Un assassin à New York

AssassinAnewYork-cov“Benkei, mystérieux expatrié japonais à l’apparence débonnaire, s’est établi à New York en tant qu’artiste-peintre. Mais à l’ombre des gratte-ciels, il a aussi fait de la vengeance son fonds de commerce. Déterrant les secrets les plus sordides dissimulés par ses “clients”, ce personnage mutique n’a pas son pareil pour guérir les vieilles blessures, contrat après contrat… Froidement et définitivement.”

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Un assassin à New York (N.Y.の弁慶 / N.Y. no Benkei / lit. “Benkei à New York”) est un manga seinen écrit par Jinpachi Mōri et illustré par Jirō Taniguchi. Il a d’abord été sérialisé dans le périodique de prépublication Big Comic Original Zôkan entre 1991 et 1996 avant d’être compilé en un volume chez Shōgakukan. Il a été traduit en anglais chez Via Media où il a d’abord été sérialisé dans le magazine Pulp en 2000, puis publié en un volume en 2001. Il a également été traduit en français chez Pika Édition. 

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Le manga rassemble sept courts récits qui racontent la vie d’un artiste japonais spécialisé dans la reproduction de faux qui s’est établit à New York mais qui travaille secrètement comme tueur à gages. Dans “Haggis” Benkei se fait “l’entremetteur de vengeance” pour le fils d’une femme qui a été tué dans un accident de voiture provoqué par un homme qui chercher à fuir son service militaire au Vietnam. Dans “Hook” il exécute la vengeance d’une mère dont le fils a été tué sur un bateau de pêche. Dans “Throw Back” il affronte un tueur professionnel. Dans “The Cry” il se retrouve au milieu d’une guerre de gang qui tourne autour d’un faux de Munch. Dans “Sword Fish” il peint pour un parrain de la mafia sicilienne qui veut cacher son butin à ses successeurs. Dans “Neck Lace” il exécute la vengeance d’une homme qui a été rejeté par une femme. Dans “A Basement” il venge une architecte qui a été assassiné par son mari…

On a tendance à l’oublier mais, avant de faire des mangas sur la nature ou les déambulations zen, Taniguchi a aussi fait des mangas d’action. Son art à cette époque n’était pas aussi raffiné que durant ses dernières années mais son dessin demeure quand même très agréable et sait bien rendre les scènes de violence. De plus, Mōri n’a plus a prouver qu’il est un scénariste de talent (j’avais bien apprécié son 地の子 / Tsuchi no ko / Les fils de la Terre publié chez Delcourt) et Un assassin à New York ne fait pas exception car le récit est bien mené et captivant. Un très bon manga à lire pour découvrir une autre facette de Taniguchi…

Un assassin à New York, par Jinpachi Mōri (scénario) et Jirō Taniguchi (dessin). Vanves: Pika Edition (Coll. Pika Graphic), octobre 2021. 224 pages, 17.5 x 24.0 cm, 16.00 € / $27.95 CDN, ISBN 9782811662851. Pour un lectorat adolescent (14+). stars-3-5

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© 1996 Jinpachi Mori • Papier / Jiro Taniguchi. All Rights reserved.

 

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Le sommet des dieux

sommet-des-dieux1-covTome 1

Un manga à vous couper le souffle! Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l’Everest. Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l’on puisse savoir s’ils sont parvenus au sommet. Et si c’était seulement lors du chemin du retour qu’ils avaient eu cet accident fatal? Cela changerait l’histoire de l’alpinisme! C’est sur cette passionnante question que s’ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs. Le dépassement de soi, l’aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi!” [Texte du site de l’éditeur; voir la couverture arrière]

Le sommet des dieux t. 1, par Baku Yumemakura (texte) et Jiro Taniguchi (dessin). Bruxelles: Kana/Dargaud (Coll. Made In), mars 2004. 326 pages, 17 x 24 cm, 18.00€ / $C 31.95, ISBN 2-87129-578-6. Pour un lectorat adolescent (14+).

sommet-des-dieux2-covTome 2

“Fukamachi cherche toujours à en apprendre plus sur le fameux alpiniste Habu Jôji qui aurait retrouvé l’appareil photo de George Mallory sur l’Everest. Il fait la rencontre de Kishi Ryôko, la soeur d’un jeune alpiniste qui a côtoyé Habu et celle-ci lui déclare être en possession du journal de Habu-san. Sa lecture va plonger Fukamachi, et le lecteur à sa suite, dans une aventure aux limites de l’extrême.”

[Texte du site de l’éditeur; voir la couverture arrière]

Le sommet des dieux t. 2, par Baku Yumemakura (texte) et Jiro Taniguchi (dessin). Bruxelles: Kana/Dargaud (Coll. Made In), septembre 2010 (édition originale en juin 2004). 338 pages, 17 x 24 cm, 18.00€ / $C 31.95, ISBN 978-2-505-00769-2. Pour un lectorat adolescent (14+).

sommet-des-dieux3-covTome 3

“Le tome 3 s’ouvre sur le 6 juin 1924, lorsque George Mallory et Andrew « Sandy » Irvine, bouteilles d’oxygène et vivres et appareil photo sur le dos, quittèrent le camp 4 accompagnés de huit porteurs pour tenter d’atteindre le sommet de l’Everest. On suit leurs traces jusqu’à l’altitude à laquelle ils ont disparu. Ont-ils atteint le sommet ?

On retrouva des années plus tard quelques effets personnels mais jamais leur appareil photo Kodak ne refit surface officiellement. Le fabricant assure pourtant que si le film est encore dans l’appareil, il est possible de le développer, même plus de cinquante ans après. L’énigme serait-elle donc sur le point d’être résolue…? C’est la question que se pose Fukamachi, à Katmandou, en essayant de pister l’appareil photo qui lui a été dérobé et Habu Jôji qu’il a vraisemblablement ramassé près du toit du monde.

« L’histoire de l’ascension des monts himalayens s’est poursuivie sans interruption depuis le 19e siècle. Mais elle est peut-être en train de se clore lentement, par l’intermédiaire de Habu. Et, par l’intermédiaire de l’appareil photo de Mallory, Fukamachi est là pour assister au tomber de rideau. »” [Texte du site de l’éditeur; voir la couverture arrière]

Le sommet des dieux t. 3, par Baku Yumemakura (texte) et Jiro Taniguchi (dessin). Bruxelles: Kana/Dargaud (Coll. Made In), octobre 2004. 338 pages, 17 x 24 cm, 18.00€ / $C 31.95, ISBN 2-87129-580-8. Pour un lectorat adolescent (14+).

sommet-des-dieux4-covTome 4

“Tandis que l’appareil photo qui aurait pu appartenir au célèbre alpiniste disparu George Mallory suscite toujours toutes les convoitises, Fukamachi entreprend de suivre en tant que photographe l’ascension clandestine de Habu Jôji sur la face Sud Ouest de l’Everest, en hiver et sans oxygène !! Habu accepte uniquement à la condition qu’ils n’aient plus de contacts une fois l’ascension commencée et que chacun se débrouille. Fukamachi rejoint alors Habu pour la période d’acclimatation à l’altitude où il va en apprendre un peu plus sur ce mystérieux et fascinant personnage et peut-être également sur lui-même !” [Texte du site de l’éditeur; voir la couverture arrière]

Le sommet des dieux t. 4, par Baku Yumemakura (texte) et Jiro Taniguchi (dessin). Bruxelles: Kana/Dargaud (Coll. Made In), mars 2005. 314 pages, 17 x 24 cm, 18.00€ / $C 31.95, ISBN 2-87129-721-5. Pour un lectorat adolescent (14+).

sommet-des-dieux5-covTome 5

“Habu, après avoir sauvé la vie de Fukamachi, continue son ascension clandestine de l’Everest. En levant les yeux, Fukamachi aperçoit la silhouette de Habu, minuscule, loin au-dessus de lui. Ses mouvements sont prodigieux…

Pourtant, Fukamachi sent que pour lui, l’aventure s’arrête là, il a frôlé la mort. Les hallucinations se sont calmées mais la migraine ne le lâche pas, Il est redescendu en dessous des 7000 mètres où l’air est plus dense et Habu et son formidable exploit ne quitte pas son esprit…

Voici l’épilogue de cette magnifique série qui atteint des sommets dans l’art du dessin et de la narration !” [Texte du site de l’éditeur; voir la couverture arrière]

Le sommet des dieux t. 5, par Baku Yumemakura (texte) et Jiro Taniguchi (dessin). Bruxelles: Kana/Dargaud (Coll. Made In), mai 2005. 306 pages, 17 x 24 cm, 18.00€ / $C 31.95, ISBN 2-87129-780-0. Pour un lectorat adolescent (14+).

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce manga. On m’avait dit que c’était la meilleur oeuvre de Taniguchi alors je voulais le lire à un moment propice pour bien le savourer. Après avoir visionné l’adaptation en animation dirigé par Patrick Imbert, je me suis dit qu’il était temps de m’y attaquer. Une oeuvre avec une telle réputation c’est un peu comme l’himalaya des mangas…

Le sommet des dieux (神々の山嶺 / Kamigami no itadaki) est un manga seinen écrit par Baku Yumemakura (d’après son propre roman du même titre, qui fut sérialisé dans le magazine Shōsetsu Subaru entre juillet 1994 et juin 1997, avant d’être compilé en deux tomes en août 1997 chez Shûeisha et qui demeure non traduit) et illustré par Jiro Taniguchi. Le manga a été initialement serialisé dans le magazine mensuel Business Jump entre 2000 et 2003, puis compilé en cinq volumes chez Shûeisha. Il a été traduit en français chez Kana en 2004-2005, puis en anglais chez Ponent Mons en 2007 (sous le titre The summit of the gods). Le roman a également fait l’objet d’une adaptation cinématographique par Hideyuki Hirayama (エヴェレスト 神々の山嶺 / Everest: Le sommet des dieux).

Le manga nous offre une histoire beaucoup plus longue et plus complexe que l’adaptation en animation — et c’est normal puisque le format d’un film de quatre-vingt-dix minutes nécessite de s’en tenir qu’à une intrigue principale simple alors que le manga, avec un peu plus mille six cent pages, est libre de développer plus loin les différentes lignes du récit et de se permettre quelques apartés. Le manga nous offre donc quatre récits qui s’entremêlent. 

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Il y a d’abord l’histoire de Makoto Fukamachi, un photo-journaliste qui est dans une sorte de cul-de-sac existentiel: il a une relation amoureuse qui ne fonctionne plus et il semble insatisfait de sa carrière. Juin 1993, il est à Katmandou pour couvrir une ascension de l’Everest qui a échoué: l’expédition a due rebrousser chemin et deux de ses membres ont perdu la vie dans la redescente. Alors qu’il déambule sans but précis dans les rues de la ville, il découvre dans une boutique une vieille caméra du modèle Vest Pocket Autographic Kodak Special. Sur une intuition, il en fait l’acquisition pour cent-cinquante dollars. Ce serait le même modèle que le célèbre alpiniste britannique George Mallory avait avec lui lors de sa tentative d’escalader l’Everest en 1924. Se pourrait-il que quelqu’un ait retrouvé l’appareil de Mallory? Si c’était le cas (et si l’appareil contenait encore de la pellicule non-développée) cela pourrait grandement bouleverser l’histoire de l’alpinisme himalayen. Malheureusement l’appareil est volé le soir même dans sa chambre d’hôtel. Détenant peut-être le scoop du siècle, Fukamachi fait enquête pour découvrir l’origine de l’appareil photo. Cela le mène à l’alpiniste japonais Joji Habu (que les népalais surnomme Bikhalu Sanh). De retour au Japon, il tente d’en apprendre plus sur cet alpiniste, puis il retourne au Népal pour le retrouver…

La deuxième histoire, le coeur même du récit, est celle de Joji Habu. À travers l’enquête de Fukamachi, qui fait des interviews avec ceux qui le connaissaient, nous découvrons son caractère difficile, comment il a rejoint le club alpin Seifû à l’âge de seize ans, son acharnement et son manque d’attention pour ses co-équipiers, l’accident du jeune Kishi Buntarô qui le hantera toute sa vie, sa rivalité avec Hase Tsuneo, sa relation avec Ryôko, la soeur de Buntarô, qui remet à Fukamachi le carnet de note de Habu où il décrit son ascension de la face nord de l’éperon Walker, dans les Grandes Jorasses, en hivernale et en solitaire, et l’accident qui lui coûtera deux doigts et deux orteils. Puis il y a eut l’ascension manquée de la face sud-ouest de l’Everest en 1985, l’accident où Habu sauve la vie de son Sherpa Ang Tshering, et la mort de Tsuneo sur le K2. Habu n’est jamais revenu au Japon. Que fait-il encore au Népal si ce n’est se préparer pour une ultime expédition, peut-être une hivernale sur la face sud-ouest de l’Everest en solitaire et sans oxygène? 

La troisième histoire est bien évidemment celle de Mallory que l’on découvre tout au long du récit mais avec plus de détails au début du volume trois. Finalement, la dernière histoire est celle où les destins de Habu et de Fukamachi se croisent. Fukamachi retourne au Népal avec l’intention de retrouver l’appareil photo et Habu. Ryôko vient l’y rejoindre mais la politique locale et la convoitise que suscite l’appareil les met en difficulté et Ryôko est kidnappé. Avec l’aide de Habu, de Ang Tshering et de Naradar Rasendra, un commandant Gurkha, Fukamachi réussi à la sauver. Ryôko, qui aimait Habu, apprend qu’il a une femme et un enfant Népalais. Fukamachi confirme que Habu prépare une expédition mais ce dernier ne veut rien savoir de lui. Il apprend également que c’est dans une tentative précédente, en 1989, que Habu a découvert le corps de Mallory et l’appareil photo. Au village où vit la famille de Habu, un malfrat tente d’enlever son fils mais Fukamachi et Rasendra interviennent à temps. Déterminé de convaincre Habu de le laisser couvrir son expédition, Fukamachi va l’attendre à son camps de base. Lorsque Habu arrive enfin, il lui remet l’appareil photo et accepte qu’il fasse son reportage sur l’ascension. Toutefois, pour respecter les règles d’une ascension en solitaire Fukamachi doit garder ses distances et ne jamais intervenir, quoiqu’il arrive. 

Lorsque finalement la météo le permet, le 12 décembre 1993, ils se mettent en route. Malgré son entraînement, Fukamachi trouve l’ascension difficile et Habu prend beaucoup d’avance. Près des sept mille mètres, il s’attaque à une paroi de glace. Il est épuisé et hallucine, puis est blessé par une chute de pierres. Contre toute attente, Habu redescend pour lui venir en aide. Après un bivouac, Fukamachi retourne au camps de base et Habu continue vers le sommet. Fukamachi voit Habu gravir dans son téléobjectif mais le temps se gâte. Habu atteint le sommet mais ne revint jamais — exactement comme pour Mallory. Fukamachi et Ang Tshering l’attente plus d’une semaine, puis quitte le camp de base. De retour au Japon, l’histoire de l’alpiniste japonais perdu sur l’Everest est déjà célèbre. Fukamachi se retire quelques temps pour écrire son reportage mais il se sent vide. Il a attrapé la fièvre de l’Everest et n’aura de repos que lorsqu’il aura complété l’ascension là où il l’avait laissé. Il s’entraîne de plus bel et en novembre 1995… (surlignez pour révéler la fin) il atteint le sommet. Sur le chemin du retour, il tombe sur le corps de Habu assis à côté de celui de Mallory! Dans la poche de Habu il trouve son carnet de notes et dans le sac de Mallory il découvre un rouleau de pellicule! Il pourra enfin prouver que tant Habu que Mallory avaient vaincu l’Everest…

Le sommet des dieux est vraiment un manga exceptionnel. Il nous offre une excellente histoire d’aventure, captivante et poignante, illustrée par les traits de dessin précis et détaillé de Taniguchi. Ce dernier réussi littéralement à atteindre le sommet de son art car c’est un récit qui aborde ses deux thèmes préférés: la nature et la déambulation (cette fois à la verticale). Il y fait non seulement l’éloge d’un sport exceptionnel, l’alpinisme, mais nous présente aussi une réflexion sur la profondeur de la détermination humaine, qui nous pousse à nous découvrir en repoussant nos limites. Le récit est riche et fort car il est inspiré par des personnages réels (chose amusante, alors que le roman a été écrit au milieu des années ’90, le corps de Mallory n’a réellement été découvert qu’en 1999 — mais sa caméra, elle, n’a jamais été retrouvé!). Un manga incontournable qui nous offre une lecture à la fois zen et vivifiante! stars-4-5

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TV News

Great news for those who love watching good TV.  All the excellent series that were running on Apple TV (like See, The Morning Show, Foundation and Invasion) might have concluded their seasons for this year, but new shows are coming back on other channels.

On Netflix you will find:

And I still have so much more to watch on Netflix — and I am hoping for more seasons of The Irregulars (cancelled apparently) or Shadow and Bone (based on Leigh Bardugo’s Grishaverse series of fantasy novels and renewed for a second season).

On Amazon Prime Video you will find:

  • The Expense (the superb sci-fi TV series based on James S. A. Corey’s novels) is back with a sixth (and final) season of six episodes. A must-see !!!

Less new stuff here but, anyway, I still haven’t watch The Man in the High Castle, P. K. Dick’s Electric Dreams, The Tomorrow War or The Wheel of Time or Tales from the Loop or The luminaries or Library War or Vinland Saga — and I still hope for a new seasons of The Boys, Jack Ryan, or Carnival Row, which all seem to have been delayed by the covid pandemic…

Finally, Dune (the great 156-minute movie by Denis Villeneuve based on Frank Herbert’s saga) is already available to rent ($24.99) or for purchase ($29.99) on both Amazon Prime Video and Apple TV.

Oh, and the fourth Matrix movie, The Matrix Resurrections will be released on December 22nd not only in theatres but also on HBO MAX (but only in the USA)!

Umm, and the new 10-episode series of Shogun (based on James Clavell novel, starring Cosmo Jarvis, Hiroyuki Sanada and Anna Sawai, and set to air on FX) is still in production. Filming started in September and will last until next April, so it will certainly not be released until the end of 2022 or even early 2023…

That’s all for now.

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Les années douces

AnnéesDouces-covUn récit pudique et délicat, tissé de bonheurs fugaces et d’enchantements saisis au vol : Jirô Taniguchi au meilleur de son art.

Dans le café où elle a ses habitudes, une trentenaire, Tsukiko, fait la connaissance d’un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu’elle le connaît : il fut autrefois son professeur de japonais. Elle est célibataire, il est veuf. Complices, ils prennent l’habitude de se revoir dans le même café, au hasard de leur emploi du temps, puis, bientôt, d’improviser des sorties ensemble. Insensiblement, à petites touches légères, une connivence s’établit, puis une véritable affection, et peut être même… Ce sont ces rencontres que retracent une à une les chapitres des Années douces, chacune comme une histoire à part entière : la cueillette des champignons, les poussins achetés au marché, la fête des fleurs ou les vingt-deux étoiles d’une nuit d’automne.

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

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Les années douces (センセイの鞄 / Sensei no Kaban / lit. “La mallette du maître”) est un manga seinen par Jirô Taniguchi d’après le roman de Hiromi Kawakami. Ce dernier a été sérialisé dans le magazine Taiyo (Heibonsha) entre juillet 1999 et décembre 2000 avant d’être compilé en un volume en juin 2001. Il a par la suite été réédité en format poche chez Bungei Bunko (Bungei Shunju) et Shincho Bunko (Shinchosha). La version française est publiée aux Éditions Philippe Picquier. Il a été adapté en un téléfilm  et en manga. L’adaptation manga a été prépublié dans le magazine bimensuel Manga Action (Futubasha) entre novembre 2008 et décembre 2009 avant d’être compilé en deux volumes en 2009 et 2010. Casterman a publié les deux volumes en français en 2010-11, puis les a réédité dans une version intégrale en mars 2020.

Tsukiko Omachi est une “Office Lady” dans la trentaine qui mène une vie plutôt solitaire, car elle trouve qu’elle n’est pas trop adapté au “mode de vie des adultes”. Un soir, dans l’izakaya qu’elle a l’habitude de fréquenter, elle fait la rencontre d’un homme plus âgé, dans la soixantaine, qui lui semble vaguement familier et qui apprécie les même choses qu’elle. Elle réalise qu’il s’agit de son ancien professeur de littérature japonaise au lycée. Comme elle ne se souvient pas de son nom, elle l’appelle simplement “le maître” (Sensei) et ce nom lui est resté — même si finalement elle se rappelle qu’il s’agit de Harutsuna Matsumoto. Au fil des rencontres dans ce même izakaya va se développer une relation d’amitié, puis de tendre complicité. Et, même si elle sort parfois avec Kojima, un collègue du lycée, ses pensées reviennent toujours au maître…  Lorsqu’ils commencent à se donner rendez-vous ailleurs qu’au bistrot, cette amitié évoluera vers une véritable affection et, pourquoi pas, une relation amoureuse.

C’est un récit très anecdotique divisé en dix-neuf chapitres (ou “rencontres”): La lune et les piles, Les poussins, Vingt-deux étoiles, La cueillette des champignons (1 et 2), Nouvel an, Renaissances, Fête des cerisiers (1 et 2), La chance, Orage de mousson, L’île (1 et 2), Sur la grève (un rêve), Le grillon, Au parc, Le cartable du maître, Parade (1 et 2). Je comprend fort bien pourquoi Taniguchi a voulu faire cette adaptation, car cette histoire s’apparente très bien avec sa thématique de déambulation gastronomique qu’il a mainte fois utilisée dans des récits comme L’Homme qui marche, Le Promeneur ou Le Gourmet solitaire. C’est un très beau récit — lent et contemplatif — qui se lit plutôt bien et qui, comme la vie des personnages de Taniguchi, se savoure tranquillement. L’artiste a atteint le sommet de son art et l’on voit sa maîtrise tant dans la mise en page que dans son magnifique style précis et détaillé. 

Les années douces est un très bon manga que j’avais déjà lu lors de sa sortie en deux volumes et que je me suis fait un plaisir de relire avec la parution de l’intégrale. C’est du Taniguchi à son meilleurs…

Les années douces, par Jirô Taniguchi, d’après l’oeuvre de Hiromi Kawakami (Traduction par Elisabeth Suetsugu, adaptation par Corinne Quentin). Paris: Casterman (Coll. Écriture), mars 2020. 440 p., 17.3 x 24.1 cm, 24.95 € / $C 48.95. ISBN 978-2-203-20319-8. Pour lectorat jeune adulte (16+).  stars-3-5

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© PAPIER / Jiro TANIGUCHI / Hiromi KAWAKAMI, 2008. © Casterman, 2020 pour la traduction française.

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Nos Compagnons (Taniguchi)

NosCompagnons-covCe livre réunit les récits de Jirô Taniguchi consacrés aux chiens et aux chats.

C’est la disparition de son chien qui a poussé Jirô Taniguchi à écrire le premier chapitre de cette anthologie, comme une étape logique dans son processus de deuil. Si l’auteur est connu pour ses délicates fresques humaines, Nos Compagnons se penche sur les liens forts unissant le maître et l’animal, unis dans la vie comme dans la mort.”

“C’était juste un chien… Mais ce que nous venions de perdre, c’était beaucoup plus que ça. Et ce qu’il nous avait laissé, c’était encore plus.”

“Dans Nos compagnons, Jirô Taniguchi donne à voir et à ressentir l’indéfectible amitié qui nous lie à nos animaux domestiques. L’attachement, la complicité et la tendresse qui naissent et grandissent au fil de journées rythmées par des petits rituels et des joies simples, puis l’inévitable déchirement de la séparation. Par sa mise en scène du quotidien, tout en retenue et en attention portée à ce qui parait insignifiant de prime abord, Jirô Taniguchi saisit l’essence du lien qui nous unit à ces véritables partenaires de vie.

[Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière]

(Attention, lire l’avertissement de possible divulgacheurs)

Cette anthologie thématique posthume reprends des récits déjà publiés dans Terre de rêve (犬を飼う / Inu o kau / lit. “Élever un chien”, publié au Japon en 1991-92 et en français chez Casterman en 2005) et republiés dans Une anthologie (谷口ジロー選集 : 犬を飼うと12の短編 / Taniguchi Jirō Senshū: Inu o kau to 12 no tanpen / lit. “Sélection de Jirō Taniguchi: Élever un chien et 12 histoires courtes” publié au Japon en 2009 et en français chez Casterman en 2010 — que j’ai déjà commenté).

Dans “Avoir un chien” (犬を飼う / Inu o kau / lit. “Élever un chien”; 40 pages, originalement publié dans le bimensuel Big Comics de Shôgakukan le 25 juin 1991), un jeune couple déménage à la campagne afin d’avoir un chien. Après plus de quatorze ans, celui-ci devient faible pour finalement mourir des suites d’une longue maladie. L’histoire illustre les joies de prendre soin d’un animal mais aussi la douleur que cause sa perte.

 

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Dans “Et maintenant… un chat” (そして…猫を飼う / Soshite… neko o kau / lit. “Et … garder un chat”; 26 pages, originalement publié dans le bimensuel Big Comics de Shôgakukan le 25 décembre 1991), un an après la disparition de Tam, le jeune couple adopte une chatte persane suite à la recommandation d’une voisine. Ils la nomment Boro (chiffon) et, après une période d’acclimatation mutuelle, elle leur donne une portée de chatons et peut-être le bonheur. Il semble que Taniguchi a effectivement eut un chien qui est mort en 1990, suivi d’une chatte persane nommée Boro!

Dans “Vue du jardin” (庭のながめ / Niwa no nagame / lit. “Vue sur le jardin”; 24 pages, originalement publié dans le bimensuel Big Comics de Shôgakukan le 10 avril 1992), le même jeune couple découvre toutes les difficultés que représente trouver preneurs pour des chatons. Aussi, ils partent à la recherche du vieux chien aveugle d’une voisine. Il sera retrouvé mais mourra tout de même six mois plus tard, entouré des soins de sa maîtresse. En bout de ligne, le couple ne donnera qu’un chaton, à une petite voisine, et conservera trois chats!

Dans “Quelques jours à trois” (三人の日々 / San’nin no hibi / lit. “Journées à trois”; 28 pages, originalement publié dans le bimensuel Big Comics de Shôgakukan le 25 septembre 1992), le jeune couple reçoit la visite surprise d’Akiko, une nièce de douze ans, qui a fait une fugue. Son père est décédé cinq ans plus tôt et sa mère songe à se remarier et cela trouble la jeune fille. Elle passe ainsi la dernière semaine des vacances d’été à mener une vie de famille normale: jouer avec les chats, pic-niquer, se lancer la balle, aller voir un match de baseball, etc., puis retourne chez elle. Dorénavant tout ira pour le mieux.

Dans “Une lignée centenaire” (百年の系譜 / Hyakunen no keifu / lit. “Généalogie de 100 ans”; 36 pages, originalement publié dans Big Comics 1 de Shôgakukan le 12 avril 2009 et publié en français pour la première fois dans Une anthologie), la chienne Hana donne naissance à cinq petit chiots. C’est l’occasion pour Kimiko, la grand-mère, de raconter à sa petite-fille l’histoire de cette longue lignée de bergers allemands, qui failli, une fois pendant la 2e guerre mondiale, être interrompue. La lignée remontait à Günter, un berger allemand qu’un architecte prussien avait donné à son grand-père, un médecin militaire, à la fin de l’époque Meiji (1912). Kimiko avait grandie avec Belle, une chienne de la cinquième génération. Malheureusement, elle fut réquisitionnée par l’armée japonaise en 1943 pour contribuer à l’effort de guerre. Mais, après la guerre, elle ne revint pas. La vie reprit peu à peu son cours normal et la famille ouvrit une petite pension pour survivre dans l’économie difficile de l’après-guerre et Belle fut oubliée… jusqu’à ce que Kimiko entendes parler d’un article de magazine racontant l’histoire d’un soldat américain et de son chien Japonais!

Nos compagnons nous offres de belles histoires touchantes, dessinées dans un style agréable et fluide. Ce recueil nous permet donc de relire Taniguchi qui, malgré sa disparition, reste un des mangaka les plus appréciés en Europe. Une très bonne lecture pour les amateurs de chiens et chats et une excellente occasion de découvrir Taniguchi si vous ne le connaissez pas déjà.

Nos compagnons, par Jirô Taniguchi (Traduction par Patrick Honnoré). Paris: Casterman (Coll. Écriture), octobre 2019. 160 p. (154 pl.), 17 x 24 cm, 16.95 € / $C 32.95. ISBN 978-2-203-19329-1. Pour lectorat jeune adulte (16+). stars-3-5

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©  1991, 1992, 2009, PAPIER / Jiro TANIGUCHI.

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J’emmerde Facebook

Sommet-des-dieux-animeLe 20 juin j’ai republié un message d’Animeland qui annonçait la bande-annonce d’un film d’animation adaptant un excellent manga d’un de mes auteurs préférés, Jiro Taniguchi. Le 26 juin j’ai reçu un message de Facebook qui disait “Your post goes against our Community Standards [on SPAM] so only you can see it.” J’ai donc contesté la décision et FB a fermé le dossier mais j’ignore toujours si mon billet original est toujours visible… alors je l’ai re-publié (mais il ne semble toujours pas visible!)…

 La bande-annonce en question (sur Vimeo)

Je suis outragé! Facebook trouve correct que Trump mente sur leur page, que Trump fasse de la désinformation et de la propagande haineuse, que Trump incite à la violence [WaPoNYT] mais je republie simplement un post qui parle d’une animation basé sur un beau manga de mon auteur préféré et c’est du SPAM ???? F**k you FB, je commence sérieusement à penser à te laisser tomber !

Ne vous gênez pas pour commenter et laisser FB savoir quelle petite merde ils sont!

* * *

F**k Facebook !

On June 20 I republished a message from Animeland announcing the trailer for an animated film adapting an excellent manga from one of my favorite authors, Jiro Taniguchi [same news on Anime News Network]. On June 26 I received a message from Facebook saying “Your post goes against our Community Standards [on SPAM] so only you can see it.” So I contested the decision and FB closed the file but I still don’t know if my original post is still visible … So I re-posted it (but I’m still not sure it is visible…) !

I am outraged ! Facebook finds it okay that Trump lies on their page, that Trump does disinformation and propaganda, that Trump uses hate-speech and incites to violence [WaPoNYT] but when I simply republish a post that talks about an animation based on a beautiful manga by my favorite author it is SPAM ???? F ** k you FB, I’m seriously starting to think about dumping you !

Please feel free to comment and tell FB how shitty they are !

 

Blue Corner

bluecorner-covBlue Corner nous dépeint le destin d’un challenger de boxe pas comme les autres. Il s’appelle Reggae, il boxe en poids léger. Son palmarès : 12 victoires par KO pour 20 défaites par autant de KO. Pourtant, les connaisseurs savent apprécier le coup de poing dévastateur de ce combattant enfermé dans un mutisme qui ne fait que contribuer à son mythe. Et quand il croise le chemin d’un promoteur qui voit en lui un roi sans couronne, la vie de ce boxeur va dévier vers le tortueux chemin de la ceinture de champion, là où il n’y a pas de place pour le scrupule.

[Texte de la couverture arrière]

J’ai découvert ce manga il y a plus d’un an et il m’a fallut du temps avant d’en arriver à le lire… Le récit est très ordinaire mais cela demeure tout de même un lecture assez intéressante car il nous fait voir le Taniguchi des années ’80, celui qui racontait des histoires d’action. Très peu d’oeuvres de cette période ont été traduite jusqu’à maintenant.

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Page 66

Publié au Japon sous le titre Combattant Bleu (青の戦士 / Ao no Senshi / Blue Fighter) par Futabasha en mars 1982, Blue Corner est illustré par Jiro Taniguchi et écrit par Caribu Marley (pseudonyme de Tsuchiya Garon surtout connu pour avoir scénarisé Old Boy, illustré par Nobuaki Minegishi). Cette oeuvre de jeunesse de Taniguchi nous offre un manga seinen de sport, bien documenté et dédié au monde de la boxe — un sujet un peu similaire à Garôden qu’il publiera dix ans plus tard et qui était, lui, consacré à la lutte. Car bien avant de produire ses manga consacrés à la nature (Blanco, Le Sommet des dieux, L’Homme de la Toundra, Seton) ou encore à la réminescence et à la déambulation introspective (Le journal de mon père, Le Gourmet solitaire, Quartier lointain, Le promeneur), Taniguchi a eut une période où il a dessiné des manga d’action, empreint de violence (Trouble is my business [1980], Enemigo [1985], Tokyo Killers [1986, publié en anglais par Viz sous le titre Hotel Harbour View], Garôden [1989-90]). Sa mort en février 2017 nous prive de nouvelles oeuvres, mais heureusement des éditeurs comme Pika continuent de traduire ses vieilles productions. 

Dans ce manga, Taniguchi dépeint les coulisses de la boxe à travers l’histoire de Reggae, un combattant taciturne (si on ne tient pas compte des onomatopées, il dit à peine dix mots de tout le manga!) et mystérieux qui connait peu de succès jusqu’à ce que le hasard mette sur sa route un promoteur qui voit en lui un nouveau champion. Le récit nous fait découvrir la monté fulgurante du boxeur mais, à part les allusions au passé mystérieux du personnage, il n’offre que peu d’intérêt. Le véritable sujet de Taniguchi est de nous montrer le coulisses sombres du monde de la boxe où les combats se décident comme des transactions louches et maffieuses…

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Page 272

Comme toutes les oeuvres de jeunesse de Taniguchi, il n’a pas encore développé le beau style graphique et narratif qui le caractérise et l’a rendu populaire. Non, s’il montre déjà un grand talent pour dépeindre efficacement les scènes d’action (à grand renfort de ligne de vitesse), son style demeure encore plutôt frustre. Il utilise beaucoup de traits pour dépeindre ses scènes ce qui fait que ses planches sont souvent sombre, comme si il y avait trop d’encre — on est donc assez est loin du style clair et précis de ses oeuvres plus récentes. Pour plus de détails sur la mise en contexte de cette période dans l’ensemble de  son oeuvre, je vous réfère à mon commentaire sur Garôden.

Blue Corner mérite certainement d’être lu, mais surtout si vous êtes un amateur inconditionnel de Taniguchi.

Blue Corner, par Jiro Taniguchi (dessin) et Caribu Marley (scénario). Paris: Pika (Coll. Pika Graphic, série Action), mai 2018. 288 pages, 172 x 242 mm, 18.00 € / $C 29.95, ISBN 978-2-8116-3830-6. Pour un lectorat jeune adulte (15+). stars-3-0

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonBiblioGoodreadsGoogleWikipediaWorldCat ]

© Pika Édition 2018 Marley, Caribu/Taniguchi

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Capsules

Un “nouveau” Taniguchi chez Pika en Mai

bluecorner-cov“Reggae est un boxeur mystérieux et mutique qui a débuté sa carrière un jour d’avril 1975 en poids légers et qui, depuis, traîne sa carcasse sur les rings de seconde zone. Pour son 33e match, il perd une nouvelle fois par K.-O., mais ce soir-là, le hasard a placé dans la salle Mister Dangelo, ancien champion du monde en poids mi-lourds, et aujourd’hui organisateur de rencontres. Ce dernier voit alors en Reggae un boxeur hors normes, doté d’un coup de poing exceptionnel. Il décide donc d’acheter le contrat de Reggae à son club actuel pour pouvoir le placer sur des rings plus prestigieux, avec des primes bien plus importantes…” [Texte du site de l’éditeur]

bluecorner_cov-voPublié au Japon sous le titre Combattant Bleu (青の戦士 / Ao no Senshi / Blue Fighter) par Futabasha en mars 1982, Blue Corner est illustré par Jiro Taniguchi et écrit par Caribu Marley (pseudonyme de Tsuchiya Garon surtout connu pour avoir scénarisé Old Boy, illustré par Nobuaki Minegishi). Cette oeuvre de jeunesse de Taniguchi nous offre un manga seinen de sport, bien documenté et dédié au monde de la boxe — un sujet un peu similaire à Garôden qu’il publiera dix ans plus tard et qui était, lui, consacré à la lutte. Car bien avant de produire ses manga consacrés à la nature (Blanco, Le Sommet des dieux, L’Homme de la Toundra, Seton) ou encore à la réminescence et à la déambulation introspective (Le journal de mon père, Le Gourmet solitaire, Quartier lointain, Le promeneur), Taniguchi a eut une période où il a dessiné des manga d’action, empreint de violence (Trouble is my business, Tokyo Killers, Garôden). Sa mort en février 2017 nous prive de nouvelles oeuvres, mais heureusement des éditeurs comme Pika continue de traduire ses vieilles productions.

Dans ce manga, Taniguchi dépeint les coulisses de la boxe à travers l’histoire de Reggae, un combattant taciturne qui connait peu de succès jusqu’à ce que le hasard mette sur sa route un promoteur qui voit en lui un nouveau champion. Blue Corner paraîtra en France le 9 mai dans la série “Action” de la collection Pika Graphic. C’est certainement à lire, car il existe encore très peu de manga d’action de Taniguchi qui ont été traduit.

Blue Corner, par Jiro Taniguchi (dessin) et Caribu Marley (scénario). Paris: Pika (Coll. Pika Graphic, série Action), mai 2018. 288 pages, 172 x 242 mm, 18.00 €, ISBN 9782811638306. Pour un lectorat jeune adulte (15+). 

Sources: Actualité Pika, Catalogue Pika, Animeland, Amazon, Google.

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Venise

venise-taniguchi-castermanLa Sérénissime sublimée par Jirô Taniguchi.

Un homme arpente Venise hors des sentiers touristiques, sur les traces de son histoire familiale. Il se surprend parfois à flâner, se perd le long des canaux, s’arrête pour observer. A mesure que les brumes du passé se dissipent, c’est une nouvelle cartographie de la Sérénissime qui se dessine : contemplative et intrigante, majestueuse et intime.

(Texte du site de l’éditeur et de la couverture arrière)

J’ai fait la découverte en janvier (dans les pages du Animeland #219) de cette autre oeuvre éblouissante de beauté par le contemplatif Taniguchi. Originalement publié en anglais par Louis Vuitton (mai 2014) dans sa collection “Travel Book”, Venise est maintenant offert en français par Casterman.

Après le décès de sa mère, un homme découvre dans ses affaires une boîte en laque qui contient des cartes postales dessinées à la main et de vieilles photographies de Venise. Cela semble être des photos de ses grands-parents avec sa mère, enfant. Il se rends donc à Venise, sur les traces de son passé. Il flâne dans les rues, dans les échoppes, visite les site touristiques, des restaurants. Il semble que son grand-père était artiste-peintre et serait l’auteur des cartes postales. Il découvre son nom dans le livre d’or d’un vieil hôtel: Tsuguo Oribe. À l’aide des cartes postales, il suit sa piste. Il découvre de ses peintures dans un petit bistro, puis grâce aux indices donnés par la patron du bar, il retrouve l’appartement où il a habité. Des oeuvres de l’artiste y sont encore accrochés…

Taniguchi nous fait découvrir Venise à travers ce superbe bouquin illustré à l’aquarelle, présenté dans un format à l’italienne. C’est une sorte de mélange entre un carnet de voyage, le Promeneur et le Gourmet  Solitaire avec un texte minimaliste. Il y a vraiment très peu de texte: soixante-douze phrases, soit environ six-cent-soixante-quinze mots! C’est un peu décevant. Par contre, ici ce sont les images qui parlent. C’est graphiquement très beau et, d’une certaine façon, plutôt poétique. À voir, pour les amateur de Taniguchi (et de Venise).

 

Venise, par Jirô Taniguchi. Paris: Casterman, novembre 2017. 120 pages, 19.1 x 28.2 cm, 20,00 € / $36.95 Can. ISBN 9782203136908. Pour lectorat de tout âge (7+). Extraits disponible sur le site de l’éditeur. stars-3-0

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Découverte: le dernier manga de Taniguchi

la-foret-millenaire-covIl y a quelques semaines j’ai découvert sur le site de Animeland (et puis dans un article du #217) qu’un dernier manga de Jiro Taniguchi devait paraître à la fin de septembre (disponible ici probablement à la fin octobre). Il s’agit d’un projet que Taniguchi produisait pour l’éditeur Rue de Sèvres et qui devait paraître simultanément en France et au Japon. Le projet était inachevé lors de son décès en février (l’histoire devait comporter au moins cinq volumes) mais l’éditeur à tout de même décidé de le publier, agrémenté du storyboard du reste de l’histoire, d’illustrations, d’un interview avec son éditeur japonais et de tout un dossier éditorial en hommage à l’auteur.

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Weekly notable news (w17-19)

Another few weeks have passed quickly without anything significant happening: More crazy weeks at works and rainy week-ends where I don’t feel I accomplished anything. I am tired and really need a longer vacation. Next week I’ll start a ten-day holiday where I’ll be able to rest (sleep late!), catch up on stuff (writing, work around the house), travel around (Ottawa’s Tulip’s festival, Quebec City, botanical garden, museums, the libraries book sale, bury my mother’s ashes, etc.) and, above all, completely forget about work for a while. Or so I thought!

In hope for greener pastures, I have applied for a new library job (more responsibilities, further from home, but a greater challenge for my skills and a much better salary). However, after a lengthy processus, they scheduled an interview right in the middle of my vacation and at nine o’clock on the morning of my BIRTHDAY! Not only they made me filled a psychological test online (it’s called “an inventory of personality” and it will probably reveal that I am a total psycho) but they didn’t even bother to reply when I asked if it was possible to reschedule, so I’ll do my best to be there and we’ll see. Que sera, sera.

The weather has really been lousy lately. May is supposed to be the nicest month of all (and not only because it’s my birthday). Overall, it has been cold and rainy. It even snowed a little last week. In may! Hopefully, it will not portend that the summer will be likewise, and it will soon improve (at least for my vacations, please!).

Something strange happened at the beginning of the month: out of the blue, one late afternoon, I started to smell a vague odour of gazoline in the basement. It didn’t come from the obvious source, the garage. Usually, such smell comes from the sewage (through a dried P-trap) or from a dead animal but, in this case, it seemed to come from the pit of the water-pipe entry. I called the city and was told not to worry, it was “probably” not toxic and might have come from some work on the pipes in the neighbourhood (I couldn’t locate any nearby). I cracked open a window and the next morning it was gone. I never knew what it was.

The unlucky streak didn’t stop there. Not only I broke a piece of tooth while eating a granola bar during my lunch break at work (and I am still waiting for the dentist to find some spare time for an appointment), but I also discovered that the damage to the rear balcony of the house is more extensive than I first thought. The supporting posts are not planted deep enough (they rest on concrete supports that are just on the surface while they should be in soil deep enough so it never freezes in winter — who are the morons who built this house?!) so the ground expansion due to the freezing is slowly ripping the balcony off the house. So much that it has now become worrisome. We will have to do the repairs sooner than expected and it will probably be quite costly! What an exciting boring life!

Again, I must remind myself not to let the outside world rattle my core. Carpe diem, my boy, carpe diem!

Finally, I managed to stay acquainted with some of the affairs of the world and gathered notable news & links of interest — which I share with you (in both french or english, and organized into a few basic categories), after the jump.

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Décès de Jirô Taniguchi

C’est avec grande consternation que j’ai appris cet après-midi, document.write(“”); via Facebook, le décès d’un des mangaka que je respectais le plus: Jirô Taniguchi est décédé samedi à l’âge de 69 ans! La cause du décès n’a pas été précisé. Il nous manquera terriblement. Toutes mes condoléances à sa famille, ses proches ainsi qu’à ses nombreux admirateurs qui, particulièrement en Europe, ont découvert et grandement apprécié la qualité de son travail. Requiesce in pace, mi magister!
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[Sources: ANN, AnimeLand, Le Figaro, Le Monde, Variety, Yahoo]

Voir aussi: Google et The Manga Critic’s Guide to Jiro Taniguchi.

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Ice Age chronicle of the earth, vol. 1 & 2

Vol. 1: “Dans le futur, document.write(“”); tandis que l’humanité tente tant bien que mal de survivre aux conséquences d’un nouvel âge glaciaire, Takéru va devoir se lancer dans une odyssée afin de sauver ses compagnons. À son bras, un bracelet sacré en argent, seul souvenir qui lui reste de sa mère…”
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“Saura-t-il faire face à son destin ?”

Vol. 2: “Dans le futur, alors que la fin de l’âge glaciaire se fait sentir, tous les êtres vivants se lancent dans une nouvelle course à l’évolution. Guidé par un Medishin, un Dieu bleu, Takéru devra affronter la Grande Mère pour résoudre le mystère A-D-O-L-F… Le destin de l’humanité pourrait en dépendre…”

Découvrez ce diptyque mythique et visionnaire signé Jirô Taniguchi !

(Texte du site de l’éditeur: Vol. 1 & Vol. 2; voir les couvertures arrières: Vol. 1 & Vol. 2)

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ATTENTION: Peut contenir des traces de “spoilers” (a.k.a. divulgacheurs)! Les personnes allergiques à toutes discussions d’une intrigue avant d’en avoir eux-même prit connaissance sont vivement conseillé de prendre les précautions nécessaires pour leur sécurité et devraient éviter de lire plus loin.

Comme je l’ai déjà dit quand j’ai découvert ce manga, les éditeurs de français (dans ce cas-ci Kana) continue à nous sortir des vieux Taniguchi qui date de l’époque où il faisait plus dans le récit d’action que dans le contemplatif. Et nous en sommes fort heureux!

Ice Age Chronicle of the Earth (?????? / Chiky? hy?kai-ji-ki) a d’abord été publié en feuilleton dans le magazine Morning de Kôdansha en 1987-88 avant d’être compiler en volumes chez Futabasha. Dans les années ’80, Taniguchi écrivait surtout des récits d’action comme Trouble Is My Business, Enemigo ou Garôden, ou des récits qui mettaient en scène la nature et les grands espaces tels que Blanco, K ou Encyclopédie des animaux de la préhistoire. Ice Age Chronicle of the Earth s’inscrit bien dans ces thématiques. Et, si l’on se fit à la bande de couverture de l’édition française ainsi qu’au style de Taniguchi pour ce diptyque visionnaire, c’est une époque où il devait sans doute lire et s’inspirer du magazine français Métal Hurlant

Dans un futur lointain, la Terre est entièrement soumise aux conditions d’un âge glaciaire: la 8e glaciation (glaciation de Murtok). Situé sur Nunatak, une île de l’Arctique, le site minier de Tarpa est exploité par la Régie pour le Développment des Ressources Shivr. Le fils rebel du président de la compagnie, Takéru, y a été exilé afin de le rendre plus mature. Lors d’un accident causé par de l’équipement vieillissant, le directeur de la mine est gravement blessé. Avant de mourir, il remet à Takéru une boite qui contient le bracelet sacré de sa défunte mère et un message de son père qui l’averti que des changements climatiques sans précédents sont sur le point de se produire. Takéru est nommé le nouveau directeur, mais il s’en fout. Toutefois, le cargo qui devait amené le ravitaillement et évacuer la plupart des travailleurs pour le dur hiver arctique est détruit lors d’une attaque de pirate. Un groupe de travailleurs décident d’évacuer quand même dans des navettes de secours mais ils crashent dès qu’ils sont sorti du puit de la mine à cause des vents violents. [ci-contre: p. 33]

Takéru organise une mission de sauvetage mais tout les passagers des navettes sont mort de froid sauf un, qui restera gravement handicapé. Et l’un des sauveteurs meurt dans un accident. Tarpa est maintenant coupé du reste du monde, sans ravitaillement. Takéru escalade donc à nouveau la paroi du puit de la mine afin d’aller investiguer ce qui arrive à la planète et ramener des secours. Mais le monde extérieur est un environnement glacial et hostile, peuplé d’insectes, de baleines et d’ours géants! Et ce ne sera pas les seules surprises: Takeru entrevoit dans une crevasse, le sarcophage d’un géant bleu! Grâce à une caravane de chameaux des glaces, ils échappent aux tournades et autres dangers de l’Inlandsis, et parviennent à un village. Là, une vieille chamane révèle à Takeru la prophétie: les Medishin, dieux géants bleus qui étaient venu les avertir de la longue saison de glace, se réveilleront pour les guider dans une nouvelle ère. Car “la Terre qui dormait sous la glace depuis des centaines de générations a commencé à ouvrir les yeux. Bientôt… Les montagnes, les forêts, les rivières se mettront en colère…” Les événements sont déjà en marche dans le sud. C’est là que Takéru doit se rendre !

Extraits des pages 15, 21 et 204 du premier volume

Takéru et son petit groupe tente de rejoindre la capitale, Abyss. Ils atteignent d’abord le dépôt logistique de surface Earliss II, où ils trouvent quelques survivants et un vieux cargo de transport aérien. L’ordinateur de la base confirme leur craintes: l’axe de rotation de la planète à changé, il y a une activité volcanique accrue, une hausse de gaz carbonique, un réchauffement de la température et donc une rapide fonte des glace. La période glaciaire est terminée! Les cendres d’une éruption volcanique endommagent les moteurs du cargo qui crash dans une gigantesque forêt vivante et carnivore! Ils continue leur voyage sur une rivière à l’aide d’un radeau de fortune, puis monte à bord d’un prospecteur robotisé. Ils apprennent que la capitale est inondée, envahit par la forêt, en ruine. L’océan végétal ne tarde pas à attaqué aussi leur véhicule, à l’aide d’une sève acide. Takéru ressent la conscience collective d’un arbre géant. Il se souviens avec horreur des êtres sans racines. Mais le dieu bleu apparait et calme l’arbre… Il révèle à Takéru que lui aussi a le pouvoir de communiquer avec la conscience de la planète.

En chemin vers Abyss, Takéru rencontre un transport de troupe écrasé avec de nombreux survivants, qui sont tous des enfants qui avaient été évacués en premiers. Toutes créatures vivantes, végétales ou animales, évoluent à un rythme fou, créant de nouveaux germes mortels. La forêt les attaque à nouveau, plein de haine contre l’humain mais Takéru réussi à la calmer. Pendant ce temps à Abyss, l’ordinateur central est devenu fou et se prend pour dieu, l’architecte d’un nouveau monde. Prenant exemple sur la nature, il utilise sa super-technologie pour créer une nouvelle race d’humain: A.D.O.L.F. (Acides aminés Dieldrine Opéron Ligand Flux cytométrique). Un nouvel ennemi qui tente d’éliminer l’humanité superflue. Mais en s’alliant avec la forêt, Takeru vaincra. Se sera l’aube d’une nouvelle ère où l’humanité, avec une conscience étendue, pourra cohabiter avec la nature…

Extraits des pages 13, 57 et 201 du second volume

Ice Age Chronicle of the Earth (sans blague, l’éditeur ne pouvait pas trouver un titre en français?), offre une bonne histoire de science-fiction cataclysmique, quoique un peu précipité vers la fin. Le style artistique du early-Taniguchi est bien (pas aussi bon que ses oeuvres plus récentes, bien sûr) mais souvent très inégal (on sent les délais de production liés à la prépublication en série dans les magazines!). J’ai aussi déjà noté plus haut qu’il me semblait discerner dans cette oeuvre de Taniguchi l’influence de la BD française de la bonne époque de Métal Hurlant (Moebius, Druillet) mais dans le second volume il me semble possiblement entrevoir dans les scènes cataclysmiques aussi quelques influences du Akira (1982-90) d’Otomo et du Nausicäa (1982-94) de Miyazaki

Dans l’ensemble c’est une très bonne lecture. Une sorte de fable écologique qui est toujours d’actualité. Ce n’est pas parfait mais, avec Taniguchi, un manga ne peut être qu’agréable. À lire.

Ice Age chronicle of the earth vol. 1 & 2, par Jirô TANIGUCHI. Paris: Dargaud (collection Kana: Made In), mai et septembre 2015. 272 & 224 pgs, 16.3 x 23.2 x 2 cm, 18.00 € / $31.95 Ca, ISBN: 9782505063643 & 9782505063650. Recommandé pour public adolescent (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Ice Age chronicle of the earth © 2002 Jirô TANIGUCHI. Édition française © 2015 Kana (Dargaud-Lombard s.a.).

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Découverte: de sérieux manga

Cette semaine, document.write(“”); je suis sorti en ville pour visiter un musée et j’en ai profité pour bouquiner un peu. J’ai été surpris de faire quelques découvertes: une perle rare du Lézard Noir, un autre Taniguchi (eh oui!), des manga qui n’en sont pas et un nouveau tome de Versailles no bara.
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Pour en savoir plus, jetez un coup d’oeil
après le saut de page >>

Gekiga Fanatics

“Osaka, fin des années 1950. De jeunes mangakas vont participer à la création d’un genre nouveau qui révolutionnera la bande dessinée japonaise : le gekiga. En partie autobiographique, Gekiga Fanatics se concentre sur trois mangakas encore inconnus à l’époque : Yoshihiro TatsumiL’Enfer, Une vie dans les marges (Cornélius), Takao SaitôGolgo 13 (Glénat), ainsi que l’auteur lui-même, Masahiko Matsumoto – La Fille du bureau de tabac (Cambourakis). Extrêmement documenté, le livre décrit avec justesse et précision les doutes et les difficultés qu’affrontent de jeunes auteurs exigeants et passionnés, qui refuseront toujours de renoncer à leurs rêves.”

(Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière)

Ce manga me rappelle beaucoup Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi (publié chez Cornélius et dont j’ai commenté la version anglaise, A drifting life, publié par Drawn & Quarterly). Dans les deux cas, il s’agit de manga autobiographiques qui parlent de l’après-guerre, de la carrière de mangaka de l’auteur et de la naissance du manga comme on le connait aujourd’hui. Tant Tatsumi que Matsumoto, faisaient partie (avec entre autres Shigeru Mizuki et Osamu Tezuka) de cette première génération de mangaka pionniers qui dessinaient des histoires plutôt sérieuses dans un style un peu brouillon et parfois même caricatural. Mais Tatsumi et Matsumoto faisaient partie d’un groupe qui écrivait du Gekiga (“dessin dramatique”) caractérisé par des histoires plus sombres et avec plus d’action que le manga typique (qui offrait généralement des récit plus léger et un style plus caricatural) et visaient donc un lectorat plus âgé, plus mature. Ils s’inspiraient de la vie de tout les jours et traitaient de thèmes réalistes plus en phase avec les problèmes socio-politiques de l’époque. Pour bien exprimer ce genre de récit complexe, ils utilisaient des techniques artistiques plus cinématique qui permettaient de mieux rythmer la narration pour que l’action coule plus naturellement à travers les cases. [image ci-haut: Tatsumi Yoshihiro, Saito Takao et Matsumoto Masahiko]

Gekiga Fanatics (??????!! / Gekiga bakatachi !!) a d’abord été publié en feuilleton dans le magazine Big Comic Zôkan de Shôgakukan en 1979 avant d’être compilé en volumes chez Seirink?geisha. Il a été traduit et publié en français chez Le Lézard Noir.

Nous sommes très chanceux d’avoir des éditeurs français comme Cornélius ou le Lézard Noir qui n’hésitent aucunement à publier ces oeuvres plus anciennes, parfois plus difficile d’approche et donc moins populaire. Du côté anglophone, jusqu’à récemment, il n’y avait que Drawn & Quarterly et Vertical qui s’y était risqué mais maintenant d’autres éditeurs tâtent le terrain avec des titres comme The Rose of Versailles de Riyoko Ikeda chez Udon Entertainment, Queen Emeraldas de Leiji Matsumoto chez Kodansha Comics, Otherworld Barbara par Moto Hagio chez Fantagraphics Books ou même le colossal The Osamu Tezuka Story: A Life in Anime and Manga par Toshio Ban chez Stone Bridge Press.

Dans une langue comme dans l’autre, même si le graphisme est un peu moins plaisant ou que l’histoire représente une lecture un peu plus exigeante, il n’en demeure pas moins que ce sont des classiques de la littérature graphique japonaise que tout amateur se doit d’avoir lu.


Gekiga Fanatics, par Masahiko Matsumoto (Traduction par Miyako Slocombe). Le Lézard Noir, novembre 2013. 328 pg., 24,00 € / $42.95 Can. ISBN: 978-2-35348-0494. Recommandé pour public jeune adulte (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Ice Age chronicle of the earth, vol. 1 & 2

“Dans le futur, tandis que l’humanité tente tant bien que mal de survivre aux conséquences d’un nouvel âge glaciaire, Takéru va devoir se lancer dans une odyssée afin de sauver ses compagnons. A son bras, un bracelet sacré en argent, seul souvenir qui lui reste de sa mère…”

“Saura-t-il faire face à son destin ?”

(Texte du site de l’éditeur)

Les éditeurs de manga français (dans ce cas-ci Kana) continue à nous sortir des vieux Taniguchi qui date de l’époque où il faisait plus dans le récit d’action que dans le contemplatif. Et nous en sommes fort heureux!

Ice Age Chronicle of the Earth (?????? / Chiky? hy?kai-ji-ki) a d’abord été publié en feuilleton dans le magazine Morning de Kôdansha en 1987-88 avant d’être compiler en volumes chez Futabasha. Dans les années ’80, Taniguchi écrivait surtout des récits d’action comme Trouble Is My Business, Enemigo ou Garôden, ou des récits qui mettaient en scène la nature et les grands espaces tels que Blanco, K ou Encyclopédie des animaux de la préhistoire. Ice Age Chronicle of the Earth s’inscrit bien dans ces thématiques. Et, si l’on se fit à la bande de couverture de l’édition française ainsi qu’au style de Taniguchi pour ce diptyque visionnaire, c’est une époque où il devait lire et s’inspirer du magazine français Métal Hurlant


En tout cas j’ai bien hâte de lire ce manga. Ce sera délicieux!

Ice Age chronicle of the earth vol. 1 & 2, par Jirô TANIGUCHI. Paris: Dargaud (collection Kana: Made In), mai et septembre 2015. 272 & 224 pgs, 16.3 x 23.2 x 2 cm, 18.00 € / $31.95 Ca, ISBN: 9782505063643 & 9782505063650. Recommandé pour public adolescent (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Manga Classics: Great Expectations

“Great Expectations has it all: romance, mystery, comedy, and unforgettable characters woven through a gripping rags-to-riches tale. Naive Pip, creepy Miss Faversham, beautifully cold Estella, terrifying Abel Magwitch, and the rest of Dicken’s fantastic cast are perfectly envisioned in this new adaptation in this 300-plus page volume featuring artwork by artist Nokman Poon.”

“Manga Classics editions feature classic stories, faithfully adapted and illustrated in manga style, and available in both hardcover and softcover editions. Proudly presented by UDON Entertainment and Morpheus Publishing.”

(Text from the publisher’s website)

When I first noticed this book while browsing at the bookstore I thought “Great! Another interesting manga classics adaptation!” but I soon realized that it was no manga at all! A manga is a comics by a Japanese artist while this one is produced by a Canadian artist (of asian origin). I think I mentioned before this collection of manga classics from Udon Enterainment. They have many interesting adaptations such as Jane Austen’s Emma, Victor Hugo’s Les Miserables, Jane Austen’s Pride and Prejudice, or Nathaniel Hawthorne’s The scarlet letter. But none of them is really manga. Too bad. However, it might still be worth a look.

Great Expectations, original story by Charles Dickens, adaptation by Crystal Silvermoon, and illustrations by Nokman Poon. Richmond Hill: Udon Entertainment (collection Manga Classics), mai 2015. 308 pg, 6 x 8.5″, B&W, Softcover, $19.99 US / $26.50 Cnd, ISBN: 978-1927925317. Recommandé pour public jeune (7+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Musashi

“Minamoto Musashi (1584-1645), le samouraï légendaire, est connu dans le monde entier comme un grand maître de sabre, un chercheur spirituel, et l’auteur du classique Le livre des Cinq Roues.”

“Cette version graphique nous raconte sa vie étonnante. C’est à la fois un récit vivant d’une période fascinante dans le Japon féodal et le portrait d’un courageux samouraï qui a combattu avec les idées philosophiques et spirituelles qui sont aussi pertinentes aujourd’hui qu’elles l’étaient en son temps.”

“Plus de 350 ans après sa mort, Musashi nous fascine toujours. À partir d’authentiques sources japonaises, William Scott Wilson, brosse un portrait inoubliable de cet illustre personnage historique.”

(Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière)


Bon encore une fois, est-ce que cette bande-dessinée est du manga ou pas? L’auteur est écossais (mais vivant au japon) et l’artiste est japonaise. Je crois qu’à la rigueur on peut considérer ça comme du manga. A noter qu’il s’agit ici d’un nouveau petit éditeur, qui semble spécialisé en arts martiaux. Cela m’a accroché l’oeil à la librairie mais ce n’est peut-être pas d’un grand intérêt. À voir par curiosité peut-être…

Musashi, scénarisé par Sean Michael Wilson et illustré par Michiru Morikawa. Noisy sur Ecole: Budo, août 2015. 176 pgs, 15 x 21 cm, 12.95 € / $17.95 Can, ISBN: 978-2-84617-363-6. Recommandé pour public adolescent (12+).

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J’ai déjà mentionné en mars les fameux Rose of Versailles Episodes. Riyoko Ikeda avait déjà tenté de faire des suite à son chef d’oeuvre Versailles no bara avec les Rose of Versailles Side-Stories que l’éditeur Kana avait inclus dans le troisième tome de l’édition française. Toutefois, quarante ans plus tard, alors qu’elle reprend sa carrière de mangaka, elle se remet sur une véritable suite composée d’histoire courtes qui sont chacune centrée autour d’un personnage secondaire différent. Les épisodes sont sérialisé dans Margaret, le magazine hebdomadaire shojo de Shueisha. Une première compilation est paru en août 2014 rassemblant les quatre premières histoires. Ce volume, faisant véritablement suite à la série de dix tomes, a été numéroté le volume onze.

En cherchant à commander le volume onze pour l’anniversaire de mon épouse, j’ai eu la surprise de constater qu’un douzième volume était paru en juillet. Il va sans dire que je l’ai également commandé. Hélas mon japonais n’est pas assez bon pour que je puisse le lire. J’espère que ma femme pourra me le raconter!

Le volume 12 contient les épisodes cinq et six. L’épisode 5, qui suit le Major Victor Clement de Girodelle (l’autre amoureux d’Oscar, qui lui fit une proposition de mariage), est paru en deux parties: une première partie de trente-sept page dans le Margaret #22 (publié le 20 octobre 2014) et une seconde partie de trente-trois pages dans le Margaret #23 (publié le 5 novembre 2014), chacune comportant cinq pages en couleurs. L’épisode 6 a lui aussi été publié en deux partie: l’une dans le Margaret #8 (publié le 20 mars 2015) et l’autre dans le Margaret #9 (publié le 4 avril 2015) totalisant une centaine de pages. Cet épisode nous révèle le secret de la naissance d’Oscar (en révélant comment ses parents se sont rencontré)!

???????? 12 (Versailles no bara 12 / La rose de versailles vol. 12), par Riyoko Ikeda. Tokyo: Shueisha (collection Margaret), juillet 2015. 216 pgs, 7.1 x 5 x 0.9 inches, ? 745 ($9.00 Cnd), ISBN: 978-4088454092. Recommandé pour public adolescent (12+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

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Elle s’appelait Tomoji

“L’histoire vraie d’une rencontre signée Taniguchi
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“Taniguchi met ici en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l’entre-deux guerres (1925-1932). Tomoji vit dans la campagne au nord du mont Fuji, document.write(“”); tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. L’auteur nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces personnages.”

“Une histoire inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddhisme.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

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Elle s’appelait Tomoji (intitulé simplement ????? [ Tomoji ] en japonais) est le fruit d’une commande de la part du temple bouddhiste fréquenté par Jirô Taniguchi et son épouse. L’histoire est d’abord parue dans le bulletin trimestrielle de la secte Shinnyo-En avant d’être publié chez Futabasha en août 2014. La traduction française n’a pas tardé à paraître en janvier 2015 chez un jeune éditeur appartenant au groupe de l’école des loisirs, Rue de Sèvres, qui avait déjà publié Giacomo Foscari de Mari Yamazaki en septembre 2013 ainsi que Cet été-là par Mariko et Jillian Tamaki (une BD par des nord-américaines d’origine japonaise) en mai 2014.

Dans l’interview inclut à la fin de l’ouvrage, Taniguchi nous explique que Shinnyo-En désirait “valoriser ce qui fait la particularité de ce temple, et notamment mieux faire connaître la personnalité et le parcours de sa créatrice, Tomoji Uchida.” Taniguchi n’avait cependant pas l’intentsion de se lancer dans un travail hagiographique, car de simples anecdotes biographiques sont insuffisant pour bâtir une histoire accrocheuse. Pour ce faire il était nécessaire d’y introduire des éléments fictifs. Il décida de se concentrer sur la vie de Tomoji avant la création du temple en privilégiant “le parcours de vie qui a façonné la personnalité de Tomoji, et qui l’a conduite à choisir la voie de la spiritualité.”

Ayant un emploi du temps plutôt chargé et étant peu familier avec ce genre de récit et la période, Taniguchi a décidé de faire appel à une scénariste professionnelle, Miwako Ogihara. Il admet volontiers qu’avec les années il produit des mangas qui offrent moins d’action et de passion, comme ce fut le cas pour Blanco ou Le sommet des dieux, par exemple, et plus de subtilités et de douceurs. Dans le cas de Elle s’appelait Tomoji, il trouvait particulièrement important que l’intrigue se déroule d’une “façon calme et précise”.

Taniguchi nous raconte donc divers moments marquants de la vie de Tomoji Uchida. Chapitre I: Elle s’appelait Tomoji; 1925 (Taishô 14). Tomoji a 13 ans et revient de l’école en flânant. Pendant ce temps, Fumiaki Itô, 19 ans, arrive au village pour photographier, à la demande de sa mère, la grand-mère de Tomoji, Kin Uchida (67 ans)—dont il est le petit-fils de la soeur ainé. Tomoji arrive tard et elle croise Fumiaki sur la route mais sans le rencontrer. Le 9 mai 1912 (dernière année de l’ère Meiji) nait Tomoji par une nuit orageuse.

Chapitre II: Des jours heureux; Mai 1913 (Taishô 2): Pour l’anniversaire de Tomoji, toute la famille se rends chez le photographe de Nirasaki, à vingt kilomètres de Takane. Août 1914 (Taishô 3): sa petite soeur, Masaji, vient au monde. Décembre 1916 (Taishô 4): son père, Yoshihira, meurt d’une péritonite aigüe due à une appendicite.

Chapitre III: La séparation; janvier 1919 (Taishô 8): les enfants travaillent à l’épicerie de la famille; la mère, maintenant veuve, retourne dans sa famille à Gochôda. Elle sera élevé par sa grand-mère et son grand (demi-)frère, Toyô. En avril, Tomoji rentre à l’école primaire Jinjô à Nagasawa. Elle doit marché, seule, plus d’une heure pour s’y rendre. Au retour elle doit aider aux travaux ménagers et au magasin. Printemps 1921 (Taishô 10): Masaji entre aussi à l’école, ce qui fait que Tomoji ne marche plus seule. Masaji est souvent malade. Décembre 1921: la fièvre de Masaji empire et elle doit rester alité plusieurs jours. Janvier 1922 (Taishô 11): Masaji meurt de la fièvre.

Chapitre IV: Le ciel, au loin; avril 1923 (Taishô 12): Tomoji va en excursion avec sa classe.e Elle démontre beaucoup de compassion et d’entraide pour ses amis et sa famille. Été 1923 (Taishô 12): Tomoji est bien organisé et débrouillarde dans son travail. Sa famille mène une vie simple mais sereine. 1er septembre 1923 (Taishô 12): c’est le grand tremblement de terre de la région du Kantô et un vaste incendie ravage Tokyo. Fumiaki, qui vit maintenant à Tokyo, assiste de près à la catastrophe. Été 1924 (Taishô 13): Tomoji travaille aux champs avec sa grand-mère. Le travail est dur mais “après les difficultés… il y a toujours quelque chose d’heureux qui arrive.” Pendant ce temps, Tokyo se reconstruit et Fumiaki apprend l’anglais.

Chapitre V: Le voyage; mars 1925 (Taishô 14): il est décidé que Tomoji poursuivra ses études à l’école supérieure. Elle doit marcher trois kilomètre sur un chemin de montagne pour aller en classe, où elle excelle en toute matière dont le chant. Elle est nommé déléguée de classe. Été 1930 (Shôwa 5): un mariage est arrangé pour Toyô. La grand-mère, qui travaille encore au champs, au magasin et dit des prières pour les voisins malades, commence à avoir des problèmes de santé et meurt à 72 ans. A ses funérailles, le 1er septembre 1930, “Tomoji se souvient de sa grand-mère, attentive aux problèmes que lui racontaient les gens pour pouvoir les aider.” À l’automne c’est le marriage de Toyô. Tomoji décide de quitter la maison pour aller à l’école de couture de kimonos à Kôfu. Elle part en janvier 1931 (Shôwa 6). Elle a 18 ans.

Chapitre VI: Le printemps est arrivé; janvier 1931: de sept heures du matin à minuit, Tomoji passe tout son temps à la couture, puis aux travaux ménagers. Son seul moment de repos c’est celui du repas. Janvier 1932 (Shôwa 7): elle retourne à la maison pour visiter son frère et sa femme qui est enceinte. Elle y apprend qu’elle a une proposition de mariage: il s’agit de Fumiaki Itô de Minami-Arai. C’est un bon prospect car il travail dans une société de construction d’avion à Tokyo. Il est aussi de retour dans sa famille pour les fêtes du nouvel an. Mais avant qu’elle aille se présenter à sa famille, Fumiaki et son frère viennent faire une visite surprise. Quelques jours plus tard, Tomoji se rends avec sa tante à Minami-Arai pour rencontrer la famille de Fumiaki. Elle y fait bonne impression grâce à la bonne éducation qu’elle a reçu de sa grand-mère. Elle est adroite et économe: “Le riz est le résultat de beaucoup de travail (…) il ne faut pas en gaspiller le moindre grain.” De sa grand-mère elle dit aussi qu’elle “était sincèrement dévouée aux autres.” Le jeune couple promet de s’écrire et chacun retourne à son travail.

En Mars, Tomoji reçoit une lettre de sa tante pour lui annoncer qu’elle a reçu le consentement officiel de madame Yoshi Itô pour le mariage. Elle écrit aussitôt à Fumiaki pour lui dire qu’elle est prête à partir dès qu’il viendra la chercher. Il vient aussitôt et ils repartent pour Tokyô. Comme il n’est pas le successeur de la famille et qu’elle n’a pas de dot, ils décident qu’ils peuvent se passer de cérémonie de mariage. En avril, ils s’installent dans un appartement près de la gare de Tachikawa. Ils organisent un petit banquet pour célébrer leur union. Tomoji veux vivre simplement, et construire une famille avec des enfants “dont les rires animent la maison”. Pour la première fois depuis la mort de son père, Tomoji est heureuse et sereine. Elle a le sentiment qu’elle doit beaucoup à sa grand-mère…

Dans Elle s’appelait Tomoji, on retrouve avant tout le superbe style graphique de Taniguchi — clair, précis, détaillé, avec quelques belles pages en couleurs — ainsi que le même genre de récit que pour Le Journal de mon père. Toutefois l’on sent qu’il y manque quelque chose et que le récit n’a pas vraiment d’âme. Le sujet était pourtant prometteur mais Taniguchi (et/ou la scénariste) a échoué dans sa tentative d’en faire un récit captivant. C’était probablement un projet trop ambitieux et Taniguchi a essayé de couvrir trop d’année en un petit nombre de pages ce qui en fait un récit beaucoup trop anecdotique. C’est un très beau manga, et malgré la volonté d’en apprendre plus sur ce personnage intéressant, la lecture n’en est cependant pas satisfaisante. C’est donc un manga très décevant, ce qui est rare dans le cas de Taniguchi.

Elle s’appelait Tomoji, scénario: Jirô TANIGUCHI et Miwako Ogihara, dessin: Jirô TANIGUCHI. Paris: Rue de Sèvres, janvier 2015. 174 pgs, 18.5 x 25.5 cm, 17 € / $31.95 Can, ISBN: 9782369811312. Recommandé pour public adolescent (12+). Un extrait peut être consulté sur le site de l’éditeur.

Pour plus d’information vous pouvez aussi consulter les sites suivants:

Elle s’appelait Tomoji © Jirô Taniguchi / Miwako Ogihara, 2014. Traduction française © Rue de Sèvres, Paris, 2015.

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Découverte: trois nouveaux Taniguchi

Cette semaine, document.write(“”); en feuilletant le catalogue des bibliothèques de Montréal, j’ai fait la découverte de trois nouveaux manga de Jirô Taniguchi qui avaient échappé à mon attention jusque là: il s’agit de Les Gardiens du Louvre (que j’ai déjà commenté tout récemment), du volume 2 de Contrées Sauvages (que j’avais annoncé déjà en juillet de l’an dernier) et finalement, le plus nouveau de tous, Elle s’appelait Tomoji.
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Les Gardiens du Louvre

Résultat d’un projet spécial, coédité par Futuropolis et Louvre Éditions, où des artistes de BD s’inspirent des oeuvres du Louvre, cette bande-dessinée de Taniguchi nous offre des planches superbement détailées et colorées.

“(…) un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l’idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d’hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue (…). Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre (…) oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.”

Les Gardiens du Louvre, par Jiro TANIGUCHI (Traduction: Ilan Nguyên). Paris, Futuropolis / Louvre Éditions, novembre 2014. 23.0 x 32.5 x 1.7 cm, 136 pg., album couleur et cartonné, 20,00 € / $37.95 Can. Sens de lecture original japonais. ISBN: 9782754810159. Recommandé pour public adolescent (12+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Les contrées sauvages 2

“Au milieu d’une nature aussi cruelle que ses paysages sont sublimes et les créatures qui la peuplent sont hostiles, l’homme est la proie de tout, et surtout de lui-même. Véritable périple à travers les grands espaces, des montagnes japonaises aux étendues de l’Ouest américain, cette anthologie n deux tomes donne à voir une facette encore méconnue en France de l’oeuvre de Taniguchi : l’époque où, nourri de bande dessinée européenne, il s’essayait avec succès à la BD de genre en y insufflant ce qui est aujourd’hui encore sa marque de fabrique : un immense talent de raconteur d’histoires.”

Les Contrées Sauvages vol. 2, par Jirô TANIGUCHI. Paris: Casterman (collection Sakka), janvier 2015. 264 pgs, 15 x 21.4 x 2.2 cm, 13.95 € / $26.95 Can, ISBN: 9782203084445. Recommandé pour public adolescent (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Elle s’appelait Tomoji

“L’histoire vraie d’une rencontre signée Taniguchi

“Taniguchi met ici en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l’entre-deux guerres (1925-1932). Tomoji vit dans la campagne au nord du mont Fuji, tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. L’auteur nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces personnages.”

“Une histoire inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddhisme.”

[Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière]

Elle s’appelait Tomoji , scénario: Jirô TANIGUCHI et Miwako Ogihara, dessin: Jirô TANIGUCHI. Paris: Rue de Sèvres, janvier 2015. 174 pgs, 18.5 x 25.5 cm, 17 € / $31.95 Can, ISBN: 9782369811312. Recommandé pour public adolescent (12+).

Extraits des pages 3 à 8


Un extrait plus long peut être consulté sur le site de l’éditeur
Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

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Les Gardiens du Louvre

Gardiens_du_Louvre-cov“Au terme d’un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l’idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d’hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au coeur de l’inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre. Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d’oeuvres et d’artistes de diverses époques, au cours d’un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.”

“Avec cet album en forme de voyage intérieur, Jirô Taniguchi nous invite à une traversée temporelle et artistique à la découverte d’un esprit des lieux, sous la houlette de quelques figures tutélaires, familières ou méconnues… Car le Louvre a ses gardiens.”

[ Texte du site de l’éditeur; voir aussi la couverture arrière ]

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Découverte: Les contrées sauvages

L’auteur de Quartier lointain nous propose un périple à travers les grands espaces.
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“Au milieu d’une nature cruelle et ses créatures hostiles, document.write(“”); l’homme est la proie de tout, et surtout de lui-même.”

“Dans cette anthologie en deux tomes, nous découvrons une facette encore méconnue en France de l’oeuvre de Taniguchi : l’époque où, nourri de bande dessinée européenne, il s’essayait à la BD de genre en y insufflant ce qui est aujourd’hui encore sa marque de fabrique : un immense talent de raconteur d’histoires.”

(Texte du site de l’éditeur)

Animeland nous apprend qu’un nouveau manga de Jirô Taniguchi devrait paraître en France cette automne!

Il s’agit de Les Contrées Sauvages (???? / K?ya yori / From Wilderness) une anthologie de onze histoires publiée au Japon en 2012 par Kobunsha — incluant “Nazuke enu mono” [??????? / Innommable] préalablement publié en 2010 par Kodansha dans Comic Box Amasia, ainsi que “K?ya o ayume” [????? / Le désert d’Ayume], “Rongunaifu” [?????? / Long couteau], “???” [?], “Geronimo” [?????], “Mori e” [?? / Vers la forêt], “Tsuki ni hoeru” [????? / Hurlant à la lune], “Saketa h?k?” [????? / Hurlemant déchiré], “Y?kara no mori” [?????? / La forêt de Yukar], “ Taka” [? / Le Faucon] et “Irataka no juzu” [??????? / Le Rosaire d’Irataka].

La version française devrait paraître chez Casterman (collection Sakka) en deux volumes dont le premier sortira en septembre.

Les Contrées Sauvages vol. 1, par Jirô Taniguchi. Paris: Casterman (collection Sakka), septembre 2014. 240 pgs, 13.95 €, ISBN: 9782203084438.

[ Translate ]

The Ice Wanderer and other stories

“Lost in the Great North, document.write(“”); two men are saved by the appearance of an old hunter who divulges a strange legend to them… [“The Ice Wanderer”] Surrounded by wolves and fighting for their survival, two explorers head for Alaska to bury their companion… [“White Wilderness”] A marine biologist begins a quest to find the mythical graveyard of whales” [“Return to the Sea”].
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“In total six shorts with as many stories of men confronted by savage nature which is sometimes cruel, sometimes forgiving but always vast. Through tales filled with respect for animal life, this splendid collection, which lies at the crossroads of poetry and adventure, shows master storyimager Taniguchi at his awardwinning best.”

[Text from the publisher’s website]


The work of Jir? Taniguchi has been repeatedly recommended to me and I must admit that I was bewitched from my first reading. Its superb, precise and poignant style as well as his concise and clever narrative–which always move forward at a very slow and almost contemplative pace–make him a must-artist and the most zen of all mangaka I know! And it is precisely his detailed craftsmanship and profound stories that closely resembles European comics (of which he acknowledges the influence) and that’s probably why he is much more popular in Europe that America.

The Ice Wanderer [????? / T?do no Tabibito / lit. “the tundra’s traveler”], first published in 2004, is no exception and is a superb example of Taniguchi’s talent. It is a collection of six short stories. The overall general theme of this collection is very Japanese and a very dear subject to the author: the respect and communion with nature. This is particularly evident in the last story, “Return to the Sea”. A man is studying whales in Alaska. Following an accident, the whale known as Old Dick saves his life. In fall, after the start of the great seasonal whales migration, Old Dick stayed behind and, like told in Inuit folklore, returned to his origin in the deep sea abyss. The man follow the whale to witness this “death rite” and almost dies himself. This story was first published in Japan in Big Comic Spirits (March 28th, 1994).

As for the first three stories, they deal more with the confrontation against wilderness and the fight for survival. In “The Ice Wanderer”, two men, who are lost in the Klondike region (Yukon) in 1897, owe their survival only to the providential appearance of an old hunter, who tells them a strange legend (first published in Big Comic Original Extra Edition, on July 2nd, 2003). In “White Wilderness”, two explorers travelling in the Yukon river basin (Alaska) to bury one of their companions, are struggling to survive as they are surrounded by wolves (this is a retelling of the first part of Jack London’s White Fang; first published in Big Comic Original Extra Edition, on December 28th, 2003). In “Our Mountains”, at the beginning of the Showa period (in the 20s) in the Senhoku district (Akita prefecture), a man goes on the trail of the bear that killed his son (first published in Big Comic Special Extra Edition, on December 1st, 2002).

The two remaining stories of the collection are distinguishing themselves by focusing more on another theme very dear to the author: they are touching stories telling every day’s life with a kind of urban nostalgia which sometimes feels autobiographical. In “Kaiyose-Jima” (“The island where the wind brings the seashells“, first published in Big Comic Original Extra Edition, on July 1st, 2004) we already find a more human environment. Following his parents’ divorce and his mother’s illness, the young Takashi spends the summer with his uncle in a small fishing village. With Yae-chan, an orphan taken in by his uncle and who taught him to swim, he gradually forgets the grief caused by his mother’s absence. One day, as they were gathering seashells together, a storm pushed their boat out to sea and they have to spend a terrible night on a small island.

In “Sh?kar?” (first published in Big Comic, January 10th, 1998), the story takes place in a more urban environment. Set in the 45th year of the Showa period (1970), it tells of a young mangaka who is influenced by the atmosphere of his new apartment, located in a former brothel. I do not think these two stories break completely with the theme of nature, because here Taniguchi seems to tell us that we can always communicate with our environment, whether it’s natural or urban.

Excerpts from “Our Mountains”; above: pages 127-28; below: pages 129-30

All in all, although this collection of short stories is a bit uneven, it is nevertheless a very good reading. It is worth noting that the work done by Fanfare (for the editing, translation and notes) and Ponent Mon (for the publishing) is excellent. I particularly appreciate that they respected the original format (reading from right to left) and did not flip the art (which unfortunately seems to happen often in North American editions). This is a high quality book (fine printing, good paper and binding) that everyone should read, as it is perfect to get acquainted with the work of Taniguchi.

The Ice Wanderer and other stories, written & illustrated by Jiro Taniguchi, translation by Elizabeth Tiernan and Shizuka Shimoyama. Rasquera (Tarragona, Spain), Fanfare/Ponent Mon, October 2007. B&W, 5.8 x 8.25 x .75 in, 240 pgs. £11.99 / $21.99 US. ISBN: 978-84-96427-33-4. Original Japanese format (right to left). Recommended for older teens (16+).
Also available in French: L’Homme de la Toundra, par Jir? Taniguchi. Casterman (Coll. Sakka), 2006. B&W, 15 x 21 cm, 248 pgs. 11.50 € / $23.95 Can. ISBN: 9782203373846. Recommandé pour jeunes adultes (16+).

For more information you can check the following sites:

To know more about this title you can also check articles on about.com and Anime News Network.

Another version of this article was originally published on this blog February 7th, 2010 (in french).

T?do no Tabibito © Jiro Taniguchi, 2005. © Fanfare/Ponent Mon 2007 for the English edition.

[ Traduire ]

Taniguchi in english

It is clear by now that Jiro Tanigichi is one of my favourite mangaka. Most of his work has been published in french by various publishers (mostly Casterman and Kana), document.write(“”); but there’s still only a few titles available in english and all (mostly) from the same publisher: Fanfare/Ponent Mon.
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In fact, Fanfare/Ponent Mon is not really one publisher but two small publishers, from United Kingdom and Spain, working together “to bring quality storytelling in the comic medium”. So small that Fanfare is actually a one-person company, where Stephen Robson is owner, publisher, and editor (see his interview on Manga Worth Reading)! According to their website, they focused at the beginning mostly “on the French and Japanese alternative scene through Frédéric Boilet´s “Nouvelle Manga” movement” but are now widening their interest, although always selecting and publishing the best original works they can find.

It is certainly true for their selection of Taniguchi’s titles:

Distant neighbourhood (vol. 1 and vol. 2)
The Ice Wanderer
The quest for the missing girl
Summit of the Gods (so far vol. 1, vol. 2, vol. 3, vol. 4 of 5)
The time of Botchan (so far vol. 1, vol. 2, vol. 3, vol. 4 of 10)
The walking man
A Zoo in winter

This selection represents indeed the best of Taniguchi. Their latest release is the fourth volume in the superb Summit of the Gods manga series (£14.99 / $25.00 US, ISBN 9788492444632).

So far, I’ve talked and commented mostly on the french edition of Taniguchi’s manga, but I also want to comment on the english books and I will–as soon as I get my hands on more of them (I have already a few of them but I’d like to have more than one volume of a series in order to have a better idea of the story before commenting on it).

[ Traduire ]

Nouveaux Taniguchi

Ces dernières semaines j’ai découvert en bouquinant que deux nouveaux titres de Jir? Taniguchi étaient paru cette année.
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Trouble is my business avait pourtant été <a href="http://www.kana.fr/actu-manga/trouble-is-my-business, document.write(“”); 1040″ target=”“new””>annoncé par Kana dès octobre de l’an dernier. Il s’agit encore une fois de la publication d’un oeuvre de jeunesse, parue dans les années ’80. Trouble is my business ( ????? / Jiken-ya kagy? / lit. “profession des incidents” ), écrit par Natsuo SEKIKAWA (Au temps de Botchan) et illustré par Jir? Taniguchi, est un manga seinen policier inspiré des films noirs américains. Il a été pré-publié en feuilletons dans plusieurs magazines entre 1979 et 1994 (principalement dans l’hebdomadaire Manga Goraku de Nihon Bungeisha et Manga Gang de Futabasha) avant d’être compilé en volumes d’abord en 1981, dans une édition révisée en 1989 et une édition définitive en 1996. La collection “Made In” de Kana (Dargaud) nous l’offre en six volumes dont les trois premiers sont déjà disponibles (le vol. 1 en février, le vol. 2 en mai et le vol. 3 en août 2013). Le volume quatre paraitra en novembre.

La série est décrite ainsi sur le site de Kana: “Jotaro Fukamachi est un détective privé et a la réputation de fin limier. Plutôt pingre, il se montre souvent intéressé. D’un autre côté, il a des principes auxquels il se tient. Le principal étant de « tenir toujours une promesse ». Du coup, il lui arrive de s’investir dans des affaires qui ne lui rapportent rien. À travers les affaires de disparitions, d’enquêtes de proximité, il fait face aux côtés sombres de l’être humain. Pourtant, il ne perd pas son humour et sa confiance en l’humanité.”

Les enquêtes du limier ( ???? / Ry?ken tantei / lit. “détective de chien de chasse”) est quant à lui un manga récent, originalement publié en 2011-2012. Basé sur le roman de Itsura Inami St Mary no ribbon ( ??????????? / Sento Mer? no ribon / lit. “Ruban de Sainte-Marie”), ce manga est publié en deux volumes dans la collection Sakka de Casterman: Chien d’aveugle (paru en mars) et Pur-sang en cavale (paru en juin).

Le premier volume est décrit comme suit sur le site de Casterman: “Dans une région montagneuse de la province japonaise, Taku Ryûmon vit en reclus dans son immense domaine en compagnie de son fidèle compagnon, le chien Joe. Passionné de chasse, il gagne sa vie en tant que détective privé spécialisé dans la recherche de chiens de chasse perdus ou volés. Toutefois, sa rencontre avec des membres de la mafia l’amènera à traiter un nouveau type d’affaire. Engagé pour retrouver le chien guide d’une jeune fille aveugle, il découvrira l’entrainement et la relation unique qui lie ces chiens et leurs maitres. A l’issue de cette enquête, il aidera une famille démunie à obtenir un précieux chien guide d’aveugle, le beau labrador noir Mary.”

Je commenterai ces volumes dès que j’aurai eu le temps de les lire (et ma pile de manga à lire qui est déjà pas mal haute…)

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Jirô Taniguchi, Une Anthologie

L.10EBBN001312.N001_ANTHtanig_JAQ_FR“Proposé dans une édition cartonnée luxueuse déjà utilisée pour Quartier Lointain et Le Journal de mon père du même Jirô Taniguchi, ce volume rassemble deux titres du maître japonais précédemment publiés chez Casterman : Terre de rêves, préalablement paru dans la collection Ecritures en 2005, recueil de cinq récits courts centrés sur la vie quotidienne, et L’Homme de la toundra, initialement paru l’année suivante sous le label Sakka, autre recueil d’histoires courtes d’inspiration plus naturaliste. Deux autres histoires [“La lune finissante” et “Une lignée centenaire”], inédites en français, viennent compléter cette anthologie de 504 pages.”

[ Texte du site de l’éditeur; voir aussi le texte de la couverture arrière ]

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Furari

“Furari pourrait se traduire par «au hasard», document.write(“”); «au gré du vent»…
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”Tout comme dans L’Homme qui marche, mais avec pour cadre un Japon ancien aujourd’hui disparu, Jirô Taniguchi entraîne son lecteur dans les longues et tranquilles déambulations d’un cinquantenaire dont le nom n’est pas donné mais que tout Japonais devine être Tadataka Inô, célèbre géomètre et cartographe qui, au début du XIXe siècle, établit la première carte du Japon en utilisant des techniques et instruments de mesure modernes. Au hasard de ses intuitions et de son inextinguible curiosité, cet attachant et pittoresque personnage nous initie à la découverte des différents quartiers d’Edo, l’ancien Tôkyô, et de ses mille petits plaisirs. Retiré du monde des affaires mais fidèle à ses réflexes, il arpente, mesure, prend des notes, dessine, tout en laissant libre cours à son goût pour la poésie et à son inépuisable capacité d’émerveillement.

“Jirô Taniguchi, comme il l’a fait dans Au temps de Botchan avec le célèbre écrivain Sôseki, se glisse dans la tête et le coeur d’un personnage historique, nous faisant ainsi appréhender un regard japonais sur le monde qui touche à l’universel.” [ Texte du site de l’éditeur ]

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Furari (????) a été sérialisé au Japon dans le magazine Morning de Kôdansha, puis publié en un volume en 2011 avant d’être traduit en français par Casterman en février 2012. Jir? Taniguchi nous avait déjà introduit à ses récits déambulatoires avec les promenades scéniques de L’Homme qui marche (1995), Le Promeneur (2006) ou Les Années douces (2010-2011), les promenades gastronomiques du Gourmet solitaire (2005), les promenades alpines dans K (2006) et Le Sommet des dieux (2004) ou même encore les promenades dans les tréfonds de la mémoire dans Le Journal de mon père (1999) et Quartier lointain (2002). Cette fois, avec une maîtrise sans pareil du récit et du dessin, il nous entraine dans la pittoresque Édo, la Tokyo du XIXe siècle. Le personnage principal en arpente (littéralement puisqu’il mesure les distances en comptant ses pas) les rues et la campagne environnante, et, au hasard des rencontres, il s’émerveille de la nature qui l’entoure et des gens avec qui il converse. On voit ici deux autres thèmes chers à Taniguchi que sont la nature et les animaux ainsi que les relations avec les personnes (dans ce cas-ci tout particulièrement la relation avec Eï, sa compagne). Ce personnage anonyme (mais que l’on sait fortement inspiré de Tadataka In?, géomètre et cartographe qui fut le premier à établir une carte moderne du Japon) déambule ainsi de façon insouciante alors qu’il observe, mesure, annote et dessine. Sa riche imagination l’amène même parfois à visualiser ce que serait le paysage du point de vue d’un oiseau ou d’un insecte!

Ce manga seinen n’offre pas de véritable récit mais plutôt quinze petites tranches (de dix à seize pages chacune) dans la vie de ce géomètre retraité [attention: si vous n’avez jamais lu ce livre la présentation de chaque épisode pourrait dans certains cas vous gâcher la surprise!]:

Dans “Le Milan” le hasard de ses pas l’amène au pont Yanagi et sur sa route il commente la venue prochaine des fleurs de cerisiers, les risques d’incendies dans Edo, observe un dessinateur au sable et un milan qui vole la prise d’un pêcheur, puis se demande de quoi Edo aurait l’air vue du ciel.

Dans “Les Cerisiers” il va admirer les cerisiers sur la colline de Ueno avec Eï, sa compagne, commente sur la foule, boit du saké, fait de la poésie et tente de se mettre “dans la peau” d’un cerisier!

Dans “La Tortue” ses pas l’amènent dans le sanctuaire Hachiman, très animé, où il achète une tortue pour la relâcher dans la rivière (une bonne action) et, s’imaginant à la place de la tortue, observe des femmes aux champs.

Dans “Le Chat” il découvre un chat errant sur la galerie de sa demeure et s’imagine la vie insouciante du chat parcourant la ville par les toits, observant l’animation de la rue ou une femme nue prenant son bain.

Dans “Les Étoiles” il se promène dans Edo la nuit, observe les étoiles et fait la rencontre du poète Issa Kobayashi.

Dans “La Baleine” il se rend à Shinagawa avec sa compagne pour ramasser des palourdes sur la plage mais y trouve une poulpe et un pêcheur lui raconte que, deux ans plus tôt, une baleine s’échoua sur la plage.

Dans “La Pluie” il sort prendre ses mesures sous la pluie, observe des enfants jouer dans l’eau, commente sur le fait que le quartier Motomachi est construit sur un terrain gagné sur la mer (et donc mal drainé) et sur une épidémie de béribéri qui sévit alors à Edo, puis est inspiré par la chaise roulante d’un handicapé pour créer un nouvel instrument de mesure plus précis.

Dans “Les Lucioles”, la foule nuisant à ses mesures, il fait quelques détours et rencontre un peintre (qui n’est pas nommé mais qu’un Japonais cultivé pourrait peut-être reconnaître) avec lequel il échange quelques vers et observe des lucioles la nuit venue.

Dans “L’Éléphant” Eï se plaint qu’il part souvent sans prévenir, comme un chat, alors il l’invite à aller manger des sobas; sur la route ils rencontrent les traces d’un éléphant et il s’imagine voyageant sur le dos de cet énorme animal.

Dans “L’Orage”, après une visite à l’observatoire de Kuramaé où il est décidé qu’afin d’établir la mesure d’un degré il faudrait calculer la distance entre Edo et Ezochi (Hokkaido), il se fait prendre par l’orage sur le chemin du retour et est presque frappé par la foudre; alors qu’il récupère dans un izakaya, il rencontre un conteur (qui n’est encore une fois pas nommé mais un érudit saurait sans doute de qui il s’agit) qui lui raconte une histoire de chien.

Dans “La Libellule” le hasard de ses pas l’amène près de la résidences des Matsudaira à Unemegahara, passé le pont de Kyôbashi; il observe des libellules rouges, puis se repose dans un restaurant pour un peu de saké et un repas (ce qui rappelle beaucoup Le Gourmet solitaire!) où il réaffirme sa détermination à obtenir les autorisations officielles pour voyager à Ezochi; finalement, s’imaginant être une libellule, il aperçoit le plan d’Edo vu des airs.

Dans “La Lune” il voyage en barque sur la rivière avec Eï par une nuit de pleine lune. Ils admirent Edo la nuit, la beauté du paysage, observe le passage d’oies sauvages et il raconte la légende du lapin dans la lune. Quelle sérénité: “Se laisser ainsi aller, sentir le vent, regarder la lune… Je suis vraiment comblé” dit-il. Puis ils croisent le poète Issa.

Dans “Le Cheval” il remarque que le calcul de ses pas est devenu plus précis et commence à planifier son voyage à Ezochi. La vue d’un cheval lui rappel qu’une cariole permettrait de transporter plus de matériels. Il apprend que le bakufu a autorisé l’expédition et accordé un budget de vingt ryô (il devra défrayer le reste, dont les frais d’appareillage).

Dans “Les Fourmis” le promeneur et Eï vont sur le mont Hachiman pour observer le Mont Fuji au loin. Il annonce à Eï son prochain départ pour Ezochi et observe une colonne de fourmis dans l’herbe (bien sûr, il s’imagines minuscule à leur côté!). Eï décides de l’accompagné dans son expédition.

Dans “La Neige” le promeneur et Eï marchent sous la neige, admirent le paysage et discutent de l’expédition. Ils s’arrête dans un restaurant. Il avoue: “Ces doux paysages Japonais… Cette topographie naturelle, je veux l’enregistrer minutieusement sur des cartes pour les générations à venir.” Il ajoute: “Pas d’impatience. Prendre le temps qu’il faut. Et avancer, toujours avancer. Si on marche, on arrive toujours…”

J’ai déjà amplement traité de la qualité des récits intimistes et du style claire et précis de Taniguchi et il me semble inutile d’en rajouter. Par contre cette thématique de la déambulation, si chère à Taniguchi, pourrait sembler redondante et répétitive à la longue, mais pourtant chaque ouvrage m’apparait unique dans ses caractéristiques. Ils n’ont en commun que le fait que chacun est presqu’une méditation contemplative sur la beauté poétique et le calme de notre environnement, qu’il soit urbain ou rural. Et ici, dans son plus récent opus, Taniguchi excelle tout particulièrement. Je trouve toutefois ennuyeux que certaines pages qui semblent avoir été en couleur dans l’édition originale japonaise (comme c’est souvent le cas au Japon pour les début de chapitre par exemple) n’aient été publié qu’en noir et blanc dans l’édition française de Casterman.

Furari est un ouvrage très enrichissant qui offre une réflexion philosophique sur notre rythme de vie, ainsi que de nombreuses anecdotes (parfois expliqués par des notes en bas de page) sur l’histoire et la culture du Japon. À lire absolument!

Furari, par Jiro TANIGUCHI. Paris, Casterman (Coll. Écritures), 2012. 17.4 x 24.1 x 1.8 cm, 212 pg., 16,00 € / $28.95 Can. Sens de lecture occidental. ISBN: 978-2-203-04891-1. Recommandé pour jeune adulte (14+).

Pour plus d’information vous pouvez consulter les sites suivants:

Furari © Jiro TANIGUCHI, 2011; © CASTERMAN, 2012 pour la traduction française.

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Enemigo

“Après avoir connu la dictature et la guerre civile, document.write(“”); le Nacencio, État d’Amérique latine, s’engage sur la voie de la modernisation. Afin de transformer la jungle du sud du pays en terres arables, les autorités font appel à la société japonaise de bâtiment Seshimo. Lorsque Yûji Seshimo, son jeune et brillant président, se rend sur place, il est kidnappé par des mercenaires qui demandent l’arrêt immédiat des travaux… Manoeuvre du lobby du blé américain afin de contrer un concurrent potentiel ? Baroud d’honneur des derniers partisans de la dictature ? Opération commando des forces révolutionnaires? Complot des membres du conseil d’administration de Seshimo hostiles au trop jeune patron ?”
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“C’est à Ken’ichi, le frère de Yûj, qu’il revient de démêler l’écheveau. Accompagné de Gloria, la secrétaire de son frère, cet ancien du Vietnam, aujourd’hui détective privé aux Etats-Unis, s’enfonce dans la jungle du Nacencio où l’attendent trahisons, courses-poursuites, guet-apens et autres réjouissances !” [ Texte du rabat intérieur de couverture ]

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Enemigo (?????) est d’abord sérialisé dans le magazine d’Akita Shoten Play Comic entre décembre 1984 et avril 1985 avant d’être publié en un volume au Japon en 1985 par Futabasha [voir couverture ci-contre] (et réédité par Kobunsha en 2007 avec le sous-titre “The director’s cut edition”). Il sera publié en France, dans la collection Sakka de Casterman, à la fin juin 2012. Conçu et dessiné par Jiro TANIGUCHI, ce manga seinen a été écrit par M.A.T., qui serait (selon la postface de Taniguchi) un ”groupe d’action scenaristique” dont l’identité demeure toujours un mystère même de nos jours. Le titre Enemigo veut dire ennemi en espagnol, ce qui permet à l’auteur de faire dire au protagoniste le clin d’oeil “adios enemigo” au lieu du traditionnel “adios amigo.”

Enemigo fait partie des “oeuvres de jeunesse” de Taniguchi et, par conséquent, n’a donc rien à voir avec le style plus raffiné et les récits introspectifs qui ont fait sa renommé en Europe. À ses débuts il s’intéressait surtout à des histoires d’action et son style n’est pas encore parfaitement défini. Pour plus de détails sur la mise en contexte de ce manga dans l’ensemble de l’oeuvre de Taniguchi, je vous réfère à mon commentaire précédant qui porte sur Garôden, un manga datant de 1990. 

[ Planches 8 à 10, ici présentées de gauche à droite : ]

Taniguchi nous dit dans la postface que les récits d’aventure-action étaient à l’époque forts populaires en littérature mais pratiquement absents dans le manga et c’est pour remédier à cette lacune qu’il entreprit Enemigo. Il s’est inspiré du roman noir américain qui met en scène un héros dur au coeur tendre et qui ne manque pas de repartie. Il a tenté de donner un angle socio-politique au récit mais tout en restant authentique aux “codes traditionnels du genre (une belle commanditaire, des armes à feu, des morts, l’amitié, l’amour, la trahison, la séparation finale).” Évidemment les exigences du genre (les détectives-privés ne foisonnent pas au Japon) l’ont amené à situer l’histoire à l’étranger (en Amérique du Sud et à New York) et comme Taniguchi s’intéressait déjà (et en subissait l’influence) à la bande-dessinée européenne, la critique de l’époque a reproché à Enemigo d’être trop occidental. On y reconnait aussi une grande influence du cinéma d’action américain (style Rambo). [Page 16, ci-contre]

[ Planches 25 et 36-37, encore une fois présentées ici de gauche à droite : ]

Enemigo est, jusqu’à maintenant (avec Le chien Blanco), le titre le plus ancien de Taniguchi à avoir été traduit. Et, on a beau parler d’une oeuvre de jeunesse, il est évident que, dans les années ’80, Taniguchi possède déjà une grande maîtrise de son art. Ainsi, malgré qu’elle soit antérieure à Garôden, je trouve l’histoire d’Enemigo beaucoup plus intéressante, quoique certains diront sûrement qu’il s’agit d’un polar peu originale et plutôt stéréotypée, mais n’était-ce pas ce que recherchait Taniguchi? Il sait inculqué au récit une forte tension, y ajoutant beaucoup de violence (et même une scène de sexe! Là on est vraiment loin de ses récits contemplatifs des années ’90!), et réussit sans mal à conserver l’attention du lecteur. Ce n’est certes pas parfait mais que demander de plus? Même son dessin m’apparait plus détaillé, quoiqu’il est encore chargé de plusieurs “lignes de vitesse” et d’effets sonore, mais quand même moins que pour Garôden. [Page 56, ci-contre]

[ Planches 99, 146 et 160, toujours présentées de gauche à droite : ]

On reconnait d’ailleurs déjà dans Enemigo plusieurs éléments précurseurs qui feront la force des oeuvres récentes de Taniguchi: le récit se déroule plutôt lentement (et ce malgré que ce soit une histoire d’action), le héros est pensif et solitaire, on y retrouve aussi un certain soucis du détail (particulièrement dans les paysages d’arrière-plan) ainsi qu’un intérêt pour la nature et les animaux (la jungle et le chien Little John qui est en quelque sorte le second du héros et que Taniguchi avait expressément demandé aux scénaristes d’inclure dans le récit).

[ Finalement, les Planches 178-79, présentées de gauche à droite : ]

C’est un livre plus soigné où l’on retrouve une douzaine de planches couleurs et un important dossier de quarante-trois pages qui comporte une galerie d’illustrations (cinq en couleurs et plusieurs sketch), une postface et un interview de Taniguchi ainsi que des commentaires par Katsuya Terada (Blood: The Last Vampire, Saiyukiden), Nicolas Finet (DicoManga), Vittorio Giardino (Les Enquêtes de Sam Pezzo), François Schuiten (Les Cités obscures), et Baru (L’Autoroute du soleil).

Pour conclure, Enemigo est certes un thriller noir plutôt typique mais c’est tout de même un très bon gekiga et je le recommande chaudement.

Enemigo, par Jiro TANIGUCHI (dessin) & M.A.T. (texte). Paris, Sakka (Casterman), 2012. 15 x 21 x 2.3 cm, 312 pgs,. 13,95 € / $24.95 Can. Sens de lecture original. ISBN: 978-2-203-03011-4. Recommandé pour jeune adulte (14+).
Enemigo © Jiro TANIGUCHI / M.A.T., 2007; © CASTERMAN, 2012 pour la traduction française.

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Garôden

Garoden_couv“C’est l’histoire d’une quête d’absolu. D’absolu dans le combat. La quête de Tanba a peut-être commencé pour savoir qui était le plus fort, mais quand le récit de Taniguchi et Yumemakura commence, on est déjà loin de ça.”

“Tanba s’est formé dans les principes du Karaté, mais a découvert – à ses dépens – que les lutteurs professionnels (le catch), n’étaient pas tous des comédiens, que parmi eux se trouvaient de vrais bêtes de combat cheminant comme lui sur la voie du combat à mains nues. Il a donc développé une technique hybride, avec des percussions au poing ou au pied, et des immobilisations.”

“Tanba a perdu un seul combat dans sa vie, contre un jeune catcheur inconnu : Kajiwara. À la suite de quoi il a passé trois ans à comprendre pourquoi il avait perdu et à se perfectionner pour se dépasser. Mais Kajiwara n’est pas resté le même non plus, il est maintenant une star du catch professionnel. Quand il revient au Japon après une carrière internationale, cela fait six ans que Tanba l’attend. Pas pour prendre sa revanche, non, un mot aussi vulgaire n’appartient pas au vocabulaire des affamés d’absolu.”

[ Texte du rabat intérieur de couverture ]

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Le Journal de mon père

“Contrairement à l’impression suggérée par son titre, document.write(“”); Le Journal de mon père n’est pas un récit autobiographique. Jirô Taniguchi a simplement “planté” son scénario à Tottori, sa ville natale, où il a tant de repères et de souvenirs. Le héros de cette histoire s’appelle Yoichi Yamashita et travaille à Tokyo dans une agence de design. Apprenant la mort de son père, il revient après une très longue absence à Tottori, la ville qui l’a vu grandir. Au cours d’une veillée funèbre très arrosée, le passé des années 50 et 60 ressurgit : l’incendie qui a ravagé la ville et la maison familiale, le dur labeur pour la reconstruction, le divorce de ses parents, ses souffrances d’enfant… Lors de cette veillée, chaque membre de la famille apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de ce père que Yoichi tenait jusque-là pour responsable du désastre familial. Le fils réalise finalement, mais trop tard, qu’il a sans doute été le seul responsable de leur douloureuse incompréhension.” [Texte de présentation sur le site de l’éditeur]
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Le Journal de mon père est l’un des premier Taniguchi que j’ai lu (après le premier volume de Au temps de Botchan et La montagne magique) et j’ai été tellement impressionné que j’en suis resté bouche-bée et ai oublié d’en écrire le commentaire. Je corrige donc ici cette négligence.

Le Journal de mon père (??? / Chichi no koyomi) a originellement été publié au Japon par Shogakukan en 1994. En France, il a d’abord été publié par Casterman en trois volumes (Vol. 1: Le grand incendie, Vol. 2: La séparation, Vol. 3: L’apaisement) en 1999-2000, puis en un seul volume à couverture souple en 2004 et finalement en une édition cartonnée en 2007. La troisième oeuvre de Taniguchi a être traduite en français après L’Homme qui marche et Le Chien Blanco, Le Journal de mon père fut son premier succès en France et demeure encore aujourd’hui l’un de ses manga les plus connus en Europe. Taniguchi y raconte l’histoire de Yoichi qui, à l’occasion de la mort de son père, retourne dans son village natal pour la première fois en quinze ans. Il avait peu à peu cessé de voir son père, jugeant ce dernier responsable du départ de sa mère, et il éprouvait envers lui beaucoup de ressentiment. Au travers des discussions de la veillée funèbre, il redécouvre un père qu’il ne connaissait finalement pas beaucoup et en vient à regretter de ne pas l’avoir mieux connu de son vivant.

Le Journal de mon père ressemble étrangement à Quartier lointain (écrit quatre ans plus tard, en 1998), mais sans les éléments fantastiques ou surnaturels—qu’il réussisse à raconter une telle histoire en l’ancrant dans le quotidien démontre bien le talent extraordinaire de Taniguchi. On y retrouve toutes ses thématiques fétiches, particulièrement celles de la réminiscence, de la nostalgie et de la vie quotidienne. Il y a aussi le thème de la famille car son sujet quasi-Oedipien nous rappelle que l’on doit chérir ses proches pendant qu’il en est encore temps. On retrouve également le thème de la nature (dans les scènes buccoliques de la campagne Japonaise) ainsi que l’aspect animalier (dans l’affection du personnage principal pour son chien). Le plus surprenant c’est sans doute de découvrir—sous une forme inusité je l’admet—la thématique déambulatoire qui lui est si chère. Toutefois, dans ce cas-ci, Taniguchi nous offre une promenade à travers les souvenirs de Yoichi. Ce sera un voyage qui aura un effet transformateur profond sur le personnage—et peut-être aussi sur le lecteur.

C’est une oeuvre introspective très émouvante qui est bien mise en lumière par une excellente narration et par le style clair et précis de Taniguchi. C’est un superbe exemple de son talent d’artiste qui est particulièrement mis en valeur par l’édition cartonné (qui en profite également pour corriger quelques erreurs de disposition de cases présentent dans les éditions précédantes). Le Journal de mon père est sans conteste l’un des plus grands chef-d’oeuvres de Taniguchi.

Le journal de mon père par Jir? TANIGUCHI. Casterman (Coll. Écritures), 2007. B&W, 17.3 x 24 cm, 274 pgs (dont 4 en couleur). 19.00 € / $36.95 Can. Recommandé pour adolescents (14+). ISBN: 978-2-203-00338-5.

[ AmazonRenaud-Bray BiblioWorldCat ]

Chichi no koyomi (Le journal de mon père) © 1995 by Jiro Taniguchi. All rights reserved. © Casterman, 2007 pour la traduction française.

Références: notice encyclopédique de ANN, bibliographie et notice Wikipedia.

Sky Hawk

“Hikosaburô et Manzô, document.write(“”); deux samouraïs exilés aux Etats-Unis depuis la restauration de Meiji (1868), vivent de leur chasse sur le territoire des Indiens Crow.”
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“Un jour, Hikosaburô porte secours à une Indienne, Running Deer, poursuivie par des chasseurs de prime. Ils sont sauvés in extremis par un groupe de guerriers Oglagla conduits par Crazy Horse. Le chef indien, fasciné par la technique de combat des deux samouraïs, les invite à rejoindre son campement pour enseigner le ju-jitsu à ses hommes. Une profonde amitié va alors naître entre eux.”

“Devenus Sky Hawk et Winds Wolf, les deux samouraïs vont lutter aux côtés des Indiens contre les hommes blancs venus à la conquête de l’Ouest. La bataille pour sauver leur terre sacrée des Black Hills s’annonce terrible, mais ces valeureux guerriers sont bien décidés à lutter jusqu’au bout.”

“Avec SKY HAWK, Jirô Taniguchi nous livre un western fascinant où bushidô japonais et code d’honneur indien se retrouvent autour des mêmes valeurs. Les décors du far-west américain et le style épuré de l’auteur servent à merveille l’histoire d’une amitié improbable.” [Texte de présentation du rabat de couverture ainsi que du site de l’éditeur]

Sky Hawk (??? / Ten no taka / lit. “Faucon Céleste”) a été publié au Japon par Futabasha en 2002 et en France par Casterman (collection Sakka) en 2009. Taniguchi démontre une fois de plus sa polyvalence par le fait qu’il est à l’aise avec une grande diversité de genres. Il poursuit son rapprochement avec la BD franco-belge en s’attaquant cette fois au western, un genre typiquement occidental. Dans la préface de l’ouvrage, Jean “Moebius” Giraud se targue d’ailleurs que le western survit maintenant plus dans la BD franco-belge que dans le cinéma Hollywoodien. Et Taniguchi, dans la postface, avoue encore une fois avoir grandement été influencé et stimulé par cette BD européenne, particulièrement—dans le cas de Sky Hawk—par les “séries de western telles que Mac Coy [Gourmelen & Palacios], Blueberry [Charlier & Giraud], Comanche [Herman & Greg], Jonathan Cartland [Harlé & Blanc-Dumont]”. Il a bien sûr également été inspiré par le western hollywoodien (des films comme Little Big Man, Jeremiah Johnson, Un homme nommé cheval, Danse avec les Loups ou Le Derniers des Mohicans). Il précise qu’il voulait faire du western depuis longtemps mais qu’il cherchait une façon d’introduire le genre d’une manière qui serait appréciée par le public japonais. C’est alors qu’il eut l’idée de mettre en scène des personnages Japonais.

Sky Hawk semble bien loin de l’humanisme et des déambulations introspectives du Journal de mon père ou Quartier Lointain. On y retrouve pourtant une des thématiques chères à Taniguchi: les vastes étendues de nature sauvage. En effet, Sky Hawk allie avec dextérité l’action et le naturalisme de Blanco à la violence et au récit historique de Kaze no Sho. Sur une toile de fond historique rigoureusement recherchée, Taniguchi superpose l’histoire de deux ronins exilés dans l’ouest américain. Si ces deux personnages sont eux fictifs, la présence de Japonais en Amérique à cette époque est un fait établi (il nous le précise dans la postface: “j’ai appris qu’en 1869 une quarantaine de Japonais du clan Aizu, ayant perdu la guerre de Boshin, avaient emprunté le bateau à vapeur China, partant de Yokohama pour se rendre à San Francisco”). Pour ancré l’authenticité du récit il le parsème de faits et de personnages historiques, le faisant culminer avec la bataille de Little Big Horn où Custer sera défait et tué.

Sky Hawk est une bonne occasion pour Taniguchi de dessiner ces grands espaces naturels et sauvages qu’il aime tant, mais aussi de tracer un parallèle entre les cultures nippone et amérindienne qui, toutes deux basées sur des croyances animistes, vouent un grand respect à la nature. La comparaison pourrait bien même être poussée au niveau politique: les deux samurai ont fuit le Japon après avoir été défait par les forces qui favorisaient l’influence européenne et se retrouvent en Amérique à lutter contre ces même européens qui veulent envahir l’ouest et détruire la culture amérindienne. On peut possiblement y voir une critique voilée de l’expension de l’influence américaine qui piétine injustement toutes les cultures par où elle passe, mais c’est par contre certainement un avertissement où Taniguchi nous rappelle que la destruction de la nature—illustrée ici par les bisons—a aussi des effets dévastateurs sur les cultures humaines.

Le style de Taniguchi s’est grandement amélioré depuis Blanco (1985) et Kaze no Sho (1992). La preuve en est ses superbes illustrations de début de chapitres. Il a maintenant une excellente maitrise du récit d’action, tout en conservant son style clair et précis. Sky Hawk est du pur Taniguchi à son meilleur. Malgré que ce soit un récit d’action, il nous entraine dans une marche à travers l’Ouest sauvage américain et suscite une sorte d’introspection sur la destruction du magnifique, mais fragile, équilibre de la nature (à laquelle l’homme appartient) et qui se fait souvent pour des raisons bassement égoïstes et politiques. A lire absolument.

Sky Hawk par Jir? TANIGUCHI. Casterman (Coll. Sakka), 2009. B&W, 15 x 21 cm, 288 pgs (dont 8 en couleur). 12.50 € / $26.95 Can. Recommandé pour adolescents (14+). ISBN: 978-2-203-02617-9.
Ten no Taka (Sky Hawk) © Jiro Taniguchi, 2002. © Casterman, 2009 pour la traduction française.

Références: notice bibliographique et notice Wikipedia.

Blanco, Vol. 1-2

Blanco_cov1“Une ancienne légende inuit raconte qu’une fois tous les sept ans, les esprits de toutes les proies abattues par les chasseurs se réincarnent dans un être surpuissant à l’apparence d’un chien blanc, venu enlever la vie des hommes. Hiver 1989, Alaska. Deux chasseurs sont attaqués par un chien blanc à la tête d’une meute de loups. L’un des deux hommes trouve la mort instantanément suite à un exploit extraordinaire de la bête. Par la suite, l’armée américaine met secrètement la tête de l’animal à prix auprès de chasseurs chevronnés. Une chasse est lancée et un carnage a bien lieu: celui de tous ces braconniers. Une poursuite acharnée s’engage alors contre ce prédateur… Quel secret se cache derrière ce simple chien blanc pourtant si redoutable ? Légende maléfique ou secret militaire bien gardé ?” [Texte de présentation sur le site de l’éditeur]

Publié initialement sous le titre Chō Sentō Inu Buranka (超戦闘犬 ブランカ; littéralement “super chien de combat Blanca”, mais simplement traduit “Le chien Blanco”), Blanco [ブランカ, Blanca] a d’abord été sérialisé au Japon (1984-85) dans un magazine qui cessa de paraître avant que le récit soit complété, puis a été publié en volumes dans son intégralité par trois éditeurs successifs: Shodensha (1985-86), Futabasha (1990) et Shogakukan (1996). En France, Casterman le publie d’abord en 1996-97, sous le titre Le Chien Blanco, dans le sens de lecture occidental. Il est toutefois republié en 2009 dans la collection “Sakka”, cette fois dans le sens de lecture original, avec une nouvelle traduction et une meilleure qualité d’impression. Le premier volume arbore d’ailleurs huit pages couleur.

Blanco est l’un des premiers manga où Jirō TANIGUCHI scénarise ses propres histoires tout en s’attaquant à des récits plus long. Il y développe plus avant sont intérêt pour le naturalisme, auquel il avait pris goût alors qu’il n’était qu’un simple assistant et qu’il lisait Jack London et Ernest Thompson Seton—qui auront d’ailleurs une grande influence sur son oeuvre. On est toutefois encore loin des déambulations introspectives et du style clair et précis auxquels Taniguchi nous a habitué avec ses plus récents manga. Non, Blanco est une oeuvre plus fruste, un manga d’action où il dépeint la confrontation violente entre l’homme et la bête, sur un arrière-plan de nature sauvage immaculée et d’intrigue politique internationale.

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Vol. 1, page 91

Dans le premier volume, nous suivons Blanco, un chien blanc mystérieux qui possède des capacités extraordinaires. En provenance de Sibérie, il a traversé en Alaska par le détroit de Béring et continue inlassablement sa route au Yukon, en direction sud-est, vers une destination inconnue. Il est poursuivit par des agents et des militaires d’une puisssance étrangère—non pas les Américains (comme la présentation de l’édition française suggère de façon érronnée) mais la “République R” qui, après avoir tenté d’échapper à l’influence russe en développant une arme secrète [la Corée du Nord?], essaie maintenant d’en éliminer toutes traces. Blanco tue sans merci tout ceux qui s’interposent à sa course folle et, ce faisant, attirera l’attention d’un chasseur (dont les compagnons ont été tué par Blanco) et d’une biologiste (dont le collègue a été tué par les agents de la République R).

Blanco_cov2Dans le second volume, l’identité et les motivations de Blanco se précisent. Il est le fruit de modifications génétiques et a été kidnappé par les agents de la République R dans le but d’en faire une arme secrète meurtrière. Ayant réussi à s’échapper, il tente de rejoindre sa véritable maîtresse, Patricia, la petite-fille de son créateur, qui vit à New York. La poursuite s’intensifie: Shiba, le chasseur japonais, se fait des alliés mais revise ses intensions face à Blanco; Helène, la biologiste, retrace Patricia et découvre le secret du chien blanc; la République R envoi des commandos d’élite et une meute de chiens génétiquement modifiés pour éliminer définitivement Blanco. Toutefois, le métabolisme de celui-ci s’embale et s’épuise, lui laissant juste assez de force pour un dernier exploit avant de retrouver Patricia dans un climax touchant. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, puisqu’une louve a donné naissance aux petits de Blanco…

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Vol. 2, page 161

Je dois avouer avoir eu beaucoup de mal à embarquer dans cette histoire: les capacités surnaturelles de Blanco et certains éléments de l’histoire (un saut de 170 pieds? communication télépathique longue distance! des troupes étrangères entrant au Canada sans être détectées…) semblent trop invraissemblables; de plus, le récit démarre très lentement. Toutefois, si l’on est patient, on se fait éventuellement emporter par l’histoire. Le récit est fluide et Taniguchi maîtrise plutôt bien les scènes d’action. Mais, même si ce manga a été populaire au Japon et qu’il a été bien reçu en Europe, je crois que Blanco est une des oeuvres plutôt moyenne de Taniguchi. C’est bon et vaut la peine d’être lu mais sans plus.

Cette série se poursuit avec un deuxième cycle intitulé Kami no inu Blanca II (神の犬 ブランカII, “Blanca 2: Le chien des dieux”) qui a été sérialisé en 1995-96 et publié lui aussi en deux tomes. Casterman, dans son édition française, l’a simplement intégré à la première partie sous le seul titre de Blanco: le vol. 3, intitulé L’Heure du Loup (272 pg, ISBN: 978-2-203-02882-1), est paru en février 2010 et le vol. 4, intitulé La Croisée des Chemins (272 pg, ISBN: 978-2-203-03010-7), vient tout juste de paraître (le 30 juin 2010) et conclut la série. Nous commenterons séparément ces deux volumes plus tard.

Blanco Vol. 1: La Poursuite, Vol. 2: L’Instinct du Retour par Jirō TANIGUCHI. Casterman (Coll. Sakka), 2009. B&W, 15 x 21 cm, 280 & 288 pgs. 12.50 € / $24.95 Can. Recommandé pour adolescents (14+). ISBN: 978-2-203-02092-4 (vol. 1), 978-2-203-02524-0 (vol. 2). stars-2-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonBiblioGoodreads — Wikipedia — WorldCat ]

Blanco © Jiro Taniguchi, 1996. © Casterman, 2009 pour la traduction française.

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Quartier Lointain au cinéma

Cette nouvelle est au confluent de deux de mes grands intérêts: le manga et le cinéma. Comme je l’ai déjà mentioné, document.write(“”); Quartier lointain—ce superbe manga de Taniguchi—a été adapté au cinéma par Sam Garbarski. Des détails sur le film, ainsi que la bande-annonce allemande, sont maintenant disponibles.
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Le manga raconte l’histoire d’un “salaryman” en pleine crise de la quarantaine qui, un peu par accident, visite son village natal et se retrouve mystérieusement transporté dans le temps, à l’âge de quatorze ans, pour revivre une partie de son adolescence… Si l’histoire originale se déroule au Japon, dans le village de Kurayoshi (préfecture de Tottori), l’adaptation est elle transposée en France, à Nantua (Rhône-Alpes).

“Thomas, la cinquantaine, père de famille, arrive par hasard dans la ville de son enfance. Alors qu’il se recueille sur la tombe de sa mère, il est pris d’un malaise. Quand il se réveille, son corps semble différent et le nom de sa mère n’est plus gravé sur la pierre tombale… Revenu quarante ans en arrière dans son corps d’adolescent, il décide alors de rentrer ‘chez lui’ pour comprendre ce qui a poussé son père à les abandonner cette année-là et tenter d’empêcher cette mystérieuse disparition. Mais peut-on modifier son passé en le revivant ?” [Texte de présentation sur le site du distributeur]

Quartier lointain, dont le titre allemand est Vertraute Fremde (Familiar Strangers), est une co-production belge (Entre Chien et Loup), française (Archipel 35), luxembourgeoise (Samsa Film) et allemande (Pallas Film). Le film de 98 minutes, distribué par Wild Bunch Distribution, met en vedette Léo Legrand (Thomas enfant), Pascal Greggory (Thomas adulte), Jonathan Zaccaï (le père), Alexandra Maria Lara (la mère), Laura Moisson (Corinne), Pierre-Louis Bellet (Rousseau) et Laura Martin (Sylvie). Ayant déjà eut une avant-première à Cannes en 2009, il sortira d’abord en Allemagne le 20 mai (étrange pour ce qui est, techniquement, un film français) et en France en septembre.

Si l’on se fit à la bande-annonce, le film (dont la production avait été annoncé depuis près de quatre ans) est vraiment proche de l’histoire et de la “mise-en-scène” originale (mis à part la transposition du lieu et quelques détails). C’est certainement à voir.

Sources: About.com, ANN, Movie Maze.

Mon année

Je viens juste de me rendre compte que le dernier Taniguchi est disponible en librairies depuis janvier (novembre en Europe). Il n’est jamais trop tard pour se reprendre puisqu’il est maintenant également disponible dans le réseau des bibliothèques de Montréal

MonAnnée_cov1Mon année est une série composée de 4 albums, qui raconte la vie quotidienne d’une famille confrontée à la trisomie de sa fille de 8 ans, Capucine. Dans le tome 1, les parents apprennent que la petite doit quitter l’école “normale” pour intégrer un établissement spécialisé. Le papa, qui refuse de voir le handicap de sa fille, accuse difficilement le coup. Le fait qu’il soit attiré par Mélanie, la psychomotricienne de Capucine, n’arrange pas les choses. D’autant que la fillette, ultrasensible, va s’en rendre compte…”

[Texte de l’éditeur — voir aussi la couverture arrière]

Après avoir collaboré avec un auteur Européen (Moebius pour Icare en 1997) et avoir expérimenté avec le format d’album Européen (La montagne magique), Jirô TANIGUCHI pousse encore plus loin sa recherche stylistique, cette fois en collaborant avec Jean-David Morvan, pour produire un album directement pour le marché franco-belge. Le premier volume de la série s’intitule “Printemps”. Il est disponible en version couleur et en crayonné. Ce sujet n’est pas sans rappeller With the Light, le manga de Keiko Tobe (décédée en janvier dernier) qui traitait d’un enfant autistique.

Jean-David MORVAN nous offre une belle petite histoire fort simple, comme ce que Taniguchi lui-même aurait pu écrire: un sujet touchant et très humain, orienté sur la vie quotidienne. L’histoire est bien documentée. Le récit est intéressant et bien écrit. J’aime bien la façon dont Morvan nous montre le point de vue tant de la petite trisomique que celui des parents qui s’inquiètent pour le développement de leur petite fille. Malheureusement, malgré tout cela, l’histoire n’a pas la force et la profondeur des récits propres à Taniguchi.

Pour illustrer l’histoire, Taniguchi utilise des techniques plus appropriées à la BD. Si on retrouve toujours son style précis et détaillé, il remplace ici la trame par la couleur (on dirait de l’aquarelle), ce qui donne un aspect très différent à son travail. N’ayant pas son éditeur constamment sur le dos (comme cela se fait au Japon), il peut créé avec une plus grande liberté, mais semble un peu mal à l’aise de devoir dépeindre les paysages francais, qui ne lui sont pas familiers. Le travail semble bien réussi, quoique différent du Taniguchi que l’on a l’habitude de voir. C’est sans doute à nous de s’habituer.

Si Mon année est un pas de plus vers la synergie du manga et de la BD, on sent clairement que cet album est de la BD et non du manga (la plupart des librairies et bibliothèques le classe d’ailleurs comme une BD), ne serait-ce que du fait qu’on le sort au rythme d’un album de 64 pages par année (au Japon on aurait publié ça en un ou deux tomes—de 128 ou 256 pages—et non pas quatre!). Cela fait une série plutôt dispendieuse.

Dans l’ensemble, Mon année mérite d’être lu, ne serait-ce que par curiosité, mais cela n’a rien d’excitant. [Note: malheureusement les tomes 3 à 4 ne sont jamais paru]

Mon année: 1. Printemps, par Jirô TANIGUCHI (dessin) & Jean-David MORVAN (scénario). Dargaud, 2009. Couleur, 31 x 23.6 cm, 64 pgs. 18.00 € / $34.95 Can. Recommandé pour adolescents (12+). ISBN: 978-2505007517. stars-2-5

Vous trouverez plus d’information sur les sites suivants:

[ AmazonBiblioGoodreadsGoogleWikipediaWorldCat ]

 

Mon année 1. Printemps © 2009 Taniguchi • Morvan • Dargaud Benelux (Dargaud-Lombard s.a.).

Ce billet a d’abord été publié le 2010/03/24 12:17 AM (news) puis mis à jour le 2010/04/06 avec un commentaire (review) et le 2018/06/30 avec quelques liens et notes supplémentaires.

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