Monnaies anciennes 14

Marcus Aurelius

Je n’ai malheureusement qu’une seule pièce de Marcus Aurelius mais c’est un beau sesterce.

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Type:

Empire romain

Epoque: 

Antonins

Empereur: 

Marcus Aurelius

Règne: 

161 – 180 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

Mars -Décembre 161

Nature: 

Sestercius

Métal: AE ou  Orichalque

Qualité: VG / F

Taille: 

31 mm

Poids: 

22.451 g

Obverse

     

Inscription:

IMP CAES M AVREL – ANTONINVS AVG PM

Description:

Tête laurée, barbue, légèrement drapée sur l’épaule g., à d.

Reverse

     

Inscription:

CONCORD AVGVSTOR TR P XV / S – C (dans le champ) / COS III (en exergue)

Description:

M. Aurelius (à g., un rouleau dans la main g.) et L. Verus (à d.) debout, en toges, face à face, se serrant la main d.

Notes:

Payé $45 (1985/05/03)

 

Voir fiche

Réf.: 

S 1325; C 45; 

 

RIC III 795

La titulature des inscriptions nous permet une datation assez précise. Sur l’avers on retrouve IMP[ERATOR] CAES[AR] M[ARCVS] AVREL[IVS] – ANTONINVS AVG[VSTVS] P[ONTIFEX] M[AXIMVS]. Le revers ajoute CONCORD[IA] AVGVSTOR[VM] TR[IBUNICIA] P[OTESTE] XV, avec un S[ENATUS] C[ONSULTO] de part et d’autre du champ et un CO[N]S[VL] III en exergue. Marcus a reçu le titre de césar lors de son adoption en 138. Il reçoit la puissance tribunicienne pour la quinzième fois le 10 décembre 160 et son troisième consulat en janvier 161. Les autres titres (Auguste, Imperator et Grand Pontife) lui sont attribués lors de son accession au pouvoir le 8 mars 161. La puissance tribunicienne étant attribuée annuellement le 10 décembre de chaque année, la pièce a donc été frappée entre mars et décembre 161.

La représentation du revers est très intéressante car elle célèbres l’accession des deux co-empereurs, Marcus et Lucius, qui sont illustrés se serrant la main. L’inscription “concorde des augustes” souligne d’ailleurs le fait que cette accession se fait dans l’harmonie et la bonne entente. Elle se fait aussi “avec la permission du sénat” [S-C]. À la mort d’Antonin, le sénat aurait préféré acclamé Marcus comme unique successeur mais, celui-ci hésitant à prendre une telle responsabilité seul (il aurait sans doute aimé continuer ses études philosophiques), il insista pour que l’honneur soit accordé aussi à son frère adoptif, Lucius, en accordance avec le désir d’Hadrien. L’hésitation du sénat était compréhensible puisque c’était la première fois dans l’histoire de Rome que deux empereurs régnaient conjointement, avec les même pouvoirs (quoi que, en théorie, Marcus avait prédominance puisqu’il était le seul à détenir le titre religieux de Grand Pontife).

Il est important de noter que je n’ai trouvé dans les références aucunes autres pièces qui correspondent exactement à ce sesterce. Toutes les variantes présentent sur cette pièce se retrouvent sur d’autre types mais jamais ensemble. Et je suis pas mal sûr de ne pas me tromper: la tête de Marcus est bel et bien laurée car on voit clairement les lauriers qui dépassent sur le dessus de sa tête et les cordons qui l’attachent derrière. On voit aussi clairement un drapé sur son épaule. Les titulatures datées (TR P XV, COS III) sont également sans ambiguïté. Et cette pièce, par son poids et sa taille, est définitivement un sesterce. Pourtant, dans les références, je ne retrouve ce type de pièce qu’avec la tête nue (non laurée), avec un différent revers (où les empereurs sont assis et non debout), avec une autre date (TR P XVI) ou sur un as. Ma pièce serait-elle rare ?

Marcus Aurelius (Marc Aurèle en français) a été un empereur très respectable sur lequel il y aurait énormément de choses à dire. C’est un empereur très éduqué, qui avait un grand intérêt pour la philosophie stoïcienne et qui nous a laissé des textes écrits (son livre Pensées pour moi-même [Τὰ εἰς ἑαυτόν / Ta eis heauton] et une partie de sa correspondance avec son précepteur et professeur d’art oratoire, Marcus Cornelius Fronto). Il est reconnu pour sa grandeur d’âme et s’être appliqué à bien administrer l’Empire. Malheureusement, son règne correspond avec le début du déclin de celui-ci. Trajan ayant étendu les limites de l’Empire au-delà de ce qui était raisonnablement administrable et tant Hadrien que Antonin n’ayant fait qu’en consolider les défenses, il était inévitable que les peuples “barbares” frontaliers finissent par tenter de reprendre les territoires conquis par les romains. La grande majorité du règne de Marcus a donc été consacré à écraser des révoltes et à mener des guerres frontalières, principalement à l’est, contre les Parthes, et au nord contre les tribus germaniques des Marcomans et des Sarmates.

J’ai beaucoup d’admiration pour Marcus Aurelius, particulièrement après avoir lu (et relu) ses Pensées pour moi-même [BiblioGoodreadsWorldCat]. Sur le front des guerres marcomaniques, se sentant las et fatigué, près de la fin, il a couché sur le papyrus quelques réflexions sur sa vie, sa philosophie, sur la mort. Il en a résulté un ouvrage tout à fait édifiant. Il y dit, entre autre (mais je n’ai pas la citation exacte) qu’il est inutile de s’inquiéter des choses sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle. Il faut avancer dans la vie avec un but précis, en se concentrant sur l’essentiel et en restant indifférent au choses qui sont superficielles et sans conséquences réelles. J’ai toujours essayé de l’émuler mais sans grand succès.

Marcus était un homme qui recherchait la simplicité et l’égalité d’âme. Aussi, ses Pensées reflètent parfois une incroyable lucidité. Il était pieu (car il parle des Dieux, de “principe directeur” et de la vertu comme voie du divin) et pourtant il parle de la mort comme “la cessation des représentations qui nous viennent des sens, des impulsions qui nous meuvent avec des cordons, du mouvement de la pensée et du service de la chair” ! [Pensées pour moi-même, Livre VI, Verset XXVIII] Il ne faut pas y voir autre chose que “la dissolution des éléments dont est composé chaque être vivant” [II, XVII]. “La nature (…) donne et reprends tout” [X, XIV].

Les choses matérielles n’ont pour lui que peu de valeur: “Tout est petit, inconsistant, en évanescence!” [VI, XXXVI] Pour se le rappeler il faut les mettre à nu, les “dépouiller de cette fiction qui les rends vénérables”; ainsi, pour lui, l’accouplement n’est que “le frottement d’un boyau et l’éjaculation, avec un certain spasme, d’un peu de morve”. [VI, XIII] (Cela ne l’a pas empêché, avant de se remettre le nez dans les livres, de faire une douzaine d’enfants à sa femme Faustine — dont seulement la moitié survivront jusqu’à l’âge adulte).

Il faut vivre dans le présent [I, XIV]. “Chacun ne vit que le moment présent, et (…) ce moment ne dure qu’un instant” [III, X]. Car tout est évanescence: “toutes ces choses que tu vois seront (…) transformées et ne seront plus” [IV, III]. “Car rien ne vient de rien, comme rien ne retourne à rien” [IV, IV]. “Les choses qui, dans la vie, sont les plus estimées ne sont que vide, pourriture, insignifiance (…)” [V, XXIII].

Comme Socrate (cité par Diogène Laërce dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Livre II, Socrate, XXXI), il semble vénérer la connaissance et mépriser l’ignorance. “Tous ces défauts sont arrivés à ces hommes par leur ignorance (…)” [II, I]. “Donne-toi le loisir d’apprendre quelque bonne vérité, et cesse de te laisser emporter par le tourbillon” [II, VII]. “Vénère la faculté de te faire une opinion” [III, IX]. “Aie toujours prêts les principes requis pour la connaissance des choses divines et humaines” [III, XIII]. “Qu’est-ce donc qu’une âme instruite et cultivée? C’est celle qui connait le principe et la fin, et la raison qui se répand à travers l’universelle substance (…)” [V, XXXII]. “Celui qui ne sait pas ce qu’est le monde ne sait pas où il est” [VIII, LII].

La vérité n’est pas dans les apparences mais dans les faits. “Ce n’est pas ce qu’il éprouve mais dans ce qu’il accomplit que se trouvent le bien et le mal d’un être raisonnable et social” [IX, XVI]. “Vois ce qu’ils sont lorsqu’ils mangent, dorment, s’accouplent, vont à la selle, etc.” [X, XIX].

Cette pièce de monnaie, la seule que j’ai de Marcus, représente tout cela pour moi — le fait qu’il ait invité son frère adoptif à partager le pouvoir, sa philosophie. C’est pourquoi j’ai pour ce sesterce un fort attachement sentimental.

Sources: Numismatics, CoinArchives, acsearch, vcoins, coinproject (bare head), coinproject (as), Ancient Roman Coins, Wildwinds.

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Monnaies anciennes 13

Antoninus Pius

J’ai quatre pièces de monnaies au nom d’Antoninus Pius: trois as et un denier. Je vous présente d’abord le plus beau des as.

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Type:

Empire romain

Epoque: 

Antonins

Empereur: 

Antoninus Pius

Règne: 

138 – 161 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

142/3-144 EC

Nature: 

As

Métal: AE (bronze)

Qualité: VF

Taille: 

25 x 26 mm

Poids: 

10.187 g

Obverse

     

Inscription:

ANTONINVS AVG PI – VS PP TRP COS III

Description:

Tête barbue, laurée, à d.

Reverse

     

Inscription:

IMPERA – TOR II

Description:

Jupiter torse nu, assis sur un throne à g., tenant un éclair dans la main d. et un sceptre dans la g.

Notes:

Payé ± $20 (1985/01/25)

Voir fiche

“crevasse” sur le revers, au-dessus de l’éclair de Jupiter

Réf.: 

RIC 727  

BMC 1618

 

Ce très bel as d’Antonin le Pieux semble rare car très peu de sources le mentionnent (principalement RIC III: 727; il est absent de Sear (RCV 4th Ed.)). Les inscriptions nous permettent de le dater: ANTONINVS AVG[VSTVS] PIVS P[ATER ] P[ATRIAE] TR[IBVNICIA] P[OTESTATE] CO[N]S[SUL] III sur l’avers et IMPERATOR II sur le revers. À noter que les sources indiquent un S[ENATUS] C[ONSULTO] en exergue sur le revers mais, sur ma pièce, il ne semble pas y avoir assez de place pour une telle inscription (une variante qui semble n’apparaitre que sur l’aureus)! Antonin a reçu la plupart de ces titres (Auguste, Pieux) lors de son accession au pouvoir le 11 juillet 138, puis a été fait Père de la Patrie en 139. La puissance tribunicienne, comme c’est souvent le cas, n’est pas datée (elle a été reçu en février 138, lors de son adoption par Hadrien, et renouvelée annuellement par la suite en décembre). Toutefois, il a reçu le consulat pour la troisième fois en janvier 140 (quoiqu’il a été Consul Designatus III en 139) et ce titre ne fut pas renouvelé avant janvier 145 (il fut aussi Cos. Des. IIII en 144). Il reçoit le titre d’Imperator pour la seconde fois en 142 (quoique Sear, lui, place cette nomination en 143). La pièce aurait donc été frappé entre 142/143 et 144 EC. (Sources: Wikipedia, Numismatics, Numismatics, acsearch, FAC, CoinTalk).

IMG_8268-8269Cet autre as est aussi très beau (F, AE (bronze), 26×27 mm, 8.950 g, payé environ $20 à la même date que le précédent) mais l’inscription du revers est seulement à moitié lisible. Sur l’avers on retrouve une tête barbue de l’empereur, laurée, regardant vers la droite avec l’inscription ANTONINVSAVG[VSTVS] PIVS P[ATER] P[ATRIAE]. Le revers illustre une Pax (Paix) debout à gauche, tenant une branche d’olivier dans la main droite et une corne d’abondance dans la main gauche, entourée de l’inscription TR[IBUNICIA] POT[ESTATE] – CO[N]S[UL] II avec un S[ENATUS] C[ONSULTO] dans le champs de part et d’autre, et un PAX en exergue. Cela nous permet une datation précise (enfin!) puisqu’il a été consul pour la seconde fois seulement de janvier à décembre 139 (quoique, encore une fois, il a été cos. des. II dès 138). La représentation de la Paix fait sans doute allusion au fait que le règne d’Antonin a été très paisible et prospère. (Sources: RIC III 569a, Wikipedia, Numista, Numismatics, Wildwinds [Text / Pic]). Voir aussi ma fiche.

IMG_8553-8555Si l’on continue dans l’orde descendant de la qualité, cet as est seulement “beau” (VG, AE, 26 mm, 9.085 g, payé $13 le 1985/11/18) car l’inscription de l’avers est à peine lisible. On y retrouve un buste (tête?) de l’empereur, lauré, à droite avec l’inscription ANTONINVS AVG[VSTVS] – PIVS P[ATER] P[ATRIAE] TR[IBVNICIA] P[OTESTE] CO[N]S[VL] IIII — à noter que plusieurs des exemples que j’ai trouvé sur l’internet donne la césure au-dessus de le tête au milieu du “PI – VS”. Sur le revers on peut lire SPQR (Senatus Populusque Romanus) / OPTIMO / PRINCIPI (“[dédié] au meilleur des princes”) / S C (Senatus Consulto) dans une couronne de chêne. Antonin a été consul pour la quatrième et dernière fois en 145, ce qui fait que cette pièce peut dater à partir de cette date jusqu’à la fin de son règne, le 7 mars 161 — quoiqu’une source la date précisément à 147 sans autre explication (toutefois la pièce aurait pu être frappée en l’honneur des decennalia de 148 — qui correspondait aussi au neuf-centième anniversaire de fondation de la ville de Rome; cela fait du sens considérant l’inscription “le sénat et le peuple de Rome dédient cette pièce au meilleurs des princes”). (Sources:  Sear RCV [4th ed.]: 1292, Sear RCV [1983]: 1192, RIC III 827a, Wikipedia, CoinArchives, Numismatics, vcoins, Wildwinds, CoinProject). Voir aussi ma fiche.

IMG_8556-8557Finalement, ce denarius est dans un état encore assez beau (G, AR [argent], 18 mm, 3.192 g, acheté à Londres pour 5£ le 1986/02/05), quoique les inscriptions demeurent difficiles à lire et que les bords du flanc sont dentelés par l’usure et qu’il est partiellement recouvert de dépôts brunâtres. Étrangement, cette pièce est la plus intéressante du lot. Sur l’avers on retrouve la tête de l’empereur laurée à droite avec la probable inscription ANTONINUS AVG[VSTVS] PIVS TR[IBVNICIA] P[OTESTE] XXIIla lecture du numéral est incertaine car il pourrait s’agir de XXI ou même de XXIII mais XXII semble être l’occurence la plus fréquente. Sur le revers, l’inscription est TEMPLVM DIV[I] AVG[VSTI] REST[ITVTVM] avec CO[N]S[VL] IIII en exergue. L’inscription “Temple du divin Auguste restauré” commémore la restoration du temple d’Auguste et de Livie par Antonin en 912 AUC (159 EC). Le revers est illustré d’un temple octastyle, contenant deux figures assises (Divus Augustus et Livia), avec un podium de trois marches et surmonté d’un quadrige, d’un fronton au tympan décoré et de Victoires sur les angles. Le quatrième consulat d’Antonin date la pièce de 145 à 161 mais la vingt-deuxième puissance tribunitienne (TR P XXII) précise cette datation à 158-159 EC. (Sources: Sear RCV [1983]: 1142, Sear RCV [4th ed.]: 1292, Seaby RSC v.2: 799a, RIC III 290a, Wikipedia, CoinArchive, acsearch, CoinProject, FAC, numismatics, Catawiki, CoinTalk, BM Collection, Frederic Weber, NAC, Noble Roman Coins, DeaMoneta). Voir aussi ma fiche.

Titus Aurelius Fulvus Boionus Arrius Antoninus est né le 19 septembre 86 dans une famille sénatoriale originaire de Nemausus (Nîmes) en Gaule Narbonnaise. Antonin fait une longue carrière dans la magistrature: questeur, puis préteur, il devient consul en 120, puis proconsul d’Asie (probablement en 134-135). Il a épousé Faustina (en 110~115), nièce de Sabina (femme d’Hadrien) et, ayant gagné les faveurs de ce dernier, il est adopté le 25 février 138. Hadrien en fait son successeur à condition qu’il adopte à son tour et prenne comme successeurs ses favoris Marcus et Lucius. Antonin accède au pouvoir le 11 juillet 138, à l’âge de cinquante-deux ans. À cause de son âge avancé, Hadrien espérait probablement qu’il règne juste assez longtemps pour que Marcus et Lucius deviennent adultes (ils avaient respectivement dix-sept et huit ans) mais Antonin règnera vingt-trois ans! En considération pour sa grande dévotion envers son père adoptif (qu’il fait diviniser par le sénat) et la patrie, il reçoit le titre de “Pius” (Pieux).  Son règne a été tellement paisible et sans incidents que l’Histoire n’en a pas retenu grand chose. Il est considéré comme un bon et juste administrateur qui, comme Hadrien, s’est concentré à consolider les frontières de l’Empire (en doublant par exemple la frontière créée par Hadrien en Bretagne avec le mur d’Antonin un peu plus au nord). Toutefois, une paix prolongée signifie aussi la stagnation et cela sera ultimement une des causes du déclin de l’Empire. Il meurt de la fièvre (possiblement dues au paludisme) le 7 mars 161.

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Monnaies anciennes 12

Hadrianus

J’ai trois pièces d’ Hadrien: un as et deux sesterces. Je m’attarderai surtout sur le sesterce de très bonne qualité (F+/VF) et ne mentionnerai que brièvement les deux autres qui ne sont que d’une qualité “bonne” (G), voir passable (Fair). 

L’as (bronze, 26 x 28 mm, 9.591 g) nous offre sur l’avers un buste d’Hadrien lauré à droite, l’épaule gauche légèrement drapée, avec l’inscription HADRIANVSAVGVSTVS. Sur le revers on retrouve une Salus (Santé) drapée, debout à gauche, tenant un sceptre de la main gauche et une patère de la main droite avec laquelle elle nourrit un serpent enroulé autour d’une colonne ou d’un autel. L’inscription est SALVS – AVGVSTI (santé de l’Auguste) avec un S – C (Senatus Consulto) dans le champs et un COS III (consul tertium) en exergue. Hadrien a obtenu le titre d’Auguste à son accession au pouvoir le 11 août 117 et le consulat pour une troisième et dernière fois en janvier 119. La pièce est donc postérieure à ces dates. Les sources consultées en ligne (CoinArchive, Numista) la date soit de 125-126/7 ou 125-128. David R. Sear (Sear RCV (M): 3692) la date plus spécifiquement à 126 EC. Je l’ai acquise pour $10.75 le 1985/11/18. (Autres Réf.: C1367; RIC 678, RIC II.3 828). Voir aussi ma fiche.

Ce sesterce (bronze?, 31 x 32 mm, 23.278 g) nous offre sur l’avers un buste lauré (drapé?) et cuirassé d’Hadrien, à droite, avec la probable inscription HADRIANVSAVGVSTVS. Le revers est plus lisible et intéressant avec la représentation d’une galère à gauche (au-dessus des vagues, cinq rameurs avec un timonier [hortator] à la poupe sous un abris, devant l’acrostolium, et flanqué d’un enseigne [signum] et d’un étendard [vexillum]; à la proue, un mât et une voile repliée), surmontée de l’inscription FELICITATI AVG[VSTI] (pour le succès ou la bonne fortune de l’Auguste), flanquée de chaque côté de S – C (Senatus Consulto, “avec la permission du Sénat”) et de COS III (consul tertium) P P (Pater Patriae) en exergue. Hadrien ayant reçu le titre de Père de la Patrie seulement en 128, la pièce doit donc être postérieure à cette date. Certaines des sources en lignes (vcoins, vcoins, CoinArchives, acsearch, cointalk, British Museum) datent la pièce de 129-130, d’autres de 132-134/5 car cela correspondrait à la période où Hadrien parcours l’empire (à Athènes et en Asie [Syrie, Égypte] de 129 à 133, en Judée de 133 à 134). Il semble difficile d’établir quelle variante (tête vs buste, drapée ou cuirassée, nombre de rameurs et gréements de la galère) correspond à quelle date. Je l’ai acquise pour environ $5 (1985/01/06). (Autres Réf.: Sear RCV (83): 1013; RIC 706). Voir aussi ma fiche.

Type:

Empire romain

Epoque: 

Antonins

Empereur: 

Hadrianus

Règne: 

117-138 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

128-138 EC

Nature: 

Sestercius

Métal: Orichalque

Qualité: VF/F+

Taille: 

30-31 mm

Poids: 

29.686 g

AVERS

     

Inscription:

HADRIANVS – AVG COS III PP

Description:

Tête laurée, barbue, à droite

REVERS

     

Inscription:

FELICI – TAS AVG / S C (dans le champs)

Description:

Felicitas drapée, debout à g., tenant une branche dans la main d. tendue et un long caducée dans la g.

Notes:

Payé $35 (1985/12/17)

 

Voir fiche

Réf.: 

RIC II: 750

C 620

Sear RCV (M): 3595 

Finalement, ce superbe sesterce nous offre sur l’avers la tête d’Hadrien laurée, regardant à droite, avec l’inscription HADRIANVSAVG[USTVS] CO[N]S[UL] III P[ATER] P[ATRIAE]. Hadrien a reçu le titre d’Auguste lors de son accession au pouvoir en 117, son troisième consulat en 119 et le titre de Père de la Patrie en 128. La pièce a donc été frappée après cette dernière date.

Sur le revers, on retrouve une représentation de la Felicitas (Félicité), drapée [stola], tenant une branche et un long caducée, avec l’inscription FELICITTAS AVG[VSTI] et S[ENATUS] C[ONSULTO] dans le champs de part et d’autre. Ici le Caduceus est un symbole de paix, Felicitas Augusti signifie “pour la bonne fortune de l’empereur [ou l’Auguste]” et Senatus Consulto signifit “avec la permission du sénat”. Le sénat souhaite donc à l’empereur un bon succès dans une entreprise quelconque (par exemple dans ses voyages) ou dans le maintient de la paix de l’Empire.

Les pièces d’Hadrien ne semble jamais comporter de datation très précise. Toutefois, les sources consultées en ligne (CoinArchive, numismatics, numismatics, wildwinds) datent cette pièce soit de 134-138 ou plus précisément de 136 — mais aucunes n’indiquent vraiment quelle est la base pour parvenir à cette datation.

Hadrien est sans aucun doute l’un des empereurs que j’admire le plus. Ce que Trajan fit pour l’expansion du territoire et de l’économie de l’Empire, Hadrien le fit pour les arts et la culture. Il est né à Italica, en Espagne, le 24 janvier 76 EC. Son père meurt lorsqu’il n’a que dix ans et son tuteur devient le cousin-germain de son père, le futur empereur Trajan (dont il épousera la nièce, Sabine, en 100 EC). Il poursuit le cursus honorum en devenant magistrat (en 94), puis tribun militaire (en 95, 96 et 97), questeur (en 100), tribun de la plèbe (en 102), préteur (en 104), consul suffect (en 108) et finalement légat (général d’armée, en 113 durant la campagne contre les Parthes et légat de Syrie en 116). Sur son lit de mort, Trajan le nomme son successeur en l’adoptant légalement et il lui succède le 11 août 117. 

Il n’a pas poursuivit la politique expansionniste de son prédécesseur mais a plutôt travaillé à en maintenir l’acquit: en protégeant les frontières (construction de fortifications [limes], dont le célèbre mur d’Hadrien par exemple), en construisant de nombreux monuments (aqueducs, temples, bibliothèques, l’Athenæum, etc.) et en réorganisant l’administration de l’Empire. Il a beaucoup voyagé au travers de l’Empire pour voir aux besoins des différentes provinces et a été un véritable patron pour les arts et les lettres.

À partir de 134, des problèmes de santé le confine à sa villa de Tibur. En 136, il adopte et nomme caesar Lucius Ceionius Commodus (possiblement son fils naturel) qui prend alors le nom de Lucius Ælius Verus. Toutefois, celui-ci meurt de pneumonie en janvier 138. Il aurait aimé adopter et choisir comme successeurs son protégé Marcus Aurelius Antoninus et le fils d’Aelius, Lucius Aurelius Verus, mais ceux-ci sont alors trop jeunes. À la place il adopte comme successeur le vieux consul Aurelius Antoninus, mais à la condition qu’il adopte à son tour Marcus et Lucius pour en faire ses successeurs. Hadrien meurt à la station thermale de Baïes le 10 juillet 138.

Une belle série de pièces de monnaies qui nous font voyager dans l’Empire Romain auprès d’Hadrien…

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Pictorial chronicle [002.020.313]

L’Été Indien

C’était l’automne
Un automne où il faisait beau
Une saison qui n’existe que dans le Nord de l’Amérique
Là-bas on l’appelle l’été indien

L’Été Indien, Joe Dassin

[ iPhone 11 Pro, couché de soleil sur le parc, 2020/11/06-07 ]

Haiku d’chaleur

On craignait la longue noirceur
Mais il y eut une étincelle d’espoir
L’été indien de la démocratie !

IMG_8592On a eut trois ou quatre jours de gel avec même un peu de neige au sol, alors on croyait bine que l’hiver était arrivé… Quelle surprise de voir un redoux de plus d’une semaine qui s’annonce être un été indien exceptionnel, voir même historique ! 

Il faut dire que ce beau temps tombe à pic. Au même moment où tombait la neige (et le lendemain) les Américains semblaient vouloir réélire leur grand épouvantail orange. Heureusement ce n’était qu’une illusion et, avec le beau temps, le dictateur en herbe s’est fait jeter et tout le monde dansait de joie ! Hélas, l’hiver est inévitable et la COVID le rendra encore plus terrifiant. Mais malgré le froid, nos coeurs seront au chaud, à l’idée de savoir qu’au printemps la démocratie revivra !

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Monnaies anciennes 11

Transition vers les Antonins

Nerva (97 EC)

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Comme je l’ai mentionné pour la pièce précédente, à la fin de la dynastie des Flaviens, le sénat s’est empressé de nommé comme successeur un vieil empereur inoffensif, Nerva. Malheureusement, son règne fut très bref (du 18 septembre 96 au 27 janvier 98, c’est-à-dire à peine plus d’un an) et peu de monnaies furent donc frappées à son nom. Je n’ai donc qu’une seule pièce de cet empereur, et dans une condition très pauvre. Je tenais toutefois à vous la montrer comme un exemple de pièce à peine lisible et pour avoir l’occasion de parler de cet empereur de transition. 

J’ignore comment j’ai identifié cette pièce originalement (mes yeux devaient être meilleurs dans ce temps-là) mais j’ai sans doute procédé par comparaison. L’avers comporte une tête de l’empereur laurée avec (croyez le ou non) l’inscription IMP CAESAR NER-VA AVG III COS. Ce qui a probablement aidé à l’identifier c’est le “III COS” qui est un peu lisible et est une façon inhabituelle d’indiquer que la pièce a été frappée sous le troisième consulat (en 97). Normalement, la titulature aurait due être “COS III”. Sur le revers on retrouve un large S C au centre d’une couronne de laurier (FAC: Laurel wreath) avec, en-dessous, un numéral grec (qui représente probablement le numéro de la frappe dans une série successive). Je crois qu’ici il s’agit d’un beta (𝞫). “S.C.” est l’abréviation de Senatus Consulto (“avec la permission du Sénat”) ce qui met bien l’emphase sur le fait que l’empereur a tout le soutien du sénat.

Il s’agit d’une petite dénomination de bronze (AE22, 22 mm, 7.072 g) caractéristique d’Antioche en Syrie. Je l’ai acquise pour environ $7 dans les années ’80. J’ai trouvé des pièces très similaires sur l’internet (Wildwinds, Vcoins, CoinProject, Provincial Romans, Henzen, acsearch, CoinsHome, MAshops, Iomega Collection) et dans Sear GICV 949. Voir aussi ma fiche (recto & verso).

On connait peu de chose du règne de Nerva mais l’histoire en a gardée une impression positive. Toutefois, l’économie de l’empire n’avait pas encore récupéré des suites de la guerre civile. N’ayant pas le support de l’armée et étant d’un âge avancé, sans descendance, il fut forcé par les militaires à se choisir un successeurs parmi eux afin d’assurer une transition de pouvoir pacifique. Il porta son choix sur un général d’armée d’origine hispanique, Marcus Ulpius Traianus, qu’il adopta selon la loi romaine. Cela complètera la transition vers la dynastie des Antonins, qui est considérée comme l’apogée de l’empire romain.

Denarius de Trajan (103-111)

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Type:

Empire romain

Époque: 

Antonins

Empereur: 

Trajan

Règne: 

98 – 117 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

103 – 111 EC 

Nature: 

Denarius

Métal: AR (Argent)

Qualité: VG+

Taille: 

17 x 18 mm

Poids: 

2 g

AVERS

     

Inscription:

IMP TRAIANO AVG GER DAC PM TR P

Description:

Buste lauré, partiellement drapé (épaule g.), à d. 

REVERS

     

Inscription:

COS V PP SPQR OPTIMO PRINC

Description:

Aequitas (Équité) assise à gauche, tenant une balance dans la main d. et une cornucopia dans la g.

Notes:

Payé $35 (1987/09/21)

 

Voir fiche

Réf.: 

RIC 119; C 86; 

BMC 288; Strack 145

Sear RSC II: 86

J’ai quatre pièces de monnaies de Trajan (un as, un dupondius, un sesterce et un denier) mais c’est le denier qui me semble le plus intéressant parce que c’est la pièce avec la plus haute dénomination et qu’elle est en très bon état. Encore une fois, l’identification et la datation de la pièce est assez évidente grâce aux inscriptions qui nous donne une nomenclature et une titulature précise.

Sur l’avers on retrouve IMP[ERATOR] TRAIANO AVG[VSTVS] GER[MANICVS] DAC[ICVS] P[ONTIFEX] M[AXIMVS] TR[IBVNICIAE] P[OTESTATE] et sur le revers CO[N]S[VL] V P[ATER] P[ATRIAE] S[ENATVS] P[OPVLVS] Q[UE] R[OMANVS] OPTIMO PRINC[IPI]. 

Trajan obtient le titre de Germanicus (vainqueur des Germains) à son adoption en 97 alors qu’il est gouverneur de Germanie Supérieure. Il reçoit la même année la Puissance Tribunicienne (qui est renouvelée annuellement, d’abord en octobre, puis en décembre à partir de 100 EC). À la mort de Nerva, le 27 janvier 98, il devient empereur et prends le titre d’Imperator, d’Auguste, de Père de la Patrie, et de Grand Pontife. Dès 100 (avant le 1er septembre), le Sénat et le peuple de Rome (SPQR) lui décernent le titre d’Optimus Princeps (“le Meilleur des Princes”, en référence au fait que Nerva ait choisi le meilleur candidat pour sa succession — image vertueuse renforcée par la représentation de l’Équité qui accompagne l’inscription). Il reçoit le titre de vainqueur des Daces (Dacicus) en 102. En 103, il est nommé consul pour la cinquième fois (COS V = Consul quintum) — c’est d’ailleurs la seule titulature qui est spécifiquement datée, donc la pièce n’a pas pu être frappée avant cette date. Et comme il est consul pour le sixième fois seulement en 112 et qu’il ne reçoit le titre de vainqueur des Parthes (Parthicus) qu’en 116, la pièce doit être antérieure à ces dates (donc au plus tard en 111). Toutefois, après la conquête de l’Arménie en 114, le sénat lui attribut officiellement le titre d’ Optimus ce qui pourrait possiblement contredire la datation de la pièce, si la nomenclature “TRAIANO” cachait plutôt — derrière la déclinaison différente du nom — l’abréviation TRAIAN[VS] O[PTIMVS]… Possible, mais j’en doute. Aussi, sans raisons évidentes, certaines sources datent ce genre de pièces à 108-109 EC.

Trajan est considéré comme l’un des meilleurs empereurs romains. Bon administrateur et grand militaire, ses conquêtes (notamment en Dacie et les territoires Parthes) ont non seulement considérablement étendu les frontières de l’Empire mais ont aussi renfloué ses coffres, ce qui a permis de payer pour un imposant programme de constructions publiques (aqueducs, routes, thermes, temples, forum, marchés, et monuments — dont la fameuse colonne Trajane). Il institue également une aide alimentaire pour les citoyens les plus pauvres. Il adopte son petit-neveu Publius Aelius Hadrianus qui lui succède lorsqu’il meurt le 8 ou 9 août 117 à Selinus (Turquie) des suites d’un accident vasculaire cérébral (possiblement lié à une crise de paludisme) sur le chemin de retour d’une campagne contre la révolte judéo-parthe.

Une belle pièce de monnaie, plutôt ordinaire, mais qui nous ouvre une porte imaginaire sur le règne de cet empereur extraordinaire que fut Trajan.

Sources: Google, CoinProject, numismatics, CoinArchives, Wildwinds, acsearch, FAC (Optimus)

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Monnaies anciennes 10

Denarius de Domitianus (79)

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Type:

Empire romain

Epoque: 

Flaviens (69-96 EC)

Figure: 

Domitianus (Caesar)

Règne: 

14 sept. 81 – 18 sept. 96 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

79 EC

Nature: 

Denarius

Métal: AR (argent)

Qualité: G

Taille: 

17 mm

Poids: 

3.118 g

Avers

     

Inscription:

CAESAR AVG F DOMITIANVS COS VI (à revers)

Description:

Tête laurée, à droite

Revers

     

Inscription:

PRINCEPS – IVVENTVTIS

Description:

Salus (Santé), drapée, debout à droite, jambes croisées, reposant le bras gauche sur une colonne, tenant un serpent dans la main droite et le nourrissant à partir d’une patère de la main gauche

Notes:

Acheté $35

Voir fiche

inscription sur l’avers est inversée; usure sur le revers mais qui n’a pas effacée l’inscription

Réf.: 

RIC vol. II: 243

Cohen vol. 1: 384

RSC 384, Sear RCV (83) 774 ?

Encore une fois on retrouve ici un denier très ordinaire de Domitianus, le troisième et dernier empereur Flaviens. Cette pièce est facilement identifiable et datable grâce à l’inscription qui offre une nomenclature et titulature bien lisible: CAESAR AVG[VSTVS] F[LAVIVS] DOMITIANVS CO[N]S[VL] VI.

Domitien a été consul dix-sept fois mais pour cinq de ces années il a été Consul suffectus (remplaçant ou suppléant — indiqué en gras): en 71, 73, 75, 76, 77, 79, 80, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 90, 92 et 95. Son sixième consulat (COS VI, souligné) a donc été en 79 (de janvier à décembre).

La caractéristique la plus frappante de cette inscription est qu’elle est à revers (de d. à g.), la base du texte étant du côté extérieur de la pièce, ce qui est peu fréquent.

Domitien accède au pouvoir le 14 septembre 81, lorsque son frère Titus décède subitement de la peste. Il a été élevé loin de la cour et de sa famille, et son frère ainé ne partage aucun pouvoir avec lui, ce qui a pu être une source de ressentiment. Son administration de l’Empire semble avoir été bonne et il était aimé tant du peuple que de l’armée. Toutefois, il a régné d’une façon autocratique, souvent avec répression, concentrant le pouvoir entre ses mains au détriment du Sénat — ce qui lui attire la haine des grandes familles patriciennes. Il en résulte quelques complots qui culminent avec son assassinat par des membres de son entourage (garde prétorienne et ministre). Étant donné que les historiens romains (Tacite, Suétone, Dion Cassius) étaient tous soit sénateurs ou patriciens, l’histoire a conservé de lui une image plutôt négative — une brute peu intelligente. À sa mort, le Sénat s’empresse de proclamer la damnatio memoriae (condamnant sa mémoire à l’oubli) et à nommer comme successeur Nerva, un vieux politicien sans enfants qui ne risquait pas d’avoir d’ambition dynastique!

Princeps Juventutis (“Prince de la jeunesse”) était à l’origine le titre du chef de l’Ordre Équestre, mais sous l’Empire, il est devenu simplement un titre honorifique donné aux jeunes princes de la famille impériale considérés comme les héritiers du trône. Sur les monnaies, l’inscription est généralement accompagnée d’une représentation militaire (bannières et lances), parfois de nature équestre. Dans ce cas-ci, il s’agit d’une Salus (“Santé”, l’équivalent de la déesse grecque Hygie, généralement associée à son père, Asclépios, dieu de la médecine et fils d’Apollon). Sa représentation est souvent l’équivalent d’un souhait de prompt rétablissement à une figure politique qui a des problèmes de santé, mais le jeune Domitien est perçu comme ayant une bonne vigueur physique. Il s’agit donc probablement d’un souhait de bonne santé suite au décès de son père Vespasien (le 23 juin 79) et à l’accession de son frère Titus au pouvoir, ou à la suite d’une catastrophe naturelle (comme l’éruption du Vésuve le 24 octobre 79). Ces derniers détails pourraient possiblement nous permettre de dater la pièce à la deuxième moitié — ou même à la fin — de 79.

C’est une pièce de monnaie somme toute banale, mais l’une des deux seules pièces que j’ai de Domitien (l’autre est un as) et qui m’offre une bonne occasion de parler de cet empereur. 

Description en anglais:

Obv: Laureate head right

Rev: Salus, draped, standing right, resting left arm on column, holding snake in right hand and feeds it out of patera in left

Sources: 

Wildwinds, CoinArchives, Numiscmatics, Vcoins, FAC (Salus), FAC (Princeps Juventutis)

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Monnaies anciennes 9

As de Vespasianus (72-73 EC)

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Type:

Empire Romain

Époque:

Flaviens (69-96 EC)

Empereur: 

Vespasien

Règne: 

69-79 EC

Frappe: 

Rome

Datation: 

72-73 EC

Nature: 

As

Métal: AE (bronze)

Qualité: G

Taille: 

26 mm

Poids: 

9 g

Obverse

     

Inscription:

IMP CAES VESP AVG PM T P COS IIII CENS

Description:

Tête laurée à droite

Reverse

     

Inscription:

S C (dans le champs)

Description:

Spes (Espérance) debout à gauche, tenant une fleur dans la main droite, relevant sa robe avec la main gauche

Notes:

Payé $26 (1987/09/21)

 

Le “V“ de “VESP“ est frappé d’une marque

Réf.: 

RIC 545; C 450

 

RIC II Pt1 (2nd Ed): 596

Un autre as de la dynastie des Flaviens qui n’a rien de remarquable sinon que c’est une pièce de Vespasien et que l’inscription est bien lisible. Celle-ci nous permet de dater la pièce: IMP[ERATOR] CAES[AR] VESP[ASIANVS] AVG[VSTVS] P[ONTIFEX] M[AXIMVS] T[RIBVNICIAE] P[POTESTATIS] [?] CO[N]S[VL] IIII CENS[OR].

Vespasien est d’origine modeste mais déjà sous Claude il devient légat de légion en Germanie, puis consul (en 51) et proconsul. Sous Néron il est légat de Judée. À la mort de ce dernier, c’est la guerre civile alors que plusieurs légions proclament leurs généraux empereurs. En juillet 69 Vespasien est donc acclamé empereur par ses troupes et reçoit les titres de Imperator, de Augustus ainsi que la puissance tribunicienne (celle-ci sera renouvelée annuellement au 1er juillet). Ayant reçu de nombreux support (dont celui de son frère, préfet de Rome, et de Marcus Antonius Primus), Vespasien prédomine et est nommé empereur par le Sénat en Décembre 69.

L’année suivante, en 70, il impose la paix en Orient avec l’aide de son fils Titus (en écrasant la révolte juive et en envoyant une ambassade auprès des Parthes) et reçoit les titres de Grand Pontife et de Père de la Patrie. Il entreprends de nombreuses réformes et la reconstruction de Rome (partiellement détruite par le Grand Incendie de 64) notamment avec l’amphithéatre Flavien (Colosseum). Pour refaire les finances de l’Empire, épuisées par la guerre civile, il crée de nouveaux impôts (dont la fiscus judaicus) et taxes (dont une sur la collecte d’urine, nécessaire en teinturerie, et qui sera la source des expressions “l’argent n’a pas d’odeur” et “vespasienne”). Ce fut donc un excellent empereur, reconnu pour être traditionaliste mais réformateur, économe mais bâtisseur. À sa mort, en juin 79 (possiblement de dysenterie), il fut divinisé par le sénat et son fils Titus lui succéda.

Toutefois la datation de cette pièce me pose un dilemme due à une contradiction. La titulature de la puissance tribunicienne n’est pas datée mais on suppose qu’il s’agit de la quatrième (TR.P. IIII — le chiffre IIII n’étant peut-être pas répété et donc partagé avec le COS IIII) que Vespasien a reçu en 72 (du 1er juillet 72 au 1er juillet 73). La pièce a été frappée sous son quatrième consulat (COS IIII) normalement reçu pour l’année 72 (de janvier à décembre) mais elle comporte aussi la titulature “CENSOR” qu’il a reçu en 73 (présumément en janvier). Cependant il ne reçoit pas son cinquième consulat avant 74, alors son quatrième consulat se serait-il étendu sur deux ans? Les sources consultés (je n’en ai trouvé que très peu en ligne [RIC II Pt1 (2nd Ed): 596] et D.R. Sear ne mentionne pas cette pièce) la date en 73…

L’image du revers, la déesse Espérance (Spes), se retrouve souvent sur les pièces au début du règne d’un prince, afin d’indiquer “soit les anticipations favorables que le peuple avait de lui, soit les attentes qu’il voulait susciter sur lui-même” (FAC). L’inscription “S.C.” veut simplement dire Senatus Consulto, c’est-à-dire “avec la permission du Sénat.”

Une autre belle pièce, intéressante car elle évoque de grands moments de l’histoire de l’Empire Romain…

Description en anglais:

Obv: Head laureate, r.

Rev: Spes advancing l., holding flower

Sources: 

Numismatics, Forum Ancient Coins (Spes)

 

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Monnaies anciennes 8

As de Titus (césar)

Je vous présente maintenant des pièces de monnaie de l’Empire Romain proprement dit, où les pièces étaient généralement frappées à l’effigie de l’empereur au pouvoir. Je n’ai que très peu de pièces frappées sous la dynastie des Julio-Claudiens (d’Auguste à Néron) parce qu’elles sont plus en demande et donc plus chère, ce qui fait que les miennes ne sont pas en très bon état (mais j’y reviendrais possiblement plus tard). Je passe donc à la dynastie suivante: les Flaviens (Vespasien, Titus et Domitien). Ici, il s’agit de Titus alors qu’il était césar (second et successeur présumé) sous son père Vespasien qui a été empereur du 22 décembre 69 au 23 juin 79 EC.

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Type:

Empire Romain

Époque:

Vespasien (69-79 EC)

Figure: 

Titus (caesar)

Règne: 

24 juin 79 – 13 sept 81

Frappe: 

Rome

Datation: 

1 janvier – 1 juillet 72

Nature: 

As

Métal: Ae (bronze) ? Laiton ?

Qualité: G

Taille: 

26 mm

Poids: 

10.072 g

Avers

     

Inscription:

T CAES VESPASIAN IMP P TR P COS II

Description:

Tête laurée, à droite

Revers

     

Inscription:

AE-QVITAS-AVGVSTI / S.C. [dans le champs]

Description:

Aequitas debout à gauche, tenant une balance et un long sceptre

Notes:

Payé ±$10.75 (1985/11/18)

 

Voir fiche

Réf.: 

C-6, RIC 618, BMC 825d

RIC II: 415

Sear RCV (83): 737

Pour cette pièce, toute l’information pertinente se retrouve dans la nomenclature et la titulature de l’avers qui sont heureusement bien lisible: T[ITVS] CÆS[AR] VESPASIAN[VS] IMP[ERATOR] P[ONTIFEX] TR[IBVNICIÆ] P[OTESTATIS] CO[N]S[VL] II.

Pour la nomenclature il faut faire attention car elle ressemble beaucoup à celle de son père [IMPERATOR TITVS FLAVIVS VESPASIANVS AVGVSTVS]. La subtilité est dans l’ordre où il reçoit ses titres: ils n’ont pas eut les même titre en même temps (la titulature de Vespasien commence avec le IMP) alors l’identification de la pièce se fait par la concordance entre les titres et la datation…

Titus a reçu le titre de caesar lorsque son père est devenu empereur en 69 EC. Puis il reçoit le titre d’Imperator après avoir reconquit Jérusalem en 70. Il reçoit la puissance tribunicienne pour la première fois en 71 (renouvelable le 1er juillet) et le titre de Consul pour la seconde fois en janvier 72. La pièce a été frappée avant qu’il reçoive la puissance tribunicienne pour la seconde fois au début juillet 72, donc elle date entre le 1er janvier et le 1er juillet 72. À noter que le titre de pontifex (“qui fait le pont” en latin — littéralement, puisque les pontifes entretiennent le pont Sublicius à Rome, mais aussi figurativement, car ils sont intermédiaires entre le profane et le sacré) est une fonction religieuse (c’est une une sorte de prêtre et de jurisconsulte).

Le revers illustre une Aequitas, déesse de l’équité (par extension aussi du commerce). Elle tient une balance (symbole de justice) et une hasta pura (lance sans fer ou pointe décernée à un soldat en signe de valeur). L’inscription Aequitas Avgvsti (“équité des empereurs”) fait référence à la vertu (équité, avoir le courage d’être juste) dont font preuve l’empereur et son successeur. Dans le champs, de par et d’autre, on retrouve les initiales S.C. pour Senatus Consulto, “avec la permission du Sénat.”

La dénomination de cette pièce est un As (de “æs” qui veut simplement dire métal non-précieux en latin, c’est-à-dire le cuivre ou le bronze). L’as valait un seizième de denier (en argent), un quart de sesterce (en orichalquelaiton, avec un poids de 25 g), et un demi dupondius (en laiton, environ 12.5 g). L’as était lui généralement frappé en bronze (mais aussi parfois en cuivre ou en laiton) et pesait environ 11 g. Si on ne fait pas attention on peut le confondre parfois avec le dupondius car les deux ont à peu près la même taille (26-28 mm) mais le dupondius est légèrement plus épais et donc plus lourd. Aussi la tête de l’empereur est radiée (portant une couronne radiée) sur le dupondius et laurée (portant une couronne de lauriers) sur l’as. L’as cesse d’être produit sous la dynastie des Antonins (au IIe siècle EC).

C’est une pièce qui n’a pas beaucoup d’intérêt en soi mais qui a une valeur sentimentale pour moi car j’aime bien Titus. Je l’ai étudié à l’université (“Pouvoir et religion sous le principat de Titus”) et son court règne est riche en événements. En effet, avec son père il a construit l’amphithéâtre Flavien (ou Colosseum) sur le site de la domus aurea de Néron et il en organise les très fastes jeux inauguraux en 80. Il mène aussi campagne durant la première guerre judéo-romaine pour mettre fin à la révolte en Judée (il fait le siège de Jérusalem en 70, de Massada, détruit le temple d’Hérode et revient triomphant à Rome avec un riche butin). Finalement, c’est durant son règne en août (ou octobre?) 79 que le Vésuve fait éruption et ensevelie les villes de Pompéi et d’Herculanum. Il a été éduqué à la cour de Claude, auprès de Britannicus, et a suivit le cursus honorum: il est tribun militaire en 57, puis légat de la Legio XV Apollinaris auprès de son père en 67. Durant son principat (caesar), il avait la réputation d’être débauché et cruel, mais tout cela est oublié lorsqu’il devient empereur en 79 et il est perçu par l’Histoire comme un bon administrateur, respectueux des traditions. Il meurt de la peste en septembre 81. C’est ma seule pièce de Titus.

Description en anglais:

Obv: Head of Titus, laureate, right

Rev: Aequitas, draped, standing left, holding scales in right hand and long vertical rod (pertica) or sceptre (hasta pura) in left

Sources: 

Forum Ancient Coins, numismatics, wildwinds, coinproject (Dup), coinproject (As), acsearch

Forum Ancient Coins: Aequitas Augusti, Aequitas, Hasta Pura, Senatus Consulto

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Pictorial chronicles [002.020.286]

Ça bouge dans l’parc !

Cet été il y a eut beaucoup de travaux dans le parc Frédéric-Back et j’imagine qu’il y en aura encore beaucoup cet automne. Je suppose que les firmes d’aménagements travaillent fort pour essayer de rattraper le retard acquis durant les mois de confinement du COVID-19. Les travaux de la phase d’aménagement actuelle doivent être complétés à l’automne, donc j’imagine qu’un nouveau secteur ouvrira sans doute avant l’hiver ou sinon, si le retard n’est pas complètement rattrapé, au printemps. J’ai bien hâte de voir un nouveau secteur et d’y faire de la randonnée. Toutefois, certains secteurs, déjà  prêts, ont ouvert durant l’été. Voici quelques images pour en témoigner…

CESM-plan_d_ensemble

Le parc tel qu’il sera lorsque complété (en 2026!)

D’abord, quelques commentaires négatifs pour se débarrasser des choses désagréables en premier. Je déplore le manque de communication de la ville qui ne tient pas les citoyens au courant du progrès et des échéanciers des travaux. Ce ne serait pas très difficile d’avoir une site ou un blogue, même une page Facebook, qui suivrait de semaine en semaine l’évolution des travaux, illustrée par plusieurs photographies. On a fini tel sentier, on a planté tel type d’arbres, etc. Un plan qui décrit qu’est-ce qui a été planté où, les essences d’arbres, les espèces de buissons et de fleurs, serait aussi très utile. Mais, bon, trois ans après avoir ouvert les premiers secteurs du parc, ils ne sont même pas capable d’afficher le nom du ou des artistes qui ont créé les différentes oeuvres d’art réparties dans le parc, alors faire une site pour tenir les citoyens au courant des travaux, cela semble bien au-delà de leur capacité… Il n’y a qu’un site d’information qui explique un peu où est le parc, sa vocation, quelles sont les activités que l’on peut y faire, et quelques mots sur l’aménagement mais qui n’a pas été mis à jour depuis longtemps. C’est tout.

Autre problème: la ville “incite” les citoyens à enlever les espèces nuisibles comme l’herbe à poux de leur propriété, à grand coup de menaces et d’amendes, mais n’est même pas capable d’en faire autant dans ses parcs ! Le parc est littéralement infesté d’herbes à poux. Trop probablement pour que les équipes d’aménagement puissent tout arracher à la main. C’est sans doute pourquoi ils ont eut recourt à la pulvérisation d’herbicide sur les secteurs envahit pas de nombreux plants d’herbe à poux. Comme l’an dernier, ça a été fait discrètement, sans rien dire à personne. Seul en témoigne les larges bandes de végétation brûlées où l’herbe à poux poussait. Malheureusement cela n’affecte pas seulement l’herbe à poux mais toute la végétation qui entourait la zone traitée, dont les tournesols. Et rien n’est dit sur la nature du produit utilisé. Est-ce toxique? Peut-on laisser nos enfants ou nos animaux domestiques jouer en toute sécurité dans la zone traitée? Pourtant, je crois, l’usage d’herbicide est interdit à la ville. Encore un cas de “faites ce que je dit, pas ce que je fait”?

[iPhone 11 Pro, Parc Frédéric-Back, 2020/08/15, 8/27-28]

Lors de l’inauguration du parc en août 2017 (voir mon album photo sur Flickr) il n’y avait que quatre secteurs du parc qui étaient ouvert au public: les secteurs Papineau Nord et Sud, le secteur Boisé Est et le secteur secteur Iberville Sud. Selon la planification originale, trois nouveaux secteurs devaient ouvrir au printemps 2019: Plaine Est, Jarry Est et Iberville Nord. Cependant, ce ne fut pas le cas: un changement d’administration et des retards dans les travaux ont amené une modification de la planification et de l’échéancier. Ce n’est qu’après une visite au centre d’accueil de La Tohu au printemps et la réception d’une lettre circulaire déposée dans ma boîte à malle à l’automne 2019 que j’ai eut une idée des nouveaux échéanciers — et encore, avec d’inévitables délais et le confinement de la COVID-19, il y a de nouveaux retards.  Initialement les travaux devaient prendre fin en novembre 2020 pour Iberville Nord et Boisé Sud / Jarry Est et au printemps 2021 pour Plaines Est. Pour l’instant, avec beaucoup d’effort, il semble que l’échéancier est plus ou moins tenu et ces secteurs pourraient ouvrir au public avant l’hiver ou au printemps prochain…

Parc-Frederic-Back_plannification2018

[ Plan de séquençage des secteurs 2017-2018 ] 

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Two Thanking Tanka

Thanks for the covid misery
Thanks for the trumpian craziness
Thanks for all the body pain

Thanks for the climate doom
Thanks for our self-destructive idiocy

⭐︎ ⭐︎ ⭐︎

I am grateful for all the bounties of nature
I have gratitude for the kindness I’m given
I appreciate the efforts for betterment

I acknowledge I had a good life
And recognize it could be much worse

 

[ Traduire ]

Monnaies anciennes 7

Pièce Grecque impériale de Quadratus

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Type: 

Monnaie provinciale (Grecque Impériale)

Époque: 

Sous le règne de Néron (54-68 EC) et la  gouvernance de Quadratus (50-60 EC)

Frappe: 

Antioche

Datation: 

55-56 EC

Nature: 

AE 18

Métal: AE (bronze)

Qualité: F

Taille: 

19 x 21 mm

Poids: 

5.577 g

Obverse

     

Inscription:

𝝖𝝢𝝩𝝞𝝤𝝬𝝚𝝮𝝢 (par devant)

Description:

Tête de la ville-déesse d’Antioche (Tyche), voilée et couronnée d’une tourelle, à droite

Reverse

     

Inscription:

𝝚𝝥𝝞.𝞙𝞞𝞤𝞐𝝙𝝦𝝖𝝩𝝤𝝪 / 𝝚𝝩.𝝙𝝦 (en exergue)

Description:

Bélier sautant à droite, regardant en arrière, avec une étoile dans un croissant au-dessus

Notes:

Payé ± $10.75 (1985/11/18)

 

Voir fiche

Réf.: 

BMC 20, 160, 70

 

Sear GICV 5187

Je vous présente ici un intéressant exemple de monnaie romaine provinciale — celles des provinces grecques sont connues comme des pièces “grecques impériales.” Cette pièce-ci porte des inscriptions très claires, en grec, qui en facilitent d’autant l’identification et la datation. Sur l’avers on retrouve le nom de la ville d’Antioche (𝝖𝝢𝝩𝝞𝝤𝝬𝝚𝝮𝝢 = Antiochia ad Orontem  / Antioche-sur-l’Oronte), capitale de la province de Syrie, ce qui nous indique le lieu où la pièce a été frappé. Les inscriptions sur le revers nous indiquent qu’elle a été frappé par  G. Ummidius Durmius Quadratus (𝝚𝝥𝝞.𝞙𝞞𝞤𝞐𝝙𝝦𝝖𝝩𝝤𝝪 / Επι κουαδρατου / Epi kouadratou / “sous Qvadratvs”) qui a été légat et gouverneur de Syrie en 51-60 EC, durant le règne de Néron (54-68 EC). En exergue, la pièce comporte également une datation très précise.

David Sear (Sear GICV, p. xxv) nous apprends que “La pratique consistant à placer la date sur les pièces de monnaie n’est devenue courante qu’à l’époque hellénistique. (…) L’essentiel des pièces datées (…) de la série grecque impériale est selon une époque (…). Les chiffres de date sont parfois précédés du mot ETOYΣ qui peut être abrégé en ET (…).” ETOYΣ (έτος) veut simplement dire “année”. Antioche utilisait un système de datation selon l’ère Césarienne. Tom Buijtendorp nous explique que celle-ci “se référait au moment où Antioche a été faite une ville autonome par Jules César après avoir vaincu Pompée lors de la bataille de Pharsale à l’été 48  [fin juin ou début août] avant notre ère.” Dans ce système, chaque lettre grecque se voit assignée une valeur. 

Ainsi 𝝚𝝩.𝝙𝝦 se traduit par “ETOYΣ (année) 104” (où 𝝙 = 4 et 𝝦 = 100). Si l’on fait le calcul (104 + -48 [début de l’ère Césarienne] = 56), cette pièce a donc été frappé en 55 ou 56  EC (l’ère Césarienne ayant commencée au milieu de l’année, en juin ou en août, elle s’étends donc partiellement sur deux ans de calendrier).

Alors que SEAR classe cette pièce simplement dans les petites dénominations (AE 18, i.e. une pièce de métal non-précieux [aes, alliage de cuivre, généralement du bronze] d’environ 18 mm), l’une des sources l’identifie plutôt comme un Trichalkon (valant trois chalques ou 3/8 d’obole). 

Ce qui rend cette pièce fascinante ce n’est pas seulement sa datation précise mais surtout le fait que l’avers semble illustrer un événement astronomique très précis. Une étoile (ou une planète) aurait été occulté par le passage de la lune alors qu’elle transitait dans la constellation du bélier ! L’astronome Michael Molnar est persuadé que cette illustration représente l’occultation de Jupiter dans le Bélier en l’an 6 AEC, un événement astronomique et astrologique qui aurait fort probablement constitué selon lui la fameuse “Étoile de Bethléem” à laquelle la Bible fait référence dans l’Évangile selon Matthieu alors qu’une “étoile” aurait guidé des mages vers le lieu de naissance de Jésus (Bethléem). 

J’ai déjà identifié mes monnaies il y a longtemps et compilé les informations sur mes fameuses fiches, mais je trouve très intéressant (et amusant!) de vérifier ces informations à l’aide de l’internet et surtout de vous les expliquer le plus clairement possible. J’espère un peu vous intéresser non seulement aux monnaies mais surtout à l’histoire de l’antiquité… Comme je l’ai déjà dit, l’étude de chaque pièce est une occasion d’acquérir un nouveau savoir…

Description en anglais:

Obv: 𝝖𝝢𝝩𝝞𝝤𝝬𝝚𝝮𝝢 before veiled and turreted head of city-goddess, r.

Rev: Ram leaping to right, head turned to look back; above, star within crescent

Sources: 

BUIJTENDORP, Tom. “Coin evidence concerning the Caesarean and Actian Eras” on Forum for Ancient Coins.

SEAR, David R. Greek Imperial Coins and their Values; The local Coinages of the Roman Empire. London: Seaby, 1982. 634 p. ISBN 0-900652-59-4. [Sear GICV] [AmazonGoodreads • WorldCat]

CoinArchive, BeastCoins, Roman Provincial Coinage online.

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Sur le matelas !

Mon très vieux matelas à ressort me donnant des maux de dos, j’ai décidé de le changer pour un matelas à mousse mémoire du type “lit dans une boîte.” Je recherchais donc un matelas de mousse, de format double (75 x 54 po), entre huit et douze pouces d’épaisseur, d’une fermeté entre médium et ferme, et dans un budget de $300-$800. 

J’ai d’abord regardé sur Amazon mais si les matelas n’y étaient pas chers ($240-$270) la plupart étaient fait en Chine et il était donc plus difficile d’en juger de la qualité (malgré des évaluations de la clientèle de plus de 4.5 et avec plus de 70% d’évaluations à cinq étoiles). J’ai donc élargi mon champs de recherche et consulté de nombreuses “études” comparatives sur les matelas, d’abord plus général (beaucoup de matelas fait aux USA, à Mexico ou en Chine, à des prix entre $700 et $6000 US!) puis en me concentrant sur les matelas en mousse fait au Canada. Après une visite chez Dormez-vous? (pour tester la fermeté des matelas de mousse en général) et de nombreux tableaux comparatifs, j’ai réduit la liste à seulement trois ou quatre candidats: 

MattressChart

Dans une des études-tests déjà mentionnées, les deux modèles du Bloom de Dormez-vous?/Sleep Country se retrouvent en vingt-huitième et trentième position avec des évaluations respectives de 5.9 et 5.5/10. Le moins cher (Earth) est plutôt mou avec une fermeté à 4.2 et l’autre (Mist) a une fermeté moyenne à 5.6. Toutefois, ces matelas sont fabriqué en Chine et, si Dormez-vous? offre le même 100 jours d’essai que les autres fabricants,  les conditions du retour sont plutôt mauvaises: frais de restockage de $50 et un crédit en magasin au lieu d’un remboursement. Éliminé!

La matelas fabriqué au Canada qui reçoit la meilleure évaluation (9.3/10) et qui se retrouve en deuxième position dans l’étude, est le Douglas. Il est fabriqué à Edmonton, a un prix abordable, avec une fermeté moyen/ferme (6.6), une couverture lavable et offre la meilleure garantie (15 ans et 120 jours d’essai). À considérer sérieusement…

Si j’ignore le Juno, également fabriqué à Edmonton (par Good Morning), parce que c’est une marque moins connue et que (malgré sa troisième position et excellente évaluation (9/10) qui lui donne le meilleur rapport qualité/prix) je craignais que son très bas prix ($350) soit synonyme de moindre qualité, mon choix suivant est le Endy. C’est une marque beaucoup plus connue et largement commentée et vantée sur les media sociaux. Classé en cinquième position avec une évaluation de 8.4/10, ce matelas (fabriqué à Toronto) est un peu plus cher ($775) mais offre une fermeté medium/ferme (6.5), une couverture amovible et lavable, une mousse à température neutre, un essai de 100 jours et dix ans de garantie. Il est considéré le matelas le plus écologique (“Best Eco-conscious”). À considérer très sérieusement…

Toutefois, étrangement, mon choix final s’est porté vers le PolySleep qui avait des qualités que les autres n’offraient pas. Malgré qu’il se retrouve en vingt-deuxième position avec une évaluation de seulement 6.6/10 (quoi qu’une autre étude le classe AVANT le Juno et le Endy, et lui attribut le “Meilleur soulagement de la pression”) il offre des conditions similaires aux autres (fermeté medium/ferme (6.5 selon PolySleep), garantie de 10 ans, 100 jours d’essai avec cependant une période de rodage (break-in) obligatoire de 45 jours) mais aussi plusieurs avantages : couverture amovible, lavable ET à l’épreuve des liquides (cette protection est disponible aussi chez Douglas et Endy mais la couverture doit être acheté séparément — $64-$100), mousse antimicrobienne, et des côtés renforcés (ne s’enfonce pas lorsqu’on s’assoit sur le bord du lit). Le prix était aussi très abordable ($850 sur Amazon mais seulement $680 sur le site de PolySleep). Par contre, ce qui a finit de me convaincre c’est que non seulement il était fabriqué au Canada mais aussi localement (à Montréal). Par les temps qui courent, nous voulons tous encourager les entreprises locales…

Ma première impression sur réception du PolySleep (avant même de l’essayer) était qu’il avait l’air confortable et semblait avoir toutes les qualités que je recherchais (pas trop mou, pas trop ferme, bord plus ferme, etc.). La livraison a été très rapide (deux jours). Le matelas a été facile à déballer et à installer. Après l’avoir sorti de la boite, étendu et coupé le plastique qui l’emballait sous vide, il s’est gonflé en quelques secondes! J’étais sûr que je l’aimerais et que c’était sans aucun doute un bon achat! De toute façon j’ai cent jours pour l’essayer et le retourner si je ne suis pas satisfait…

Toutefois, après avoir dormi dessus pendant une semaine, je dois avouer que je suis un peu déçu. Il n’offre pas tant d’amélioration que cela sur mon vieux matelas à ressorts (au moins il n’est pas plein de bosses!). C’est un peu trop mou à mon goût (j’aurais dû me méfier car les évaluations indépendantes donnaient la fermeté à 5.5 ou 5.6 et non le 6.5 que promet PolySleep) et, si les rebords sont renforcés, ça ne parait pas vraiment (quand tu es couché trop sur le bord, le matelas renfonce et l’on risque de rouler hors du lit!). Sans dire que la publicité de PolySleep est trompeuse, je trouve tout de même que les performances de leur matelas sont plutôt décevantes. J’imagine que tout les matelas de mousse dans cette braquette de prix offrent le même genre de caractéristiques… Trouverai-je vraiment mieux avec une autre marque? Et pour une véritable amélioration il me faudrait sans doute payer beaucoup plus cher (un matelas plus traditionnel de qualité moyenne, plus ferme, se trouve plus dans la braquette $1200 – $2500)…

Néanmoins, en bout du compte, le point le plus important est que je dorme un peu mieux et que je n’ai pas trop mal au dos. Par contre, ma femme, qui disait préférer un matelas pas trop dur, a commencé à avoir mal au dos… Elle aussi le trouve trop mou… On va tout de même être un peu plus patient (au moins un mois et demi!) et voir si notre impression change avec le temps… stars-3-0

 

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Monnaies anciennes 6

Denarius Impératorial de Marc Antoine

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Type: 

Impératoriale (Triumvirat)

Époque: 

43-31 AEC

Frappe: 

Officine orientale

Datation: 

Automne 32 – printemps 31 AEC

Nature: 

Denarius légionnaire

Métal: AR (Argent)

Qualité: F

Taille: 

16-17 mm

Poids: 

3.20 g

Obverse

     

Inscription:

ANT AVG / III VIR RPC

Description:

Galère prétorienne, à dr.

Reverse

     

Inscription:

LEG V

Description:

Aigle, à dr., entre deux enseignes

Notes:

Payé 650 FF (±$130)

 

Voir fiche

Réf.: 

RRC 544/18, CRR 1221, 

CRI 354, RSC 32

RCV (83): 343-346; RCV (2004): 414-415

On retrouve ici une autre pièce de monnaie de la République Romaine mais cette fois de l’époque dite “Impératoriale”, c’est-à-dire sous les triumvirats et durant les guerres civiles. Le denier légionnaire était un monnayage de guerre frappée en grande quantité (entre 25 et 35 millions de pièces !) — et contenant souvent un alliage d’argent plus pauvre qu’à l’habitude — pour payer les légions. Dans ce cas particulier, celle de Marc Antoine qui se sont battues à Actium (Grèce) où Octave a vaincu Antoine et Cléopâtre VII en 31 AEC. On croit que l’atelier monétaire était soit établit à Patras (en Achaïe) ou soit voyageait avec l’armée de Marc Antoine en Grèce. Les inscriptions nous montrent un Marc Antoine investit de l’Imperium (pouvoir de commandement) et Triumvir (il s’agit bien sûr du second triumvirat qui incluait Marc Antoine, Lépide et Octave — le premier triumvirat avait inclus César, Crassus et Pompée).

L’inscription Ant(onius) Aug(urus) démontre que Marc Antoine désirait souligner son association avec César qui avait été augure — une sorte de prêtre.

L’inscription Tresvir(i) R(ei) P(ublicae) C(onstituendae) [Triumvir pour la réorganisation de la République] souligne son appartenance légitime au triumvirat, qui avait été constitué par la Lex Titia en 43 pour diriger l’état de façon collégiale.

Sur l’avers, on retrouve la représentation d’une galère romaine, ce qui est fort approprié puisque plusieurs des batailles de la dernière guerre civile de la République romaine, opposant Antoine et Octave, furent des batailles navales.

L’inscription “LEG V” indique que cette pièce a été frappée pour payer la cinquième légion appelée Legio V Alaudae (alouette en gaulois). Cette légion a été créée en Gaule Cisalpine par Jules César en 52 AEC. Son nom fait référence aux ailes d’alouettes qui paraient les casques gaulois. Elle est entrée en action pour la première fois au siège d’Alesia, contre Vercingetorix. Après la mort de César et le début des guerres civiles, la légion prit le parti de Marc Antoine.

Sur le revers, on retrouve la représentation de l’aigle romaine (aquila) qui est l’emblème des légions romaines. C’était un symbole important et très respecté. Cette dernière est flanquée par deux étendards romains (signum manipuli) qui représentaient chacune des unités de la légion (manipule ou, plus tard, centurie) et jouait un rôle important dans l’organisation de la légion. Wikipedia les décrit ainsi: “Il se composait d’un poteau surmonté soit d’une paume ouverte de main humaine, soit d’une tête de lance. La paume ouverte, a-t-on suggéré, était à l’origine un symbole de la manipule (manipulus = “une poignée“), la plus petite unité tactique de l’armée romaine de la mi-République. Les mâts étaient ornés de deux à six disques en argent (dont la signification est incertaine). De plus, le mât serait orné d’une variété de traverses (y compris, en bas, un symbole de croissant de lune et un pompon). Il  porterait également normalement une barre transversale avec des pompons.” 

C’est une pièce relativement commune mais que j’adore de par son association avec Marc Antoine et l’événement particulier de la bataille d’Actium. Elle est superbe et fascinante !

Description en anglais:

Obv: war galley under twelve oars right with triple ram prow and scepter tied with fillet

Rev: aquila (legionary eagle) right between two signa (legionary standards)

Sources: 

“The Legionary Denarius of Mark Antony”, vcoins, vcoins, CoinArchives, coinproject, Wildwinds, acsearch, Imperial Roman NZ, RCV (83): 343-346, RCV (2004): 414-415.

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Status report (end of September)

The life in the time of coronavirus continues… 

It has been a while since I wrote one of those… In the beginning of July, actually. This is my sixth status report and it has been twenty-seven weeks (or one-hundred-and-ninety-two days) since the beginning of the confinement. It has also been seventeen weeks since we started re-opening at the end of May and fifteen weeks since I restarted to work in a library in June. Time flies. Everything before that feels like an other life… Did we reopen too soon, too hard ? Or is it that (stupid) people are so quick to forget the danger of being in the middle of a pandemic ? As predicted, we are now starting the second wave. Lets hope it won’t be a tsunami… Last week, as the COVID-19 cases kept increasing, Montreal passed into yellow zone and today it switched into the red zone, the highest level of alert. To try to break the wave we really need to lock ourselves up again for the next month, avoid all gathering and social activities. Winter is coming and I am worried about what the fall will be bringing (I mean autumn, not “the” fall of civilisation — although that could still be a possibility; or at least the fall of democracy, the fall of decency, in our southern neighbour. 

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Now, I must apologize to my readers. In the last month or so, I have been feeling lousy and I didn’t write anything of significance on the blog. I posted only pictures — mostly from my daily walks in the park, of cats and flowers. Although I still read a few comics & manga or watched movies and tv series (e.g. I finally finished (re)watching Battlestar Galactica — I’ll write about it later if I can), but just didn’t feel like writing about it. I was (physically and mentally) exhausted. As often, work and life (chasing clinical appointments, shopping for an electric bike or a new mattress) were taking all my energy. However, I still think that posting those pictures are important to me. Each time I talk about natural history, or show the picture of an animal or a plant, or an ancient coin, I think it is an opportunity (first for me) to acquire new knowledge and then to share it with others. After all, this is one of the main reasons why I am writing this blog: Sharing my enthusiasm for knowledge (that and spilling my brain out into words in order to stay sane !).

The reasons why I am feeling so lousy are complex. First, frankly right now, the world is depressing. If you are watching the news (which I very often do, mostly from our southerly neighbour), all you can hear is scandal this, corruption that, election this, election that, COVID this, COVID that, COVID all over (one million deaths around the world so far), and, in every cases, associated with the name Trump! It is tiring. 

Also, my work is rather frustrating. I am not working in my usual library, which is undergoing (since last December!!) some renovations. I’ve been relocated to another library, working with a different team. They are mostly nice people, but, let’s say, we’re not really sharing the same work ethic. Due to various delays (mostly unexpected structural weaknesses and COVID), the construction work has dragged on and the return to our rightful library has been pushed back several time. This situation is the cause of a great stress. (When I get too frustrated with my job, to blow steam, I just apply to another one…)

Finally, my life has become quite painful. On top of my usual ailments (being slightly overweight, back pain [due to an herniated lumbar disc with occasional sciatica], pre-diabetes, high blood pressure, hepatic steatosis, sigmoidal diverticulitis, occasional kidney stones and an unmentionable recurring abscess), earlier this month I started having chronic knee pain on the right side which the doctor diagnosed as probable osteoarthritis (the x-ray didn’t show anything). A little later, I also started having pain in the left hip. I’ve been prescribed some strong NSAID rubbing drops (a 1.5% diclofenac sodium solution) and also tried a similar product in cream, but their list of counter-indications and side-effects is longer and scarier than their benefits! I am quite wary of using them… I am still trying to exercice regularly, but I started to hate stairs (however I am still adamantly avoiding elevators). I just must learn to live with my pain. Pain is my friend. I will face my pain. I must not let pain change the way I do things. I will use my pain to keep a clear mind. And when the pain has gone I will remain active. (That’s my litany against  pain). Fortunately, there are some good days… but I’m really starting to feel old…

However, in the last few days I felt a little worse. I was more tired, depressed, having a congestion and a slight cough, a little dizziness occasionally, higher blood sugar (five days in a row over 7 mmol/L), some gastro-intestinal problems and a slight fever. It is probably simply exhaustion due to the stress of work and the change of the season, doubled with the beginning of a cold. Nothing more (hopefully). However, the protocol at work requires me to report it to my superior, call public health authorities and undergo COVID-19 testing. Which I did today. I didn’t go to work, got tested and now I am isolating myself in my man/writing cave, waiting for the result of the test (and my new mattress). 

I am planning to take advantage of this short pause to hopefully write a little (about life & do some book/media comments) on this blog (and maybe for the Club des Irrésistible also).

Continues with Notable News (late September)

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Update (2020/10/01): The test came back negative. I am feeling better now and back to work. Sorry again: I spent too much time writing the status report and notable news that I didn’t write anything else… (The mattress is a little disappointing, offering little improvements on the previous one. Feel a little too soft to my taste but the important point is that I sleep a little better).

Monnaies anciennes 5

Denarius républicain de P. CLODIVS

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Type: 

République Romaine

Époque: 

509 – 27 AEC

Frappe: 

Rome

Datation: 

c. 42-41 AEC

Nature: 

Denarius

Métal: AR (Argent)

Qualité: VG / F

Taille: 

18-19 mm

Poids: 

3.794 g

Obverse

     

Inscription:

Aucune

Description:

Tête laurée d’Apollon à droite, une lyre derrière

Reverse

     

Inscription:

À d.: P CLODIVS (descendant), à g.: M. F. (descendant)

Description:

Diane Lucifer debout de face, avec un arc et un carquois sur l’épaule, tenant deux longues torches allumées dans chaque main

Notes:

Payé $45

Voir fiche

 

Réf.: 

RRC 494/23; Syd. CRR 1117

 

RCV(83) 294; RCV(2004) 328

Comme pour les pièces de M. CIPI et de L LVCRETIVS TRIO, celle-ci est également une pièce républicaine cette fois frappée par le magistrat monnayeur (triumvir monétaire — d’où la titulature “M.F.” ?) P CLODIVS qui nous est inconnu sinon qu’il a tenu cet office en 42 AEC (une source le cite comme étant P. Clodius M.f. Turrinus). Comme pour les pièces précédentes, la datation a changée avec les années puisque SEAR date la pièce en 41 AEC dans son édition de 1983, puis en 42 AEC dans les éditions plus récentes.

Description en anglais:

Obv: Laureate head of Apollo, r.; lyre behind

Rev: Diana Lucifera std facing, with bow and quiver over shoulder, holding two long lit torches in each hand. On r., P CLODIVS (downward); on l., M.F. (downward)

Sources: 

En plus des même références citées pour la pièce de M CIPI, j’ai aussi consulté les liens suivants: vcoins, vcoins, MFA Boston, CoinArchive, Littletoncoin.

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Monnaies anciennes 4

Denarius fourré de L. Lucretius Trio

Surprise ! Je vous présente une autre pièce de monnaie romaine cette semaine !

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Type: 

République Romaine

Époque: 

509 – 27 AEC

Frappe: 

Rome

Datation: 

c. 76 AEC

Nature: 

Denarius fourrée

Métal: coeur de bronze (Ae) recouvert d’argent (Ar)

Qualité: G

Taille: 

18 mm

Poids: 

2.837 g

Obverse

     

Inscription:

(Aucune apparente mais devrait comporter un chiffre) 

Description:

Tête de Neptune laurée, à droite (avec un trident derrière la tête, à peine visible)

Reverse

     

Inscription:

L LVCRETI / TRIO (en dessous)

Description:

Génie ailé (Palæmon ?; Cupidon ?), sur un dauphin, à droite

Notes:

Acheté à Londres 5 £ (1986/02/05)

 

Pièce d’argent fourrée, avec noyau apparent sur l’avers; entaille verticale sur revers.

Réf.: 

Syd. CRR: 784; RCC: 390/2; RSC Lucretia 3

Sear RCV (83): 251; Sear RCV (M): 322

Voir fiche originale

Comme l’autre pièce que je vous est présenté plus tôt, il s’agit ici d’une pièce de la république romaine, et donc le nom qui y apparait est celui du magistrat monnayeur (triumvir monétaire). Dans ce cas-ci, c’est Lucius Lucretius (de la gens Lucretii) dont nous connaissons peu de chose sinon qu’il a tenu cet office en 76 AEC. 

Cette pièce est endommagée et une partie des inscriptions est donc illisible. Par contre, en comparant à d’autres pièces similaires, on peut les deviner. Sur l’avers, derrière la tête de Neptune, on peut deviner le manche d’un trident. Aucune inscription n’est apparente mais le champs derrière la tête devrait comporter un chiffre dénotant la valeur de la pièce ou un numéro de contrôle de cette série de frappe. Sur d’autres pièces similaires, on retrouve X, XVI mais aussi des chiffres allant de I à LXXIV (où le L est remplacé par un L ou un T inversé). Sur le revers on peut lire distinctement “LVCRETI” mais on devine à peine le L qui précède, le I qui suit, et le TRIO en dessous. Toutefois, tous les indices sont là pour nous permettre d’identifier et de dater la pièce sans le moindre doute. Par contre, comme pour la pièce précédente, SEAR date la pièce en 74 AEC dans son édition de 1983 (RCV (83): 251) mais l’édition de 2000 (Sear RCV (M)) situe la date en 76 AEC et les autres sources concordent avec cette dernière datation.

Évidemment, la caractéristique la plus visible de cette pièce est le fait qu’elle est fourrée (le terme est le même en anglais). C’est un terme technique qui veut essentiellement dire qu’elle est plaquée. Son flan (le coeur, noyau de la pièce ou son “âme”) est fait d’un métal non-précieux (généralement le bronze mais parfois le cuivre, le fer ou un alliage) recouvert d’or ou d’argent. Toutefois, ce n’est pas toujours l’oeuvre de faussaires car cette technique frauduleuse était déjà pratiquée dans l’antiquité. La technique facile généralement utilisée par les faux-monnayeurs était de couler la pièce directement dans un moule mais les détails de la pièce coulée étaient parfois flous. Dans le cas des pièces fourrées, elles sont pas coulées mais frappées et nécessite généralement des coins authentiques. Cette technique doit donc avoir été pratiquée par des faussaires avec des contacts au sein des ateliers monétaires ou, plus vraisemblablement, par des officiers monétaires qui voulaient “tricher” sur la valeur de la monnaie sans la dévaluer. C’était une pratique relativement commune durant la République et le début de l’Empire. Lorsque l’usure n’a pas révélé la supercherie (comme c’est le cas ici), la meilleure façon d’identifier une pièce fourrée est son poids: cette pièce pèse normalement en moyenne 3.75 g (entre 3.25 et 4.25 g) alors que la mienne n’en pèse que 2.8 g. Par contre, l’usure et la patine de ma pièce indique clairement que c’est une pièce antique et non un faux plus moderne. Je la considère donc comme “authentique”.

En conclusion, c’est une autre pièce digne d’intérêt. En fait, chaque nouvelle pièce est une opportunité d’en apprendre plus sur la Rome antique, sur son système monétaire et même sur la vie quotidienne de ses citoyens. Avoir de l’intérêt pour ce genre de sujet est toujours une source de nouveau savoir. Et c’est justement pour cela que j’ai choisi de vous parler de ma collection.

Sources: 

En plus des même références citées pour la pièce de M CIPI, j’ai aussi consulté les liens suivants: VCoins, VCoins, National Museum of Scotland, Catawiki, Wildwinds, ACsearch, coinArchive, numista, Shanna Schmidt numismatics, Les Dioscures, Ancient coins forum — juste pour n’en citer que quelques uns.

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Monnaies anciennes 3

Denarius de M CIPI

Depuis deux semaines, j’ai commencé à vous présenter ma collection de pièces de monnaies anciennes. Ici, je continue avec un autre bel exemple, une pièce de la République Romaine. À l’époque où je collectionnais ces pièces, dans les années ’80, je les identifiais à l’aide de bouquins de la bibliothèque de l’Université et j’inscrivais toutes les informations sur de petites fiches en cartons. Toutefois, pour vous les présenter, je m’efforce de confirmer l’identification et la datation, cette fois-ci à l’aide de l’internet. C’est encore un peu laborieux mais maintenant on trouve tout de même beaucoup d’information en ligne…

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Type: 

République Romaine

Époque: 

509 – 27 AEC

Frappe: 

Rome

Datation: 

115-114 AEC

Nature: 

AR Denarius

Métal: Argent

Qualité: F/ VF

Taille: 

15 mm

Poids: 

3.888 g

Obverse

     

Inscription:

X – MCIPI MF

Description: 

Tête de Rome casquée à d.

Reverse

     

Inscription:

ROMA (en exergue)

Description: 

Victoire conduisant une bige galopante à droite, tenant les rênes et une branche de palmier; gouvernail au-dessous

Notes:

Payé $8 (1985/12/17)

   

Réf.: 

Sear RCV (M): 166

Pink TM: 29

Syd. CRR: 546; Sear RCV (’83): 184; RRC: 289/1; RSC: Cipia 1

Sous la République Romaine, la monnaie était frappée sous la responsabilité de trois magistrats (les triumvir aere argento auro flando feriundo  [trois hommes en charge de couler et frapper la monnaie (de bronze, d’argent et d’or)] ou triumviri monetales), les triumvir monétaire, eux-même sous la direction des questeurs. Ils faisaient partie du collège des vingt-six magistrats mineurs (vigintisexvirat). Comme il n’y avait pas encore de chef d’état (caesar ou empereur — la cité étant dirigé collégialement par le sénat) c’est le nom (ou le monogramme) de l’un de ces magistrats qui apparaissait sur la monnaie. Comme ceux-ci était nommé annuellement, il est relativement facile de dater les pièces. Ici, il s’agit de M CIPI (famille Cipia) qui a été en poste en 115 – 114 AEC mais dont on ne connait rien. Je crois que la titulature M.F. pourrait référer à son poste (monetales feriundum), à la frappe de la monnaie… 

Dans la première moitié du IIe siècle AEC, le denier d’argent a une valeur de dix as (denarius veut justement dire “dizaine” et aes veut simplement dire “bronze”), d’où le symbole “X” (chiffre romain 10) qui apparait à gauche du champs de l’avers et qui dénote la valeur de la pièce. Dans la deuxième moitié du IIe siècle (vers 140 AEC) et au 1er siècle AEC, le denier sera dévalué à seize as (indiqué par le symbole “XVI” ou “X”) mais, selon PINK, il semble que le symbole “X” a continué à être utilisé pour une certain temps. Il nous apprend aussi que le magistrat principal supervisait la frappe des pièces de bronze et que ses deux collègues s’occupaient des pièces d’argent.

PINK ne fournit aucune datation et SEAR, dans son édition de 1983, date les pièces Cipia à 107 AEC. Par contre, dans l’édition de 2000, la datation est corrigé à 115-114 AEC et toutes les références plus récentes concordent avec lui.

Une belle pièce plutôt intéressante.

Sources:

Titulature et description en anglais:

Obv.: Helmeted head of Roma right; M•CIPI•M•F before, X (mark of value) behind
Rev.: Victory driving galloping biga right, holding reins and palm branch; rudder below, ROMA in exergue

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Ancient coins 2

Athenian Tetradrachm

Last week I started introducing to you my collection of ancient coins. Here I continue with another fine example: the Athenian Tetradrachm also known as the “Athenian owl”. 

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Type: 

Classical Aegean city-states

Era: 

5th century BC

Mint: 

Attica, Athens

Date:

454-404 BC

Nature: 

AR Tetradrachm

Metal: silver

Quality: F

Size: 

24 x 22 mm

Weight: 

17.425 g

Obverse

     

Inscription:

None

Description:

Head of Athena to right, with archaic smile and a frontal almond-shaped eye, wearing earring, and Attic helmet, decorated with three olive leaves and a spiral palmette on the bowl

Reverse

     

Inscription:

AΘE 

Description:

Owl standing to right, head facing, two-leafed olive sprig and crescent to top left, AΘE to right (abbreviation of  ΑΘΗΝΑΙΩΝ [ATHENAION], “of the Athenians”)

Notes:

 Paid $220 US

   

Ref.: 

Google

Wikipedia, CoinWeek

Sear GCV I: 2526 (pp. xi-xii, 235-238). [Goodreads]

This type of coin was struck by most Greek city-states of the Aegean Sea during the classical era (5th & 4th century BC). It is probably one of the best known examples of Greek Coinage because they were produced in large quantity and widely used throughout the Mediterranean. The city-state of Athens dominated the area from its victory over the Persian (in 479 BC) to the end of the Peloponnesian War (in 404 BC) when it was itself defeated by the Spartans. Also a great quantity of coins were struck after Pericles took over and moved the treasury of the Delian league to Athens (in 454 BC). During that period, the Athenian Tetradrachm (i.e. of the value of four drachmae) was the most common coinage and characterized by the head of the goddess Athena on the obverse and a representation of the owl of Athena on the reverse. Funnily, we can still find similar representations on modern greek drachma or even on greek euro coins !

It is definitely one of my favourite coins because it is one of the oldest, it is in a fine condition and I really like the iconic image of the owl, which represents knowledge and wisdom. 

[ Traduire ]

Monnaie ancienne 1

Denarius de Lucius Verus

Je vous ai déjà parlé de mon intérêt pour les choses anciennes, particulièrement les livres. Toutefois je m’intéresse aussi aux pièces de monnaies, particulièrement la monnaie romaine. Tout cela a commencé lorsque j’étudiais la Rome antique à l’université. Pour la maîtrise, je travaillais sur l’empereur Lucius Verus. Pour ce faire je devais, entre autre, étudier l’iconographie de l’empereur (statuaire, monument, monnaie) qui est un mode important d’expression de la propagande impériale. À force d’étudier les monnaies sur papier, cela donne le goût de les avoir entre les mains. Alors, avec un collègue d’université, on a commencé à les collectionner. Des pièces de nos empereurs d’abord, puis tout ce que l’on pouvait trouver d’intéressant à bon prix… Ce qui fait que j’ai maintenant une petite collection de près de cent-soixante-quinze monnaies…

Récemment, un collègue de travail me parlait de ses pièces anciennes et je lui ait offert de les identifier, ce qui a ravivé ma passion pour les monnaies anciennes. Une passion que j’aimerais maintenant partager avec vous en vous présentant, une à une, au fil des semaines, les pièces les plus intéressantes de ma collection. Voici la première :

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Empereur: 

Lucius Verus

Date vie / règne: 

130-169 / 161-169

Frappe: 

Rome

Datation:

Déc. 167 – Fév. 168

Nature: 

Denier

Métal: Argent Qualité: F
Taille: 

18 mm

Poids: 

3.380 g

Obverse      
Inscription:

L VERVS AVG ARM – PARTH MAX

Description:

Tête lauré, à droite

Reverse      
Inscription:

TR P VII IMP IIII COS III

Description:

Aequitas debout à gauche, tenant une balance et une cornucopia

Notes:      
Réf.: 

RIC III : 578

Sears : 1444

numismatics.org

Celle-ci est définitivement l’une de mes favorites. C’est un denier d’argent de Lucius Verus, co-empereur avec Marcus Aurelius. L’identification est facile grâce à la nomenclature (L VERVS AVG) et la titulature (ARM PARTH MAX d’une part, et TR P VII IMP IIII COS III d’autre part) nous permet une datation assez précise. On y apprend que Verus est le grand vainqueur des Arméniens et des Parthes, qu’il a reçu pour une septième fois (en Déc. 167) le pouvoir tribunaire (Tribunitia Potestas), pour une quatrième fois (en 166) le titre d’Imperator et celui de consul pour une troisième fois (en 167). Comme il reçoit le pouvoir tribunaire une huitième fois en décembre 168 et qu’il est acclamé Imperator une cinquième fois fin 167 ou début 168, on peut dater la pièce entre décembre 167 et février 168. Fascinant, n’est-ce pas?

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Ma monture (suite)

Après vous avoir longuement entretenu de ma nouvelle monture (un scooter électrique “Écolo” de GreenPower avec batterie au lithium), je vais vous parler de quelques nouveaux accessoires…

En plus de l’obligatoire casque et câble de verrouillage que j’ai déjà mentionné, je me suis procuré un pantalon de pluie imperméable (sur-vêtement) ainsi qu’un couvre sacs à dos imperméables en nylon pour pouvoir conduire le scooter dans tous le genre d’intempéries que l’automne pourra nous apporter.

Malheureusement, mon projet d’installer un porte-bagage arrière de chez Dyad ($40) a échoué. Il semble qu’il y ait après tout de légères différences entre les châssis des DS1 et de l’Écolo; les fixations de côtés sont trop serrées et je n’ai pas pu l’installer. Je suis donc retourné chez Dyad mais ils n’ont pas les outils nécessaires pour l’ajuster en place et ils m’ont donc remboursé. Aucunes des boutiques locales n’offre de porte-bagage pour l’Écolo mais je trouverai bien une solution éventuellement (soit obtenir de bon outils pour écarter légèrement les fixations pour pouvoir mettre le porte-bagage de Dyad en place adéquatement ou contacter le fabricant chinois pour voir s’il offre des accessoires pour ce modèle).

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J’ai également acheté chez Dyad un sac en vinyl noir ($90) qui s’installe entre les jambes (dommage que Dyad ne présente pas sur leur site les accessoires disponibles; il faut se rendre à l’un des magasins pour savoir. Je n’ai rien vu de similaire ailleurs). Il remplit parfaitement l’espace mais les courroies pour l’attacher à l’arbre de direction (à l’avant) et au soutien du siège (à l’arrière) étaient un peu lousse alors je les ai “twisté” pour les resserrer. J’ai également fait de légères perforations dans le bas du sac pour y passer des attaches (“tie-wrap”) afin de maintenir le sac en place et aussi le sécuriser contre d’éventuelle tentatives de vol. J’en suis très satisfait.

J’ai trouvé un manuel en ligne pour le DS1 de Dyad mais malheureusement toujours aucun pour l’Écolo…

Finalement, j’ai aussi acheté une fixation pour iPhone Quad Lock ($120) qui s’installe sur le guidon du scooter. Le téléphone s’insère dans l’étui Quad Lock dont le système d’attache se verrouille solidement sur la fixation. Il y a même une couverture anti-intempérie qui s’ajuste sur le iPhone. C’est un accessoire très pratique. Cela permet de voir l’affichage de la navigation GPS pendant que l’on roule mais aussi de faire des vidéos de nos trajets ! En voici d’ailleurs un exemple (j’ai fait un tour rapide du parc mais comme je ne voulais pas vous embêter avec un vidéo de quinze minute j’en ai accéléré la vitesse (x8) pour le réduire à seulement deux minutes — warp speed !) :

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Écolo Lithium (Green Power HQ)

Une nouvelle monture

Après le début du déconfinement, lorsque j’ai été rappelé au travail, je n’étais pas très à l’aise avec l’idée de devoir prendre l’autobus et le métro. Heureusement mon travail se trouvait à distance de marche ou de vélo. Toutefois je me suis vite rendu compte qu’à mon âge, en pleine canicule, le vélo (et parfois même la marche) c’est plutôt épuisant. C’est alors que je me suis rappelé avoir déjà voulu acquérir un vélo ou une mobylette électrique juste pour le plaisir. Mais c’est tout de même dispendieux et le plaisir seul n’en justifiait pas la dépense. Par contre, dans les circonstances, c’était devenu presqu’une nécessité.

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Le DS1 de Dyad

J’ai donc loué une mobylette électrique pour une semaine (chez Dyad) pour voir si cela en valait la peine, si c’était difficile à conduire et, surtout, si j’aimais ça. J’ai adoré! Après avoir soigneusement étudié les modèles disponibles j’avais choisi de louer un DS1 de Dyad car ils offraient de déduire le coût de location de celui de l’achat si j’étais satisfait et désirais acheter la mobylette chez eux. Le problème c’est qu’après ma semaine de location il ne leur restait plus aucun modèle pour la vente et ils ne prévoyaient pas en recommander cette année! J’ai donc commencé à magasiner ailleurs et à considérer tout les modèles possibles: des modèles similaires au DS1 de Dyad (l’Écolo, le Passeport), des vélos électriques (comme le Banana Boss, le Rad Runner 1, le Maxie Large, ou même le Paris), de plus grosses mobylettes style Vespa (Tao Aquarius, Vienna, Gio Italia, Mignon, UQi Pro, etc.), mais plus personnes n’avait quoique ce soit en stock ! Il faut croire que tout le monde avait eut la même idée que moi en même temps!

J’ai agonisé de longues semaines en soupesant toutes les options possibles mais c’était toujours trop gros, trop cher, pas de siège confortable, pas de place pour un second passager, la boutique est située trop loin, etc., et les fournisseurs me disaient tous qu’ils n’aurait du stock que vers la fin juillet au mieux ou encore à l’automne.

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L’Écolo

J’ai finalement trouvé une boutique (Kolo Scooter) localisée à proximité (dans Hochelaga) qui semblait donner un service de qualité (4.9/5 sur Google), offrait un modèle de mobylette qui correspondait à toutes mes attentes et qui devait en recevoir à la fin juillet. Il ne me restait plus qu’à m’armer de patience… J’ai pu enfin prendre possession de mon scooter de marque Green Power HQ, modèle Écolo version lithium, vendredi le trente-et-un juillet. J’en suis bien satisfait. Voici donc ce que j’en pense en détails… (après le saut de page)

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Note

Il faut bien se trouver des raison de célébrer dans la vie, histoire de garder le moral et de se donner des objectifs pour marquer le passage du temps. Et bien je vous annonce qu’il ne me reste plus que 2500 jours avant la retraite !!! J’ai bien hâte de pouvoir me consacrer à temps plein à la lecture et à l’écriture…

🤣 🤣 🤣

You have to find reason to celebrate in life, just to keep up your spirits and to set goals to mark the passage of time. Well, I tell you that I only have 2500 days left before retirement !!! I can’t wait to devote myself full time to reading and writing …

Status report (early July)

The life in the time of the coronavirus continues… 

This is my fifth status report since the beginning of the coronavirus pandemic (the other four were in March, mid-April, the end of April, and in mid-May). It has now been fifteen weeks (or one-hundred and seven days) since it has all begun. It has been forty days since the beginning of the slow re-opening and my return to work (thirteen days since we’ve restart taking the public in the library for a limited offer of service). 

On the domestic side of life, I can say that I feel I have not been doing much in the last month and half… I didn’t do much around the house (it was either too hot or raining). As usual, I probably watch too much television: like rewatching the Ghost in the Shell: Arise series and several movies (also, to fill the time, I started watching again the 2004 series of Battlestar Galactica). However, I have been reading enough to catch up on my tsundoku… (hurray!) and write a little about my readings (dBD #141, La sphère d’Or, Unbeaten tracks in Japan, I’ll never tell, De Gir à Moebius, and several other French comics that I covered in the article “Sherlock Holmes en bande dessinée (2)”).

Weather — The temperature was unusually warm lately (above average) and often quite dry. So much so that the vegetation in the parc often took a yellowish colour. Thankfully, it rained periodically enough to keep everything alive. In the last week or so it has been quite hot and humid. Enough to discourage any sustained outside activities, although we still take our daily walk.

Health — With the confinement (probably because of slightly bigger meal and less activity) I have gained weight. My blood pressure and glucose are also higher (maybe because of an increased stress?). I have also experienced digestive problems, my usual recurring pain at the end of the digestive track as well as some chest and shoulder pain (probably muscular). Overall, I feel in good shape but it could be better. Unfortunately, I know that with age nothing gets better…

Work — All is fine at work. My usual library being still closed for renovation I was assignment to another one. This new place is at a nice location (at walk/bike distance from home) and has a nice team (although, since the people of my library working there are in extra, we perform mostly boring jobs). However, there was one painful incident: a customer refused the answer the covid “questions” and to sanitize his hands upon entrance. As I was insisting (to follow protocol), he became increasingly disagreeable, up to implying that I was doing so because of my ego or because I was racist. I was just trying to do my job. I was putting my health at risk (and the health of my family) in order to give him access to the library and he has shown absolutely no appreciation or gratitude for it. All I ask is some respect. If I was hurt by being called a racist (and I will come back on this subject) what really pissed me off was that my colleagues didn’t show much support when I tried to explain that he refused to follow protocol and insulted me. I don’t know, maybe they just didn’t understand me well: it is hard to express yourself calmly when it’s hot and your are talking through a mask and a face-shield. What happened to “we must absolutely ask ALL the covid questions and not let anyone in that doesn’t answer properly”? And then they told me “you know, we get insulted all the time. You have to get used to it” implying that I was weak to let it get to me. We are supposed to have a policy of not tolerating any disrespect and bullying (no respect, no service) and, yet in the end, that man received the service he came for. If you are tolerating such disrespect OF COURSE people will feel empowered and continue with the same behaviour. It is the wrong attitude. Anyway, that incident bothered me for weeks as I kept thinking about it…

One thing that I spent a lot of time on lately, was shopping for a nice electric bike or scooter. In this epidemic, I want to avoid public transportation (bus & subway) and if my work place for now is at a walking or biking distance, it is quite tiring in the summer heat (and I am closer to sixty than fifty years-old after all). I rented one for a week and I liked it a lot, but when I wanted to purchase one not a single store in the metropolitan area had any in stock. I guess everybody had the same idea at the same time and I was too late. An electric BIKE looks cool (particularly the Banana Boss, the Rad Runner 1, the Maxie Large, or the Paris) but it is quite expensive and a standard bicycle seat is really hard on my backside. Strangely, a scooter is less expensive, as well as being much more confortable and versatile. I’ve been checking several nice models (Écolo, Tao Aquarius, Vienna, Gio Italia, Mignon, UQi Pro, etc.) but now I found a good store and I am just waiting for them to receive some stock later this month… (Search eBike on the blog)

Many important events happened in the second quarter of 2020 ( the end of May, June and the beginning of July) but I don’t want to spend much time on those current events. However, the world stage was dominated by the three great plagues of the era. First, the coronavirus. So far, the world has suffered over 10 million cases of infection resulting in over half a million deaths! We dealt relatively well with it in Canada, but the U.S. in on the verge of total catastrophe as it reopened too soon and they are now seeing an horrible surge in infection (over fifty-thousand new cases each day!). 

The second plague is Trump. I would think that we would get used to it by now but his mishandling of the coronavirus response (no national coordination, not enough test and PPE, not urging confinement, distanciation, and wearing masks, etc.), his constant lying, and his rhetoric encouraging hate-speech and inciting to violence kept making everything worse. Sometimes, I think he just doing it on purpose. If he is not a Putin agent, he is certainly an agent of chaos. He loves it. I can’t wait until November… 

The final plague is racism. Following the death by police abuse of George Floyd and many other subsequent similar baffling incidents, the American urban areas erupted in spontaneous protests against this pervasive institutional racism that literally plagues the U.S. How did we moved from a pandemic to riots in the streets? (Without much social distancing hence the cases surge) We all hoped that it was getting better but I guess we got negligent — the coronavirus confinement and Trump inducement somehow seem to have put salt on the wound — as it now seems worse than ever. It must be dealt with once and for all. With police reform certainly (defunding, demilitarizing, new structure, call it what you want — I always thought we should have several level of policing: the unarmed street or biking cop, the patrol police answering to theft and hold-up, the inspector, the riot police and now we should have a force of psycho-social worker for domestic violence, teenage trouble, neighbour disputes, etc.), but the disease goes further than that. Social reform and massive investments to reduce inequality (in education, in job opening, in housing, etc.) are necessary. With the recent movements like Me-Too and Black Lifes Matter, I feel that the world is effervescent and on the verge of great changes, just like in ’68. However, we will have to be patient. Real change takes time. But now the seed of change, the idea that it is possible, has been planted in people’s minds. It only remains to take care of it and watch it germinate… But the first step toward that change is for American to go vote in November.

Racism has always bothered me. All my life I tried to treat everybody equally, not letting their opinion, behaviour, the size of their nose, the colour of their eyes, hair or skin (pink, brown, “black”, “red” or “yellow”) distract me from the fact that we were all the same. Human beings. I always tried to be tolerant (sometime failing: for a while I became quite intolerant toward religion, but now the only thing I can’t tolerate is intolerance — and stupidity). When I was a teenager I thought that the best way to solve racism was to intermarry and eventually we would all become of the same skin colour (that’s what I did, unfortunately I never had kids — too much trouble!). However, skin colour is just an excuse for racists: in fact they are just afraid of the difference (people thinking, dressing, talking, etc., differently than they are). There are many culture on this world and, if we just learn about them, we see there is no reason to be afraid. We discover that this difference is beautiful, that it is a wealth. Those people usually are against (or ignorant of) science. Science is telling us that, genetically, we are all the same and that there is only one race: the human race. I always wanted to write about this complex and touchy subject (and someday I will). Unfortunately, whatever you say or write will always receive criticism: you didn’t say this, the way you say that is discriminatory, it is not enough, it is too much, etc., so I am waiting to have the right words. However, if you stay silent,  it is worse because they say that you are complicit, that you are encouraging racism by saying nothing. I prefer to show support by my actions: I won’t protest in the street but I’ll always try to be equitable, unbiased, and just. If I see someone being discriminated (racially or otherwise) I will try to defend them. And I’ll stay silent. If I scold you for doing something wrong (like misbehaving in the library or trying to cut the waiting line to enter the bus) and you answer be accusing me of being racist, I’ll stay silent. But just know that calling me a racist is the worst insult that you could give me…

I feel the end of this year will really be difficult… Take care of yourselves and stay safe !

Also, I found time to stay a little acquainted with the affairs of the world and gathered a few notable news & links — which I now share with you (in both french or english, slightly categorized, but in no particular order — note that, to save on coding time, the links will NOT open in a new window), after the jump.

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J’emmerde Facebook

Sommet-des-dieux-animeLe 20 juin j’ai republié un message d’Animeland qui annonçait la bande-annonce d’un film d’animation adaptant un excellent manga d’un de mes auteurs préférés, Jiro Taniguchi. Le 26 juin j’ai reçu un message de Facebook qui disait “Your post goes against our Community Standards [on SPAM] so only you can see it.” J’ai donc contesté la décision et FB a fermé le dossier mais j’ignore toujours si mon billet original est toujours visible… alors je l’ai re-publié (mais il ne semble toujours pas visible!)…

 La bande-annonce en question (sur Vimeo)

Je suis outragé! Facebook trouve correct que Trump mente sur leur page, que Trump fasse de la désinformation et de la propagande haineuse, que Trump incite à la violence [WaPoNYT] mais je republie simplement un post qui parle d’une animation basé sur un beau manga de mon auteur préféré et c’est du SPAM ???? F**k you FB, je commence sérieusement à penser à te laisser tomber !

Ne vous gênez pas pour commenter et laisser FB savoir quelle petite merde ils sont!

* * *

F**k Facebook !

On June 20 I republished a message from Animeland announcing the trailer for an animated film adapting an excellent manga from one of my favorite authors, Jiro Taniguchi [same news on Anime News Network]. On June 26 I received a message from Facebook saying “Your post goes against our Community Standards [on SPAM] so only you can see it.” So I contested the decision and FB closed the file but I still don’t know if my original post is still visible … So I re-posted it (but I’m still not sure it is visible…) !

I am outraged ! Facebook finds it okay that Trump lies on their page, that Trump does disinformation and propaganda, that Trump uses hate-speech and incites to violence [WaPoNYT] but when I simply republish a post that talks about an animation based on a beautiful manga by my favorite author it is SPAM ???? F ** k you FB, I’m seriously starting to think about dumping you !

Please feel free to comment and tell FB how shitty they are !

 

Pictorial chronicle [002.020.144]

Happy birthday to moi

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[iPhone 11 Pro, Samsung Q60T, 2002/05/23 ]

This year I gave myself a new TV for my anniversary. With the confinement I was watching more TV so I decided I was deserving an upgrade (my old Sony Bravia 40 in. is still in working condition but it is over ten years old!). I was looking for a recent model of smart 4K TV (UHD HDR LED) 50 or 55 in., with three HDMI input, compatible with Airplay 2 and under $800. The airplay requirement was leaving only four choices: LG (which I don’t like and it would be weird to have a TV of the same brand than my refrigerator), Samsung, Sony (too expensive) and Vizio (not carried by many stores).

I chose the Samsung TU8000 50″ and ordered it from Centre Hi Fi since it was in stock, with reasonable warranty and shipping cost (and they were promising quick delivery). Unfortunately, the salesman called me to tell it was back-order and that it would take several weeks to get it. I was pissed so he offered me instead a Samsung QLED Q60T at a very advantageous price (less than $100 extra). I got it a few days later, just in time for my birthday.

Now I am nearly sixty year-old and quite exhausted, having done a lot of yard and garden work (rising the concrete slabs in the shed to prevent water accumulation and planting an apple tree to replace the white ash that we had to cut down last fall), so I just want to sit down and rest — maybe read a book, write a little about it and watch something on my brand new 4K TV. With all this work I have read and wrote much less than I wanted.

However, the peaceful time I experienced this last two months is coming to an end. I won’t have much time left to do yard work, read or write anymore as I have been recalled to work. I’ll be working outside (for a change!) right in the middle of an heat-wave (one of the earliest the region has ever had)! And then back to the library and all those marvellous books. But I suspect that it will never be the same…

By the way, there are only 2555 days left before my real retirement !

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