’aura pas amélioré sa technique de judo. Quand Yawara découvre la situation, elle décide de s’impliquer en entraînant Hanazono elle-même (ce qui plait beaucoup à Jigorô car cela est aussi un bon entraînement pour Yawara)… Hanazono doit participer au tournoi Shôjiki de judo universitaire masculin pour la région du Kantô et promet de remporter tous ses matchs! Seulement alors, il pourra la revoir. Mais réussira-t-il?

C’est comme toujours un assez bon manga qui est à la fois un shonen (par son récit sportif) et un shojo (du fait que c’est une comédie romantique). Le récit est fort bien écrit car il mélange savamment une histoire captivante remplie d’action sportive avec des personnages attachants, mais troublés par de cocasses imbroglios (amoureux ou autres). Le style de Urasawa est plutôt classique et simple, mais est aussi assez beau et très efficace dans son expression de la narration. C’est donc une très bonne lecture qui est agréable et amusante. Chaudement recommandé.

Yawara t. 14, par Naoki Urasawa. Bruxelles: Kana (Coll. Big Kana), octobre 2023. 322 pages, B&W (14 pages en “couleurs”), 14.8 x 21 cm, 15.50 € / $C 26.95, ISBN 9782505086604. Sens de lecture originale. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

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Lire aussi mes commentaires sur les volumes précédents.

© 2014 Naoki Urasawa. All right reserved. © Kana (Dargaud-Lombard) 2023 pour l’édition française.  

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The Wheel of Time: The Eye of The World GN #4

WheelOfTimeGN-4-Cov“Created with the cooperation of the Jordan estate, adapted by well-known comics writer Chuck Dixon and illustrated by the talented Chase Conley, The Eye of the World: The Graphic Novel has been hailed as an exciting interpretation of Robert Jordan’s classic fantasy novel. This volume features brilliant interior art by Andie Tong.

In The Eye of the World: the Graphic Novel, Volume Four, Rand and Mat, Perrin and Egwene, and their friends and fellow travelers separated into three groups and trying to make their way to Caemlyn as quickly as possible. Perrin and Egwene have fallen in with Elyas and his wolf companions. Perrin is both distressed and intrigued when he discovers that he can understand the wolves. When Thom is apparently killed defending them, Rand and Mat are grief-stricken, but they have no time to mourn, for they know that Darkfriends will soon be on their trail. The boys put Thom’s lessons to good use by performing as gleemen to earn their livelihood as they head along the Caemlyn Road. Moiraine begins to teach a reluctant Nynaeve the way of the One Power, challenging much that the Wisdom thought she understood about the world. Soon all three groups find themselves pursued by Darkfriends. Will they be safely reunited or will their enemies begin to pick them off, one by one?” 

[Text from the publisher’s website]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

The graphic novel adaptation of Wheels of Time TV series on Amazon Prime Video (and, above all, of Robert Jordan’s fantasy novels series) continues with a fourth volume (I have already commented on volumes one, two and three).  As I have already said, the comic summarizes the story of the novel very well (as it is much more faithful to the novels than the TV series) but the art is really inconstant as the artist changes with each volume. In some cases, the art is rather ugly and it’s distracting from the reading. It was so tedious that I had decided to abandon reading this series, but curiosity got the best of me. And this fourth volume, illustrated by Andre Tong, is better but it is still far from a masterpiece. It is nevertheless entertaining and the graphic novel is a good way to avoid reading the lengthy novel series (while waiting for the next season of the TV adaptation). An average comics if you are curious about the story.

The Wheel of Time: The Eye of the World  GN #4, by Chuck Dixon (Based on the novel by Robert Jordan) with Andie Tong (Illustrator). New York: Tor Books, December 2023. 176 pages, 6 5/8 x 10 1/8 in., US $21.99 / CAN $28.99, ISBN 978-0-7653-3631-6. For a teenage readership (12+). stars-2-5

For more information you can check the following websites:

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 © 2013 Bandersnatch Group Inc.

Le Chat du Rabbin #12: La traversée de la mer Noire

ChatDuRabbin-12-cov“Le rabbin, le Malka des Lions et leurs amis racontent au Chat et à Zlabya comment ils ont participé à la Première Guerre mondiale, et comment après les tranchées en France, ils ont été envoyés, en 1918, à Odessa pour un épisode méconnu de l’histoire de l’Hexagone. Des horreurs et des absurdités qu’il entend de la bouche des vieux hommes, le Chat se demande si le pire ne serait pas que son rabbin ait pu avoir un autre chat que lui — trahison !”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

ChatDuRabbin-12-p005

V. 12, p. 5

Le rabbin est ses amis (le Malka, Bénédiction et El Rebiboh) se remémorent leur jeunesse: la bohème à Paris et la conscription pour la Première Guerre mondiale. Ayant survécu à cette dernière, le rabbin (qui y a été aumônier militaire et se trimbalait avec un chat rouge — qui ne parlait pas, lui, et qui n’est là que pour justifier le titre), en compagnie de ses collègues maghrébins et africains, se fait embarquer sur le cuirassé France pour traverser la mer Noire et se rendre à Odessa en décembre 1918 afin de porter support à la Russie aux prises avec la révolution bolchévique et un mouvement indépendantiste ukrainien. Toutefois, les marins se mutinent et refusent de combattre. C’est la pagaille, les pogroms, l’évacuation de la ville. Ayant retrouvé son chat (qu’il avait perdu dans la pagaille), le rabbin rembarque sur le navire qui se replie vers Toulon

Cet album nous offre moins de réflexions théologiques, mais nous fait plutôt un compte rendu d’événements méconnus et regrettables du colonialisme français. C’est plus sérieux et il est question d’identité. Sfar nous inclut d’ailleurs quelques pages de bibliographie commentée à la fin de l’album. Son style est toujours le même: des planches à six cases, un dessin brouillon et ondulant avec des couleurs criardes. Il y a moins d’humour que dans les volumes précédents, mais cela reste divertissant et surtout instructif. C’est un récit fort, assez intéressant, qui nous fait réfléchir. Une très bonne lecture, donc, que je recommande — surtout pour les amateurs d’histoire (et de Sfar).

Le chat du rabbin, 12: La traversée de la mer Noire, par Joann Sfar. Paris: Dargaud (Coll. Poisson Pilote), octobre 2023. 88 pages, 22.5 x 29.8 cm, 16,99€ / $C 29.95, ISBN 978-2-205-20325-7. Pour lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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Voir aussi mes commentaires sur les autres volumes du Chat du Rabbin.

© Dargaud 2023.

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Olympia Kyklos #6

OlympiaKyklos-6-covAprès Thermæ Romæ, la nouvelle comédie de Mari Yamazaki !

Démétrios cherche un moyen de redonner vie à sa cité natale, plongée dans la misère après l’organisation hasardeuse d’olympiades qui ont tourné au fiasco. Sa rencontre avec le Kabuki dans le Japon contemporain pourrait-elle lui donner les outils pour faire face à l’absurdité de l’existence ? Cette fois encore, le jeune athlète et peintre sur céramiques trouvera-t-il des réponses dans cette nouvelle forme d’expression de soi ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Olympia kyklos (オリンピア・キュクロス / lit. “Cercles Olympiques”) est un manga seinen par Mari Yamazaki qui a été sérialisé au Japon dans le magazine bimensuel Grand Jump entre mars 2018 et juillet 2022 avant d’être compilé en sept volumes chez Shueisha. Il a été traduit en français chez Casterman. C’est une comédie du style de Thermae Romae (voir aussi mon commentaire sur cette série), mais qui se situe cette fois dans l’antiquité grecque et traite de sujets autour du thème des jeux olympiques. Le manga a sans aucun doute été créé en anticipation des Jeux olympiques de Tokyo de 2020 (mais qui furent reportés à l’année suivante à cause de la pandémie de Covid-19). J’ai déjà commenté les trois premiers volumes ainsi que les quatrième et cinquième tomes.

Le village de Démétrios vit maintenant dans la misère depuis qu’il s’est endetté en essayant d’organiser ses propres jeux olympiques.  Il se remémore qu’il a été lui même orphelin et pauvre, alors il veut faire tout ce qu’il peut pour aider, mais quoi? La performance kabuki de Shôta lui a rappelé une leçon de son enfance: l’absurdité et la colère alimentent le désir de survivre! Il retrouve son vieux maître, devenu esclave dans les ruches du village voisin, et fait la rencontre de l’aède Achaïos qui accepte de l’aider à créer une pièce de théâtre qui ravivera l’espoir de son village. Pour les aider, Zeus utilise sa foudre pour les transporter dans un live house de “Tokyopolis” où ils découvrent le pouvoir enchanteur de… la musique moderne grâce à l’auteur-compositeur Saizô (qui est aussi helléniste). Ils découvrent également le bouddhisme (un moine leur parle du roi grec Ménandre qui suivait les enseignements de Bouddha) et le cinéma (en visionnant Les Sept Samouraïs de Kurosawa!). Ils apprennent à chanter et à jouer de la guitare et retournent au village de Tritonia pour le sauver avec une chanson!

Cette série de manga, qui brille par le superbe style détaillé et précis de Mari Yamazaki, nous offre encore une fois une lecture agréable qui s’avère non seulement divertissante de par ses mises en situation humoristique, mais introduit également les lecteurs à différents aspects de la culture japonaise. Dans ce volume, Yamazaki critique particulièrement la tenue de méga-jeux olympiques qui coûtent une fortune aux villes organisatrices et qui ont perdu l’esprit sportif d’origine au détriment de considérations plus politiques. C’est un très bon manga que je recommande fortement. La série se termine avec le prochain volume.

Olympia Kyklos, vol. 6, par Mari Yamazaki (traduit par Wladimir Labaere & Ryoko Sekiguchi). Bruxelles: Casterman (Coll. Sakka), février 2024. 192 pages, 13.1 x 17.9 cm, 8,45 € / $C 15.95, ISBN 978-2-203-24015-5. Pour lectorat adolescent (14+). stars-3-5

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© 2018 Mari Yamazaki. All Right Reserved.

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2001 Nights Stories Vol. 1-2

La galaxie n’était que le début… 

Après avoir surmonté une guerre nucléaire totale, l’humanité découvre un morceau de météorite géante aux abords d’une base lunaire. C’est le début d’une ruée vers de nouvelles ressources naturelles et d’un merveilleux voyage dans l’immensité de l’univers. Depuis les planètes du système solaire jusqu’aux galaxies les plus éloignées, vous croiserez les vestiges d’antiques civilisations extraterrestres, découvrirez des systèmes d’évolution distincts de l’homme et rencontrerez ceux que l’on nomme les “semailles d’étoiles”…

Après une première édition en coffret limité, 2001 Nights Stories s’offre un nouvel écrin. Ses deux volumes en version cartonnée deluxe constituent un objet d’exception, tandis que posters et pages couleurs accompagnent cette œuvre monument, pour le plus grand plaisir des adeptes de science-fiction et des esthètes du roman graphique.” [Texte du site de l’éditeur]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgâcheurs)

2001NightsStories-extrait12001 Nights stories (2001夜物語 / Nisenichi Ya Monogatari / lit. “Histoires des 2001 nuits”) est un manga seinen par Yokinobu HOSHINO qui a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine mensuel Super Action entre juin 1984 et juin 1986 avant d’être compilé en trois volumes chez Futabasha en 1985-86. Il a été réédité à de nombreuses reprises dont l’édition “Comic Book SIGNAL” (原型版 / Genkei-ban / lit. “version prototype”) en deux volumes chez Kobunsha en septembre et octobre 2007, qui reprenait le format original de la publication en magazine, et qui est l’édition utilisée pour la traduction française de Glénat. Le titre fait à la fois allusion aux contes des Mille et une nuits et au film 2001, L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (basé sur le roman de Arthur C. Clarke).

Le manga regroupe vingt-deux courts récits de science-fiction qui peuvent se lire indépendamment, mais qui, ensemble, forment une saga racontant la conquête de l’espace interstellaire par l’humanité. Les sept premiers récits constituent un hommage au film de Kubrick alors que Hoshino réinterprète des scènes clés à sa façon. En voici la liste des chapitres: Vol. 1: Première nuit: Le Grand ancêtre; 2e nuit: Lumière cendrée; 3e: La mer de la fertilité; 4e: Maelström III; 5e: Le voyageur du lointain; 6e: La porte des étoiles; 7e: Les orphelins des étoiles; 8e: L’étoile du diable; 9e: La piste des étoiles; 10e: Voyage au-delà du lendemain:  partie 1: Je suis une fusée; partie 2: Un présent de la Terre. Vol. 2: Onzième nuit: Un monde pétrifié —  Expédition A: La cité; Expédition B: Le dernier rivage; Expédition C: Rencontre avec Méduse; 12e: Un vaisseau étranger; 13e: La planète symbiose; 14e: La Dernière évolution; 15e: Colonie; 16e: Time enough for love; 17e: Hier, les oiseaux; 18e: L’odyssée de l’étoile verte; Dernière nuit: Chants de la Terre lointaine.

Le récit est clairement inspiré par la science-fiction américaine des années ’50 et ’60. Comme ce sont des histoires courtes, cela ne laisse pas beaucoup de place au développement des personnages et ceux-ci apparaissent donc plutôt unidimensionnels. Toutefois, l’ensemble du récit nous offre une saga captivante qui s’interroge, non sans une certaine forme de poésie et de romantisme, sur les mystères inconnus que recèle l’univers. L’exploration spatiale n’est pas une aventure facile et elle est donc source de drame. Le récit suscite de l’émotion et de la réflexion sur la nature de l’homme et de sa place dans l’univers. Cependant, ce qui rend cet ouvrage assez exceptionnel c’est la qualité de son graphisme. C’est très beau et l’on ne peut qu’admirer le dessin soigné, précis et réaliste. Hoshino est un artiste de grand talent comme le démontre l’épisode du documentaire “Manben” qui lui est consacré.  À cause de son grand réalisme, ce manga pourrait être considéré comme de la hard SF même si le récit ne donne pas beaucoup de détails scientifiques. À lire absolument pour tout amateur de science-fiction et de manga.

2001 Nights Stories (Version d’origine) vol. 1-2, par Yokinobu HOSHINO. Grenoble: Glénat, Octobre 2023. 354 & 436 pages, 21.8 x 30.8 cm, 32.00 € / $54.95 Can, ISBN 978-2-344-05700-1 & 978-2-344-05724-7. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-4-0

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© Yokinobu HOSHINO, 2007. © Glénat 2023 pour la traduction française.

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Fleurs de pierre, vol. 3

FleursDePierre-3-cov“Les résistants s’entredéchirent pour des raisons ethniques et politiques. C’est le début de la guerre civile. Les Allemands passent à l’offensive militaire. Fi retourne dans la résidence de Meisner, et tente de l’assassiner. Krilo et son groupe rejoignent le quartier général des Partisans à Bihać. Krilo y découvre le tribunal du peuple, qui condamne un homme à mort, et se voit confronté à l’arbitraire de la justice des Partisans.

Fidèles à leur politique de redécouverte d’œuvres majeures du patrimoine de la bande dessinée mondiale, les éditions Revival ont décidé de reprendre l’aventure éditoriale de Fleurs de pierre en publiant l’intégrale des aventures de Krilo en 5 volumes entre octobre 2022 et juin 2025.” [Texte du site de l’éditeur]

La guerre se poursuit en Yougoslavie, tandis que les nazis développent leurs funestes projets. En face, la résistance se déchire. Oustachis, Tchetniks, Partisans, communistes… tous ne sont pas d’accord sur la stratégie à adopter face aux Allemands. La guerre civile est proche. Bientôt, elle va embraser les Balkans. Pendant ce temps, Krilo prend de l’importance au sein des Partisans. Son frère Ivan joue toujours double jeu. Fi, la jeune fille que le nazi Meisner a prise sous son aile, est un petit pion sur un échiquier géant. La grande histoire continue d’imprégner les trajectoires intimes des protagonistes de Fleurs de pierre, chef-d’œuvre absolu de Hisashi Sakaguchi. [Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgacheurs)

Fleurs de pierre (石の花 / Ishi no Hana) est un manga seinen par Hisashi Sakaguchi qui nous offre, chose rare, un drame historique prenant place en Yougoslavie durant la Deuxième Guerre mondiale. Il a été d’abord publié en feuilletons dans Comic Tom entre mars 1983 et août 1986 avant d’être compilé en six volumes chez Ushio Shuppansha (1984-1986). Une édition française complète, avec une nouvelle traduction par Ilan Nguyen et présentant des planches renumérisées, est publiée aux Éditions Revival depuis octobre 2022 dans un grand format qui offre le sens de lecture original. J’ai déjà commenté le premier et le second volume.

Ce récit historique nous présente l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale vue à travers les complots et les querelles qui divisent les différentes factions de la résistance yougoslave. Cela en fait une lecture complexe, mais aussi riche pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de cette période. Le style de Sakaguchi est relativement classique, mais ses traits d’encrage simple, mais réaliste expriment parfaitement l’action et les sentiments des personnages. C’est un récit violent, parfois dur, beau aussi, et qui demeure très d’actualité. Une bonne lecture pour raviver la mémoire collective.

Fleurs de pierre, vol. 3, par Hisashi Sakaguchi. Paris: Édition Revival, novembre 2023. 280 pages, 21 x 28 cm, 29 € / $49.95 Can, ISBN 979-10-96-119-77-6. Pour un lectorat jeune adulte (16+). stars-3-0

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© Hisashi Sakaguchi 2021. © Revival 2023 pour l’édition française.

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The Wheel of Time GN #3: The Eye of the World

WheelOfTimeComic-3-Cov“Created with the cooperation of the Jordan estate, adapted by well-known comics writer Chuck Dixon and illustrated by the talented Chase Conley, The Eye of the World: The Graphic Novel has been hailed as an exciting interpretation of Robert Jordan’s classic fantasy novel. It features brilliant interior art by Marcio Fiorito and Francis Nuguit, and stunning covers by Jeremy Saliba and Seamus Gallagher.

Rand; his friends Mat, Perrin, and Egwene; the Aes Sedai Moiraine and her Warder, Lan Mandragoran; Thom the gleeman and Nynaeve, the village Wisdom, split into three groups while trying to escape the ancient, dead city of Shadar Logoth, where they are pursued by the deadly Mashadar. A disastrous river crossing leaves Perrin and Egwene on their own—until they meet a mysterious stranger who claims that he and Perrin share a remarkable ability. Meanwhile, Rand and Mat pose as Thom’s apprentices as they sail downriver on a cargo ship.”  [Text from the publisher’s website]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

The graphic novel adaptation of Wheels of Time TV series on Amazon Prime Video (and, above all, of Robert Jordan’s fantasy novels series) continues with a third volume (I have already commented on volumes one and two). The troops of trollocs that are pursuing them are getting dangerously close, so Moiraine Sedai reluctantly decides to take refuge in the abandoned city of Aridhol where terrible things happened and terrible things are still hiding — so much so that even the trollocs fear the place, now known as Shadar Logoth, the place where the shadow waits. The curiosity of Mat having awakened the Mashadar, they have to flee again in the middle of the night, chased by both the deadly shadows and the trollocs. In their escape, the group get separated: Rand, Mat and Thom end up on the Spray, a trading ship bound for Whitebridge, while Moiraine, Lan and Nynaeve take the road, whereas Perrin and Egwene cut through the forest, where they encounter Elyas and his pack of wolves, and, later, a band of peace-loving Tinkers. The boys make it to Whitebridge, but have to quickly leave when a Myrddraal surprises them and probably kills Thom…

The comic summarizes the story of the novel very well (as it is much more faithful to the novels than the TV series) but the art is really terrible. As it changes artist with every volume, the quality is inconstant. The second volume was an improvement on the first, but this one is the worse. The story is interesting, but the ugly art is a distraction. I thought the comic would be a good way to avoid reading the lengthy novel series (while waiting for the next season of the TV adaptation), but, considering how a tedious reading it is, I am not so sure. I am not very enthusiastic with the idea of continuing reading this comic series and I cannot really recommend it.

The Wheel of Time GN #3: The Eye of the World, by Chuck Dixon (Based on the novel by Robert Jordan) with Marco Fiorito and Francis Nuguit (Illustrators). New York: Tor Books, Avril 2023. 176 pages, 6 5/8 x 10 1/8 in., US $21.99 / CAN $28.99, ISBN 978-1-250-90002-9. For a teenage readership (12+). stars-2-5

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Les migrants du temps (Liu Cixin 15)

Cixin-15-MigrantDuTemps-cov“15 récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays ; 15 voyages quantiques à la croisée des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, qui imaginent les futurs possibles de l’humanité.

Rongé par la pollution et la surpopulation, l’humanité se résout à la migration dans le temps. 80 millions d’humains sont envoyés dans le futur, espérant que la Terre de demain aura pu se régénérer. Les caissons de cryogénisation ne peuvent gérer que 4 réveils et la durée maximum du voyage, du sommeil, est de 1200 ans maximum. Comment va évoluer l’humanité ? Trouveront-ils un nouvel éden ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

 J’ai déjà commenté la version anglaise des premiers volumes de cette série d’adaptation en BD des récits de l’excellent auteur de science-fiction chinois Liu Cixin: 1. Sea of Dreams, 2. The Wandering Earth, 3. The Village Teacher, ainsi que 4. YuanYuan’s Bubbles (publiés au USA dans la série “Liu Cixin Graphic Novels” de Talos Press). Pour des raisons pratiques (rapidité de publication et disponibilité) j’ai poursuivi ma lecture avec l’édition française qui est publiée (dans un ordre légèrement différent) chez Delcourt sous le titre “Les Futurs de Liu Cixin” et dont j’ai déjà commenté les tomes quatre (Nourrir l’Humanité), cinq (La perfection du cercle), six (Proies et Prédateurs), sept (L’Attraction de la foudre), huit (Brouillage intégral), neuf et dix (La Terre transpercée et L’Ère des anges) ainsi que le onze (Au-delà des montagnes), le douze (Le calcul du papillon), le treize (L’Humanité invisible) et le quatorze (L’Océan des rêves). Les Migrants du temps est le quinzième et dernier volume de la série.

Cixin-15-MigrantDuTemps-p11

T. 15, p. 11

Cet album adapte la nouvelle 时间移民 (Shíjiān yímín / lit. “Migration temporelle”, 18 pages) publiée en décembre 2014 dans l’anthologie du même titre chez Jiangsu Phoenix. La planète étant devenue invivable à cause de la pollution et de la surpopulation, l’humanité tente de survivre en envoyant quatre-vingts millions de jeunes migrants dans le futur grâce à un procédé de cryogénisation. Toutefois, après chacun des sauts dans le futur, ils trouvent des conditions peu hospitalières: après un siècle, ils découvrent un monde en pleine guerre, après un autre cinq-cents ans ils sont rejetés par une humanité qui les considère comme trop primitifs, et après un autre mille ans ils rencontrent une population hostile qui vit principalement dans le virtuel. Comme il ne leur reste plus qu’un seul saut possible, ils tentent le tout pour le tout avec un bond de dix mille ans! Il ne reste plus trace de l’humanité, mais la terre est redevenue un paradis! Ils pourront donc redémarrer à zéro une nouvelle civilisation…

Le récit de Sylvain Runberg (qui avait déjà adapté les tomes quatre et dix) est fluide et plutôt intéressant. Quant au dessin de Serge Pelle, un peu anguleux, il dépeint agréablement les ruines futures de la planète. C’est une très bonne histoire qui conclut bien cette série d’adaptation des univers de Liu Cixin. À lire pour les amateurs de science-fiction.

Les migrants du temps (Les Futurs de Liu Cixin, #15), par Sylvain Runberg (Scénario d’après une nouvelle de Liu Cixin) et Serge Pelle (illustration et couleurs). Paris: Delcourt (Coll. Néopolis), septembre 2023. 72 pages, 21.7 x 29.8 cm, 17.95 € / $36.95 Can, ISBN 978-2-413-03802-3. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-5

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© 2022 FT Culture (Beijing) Co., Ltd. All rights reserved. © 2023 Éditions Delcourt pour la présente édition.

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Le Voyage de Shuna

VoyageDeShuna-cov“Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ? Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu.

En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance vers cet Eldorado sur son fidèle yakkuru, dans l’espoir d’y trouver de quoi sauver son peuple. En chemin, il libère une jeune esclave, Thea, et sa petite sœur, retenues prisonnières par des trafiquants d’hommes. Poursuivi par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakkuru, qui file avec elles vers le Nord tandis qu’il continue seul, à pied, vers l’ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu’il y voit le changera à jamais.

Thea reverra-t-elle Shuna ? Et le jeune prince au cœur d’or ramènera-t-il la précieuse céréale ?”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possibles divulgacheurs)

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P. 13

Le Voyage de Shuna (シュナの旅 / Shuna no Tabi) est un manga shōnen par Hayao Miyazaki qui est d’abord paru en feuilleton dans le magazine Animage en 1982 avant d’être publié en un seul volume dans un petit format (Bunko) de la collection AM Juju chez Tokuma Shoten en juin 1983. Il est surprenant qu’il soit resté inédit hors Japon pendant quarante ans avant d’être publié en anglais chez First Second en 2022 et en français chez Sarbacane en 2023.  Il ne s’agit pas d’un manga à proprement parler, mais plutôt d’un conte, une histoire illustrée (emonogatari) composée de larges panneaux à l’aquarelle appuyés par un texte narratif très concis. Le récit est inspiré d’un conte folklorique tibétain (Zhi Jia, Jianbing Sun) dont le titre japonais est 犬になった王子, チペットの民話 (Inu ni natta ōji, chipetto no minwa / “Le prince qui s’est transformé en chien, un conte populaire tibétain”), mais dont le titre original serait 「青稞(チンコウ)種子的来歴」 (“Histoire des graines de Chinkou”). Toutefois, la genèse du Voyage de Shuna a grandement été marquée par deux productions sur lesquelles Miyazaki travaillait à la même époque: le récit est influencé par le Cycle de Terremer d’Ursula K. Le Guin (mais Miyazaki n’en obtiendra les droits qu’une vingtaine d’années plus tard et le film Gedo senki sera réalisé par son fils Gorō) alors que l’aspect visuel offre beaucoup d’éléments communs au monde de Nausicaä de la Vallée du Vent (dont le manga paraîtra dans Animage entre février 1982 et mars 1994, avec une adaptation animée sortie en mars 1984).

Prince d’une vallée venteuse et froide dont le sol stérile ne fournit qu’une maigre moisson d’Hiwabé suffisant à peine pour que le peuple survive pauvrement, Shuna fait un jour la rencontre d’un homme qui lui parle, avant de mourir, d’une contrée lointaine, à l’ouest, où pousse une céréale qui donne de grosses graines dorées (sans doute de l’orge). Curieux, il enfourche son yakkuru et s’élance en quête de cette contrée fertile. Il rencontre d’abord un désert corrompu, puis une tribu cannibale, des villages abandonnés avant de parvenir à une large ville fortifiée où le principal commerce semble être le trafic d’esclaves. Les étals de marchands offrent également une grande quantité de graines dorées, mais elles ont été écossées et ne peuvent donc pas servir à faire des semis. Après avoir sauvé de la captivité deux jeunes esclaves, Thea et sa sœur, il fuit à l’ouest jusqu’à ce qu’il rencontre le territoire des Êtres Divins. Les deux jeunes filles décident alors de chercher refuge vers le nord alors que Shuna s’enfonce dans l’inconnu. Il réussira à voler une poignée de graines fertiles, mais au terrible prix de sa raison. Thea le retrouve errant, en loques, muet, l’esprit vidé. Elle le soigne pendant une année et tente de faire pousser les graines pour les démultiplier. Il finit par redevenir lui-même et, ayant obtenue une bonne récolte de graines, par prendre le chemin de sa vallée natale.

Malgré les ressemblances avec certains autres ouvrages de Miyazaki, l’allégorie prométhéenne qu’il nous propose ici est essentiellement sociopolitique. Il ne faut pas oublier que Miyazaki a été communiste et il décrie/t donc dans ce récit l’exploitation de la masse ouvrière qui, dénaturée et réduite à une forme d’esclave, se tue à la tâche en échange d’une nourriture stérile. Ainsi Shuna libère Thea de l’esclavage et redonne à son peuple sa liberté et son indépendance alimentaire. Ses autres récits similaires, comme Nausicäa ou Princesse Mononoke, ont une connotation moins politique et beaucoup plus écologique. Malgré cette allégorie qui imprègne le récit, cela reste un beau conte qui est très intéressant et agréable à lire. Toutefois, ce qui donne toute son excellence à l’ouvrage est sans aucun doute les sublimes illustrations à l’aquarelle de Miyazaki qui sont souvent pleine page ou même double page. Juste pour cela, c’est un ouvrage qu’il faut absolument lire et chérir. C’est tellement beau que j’ai lu tant la version anglaise que française. stars-5-0

Le Voyage de Shuna, par Hayao Miyazaki (traduction par Léopold Dahan). Paris: Sarbacane, novembre 2023. 160 pages, 16 × 22,7 cm, 25 € / $48.95 Can, ISBN 9791040804444. Pour un lectorat jeune (7+).

Shuna’s Journey, by Hayao Miyazaki (translation by Alex Dudok de Wit). New York: First Second (imprint of Roaring Brook Press / Holtzbrinck Publishing), November 2022. 160 pages, 16.25 x 22.25 cm, $27.99 US / $36.99 Can, ISBN 978-1-250-84652-5. For a readership of all age (7+).

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© 1983 Studio Ghibli. All right reserved. © 2023 Éditions Sarbacane pour l’édition française. ©2022 by Alex Dudok de Wit for the English translation.

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Yawara #13

Yawara-13-cov“L’oeuvre incontournable d’un narrateur hors pair. L’auteur de Monster, Pluto, et Asadora! vous entraîne dans le quotidien ordinaire d’une judoka extraordinaire !”

“Depuis toute petite, Yawara Inokuma a été entraînée par son grand-père Jigorô Inokuma, un champion de judo, qui voit en elle une future star de la discipline. Il a été annoncé que les JO de Barcelone accueilleraient enfin la discipline féminine dans la compétition. Jigorô rêve donc de faire de sa petite-fille la première championne olympique féminine de judo. Mais contrairement aux attentes de son aïeul, la jeune fille ne rêve que de mode, d’amour, d’idol… Bref, elle n’aspire qu’à une vie d’adolescente ordinaire, loin des entraînements et des compétitions. Mais c’est sans compter son talent inné pour le judo, que son entourage ne lui permettra pas d’oublier…!”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Yawara! (やわら!) est une oeuvre de jeunesse de l’excellent mangaka Naoki Urusawa. Elle a originalement été publié entre avril 1987 et octobre 1993 dans l’hebdomadaire seinen Big Comic Spirits, puis compilé en vingt-neuf volumes (tankōbon) chez Shōgakukan. Il y a eut une réédition en format Kanzenban (“collector edition”) de vingt volumes en 2013-15. C’est cette dernière édition qui est présentement publiée en français chez Big Kana. Il y a quinze volumes de paru jusqu’à maintenant (les deux suivants paraîtront en avril et juillet 2024). J’ai déjà commenté les premier, second, troisième, quatrième, cinquième, sixième, les septième et huitième, les neuvième, dixième, onzième ainsi que douzième volumes.  

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Vol. 13, p. 4

Un treizième volume sur vingt et l’histoire semble progresser plutôt lentement. Yawara commence à travailler à l’agence de voyage Tsurukame et rapidement réussi à faciliter un gros contrat qui pourrait rapporter à la firme 20 milliards de yens (environ 15 millions d’Euros). Le problème c’est que le client veut absolument que Yawara soit présente pour le voyage qui tombe en plein pendant le championnat national de judo au Budôkan où ses adversaires seraient Fujiko et Sayaka Honami ! Elle se rapproche de Shinnosuke et lui demande conseil mais celui-ci se retrouve en conflit d’intérêt puisqu’il vient d’être nommé à la tête de l’agence de voyage Honami principal rival de Tsurukame Travel ! Comment Yawara pourra-t-elle se sortir d’une situation aussi délicate ?

C’est comme toujours un assez bon manga qui est à la fois un shonen (par son récit sportif) et un shojo (du fait que c’est une comédie romantique). Le récit est fort bien écrit car il mélange savamment une histoire captivante rempli d’action avec des personnages attachants mais troublés par de cocasses imbroglio (amoureux ou autres). Le style de Urasawa est plutôt classique et simple mais est aussi assez beau et très efficace dans son expression de la narration. C’est donc une bonne lecture qui est agréable et amusante. Chaudement recommandé.

Yawara t. 13, par Naoki Urasawa. Bruxelles: Kana (Coll. Big Kana), juillet 2023. 322 pages, B&W (16 pages en “couleurs”), 14.8 x 21 cm, 15.50 € / $C 26.95, ISBN 978-2-5050-8659-8. Sens de lecture originale. Pour un lectorat adolescent (12+). stars-3-0

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Lire aussi mes commentaire sur les volumes précédents.

© 2014 Naoki Urasawa. All right reserved. © Kana (Dargaud-Lombard) 2023 pour l’édition française.  

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Les Saisons d’Ohgishima 3

SaisonsdOhgishima-3-cov“1868, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Pris dans la tourmente qui agite leur pays, Tamao, Sakunosuke, Victor, Ganji, Kei, Momotoshi et Kojiro doivent tous faire face aux changements inexorables qui se profilent au rythme des saisons.

Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la dernière partie de la “trilogie de Nagasaki”, par Kan Takahama — lauréate du 24e Grand Prix Osamu Tezuka en 2020.” 

[Texte du site de l’éditeur et du rabat intérieur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Vol. 3, p 9

Les saisons d’Ohgishima (扇島歳時記 / Oogishima Saijiki / lit. “Registres saisonniers d’Ohgishima”) est un manga seinen par Kan Takahama qui a d’abord été prépublié dans les périodiques Torch et Comic Ran en 2019-2022 avant d’être compilé en volumes chez Leed Publishing (série complète de quatre tomes) en 2020-22. Il a été traduit en français chez Glénat en octobre 2022 (avec un deuxième tome paru en février 2023, un troisième en octobre 2023 et le dernier tome en avril 2024). Takahama est une mangaka au style particulier et qui est très populaire en France. Son sujet de prédilection est les relations amoureuses complexes et difficiles, mais elle s’est également intéressé au manga seinen historique, en particulier avec sa “Trilogie de Nagasaki” qui se déroule un peu avant et au tout début de l’ère Meiji (et dont j’ai déjà commenté les deux premières parties: Le Dernier envol du papillon et La lanterne de Nyx, ainsi que les premier et second volumes des Saisons d’Ohgishima).

Devant un futur incertain provoqué par la guerre civile et l’instauration d’un nouveau gouvernement à Nagasaki, les différents personnages du récit sont appréhensifs mais la vie suit son cours. L’unité de Kojiro suit un nouvel entraînement pour apprendre les techniques militaires occidentales mais il décide de se joindre aux combats qui font rage dans le nord. Momotoshi veut se lancer en affaires pour se faire valoir auprès de sa mère. Victor voudrait émanciper Tamao mais son père s’y oppose. Ganji souffre d’être secrètement un Kirishitan alors que ses camarades qui vivent leur foi ouvertement sont condamné à l’exil. Tamao commence à recevoir son éducation de courtisane

Les saisons d’Ohgishima est un très beau manga malgré le style un peu particulier de Kan Takahama (quoiqu’il s’améliore d’année en année — ou alors on apprends plus à l’apprécier). Les personnages sont attachants et il est captivant de suivre leurs activités quotidiennes. Il nous offre une agréable lecture qui est à la fois divertissante et instructive puisque ce manga nous fait découvrir une période mouvementé qui constitue sans aucun doute l’époque la plus intéressante de toute l’histoire japonaise. Il ne reste plus qu’un tome, déjà paru au Japon et qui paraîtra au début d’avril en France. J’ai bien hâte de voir comment cela va se terminer… À lire absolument surtout si vous êtes un fan de Takahama ou que l’histoire du Japon vous intéresse.

Kan Takahama s’est déjà lancé dans de nouveaux projets. Après avoir participé au collectif Découvrir Tokyo en manga (publié en 2020 chez Petit à Petit), elle adapte en manga le roman Une rose seule de Muriel Barbery (薔薇が咲くとき / Bara ga Saku Toki / Lit. “Quand les roses fleurissent”, sérialisé dans Torch et Ginza Mag en 2023 et qui sera publié simultanément chez Leed au Japon et chez un éditeur français en 2024). De plus, la trilogie de Nagasaki l’ayant amené à faire beaucoup de recherches sur les Kirishitan, elle débute un nouveau manga qui raconte l’histoire de Akira Tominaga, un acheteur d’or d’Amakusa qui entreprend une quête pour retrouver les trésors cachés des Kakure Kirishitan (獅子と牡丹 / Shishi to Botan / lit. “Le lion et la pivoine”, couramment en prépublication dans Torch). Vivement la parution (inévitable) en français!

Les saisons d’Ohgishima t.3,  par Kan Takahama (traduction par Yohan Leclerc). Grenoble: Éditions Glénat (Coll. Seinen, Roman Graphique), octobre 2023. 224 pages, 14.9 x 21.2 cm, 10.95 € / $18.95 Can, ISBN 978-2-344-05729-2. Pour un lectorat jeune adulte (16+). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Kan Takahama. © 2023 Éditions Glénat pour la traduction française.

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Confidences d’une prostituée

ConfidencesDuneProstituée-cov“Naomi, ancienne femme de plaisir, en a vu passer des hommes… Aussi, aujourd’hui, quand la nuit tombe, elle aime conter les histoires de ses anciennes camarades d’infortunes. Dans un Japon en proie aux doutes et aux crises, en plein changements, suivez les vies tragiques de prostituées qui, trop souvent, ont été dupées par les hommes…

Chef d’œuvre caché de Takao Saitô, Confidences d’une prostituée est l’une de ses oeuvres les plus personnelles, qu’il a dessiné 1972, pour l’éditeur Kodansha. A travers elle, il rend hommage aux femmes qu’il rencontrait quand, à dix-huit ans, il a dû travailler dans le salon de coiffure de son père, qui se situait juste en face du « nouveau district d’Imazoto », quartier chaud d’Osaka. De ses propres mots, cette oeuvre est pour lui, comme une sobre « déclaration d’amour » adressée à ces femmes. A travers les différents récits qu’il nous propose, on découvre un Japon en proie à de nombreuses difficultés. Cynique, sans aucun doute, ce titre permet pourtant de découvrir une facette plus humaine du travail de son auteur. [Texte du site de l’éditeur]

Nuit après nuit, une femme conte dans l’intimité de son foyer le quotidien de prostituées d’une époque désormais révolue. Du nom de Naomi, cette ancienne dame de compagnie a été témoin de mille et une histoires, des plus tragiques aux plus cocasses, toutes teintées d’une lancinante mélancolie. Au fil de ses récits, elle dévoile les espoirs et les secrets de celles qui aspiraient à vivre avec dignité dans un Japon pris dans un tourbillon de changements.

Avec une sensibilité et une douceur extraordinaires, Takao Saitô livre à travers Confidences d’une prostituée une « sobre déclaration d’amour » aux femmes des quartiers des plaisirs. Publiée en 1972, cette œuvre résolument personnelle révèle un aspect jusque-là inédit de son immense bibliographie.“ [Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Confidences d’une prostituée (娼婦ナオミ夜話 / Shōfu Naomi Yobanashi / lit. “Discussion nocturne avec la prostituée Naomi”) est un gekiga (quoiqu’on peut aussi le considéré comme un manga seinen) par Takao Saitô qui a d’abord été publié en feuilletons dans le magazine hebdomadaire Gendai entre mars et décembre 1972 avant d’être compilé en un volume chez Kôdansha en 1973. Il a été republié chez Leed en septembre 1986 et en avril 2016 dans la collection Big Comics Special de Shôgakukan. Il a été publié en français dans la collection Héritage de Akata en octobre 2023. Takao Saitô est surtout connu pour ses mangas réalistes noirs d’action, particulièrement Golgo 13 (qui est considéré comme le manga le plus long). Ce manga intimiste et sensible a donc une place exceptionnelle dans son oeuvre.

L’histoire se déroule dans les années ’60 ou 70. À travers dix courts récits, la vieille dame Naomi, ancienne prostituée du faubourg Sawashima (à ne pas confondre avec Shinmachi, le quartier où les courtisanes (geishas) divertissaient la classe supérieure de la société), dans le quartier des plaisirs d’Osaka, raconte à divers interlocuteurs ce qu’était la vie des prostituées à la fin de l’ère Taishô, dans les années ’20, et au début de l’ère Showa (jusqu’à ce que la prostitution soit abolie au Japon en 1956).

Confidences d’une prostituée nous offre un récit dur et tragique mais aussi très humain et sensible. En recueillant ces histoires entendues dans le salon de coiffure de son père et en les transmettant au travers d’un manga, Takao Saitô préserve ainsi un témoignage précieux de la petite histoire du Japon d’avant-guerre. Ce propos fort intéressant est assez bien illustré par le style réaliste de Saitô qui s’apparente aux mangas dramatique pour adultes (gekiga, littéralement “dessins dramatiques“) traitant de sujets plus sombre et sérieux et  caractérisé par un style angulaire et cinématique, fait de hachures sombres et des lignes granuleuses. Un très bon manga qui mérite d’être lu surtout si l’histoire et la culture japonaise vous intéresse.

Confidences d’une prostituée, par Takao Saitô. Rancon: Akata (Coll. Héritage), octobre 2023. 340 pages, 14.7 x 21.0 cm, 16.99 € / 31,95 $ Can, ISBN 978-2-38212-248-8. Pour un lectorat jeune adulte (16+, sexe, nudité). Sens de lecture japonais (de droite à gauche). Extraits disponibles. stars-3-5

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© Takao Saitô, 2016. © S.A.S. Akata, 2023 pour l’édition française. All rights reserved.

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Revue de ‘zines [002.024.063]

Revue de ‘zines

Je continue mon perpétuel rattrapage sur les magazines et autres ‘zines pertinents dans mon champs d’intérêt… Pour vous éviter le soucis de courir après l’information, j’en épluche donc le contenu pour vous. C’est plein de bonnes suggestions de lectures… (Faute de temps et d’énergie j’ai limité ou omis les hyperliens. Si vous voulez en savoir plus sur un auteur, un titre ou un sujet vous pouvez consulter par vous-même soit Google ou Wikipedia!)

Animeland #244 (Oct.-Déc. 2023)

AL-244Le magazine change encore une fois de formule. Ce numéro nous offre surtout des dossiers sur Akira (l’exposition, entrevue avec Toshiyuki Inoue (animateur), le film, le manga, portrait de Katsuhiro Otomo, entrevues avec Satoshi Takabatake (assistant) et Steve Oliff (coloriste), ses influences, traduction en France, produits dérivés), le cyberpunk (décodage d’un genre, entrevue avec Hiroyuki Ochi (Armitage III), les 8 apôtres: Masamune Shirow, A.D. Police/Bubblegum Crisis, Cyber City Oedo 808, Gunnm, Armitage III, Tsutomu Nihei Cyber-Biopunk, Eden, Project.hack/GU), La science-fiction made in France (de la Planète Sauvage à Mars Express) et Hommage à Buichi Terasawa (Cobra, Goku, Takeru, Gundragon).

Dans “Wishlist” on commente pèle-mêle une profusion de parutions de mangas, animés et produits dérivés: je remarque surtout, en manga, 2001 Nights Stories (Yukinobu Hoshino chez Glénat), Arion (Yasuhiro Yoshikazu chez naBan), L’Habitant de l’infini (Hiroaki Samura chez Sakka), Mars (Fuyumi Soryo chez Panini), en vidéo, Gunbuster (All The Anime), Lupin III: Le Secret de Mamo (naBan), Orguss (Crunchyroll), et le livre Anime, Guide de l’animation japonaise: Les Pionniers de l’anime (1958-1969) par Andrea Baricordi chez Ynnis qui semble être une version française remaniée et abrégée du collectif italien (Baricordi, De Giovanni, Pietroni, Rossi & Tunesi) Anime: Guida al cinema d’animazione Giapponese dont j’avais moi-même publié une traduction anglaise en décembre 2000 [AmazonANN].

Le numéro se conclut sur une série de chroniques: Jeu Vidéo (Snatcher), Japon (Le harcèlement scolaire au Japon: ijime et hikkikomori), Parlons VF (Peut-on réparer un doublage raté?) et Humeur.

À lire pour tous fans d’anime. stars-4-0

Capsules

dBD #177   (Octobre 2023)

dBD-177Dans le cahier actualités on mentionne le Coffret Candy Flurry par Nippon Takegushi et Santa Mitarashi regroupant trois volumes de comédie confiserie chez Soleil, La revanche des bibliothécaires regroupant des comic strips du dessinateur de presse écossais Tom Gauld chez 2024, et Les carnets de l’Apothicaire, Enquêtes à la cour vol. 1 et 2 par Natsu Hyuga et Minori Kurata chez Mana.

À la une de ce numéro on retrouve une entrevue avec Juanjo Guarnido (sur Blacksad T.7: Alors, tout tombe, seconde partie, avec Canales chez Dargaud). Les entrevues se poursuivent avec Jean-Luc Fromental (sur les vingt ans de Denoël Graphic), Philippe Richelle & Jean-Michel Beuriot (Amours fragiles T.9 chez Casterman), Lou Lubie (sur Comme un oiseau dans un bocal; Portrait de surdoué chez Delcourt), Brian & Mary M. Talbot (Grandville T.3: Bête noire chez Delirium) ainsi que Séverine Gauthier & Jérémie Almanza (sur Les Royaumes muets chez Oxymore, coll. Métamorphose).

Côté manga, on retrouve un article sur Tatsuki Fujimoto (Fire Punch, Chainsaw Man, Anthologies 17-21 et 22-26, Adieu Eri, Look Back) et “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Shadow Ring T.1 (Kaiji Nakagawa, chez Ki-oon), Le bateau-usine T.1 (Shinjiro & Shigemitsu Harada, chez Dupuis-Véga), Marriage Toxin (Mizuki Yoda & Joumyaku, chez Crunchyroll), Yokai Wars T.1 (Misakix Yumisaki, chez Mana), Blue Giant Explorer T.1 (Shinichi Ishizuka, chez Glénat), L’Habitant de l’infini: Bakumatsu T.1 (Ksiji Nakagawa & Ryu Suenobu, chez Casterman), Mynoghra: Annonciateur de l’apocalypse T.1 (Fehu Kazuno & Yasaiko Midorihana, chez Delcourt/Tonkam), et The summer Hikaru died (Mokumokuren, chez Pika).

Dans le Cahier Critique je note Le gros chat et la sorcière grincheuse T.1 par Hiro Kashiwaba, chez Doki-Doki (Super!; “dessin riche, élégant et léché”).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-3-5

Capsules

dBD #178   (Novembre 2023)

dBD-178Dans le cahier actualités on mentionne la parution de 2001 Nights Stories un manga par Yokinobu Hoshino qui regroupe dix-neuf récits de SF (2 vols, chez Glénat), du numéro de Métal Hurlant Hors-Série #1 consacré à Ah! Nana (l’anthologie de BD produite uniquement par des femmes comme Chantal Montellier, Florence Cestac ou Nicole Claveloux), et Litchi Hikari Club Collaboration par Usamaru Furuya et Yama Wayama (une bible composée d’histoires courtes et d’illustrations, chez IMHO).

À la une de ce numéro on retrouve un dossier sur Hayao Miyazaki et son oeuvre (à l’occasion de la sortie en salle du film Le Garçon et le Héron et de la parution chez Sarbacane du manga Voyage de Shuna). Côté manga on retrouve également un article sur Crying Freeman par Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami (chez Glénat). Dans “Ça vaut le détour“ on mentionne la parution de Tokyo Élégie par Mizumaru Anzai chez IMHO. Finalement, “Le Territoire des Mangas” nous présente sur deux pages les nouveautés du genre : Isekai Munchkin T.1 (par Yuu Shimizu & Makoto Aogiri chez Delcourt/Tonkam), La Théorie du K.O.: Bienvenue à Bajara (par Mathieu Reynès chez Véga), Magical Cheat: Sorcière dans un autre monde (par Aloha Cachou & Shin Haruhara chez Soleil), The World of Summoning T.1 (par Yuuki Kodama chez Pika), Gene Bride T.1 (par Hitomi Takano chez Glénat), Star Wars Rebels T.1 (par Mitsuru Aoki chez Nobi Nobi) et Miss Hoshino mène l’enquête! T.1 (par Natsumi Ito chez Piccoma Europe).

On retrouve également des entrevues avec Laurent-Frédéric Bollée (sur la parution de quatre albums: Les Illuminés, avec Dytar chez Delcourt, Lapérouse 64, avec Le roux et Bizzarri chez Glénat, Il m’a volé ma vie, avec DiBattista chez Glénat et Lady S t.16, avec Aymond chez Dupuis), Guillaume Musso & Miles Hyman (sur La Vie secret des écrivains chez Calmann-Lévy Graphic), Étienne  Davodeau (sur Loire chez Futuropolis), Alessandro Tota (sur L’Illusion magnifique t.1 chez Gallimard) et Nob (sur Une journée au Louvre, chez Delcourt-Le Louvre).

Dans le Cahier Critique je note Une aventure de Blake et Mortimer à New York: L’art de la guerre par Bocquet,  Fromental et Floc’h chez Dargaud (Top!) et Les évaporés par Isao Moutte chez Sarbacane (Super).

Une lecture indispensable pour se tenir au courant des nouveautés en BD. stars-4-0

Capsules

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Claudine

Claudine-covThe classic LGBT+ story by the creative master of Rose of Versailles! Born as “Claudine” in a female-assigned body that doesn’t reflect the man inside, this heart-wrenching story follows Claudine through life, pain, and the love of several women. Master shoujo mangaka Riyoko Ikeda explores gender and sexuality in early twentieth century France in this powerful tale about identity, culture, and self-acceptance.” 

[Text from the publisher’s website; see also the backcover]

>> Please, read the warning for possible spoilers <<

Claudine (クローディーヌ…! / Kurōdīnu…!) is a shōjo manga by Riyoko Ikeda that was first serialized in the weekly magazine Margaret (#4/5 & 6, January 1978) before being compiled in a single volume by Shueisha in May 1978. It was reprinted by Fairbell Comics in 2006. An English version was published by Seven Seas in 2018. It is one of the only two works by Ikeda to have been translated in English (with The Rose of Versailles which was published by Udon Entertainment).  It is a minor work by Ikeda (which is mostly known for historical saga like Versailles no bara [1972, 14 vol.], Orpheus no Mado [1975, 18 vol.], Jotei Ecatherina [1982, 5 vol.], Eikou no Napoleon – Eroica [1986, 14 vol.], or Porando Hishi Ten no Hate Made [1990, 3 vol.]) but is remarkable in the fact that it’s one the earliest manga about transgender identity.

Claudine was born as a female in an aristocratic French family in the early 20th century. As early as eight year-old, he identifies a a boy, so his parents make him see a psychiatrist (which is the narrator of the story). He develops relationships with several women (a servant, a librarian, a dancer) but it never works out and two of them even had affairs with his father or brother. Such stories can only end in despair and tragedy.

Claudine offers a provocative subject, a compelling story but is mostly interesting because of Ikeda’s beautiful and innovative shōjo style of drawing. What makes it even more precious is the fact that it is one of her rare works to be available in translation. A must read if you are a fan of shōjo manga or of Riyoko Ikeda.

Claudine by Riyoko Ikeda, Los Angeles: Seven Seas Entertainment, June 2018. 104 pages, 5.75 x 8.25 in., $13.99 US / $16.99 Can. ISBN 978-1-626928-91-6. For Teen readership (13+). Reads from right to left. stars-4-0

For more information you can check the following websites:

[ AmazonGoodreadsGoogleWikipediaWorldCat ]

© Ikeda Riyoko Production, 1978. All rights reserved.

[ Traduire ]

Très cher frère…

“Drame humain sensible, passionné et élégant, Très cher frère… est l’un des chefs-d’œuvre de Riyoko Ikeda. Cette série à l’esthétisme léché, écrite à la suite de La Rose de Versailles, nous entraîne dans un monde dominé par les violentes passions de jeunes filles en quête d’amour et de reconnaissance.

Misonoo Nanako fait son entrée à la prestigieuse école pour filles Seiran. Elle est admise, contre tout attente, dans un cercle privé réunissant les filles les plus belles et les plus riches du lycée. Ce club très fermé est dirigé par l’une des plus irréprochables élèves de l’établissement : Ichinomiya Fukiko, dite Mlle Miya. Nanako, tiraillée entre ses camarades qui la jalousent et l’ambiance idyllique qui règne au club, est bouleversée, mais elle trouve du réconfort en écrivant à un étudiant qu’elle a rencontré quelques mois auparavant et qu’elle considère comme le grand frère qu’elle n’a jamais eu.”  [Texte de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Très cher frère… (おにいさまへ… / Oniisama e…) est un manga shōjo par Riyoko Ikeda qui a d’abord été publié en feuilletons dans le périodique hebdomadaire Margaret (#12 à 39, 1974) avant d’être compilé en trois volumes chez Shueisha en août 1975. Il a été re-publié en deux volumes chez Chuokoron Shinsha en 1994 et 2002, puis en un seul volume chez Fairbell en 2006. C’est cette dernière édition qui a été publiée en français chez Asuka en 2009 et Kazé en 2013. Il a également été adapté en une version animée de trente-neuf épisodes produite par Tezuka Productions sous la direction de Osamu Dezaki (disponible en version sous-titrée anglaise sur RetroCrush). C’est l’un des deux seuls titres de Riyoko Ikeda (avec La Rose de Versailles) a avoir été traduit en français.

Ce manga nous raconte l’histoire de Nanako Misonoo, une adolescente de seize ans qui entre au lycée (école secondaire) prestigieux de Seiran. Contre toute attente elle est choisie comme membre de la Sororité, un club social conçu pour divertir et promouvoir l’élite de l’école (inspiré par les Sorority des universités américaines). Cela lui attire la jalousie et la haine des autres étudiantes qui ne la considèrent pas qualifiée. Elle se retrouve prise au centre d’un écheveau de relations affectives complexes où l’on retrouve surtout son amie d’enfance Tomoko, l’obsessive Mariko, les “Trois Magnifiques“ (la présidente de la Sororité Fukiko [aka Miya-sama] et les androgynes Kaoru [aka Prince Kaoru, sportive et maladive] et Rei [aka Saint-Just, la rebelle hantée et toxicomane], ainsi que les garçons Henmi et son meilleur ami Takashi. Nanako réussi à faire face à tous les potins et drames de la vie étudiante grâce à la correspondance qu’elle entretient avec Henmi, un jeune universitaire et professeur suppléant qu’elle a rencontré dans un cours du soir et qu’elle considère comme son “grand frère“. Malgré tout le drame qui entoure Nanako, le récit semble se diriger vers une fin heureuse… Toutefois, à la dernière page, le manga se termine sur une note tragique ! [Le récit de l’animé a été modifié afin d’offrir une fin véritablement heureuse]

Très cher frère… est donc un drame romantique qui traite avec brio de nombreux sujets difficiles, comme la cruauté inhérente des jeunes collégiennes, la fluidité des genres, le féminisme, les amours interdits, le divorce, le cancer, la disparité entre les classes sociales, l’intimidation, le suicide, le tout enrobé dans l’anxiété naturelle de l’adolescence !  Le récit, très poétique à sa façon, est propulsé par une narration majestueusement adepte qui prends tous son sens en étant soutenu et illustré merveilleusement par le style superbe et innovateur de Ikeda. 

J’ai déjà beaucoup parlé de la place importante du Groupe de  l’an 24 dans le manga lors de mon commentaire sur Le coeur de Thomas par Moto Hagio. De plus, la “Postface” du manga (pp. 462-63), par Josselin Moneyron (directeur éditorial de Kazé Manga en 2013), nous introduit très brièvement au Groupe de l’an 24 (notamment composé de Moto Hagio et Riyoko Ikeda) qui a redéfinit tous les codes du manga shōjo moderne. “À partir d’un style visuel qui rappelle le dessin de mode, elles construisent des planches à la mise en page éclatée, bien plus expressionniste  et symboliste que réaliste. (…) Les décors disparaissent pour laisser la place à des représentations des émotions ressenties qui bordent à l’abstraction. (…) Ikeda met en scène un monde d’âmes torturées, d’amours ambiguës, d’où transpire sa vision libertaire de l’existence. (…) elle représente ici une élite en pleine déliquescence, enfermée dans une univers “laid et froid“, et glorifie les personnages qui, en marge de ce modèle dominant et malgré leurs violentes névroses, essaient de vivres libres, d’aimer en paix.“ Écrit en 1975, juste après la parution de La Rose de Versailles, Très cher frère… apparait dans l’oeuvre de Ikeda comme le pendant féminin au Coeur de Thomas de Moto Hagio (publié à la même époque) qui présentait une intrigue romantique similaire mais se déroulant dans un pensionnat pour jeunes garçons. 

Très cher frère… est définitivement un chef d’oeuvre classique à lire absolument pour tout amateurs de manga shōjo. Malheureusement, ce titre est maintenant épuisé. On peut certes trouver des copies usagés sur eBay (à 140€ !) ou sur Amazon (à $347.33 !) mais c’est un peu cher pour mon budget. Toutefois, grâce à la magie du prêt entre bibliothèque (car la copie de la BANQ a été perdue), j’ai pu mettre la main sur une copie de la Bibliothèque Municipale de Lyon. Il reste à souhaiter que ce manga sera reprit par un nouvel éditeur pour le rendre accessible à une nouvelle génération de lecteurs. L’éditeur le plus probable pour une telle réédition serait sans aucun doute Akata, qui vient d’ailleurs d’annoncer au Festival d’Angoulême la publication de plusieurs manga dans sa Collection Héritage, notamment Le Coeur de Thomas (un manga shōjo par Moto Hagio à paraître en 2025) et 10 Billion Days and 100 Billion Nights (un manga shônen par Moto Hagio à paraître en janvier 2025).

Très cher frère…, par Riyoko Ikeda. Paris: Asuka Éditions, septembre 2009. 486 pages, ISBN 978-2-84965-626-6. Pour un lectorat adolescent (14+). Sens de lecture original (de droite à gauche).

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonGoodreadsGoogleWikipediaWorldCat ]

© Riyoko Ikeda, 2006. All rights reserved.

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